En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/6233

L'ECOSOC ADOPTE DES RÉSOLUTIONS ET DÉCISIONS DANS LES DOMAINES DE L'ÉCONOMIE ET DE L'ENVIRONNEMENT

24/07/2006
Conseil économqiue et socialECOSOC/6233
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session de fond de 2006 – après-midi


L'ECOSOC ADOPTE DES RÉSOLUTIONS ET DÉCISIONS DANS LES DOMAINES

DE L'ÉCONOMIE ET DE L'ENVIRONNEMENT


(Publié tel que reçu)


GENÈVE, 24 juillet (Service d’information des Nations Unies) -- Le Conseil économique et social a adopté, cet après-midi, une résolution et cinq décisions qui lui étaient recommandées pour adoption par quatre de ses organes subsidiaires traitant de questions relatives à l'économie et à l'environnement: la Commission du développement durable; le Forum des Nations Unies sur les forêts; la Commission de statistique; et la Commission de la population et du développement.  Plusieurs délégations sont en outre intervenues suite à la présentation de rapports d'autres organes subsidiaires.


Parmi les textes adoptés cet après-midi par le Conseil sur proposition d'organes subsidiaires, figure une décision par laquelle il recommande à l'Assemblée générale de proclamer l'année 2011 comme année internationale des forêts, et non pas en 2010 comme le recommandait le Forum des Nations Unies sur les forêts, étant donné que l'année 2010 est déjà proclamée Année internationale pour la biodiversité.  Il a décidé de reporter à un stade ultérieur l'examen de deux autres projets soumis pour adoption par le Forum.


Le Conseil a en outre adopté une résolution sur le renforcement des capacités statistiques.  Il a également adopté des décisions par lesquelles il prend note des rapports de la Commission de statistique; de la Commission de la population et du développement; et de la Commission du développement durable.


Le Conseil a par ailleurs adopté deux décisions par lesquelles il a respectivement pris note du rapport du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement sur les travaux de sa neuvième session extraordinaire du 7 au 9 février 2006 et du rapport du Groupe d'experts des Nations Unies pour noms géographiques sur les travaux de sa vingt-troisième session.


S'agissant des rapports qui ont été présentés cet après-midi, celui du Comité des politiques de développement recommande au Conseil d'inscrire la Papouasie-Nouvelle-Guinée sur la liste des pays les moins avancés et d'en retirer le Samoa.  Après une intervention du Samoa, le Conseil a décidé de se prononcer à un stade ultérieur sur les projets de résolution portant retrait de Samoa de la liste des PMA et inclusion de la Papouasie-Nouvelle-Guinée dans cette liste.


Des rapports ont également été présentés sur la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l'habitat, qui note en particulier que l'urbanisation de la pauvreté constitue un défi majeur pour le développement; les travaux de l'Équipe spéciale interorganisations de lutte contre le tabac,qui recommande que l'industrie du tabac ne soit pas autorisée à utiliser les programmes de responsabilité sociale pour promouvoir ses produits ou ses activités; la première session du Comité d'experts de la coopération internationale en matière fiscale, qui a abordé les questions relatives aux violations des traités, à la recherche du traité le plus avantageux, à l'entraide ou encore à l'arbitrage en matière fiscale.


Les représentants des pays suivants sont intervenus au cours du débat: Finlande (au nom de l'Union européenne), Fédération de Russie, Azerbaïdjan, Samoa, Bélarus, Guinée Bissau, Cap-Vert, Sri Lanka, Indonésie, Afrique du Sud (au nom du Groupe des 77 et de la Chine).  Les représentants de l'Organisation internationale du travail et de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture ont aussi pris la parole.  L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont exercé le droit de réponse.


Au cours de cette séance ont en outre été présentés deux projets de résolution portant respectivement sur les établissements humains et sur l'interdiction de fumer dans les locaux des Nations Unies L.16 et L.10). 


Le Conseil poursuivra demain matin, à 10 heures, l'examen des questions relatives à l'économie et à l'environnement, et se penchera sur les questions de coordination et relatives au programme ainsi que des questions sociales et relatives aux droits de l'homme.



Adoption de résolutions et de décisions


Sur recommandation de la Commission du développement durable


Le Conseil a adopté une décision qui lui était soumise par la Commission du développement durable (projet de décision I figurant dans le rapport de la Commission publié sous la cote E/2006/29), par laquelle il prend acte du rapport de la Commission sur les travaux de sa quatorzième session et approuve l'ordre du jour provisoire de la prochaine session.


Sur recommandation du Forum des Nations Unies sur les forêts


Le Conseil a adopté deux décisions qui lui étaient soumises pour adoption par le Forum des Nations unies sur les forêts et qui figurent dans le rapport du Forum sur les travaux de sa sixième session (E/2006/42).  Le rapport contient également un projet de résolution et une autre décision, sur lesquels le Conseil se prononcera ultérieurement.


Le Conseil décide ainsi de recommander à l'Assemblée générale de décider, à sa soixante et unième session, de proclamer l'année 2011 comme année internationale des forêts (projet de décision I du document E/2006/42, tel qu'amendé oralement).


Par une autre décision (projet de décision II), le Conseil décide que la prochaine session du Forum des Nations Unies sur les forêts aura lieu du 16 au 27 avril 2007 à New York.


Sur recommandation de la Commission de statistique


Dans une résolution sur le renforcement des capacités statistiques (dont le texte figure dans le rapport de la Commission de statistique, document E/2006/24), adoptée par consensus, le Conseil demande aux États Membres de redoubler d'efforts pour renforcer leurs capacités statistiques nationales afin d'être en mesure d'établir des statistiques et des indicateurs fiables et actuels pour assurer le suivi de leurs politiques et stratégies nationales de développement et du respect des engagements et de la réalisation de tous les objectifs de développement aux niveaux national, régional et international.  Le Conseil engage instamment les organisations et les pays donateurs et les organismes statistiques internationaux et régionaux à aider les pays en développement et les pays en transition à renforcer leurs capacités statistiques au service du développement et, pour ce faire, à s'appuyer dans une large mesure sur les initiatives nationales, régionales et internationales existantes en la matière et à encourager d'autres initiatives visant à combler les lacunes qui pourraient se révéler.  Le Conseil demande à tous les organismes internationaux d'améliorer la portée et la transparence de tous les indicateurs et l'établissement de rapports sur ces indicateurs afin de développer la base de données sur tous les objectifs du Millénaire pour le développement, notamment en fixant des priorités et en élaborant une stratégie qui permettent d'améliorer les données sur tous les indicateurs; en recensant les moyens d'améliorer les rapports que les pays établissent sur tous les objectifs du Millénaire pour le développement, y compris,

au besoin, par le renforcement des capacités; en évitant les imputations, à moins de disposer de données nationales qui permettent d'obtenir des imputations fiables à l'issue de consultations avec les pays concernés et au moyen de méthodes transparentes; en veillant à ce que les métadonnées correspondantes soient conformes aux directives élaborées par un groupe d'experts que la Commission de statistique a constitué à cette fin et, à cet égard, prie le Secrétariat d'en transmettre les recommandations à la Commission de statistique pour examen et adoption.


Le Conseil a par ailleurs pris note du rapport de la Commission de statistique sur les travaux de sa trente-septième session et décidé que la trente-huitième session de la Commission se tiendra à New York du 27 février au 2 mars 2007 (projet de décision figurant également au document E/2006/24).


Sur recommandation de la Commission de la population et du développement


Par une décision figurant dans le rapport de la Commission de la population et du développement (E/2006/25), le Conseil économique et social prend acte du rapport de la Commission de la population et du développement et décide de le transmettre aux participants au dialogue de haut niveau qui aura lieu pendant la soixante et unième session de l’Assemblée générale et approuve l’ordre du jour provisoire de la quarantième session de la Commission


Débat sur les questions relatives à l'économie et à l'environnement


Présentation de la documentation


Présentant le rapport du Comité des politiques de développement, MME SUCHITRA PUNYARATABANDHU, Présidente du Comité des politiques de développement, a indiqué que ce rapport aborde trois thèmes, à savoir celui qui a fait l'objet du segment de haut niveau de cette année - la création, aux niveaux national et international, d'un environnement qui se prête à un plein emploi productif et à un travail décent pour tous; celui de la vulnérabilité et de l'instabilité économiques; et enfin celui de l'examen triennal de la question de l'identification des pays les moins avancés.  S'agissant de ce dernier point, Mme Punyaratabandhu a indiqué que le Comité a recommandé d'inscrire la Papouasie-Nouvelle-Guinée sur la liste des pays les moins avancés et d'en retirer le Samoa.  Le Comité a par ailleurs constaté que la Guinée équatoriale, Kiribati, Tuvalu et Vanuatu satisfont pour la première fois au critère applicable au retrait de la liste.  Aussi, recommande-t-il que davantage d'informations soient recueillies sur la situation de ces pays d'ici la prochaine évaluation triennale afin de procéder à une évaluation approfondie de ces cas.


Le rapport du Comité des politiques de développement (E/2006/33) rend compte des principales conclusions et recommandations adoptées par le Comité lors de sa huitième session, du 20 au 24 mars 2006, au cours de laquelle il a notamment examiné la question de la création, aux niveaux national et international, d'un environnement qui se prête à un plein emploi productif et à un travail décent pour tous, et sur son impact sur le développement durable.  Le Comité est d'avis que la création d'un environnement qui se prête à un plein emploi productif et à un travail décent pour tous devrait être l'un des tout premiers objectifs des politiques économiques et sociales nationales, l'emploi productif étant indispensable à la lutte contre la pauvreté et à la fourniture d'une couverture sociale adéquate.  La création d'un tel environnement demeure toutefois hors de portée dans un grand nombre de pays en développement, où de nombreux travailleurs n'ont d'autre choix que d'occuper des emplois peu qualifiés et faiblement rémunérés dans les secteurs agricole et informel.  Il faut donc investir davantage dans le capital humain pour améliorer l'aptitude à l'emploi et tirer un meilleur parti de la croissance économique.  Il faut aussi adopter des politiques anticycliques pour protéger les emplois et les revenus et assurer une couverture sociale adéquate dans les situations de crises économiques et de catastrophes naturelles.  Le Comité souligne que la communauté internationale devrait faire en sorte que l'objectif consistant à assurer un plein emploi productif et un travail décent soit systématiquement pris en compte dans les accords commerciaux, les arrangements financiers et l'aide au développement des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés


Le Comité constate par ailleurs que les pays qui ont réussi à prévenir ou à surmonter des crises y sont parvenus en adoptant une stratégie à long terme fondée sur l'utilisation constructive du savoir local.  Il recommande à la communauté internationale d'aider les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, à renforcer leurs capacités dans plusieurs domaines essentiels tels que le développement des infrastructures et les activités commerciales.  Les pays développés ne devraient pas compromettre le développement des pays en développement en restreignant l'accès aux marchés, en reportant la réforme de leur politique agricole et en maintenant les subventions agricoles.  La communauté internationale doit aider techniquement les pays les moins avancés à faire face à leurs problèmes environnementaux ou à la dégradation de leur environnement. 


S'agissant de l'examen triennal de la liste des pays les moins avancés, le Comité prend en considération trois aspects de l'état de développement d'un pays: son niveau de revenu (revenu national brut par habitant), ses actifs humains (indice du capital humain) et sa vulnérabilité économique (indice de vulnérabilité économique).  Pour qu'un pays puisse être ajouté à la liste, ces trois éléments doivent être inférieurs au plafond fixé pour chacun d'eux.  Pour qu'il en soit retiré, deux éléments au moins sur trois doivent dépasser ce plafond, ou bien le revenu national brut par habitant doit être au moins deux fois supérieur à celui-ci.  Pour que l'on puisse recommander son retrait de la liste, il doit être reconnu comme pouvant en être retiré lors de deux examens triennaux consécutifs.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l'habitat, MME AXUMITE GEBRE-EGZIABHER, Directrice du Bureau de New York du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), a souligné que l'urbanisation de la pauvreté est un défi majeur pour le développement, plus d'un milliard de personnes dans le monde vivant dans des bidonvilles.  La combinaison de l'occupation à haute densité, l'insuffisance de l'accès à l'hygiène et l'irrégularité des revenus rendent les pauvres urbains aussi vulnérables que dans les campagnes en matière de santé, de nutrition et de maladie.  Ils sont parfois plus vulnérables, compte tenu de leur dépendance salariale vis-à-vis de l'accès aux services de base comme l'eau, l'abri, la santé et l'éducation.  La communauté internationale a pris conscience de l'urgence qu'il y a à traiter ces problèmes en adoptant le Programme pour l'habitat en 1996, soit une action mondiale en faveur du «logement pour tous» notamment.  Il est clair que les pays en voie de développement ont longtemps sous-estimé les problèmes de croissance urbaine, a dit Mme Gebre-Egziabher, remarquant que les investissements dans l'infrastructure et les services urbains sont très en dessous des besoins résultant de la croissance démographique et de l'extension géographique des agglomérations.  Le manque de capacités techniques et financières locales est très handicapant.


ONU-Habitat a donc préparé une nouvelle approche stratégique destinée à mobiliser, à canaliser et coordonner une réponse plus cohérente aux niveaux national et international.  Par exemple, il est prévu d'intégrer l'urbanisation et les programmes de lutte contre la pauvreté à tous les niveaux, de renforcer les capacités des autorités nationales et locales en matière d'application de politiques favorables aux pauvres et tenant compte des besoins des femmes, et de promouvoir des mécanismes de financement innovants pour le logement des plus pauvres.  Mme Gebre-Egziabher a aussi décrit les principaux résultats de la troisième session du Forum mondial sur l'urbanisme qui s'est tenu en juin dernier, en particulier la constatation que les problèmes d'urbanisation sont devenus un défi majeur pour notre temps et la tendance croissante des autorités locales et des gouvernements à engager, en collaboration avec toutes les parties concernées, des programmes d'amélioration de la qualité de vie des collectivités et des villes.


Le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l'habitat (E/2006/71) explique que, depuis le Sommet mondial de 2005, ONU-Habitat réoriente et recadre ses travaux afin d'offrir aux États Membres une approche plus intégrée et plus cohérente du suivi, de la définition des politiques, du renforcement des capacités et de la mobilisation des investissements en faveur des logements sociaux et d'un aménagement urbain respectueux de l'environnement.  Cette approche vise à renforcer l'efficacité de l'aide et à optimiser les résultats en conjuguant les compétences de base que l'organisation met au service de la réforme institutionnelle, de la réorientation de l'action publique et de l'aménagement urbain et les investissements à long terme faits par les institutions financières nationales et internationales.  Cela permet certes à ONU-Habitat de mieux coordonner les actions et de préparer des interventions plus solidaires et innovantes face à la prolifération des bidonvilles et à l'absence quasi généralisée d'adduction aux réseaux d'eau et d'assainissement dans les zones urbaines pauvres, mais le présent rapport souligne aussi que les gouvernements et la communauté internationale doivent impérieusement inscrire les priorités de l'aménagement urbain dans leurs programmes à l'échelle mondiale, nationale et locale et dans leurs structures qui se consacrent à l'aide au développement.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur les travaux de l'Équipe spéciale interorganisations de lutte contre le tabac MME YUMIKO MOCHIZUKI-KOBAYASHI, Directrice de l'Initiative Pour un monde sans tabac à l'Organisation mondiale de la santé, a indiqué que ce rapport attire l'attention sur les préoccupations suscitées par l'usage du tabac.  Le tabac est la deuxième cause de décès dans le monde; il cause 5 millions de décès chaque année, a-t-elle souligné.  Elle a précisé qu'une partie du rapport est consacrée à un certain nombre de sujets de préoccupation concernant le contrôle du tabac et pour lesquels la coopération interinstitutions peut s'avérer importante.  Il s'agit notamment de l'exposition à la fumée d'autrui; du lien entre tabac et pauvreté; de la Convention-cadre de l'OMS sur le contrôle du tabac; de l'élaboration d'un protocole visant à lutter contre le trafic illicite des produits dérivés du tabac; ou encore de la question de la responsabilité sociale des entreprises de l'industrie du tabac.  Être exposé à la fumée des autres tue, a rappelé la Directrice de l'Initiative Pour un monde sans tabac.  L'Équipe spéciale interorganisations recommande notamment que l'industrie du tabac ne soit pas autorisée à utiliser les programmes de responsabilité sociale pour promouvoir ses produits ou ses activités de quelque manière que ce soit.  L'Équipe spéciale préconise en outre une interdiction du tabac dans tous les locaux des Nations Unies et recommande que la vente de tabac soit interdite dans tous les locaux des Nations Unies, a indiqué Mme Mochizuki-Kobayashi.


Le rapport du Secrétaire général sur les travaux de l'Équipe spéciale interorganisations de lutte contre le tabac (E/2006/62) décrit les problèmes sanitaires, économiques et sociaux liés au tabagisme.  Le rapport conclut notamment que le tabagisme passif est mortel et doit être réglementé strictement afin de protéger la santé des travailleurs.  Au vu de l'expérience des pays et des organismes qui ont réussi à interdire le tabac sur les lieux de travail, l'Équipe spéciale recommande vivement l'interdiction pure et simple de fumer dans tous les locaux de l'ONU (Siège, bureaux régionaux et bureaux de pays).  Elle recommande au Conseil d'adopter une résolution appelant à prendre les mesures suivantes, entre autres: appliquer des mesures d'interdiction de fumer à l'ONU; interdire la vente de produits du tabac à l'ONU; négocier l'interdiction de fumer en consultation avec le personnel; et aborder la question dans l'optique de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.  Par ailleurs, compte tenu des données factuelles qui établissent un lien entre l'usage du tabac et la pauvreté et le développement, l'Équipe spéciale recommande de renforcer la collaboration interorganisations en vue d'aider les pays, surtout les pays à faible revenu, à intégrer la lutte contre le tabagisme dans leurs programmes nationaux de développement.  D'autre part, l'Équipe spéciale recommande que des organismes comme l'Organisation mondiale des douanes, l'Office européen de lutte anti-fraude, Europol, le FMI et la Banque mondiale participent activement à l'élaboration d'un protocole sur le commerce illicite des produits du tabac.


M. GUIDO BERTUCCI, Directeur de la division de l'administration publique et de la gestion du développement, présentant le rapport sur les travaux de la cinquième session du Comité d'experts de l'administration publique, a affirmé que la bonne gestion est un facteur clé de la mise en œuvre des programmes de développement.  Il faut combler les lacunes que les États connaissent en matière de mécanismes politiques et institutionnels, de ressources publiques et de moyens techniques modernes.  Le rapport met l'accent sur la manière dont les États peuvent partager des pratiques novatrices pour la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Concours public bisannuel des Nations Unies a permis de recueillir des contributions intéressantes.  Le Comité a préparé un programme de travail quadriannuel mettant notamment l'accent sur la transparence et la responsabilité et a porté son attention sur les moyens de renforcer l'action de l'ECOSOC. 


Le rapport sur les travaux de la cinquième session du Comité d'experts de l'administration publique (E/2006/44) contient les conclusions et recommandations du Comité d'experts de l'administration publique à l'issue de sa cinquième session, tenue au Siège de l'Organisation des Nations Unies du 27 au 31 mars 2006.  Le Comité créé par le Conseil économique et social, en vertu de la résolution 2001/45, comprend 24 experts nommés à titre personnel pour un mandat de quatre ans.  Le Comité a notamment débattu des innovations en matière de gouvernance et d'administration publique en vue de la réalisation des objectifs de développement convenus sur le plan international, de la recherche d'une approche et de méthodologies participatives pour poser les fondements et les principes d'une bonne administration publique, de l'élaboration d'un recueil de terminologie de base sur la gouvernance et l'administration publique; et de l'examen des activités de l'Organisation des Nations Unies dans le domaine de l'administration et des finances publiques.  Le Comité a également dégagé une série de conclusions pour examen par le Conseil, les États Membres et le Secrétariat.


Présentant le rapport du Comité d'experts de la coopération internationale en matière fiscale, M. NOUREDDINE BENSOUDA, Président du Comité d'experts, a notamment souligné que ce rapport (E/2006/45, à paraître) contient les conclusions et recommandations de la première session du Comité d'experts qui s'est tenue à Genève du 7 au 9 décembre 2005.  Ce Comité se compose de 25 experts nommés à titre personnel.  Cette première session a également bénéficié de la participation de 64 observateurs, a-t-il précisé.  Y ont notamment été abordées les questions relatives aux violations des traités; à la recherche du traité le plus avantageux; à l'entraide ou encore à l'arbitrage en matière fiscale, a-t-il indiqué.  Les experts ont accepté le principe de créer, lorsque nécessaire, des sous-comités pour aider le Comité dans ses travaux tout au long de l'année.  À cette première session, quatre sous-comités ont été créés, a précisé M. Bensouda.


Le Conseil était également saisi du rapport sur la trente-neuvième session de Commission de la population et du développement (E/2006/25), consacrée aux migrations internationales et au développement, le rapport précise que la Commission était saisie d'un rapport du Secrétaire général sur le suivi de la situation mondiale en matière de population, consacré au thème de la session.  Ce rapport donnait un aperçu général des questions démographiques, sociales et économiques liées aux migrations internationales et au développement, en décrivant les récentes tendances, les interactions entre les migrations internationales et les facteurs démographiques, les aspects économiques des migrations internationales et les politiques suivies.  D'autres rapports ont concerné: la réunion intersessions du Bureau de la Commission; le suivi des programmes de population, consacré aux migrations internationales et au développement; les apports de ressources financières devant concourir à l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement; le programme de travail de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales dans le domaine de la population en 2005.  La Commission a entendu aussi cinq communications orales sur divers aspects du thème spécial.


La Commission a retenu le thème « Répartition de la population, urbanisation, migrations internes et développement » pour sa quarante et unième session.  La Commission a également adopté une résolution sur les actions nationales, régionales et internationales dans le domaine des migrations internationales et du développement.  Notant qu'un dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement aurait lieu pendant la soixante et unième session de l'Assemblée générale, la Commission a recommandé au Conseil économique et social de transmettre le rapport de la trente-neuvième session de la Commission aux participants à ce dialogue.


Débat


M. JARL-HAKAN ROSENGREN (Finlande, au nom de l'Union européenne) a déclaré que l'Union européenne avait adopté une ligne pragmatique lors des intenses négociations pendant la sixième session du Forum sur les forêts, avec en point de mire un accord quant aux objectifs communs à définir pour les forêts, la formulation d'un instrument non contraignant juridiquement sur tous les types de forêts ainsi que sur le renforcement de la coopération et de la coordination des programmes, notamment.  Un consensus a pu être trouvé et le Forum a été un succès.  Le document final constitue une bonne base de travail, même si l'Union estime toujours qu'un instrument juridiquement contraignant serait le meilleur moyen de traiter la question des forêts au plan international.  Quoi qu'il en soit, l'Union

européenne attache la plus grande importance aux travaux du Forum.  Elle se réjouit de la coopération constructive avec d'autres partenaires lors de la réunion du groupe de travail à composition ouverte qui a reçu pour mission d'étudier le contenu et les formes de l'instrument non-contraignant.  Par ailleurs, a dit M. Rosengren, l'Union européenne appuie la proposition de repousser l'Année internationale de la forêt à 2011, pour éviter un chevauchement avec l'Année internationale de la biodiversité, qui est prévue en 2010.


En ce qui concerne la lutte contre le tabagisme, M. Rosengren a fait valoir qu'il faut protéger les non-fumeurs des conséquences de la fumée passive.  L'Europe, qui a déjà étudié des mesures permettant d'interdire la fumée sur lieu de travail, approuve les recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général.  Il convient par ailleurs de rappeler l'engagement de l'Union européenne pour le contrôle du tabagisme et pour l'application généralisée de la Convention-cadre de lutte antitabac.  M. Rosengren a aussi remercié les commissions techniques et régionales de l'ECOSOC, rappelant que le développement économique, le progrès social et la protection de l'environnement sont nécessaires pour la réalisation des objectifs de développement, y compris les objectifs du Millénaire pour le développement.  L'Union exprime son inquiétude vis-à-vis des difficultés de collecte des données statistiques dans les pays en voie de développement, a dit le représentant.  L'Union réitère enfin qu'il est nécessaire de procéder à une analyse de la contribution des migrations transfrontalières au développement, notamment sous l'angle des effets des transferts d'argent par les travailleurs émigrés.


M. A. SUROVTSEV (Fédération de Russie) a salué les travaux de la Commission du développement durable.  Il a jugé utiles les activités d'ONU-Habitat et mis l'accent sur l'importance que son pays accorde à l'évaluation du Programme pour l'habitat.  La Fédération de Russie s'intéresse à l'approfondissement de la coopération avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), dont le rôle devrait être renforcé en tant qu'organe central des Nations Unies pour la coordination de toutes les activités internationales en matière d'environnement.  Le représentant russe a par ailleurs indiqué que son pays apprécie le travail du Forum des Nations Unies sur les forêts et accorde une importance particulière aux objectifs stratégiques définis par le Forum.


M. RASHAD NOVRUZOV (Azerbaïdjan) a déclaré que l'ECOSOC a un rôle important à jouer pour assurer des synergies et une meilleure cohérence de l'action en faveur de l'environnement, en partenariat avec la société civile.  L'Azerbaïdjan a développé son secteur forestier, qui apporte désormais une contribution importante à l'économie nationale.  La protection des écosystèmes et de ressources hydriques est désormais une priorité de développement en Azerbaïdjan, de même que le développement de ressources énergétiques alternatives, même si l'Azerbaïdjan est un producteur d'hydrocarbures.  D'ailleurs, le pays, qui se conforme au principe du «pollueur payeur», a décidé d'assainir son infrastructure pétrolière, malgré les coûts que cela entraîne, a affirmé le représentant.  D'autres défis restent à relever, comme par exemple la pollution des cours d'eau, la perte de biodiversité, notamment.  L'insuffisance des flux hydriques est liée à une mauvaise utilisation et des pollutions occasionnées par les États voisins.  Par ailleurs, l'agression arménienne a entraîné des dégâts importants aux forêts et les plantations de chênes rouges et de platanes font l'objet de coupes massives et illégales.  Il est incompréhensible de voir la communauté internationale ne pas réagir à des telles violations de l'environnement, a dit le représentant.  Quoi qu'il en soit, l'Azerbaïdjan invite les États à aborder le problème de l'environnement en toute priorité et à condamner les actes entraînant des menaces environnementales régionales.


M. ALI IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) a rappelé que le Comité des politiques de développement recommandait le retrait de son pays de la liste des pays les moins avancés.  Il a indiqué qu'il avait fait observer à ce Comité que les caractéristiques de son pays et sa vulnérabilité inhérente aux chocs extérieurs ne sont pas temporaires mais permanentes.  Or, a-t-il relevé, tous les pays récemment retirés de la liste des PMA ou considérés comme satisfaisant au critère applicable à un tel retrait sont, sans exception, des petits pays insulaires en développement.  Comment ces pays, reconnus par le système des Nations Unies comme étant fortement vulnérables, peuvent-ils en même temps être considérés comme éligibles pour perdre le statut même qui les dote des moyens de faire face à leur vulnérabilité, a demandé le représentant du Samoa?  Il a demandé au Comité des politiques de développement de reporter la recommandation visant à retirer le Samoa de la liste des PMA durant le présent examen triennal.


M. ANDREI TRIBUSH (Bélarus) a déclaré qu'un environnement propice est une condition de la prospérité des sociétés.  Les ressources naturelles doivent être exploitées de manière rationnelle et respectueuse de l'environnement.  En ce qui concerne la production d'énergie nucléaire, il convient d'adopter des mesures de contrôle strictes garantissant que l'environnement ne pâtira pas des effets dérivés des centrales nucléaires.  Le représentant a rappelé à cet égard que son pays avait particulièrement souffert de la catastrophe de Tchernobyl il y a maintenant vingt ans.


M. ALFREDO CABRAL (Guinée Bissau) a estimé que le Conseil gagnerait à mieux organiser l'agencement des questions dont il débat sous son point de l'ordre du jour consacré aux questions économiques et environnementales.  Il a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de soutenir le programme ONU-Habitat afin qu'il puisse faire en sorte que chacun ait accès à un logement plus décent.  Le représentant de la Guinée Bissau a par ailleurs relevé que «plus on est pauvre, plus on fume»; ceci est notamment dû au fait que les habitants des pays pauvres sont confrontés à des problèmes de chômage et à des problèmes psychologiques.  On constate aussi que le tabagisme est particulièrement élevé dans les pays où la liberté fait défaut, a-t-il ajouté.  Ce n'est pas un plaisir que de faire partie des pays les moins avancés et aucun pays ne souhaiterait continuer à faire partie de ce groupe de pays, a-t-il poursuivi.  Aussi, lorsque le représentant du Samoa est obligé de se présenter devant le Conseil pour rappeler que d'autres facteurs devraient être pris en compte pour décider du retrait d'un pays de la liste des PMA, il faut écouter ce qu'il a à dire.  Si le Gouvernement du Samoa pense que les conditions ne sont pas encore réunies pour un retrait du pays de cette liste, il ne serait pas approprié que le Conseil n'en tienne pas compte, a estimé le représentant de la Guinée Bissau.


M. BELARMINO SILVA (Cap-Vert) a rappelé que la décision de retirer son pays de la liste des pays les moins avancés avait été prise par l'Assemblée générale en 2004 déjà.  Le Cap-Vert est en train de prendre les mesures nécessaires pour que cette démarche ne soit pas préjudiciable à son économie ni à son développement.  Le Cap-Vert est conscient de sa responsabilité mais ne s'en attend pas moins à un soutien de la communauté internationale à sa stratégie de sortie du statut de PMA.


MME SARALA FERNANDO (Sri Lanka) a souligné que son pays ne fait pas partie des pays les moins avancés et n'en a jamais fait partie.  Mais il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'une petite île dont la vulnérabilité a été soumise à rude épreuve lors du tsunami de décembre 2004.  C'est pourquoi Sri Lanka soutient la déclaration du Samoa qui estime que l'index de vulnérabilité économique doit être pris en compte comme critère pour la liste des pays les moins avancés.


M. DAVID GOLD (Organisation internationale du travail - OIT) a déclaré que l'initiative Pour un monde sans tabac a fait l'objet d'une réunion au sommet il y a quelques mois, l'Organisation mondiale de la santé ayant demandé à l'OIT d'adopter des directives sur la consommation de tabac sur le lieu de travail et sur la fumée passive.  L'Organisation internationale du travail collabore dans ce sens avec plusieurs institutions des Nations Unies, a insisté le représentant.


MME INGEBORG BREINES (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture - UNESCO) a fait part de la stratégie multisectorielle mise en place par l'Unesco pour lutter contre la pauvreté extrême.  Elle a notamment souligné que cette stratégie tient compte du lien entre l'éradication de la pauvreté et le développement durable et s'efforce d'appuyer le renforcement des capacités afin de permettre aux pauvres d'exercer leurs droits.  L'Unesco préconise de promouvoir la diversité culturelle, de sorte que la culture soit dûment prise en compte dans le cadre des activités des Nations Unies en faveur du développement durable.  La représentante de l'Unesco a souligné que la conférence internationale sur les tropiques humides qui sera organisée à Sri Lanka en décembre prochain pourrait contribuer à la mise en œuvre de la résolution proposée au Conseil pour adoption par le Forum des Nations Unies sur les forêts.


M. CECEP HERAWN (Indonésie) a dit que son pays avait à cœur la bonne gestion des forêts, un thème qui devrait être intégré dans les objectifs de développement.  La résolution proposée par le Forum est très bienvenue à cet égard, a dit le représentant, ajoutant que son gouvernement s'apprête à lancer une initiative pluriannuelle dans le domaine de la gestion des ressources forestières. 


M. HENRI RAUBENHEIMER (Afrique du Sud au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a déclaré que la coopération internationale dans le domaine fiscal devait être renforcée dans le sens d'une meilleure prise en compte des besoins.  Le Comité d'experts sur la coopération internationale en matière fiscale a ainsi reçu un nouveau nom qui précise mieux ses attributions.  Il doit avoir pour mission de renforcer les capacités des pays en voie de développement.  Le Groupe des 77 et la Chine sont tout à fait prêts à prendre part aux débats du Comité pour en assurer le bon fonctionnement.


M. N. V. CHULKOV (Fédération de Russie) a dit que son pays participe activement aux travaux de la Commission de statistique dans le but de renforcer la capacité des États membres dans ce domaine.  La récolte des statistiques est en effet à la base de l'évaluation des progrès enregistrés en matière de développement, a dit le représentant.  Ce dernier a préconisé l'adoption d'une politique des migrations internationales qui soit coordonnée à l'échelle internationale.  En matière démographique, les grandes orientations devraient être l'analyse complète des tendances dans le monde et de leurs conséquences sur le développement.  Enfin, la Russie estime que l'activité de la Commission sur le perfectionnement des systèmes fiscaux est très importante pour la lutte contre la criminalité financière et l'harmonisation fiscale internationales, ainsi que pour la simplification du règlement des différends.


M. ALFREDO CABRAL (Guinée Bissau) s'est dit satisfait par le travail effectué par le Comité d'experts de la coopération internationale en matière fiscale.  Il s'est également dit satisfait par le travail réalisé par la Commission de statistique.  Sans statistique, il n'est pas possible d'évaluer correctement l'évolution du développement dans les différents pays, a souligné le représentant de la Guinée Bissau.  Il faut que les pays en développement puissent disposer de données fiables, a-t-il insisté.


Droit de réponse


M. ZOHRAB MNATSAKANIAN (Arménie), en réponse à une déclaration du représentant de l'Azerbaïdjan, a déclaré regretter que la retenue de son pays ait été interprétée comme un manque d'arguments.  Les feux de forêts dont il a été question concernent des incendies situés dans des forêts adjacentes au Haut-Karabakh.  Par ailleurs, ces questions font l'objet de négociations dans le cadre des discussions de paix sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  La coopération régionale doit dominer ici, plutôt que les accusations à caractère politique et infondées, a déclaré que le représentant.


M.  RASHAD NOVRUZOV (Azerbaïdjan) a déploré l'intervention de l'Arménie, les feux de forêts incriminés n'étant pas d'origine naturelle, mais bien criminelle, et ayant leur source dans des territoires sous occupation arménienne.  L'OSCE a mené une mission d'enquête sur ces feux de forêts, a rappelé le représentant azerbaïdjanais, rappelant que les négociations se déroulent sous les auspices de cette organisation.  Dans le cadre de l'ECOSOC, il est par contre tout à fait légitime de faire état de situations objectives, a estimé le représentant.


M. ZOHRAB MNATSAKANIAN (Arménie) a estimé que l'OSCE doit rester le cadre principal de résolution du conflit et a exprimé sa satisfaction de voir ce point confirmé par le représentant de l'Azerbaïdjan.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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