L’UTILISATION STRICTEMENT PACIFIQUE DE L’ESPACE DOIT ÊTRE GARANTIE, SOULIGNENT DES DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
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Quatrième Commission
8e séance - matin
L’UTILISATION STRICTEMENT PACIFIQUE DE L’ESPACE DOIT ÊTRE GARANTIE, SOULIGNENT DES DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
Le projet de résolution sur le Sahara occidental soumis au vote demain
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de décolonisation) a poursuivi, ce matin, son débat sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique alors que le vote sur le projet de résolution sur la question du Sahara occidental a été, une nouvelle fois, reporté à demain.
L’espace extra-atmosphérique doit être vu comme un patrimoine commun de l’humanité et utilisé de manière rationnelle, à des fins pacifiques et aux bénéfices des générations présentes et futures, a déclaré le représentant du Brésil au cours du débat général sur la question. Mettre l’espace extra-atmosphérique au service d’objectifs nobles, au bénéfice de tous, est un service rendu à l’humanité tout entière, a surenchéri le représentant de la Syrie.
L’exigence de maintenir une utilisation strictement pacifique de l’espace extra-atmosphérique a été soulignée par de nombreuses délégations, à l’instar de la Finlande au nom de l’Union européenne. La sécurité dans l’espace et sur la terre sont indissociables mais les applications liées aux questions de sécurité nationale ne doivent pas mener à une course à l’armement dans l’espace, a souligné sa représentante. Pour leur part, les délégations de Cuba et de la Fédération de Russie ont estimé que le cadre actuel n’offrait pas de garanties suffisantes en la matière.
Avec la commercialisation et la diversification des activités spatiales, les fonctions régulatrices du droit de l’espace international se sont affaiblies de manière substantielle, a indiqué, de son côté, le représentant de l’Ukraine. Le danger d’une course aux armements et la pollution de l’espace sont toujours de grands sujets de préoccupation, a insisté, de son côté la représentante colombienne.
Fer de lance, cette année, du travail du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, la création du Programme des Nations Unies pour l'exploitation de l'information d'origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d'urgence, connu sous l’acronyme SPIDER, a été soutenue par une grande majorité de délégations. Toutefois, les représentants des États-Unis et du Brésil, au nom du MERCOSUR, ont notamment indiqué que sa mise en place ne devait pas entraîner une augmentation des contributions des pays au budget de l’Organisation.
Au cours de ce débat général, les délégations de la Colombie, de la Finlande au nom de l’Union européenne, de Cuba, d’Israël, de la République arabe syrienne, du Kazakhstan, des États-Unis, du Brésil au nom du MERCOSUR, de la Chine, de l’Inde, du Nigéria, de l’Ukraine, de la Fédération de Russie et de la République islamique d’Iran ont pris la parole.
Les représentants de l’Allemagne et du Chili ont ensuite pris la parole spontanément en fin de séance sur les questions liées à l’espace extra-atmosphérique.
La représentante de la Finlande, au nom de l’Union européenne a, quant à elle, demandé le report de 24 heures du vote sur le projet de résolution sur la question du Sahara occidental, demande à laquelle les représentants de l’Algérie et du Maroc ont tous deux répondus favorablement.
La Quatrième Commission conclura son débat général sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace demain, vendredi 13 octobre, à 10 heures, et mettra également au vote ce projet de résolution qui clôt son débat sur la décolonisation.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Débat général
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a rappelé que les technologies liées à l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques constituaient un enjeu de taille pour les pays en voie de développement, plus particulièrement en Amérique latine. Elle a rappelé que la Colombie était engagée dans un processus de coopération régionale mais a affirmé qu’une coopération plus étendue permettrait à tous les États de bénéficier pleinement de tous les avantages technologiques dans ce domaine, quel que soit leur niveau de développement. La représentante a rappelé la création, cette année, dans son pays, de la Commission colombienne de l’espace, un organisme intersectoriel, mais a déploré les lacunes et les faiblesses qui caractérisent le cadre juridique actuel dans ce domaine, qui devra être renforcé. La Représentante a, par ailleurs, estimé que les technologies aérospatiales devaient contribuer à améliorer les conditions de vie sur la planète, notamment par l’entremise de la télémédecine, de la télééducation ou encore des technologies destinées à créer des systèmes d’alerte rapide en cas de catastrophes naturelles. Réaffirmant le danger que représentaient la militarisation et la pollution de l’espace, la représentante a salué la volonté exprimée par certains pays d’éliminer les déchets qui encombrent l’espace extra-atmosphérique.
La représentante a, par ailleurs, fait valoir que l’utilisation de l’orbite géostationnaire devait profiter également aux pays en développement et s’est prononcée pour une meilleure coordination au niveau international, notamment par l’entremise de l’IUT. Rappelant que l’année 2007 avait été décrétée l’Année géophysique et héliophysique, la représentante a souligné le dynamisme du continent sud-américain dans ce domaine, à l’instar de l’Équateur qui a accueilli la cinquième Conférence sur l’espace ou le Brésil, qui a procédé à l’envoi de son premier astronaute dans l’espace en 2006.
Mme HELI KANERVA (Finlande) a rappelé que les sécurités spatiale et terrestre étaient indissociables, d’autant que la croissance des économies mondiales et l’éradication de la pauvreté dépendront de plus en plus de l’espace. Elle a souligné que les retombées scientifique et industrielle de l’exploitation spatiale étaient quantifiables grâce à la croissance économique qu’elles génèrent. Elle a souligné, par ailleurs, que les applications liées aux questions de sécurité nationale ne doivent pas aboutir à une course à l’armement dans l’espace extra-atmosphérique. Sur le plan humanitaire, a dit la représentante, les applications sont nombreuses comme le développement de systèmes de surveillance météorologiques, la protection de l’environnement ou encore la télémédecine.
La représentante s’est félicitée de la proposition du Comité de créer un programme mondial de gestion des informations dans l’espace qui faciliterait la gestion des catastrophes naturelles et les interventions d’urgence. Elle a cependant mis en garde les pays contre la tentation de commercialiser l’espace extra-atmosphérique qui risque, à son avis, d’avoir des effets nuisibles comme la pollution engendrée par les débris laissés par l’homme. Elle, a par ailleurs, rappelé le rôle essentiel de l’Union européenne dans la coopération internationale, notamment par l’entremise de l'Agence spatiale européenne qui a joué un rôle de premier plan au niveau international, notamment dans le cadre d’UNISPACE III.
Mme REBECCA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a rappelé qu’il y a 45 ans, le premier homme était lancé dans l’espace, ouvrant ainsi une ère nouvelle dans l’exploration spatiale. Cet exploit technologique notable ne doit toutefois pas occulter les dangers d’une course à l’armement dans l’espace extra-atmosphérique, a-t-elle déclaré. Elle a affirmé qu’au fil du temps, d’autres pays s’étaient engagés dans l’exploration spatiale mais que, parallèlement, le fossé technologique dans ce domaine ne cessait de se creuser entre pays industrialisés et pays en développement, notamment en raison du coût extrêmement élevé de ces technologies qui étaient souvent hors de la portée des pays pauvres. Pour pallier à cet écart croissant, la représentante a préconisé une intensification de la coopération bilatérale et multilatérale entre les États, reposant sur un cadre juridique qui encourage l’utilisation rationnelle de l’espace au bénéfice de tous les pays.
La représentante a souligné que son pays progressait dans l’utilisation des applications de la science aérospatiale, notamment dans les domaines de la prévision météorologique et la télédétection. Elle a salué la récente tenue de la quatorzième Conférence du Mouvement des pays non-alignés à La Havane, dans le cadre de laquelle 118 pays avaient reconnu la nécessité d’une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique.
M. RAN GIDOR (Israël) a rappelé que son pays avait une industrie aérospatiale florissante qui a pris son essor lors de la création de l’Agence spatiale israélienne en 1983. Israël détient actuellement cinq satellites en orbite, fabriqués avec des technologies locales, a-t-il précisé. Le représentant a, par ailleurs, rappelé que les technologies axées sur l’utilisation de satellites permettaient d’obtenir des résultats économiques optimaux, évoquant notamment les domaines de la recherche, de la protection de l’environnement, de la prévention et la gestion des catastrophes naturelles, des changements climatiques, de l’éducation et de la préservation de l’espace extra-atmosphérique.
Le représentant a rappelé que les récentes catastrophes naturelles récentes avaient prouvé l’importance d’une coopération internationale croissante dans le domaine spatial. À titre d’exemple, il a rappelé que son pays, situé dans une des régions les plus arides de la planète, avait recours à la télédétection et aux satellites d’observation pour circonscrire les menaces de désertification et qu’il entretenait une coopération très étroite dans ce domaine avec la France et la Chine.
Le représentant a, par ailleurs, rappelé que la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (UNISPACE III) et la Déclaration de Vienne sur l’espace et le développement humain qui s’en est suivi avaient permis de mettre en évidence les avantages liés à l’utilisation des technologies spatiales, notamment dans la gestion des ressources naturelles et la protection de l’environnement spatial.
M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) a souligné l’importance de mettre en application les recommandations d’UNISPACE III afin d’aider les pays en développement à relever les défis du développement dans de nombreux domaines comme l’agriculture, la médecine ou l’éducation. Il faut renouveler et mettre en œuvre des plans d’action avec des objectifs bien délimités, a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de renforcer la transparence sur les activités spatiales et de faire participer un plus grand nombre de pays au sein des systèmes de coopération spatiale à des fins pacifiques. Il a, en outre, salué les apports des Nations Unies à certains pays en développement afin qu’ils puissent bénéficier des retombées de technologies spatiales, déplorant que les ressources financières allouées à ce Programme spécifique restent limitées.
Soulignant la nécessité d’améliorer la télédétection, en particulier pour les pays en développement, le représentant a estimé que le problème des débris spatiaux constituait un danger important pour une bonne utilisation des satellites. Il fait intensifier les travaux afin de mettre en place un système international dans le domaine des catastrophes naturelles, augmenter l’échange d’informations entre pays et améliorer les systèmes d’alerte, a-t-il aussi affirmé. Mettre l’espace extra-atmosphérique au service d’objectifs nobles, au bénéfice de tous, est un service rendu à l’humanité tout entière, a-t-il enfin déclaré.
M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) a salué le rôle important joué par le Comité dans l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique et dans l’application des technologies spatiales dans le domaine du développement durable.
Il a affirmé que les installations de lancement uniques qui existent dans son pays, notamment à Baïkonour, ont créé des conditions propices au développement des sciences et des technologies aérospatiales au Kazakhstan, rappelant que son pays était engagé dans de nombreux projets spatiaux, notamment dans la protection de l’environnement. Il a précisé que le Kazakhstan collaborait étroitement avec la Fédération de Russie dans le domaine de l’espace, de l’aéronautique et de la télédétection.
Par ailleurs, a-t-il indiqué, le Kazakhstan a construit son premier satellite géostationnaire de communication et de rediffusion, le KazSat, deuxième pays seulement de la Communauté des États indépendants à réaliser un tel projet. Il a précisé que son pays procèderait au lancement de son deuxième satellite KazSat-2 en 2008, ce qui placera le Kazakhstan dans la catégorie des 25 pays ayant deux satellites ou plus en orbite. Le représentant a évoqué, par ailleurs, l’engagement de son pays dans d’autres projets tels que la création d’un centre de contrôle et de suivi et le développement d’un complexe spatial destiné aux aéronefs plus petits. En conclusion, il a insisté sur la nécessité d’utiliser les technologies spatiales pour une meilleure gestion des ressources et dans la prévention des situations d’urgence, des catastrophes naturelles et dans la diffusion du savoir.
M. L. SIEGEL (États-Unis) a souligné la contribution substantielle du Comité à la question des utilisations pacifiques de l’espace, saluant particulièrement la mise en place de recommandations et de directives sur la question des sources d’énergies nucléaires dans l’espace. Il a, en outre, insisté sur les avancées faites pour obtenir un consensus dans la réduction des débris de l’espace, estimant que les directives mises au point sur ce sujet étaient solides sur le plan technique. Nos agences nationales sont en train de mettre en place des pratiques conformes à ces directives, a-t-il indiqué.
Les États-Unis appuient le plan de travail pluriannuel visant à préparer l’année géophysique pour 2007, a en outre indiqué le représentant, estimant que cela permettrait d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité d’une coopération élargie sur ces questions. Quant au Programme international de gestion des catastrophes, il a suscité un certain nombre de préoccupations pour les États-Unis mais nous comprenons que le système SPIDER reçoit l’appui de nombreux pays qui sont prêts à l’accueillir, a-t-il ajouté, appelant à continuer les discussions sur la question. SPIDER ne doit pas avoir d’impact sur le budget des Nations Unies, a-t-il néanmoins souligné. Enfin, concernant l’immatriculation des objets spatiaux, le représentant a appelé à poursuivre les efforts.
M. PIRAGIBE DOS SANTOS TARRAGÔ (Brésil), au nom du MERCOSUR, a estimé que l’espace extra-atmosphérique devait être vu comme un patrimoine commun de l’humanité et utilisé de manière rationnelle, à des fins pacifiques et aux bénéfices des générations présentes et futures. Il faut, à cet égard, poursuivre la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III, a-t-il déclaré, afin d’améliorer l’utilisation commune des services spatiaux de communication. Le travail des Nations Unies, dans ce domaine doit s’orienter en priorité vers les pays en développement, en ayant comme objectifs principaux d’assurer un appui local à l’utilisation des technologies spatiales. Alors que de nombreux pays des Caraïbes luttent toujours pour surmonter les conséquences graves des ouragans et des tempêtes tropicales, il est impératif d’avancer sur la question de la prévention des catastrophes naturelles, a-t-il insisté, saluant la perspective d’élargissement de la coopération internationale en la matière.
Les pays du MERCOSUR ne s’opposeront pas à un consensus sur la création du Programme SPIDER sur cette question mais ils considèrent que cette mise en place ne doit pas entraîner une augmentation des contributions des États Membres, a indiqué le représentant. Ils saluent l’inclusion à l’ordre du jour du Comité d’un point en rapport avec le développement durable et défendent le droit des pays à disposer des infrastructures de réception et d’utilisation de donnés d’observations de la Terre depuis l’espace, a-t-il souligné, se félicitant des avancées faites dans la consolidation du droit de l’espace et dans le développement de la coopération au niveau régional en Amérique latine. La création, par le Gouvernement colombien, d’un Comité national de l’espace contribuera, de manière décisive, à la connaissance des technologies spatiales dans notre hémisphère, a-t-il enfin estimé.
M. MA XINMIN (Chine) a rappelé que l’utilisation des technologies spatiales était en hausse, notamment dans les pays en voie de développement. Il a déploré le phénomène croissant de militarisation de l’espace qui risque de mener, à son avis, à une course effrénée à l’armement; il s’agit d’une question cruciale qu’aucun pays ne peut ignorer, a-t-il dit, en exhortant le COPUOS à créer un cadre juridique qui permettrait de contrecarrer ce phénomène.
Il a estimé que l’innovation et la coopération scientifiques devaient être indépendantes des intérêts particuliers et a salué la récente création, par les Nations Unies, d’un centre d’information spatiale pour la gestion des catastrophes. La Chine appuie cette initiative, a-t-il déclaré.
Le représentant a, par ailleurs, souligné le dynamisme des neuf pays signataires de la Convention sur l’organisation de la coopération Asie-Pacifique dans le domaine aérospatial et rappelé que, dans le cadre de son Plan quinquennal 2006-2010, son pays avait l’intention de procéder à la réforme de son industrie aérospatiale de manière à promouvoir les applications pacifiques de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique en matière de communication, de navigation, et de télédétection.
M. K. P. KUMARAN (Inde) a rappelé que l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique est un enjeu de taille pour les pays en développement qui doivent relever de nombreux défis en matière d’agriculture, de gestion des ressources en eau, d’éradication de l’analphabétisme, d’éducation pour tous, d’amélioration des infrastructures de santé et de gestion des catastrophes naturelles. Il a souligné les nombreuses incidences de la technologie spatiale, notamment la gestion et la prévention des catastrophes naturelles. Il a également rappelé que l’usage de ces technologies était d’une importance capitale pour son pays et qu’une étape avait été franchie, en particulier dans le domaine de la télééducation, avec le lancement du satellite INSAT-4A. Par ailleurs, a-t-il indiqué, des données de télédétection ont été utilisées notamment pour l’observation et la gestion des eaux et des forêts, des glaciers et des neiges.
Le représentant a affirmé, par ailleurs, que les technologies spatiales avaient permis de relier l’Inde à un certain nombre de pays africains, contribuant ainsi à développer, entre autres, la télémédecine et les observations météorologiques par satellite. Ce réseau conjoint se compose de cinq universités, 53 centres d’apprentissage et cinq hôpitaux régionaux sur le continent africain, a-t-il précisé. Le représentant indien a également rappelé l’importance de l’usage de l’espace à des fins pacifiques.
M. A. ABIODUN (Nigéria) a salué les nombreuses avancées notables du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, notamment sur les questions des débris, des sources d’énergie nucléaire, des systèmes de soutien à la gestion des catastrophes naturelles et l’application des recommandations d’UNISPACE III. Ma délégation est particulièrement satisfaite que le Comité continue de travailler sur les applications des technologies spatiales qui concernent tous les pays, l’éducation, l’eau ou l’archéologie, a-t-il ajouté.
Le représentant a, néanmoins, appelé le Comité à s’attaquer à la question de l’absence d’un certain nombre de ses membres permanents. Nous ne voulons pas ouvrir ce débat ici mais c’est une question que l’on ne peut éluder et qui doit être traitée. Il n’y a aucune justification pour qu’un État Membre demande à ses partenaires régionaux leur soutien pour devenir membre du Comité et ne parvienne pas, année après année, à y faire une seule apparition, parfois pendant une décennie, a-t-il déclaré, estimant que les États Membres du Comité et les observateurs en son sein méritaient une réponse honnête sur cette question essentielle.
M. VIKTOR V. KRYZHANIVSKYI (Ukraine) a souligné que son pays avait pris des mesures significatives pour établir une coopération productive avec d’autres pays afin de promouvoir les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique et le renforcement des capacités scientifiques nationales de l’industrie spatiale. L’Ukraine développe et produit des véhicules de lancement et des navettes et, cette année, des efforts importants ont été menés pour créer les conditions favorables et conformes au droit international, à une participation à des projets spatiaux internationaux et à un renforcement des activités économiques externes.
L’Ukraine partage la préoccupation de la communauté internationale concernant le danger que représentent les débris dans l’espace. Actuellement, dans l’utilisation, la modernisation et la fabrication des véhicules de lancement, l’industrie ukrainienne prend en compte les recommandations faites par le Comité spécialisé sur cette question, a assuré le représentant, soulignant, en outre, que son pays était engagé dans la préparation d’une convention globale sur le droit de l’espace. Avec la commercialisation des activités spatiales et leur diversification, les fonctions régulatrices du droit de l’espace international se sont en effet affaiblies de manière substantielle, a-t-il affirmé.
Mme ANNA LYUBALINA (Fédération de Russie) a rappelé la nécessité de renforcer le cadre juridique international en matière d’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, affirmant que l’espace ne pouvait pas être transformé en arène. Actuellement, il n’existe qu’un seul instrument juridique qui interdit l’introduction d’armes dans l’espace extra-atmosphérique et il est temps de mettre fin à une telle situation dans les plus brefs délais, a-t-elle dit.
La représentante a réaffirmé l’adhésion de son pays à l’élaboration d’un droit spatial et attiré l’attention à l’initiative de la Russie d’aider à l’élaboration d’une convention générale sur l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique. Il est impératif de renforcer ce secteur du droit, a-t-elle dit, en lançant un appel aux autres États pour qu’ils soutiennent cette initiative.
M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a souligné le rôle très significatif que jouent les technologies spatiales dans la vie quotidienne des populations, qui va du divertissement aux applications de haute technologie, du développement social et économique à la gestion des catastrophes naturelles, à condition de maintenir une utilisation de l’espace extra-atmosphérique dans un but pacifique et non dans un but de compétition militaire. Le fossé qui s’élargit chaque année entre pays développés et pays en développement doit être réduit par un partage de l’information et une coopération régionale et internationale, a-t-il ajouté, rappelant que l’Iran s’était doté d’une Agence spatiale nationale en 2004 par le truchement de laquelle le pays avait renforcé sa coopération avec la région Asie-Pacifique. Un atelier régional sur la sécurité environnementale, le relèvement après catastrophe naturelle et le développement durable, ainsi que des séminaires sur les applications technologiques des satellites et la télémédecine notamment, figurent parmi ses principales réalisations, a-t-il précisé.
Les technologies spatiales peuvent également contribuer à la prévention des catastrophes naturelles et à l’atténuation de leurs effets, a poursuivi le représentant, et pour permettre aux pays en développement de les utiliser, il est impératif de les sensibiliser davantage et de développer leurs capacités nationales en la matière. Même si le contrôle intégral des catastrophes naturelles dépasse la portée de l’intelligence humaine, beaucoup peut être fait, a-t-il insisté, apportant son soutien au Programme des Nations Unies sur la question. Il a enfin souligné les apports importants des technologies spatiales dans la gestion des ressources en eau et rappelé la nécessité de l’existence d’un droit de l’espace concernant l’exploration et les utilisations de l’espace.
Mme WÜLKER-MIRBACH (Allemagne) a tenu à revenir sur la création du Programme SPIDER, indiquant que les contributions à la gestion des catastrophes étaient une priorité pour son pays, notamment dans le cadre de son programme de télédétection. L’Allemagne est heureuse d’accueillir l’un des bureaux de SPIDER à Bonn et attend des contributions d’autres États, a-t-il indiqué. Ce Programme permettra, à son avis, un accès à toutes les informations spatiales à tous les stades de la gestion d’une catastrophe; il s’agira d’un portail, d’une passerelle, qui doit être financée à partir du budget ordinaire de l’ONU, a-t-elle conclu.
M. GONZALEZ (Chili) a fait part de sa préoccupation concernant la non-participation d’un pays d’Amérique du Nord à la conférence de Quito, en Equateur, précisant qu’il ne s’agissait pas des États-Unis. Indiquant qu’il avait croisé l’ambassadeur de ce pays lors d’une récente manifestation, il a déclaré qu’il comprenait que « les priorités ne sont pas les mêmes pour tous ». Il a également regretté la non-participation des organisations spécialisées des Nations Unies à cette conférence.
S’agissant du vote sur la résolution relative au Sahara occidental, la représentante de la Finlande, au nom de l’Union européenne, a demandé que celui-ci soit repoussé de 24 heures.
Le représentant de l’Algérie a répondu positivement à cette demande, espérant que le consensus se ferait autour du texte dont l’Algérie est coauteur.
Le représentant du Maroc a, lui aussi, répondu favorablement à la demande finlandaise et assuré que son pays était engagé à la recherche d’une solution consensuelle.
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