En cours au Siège de l'ONU

AG/J/3298

SIXIÈME COMMISSION: POUR LUTTER EFFICACEMENT CONTRE LE TERRORISME, SELON DES DÉLÉGATIONS, IL FAUDRAIT EN EXAMINER LES CAUSES SOUS-JACENTES

13/10/2006
Assemblée généraleAG/J/3298
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission

4e séance - matin


SIXIÈME COMMISSION: POUR LUTTER EFFICACEMENT CONTRE LE TERRORISME, SELON DES DÉLÉGATIONS, IL FAUDRAIT EN EXAMINER LES CAUSES SOUS-JACENTES


Cette lutte exige également le renforcement des capacités des États


Le caractère multidimensionnel de la lutte contre le terrorisme a été souvent relevé, ce matin, par les délégations de la Sixième Commission (chargée des questions juridiques) qui poursuivaient leur débat sur les « mesures visant à éliminer le terrorisme international ».  Pour combattre efficacement le terrorisme, ont-elles souligné, il faudrait examiner et comprendre les causes sous-jacentes de ce fléau.


L’action militaire ne pourra à elle seule venir à bout du terrorisme en Afghanistan, a souligné son représentant, qui a estimé qu’il faudrait avant tout s’attaquer à ses causes.  Pour guérir le monde de ce « cancer », de nombreuses délégations ont préconisé des actions axées également sur l’amélioration de l’éducation, la compréhension entre les cultures et la promotion du développement.  Le représentant du Liban notamment a soutenu les efforts qui vont dans le sens du dialogue entre les civilisations et pour la compréhension mutuelle, et la délégation turque a appuyé la mise en œuvre d’initiatives telles que l’Alliance des civilisations.


La plupart des intervenants ont salué les efforts de l’ONU en matière d’assistance technique visant à renforcer les capacités nationales en matière de lutte contre le terrorisme.  Certains ont appelé à un accroissement des ressources de l’ONUDC qui agit dans le domaine de la drogue et de la criminalité.  Le représentant de la Thaïlande a précisé que son pays avait organisé, en partenariat avec l’ONUDC, des ateliers portant notamment sur la criminalité transnationale organisée.


Au niveau régional, des efforts importants ont été réalisés, a indiqué la représentante de la Jamaïque, citant notamment le cadre de coopération mis en place par la CARICOM.  Le représentant du Myanmar a pour sa part indiqué que l’ANASE avait également développé un cadre de coopération régionale en vue d’adopter une stratégie commune.  La représentante du Togo, qui souscrit entièrement à la Déclaration et au Plan d’action adoptés en mai 2006 par la Table ronde ministérielle de Madrid pour les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale relative au cadre juridique de la lutte contre le terrorisme, a espéré que des dispositions appropriées seront prises pour traduire les engagements pris aux niveaux national, régional et international.  Les pays du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldova) continuent, a assuré le représentant ukrainien, la mise en œuvre de deux projets, l’un sur la création d’un centre virtuel pour combattre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, l’autre pour créer un centre d’échange d’informations entre les pays qui en sont membres. 

Outre ceux déjà cités, les représentants des délégations suivantes ont pris la parole: Jordanie, Arabie saoudite, Thaïlande, Nigéria, Togo, Saint-Marin, Norvège, Mozambique, Mongolie, Mali, Arménie et Ouganda.


La Sixième Commission se réunira à nouveau lundi 16 octobre, à 10 heures, pour conclure son débat sur le terrorisme international, avant d’entamer l’examen du rapport du Groupe de la refonte du système d’administration de la justice de l’ONU.  Elle devrait également aborder l’examen de trois demandes d’octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale et celui du point relatif à l’état de droit.


MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL


Déclarations


M. THEIN TIN (Myanmar) s’est associé à la déclaration du représentant de l’ANASE.  Il a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les auteurs, leurs motivations et les lieux où ils sont commis.  Pour s’attaquer au terrorisme, il faut respecter le droit international, en particulier les principes de souveraineté nationale, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires internes des États.  Le représentant s’est félicité qu’après l’adoption du Document final l’année dernière, l’Assemblée générale ait adopté en septembre, la Stratégie antiterroriste mondiale et le Plan d’action correspondant.  Le Myanmar est fermement engagé dans la lutte contre ce fléau, par ses mesures nationales et par la coopération régionale, mais aussi au niveau international, a précisé son représentant.  Il a adhéré à 10 des 13 instruments juridiques internationaux en la matière.  En outre, le Myanmar est membre d’Interpol et d’ASEANPOL et participe activement aux efforts antiterroristes menés dans le cadre de l’Association des pays de l'Asie de Sud-Est (ANASE).


M. LEVENT GÜMRÜKÇU (Turquie) s’est associé à la déclaration faite par la Finlande, au nom de l’Union européenne.  Le terrorisme, a-t-il dit, est un crime contre l’humanité que rien ne saurait justifier et qu’il faut condamner et combattre sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Il a déploré cependant le fait que la communauté internationale avait mis du temps à adopter une riposte unifiée à ce phénomène, mais il a noté avec satisfaction que des mesures avaient été prises pour combler cette lacune, notamment la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée par l’Assemblée générale, manifestation de la détermination de la communauté internationale à lutter contre ce fléau et à surmonter ses divergences de vues en la matière.  Mais il faut désormais mettre cette Stratégie en œuvre.  Il faut passer aux actes, sans toutefois oublier que l’on ne saurait assimiler une culture ou une religion donnée à la violence et au terrorisme.  C’est pourquoi la Turquie appuie la mise en œuvre d’initiatives telles que l’Alliance des civilisations.  Enfin, le représentant de la Turquie a appelé à la conclusion rapide de la convention générale sur le terrorisme international et a réitéré la détermination de son pays à coopérer avec toutes les parties intéressées pour libérer le monde de ce fléau.


M. ADI KHAIR (Jordanie) a condamné ce fléau international qu’est le terrorisme, fléau qui menace tous les pays et toutes les sociétés.  La Jordanie a souligné que seul un effort collectif permettra d’éradiquer les sources et les causes du terrorisme et a insisté pour que l’islam, religion de tolérance, ne soit pas assimilé au terrorisme.  C’est pourquoi le Roi de Jordanie a lancé la « Lettre d’Amman » dont le but est de faire connaître les valeurs de l’islam, qui préconise le dialogue et la tolérance.  Le délégué a salué l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale par l’Assemblée générale en septembre dernier et a appelé à sa mise en œuvre, ainsi qu’à la poursuite des négociations sur une convention générale sur le terrorisme international.  Il a ensuite rappelé que la lutte contre le terrorisme devait se faire dans le respect des droits de l’homme et du droit humanitaire.  La Jordanie, a-t-il ajouté, a pris des mesures pour lutter contre le terrorisme –législation, contrôle des frontières et adhésion aux instruments juridiques pertinents-, et a salué la proposition de tenir une conférence sur le terrorisme sous l’égide de l’ONU et l’initiative de l’Arabie saoudite en vue de créer un centre international de lutte contre le terrorisme.


M. ABDULRAHMAN ALJUMAA (Arabie saoudite) a souligné qu’on ne peut pas traiter efficacement le terrorisme sans s’attaquer à ses causes et au désespoir qui le fait naître.  L’Arabie saoudite a réussi à adopter des mesures nationales et à adhérer aux conventions antiterroristes.  Une conférence chargée d’examiner ces questions s’était réunie à Riyad, en février 2005, a indiqué le représentant.  Il a aussi évoqué la création à venir d’un centre international pour la lutte contre le terrorisme en Arabie saoudite.  Le représentant a ensuite affirmé qu’il n’y a pas de religion qui incite au terrorisme et espéré que la campagne internationale de lutte contre le terrorisme respectera les valeurs humaines et les religions.  Nous ne pouvons nous débarrasser du terrorisme que grâce à la solidarité et l’union, a-t-il conclu.


Mme MATTANEE KAEWPANYA (Thaïlande) a fait sienne la déclaration du représentant de l’ANASE et condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Malgré le grand nombre d’attaques terroristes, nous demeurons optimistes grâce à la détermination de la communauté internationale, a-t-elle assuré.  De l’avis de la représentante, les gouvernements et la société civile doivent travailler ensemble dans cette lutte.  La Thaïlande travaille à tous les niveaux à cette lutte et a ratifié six conventions et protocoles internationaux contre le terrorisme, dont la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire de 2005.  En attendant la ratification des autres instruments internationaux, nos lois nous permettent de combattre le terrorisme, a-t-elle expliqué.  Avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la Thaïlande a organisé des ateliers notamment sur la criminalité transnationale organisée.  La représentante a souligné l’importance de cette coopération.  Elle s’est ensuite félicitée de l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale en septembre dernier.  Elle a aussi salué le travail de l’ONUDC, en particulier en ce qui concerne l’assistance technique fournie aux pays, suggérant que davantage de ressources lui soient allouées.  La représentante a enfin souhaité que tous les efforts soient faits pour arriver à un consensus sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.


Mme ANGELA NWORGU (Nigéria), s’associant à la déclaration faite par la Gambie au nom du Groupe africain, a condamné le terrorisme, acte criminel qui déstabilise les États et constitue une atteinte à la liberté et à la démocratie.  Le Nigéria s’est félicité des mesures prises dans le cadre de cette lutte, notamment la création du Comité contre le terrorisme et l’adoption de la Convention internationale sur la répression des actes de terrorisme nucléaire et a appuyé la tenue d’une conférence internationale sur le terrorisme sous l’égide de l’ONU.  La représentante a réitéré sa détermination à lutter contre le terrorisme aux niveaux national, sous-régional, régional et international et a adopté la Convention d’Alger de l’Union africaine sur le terrorisme et appuyé la création d’un centre africain pour les études et la recherche sur le terrorisme.  Enfin, le Nigéria a réaffirmé sa volonté de coopérer avec les États Membres de l’ONU dans cette lutte.


Mme EXE ABRA AFETSE TAY (Togo), tout en s’associant à la déclaration faite par le représentant de la Gambie au nom du Groupe africain, a rappelé que l’adoption le 8 septembre dernier de la Stratégie antiterroriste mondiale marque un pas décisif.  Elle a exhorté tous les acteurs nationaux et internationaux à agir de façon concertée dans cette lutte.  Face à la menace terroriste, la communauté internationale a élaboré un certain nombre d’instruments et le Togo en a ratifié 13.  Le Gouvernement togolais apprécie le dynamisme avec lequel les activités de l’ONU sont menées dans la lutte antiterroriste, estimant que cela confirme le rôle et la nécessité de la coopération sur tous les plans dans ce domaine.  Elle a aussi salué les efforts de l’ONUDC en matière de drogue et de crime dans la lutte contre le terrorisme.  Sa délégation souscrit en outre à la Déclaration et au Plan d’action adoptés lors de la Table ronde de Madrid et espère que des engagements seront pris pour le mettre en œuvre.  La représentante a espéré que le Groupe de travail de la Sixième Commission mettra aussi tout en œuvre pour parvenir à achever le projet de convention générale sur le terrorisme international.


Mme MICHELA BOVI (Saint-Marin), condamnant le terrorisme, a réaffirmé sa volonté de coopérer avec les États Membres de l’ONU.  Elle s’est félicitée de l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale et du rapport du Secrétaire général « S’unir contre le terrorisme » qui propose une architecture à la lutte contre le terrorisme.  Il faut cependant tenter de comprendre les raisons de ce fléau.  Saint-Marin a souligné l’importance de la promotion de la tolérance et de la compréhension entre les cultures et les religions et qu’il fallait reconnaître le lien entre développement et terrorisme, ainsi que celle du rôle joué par la marginalisation économique et la pauvreté.  La lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect du droit et l’ONU a un rôle à jouer dans ce sens.  Saint-Marin a adhéré aux instruments juridiques de lutte contre le terrorisme et a estimé nécessaire de conclure, au cours de la présente session, les négociations sur une convention générale sur le terrorisme international.


M. RAVAN A.G. FARHÂDI (Afghanistan) a apprécié le rapport du Secrétaire général qui fait état des mesures prises par les États Membres quant à la lutte contre le terrorisme.  Le terrorisme constitue une violation flagrante des droits de l’homme et fait peser une menace permanente à la paix et à la sécurité, a-t-il rappelé.  Le représentant a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  L’Afghanistan est victime de ce fléau, a-t-il indiqué, citant Al-Qaida, les Taliban et les autres groupes radicaux qui infiltrent les frontières.  Les attaques odieuses sont devenues prédominantes le long de la frontière Sud et Sud-Est du pays.  Pour combattre efficacement le terrorisme international, il faut une stratégie globale qui traite toutes les dimensions de ce problème.  L’action militaire, seule, ne permettra pas de venir à bout du terrorisme en Afghanistan et il faut d’abord s’attaquer à ses causes.  Toute personne qui aide ou participe au financement, à la préparation ou à la commission des actes terroristes ou donne refuge à ses auteurs doit être poursuivie en justice selon les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  C’est pourquoi le représentant a émis l’espoir que chacun respectera les dispositions de ces résolutions.  Soulignant qu’il faut une assistance internationale suivie pour renforcer nos capacités de combattre un ennemi qui possède des moyens logistiques importants, il a soutenu tous les efforts déployés dans ce sens aux niveaux national, régional et international. 


L’Afghanistan a adhéré aux 13 conventions internationales, notamment la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire de 2005.  Au niveau régional, la coopération avec les pays de la région sont renforcés.  En outre, des réunions périodiques se tiennent avec des responsables diplomatiques et militaires du Pakistan et des États-Unis.  Il a souhaité enfin que soit adopté sans délai le projet de convention générale sur le terrorisme international.  M. Farhâdi a aussi appuyé les recommandations du Secrétaire général sur la Stratégie antiterroriste mondiale.


Mme MICHELLE WALKER (Jamaïque) s’est associée à la déclaration faite par Saint-Vincent-et-les Grenadines au nom de la CARICOM et a condamné le terrorisme, soulignant que rien ne saurait le justifier.  Elle a salué l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU et de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.  Son pays, a-t-elle ajouté, attache une grande importance à sa ratification, laquelle devrait se faire sous peu.  La Jamaïque veut honorer ses obligations au titre de la résolution 1373 (2001) et est partie à 12 conventions de l’ONU relatives au terrorisme, mais des problèmes économiques entravent la préparation des rapports périodiques devant être soumis aux organes des Nations Unies chargés de la question, un problème commun à de nombreux pays en développement.  Le Document final du Sommet de 2005 recommande de rationaliser le système d’établissement de rapports.  Il faudrait mettre cette recommandation en œuvre.  Elle s’est félicitée du cadre de coopération mis en place par la CARICOM, le Comité contre le terrorisme et sa direction.  Elle a rappelé que la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect du droit, et ne doit pas faire oublier de combattre contre d’autres maux tels que le trafic de stupéfiants.


Mme MARI SKAARE (Norvège) a condamné le terrorisme et réitéré que ce fléau injustifiable ne doit pas être toléré et doit être combattu aux niveaux national et international.  Cette lutte, a-t-elle ajouté, doit être renforcée par une série de mesures, notamment l’amélioration de l’éducation, la compréhension entre les cultures et la promotion du développement.  La lutte contre le terrorisme est une lutte sur les valeurs, a-t-elle ajouté.  L’ONU a un rôle essentiel à jouer et la Norvège attend avec intérêt le travail qu’elle accomplira au titre de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Elle a rappelé que son pays appuie la déclaration faite par la Finlande au nom de l’Union européenne, notamment en ce qui concerne les priorités de la Sixième Commission sur cette question.  Des progrès importants ont été réalisés, mais le rôle de l’Assemblée générale dans la lutte contre le terrorisme pourrait être renforcée grâce à la conclusion du projet de convention générale sur le terrorisme international, ce à quoi la Norvège accordera la priorité, en coopération avec d’autres délégations.


M. VIKTOR KRYZHANIVSKYI (Ukraine) au nom de GUAM (Azerbaïdjan, Géorgie et Moldova), a considéré que l’ONU et ses institutions spécialisées devraient continuer à jouer le rôle clef dans la lutte contre le terrorisme.  Le GUAM condamne fermement le terrorisme international sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Le représentant a indiqué que le GUAM se félicite de l’adoption récente de la Stratégie antiterroriste mondiale et est prêt à contribuer à sa mise en œuvre efficace.  Il a demandé aux États Membres de consentir des efforts particuliers pour parvenir à adopter la convention générale sur le terrorisme international.  Le GUAM continue la mise en œuvre de deux projets, l’un sur la création d’un centre virtuel pour combattre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, l’autre pour créer un centre d’échange d’informations.  Enfin, les efforts antiterroristes ne peuvent aboutir qu’avec la coopération de tous les pays, a-t-il conclu.


M. CRISTIANO DOS SANTOS (Mozambique) s’est associé à la déclaration du représentant du Groupe africain.  Il a affirmé sa résolution dans le combat contre le fléau du terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Aucune cause ne peut justifier les actes terroristes, selon lui.  Le Mozambique a déjà adhéré à 12 conventions antiterroristes et est en cours de ratification de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire de 2005.  Le représentant s’est félicité de l’adoption historique de la Stratégie antiterroriste mondiale par l’Assemblée générale le 8 septembre dernier.  Cette Stratégie fournit des mesures très pratiques pour faire face au terrorisme.  C’est aussi, selon lui, un moyen de renforcer la coordination entre les institutions des Nations Unies et la coopération entre les États Membres.  Cette Stratégie réaffirme aussi la nécessité pour tous les États de respecter les droits de l’homme lorsqu’ils adoptent des mesures antiterroristes.  Il a enfin espéré que les questions en suspens dans les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international seront résolues rapidement.  Par ailleurs, M. dos Santos a souligné l’importance des activités menées par l’ONUDC, en particulier dans l’aide qu’il apporte aux pays en développement.  Cette aide permet à ces États de mettre en œuvre les instruments juridiques internationaux pertinents.


M. BAATAR CHOISUREN (Mongolie) a rappelé que la lutte contre le terrorisme est un devoir de la communauté internationale, et que l’ONU, en établissant des normes internationales en la matière, renforce son rôle.  Il s’est félicité de l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale et a formé l’espoir que la Sixième Commission s’emploierait à faciliter la conclusion des négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Il a insisté sur une condamnation sans équivoque du terrorisme de la part de la communauté internationale.  La Mongolie, a-t-il ajouté, a adhéré aux 13 instruments universels de lutte contre le terrorisme et a ratifié la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.  Elle a en outre adopté une loi sur le blanchiment de l’argent, manifestation de sa détermination à lutter contre le terrorisme.  Avec l’aide de l’ONUDC, la Mongolie a publié en langue mongole toutes les conventions et protocoles en vigueur, en matière de lutte contre le terrorisme.  Le représentant a réitéré la nécessité de renforcer les efforts de l’ONU en matière d’assistance technique afin d´aider les pays à renforcer leurs capacités nationales de lutte contre le terrorisme et il a appelé à un accroissement des ressources de l’ONUDC dans ce sens.


M. HASSAN ALI SALEH (Liban) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, comme une des menaces les plus graves à la paix et la sécurité internationales.  Ce fléau exige, a-t-il souligné, un effort concerté de la part de tous les États.  Le Liban a ratifié 12 des 13 conventions des Nations Unies relatives à la lutte contre le terrorisme, et la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire de 2005 est en cours de ratification.  Le Liban estime que  la Stratégie antiterroriste mondiale constitue un pas en avant, même si elle ne reflète pas toutes les préoccupations.  Un de ses points positifs, selon lui, est qu’elle reconnaît le droit légitime des peuples à la résistance face à une puissance occupante.  Il a estimé en effet que l’occupation étrangère est l’une des injustices les pires qui peuvent être infligées à une population.  Elle a « pour but d’effacer le passé, de contrôler le présent et de détruire l’avenir », a-t-il déclaré.  La Stratégie mondiale reconnaît aussi l’existence du terrorisme d’État et fait référence aux résolutions pertinentes.  M. Saleh a indiqué que cette Stratégie appelle clairement les États à s’abstenir de recourir au terrorisme, en précisant notamment l’interdiction de l’utilisation de certaines armes.  Les États doivent en effet être reconnus responsables de leurs actes, surtout lorsqu’il s’agit d’actes de génocide et de crimes de guerre, a estimé M. Saleh, car ils ne sont pas au-dessus des lois.


Pendant un mois, a rappelé M. Saleh, le Liban a été bombardé, notamment par des bombes phosphoriques et des bombes à fragmentation, armes qui sont interdites par le droit international.  On a dénombré 1 200 victimes et 4 492 blessés pendant les bombardements, et 133 autres victimes après la cessation des hostilités.  De nombreux enfants ont été touchés et des hôpitaux ont été visés par les agressions, a déploré le représentant.  Il a aussi cité le problème des personnes déplacées du fait des 30 000 logements détruits.  Il a donc lancé un appel pour que soit respecté l’état de droit.  Le représentant a soutenu qu’il faudra actualiser régulièrement la nouvelle Stratégie.  Le rôle de l’Assemblée générale dans la lutte contre le terrorisme doit être central, selon lui.  M. Saleh a aussi soutenu les efforts menés pour finaliser la convention générale sur le terrorisme international et les efforts qui vont dans le sens du dialogue entre les civilisations et pour la compréhension mutuelle.


M. AGUIBOU DIALLO (Mali) s’est associé à la déclaration faite par la Gambie au nom du Groupe africain.  Le Mali est convaincu de la nécessité de lutter contre le terrorisme, fléau qui érode l’état de droit et fragilise la crédibilité des institutions publiques, par une coopération régionale et internationale.  Il a salué l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale par l’Assemblée générale et rappelé que le Mali a ratifié 12 des 13 conventions internationales de l’ONU dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et adopté un projet de loi sur la répression du terrorisme conformément aux recommandations de la Conférence régionale de Port-Louis, à Maurice.  On ne peut, a-t-il ajouté, dissocier la lutte contre le terrorisme de ses causes profondes telles que la pauvreté et l’exclusion, et il faut faire une distinction entre le terrorisme et la lutte légitime des peuples pour leur indépendance.  Il a rappelé que certains pays ont besoin d’une assistance technique pour renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme et il a signalé que le Mali avait transmis aux comités concernés des rapports sur les mesures que les États doivent prendre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.  Enfin, il a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir toutes les stratégies visant à endiguer ce fléau.


Mme DZIUNIK AGHAJANIAN (Arménie) a rappelé que l’élimination du fléau du terrorisme exige des efforts concertés à tous les niveaux.  La communauté internationale a condamné sans équivoque ces actes, en adoptant la Stratégie antiterroriste mondiale, afin d‘éliminer les conditions qui favorisent le terrorisme.  L’Arménie, quant à elle, a toujours condamné le terrorisme et veut se joindre à la lutte internationale, a précisé sa représentante.  Elle utilise ses capacités de lutte contre le terrorisme et est partie à presque tous les instruments juridiques internationaux élaborés sous l’égide des institutions européennes et des Nations Unies dans ce domaine.  La représentante a ajouté que l’Arménie coopère avec les Comités 1373 et 1540 du Conseil de sécurité.  La visite du Groupe d’experts du Comité contre le terrorisme a d’ailleurs été très utile pour nous permettre d’améliorer nos capacités, a ajouté Mme Aghajanian.  Elle a aussi estimé que la prévention est la meilleure défense contre le terrorisme, et passe par la sensibilisation et la formation dans ce domaine.  Elle a à cet égard remercié les États-Unis et les autres pays partenaires qui aident l’Arménie en ce sens.


M. DUNCAN MUHUMUZA LAKI (Ouganda) qui s’était également associé à la déclaration faite par la Gambie au nom du Groupe africain, a déclaré que le terrorisme est un cancer que la communauté mondiale doit éradiquer, et que cette tumeur maligne doit être identifiée, isolée et éliminée.  Cette maladie doit donc être clairement circonscrite, c’est pourquoi il faut bien distinguer les actes de terrorisme des autres situations, ce qui exigera patience, souplesse et esprit de compromis mais c’est un petit prix à payer face à cette menace, a-t-il estimé.  Le représentant de l’Ouganda a enfin assuré le Président de la Sixième Commission que sa délégation était prête à apporter son concours au succès des travaux en cours.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.