LA DEUXIÈME COMMISSION A MONTRÉ QUE LE PRINCIPE DU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT EST BIEN VIVANT, DÉCLARE SA PRÉSIDENTE EN SOUMETTANT PLUS DE 40 TEXTES À L’ASSEMBLÉE
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Deuxième Commission
34e séance – matin
LA DEUXIÈME COMMISSION A MONTRÉ QUE LE PRINCIPE DU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT EST BIEN VIVANT, DÉCLARE SA PRÉSIDENTE EN SOUMETTANT PLUS DE 40 TEXTES À L’ASSEMBLÉE
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a conclu ses travaux, ce matin, a adopté ses 11 derniers projets de résolution et une décision sur son programme de travail pour la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale. Regrettant le manque de consensus sur certains textes importants comme ceux relatifs au commerce et au changement climatique, la Présidente de la Commission, Tiina Intelmann de l’Estonie, s’est cependant réjouie que les délégations aient adopté plus de 40 résolutions et décisions au bout des 12 semaines de travaux. Cette année, les travaux de la Commission ont montré que le principe du « partenariat pour le développement » auquel l’ONU est très attachée, est bien vivant, a-t-elle estimé.
Parmi les textes adoptés aujourd’hui, le projet de texte relatif à la sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures l’a été à l’issue d’un vote de 115 voix pour et de 48 abstentions. La proposition de résolution relative au rôle de l’ONU dans la promotion du développement dans le contexte de la mondialisation a, quant à elle, été adoptée par consensus. Elle a néanmoins fait l’objet de nombreuses remarques de la part des pays développés qui ont reproché à son libellé de percevoir la mondialisation sous un angle défavorable au développement.
Les 11 derniers projets de résolution ont trait au développement durable, à la mondialisation et à l’interdépendance, aux groupes de pays en situation particulière et à l’élimination de la pauvreté. Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Niger a regretté le retrait du texte sur l’assistance économique spéciale à la Côte d’Ivoire qui faisait suite à l’affaire du déversement de déchets toxiques sur le territoire ivoirien. Le texte visait à mettre devant leurs responsabilités les auteurs de ce type de trafic du Nord vers le Sud, en violation flagrante des conventions internationales. Certaines délégations ont voulu vider le projet de texte de toute sa substance, a accusé le représentant nigérien.
Commentant, à son tour, les travaux de la Commission, José Antonio Ocampo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et financières s’est particulièrement félicité des tables rondes organisées par la Commission et son Département, qui ont permis aux délégations d’avoir des échanges approfondis avec
des experts et des représentants des grandes institutions économiques, financières et commerciales. Certains projets de résolution ont rappelé la place importante de la migration internationale dans la mondialisation et les efforts de développement, a-t-il poursuivi. Nous espérons que le dialogue lancé au mois de septembre dernier continuera après les propositions faites à l’Assemblée générale par la Commission, a-t-il dit.
Concernant la question centrale du financement du développement, il s’est félicité qu’un consensus se soit dégagé sur l’organisation d’une conférence d’évaluation de l’application du Consensus de Monterrey, cinq ans après son adoption. L’autre grande question aura été celle de la mondialisation. Les délégations, a-t-il estimé, ont judicieusement choisi de centrer leurs échanges sur la question du commerce et du développement dont dépend en grande partie la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il est, à cet égard, urgent de relancer le Cycle des négociations commerciales de Doha, a ajouté M. Ocampo en relevant que la Commission a fait cette recommandation à l’Assemblée générale.
Les travaux de la Deuxième Commission et les résultats auxquels sont parvenus, cet été, les débats de la session de fond du Conseil économique et social (ECOSOC) ont démontré l’importance du Programme des Nations Unies pour le développement et la nécessité de renforcer la cohérence des actions des organes du système de l’ONU dans ce domaine, a rappelé le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.
Les représentants de la Finlande, au nom de l’Union européenne, de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de la Croatie, au nom du Groupe des États de l’Europe de l’est, des États-Unis, du Brésil, de Guyana, au nom du Groupe de Rio et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), du Canada, au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), et de l’Indonésie se sont également félicités du déroulement des travaux de la Commission et des résultats obtenus.
MISE EN ŒUVRE D’ACTION 21, DU PROGRAMME RELATIF À LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE D’ACTION 21 ET DES TEXTES ISSUS DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Aux termes du projet de résolution sur la question A/C.2/61/L.60, adopté par consensus, l’Assemblée générale réaffirmerait que le développement durable est un élément essentiel du cadre général des activités de l’Organisation des Nations Unies, en particulier pour la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et ceux figurant dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg. Par cette résolution, l’Assemblée demanderait aux gouvernements, à toutes les institutions internationales et régionales compétentes, au Conseil économique et social , aux institutions spécialisées, aux institutions financières internationales, au Fonds pour l’environnement mondial, aux organisations intergouvernementales, ainsi qu’aux grands groupes, de prendre des mesures pour assurer la mise en œuvre effective et le suivi des engagements, des programmes et des objectifs assortis de délais précis adoptés au Sommet mondial pour le développement durable. L’Assemblée générale les encouragerait à rendre compte des progrès concrets réalisés, à cet égard.
SUIVI ET APPLICATION DE LA STRATÉGIE DE MAURICE POUR LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT
La Commission a adopté par consensus, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/C.2/61/L.67). Par ce texte, l’Assemblée générale estimerait que, vu la biodiversité exceptionnelle et l’écosystème très fragile qui caractérisent la mer des Caraïbes, les États de cette zone et leurs partenaires de développement régionaux et internationaux doivent œuvrer de concert pour élaborer et mettre en œuvre des initiatives régionales visant à promouvoir la préservation et la gestion durables des ressources côtières et marines, notamment en précisant encore leur définition de la mer des Caraïbes comme étant une zone spéciale dans l’optique du développement durable. Elle demanderait aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de soutenir, selon qu’il convient, les efforts déployés par les pays des Caraïbes et leurs organisations régionales pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires, due en particulier au rejet illicite d’hydrocarbures et d’autres substances polluantes, et contre l’immersion illicite ou le rejet accidentel de déchets dangereux.
Par ailleurs, l’Assemblée générale demanderait aux États de mettre en place, compte tenu de la Convention sur la diversité biologique, des programmes nationaux, régionaux et internationaux pour contrecarrer l’appauvrissement de la biodiversité marine dans la mer des Caraïbes, en particulier d’écosystèmes fragiles comme les récifs coralliens. Elle engagerait la communauté internationale, les organismes des Nations Unies et les institutions financières multilatérales, et inviterait le Fonds pour l’environnement mondial, dans le cadre de son mandat, à apporter un soutien actif aux activités nationales et régionales menées par les pays des Caraïbes pour promouvoir la gestion durable des ressources côtières et marines. En outre, elle demanderait instamment aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de continuer à apporter un concours et une assistance aux pays de la région des Caraïbes pour les aider à appliquer leurs programmes à long terme de prévention des catastrophes, de préparation aux catastrophes, d’atténuation et de maîtrise de leurs effets, de secours et de relèvement, sur la base de leurs priorités de développement. L’Assemblée générale demanderait aux États Membres d’améliorer en priorité leurs moyens d’intervention en cas d’urgence pour mieux limiter les dégâts causés à l’environnement, en particulier dans la mer des Caraïbes, en cas de catastrophe naturelle ou d’accident ou incident lié à la navigation maritime.
Explications de position
Le représentant du Venezuela a souligné que son pays a participé activement aux réunions régionales pour la reconnaissance de la mer des Caraïbes en tant que zone spéciale dans l’optique du développement durable. Il a affirmé qu’il continuera à appuyer cette initiative en précisant toutefois que la référence à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, contenue dans ce texte, concerne uniquement, aux yeux de sa délégation, les États parties à cette Convention.
Le représentant des États-Unis s’est interrogé sur le terme « zone spéciale dans le contexte du développement durable », estimant qu’il existe déjà plusieurs mécanismes pour protéger la mer des Caraïbes. Il a souhaité éviter toute confusion dans l’utilisation de cette formule et a souligné que le terme « zone spéciale » n’existe pas en droit international et ne comporte pas d’incidences juridiques. De plus, il a fait valoir, s’agissant de la référence faite dans ce texte au rejet illicite d’hydrocarbures ou d’autres substances polluantes, que les rejets accidentels de tels déchets constituent uniquement des violations lorsque cela était prévu par les règles.
La représentante de la Turquie s’est dissociée des références aux instruments internationaux auxquels son pays n’est pas partie.
La représentante de la France, parlant également au nom du Royaume-Uni, a noté que ces deux pays soutiennent les efforts des pays des Caraïbes en faveur du développement durable. Toutefois, elle a mis l’accent sur la liberté de navigation dans la mer des Caraïbes conformément au droit international. Elle a aussi constaté que le transport de matières radioactives est organisé dans le strict respect des normes internationales et qu’aucun accident de transport de matière radioactive n’est intervenu.
Le représentant de la Barbade, s’exprimant au nom des États Membres de l’Association des États de la Caraïbe, s’est félicité du consensus sur ce texte et a souhaité que ces efforts dans la mer des Caraïbes servent d’exemple à d’autres régions.
Le représentant du Japon a pleinement soutenu la déclaration faite par la délégation de la France.
SAUVEGARDE DU CLIMAT MONDIAL POUR LES GÉNÉRATIONS PRÉSENTES ET FUTURES
La Commission a adopté un projet de résolution (A/C.2/61/L.24/Rev.1), qui a été présenté au nom du Groupe des 77 et de la Chine par l’Afrique du Sud et adopté, tel qu’amendé, par 115 voix pour et 48 abstentions. La version révisée et fortement amendée de ce texte, n’était pas disponible en langue française au moment de l’adoption. Auparavant, l’alinéa 10 du préambule avait été soumis à un vote et adopté par 108 voix pour, 2 contre (Japon, États-Unis), et 48 abstentions.
Explications de position
Au nom de l’Union européenne, la représentante de la Finlande a regretté l’absence de consensus avant d’annoncer le vote d’abstention de l’Union européenne sur les deux votes. Les mesures préconisées, a-t-elle argué, ne répondent pas à la menace que fait peser le changement climatique. Tout en soulignant que le changement climatique est scientifiquement prouvé, l’Union européenne souhaite que des consultations se poursuivent pour trouver remède aux conséquences de ce phénomène qui pose des menaces immédiates et non lointaines.
Le représentant du Japon a souligné, à son tour, que le réchauffement de la planète pose un défi global à la communauté internationale. La lutte contre ce phénomène doit se faire à travers l’ONU. Mais les États Membres doivent, à cet égard, créer un organe spécialisé. Le Japon estime que le budget de la lutte contre le changement climatique ne devrait pas faire partie de celui de l’ONU. C’est pourquoi la délégation japonaise a demandé un vote séparé sur l’alinéa 10 du préambule.
Avant le vote sur le texte intégral du projet de résolution, le représentant de l’Australie, s’exprimant aussi au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a annoncé un vote d’abstention. L’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande désapprouvent la manière dont ont été conduites les négociations, a indiqué le représentant.
Après l’adoption du texte, le représentant de la Fédération de Russie a expliqué son vote positif par la grande importance que son pays attache aux dangers qui pèsent sur le climat mondial. La délégation russe tire cependant la sonnette d’alarme sur les méthodes qui ont présidé à la rédaction de ce texte et qui montrent un manque de transparence patent. De plus, la version du texte soumise au vote n’a pas été distribuée aux délégations dans toutes les langues de travail et officielles de l’ONU.
Le représentant de la France a insisté sur la nécessité de soumettre aux délégations des documents dans toutes les langues de travail et officielles de l’ONU.
CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE
Les délégations ont adopté, par consensus et tel qu’oralement, amendé, le projet de résolution intitulé « Année internationale de la biodiversité, 2010 » (A/C.2/61/L.29/Rev.1). Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale déclarerait 2010 Année internationale de la biodiversité et désignerait le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, centre de liaison pour l’Année. Elle inviterait les États Membres à envisager de se doter d’un comité national pour l’Année et encouragerait, par ailleurs, les États Membres et les autres parties prenantes à profiter de l’Année pour sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la diversité biologique en appuyant des actions aux niveaux local, régional et international.
Aux termes du projet de résolution relatif à la Convention sur la diversité biologique (A/C.2/61/L.61) ,adopté par consensus, l’Assemblée générale prierait instamment les États Membres de respecter les engagements qu’ils ont pris en vue de ralentir sensiblement l’appauvrissement de la diversité biologique d’ici à 2010 et soulignerait qu’il faudra pour cela qu’ils accordent l’attention voulue à la question dans leurs politiques et programmes et continuent de diversifier et d’accroître les ressources financières et techniques qu’ils fournissent aux pays en développement, y compris par l’intermédiaire du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
RAPPORT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT (PNUE) SUR LES TRAVAUX DE SA NEUVIÈME SESSION EXTRAORDINAI RE
Aux termes du projet de résolution (A/C.2/61/l.68), adopté par consensus, l’Assemblée générale soulignerait qu’il faut faire des progrès dans la mise en œuvre effective du Plan stratégique de Bali pour l’appui technologique et le renforcement des capacités. Elle engagerait, à cet égard, les gouvernements et les autres parties prenantes, qui sont en mesure de le faire, à fournir les ressources financières et l’assistance technique nécessaires à la mise en œuvre intégrale du Plan. Elle demanderait au Programme des Nations Unies pour l’environnement de poursuivre l’action qu’il a engagée pour le mettre pleinement en œuvre en renforçant la coopération avec les autres parties prenantes, selon leurs avantages comparatifs.
Également par ce texte, l’Assemblée générale se féliciterait que le Conseil d’administration du PNUE /Forum ministériel mondial sur l’environnement ait faite sienne l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques. Elle inviterait les gouvernements, les organisations d’intégration économique régionale, les organisations intergouvernementales et les organisations non gouvernementales à participer activement et à collaborer étroitement à la mise en œuvre de l’Approche stratégique. Elle soulignerait qu’il faut que, dans le cadre de son mandat, le PNUE contribue davantage aux programmes de développement durable, à la mise en œuvre d’Action 21 et au Plan de mise en œuvre de Johannesburg, ainsi qu’aux travaux de la Commission du développement durable.
MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE
Par le projet de résolution relatif au rôle de l’Organisation des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance (A/C.2/61/L.69), adopté par consensus par la Commission, l’Assemblée générale constaterait que certains pays ont réussi à s’adapter aux changements et ont tiré parti de la mondialisation, mais que de nombreux autres, en particulier les pays les moins avancés (PMA), sont restés marginalisés dans une économie mondialisée et que, comme il est souligné dans la Déclaration du Millénaire, les bienfaits de la mondialisation sont très inégalement répartis et les charges qu’elle impose inégalement assumées.
L’Assemblée générale soulignerait que pour garantir l’existence de liens entre la mondialisation et le développement durable, il faudrait s’attacher tout particulièrement à établir et à appliquer des politiques et des pratiques qui se renforcent mutuellement et qui favorisent une croissance économique soutenue, le développement social et la protection de l’environnement et que cela requiert des efforts au niveaux national et international. L’Assemblée prierait le Secrétaire général de lui présenter, à sa 62ème session, un rapport sur la mondialisation et l’interdépendance et plus précisément sur « l’impact éventuel des engagements, politiques et mécanismes internationaux sur la période et la mise en œuvre des stratégies nationales de développement ».
Explications de position
La représentante de la Finlande, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a indiqué que l’Union européenne s’était jointe au consensus mais qu’elle estime qu’il ne faut pas singulariser un seul aspect de la mondialisation, comme cela a été fait dans les rapports soumis par le Secrétariat à la Commission. L’Union européenne est prête à soutenir les pays en développement pour qu’ils s’intègrent à la mondialisation. Elle relève que des consultations sur le paragraphe 18 relatif à l’assistance technique et financière ont permis de parvenir à un consensus sur son contenu. Mais, a-t-elle nuancé, l’Union européenne espère que dans l’avenir les rapports du Secrétaire général ne se baseront pas sur des théories sur la mondialisation qui ne sont pas consensuelles. Elle espère qu’à travers la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) un dialogue pourra être mené et que des voies de développement parallèles ne seront pas suggérées quand on parle de la mondialisation.
Le représentant des États-Unis a dit qu’avec cette résolution, les grandes questions relevant de la mondialisation ont été débattues. Cependant les débats qu’elle ouvre sur des aspects spécifiques de la mondialisation ne font pas encore l’objet de consensus. Les États-Unis, a-t-il dit, proposent que la question de la mondialisation et de l’interdépendance soit examinée tous les deux ans.
La représentante du Canada au nom du groupe CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) a appuyé la déclaration de la Finlande et celle des États-Unis. Le CANZ estime que le Secrétaire général ne devrait pas, dans ses rapports, abonder dans le sens de théories qui veulent insinuer que certaines règles internationales financières, commerciales et économiques, vont à l’encontre des objectifs du développement, a dit la représentante.
Le représentant de l’Afrique du Sud s’est élevé contre la lecture que font les pays industrialisés du paragraphe 22 du dispositif. Sans rejeter les exigences de bonne gouvernance, le Groupe des 77 et la Chine tient à ce qu’il soit reconnu que les règles internationales en vigueur à ce jour sont inégales et vont à l’encontre du développement, a poursuivi le représentant. Nul ne peut nier que les chances et les opportunités dont peuvent jouir certains pays dans les mécanismes de la mondialisation ne sont pas équitables, a insisté le représentant qui a donc jugé surprenant de voir des délégations critiquer les faits indéniables qui sont mentionnés dans les rapports du Secrétaire général. Les demandes contenues dans le paragraphe 22 du projet de résolution ne sont que le reflet des inquiétudes des pays en développement, a-t-il souligné.
GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE
Les délégations ont également adopté par consensus un projet de résolution intitulé « mesures spécifiques répondant aux besoins et aux problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit » (A/C.2/61/L.62). Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale encouragerait les pays donateurs et les organismes multilatéraux et régionaux de financement et de développement, à apporter aux pays en développement sans littoral et de transit une assistance technique et financière suffisante, sous forme de dons ou de prêts concessionnels, pour leur permettre d’appliquer les cinq priorités énoncées dans le Programme d’action d’Almaty, en particulier de créer, d’entretenir et d’améliorer leurs moyens de transport et d’entreposage et autres équipements liés au transit.
En outre, elle demanderait aux organismes des Nations Unies et aux autres organismes internationaux concernés, notamment les commissions régionales, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la Banque mondiale, l’Organisation mondiale des douanes, l’Organisation mondiale du commerce (OMC)et l’Organisation maritime internationale, d’inscrire l’application du Programme d’action d’Almaty dans leurs programmes de travail respectifs. Par ce texte, elle demanderait au Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement de continuer d’agir en coopération et en coordination avec les organismes des Nations Unies, en particulier ceux qui mènent des activités opérationnelles sur le terrain dans des pays en développement sans littoral et de transit, afin d’assurer la mise en œuvre effective du Programme d’action d’Almaty. Elle lui demanderait également d’intensifier son action en vue de l’établissement d’indicateurs efficaces permettant de mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre de ce programme.
Enfin, l’Assemblée générale déciderait de tenir, en 2008, une réunion d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty. L’examen devrait, au besoin, être précédé par des préparatifs nationaux, sous-régionaux, régionaux et techniques qui soient efficaces, bien structurés et participatifs, et être organisé dans les limites des ressources disponibles.
APPLICATION DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION DANS LES PAYS GRAVEMENT TOUCHÉS PAR LA SÉCHERESSE ET/OU LA DÉSERTIFICATION, EN PARTICULIER EN AFRIQUE
La Commission a, en outre, adopté, sans vote et tel que révisé oralement, un projet de résolution relatif à la question(A/C.2/61/L.55) par lequell’Assemblée générale demanderait à nouveau aux gouvernements, agissant en collaboration avec les organisations multilatérales compétentes, y compris les organismes liés au Fonds mondial pour l’environnement (FEM), d’intégrer la désertification dans leurs plans et leurs stratégies de développement durable. Elle inviterait les États Membres à se faire représenter au plus haut niveau possible aux sessions de la Conférence des Parties à la Convention et prierait le secrétariat de la Commission du développement durable de travailler avec le secrétariat de la Convention aux préparatifs des seizième et dix-septième sessions de la Commission dans les domaines intéressant la Convention.
Toujours aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prendrait note des travaux que réalise le groupe de liaison des secrétariats et des bureaux des organes subsidiaires qui s’occupent de la Convention-cadre sur le changement climatique, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et de la Convention sur la diversité biologique. Elle encouragerait ces partenaires à poursuivre leur collaboration dans le sens de leur complémentarité entre eux, tout en respectant leur statut d’organe juridiquement indépendant.
MISE EN ŒUVRE DE LA PREMIÈRE DÉCENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ (1997-2006)
La Commission a adopté par consensus le projet de résolution relatif à la question (A/C.2/61/L.66). Par ce texte l’Assemblée générale réaffirmerait que l’élimination de la pauvreté est l’enjeu le plus grand dans le monde aujourd’hui et qu’elle est la condition indispensable de tout développement durable, en particulier pour les pays en développement. L’Assemblée générale engagerait vivement les gouvernements, la communauté internationale et les autres acteurs, à poursuivre activement l’objectif de l’élimination de la pauvreté dans le cadre de la deuxième Décennie.
COOPÉRATION POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Le projet de résolution relatif à la question (A/C.2/61/L.65) a étéadopté par consensus et tel qu’oralement corrigé par les délégations. Aux termes de celui-ci, l’Assemblée générale soulignerait que le renforcement de la capacité de production et le développement industriel jouent un rôle décisif dans la réalisation des objectifs de développement internationalement convenus, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement. À cet égard, elle prierait instamment tous les gouvernements d’adopter et d’appliquer des politiques et stratégies de développement visant à libérer le potentiel de croissance de la productivité grâce au développement du secteur privé, à la diffusion de technologies nouvelles et écologiquement rationnelles, à la promotion des investissements, à l’amélioration de l’accès aux marchés et à l’utilisation efficace de l’aide publique au développement (APD)pour aider les pays en développement à réaliser les objectifs de développement internationalement convenus et de rendre ce processus viable à terme.
L’Assemblée générale lancerait un appel afin que l’APD continue à être utilisée aux fins de l’industrialisation des pays en développement et des pays en transition et demanderait aux pays donateurs et aux pays bénéficiaires de continuer de coopérer pour utiliser de manière plus rationnelle et plus efficace les ressources provenant de l’APD et d’aider les pays en développement et les pays en transition à promouvoir la coopération au développement industriel. En outre, elle demanderait que l’on continue à utiliser toutes les autres ressources disponibles, notamment les ressources privées et publiques, étrangères et intérieures, pour le développement industriel des pays en développement et des pays en transition. Elle demanderait à l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) de participer activement à la coordination sur le terrain dans le cadre du bilan commun de pays, du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF) et des approches sectorielles.
ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE À CERTAINS PAYS ET À CERTAINES RÉGIONS
Le représentant du Niger, prenant la parole au nom du Groupe africain, a annoncé le retrait du projet de résolution relatif à l’assistance économique spéciale à la Côte d’Ivoire. Il a noté que ce texte traite des déversements de substances dangereuses dans ce pays et de la prévention de tels actes ailleurs. Regrettant ce retrait, il a expliqué que le Groupe africain a fait preuve d’une grande souplesse pour parvenir à un consensus. Malheureusement, malgré la gravité des faits, la position de certains États vidait le texte de l’essentiel, en refusant de prendre en compte les aspects juridiques de la question, a-t-il précisé. Il a regretté que le cas de la Côte d’Ivoire semble être perçu comme une catastrophe naturelle alors que cela est le fait d’hommes qui doivent rendre compte de leurs actes.
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