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AG/EF/3170

LA DEUXIÈME COMMISSION RECOMMANDE PLUSIEURS TEXTES À L’ASSEMBLÉE DONT UN QUI DEMANDE À ISRAËL DE DÉDOMMAGER LE GOUVERNEMENT DU LIBAN POUR LES CONSÉQUENCES DE LA MARÉE NOIRE

22/11/2006
Assemblée généraleAG/EF/3170
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

31e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION RECOMMANDE PLUSIEURS TEXTES À L’ASSEMBLÉE DONT UN QUI DEMANDE À ISRAËL DE DÉDOMMAGER LE GOUVERNEMENT DU LIBAN POUR LES CONSÉQUENCES DE LA MARÉE NOIRE


Au cours d’une courte séance plénière, présidée par Tiina Intelmann de l’Estonie, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté, cet après-midi, par 138 votes favorables, 5 contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël et Palaos) et une abstention (El Salvador), un projet de résolution relatif aux effets préjudiciables, sur la réalisation du développement durable au Liban, de la destruction par l’aviation israélienne de réservoirs de carburant au voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh. 


La Commission recommande à l’Assemblée de demander au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager le Gouvernement libanais des dépenses qu’il devra engager pour remédier aux conséquences écologiques de la marée noire qui a résulté de la destruction.  Les représentants des États-Unis, d’Israël, de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et du Liban ont expliqué leur vote.


La Commission a aussi adopté, cette fois par consensus, deux projets de résolution relatifs au système financier international et au développement, et à la coopération internationale pour l’atténuation du phénomène El Niño.  Elle a achevé sa séance par l’adoption d’un projet de décision sur les rapports relatifs à l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR).


En début de séance, la Commission a été saisie d’un projet de résolution relatif à la proclamation d’années internationales, présenté par l’Australie*.


La Commission a prévu de tenir sa prochaine réunion, le 1er décembre, pour se prononcer sur les 15 projets de texte restants.  À ce stade de sa session, la Commission a adopté 13 projets de texte sur les 28 dont elle a été saisie, a rappelé sa Présidente.


* A/C.2/61/L.46


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE   


Par le projet de résolution relatif au système financier international et au développement (A/C.2/61/L.41), adopté par consensus, la Commission recommande à l’Assemblée générale de noter que la croissance mondiale est tributaire de la croissance nationale et que la mise en œuvre de politiques macroéconomiques saines pourrait sensiblement contribuer à la relance de la croissance.  Pour la Commission qui propose ainsi un texte très détaillé dont le dispositif compte 23 paragraphes, l’Assemblée devrait inviter la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), les banques régionales de développement et les autres institutions concernées à mieux intégrer les dimensions du développement dans leurs stratégies et leurs politiques. 


Si elle acceptait ce texte, l’Assemblée générale noterait, par ailleurs, que les pays en développement, dans leur ensemble, continuent d’enregistrer des sorties nettes de ressources financières et prierait le Secrétaire général d’analyser les raisons de cette situation dans un rapport qui serait rédigé en collaboration suivie avec les institutions financières internationales et les autres organes concernés.  La surveillance multilatérale demeure au premier plan des efforts de prévention des crises, constaterait encore l’Assemblée générale, en souhaitant que cette surveillance soit axée non seulement sur les pays sujets aux crises mais aussi sur la stabilité du système dans son ensemble.  Il importe, réaffirmerait l’Assemblée, d’envisager des mesures pour atténuer les effets de l’instabilité excessive des flux de capitaux à court terme et d’améliorer la transparence des flux financiers et l’information les concernant.


DÉVELOPPEMENT DURABLE


La Commission a adopté par 138 voix pour, 5 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël et Palaos) et une abstention (El Salvador), un projet de résolution présenté et oralement amendé par l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, sur la marée noire sur les côtes libanaises (A/C.2/61/L.23/Rev.1).  Si elle adoptait ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait gravement préoccupée, par les effets préjudiciables sur la réalisation du développement durable au Liban, de la destruction par l’aviation israélienne de réservoirs de carburant au voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh.  Dans ce texte assez court, l’Assemblée demanderait au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et comme il convient, le Gouvernement libanais des dépenses qu’il devra engager pour remédier aux conséquences écologiques de la destruction des réservoirs et notamment pour restaurer le milieu marin. 


Explications de vote


Le représentant des États-Unis a exprimé les condoléances de son pays au peuple libanais pour la mort de Pierre Gemayel, le Ministre libanais de l’industrie qui a été assassiné hier.  Mais les États-Unis, a-t-il poursuivi,  voteront contre ce projet de texte parce qu’il est déséquilibré, en ce qu’il ne mentionne pas le rôle joué par le Hezbollah dans le déclenchement de la guerre contre Israël au mois de juillet dernier.  Les États-Unis estiment que la Deuxième Commission est mal placée pour débattre de questions politiques et militaires.


Le représentant d’Israël a estimé que le projet de texte vise à politiser une question « qui est d’ordre purement écologique ».  Au lieu de parler de catastrophe environnementale, le texte se lance dans des considérations qui ne relèvent pas de la Commission économique et financière.  C’est l’irresponsabilité du Gouvernement libanais et son incapacité à contrôler tout son territoire qui a causé le conflit de l’été dernier, a affirmé le représentant en soulignant qu’Israël a le devoir de défendre son territoire et sa population.  Il revient au Gouvernement du Liban, a-t-il poursuivi, de prendre ses responsabilités, de contrôler et de désarmer le Hezbollah.  Si le texte soumis à la Commission était sincère, il mentionnerait le demi-million d’hectares de terre israélienne qui a été affecté par les conséquences des tirs de roquettes du Hezbollah.  Israël exhorte les États qui veulent une vraie paix au Moyen-Orient à voter contre ce texte, a appelé le représentant.


Intervenant à son tour, le représentant de l’Afrique du Sud a remercié les délégations qui ont voté en faveur du texte.  Dans la première mouture du texte, le Groupe des 77 et la Chine avait indiqué qu’il souhaitait travailler avec tout pays qui serait prêt à aider le Gouvernement libanais à voir ses droits respectés, a dit la représentante sud-africaine.  Le Groupe des 77 et la Chine remercie l’Union européenne de lui avoir apporté tout son appui, à cet égard.


Le représentant du Canada a dit que bien que son pays ait versé quatre millions de dollars au Liban pour faire face à la marée noire affectant ses côtes, le Canada a voté contre le projet de résolution car la Deuxième Commission n’est pas habilitée à se prononcer sur ce type de questions.


Le représentant du Liban a déclaré que la marée noire a des impacts à la fois économiques, sanitaires et écologiques sur son pays.  Cette catastrophe aurait pu être évitée si Israël avait le moindre respect pour les autres pays, notamment ses voisins.  Les avions israéliens ont délibérément bombardé des réservoirs de carburant qui n’étaient pas des objectifs militaires.  Le droit international, a souligné le représentant, a institué le principe du « pollueur payeur » et c’est ce principe que l’on retrouve dans le texte qui vient d’être adopté.  Il est surprenant, a-t-il dit, que la délégation israélienne prenne la parole pour faire des déclarations qui n’ont rien à voir avec les faits et la réalité.  Souvenons-nous que quand Israël a envahi le Liban, le Hezbollah n’existait pas mais les dégâts causés alors et aujourd’hui par les forces israéliennes n’ont jamais fait l’objet de dédommagements, a rappelé le représentant.


Un projet de résolution présenté sur la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño (A/C.2/61/L.45) a été adopté par consensus.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prendrait note des efforts déployés par le Gouvernement équatorien, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le secrétariat interinstitutions pour la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, qui ont conduit à la création du Centre international de recherche sur le phénomène El Niño à Guayaquil (Équateur), et les encouragerait à continuer d’appuyer la promotion du Centre. 


L’Assemblée générale prendrait note également de la contribution technique et scientifique de l’OMM à la production de prévisions saisonnières coordonnées à l’échelon régional.  Elle soulignerait, par ce projet de résolution, qu’il importe de maintenir le système d’observation du phénomène El Niño/oscillation australe, de poursuivre les recherches sur les évènements météorologiques extrêmes, d’améliorer les techniques de prévision et d’élaborer les politiques appropriées pour atténuer les effets du phénomène El Niño et d’autres évènements météorologiques extrêmes.  Elle insisterait sur la nécessité de développer et de renforcer ces capacités institutionnelles dans tous les pays, en particulier les pays en développement.


FORMATION ET RECHERCHE


      Aux termes d’un projet de décision relatif à l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) (A/C.2/61/L.38), adopté également par consensus, l’Assemblée générale déciderait d’examiner, conformément à sa résolution 60/213 du 22 décembre 2005, la question de l’harmonisation de la présentation du rapport du Directeur de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche et de celui du Secrétaire général à la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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