L’IMPORTANCE DE LA CONTRIBUTION DES INSTITUTS DE FORMATION ET DE RECHERCHE DE L’ONU À LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES MONDIAUX EST SOULIGNÉE DEVANT LA DEUXIÈME COMMISSION
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Deuxième Commission
29e séance – matin
L’IMPORTANCE DE LA CONTRIBUTION DES INSTITUTS DE FORMATION ET DE RECHERCHE DE L’ONU À LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES MONDIAUX EST SOULIGNÉE DEVANT LA DEUXIÈME COMMISSION
Les activités de formation et de recherche menées par l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et par l’Université des Nations Unies (UNU) ont connu une expansion appréciable au cours des deux dernières années, ont indiqué, ce matin, devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission), les responsables de ces institutions onusiennes.
Le Directeur général de l’UNITAR, M. Marcel Boisard, a relevé qu’entre janvier 2004 et décembre 2005, cet Institut a dispensé plus de 400 différents programmes de formation aux personnels des missions accréditées auprès de l’ONU et à ses organismes. Avec un budget de 20 millions de dollars et une équipe professionnelle de 100 personnes, l’UNITAR a pu former 57 000 participants. Ayant réussi son processus de restructuration, l’Institut se consacre désormais à des formations concrètement utiles à l’Organisation et à ses États Membres. La création de 12 Centres internationaux pour la formation des acteurs locaux (CIFAL), installés sur tous les continents, lui permet de former les autorités locales et régionales dans des différents domaines mais surtout aux programmes visant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Loin de mener ses recherches en vase clos, l’Université des Nations Unies (UNU) s’est ouverte au monde académique dont elle est devenue un centre de recherche très prisé, a, pour sa part, indiqué M. Hans van Ginkel, recteur de l’UNU. Illustrant l’intérêt croissant que portent les scientifiques et les chercheurs du monde entier à l’Université, il a déclaré que les sept chefs de projets chargés de conduire les recherches lancées par l’UNU sur le thème « paix et gouvernance » ont accepté les candidatures de 700 experts et universitaires provenant de toutes les régions du monde. L’apport en connaissances et en recherches de l’Université est devenu indispensable à l’organisation et au succès de toutes les grandes conférences et rencontres internationales organisées sous l’égide des Nations Unies, s’est réjoui M. van Ginkel.
L’intérêt croissant accordé aux missions et aux activités de l’UNU et de l’UNITAR a été confirmé par les délégations qui se sont exprimées aujourd’hui. Aussi le représentant du Kenya a-t-il souhaité que l’UNU tire parti des infrastructures dont dispose déjà l’ONU à Nairobi pour y décentraliser certaines de ses activités de recherche, comme elle le fait déjà en Allemagne ou en Belgique. Quant à la délégation estonienne, elle a souhaité que l’UNITAR renforce les activités de formation aux TIC qu’il mène à Talin, de manière à en faire un centre d’excellence. Le représentant du Japon a présenté un projet de résolution relatif à l’UNU*.
Avant d’examiner ce point de l’ordre du jour, la Commission a conclu le débat général qu’elle avait ouvert, la semaine dernière, sur les groupes de pays en situation particulière. Les délégations se sont ainsi exprimées sur la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés (PMA) et celle du Programme d’action d’Almaty en faveur des pays en développement sans littoral.
Dans ce cadre, la Commission a été saisie de deux projets de résolution relatifs à la « troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA» et aux « mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral »**. Les deux textes ont été présentés par l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Le représentant sud-africain a également présenté un projet de texte sur la « mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté »***.
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) tiendra sa prochaine séance, vendredi 17 novembre à 15 heures, pour prendre des décisions sur des projets de décision dont elle est saisie.
*A/C.2/61/L.36
**A/C.2/61/L.37 et A/C.2/61/L.35
***A/C.2/61/L.22
GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE
Fin du débat général
Mme KOUMÉALO A. BALLI (Togo) a souligné que de l’examen global à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, ressort un bilan négatif en dépit de quelques progrès. S’il en est ainsi, a-t-elle expliqué, c’est en raison de l’insuffisance de mobilisation des ressources financières nécessaires pour soutenir le Programme et surtout en raison de la faible capacité des pays les moins avancés (PMA) à élaborer des programmes de développement cohérents et crédibles susceptibles d’obtenir l’adhésion des partenaires au développement. Elle a, à cet égard, estimé que la vulnérabilité de ces pays à faire face à leur développement économique et social représente un défi immense. L’extrême pauvreté, a-t-elle poursuivi, tout comme le manque de capacités pour assurer la croissance et le développement, entravent les efforts déployés par ces pays pour améliorer concrètement les conditions de vie de leurs populations. La représentante a ainsi préconisé que les efforts des PMA soient soutenus dans un esprit de responsabilité partagée et au moyen de véritables partenariats.
S’intéressant plus particulièrement à son pays, elle a expliqué que l’exécution, par le Togo, des engagements pris en vertu du Programme d’action de Bruxelles s’est heurtée à d’énormes difficultés et notamment à la suspension de l’assistance financière internationale. Toutefois, a-t-elle souligné, le Gouvernement du Togo a démarré le processus d’élaboration de sa stratégie de développement à long terme qui devra aboutir à un document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP) de deuxième génération. Ce document reposera sur l’accélération de la croissance économique, le développement des ressources humaines, l’accès aux services sociaux de base et la promotion de la bonne gouvernance politique, économique et financière, a-t-elle précisé.
M. KHALID AL-AZMI(Koweït) s’est félicité de ce que le Secrétaire général ait soumis à l’Assemblée générale un rapport sur la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles. Il a noté l’accent mis sur la bonne gouvernance, les droits de l’homme et la promotion du secteur privé. L’Afrique, en particulier, a besoin d’aide et ses pays les moins développés (PMA) ont, plus que d’autres, besoin d’une aide renforcée de la communauté internationale. Le représentant a donc demandé aux pays développés de tenir les engagements qu’ils ont pris en matière d’aide publique au développement (APD). Ils avaient promis de verser 0,7% de leur PNB à l’APD, 20% de cette somme allant en priorité aux PMA, a-t-il rappelé. Il a ensuite appelé les États en développement à être solidaires et à serrer les rangs dans les négociations de Doha de manière à obtenir pour leurs produits, une plus grande ouverture des marchés du Nord. Pour sa part, le Koweït mettra en œuvre tous les moyens dont il dispose pour soutenir les efforts de développement des pays les plus défavorisés, a promis le représentant en soulignant que le Fonds koweïtien pour la coopération et le développement a été créé à cet effet et que depuis sa création, il a déjà versé plus de 10 milliards de dollars d’aide au développement.
M. MADHU RAMAN ACHARYA (Népal) a estimé que les sept engagements du Programme d’action de Bruxelles doivent être mis en œuvre si l’on veut que les PMA puissent réaliser à temps les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). De même, il a souligné l’importance de mettre en place le Programme d’action d’Almaty, préconisant que le commerce, le transit et le transport entre les pays en développement sans littoral et leurs voisins soient facilités et renforcés. Les organisations du système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods doivent aligner leurs efforts de développement dans les PMA et les pays en développement sans littoral, sur les cadres de partenariat définis par ces deux programmes, a-t-il précisé.
Il a indiqué que le plan de développement actuel de son pays met l’accent sur la croissance et adopte une approche « pro-pauvres ». Le Gouvernement a accordé la priorité à l’inclusion sociale et à l’investissement dans les zones rurales, a-t-il expliqué. Il a, en outre, indiqué qu’un accord historique a été trouvé entre le Gouvernement et les rebelles, mettant ainsi fin à un long conflit, ce qui créera des conditions favorables aux activités de développement socioéconomique du pays. Enfin, rappelant que le Népal est un pays enclavé, qui sort d’un conflit et qui figure également parmi les PMA, il a réitéré l’importance des partenaires du développement pour la mise en œuvre des deux Programmes d’action.
Mme MARIA DE FATIMA LIMA DA VEIGA (Cap-Vert) a déclaré que bien que le versement de l’aide publique au développement (APD) ait connu quelques améliorations et que les transferts de fonds des migrants aient commencé à atteindre des niveaux appréciables, les ressources dont disposent les PMA pour mettre en œuvre le Programme d’action de Bruxelles restent très insuffisantes. La plupart des PMA ne pourront atteindre, dans les délais impartis, les OMD. Après l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles qui a eu lieu en septembre dernier, les PMA sont de plus en plus sceptiques sur la réelle volonté des partenaires de développement de leur accorder le soutien dont ils ont besoin pour réduire la pauvreté. Après la hausse notable des cours du pétrole, des experts ont calculé que si les principaux pays exportateurs d’énergie consacraient 10% de leurs excédents de recettes à l’appui à la construction d’infrastructures de base dans les PMA, ces derniers auraient beaucoup plus de chances de parvenir aux OMD, a relevé la représentante. Elle a ensuite indiqué que son pays a commencé à préparer sa période de transition en vue de sortir du groupe des PMA. Nous souhaitons que cette transition se fasse de façon harmonieuse afin de ne pas retomber dans la pauvreté extrême. C’est maintenant que le Cap-Vert et tous les PMA placés sur la liste de gradation ont besoin d’un renforcement de l’assistance technique et financière internationale, a prévenu la représentante.
M. KHALIFA HAMAD AL-MANNAI (Qatar) s’est félicité de cette réunion qui passe en revue le rapport du Secrétaire général sur les PMA et sur les progrès réalisés dans le plan d’action. Il a rappelé qu’en septembre 2005, les dirigeants du monde avaient promis de réduire la pauvreté de moitié d’ici à 2015 dans les pays en développement et dans les PMA, de créer un environnement propice au développement, à la cohésion sociale et au plein emploi, et d’instaurer une mondialisation plus juste afin que les pays en développement ne soient plus marginalisés. Il a donc souligné que les barrières douanières continuent d’entraver l’accès des produits des pays en développement et des PMA aux marchés mondiaux. Il a formé l’espoir de voir la volonté politique nécessaire à leur élimination. Le représentant a, par conséquent, exprimé sa déception face à l’échec des négociations du Cycle de Doha et a appelé à leur reprise. Il a conclu en soulignant l’importance des partenariats pour répondre aux problèmes des PMA et mobiliser des ressources, notamment en Afrique. Il a toutefois appelé les PMA à assumer la responsabilité de leur stratégie de développement.
M. AZANAW T. ABREHA (Éthiopie) a souligné que les résultats du Programme d’action de Bruxelles, quoique mitigés, sont encourageants et qu’il s’agit de maintenir les efforts entrepris. La croissance économique a été moins bonne que prévu mais les progrès réalisés dans l’éducation et la santé sont encourageants. Le représentant a estimé que le développement rural et agricole doit être la clef de la réduction de la pauvreté dans les PMA. Il s’est ensuite félicité des progrès réalisés dans la bonne gouvernance et la réforme du secteur judiciaire dans son pays et a rappelé que, d’après un rapport de la Banque mondiale, l’Éthiopie a beaucoup fait sur le plan social. Mais, a ajouté le représentant, ces progrès profiteraient encore d’une coopération accrue des partenaires du développement pour éradiquer la pauvreté et instaurer un développement durable. Il a donc souligné la nécessité de poursuivre le Programme d’action de Bruxelles et mis en lumière les problèmes particuliers des pays en développement sans littoral qui appellent donc à une mise en œuvre effective du Programme d’action d’Almaty.
M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda) s’est félicité de la bonne mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles. Il a toutefois noté l’insuffisance des efforts menés au niveau national. Il a répété le rôle critique de l’APD, de l’annulation de la dette extérieure et a souligné les conséquences négatives de la libéralisation des échanges pour les PMA, lesquels, a-t-il ajouté, ont besoin de ressources supplémentaires. Passant ensuite au Programme d’action d’Almaty, il a déploré le fait que pour l’Ouganda, pays sans littoral, les prix du transport continuent d’entraver la compétitivité sur les marchés internationaux. Mais le développement des transports n’est qu’un aspect de ce que doivent faire les pays en développement sans littoral pour entrer dans l’économie mondiale, a reconnu le représentant.
Mme DAMLA SAY (Turquie) s’est déclarée en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles dont les objectifs représentent le cadre idéal pour le soutien aux PMA. La Turquie félicite les gouvernements des PMA pour l’idée qu’ils ont eue de formuler la Stratégie de Cotonou pour la facilitation de la mise en œuvre des engagements de Bruxelles. Mais malgré les efforts et la persévérance des PMA et l’assistance croissante de leurs partenaires au développement, beaucoup reste à faire pour parvenir à une réduction notable ou à l’élimination de la pauvreté, a constaté la représentante en relevant que l’extrême pauvreté semble s’accentuer dans de nombreux PMA et que l’espérance de vie y diminue de manière de plus en plus inquiétante. Beaucoup de ces pays sont affectés par le VIH/sida et les conflits ouverts ou larvés. Ceci n’est pas moralement acceptable et la communauté internationale ne peut rester les bras croisés face à cette situation, a-t-elle estimé en jugeant indispensable de favoriser et soutenir la croissance économique dans ces pays et d’y construire des capacités humaines et institutionnelles tout en soutenant la lutte contre la pauvreté et la bonne gouvernance. C’est à ce prix qu’on pourra améliorer le sort des 600 millions de personnes qui vivent dans les 50 PMA, a estimé la représentante turque. La Turquie, a-t-elle affirmé, est l’un des principaux donateurs aux efforts du Programme alimentaire mondial (PMA) en Afrique. En vue d’aider les pays qui sont dans le besoin, la Turquie encourage ses investisseurs à explorer les opportunités qui existent dans les PMA. Nous pensons qu’il faut inclure ces pays aux échanges mondiaux et aux chaînes de production de biens.
M. TESFA ALEM SEYOUM (Érythrée) a exprimé sa préoccupation face au niveau de réalisation des OMD dont le succès contribuera directement à celui du Programme d’action pour les PMA. Il a rappelé que 34 des 50 PMA sont en Afrique et que plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec moins d’un dollar par jour. Il a rappelé également les promesses faites en 2000 pour réduire la pauvreté et éradiquer des maladies telles que le VIH/sida et le paludisme et a souligné que les OMD doivent rester prioritaires. L’Érythrée, a-t-il ajouté, est déterminée à faire tout ce qui est son pouvoir pour réaliser les OMD, a conclu le représentant avant de citer un article du New York Times qui dit: « Le temps n’est plus aux discours mais à l’action ».
M. MOHAMED CHERIF DIALLO (Guinée) a estimé que le rapport du Secrétaire général dresse un tableau qui ne souffre d’aucune équivoque quant au faible niveau de mise en œuvre des engagements énoncés dans le Programme d’action de Bruxelles. Il s’est félicité des progrès accomplis par les PMA dans différents domaines, notamment ceux de l’économie avec un taux de croissance annuel moyen de 5,5%, de la santé, de l’éducation primaire, de la parité ou encore des réformes internes et de la gouvernance. Il a également souligné que sa délégation apprécie à leur juste valeur les efforts non négligeables déployés par les partenaires de développement en termes d’accroissement de l’APD et d’allègement de la dette. Mais qu’à cela ne tienne, a-t-il nuancé, ces résultats restent nettement insuffisants au regard des prestations requises pour briser l’engrenage de la pauvreté dans lequel sont pris les PMA.
Il a estimé que ces pays demeurent concernés au premier chef par leur développement et que, par conséquent, ils doivent redoubler d’efforts pour consolider les acquis et engager des actions hardies en vue de changer radicalement la situation peu enviable qui est la leur. De même, il importe que les partenaires du développement assument la part qui leur incombe dans la responsabilité commune de la réalisation des buts et objectifs du Programme. Pour ce faire, a-t-il précisé, les efforts déployés en faveur des PMA méritent d’être poursuivis en vue notamment d’accroître le volume et la qualité de l’APD, réduire le poids de la dette extérieure et supprimer les obstacles aux exportations de leurs produits. Pour conclure, il a tenu à souligner que son gouvernement a adopté en 2002 son premier document de stratégie de réduction de la pauvreté qui a défini, pour la période 2002-2005 les actions prioritaires à mettre en place pour amorcer le processus de réduction de la pauvreté. Un deuxième document axé sur les OMD tenant davantage compte des engagements souscrits dans le Programme est en train d’être élaboré, a-t-il annoncé.
FORMATION ET RECHERCHE
Université des Nations Unies (UNU)
Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR)
M. HANS VAN GINKEL, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et recteur de l’Université des Nations Unies (UNU), basée à Tokyo, a présenté à la Commission le rapport du Conseil d’administration de l’Université (A/61/31). Depuis l’an 2000, l’Université a eu, en coopération avec l’Office des Nations Unies à Genève, la charge de l’organisation du « Dialogue de Genève sur la recherche et les politiques ». Ce Dialogue a contribué au renforcement de la coordination au sein du système de l’ONU, a indiqué M. van Ginkel en estimant qu’à travers le Dialogue il sera possible aux organes de l’ONU d’améliorer leur coordination et leurs synergies. La nomination d’un nouveau Directeur à l’École des cadres de l’ONU a permis à l’Université d’améliorer la coopération qu’elle entretient avec ce centre de formation et de renforcer les activités de formation conduites conjointement avec l’UNITAR, a ensuite indiqué le recteur. Il a invité la Deuxième Commission à prêter attention aux différences qui existent dans la gouvernance et le financement de ces différentes institutions, ainsi que dans les mandats qui leur ont été assignés. L’Université des Nations Unies est prête à contribuer à la rationalisation des activités menées avec l’École des cadres et l’UNITAR. L’Université a connu une croissance appréciable de ses activités au cours des neuf dernières années et la qualité et l’utilité de ses recherches ont été unanimement reconnues, s’est félicité M. van Ginkel.
Il a ensuite noté l’intérêt croissant porté à l’UNU par les États Membres et par les chercheurs et scientifiques du monde entier qui souhaitent de plus en plus y travailler. En 2005 par exemple, les sept chefs de recherche de l’UNU chargés de la question « Paix et gouvernance » ont ainsi reçu les demandes de 700 experts et universitaires en provenance de toutes les parties du monde qui souhaitaient collaborer à leurs travaux. L’Université est devenue tellement attractive que de nombreux chercheurs tiennent à contribuer à la publication de ses ouvrages ainsi qu’à participer à ses séminaires, ateliers et sessions de formation. La réussite de nombreuses conférences organisées sous l’égide de l’ONU n’aurait pas été possible sans les apports de l’Université, a estimé le recteur van Ginkel. Au cours de la période que couvre le rapport présenté aujourd’hui à la Commission, les nouveaux instituts de l’Université situés en Belgique et en Allemagne sont devenus opérationnels et travaillent aujourd’hui avec le Département des affaires politiques de l’ONU, les Commissions régionales, et le Secrétariat de la Stratégie pour la réduction des catastrophes, s’est félicité M. van Ginkel.
M. MARCEL BOISARD, Directeur général de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) a ensuite présenté son rapport biennal d’activités (A/61/14). L’exercice biennal dernier a connu une augmentation très sensible des activités de l’UNITAR, a noté M. Boisard. Plus de 400 programmes de formation ont été organisés au cours de cette période. Plus de 57 000 participants ont pris part à ces activités au cours des années 2004 et 2005. Treize mille d’entre eux ont pris part à des séminaires, à des ateliers, ou ont reçu des bourses pour suivre des activités sur le terrain. Quarante quatre mille personnes ont suivi les cours dispensés à distance par l’UNITAR, a ajouté M. Boisard en notant que ces résultats étaient remarquables au vu des effectifs -100 collaborateurs- et des moyens financiers -environ 20 millions de dollars- dont dispose l’UNITAR. Seuls une stricte gestion financière et administrative et le développement de nouvelles méthodologies ont permis à l’Institut d’obtenir ces résultats, a-t-il indiqué.
Sur le plan financier, la situation de l’Institut reste satisfaisante. Les programmes financés par des subsides d’allocations spéciales restent solides et très prisés tant par les donateurs bilatéraux, multilatéraux et privés, que par les récipiendaires, a relevé le Directeur général de l’UNITAR. De 20 millions de dollars en 2004-2005, il est prévu que les dépenses effectuées sous les accords de subventions spéciales passent à 25 millions de dollars pendant l’exercice 2006-2007, a indiqué M. Boisard. Le mandat de l’UNITAR a été, au cours de la dernière décennie, l’objet d’une revue permanente et les programmes d’activités ont été décidés en conséquence, a dit le Directeur général de l’Institut. Au départ l’UNITAR avait des missions de recherche et de formation, a-t-il rappelé. Depuis le début des années 90, la recherche théorique a été abandonnée au profit de la
recherche pour et sur la formation. Les champs de cette formation se sont eux-mêmes concentrés sur des activités qui étaient d’utilité concrète pour les États Membres. Depuis 1996 et la création de l’École des cadres des Nations Unies, l’UNITAR, sur recommandation du Corps commun d’inspection, prépare ses programmes à l’adresse du personnel des États Membres et non plus, à de très rares exceptions, en faveur des personnels de l’ONU, a dit M. Boisard. Les programmes de l’UNITAR ont désormais trait à la gestion des affaires internationales et au développement économique et social. L’UNITAR aide en particulier les gouvernements locaux dans l’application des engagements favorables à la réalisation des OMD, a-t-il dit en précisant que l’UNITAR avait, à cet égard, créé des centres internationaux pour la formation des acteurs locaux (CIFAL).
Dialogue interactif
Répondant à une remarque de la délégation de l’Estonie, M. Boisard a dit que les CIFAL de l’UNITAR ont en particulier chacun des missions de formation à l’utilisation des nouvelles technologies. Le CIFAL de Talin, en Estonie, recevra non seulement des ressortissants d’Europe orientale, mais aussi d’Afrique australe, a indiqué M. Boisard. L’UNITAR compte faire des CIFAL, les outils privilégiés de la promotion de la collaboration interinstitutionnelle. Le CIFAL de Kuala Lumpur, en Malaisie, unit ainsi les efforts communs de formation du système de l’ONU et de la Banque mondiale.
Le représentant du Kenya a demandé pourquoi l’Université des Nations Unies voulait renforcer sa présence en Belgique ou en Allemagne. Pourquoi pas aussi à Vienne et Naïrobi? M. van Ginkel, recteur de l’UNU, a répondu que l’expansion actuelle de l’UNU se base sur une analyse stratégique conduite il y a quelques années. Basée principalement à Tokyo, l’UNU a aussi une présence à Bonn, Bruxelles et Paris, et est en train d’étudier une expansion de ses activités de recherche à Vienne et sans doute dans le futur à Naïrobi ou Addis Abeba, a dit le recteur. M. Boisard, Directeur général de l’UNITAR, a pour sa part indiqué que l’UNITAR prodiguait des cours de formation, à Naïrobi, aux diplomates accrédités auprès d’ONU-Habitat et du PNUE. L’UNITAR a d’autre part commencé à organiser des séminaires en coopération avec les Commissions régionales de l’ONU. Elle a, à cet égard, choisi de dispenser des cours par e-learning sur des questions comme celles relatives au montage d’opérations de maintien de la paix. Certains de ces cours sont payants, à raison de 60 dollars, et sont acceptés dans les curriculum vitae de certaines universités. L’UNITAR essaie de trouver des financements pour les mettre gratuitement à la disposition des ressortissants des pays contributeurs de troupes des pays d’Afrique et des autres pays défavorisés dont les officiers auraient du mal à s’acquitter de la somme actuellement requise.
Débat général
M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) s’est félicité de contribuer au financement de l’Université des Nations Unies (UNU), dont les frais de fonctionnement ne sont pas imputés au budget ordinaire de l’ONU. Rappelant que l’Islande attache une importance fondamentale au développement durable, le représentant a signalé l’intention de son pays de renforcer le programme de formation halieutique et le programme de formation géothermale de l’UNU. Le représentant a ensuite énuméré une série d’actions menées par l’UNU dans les domaines de formation précités et soutenus par l’Islande.
M. O. A. OWOAJE (Nigéria) a souligné l’importance de la formation et de la recherche, pour le développement. Il a donc appuyé les activités et les programmes de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et a dit apprécier le fait que l’Institut adapte ses programmes aux besoins spécifiques des femmes et des enfants dans les situations de conflit, ainsi qu’à ceux des institutions nationales et régionales. Il a souhaité que la question des frais de loyer et d’entretien des locaux d’UNITAR à New York et à Genève soit réglée sans tarder ainsi que la question de l’insuffisance des contributions versées à l’Institut.
M. JIRO KODERA (Japon) a rappelé que les activités de l’Université des Nations Unies (l’UNU) portent notamment sur la paix et la sécurité, la bonne gouvernance, le développement et la réduction de la pauvreté, la science et la technologie et que l’UNU a apporté une importante contribution intellectuelle à l’ONU depuis sa création. L’Université a également organisé des séminaires, notamment sur les migrations et le développement en même temps que le Dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale, et elle devrait, a poursuivi M. Kodera, mener plus d’activités de ce genre en sa qualité de centre de réflexion de l’ONU. L’UNU doit mieux communiquer avec le Secrétariat et par ses recherches, influer sur les politiques de l’ONU. Pour évoluer, a poursuivi le représentant, l’UNU doit continuer ses réformes internes afin d’être plus pertinente et à cette fin, le Japon a élaboré un projet de résolution en collaboration avec l’Université qui sera présenté après le débat général.
Mme DAMLA SAY (Turquie) s’est félicitée de l’accroissement des activités de formation de l’UNITAR par le biais d’ateliers, de séminaires, d’octroi de bourses dans le domaine du renforcement des capacités. Elle s’est aussi félicitée de ce que tous les programmes soient autofinancés. Elle a vu d’un bon œil la collaboration de l’UNITAR avec le Département des opérations de maintien de la paix pour assurer un enseignement à distance mais, préoccupée par la teneur de certains textes, elle a rappelé la nécessité de mieux contrôler la teneur des documents utilisés par l’Institut tout en assurant ce dernier de son appui.
M. BOISARD, Directeur général de l’UNITAR, a réagi à la déclaration de la délégation de la Turquie, qui a élevé des objections contre le contenu de certains enseignements de l’Institut qui « contiennent des contre-vérités » et « des allégations non étayées » par les faits ou l’histoire. L’UNITAR a apporté des corrections dans les matériels de formation incriminés aussitôt que l’Institut a eu connaissance des doléances de cet État Membre, a dit M. Boisard.
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