INDISPENSABLES À LA RÉALISATION DES OMD, LES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE L’ONU MANQUENT CRUELLEMENT DE RESSOURCES DE BASE, DÉPLORENT DES DÉLÉGATIONS
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Deuxième Commission
24e séance – matin
INDISPENSABLES À LA RÉALISATION DES OMD, LES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE L’ONU MANQUENT CRUELLEMENT DE RESSOURCES DE BASE, DÉPLORENT DES DÉLÉGATIONS
Une mise en œuvre efficace des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies serait un apport crucial à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, ont estimé ce matin les quinze délégations qui ont pris la parole lors de l’examen de cette question par la Commission économique et financière (Deuxième Commission).
Déplorant la baisse continuelle du montant des financements accordés aux budgets de base des activités opérationnelles de l’ONU, ces délégations se sont inquiétées des menaces qui de ce fait, pèsent sur le caractère universel et neutre de ces interventions économiques ou humanitaires du système de l’ONU. Alors que les ressources de base sont en forte diminution, on constate que celles que les pays riches octroient à des programmes destinés à des pays de leur choix sont en nette augmentation, ont noté les pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR), en relevant que les ressources de base qui représentaient 33% du budget de base du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en 2000, n’en représentaient plus que 23% en 2004. Le même phénomène s’observe au Programme alimentaire mondial (PAM), dont les ressources de base s’élevaient à 97,5% du budget en 2000, mais seulement à 73,5% en 2004, ce qui confirme la tendance négative que déplorent les États Membres en développement et la communauté des organisations humanitaires.
Ce matin, les délégations se sont tout de même félicitées que le Secrétariat leur ait soumis des rapports contenant des données détaillées sur le financement des activités opérationnelles de développement. Le rapport du Secrétaire général ayant trait aux données statistiques globales relatives à ces activités permet ainsi d’avoir une idée plus claire sur la manière dont se répartissent les ressources versées en faveur d’interventions humanitaires et celles destinées à la promotion du développement à long terme. À cet égard, le Secrétaire général recommande que, pour que l’on comprenne mieux l’évolution de l’action menée par les organismes de l’ONU travaillant dans le domaine humanitaire et dans celui du développement, il faudrait que les entités du système s’efforcent, en pleine concertation, de normaliser les données et les pratiques statistiques en vue d’améliorer la qualité, l’actualité et la comparabilité des données de l’ensemble du système sur les activités opérationnelles de développement.
Ce matin, avant l’examen de cette question, la Deuxième Commission a été saisie de sept textes de négociations respectivement relatifs au commerce international et au développement; à la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable; au suivi et à l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement; au rapport d’administration du PNUE; à l’application des décisions prises par la Conférence Habitat II; à la mondialisation et à l’interdépendance; et à la prévention et la lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite et la restitution de ces avoirs, notamment aux pays d’origine. Ces projets de résolution ont été présentés par le représentant de l’Afrique du Sud, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine; et par les représentants du Japon et de la Croatie.
La prochaine réunion en plénière de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES
Présentation de rapports
M. NIKHIL SETH, Directeur du Bureau d’appui au Conseil économique et social et de la coordination aux travaux du Conseil économique et social (ECOSOC), a présenté le rapport du Secrétaire général relatif aux données statistiques globales sur les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU pour l’année 2004 (A/61/77). Ce rapport est rédigé en réponse aux demandes formulées par l’Assemblée générale dans sa résolution 35/81 du 5 décembre 1980, et dans sa résolution 59/250 du 22 décembre 2004. Dans ces textes, l’Assemblée demandait au Secrétaire général d’améliorer le recueil annuel de statistiques des activités opérationnelles de développement établi par l’ECOSOC, en y intégrant les statistiques disponibles, et en veillant à ce qu’elles soient comparables. Le document comporte également une brève analyse des données relatives aux fonds que les organismes du système de l’ONU ont reçus et consacrés à leurs activités opérationnelles en 2004 et au cours des années précédentes. Le rapport s’achève sur une recommandation visant à améliorer les données sur les activités opérationnelles de développement.
Mme NOELEEN HEYZER, Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), présentant le rapport A/61/292, a rappelé que le travail de l’UNIFEM se concentre sur la réduction de la pauvreté et de l’exclusion des femmes, la promotion de l’égalité, la lutte contre la violence à l’égard des femmes et celle contre la propagation du VIH/sida. Notre objectif est de réunir les partenaires des Nations Unies et les gouvernements, la société civile et le secteur privé, afin de former des partenariats forts, a-t-elle précisé. Elle a ainsi, à titre d’exemple, expliqué que l’UNIFEM a commencé à travailler au Maroc depuis 2003 dans le but d’assurer que des fonds soient consacrés à l’amélioration de l’accès des femmes à la formation et au crédit. Il s’agit d’encourager le développement de plans d’action sexospécifiques au niveau local, a-t-elle poursuivi, ajoutant que l’égalité entre les sexes joue un rôle stratégique dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). S’agissant de l’égalité entre les sexes, les Nations Unies sont à un tournant décisif, a-t-elle souligné. Des cadres et des mécanismes existent. Et il s’agit maintenant de mettre en œuvre ces pratiques et stratégies et de travailler avec l’ensemble du système pour aider tous les pays à obtenir des résultats.
À cette fin, elle a estimé qu’il faut en priorité renforcer une approche cohérente et intégrée au sein des Nations Unies. Il faut, en outre, veiller à renforcer l’égalité entre les sexes dans les stratégies nationales. À cet égard, rappelant que des plans d’action en matière d’égalité des sexes sont mis en œuvre dans plus de 120 pays, elle a souligné qu’il s’agit maintenant de les mettre en œuvre. Enfin, elle a préconisé que soit renforcées les mesures de suivi sur le terrain. Dans le contexte de la réforme des Nations Unies, « l’architecture de l’égalité entre les sexes » doit être renforcée autant au niveau international que national, a-t-elle insisté.
Échange interactif
Le représentant de l’Éthiopie a demandé comment canaliser davantage les ressources de la catégorie « autres ressources », de sorte que les pays qui ont le plus de mal à réaliser les OMD puissent en bénéficier. M. Seth a expliqué que les fonds consacrés aux pays les moins avancés (PMA) viennent autant des ressources de base que des ressources de la catégorie « autres ». Au représentant de la Suisse, qui regrettait l’absence de données relatives à une période de plus d’un an et demi, M. Seth a répondu que l’objectif est de présenter ces données sous un format analytique qui puisse permettre les comparaisons.
Déclaration liminaire
M. ANRAWUL KARIM CHOWDHURY, Haut Représentant pour les PMA, les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement, a déclaré que le rôle que joue le système de représentant-résident est le moteur essentiel des activités opérationnelles des fonds et agences du système de l’ONU. Le représentant-résident et les structures qui l’entourent sont indispensables dans la mise en œuvre des recommandations et des programmes d’action adoptés à l’issue des grandes conférences multilatérales, a estimé le Haut Représentant. Sans participation active des représentants-résidents, il est quasiment impossible de mener avec succès une évaluation à mi-parcours des programmes d’action qui concernent les 50 PMA, les petits États insulaires en développement ou les pays enclavés. Cela a été démontré récemment par les travaux d’évaluation du Programme d’action de Bruxelles, a dit M. Chowdhury en félicitant les représentants-résidents pour le soutien qu’ils ont apporté à cet exercice mené au mois de septembre dernier, au Siège. Le Bureau du Haut Représentant a établi une relation de travail fructueuse avec ces représentants- résidents, a-t-il indiqué.
Une fois de plus, nous appelons les pays donateurs à assurer aux activités opérationnelles de développement tout le soutien financier dont elles ont besoin. Le manque de ressources financières est le principal obstacle au travail effectué en faveur des PMA, a regretté M. Chowdhury, en demandant aux pays développés d’accorder plus de ressources aux budgets de base destinés à soutenir la mise en œuvre des programmes d’action de Bruxelles, de la Barbade, et d’Almaty. Nous appelons, d’autre part, les partenaires au développement qui travaillent avec les fonds et programmes de l’ONU à inclure la mise en œuvre des engagements du Programme d’action de Bruxelles dans tous leurs programmes d’aide au développement, a dit le Haut Représentant. À ce jour, 19 entités du système de l’ONU ont inclus, comme question transversale, le soutien à la mise en œuvre du Programme de Bruxelles dans leurs activités respectives, a-t-il précisé. Notre Bureau travaille, d’autre part, avec la Banque mondiale, le FMI, les organisations de la société civile, le secteur privé et les organisations intergouvernementales pour améliorer le soutien à la mise en œuvre des engagements pris à Bruxelles, a dit M. Chowdhury.
Débat général
M. PETER LE ROUX (Afrique du Sud), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réitéré l’importance des activités opérationnelles de développement, et notamment celle d’assurer que le développement figure en priorité dans les délibérations sur la réforme des Nations Unies. Les activités opérationnelles dépendent d’un financement adéquat, durable et prévisible, a-t-il estimé. Il s’est, à cet égard, inquiété de l’absence de ressources adéquates. S’intéressant plus particulièrement au rapport, il a souhaité que les données représentent mieux le financement des activités opérationnelles. Il devrait y avoir une meilleure distinction entre les contributions à l’assistance humanitaire et celles allouées à la coopération au développement à long terme, a-t-il précisé. Enfin, il a souligné la nécessité pour les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies d’être évaluées pour améliorer leur faculté de combattre la pauvreté et la famine, et de favoriser la croissance économique et le développement durable.
S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme TARJA FERNÁNDEZ (Finlande) a encouragé le Département des affaires économiques et sociales (DESA) à continuer son travail, en collaboration avec le Bureau de coordination des affaires humanitaires et les organisations actives dans le domaine humanitaire, en vue d’établir un système de rapports sur l’assistance humanitaire qui soit standardisé et commun. La standardisation permet de rendre les données comparables et d’économiser des ressources, a-t-elle précisé. Elle a également préconisé que le DESA travaille en étroite collaboration avec les organisations du système des Nations Unies et accélère ses efforts pour rendre les données qu’il fournit plus transparentes.
D’autre part, elle a souligné que les OMD ne peuvent être réalisés sans une égale participation des hommes et des femmes. L’égalité entre les sexes, dans la vie publique et les prises de décision politiques, est essentielle pour la démocratie et constitue la base pour un développement durable et une gouvernance responsable, a-t-elle estimé. Elle a ainsi souhaité que cette question soit abordée dans toutes les activités opérationnelles des Nations Unies.
M. PIRAGIBE TARRAGÔ (Brésil) a déclaré au nom des pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR), que ce groupe d’États se félicite de la différenciation faite dans les rapports du Secrétaire général entre les contributions financières versées au titre de l’aide humanitaire et celles versées en faveur de l’aide au développement. Le MERCOSUR rappelle que les financements versés aux activités opérationnelles doivent avoir un caractère neutre, multilatéral et non lié. On constate malheureusement que l’usage des financements versés aux activités de développement est de plus en plus conditionné par des critères politiques. Le financement des projets se fait de manière sélective et certains fonds sont versés seulement en faveur de certains pays, ce qui viole le caractère neutre et universel de l’aide humanitaire et des activités opérationnelles de développement, a regretté le représentant brésilien. D’autre part, a-t-il relevé, la concentration des contributions et des fonds entre les mains du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Programme alimentaire mondial (PAM) laisse à l’écart d’autres fonds et programmes dont l’action est pourtant tout aussi importante et nécessaire. Ce genre de discriminations ne devrait pas exister, a dit le représentant, en notant que les fonds versés au PNUD et au PAM restaient de toute façon insuffisants face aux besoins. Les niveaux actuels des financements versés à ces organes ne leur permettront pas de répondre à la demande des pays qui ont besoin d’un soutien substantiel et prévisible pour pouvoir réaliser les OMD, a dit le représentant. D’autre part, le MERCOSUR s’étonne de la baisse drastique des ressources de base versées au PNUD. Elles sont passées de 33% de son budget en 2000 à 23% en 2004. Au PAM, si elles étaient de 97,5% du budget de cet organisme en 2000, elles n’en représentent plus que 73,5% du montant en 2004.
M. DENIS PIMINOV (Fédération de Russie) s’est montré favorable à l’établissement d’un système standardisé de présentation des rapports en matière d’aide humanitaire. Un tel système facilitera l’analyse, a-t-il estimé. Il a également insisté sur la nécessité d’élargir la contribution des donateurs et ce, afin d’assurer la prévisibilité et la stabilité des activités. La base des ressources devrait être volontaire et non assortie de conditions, a-t-il estimé, signalant au passage que son pays a multiplié sa part volontaire par deux cette année. Se référant au travail de l’UNIFEM, il s’est montré satisfait de la contribution du Fonds à l’intégration de mesures d’égalité entre les sexes dans de nombreux pays, ajoutant qu’il constitue un acteur indépendant important des Nations Unies. Enfin, s’agissant des réformes, il a estimé qu’il faut renforcer la performance et l’efficacité des Nations Unies afin de leur permettre de mieux aider les pays en développement. Il a également souhaité que soit maintenue une certaine souplesse dans les activités opérationnelles des programmes et des fonds, et notamment pour permettre une meilleure prise en compte des particularités de chaque pays.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) s’est félicitée de ce que le contenu du rapport du Secrétaire général concernant les données statistiques des activités de développement réponde aux termes de la pétition faite par un groupe de pays lors de la session de haut niveau de l’ECOSOC, en 2005. Cette pétition demandait au Secrétariat de désagréger les données statistiques du financement des activités opérationnelles de développement. Nous avons désormais une idée plus claire du pourcentage des financements qui vont à l’aide humanitaire et de celui des ressources fournies en vue de soutenir la promotion du développement à long terme, s’est-elle réjouie. En mettant plus d’accent sur les mesures qui encouragent les actions de développement à long terme, les pays en développement pourront mieux réduire leurs vulnérabilités aux distorsions qui existent dans le système international et mieux réagir aux déséquilibres extérieurs et aux asymétries, a estimé Mme Blum.
M. NOR-EDDINE BENFREHA (Algérie) a souligné que les activités opérationnelles revêtent une importance particulière pour les pays en développement, notamment du fait qu’elles assistent leurs efforts de développement et renforcent leurs capacités. Il s’agit d’un vecteur incontournable du développement tant au niveau national qu’international, a-t-il précisé. Il a estimé que dans le cadre des réformes, il faudrait veiller à les rendre plus compétitives et optimales. Abordant la question du financement, il a souligné qu’il devrait être neutre, volontaire et prévisible. Il a enfin rappelé que le système des Nations Unies a un rôle à jouer pour aider les pays en développement à renforcer leurs capacités nationales et réaliser les OMD. Il a, à cet égard, préconisé que les soutiens au développement soient cohérents et coordonnés avec les stratégies nationales de développement qui sont conformes aux besoins et intérêts réels des pays.
M. LLANIO GONZÁLES (Cuba) a déclaré que la mondialisation est responsable de la situation difficile dans laquelle est enfermée la majorité des pays en développement depuis deux décennies. Quarante pourcent de l’humanité vit avec moins de deux dollars par jour. Onze millions d’enfants meurent chaque année de maladies curables. Huit cent cinquante-deux millions de personnes souffrent aujourd’hui de la faim, tandis que près d’un milliard d’adultes sont analphabètes, a relevé le représentant. Cette paupérisation galopante est due à la libéralisation forcée de l’économie qu’on impose aux pays, a-t-il estimé. Face à cette triste situation, les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU sont devenues indispensables à la survie de millions d’êtres humains à travers le monde. Il faut les préserver et les renforcer au lieu de chercher à en démanteler les mécanismes. Cuba s’oppose donc à toutes les propositions visant une fusion entre fonds et programmes de l’ONU. Chacune de ces institutions à un rôle important à jouer et elles doivent garder les mandats qui leur avaient été individuellement accordées. La rationalisation de la gestion ne devrait pas servir de prétexte à des politiques inavouables. Á cet égard, a poursuivi le représentant, Cuba s’étonne des dérives que l’on observe au PNUD. Ce Programme se lance, en effet, de plus en plus dans des activités qui n’ont à rien à voir avec son mandat originel, qui est celui de soutenir les efforts de développement. Le PNUD choisit désormais de se lancer dans des activités qui ont un caractère plus ou moins politique, a accusé le représentant cubain, en souhaitant que l’on mette fin à cette confusion.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a souligné la nécessité d’harmoniser les activités des Nations Unies et notamment de simplifier les règles et les procédures. Une meilleure cohérence pourrait réduire les chevauchements et les coûts de transaction, a-t-il précisé. De plus, il a estimé que des mesures de suivi et d’évaluation des activités des Nations Unies contribueraient à augmenter leur efficacité, surtout si ces évaluations sont menées par les pays hôtes. S’intéressant plus spécifiquement au rôle du résident coordonnateur, il a estimé que ce dernier doit rendre des comptes autant au gouvernement national qu’au mécanisme international, ajoutant que, d’une manière générale, les activités des Nations Unies devraient être menées en accord avec les stratégies de développement nationales. La crédibilité et l’efficacité du système de développement des Nations Unies dépendent de ressources stables et prévisibles, a-t-il, d’autre part, fait observer, rappelant que les ressources de base sont la pierre angulaire de toutes les activités opérationnelles. Il faudrait un meilleur équilibre entre ressources de base et les autres ressources, de même qu’une meilleure surveillance des dépenses, a-t-il poursuivi. Pour conclure, il a estimé que l’assistance multilatérale ne devrait pas être assortie de conditions politiques et a souhaité que chaque pays soit en mesure de formuler ses propres politiques.
M. SHATRUGHAN SINHA (Inde) a regretté la baisse continuelle des ressources de base versées en faveur des activités opérationnelles. Sans ce type de ressources, des fonds comme l’UNICEF ne peuvent remplir leur mandat et contribuer efficacement à la réalisation des OMD. Seule une bonne dotation en ressources de base peut permettre aux fonds et programmes de répondre aux crises qui frappent de plus en plus les pays en développement, a estimé le représentant. L’Inde pense que l’évaluation des activités opérationnelles de développement de l’ONU devrait être menée sous l’angle de la contribution qu’elles font aux efforts généraux de développement des pays dans lesquels interviennent les fonds et programmes onusiens. Ces activités opérationnelles devraient respecter les priorités et les plans de développement de chaque pays. Elles devraient être souples et adaptables aux réalités et aux besoins des pays et devraient être menées à la demande de ces pays. La valeur des activités opérationnelles de l’ONU doit être jugée sur leur neutralité. Les fonds et programmes doivent veiller à se comporter comme des partenaires justes et travailler dans la confiance et la transparence, a estimé M. Sinha en mettant en garde contre une politisation des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU.
M. ADE PETRANTO (Indonésie) s’est réjoui de ce que des améliorations soient aujourd’hui recherchées dans tous les domaines des activités opérationnelles. Il a salué le concept « une équipe, un responsable, un programme », qui, à son sens, exerce une grande influence sur les politiques et les décisions prises au niveau national. De plus, il s’est félicité que des efforts en matière de renforcement des capacités soient déployés pour assurer la pérennité de ces programmes. Combinées, ces mesures donnent une impulsion aux pays récipiendaires pour qu’ils réalisent les OMD, a-t-il précisé. D’autre part, il a estimé qu’une harmonisation et une simplification des règles et procédures des activités opérationnelles du système des Nations Unies s’avèrent nécessaires, notamment dans le but de favoriser une gestion partagée des ressources et des prises de décisions cohérentes. En outre, des ressources suffisantes et prévisibles sont essentielles, a-t-il précisé. Il a, à cet égard, regretté que les ressources de base n’augmentent pas alors qu’elles constituent le socle des activités opérationnelles. Pour conclure, il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud dans le cadre des activités opérationnelles, entre autres, parce qu’elle permet de renforcer les capacités de chaque pays. Toutefois, pour être bénéfique, elle doit être intégrée aux activités opérationnelles des Nations Unies, a-t-il estimé.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que les ressources de base, versées en faveur des activités opérationnelles de développement, devraient être prévisibles et substantielles. Depuis l’adoption d’une feuille de route du financement du développement à Monterrey, les financements versés aux activités opérationnelles de l’ONU ont légèrement augmenté, mais cette augmentation a surtout concerné les ressources qui ne relèvent pas des budgets de base des fonds et programmes de l’ONU. Certains programmes sont de ce fait devenus extrêmement dépendants de financements dits « volontaires », qui mettent à mal les principes de neutralité, d’universalité et de multilatéralisme qui doivent régir les activités de soutien au développement ou d’aide humanitaire de l’ONU. Les pays développés devraient respecter la barre de 0,7% de leur PNB qu’ils doivent verser à l’APD dans leurs contributions financières aux activités opérationnelles de développement de l’ONU, a estimé le représentant en stipulant que de 0,15% à 0,20% de ce montant devraient aller aux activités menées en faveur des PMA. La Chine estime, d’autre part, que des évaluations devraient être régulièrement conduites sur la manière dont sont conduites et financées les activités opérationnelles de développement de l’ONU. L’amélioration de ces activités devrait se faire en vue de leur permettre de mieux soutenir la réalisation des OMD. Ceci est urgent. La Chine soutient, par ailleurs, le renforcement des liens Sud-Sud et une coopération entre pays en développement. À son niveau, elle a créé des mécanismes de coopération, comme le Forum Chine-Afrique et le Forum de coopération sino-arabe. En mai 2005, la Chine a créé un centre international d’études sur la réduction de la pauvreté à Beijing, a encore indiqué le représentant.
M. THOMAS GASS (Suisse) a salué le travail effectué par les agences du Comité exécutif des Nations Unies en matière d’harmonisation des systèmes d’évaluation et de standards unifiés de comptabilité. Il a toutefois fait observer que ces efforts sont entachés de nombreuses lenteurs administratives et que leur mise en application reste inégale. La gestion du changement mérite une attention redoublée de la part des responsables de chaque fonds et programme, a-t-il souligné. D’autre part, il s’est dit satisfait que les États Membres
appliquent avec clarté et discernement le principe de répartition des tâches entre l’Assemblée générale, chargée de fournir les orientations politiques générales, et le Conseil économique et social, responsable de la coordination et du suivi des activités opérationnelles. Pour conclure, il s’est réjoui de prendre connaissance du rapport du Panel de Haut Niveau sur la cohérence du système des Nations Unies dans les domaines du développement, de l’assistance humanitaire et de l’environnement et a espéré qu’il offrira de nouvelles opportunités et des idées novatrices pour continuer à améliorer l’efficacité et l’impact du système opérationnel des Nations Unies.
M. TIRTHA RAJ WAGLE (Népal) a déclaré que les ressources, ainsi que l’expertise humaine et technique des fonds et programmes de l’ONU et des autres institutions internationales de soutien au développement sont indispensables aux pays en développement, si on veut leur donner une chance de parvenir aux OMD. Sans des activités opérationnelles de développement bien financées et bien conduites, les mises en œuvre des programmes d’action de Bruxelles, de la Barbade et d’Almaty n’ont aucune chance d’aboutir, a estimé M. Wagle. Les PMA ont besoin d’un meilleur soutien de la communauté internationale, qui ne peut se manifester qu’à travers l’action sur le terrain des fonds et programmes du système des Nations Unies. C’est pourquoi il est crucial que les financements de base versés à ces fonds et programmes soient revus à la hausse et qu’ils soient accompagnés d’un meilleur soutien technique, a dit le représentant du Népal. Les PMA, a-t-il poursuivi, ont plus que jamais besoin de soutien dans leurs secteurs agricole, sanitaire et éducatif. Des investissements leur sont également nécessaires pour le développement des infrastructures rurales. Sans ce genre d’interventions, les PMA ne pourront réaliser les OMD, a dit M. Wagle, en soulignant que les fonds et programmes de l’ONU ont l’expérience et la souplesse nécessaires pour être les meilleurs agents d’intervention de la communauté internationale. Mais sans ressources adéquates, rien ne sera possible, a dit le représentant, en appelant les pays riches à donner aux activités de développement de l’ONU les ressources dont elles ont besoin.
M. ANDRIY NIKITOV (Ukraine), s’exprimant au nom du GUAM, s’est réjoui que de nombreux progrès aient été effectués depuis le Sommet du Millénaire. Il s’est notamment félicité de ce que le rôle central de l’État dans la définition des modalités de coopération avec les Nations Unies ait été reconfirmé et que les OMD aient été intégrés aux activités opérationnelles. Il s’est aussi félicité de ce que le rôle des Coordonnateurs- résidents ait été renforcé. Il est nécessaire, a-t-il insisté, de continuer de renforcer la gestion et la coordination des activités opérationnelles des Nations Unies et ce, afin d’accroître leur contribution à la réalisation des OMD. L’impact des activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement pourrait être renforcé par le biais d’une augmentation des ressources, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il est essentiel de conserver les contributions volontaires comme ressources de base des activités opérationnelles des Nations Unies. Pour conclure, il a insisté sur l’importance de renforcer le lien entre mobilisation des ressources et performance. Il a, à ce titre, estimé que les cadres de financement pluriannuels s’avèrent extrêmement utiles.
M. FILIPE CHIDUMO (Mozambique) a déclaré que la crédibilité des activités opérationnelles de l’ONU dépend de leur caractère universel, volontaire, neutre et multilatéral. Cette crédibilité dépend aussi d’un financement prévisible, stable et adéquat. Bien que le Secrétaire général indique qu’il y a eu une augmentation dans les financements versés aux programmes de soutien au développement, les ressources allouées restent largement insuffisantes, a dit M. Chidumo, en notant que la plupart des pays ne parviendraient pas à réaliser les OMD. Des changements fondamentaux s’imposent donc afin que les activités de développement puissent bénéficier des engagements pris et des opportunités créés à l’issue du Sommet mondial de 2005. Les dirigeants de la planète avaient alors promis de renforcer l’efficacité et la crédibilité du système de l’ONU dans tous ses aspects. Nous espérons donc que le Panel de Haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système dans les domaines du développement, de l’aide humanitaire et de la sauvegarde de l’environnement, que copréside le Premier Ministre du Mozambique, aura des recommandations à transmettre sur l’amélioration de l’approche que le système de l’ONU a envers la question du développement, a dit M. Chidumo.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel