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AG/EF/3163

DANS LE CONTEXTE DE LA VOLATILITÉ CROISSANTE DU PRIX DU PÉTROLE, LA COMMISSION CONCLUT À LA NÉCESSITÉ DE FAVORISER LES ÉNERGIES PROPRES POUR ASSURER LA SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE

1/11/2006
Assemblée généraleAG/EF/3163
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

Table Ronde – matin                                        


DANS LE CONTEXTE DE LA VOLATILITÉ CROISSANTE DU PRIX DU PÉTROLE, LA COMMISSION CONCLUT À LA NÉCESSITÉ DE FAVORISER LES ÉNERGIES PROPRES POUR ASSURER LA SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE


L’accès à l’énergie revêt un caractère toujours plus fondamental.  La hausse du prix du pétrole, la rareté des ressources énergétiques, les facteurs géopolitiques comme la menace du terrorisme et l’instabilité de certains pays exportateurs de pétrole sont autant de facteurs qui ont contribué à la nécessité d’aborder cette question.  C’est sur ce constat que s’est ouverte, ce matin à la Deuxième Commission (Commission économique et financière), une table ronde sur le thème « la sécurité énergétique et ses conséquences pour l’avenir ».  Dans un contexte de demande énergétique destinée à croître considérablement dans les prochaines années, notamment sous l’impulsion de la Chine, la question du développement d’énergies renouvelables et propres a été au centre de ce débat.


Le contexte actuel soulève de nouvelles questions et notamment celle de la viabilité de l’offre.  Allons-nous manquer de pétrole?  Quel développement économique envisager avec des ressources énergétiques limitées ou des coupures d’électricité intempestives? a provoqué Daniel Yergin, Président et Cofondateur du Cambridge Energy Research Associates (CERA), pour lancer la réflexion.  C’est le succès des modes de développement actuels qui ont conduit à de si fortes hausses du prix du pétrole.  Rien n’est à imputer aux chocs pétroliers mais plutôt, outre les modes de développement, aux facteurs géopolitiques, à l’insécurité, aux tensions politiques et à la primauté de la dynamique du marché.


Chaque région, a poursuivi Daniel Yergin, doit affronter ses propres défis.  L’Europe doit gérer sa dépendance vis-à-vis de la Fédération de Russie, dans le domaine du gaz et des hydrocarbures.  Pour les États-Unis, le défi le plus important réside dans leur capacité de résistance aux chocs alors qu’en ce qui concerne l’Arabie saoudite, le problème vient des fluctuations de la demande extérieure.  De 5 millions, le nombre d’automobiles en Chine, va passer à 150 millions d’ici 25 ans, faisant augmenter, en conséquence, la demande d’essence. 


La question du développement de l’Asie et plus particulièrement de la Chine a également été à l’esprit de Kui-nang Mak, Chef du Service de l’énergie et des transports de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales.  Aujourd’hui, le centre de consommation n’est plus en Europe et aux États-Unis, mais en Asie, a-t-il fait observer, alors que le centre de production a également changé et ne se concentre plus sur le Moyen-Orient.


Cette nouvelle dynamique mondiale a mené à la question de la recherche des sources énergétiques alternatives.  On a tendance à sous-estimer la technologie en la matière, a affirmé Daniel Yergin, avant que Masanori Kobayashi, Chercheur principal en matière de politiques à l’Institut des stratégies environnementales mondiales (Japon), ne souligne l’urgence de jouer la carte de l’énergie propre, compte tenu des conséquences du changement climatique et des émissions des gaz à effet de serre.  Les trois objectifs de la sécurité énergétique, du développement durable et de l’atténuation des effets du changement climatique doivent être réalisés conjointement, a-t-il insisté. 


Se doter de mécanismes de développement propre est un outil politique fondamental.  Or, certains facteurs entravent la mise en place de politiques en ce sens.  Parmi ceux-ci, l’expert japonais a cité le fait que de nombreux pays n’accordent pas aux changements climatiques et à la pollution toute l’importance qu’ils revêtent.  En conséquence, les cadres institutionnelles sont limitées, au niveau national, et les retards technologiques s’accumulent, a expliqué Masanori Kobayashi, en insistant sur l’importance d’assurer la pérennité des programmes pertinents bien au-delà du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Il faut promouvoir un dialogue politique sur le nucléaire pour en évaluer les risques comme le potentiel.


La question n’est plus celle de la sécurité énergétique mais bien de l’insécurité énergétique, a diagnostiqué Kui-nang Mak.  La question de l’insécurité énergétique est fondamentale pour les pays les moins avancés (PAM) et notamment ceux de l’Afrique subsaharienne.  Il faut améliorer la situation des 2,4 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à l’énergie pour leurs besoins essentiels et il est significatif que l’essentiel des ressources énergétiques se trouvent dans les pays en développement alors que la grande partie de la demande vient des pays développés.  Les progrès tardent à venir dans l’élimination des disparités entre pays en développement et pays développés.  Les bénéfices des ressources énergétiques doivent être mieux répartis, grâce à un marché véritablement libre et ouvert.  Il faut aussi accélérer les changements dans les modes de vie.  Les ressources étant mondiales; le partage de leurs bénéfices doit l’être tout autant, a martelé le représentant du Département des affaires économiques et sociales.


Débat interactif


En effet, 35% du budget national de la République dominicaine sont consacrés à l’importation d’une énergie qui ne satisfait que 50% des besoins de la population, a expliqué le représentant de ce pays qui a demandé vers quoi les gouvernements doivent se tourner pour trouver les ressources nécessaires aux investissements dans les énergies renouvelables.  La « malédiction pétrolière », comme l’a qualifiée le représentant de la Malaisie, a été décriée à plusieurs reprises notamment par les représentants de l’Éthiopie et de l’Afghanistan qui ont souligné le lien entre accès à l’énergie et réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le prix du pétrole, quel qu’il soit, n’est pas maîtrisé par les pays producteurs et exportateurs mais dépend de nombreux facteurs, a tenté de se dédouaner le représentant de la République islamique d’Iran, en s’offusquant de ce que la question de la baisse des prix pétroliers n’ait pas, par le passé, suscité un grand enthousiasme au sein des Nations Unies. 


La question des énergies est revenue sur la table au cours du débat interactif. Ce n’est pas une question de prix mais de moyens, a affirmé Kui-nang Mak.  Il faut voir si le niveau de développement économique des pays permet une orientation vers ce type d’énergie.  Une réflexion doit être engagée sur les moyens d’intégrer des considérations environnementales dans les questions énergétiques, a renchéri Daniel Yergin, avant que Masanori Kobayashi n’appelle l’Asie à la promotion d’un changement de paradigme en matière de protection de l’environnement.  Le représentant du Soudan s’est tout de même demandé si les régimes de sanctions ne viennent pas entraver les efforts de la communauté internationale pour aboutir à la sécurité énergétique.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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