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AG/EF/3160

LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION S’INQUIÈTENT DE LA PAUPÉRISATION DES VILLES DANS UN CONTEXTE D’URBANISATION GALOPANTE

26/10/2006
Assemblée généraleAG/EF/3160
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

21e et 22e séances – matin et après-midi


LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION S’INQUIÈTENT DE LA PAUPÉRISATION DES VILLES DANS UN CONTEXTE D’URBANISATION GALOPANTE


Le XXIème siècle sera urbain et le bien-être de la population mondiale dépendra de la manière dont on fera face aux défis de la pollution et de la pauvreté urbaine.  Ce constat du représentant indien illustre le ton du débat qui a été mené aujourd’hui à la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sur l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et le renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).  Invitée en début de séance, la Directrice exécutive du Programme a dressé un bilan alarmant caractérisé par la multiplication des taudis dans les zones urbaines. 


D’ici à 2007, la moitié de la population mondiale vivra dans des villes, ont alerté les délégations.  Celle du Nigeria a reconnu qu’il s’agit là d’un défi pour les pays en développement, l’urbanisation y ayant souvent pour corollaire des conditions de vie déplorables, la pauvreté et les maladies.  Sur le seul continent africain, 70% des habitants des villes vivent dans des bidonvilles, privés d’eau, d’électricité et d’accès aux services sociaux de base, a renchéri le représentant kényen, alors que son homologue bangladais s’est inquiété des études qui estiment que 25 millions d’habitants supplémentaires vivront dans les taudis des villes du Sud d’ici à 2020.


Plusieurs délégations se sont attardées sur leurs conditions locales.  Ainsi, le représentant du Pakistan a indiqué qu’avec 33% des habitants vivant dans les villes et une croissance démographique de plus de 4% par an, le nombre de logements nécessaire est de 5,5 millions.  Nous ne pouvons plus ignorer la situation critique des taudis, a asséné la Directrice d’ONU-Habitat aux États Membres, en les encourageant à développer des politiques en faveur des pauvres et à prévoir les budgets requis.  L’aide internationale, les programmes des Nations Unies et les politiques nationales sont les conditions nécessaires à l’amélioration des infrastructures urbaines et, partant, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


La Deuxième Commission a également conclu le débat entamé hier sur le développement durable, lequel a permis aux délégations de réaffirmer la place de pilier qu’occupe la protection de l’environnement dans le développement durable, aux côtés de la croissance économique et du développement humain.  La question des ressources énergétiques est revenue au cœur du débat.  Le représentant du Venezuela a, par exemple, fait valoir que par le biais du programme « Petro Caraïbes », son pays démontre sa solidarité avec les autres pays en développement, prouvant par là que les principes d’entraide peuvent résoudre les injustices. 


L’importance de promouvoir les énergies renouvelables et d’encourager une utilisation efficiente de l’énergie a également été mise en exergue.  Une approche durable de la gestion du lien entre énergie et développement aurait des bénéfices sociaux et environnementaux et faciliterait la réalisation des OMD, a résumé le représentant des Philippines, après que la délégation a soulignéqu’il ne suffit pas d’appeler à une plus grande promotion de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables ou d’énergies plus propres à l’échelle mondiale.  Il faut aussi, a-t-elle estimé, se poser la question des conditions et des cadres propices aux investissements indispensables à un avenir énergétique durable.


Parmi les 36 délégations qui ont participé aux débats, les représentants de l’Indonésie et de Singapour ont exercé leur droit de réponse.


La Commission a, par ailleurs, été saisie, de deux projets de résolution.  Le premier*, présenté par l’Égypte, concerne la souveraineté permanente du peuple palestinien et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles.  Le second **, proposé par le Groupe des 77 et la Chine, porte sur les migrations internationales et le développement.


La Deuxième Commission tiendra sa prochaine réunion, lundi 30 octobre à 10 heures, pour discuter de la lutte contre la désertification.


* A/C.2/61/L.13

** A/C.2/61/L.12


APPLICATION DES DÉCISIONS PRISES PAR LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (ONU-HABITAT)


Présentant les rapports pertinents du Secrétaire général (A/61/262) et (A/61/363), Mme ANNA KAJUMULO TIBAIJUKA, Directrice exécutive d’ONU-Habitat, a insisté sur le degré de privation associé à la pauvreté urbaine.  Le rapport 2006 sur l’état des villes du monde, a-t-elle rappelé, montre que les conditions de vie, et notamment l’accès à l’eau, à l’éducation et aux soins médicaux, sont souvent pires en ville qu’à la campagne.  Plus d’un milliard de personnes souffrent de malnutrition et la prévalence du VIH/sida parmi les personnes vivant dans les taudis est plus élevée qu’ailleurs.  Il n’est, par conséquent, pas surprenant de voir que l’espérance de vie des pauvres urbains est parmi les plus basses, malgré le fait qu’ils vivent au milieu des marchés, hôpitaux et systèmes d’approvisionnement en eau.  La Directrice exécutive s’est ainsi dite très inquiète de l’urbanisation accrue et de l’urbanisation de la pauvreté, soulignant notamment que dans de nombreuses villes, le taux de croissance des taudis est égal au taux de croissance de la ville.  Nous ne pouvons plus ignorer la situation critique des taudis, a-t-elle insisté.  Si nous le faisons, nous prenons le risque qu’une partie substantielle des pauvres n’atteigne jamais les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et nous prenons le risque de générer une exclusion sociale massive avec toutes ses conséquences pour la paix et la sécurité, a-t-elle martelé.  


Elle s’est, cependant, dite optimiste face à certaines avancées et notamment de la tenue de la troisième session du Forum urbain mondial au Canada.  Ce Forum a mis en évidence la nécessité de faire figurer la pauvreté urbaine à l’agenda du développement et de l’environnement.  Il a rappelé l’importance de la gouvernance urbaine et renforcé le rôle des autorités locales dans la satisfaction des besoins de base en matière d’habitat, s’est-elle réjouie.  Enfin, elle s’est dite satisfaite de la décision du Secrétaire général de réviser les réglementations financières gouvernant Habitat et la Fondation des établissements humains.  Cette mesure va renforcer le rôle d’ONU-Habitat et sa capacité à remplir le rôle de catalyseur pour la réalisation des OMD.


Rappelant qu’enrayer le développement des taudis requiert un investissement d’environ 20 milliards de dollars par an -jusqu’en 2020- et que l’assistance internationale dans ce domaine est actuellement de 5 milliards de dollars par an, la Directrice exécutive a souligné l’importance de mobiliser des capitaux nationaux pour le développement urbain et la construction de logements en faveur des pauvres.  Elle a ainsi expliqué qu’ONU-Habitat encourage les États Membres à adopter des politiques en faveur des pauvres.  Elle a également indiqué qu’elle travaille étroitement avec des institutions financières pour améliorer les infrastructures et les services urbains de base.  Pour conclure, elle s’est dite convaincue que nous sommes sur le point de réunir les conditions nécessaires pour faire progresser les infrastructures urbaines, soulignant notamment que la révision des régulations d’Habitat permettra au système des Nations Unies de progresser dans ses politiques de renforcement des capacités et d’ouvrir la voie aux capitaux privés.  Enfin, ces nouvelles régulations permettront aux pauvres urbains de transformer leurs masures en maisons et de rompre le cercle vicieux de la pauvreté, a-t-elle conclu.


Échange interactif


Le représentant du Brésil a voulu avoir plus de précisions sur les synergies possibles entre le travail d’ONU-Habitat et les décisions qui pourraient être prises au niveau national.  Il aussi souhaité en savoir plus sur les mesures concrètes qui pourraient être mises en place.  Parmi ses suggestions, la Directrice exécutive a proposé que les banques créent des programmes de prêts spéciaux pour les pauvres, avant que le représentant du Venezuela n’annonce l’intention de son pays de se rapprocher d’ONU-Habitat.


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


M. BENEDICT LUKWIYA (Ouganda) a déclaré que malgré l’optimisme qu’affiche dans ses rapports le Secrétaire général sur la question du développement durable, les pays en développement d’Afrique s’inquiètent de la situation qui règne sur le terrain.  Les conditions climatiques et écologiques se détériorent.  Lors de la Conférence internationale sur l’eau, qui a eu lieu à Stockholm en Suède, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a montré des images satellites prises au dessus de l’Afrique et parmi elles, celles qui montraient le lac Victoria inquiètent les pays qui en sont riverains.  Considéré comme la plus grande réserve d’eau douce du continent africain, le lac Victoria est en train de perdre une partie de ses eaux du fait de la sécheresse et du réchauffement de la planète.  Les photos exhibées à Stockholm montrent que le niveau des eaux du lac a baissé d’un mètre par rapport à ce qu’il était en 1990.  Plus de 30 millions de personnes vivent, en Ouganda, Tanzanie et au Kenya, sur les rives du lac.  Selon le PNUE, 150 000 hectares de terres arables situés autour du lac sont affectés par la baisse de ses eaux, a dit M. Lukwiya.  La sécheresse qui affecte cette étendue d’eau a aussi eu un impact sur la capacité des pays qui l’entourent à produire de l’hydroélectricité; les affluents du lac charriant moins d’eau, a indiqué le représentant.  Or l’Ouganda dépend pour 90% de ses besoins, de cette hydroélectricité, a-t-il relevé, en notant que la production industrielle et les activités économiques de son pays ont connu une baisse notable, du fait de l’insuffisance de l’approvisionnement en électricité.  L’Ouganda n’a pas pu trouver de sources alternatives d’énergie, s’est plaint M. Lukwiya.  Le scénario que nous venons de décrire, a-t-il conclu, montre clairement que la question de l’environnement est inséparable de celle, plus large, du développement.  Le changement climatique devrait être pris au sérieux, a-t-il encore dit, en estimant que ses conséquences sur des centaines de millions de vies, étaient pires que celles du terrorisme qui accapare toute l’attention de la communauté internationale. 


M. JUAN CARLOS GONZÀLEZ (Venezuela) a dit que son pays s’est lancé dans un développement endogène qui profite d’abord à ses populations.  Le Venezuela rejette le modèle ultralibéral et transnational imposé au reste du monde par une poignée de pays riches, a dit le représentant.  Conscient de l’importance de l’énergie, le Venezuela coopère avec d’autres nations en développement et démontre que les principes de solidarité et d’entraide peuvent résoudre les injustices imposées aux peuples par la fausse logique du marché.  Le Programme « Petro Caraïbe », qui lie le Venezuela aux pays des Caraïbes, illustre la volonté de justice sociale et de solidarité entre les États, prônée par le Gouvernement bolivarien du Venezuela, a souligné le représentant.  Sur le plan national, a-t-il poursuivi, le Venezuela s’attelle à reconstituer ses forêts, dont une partie avait été surexploitée par les permis accordés par les gouvernements précédents.  Quelques 20 000 hectares de forêts ont été ainsi reboisés sur le territoire national.  Dans le même temps, les autorités vénézuéliennes ont lancé des programmes de formation de la population pour un usage plus efficace et plus durable de l’énergie, a dit le représentant, avant de s’opposer, une nouvelle fois, aux tentatives de certains pays puissants de faire prévaloir un mercantilisme transnational et néocolonialiste dans l’appréhensiondes biens publics mondiaux que sont la terre, les forêts, l’air et l’eau.


Mme VERÓNICA GÓMEZ (Équateur) a attiré l’attention sur l’augmentation des catastrophes naturelles et, partant, celle de la vulnérabilité des pays qui en sont victimes.  Dans ce contexte, la réduction des catastrophes naturelles doit être considérée comme un pilier du développement durable et comme un thème que les Nations Unies doivent aborder d’urgence, a-t-elle estimé.  Elle a fait observer qu’un partenariat mondial entre système des Nations Unies, organisations financières internationales et société civile offre les meilleures chances de promouvoir la coopération internationale et de mettre en œuvre les principes du Cadre de Hyogo.  Elle a, en outre, préconisé que l’accent soit mis sur le renforcement des capacités nationales.  Elle a enfin expliqué que son pays s’est impliqué dans le travail du Centre international de recherche sur le phénomène d’El Niño (CIFEN), dont le siège est en Équateur.  Ce sont les populations qui sont les plus grandes victimes du phénomène d’El Niño ou de la Niña et ce sont elles qui seront protégées par les activités que mène le Centre dans les domaines de l’alerte rapide, de la gestion des risques et du renforcement de la capacité de réponse, a-t-elle précisé, ajoutant qu’il est nécessaire que la communauté internationale promeuve ces efforts et soutienne financièrement le Centre.


Mme JANINE FELSON (Belize), qui s’exprimait au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a exhorté la communauté internationale à déclarer la mer des Caraïbes « Zone spéciale de promotion du développement durable », au cours de cette session de l’Assemblée générale.  Le changement climatique pose une menace immédiate aux petits États insulaires de la CARICOM et aux pays qui ont un relief affleurant le niveau des océans.  La CARICOM demande aux États Membres de l’ONU de faire preuve de volonté politique, d’adopter et de mettre en œuvre les mesures qui permettraient de faire face avec succès au changement climatique.  Nous soulignons que l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS) et le Groupe des 77 et de la Chine ont déclaré qu’il était nécessaire que des actions soient rapidement lancées par la communauté internationale sur cette question cruciale, a dit Mme Felson.  Au niveau régional, a-t-elle indiqué, la CARICOM a créé un Programme en faveur de la promotion des énergies renouvelables,  en vue de promouvoir l’usage des énergies renouvelables et non polluantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Les États de la CARICOM appellent la communauté internationale à leur apporter un soutien technique et financier à cet égard, a-t-elle dit.  Pour ces États, la Commission du développement durable devrait, dans le cadre de son débat politique, donner un écho à la question de la promotion des sources d’énergie renouvelables.  Concernant la lutte contre les catastrophes naturelles, a-t-elle conclu, la CARICOM adhère au Cadre d’action de Hyogo et exhorte les États à contribuer au renforcement de la Stratégie internationale de réduction des effets des catastrophes.  Mme Felson a réclamé un meilleur soutien des institutions de Bretton Woods. 


M. SOMDUTH SOBORUN (Maurice), s’exprimant au nom de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), a estimé que les trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement devraient être considérés comme des piliers interdépendants et intimement liés à la réalisation des OMD.  À cet égard, améliorer l’accès des pauvres à l’énergie est crucial pour la réalisation des OMD.  S’intéressant plus précisément à la situation de la SADC, il a expliqué que les pays concernés ont adopté le Plan stratégique indicatif pour le développement de la région qui est une vision commune visant l’intégration régionale et la prospérité économique pour toute la région.  La SADC a fait des progrès significatifs dans l’optimisation du recours aux ressources énergétiques de la région.  En dépit de ces efforts, de nombreuses personnes n’ont toujours pas accès aux sources d’énergie.  La faiblesse des infrastructures conjuguée à la volatilité du cours du pétrole a eu un impact négatif sur les efforts de la région en la matière.  Il va sans dire que la SADC a besoin d’un appui financier et technique pour répondre aux objectifs d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.


S’agissant du suivi de la Stratégie de Maurice, le représentant a souligné sa relation symbiotique avec les OMD.  Il a expliqué que cette Stratégie offre un cadre cohérent pour assurer le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID) et a demandé aux partenaires du développement de fournir un appui approprié au renforcement des capacités de ces pays et à leurs réformes économiques.  En dépit de nombreuses contraintes, les PEID ont fait de nombreux efforts pour assurer le développement durable, mais 15 années après Rio, ils sont toujours obligés de lancer les mêmes appels aux ressources financières, à l’accès aux technologies et au renforcement de leurs capacités.


Abordant pour conclure la question du changement climatique, le représentant a estimé qu’un des facteurs clefs de la résolution de problèmes réside dans l’innovation technique et le transfert des technologies.  Il faut faire des efforts pour supprimer les obstacles à la coopération, y compris ceux qui entravent le transfert des technologies, a-t-il martelé.  Il a estimé que la Convention-cadre sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto sont des instruments importants à cet égard.  Une réponse efficace aux problèmes de changements climatiques exige une coopération active de tous les pays, qui tienne compte des responsabilités et des capacités de chacun d’entre eux, a-t-il conclu.


Axant son intervention sur la question de l’énergie, M. LESLIE GATAN (Philippines) a déclaré que son pays soutient les échanges d’information et les partenariats mondiaux qui pourraient permettre à la communauté internationale de progresser dans le respect des engagements pris sur la promotion de l’indépendance énergétique, des énergies renouvelables et de l’usage efficient de l’énergie.  Une approche durable de la gestion du lien entre énergie et développement aurait des bénéfices sociaux et environnementaux et faciliterait la réalisation des OMD, a estimé M. Gatan.  Les Philippines exhortent les autres États de la communauté internationale à accorder plus d’importance, qu’ils ne le font actuellement, à la question cruciale de la sécurité énergétique.  Seule des solutions adoptées au niveau international pourront résoudre cette question qui a des impacts directs sur les efforts de développement des pays, comme viennent de le démontrer les effets négatifs de la hausse des cours du pétrole, a dit le représentant philippin.  Abordant la question des catastrophes naturelles, il a rappelé que les Philippines, dont les îles sont situées sur la « ceinture de feu » du Pacifique, sont chaque année victimes de désastres.  Le Gouvernement philippin est donc très attaché à une bonne mise en œuvre des termes des résolutions de l’Assemblée générale relatives à la Stratégie internationale contre les catastrophes naturelles et au lien entre catastrophes naturelles et vulnérabilités, a dit M. Gatan. 


M. CHUN-KYOO PARK (République de Corée) a estimé que le développement durable devrait devenir un facteur-clef dans tous les efforts déployés vers la réalisation des OMD.  Soulignant la complexité des questions liées à l’environnement, à l’échelle mondiale, il a voulu que le PNUE prenne le leadership des activités des Nations Unies.  Le Programme devrait fournir des directives et définir les priorités.  Il doit prendre également en considération les questions de l’assistance technique et du renforcement des capacités.  Le représentant a salué le travail de la Commission du développement durable (CDD) et a espéré que sa 15ème  session servira de plateforme pour envisager des options politiques consolidées et, partant, assurer des progrès notables en matière de développement durable.


M. ULADZIMIR GERUS (Bélarus) a indiqué que son pays a fait de grands efforts pour faire aboutir en Europe centrale la Convention contre la désertification.  Le Belarus appuie, à cet égard, toutes les actions du Forum des forêts, dont le rôle est important dans la lutte contre la désertification.  En août 2005, le Bélarus a engagé son processus national d’adhésion au Protocole de Kyoto et a créé un cadre national destiné à favoriser la mise en œuvre des engagements pris en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Malgré sa bonne volonté, le Bélarus, qui est un pays en transition, ne dispose cependant pas toujours de tous les moyens dont il aurait besoin pour respecter tous les engagements qu’il a pris en ratifiant la Convention-cadre, a regretté le représentant en demandant que les mécanismes de soutien aux États évoqués dans ce texte soient rendus opérationnels.


Mme. HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a qualifié d’essentielle la question de la protection de l’environnement.  Il est temps, a-t-elle jugé, que la communauté internationale respecte ses engagements en la matière.  Elle a souligné que son pays attache la plus haute importance aux objectifs de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques et qu’il l’a intégrée dans sa stratégie de développement.  Il est regrettable, a-t-elle poursuivi, qu’alors que la communauté internationale célèbre l’Année internationale des déserts et de la désertification, cette année, l’Azerbaïdjan ait connu des incendies dévastateurs sur une grande partie de son territoire.  Ces incendies ont eu un impact sur le microclimat de ces territoires, a-t-elle expliqué, ajoutant que le processus d’érosion va se poursuivre si l’irrigation n’est pas proprement assurée.  La réhabilitation prendra au moins quatre ans, a-t-elle regretté, avant de préconiser que des mesures soient prises ainsi qu’une évaluation écologique de la région.  Il faut surveiller le suivi et les conséquences de ces incendies et replanter pour réhabiliter la biodiversité.


Mme HEIDI GRAU (Suisse) a déclaré que l’adoption de l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM), en février 2006, à Dubaï, constitue un succès important et est un exemple concret de la mise en œuvre de l’Action 21 et des résultats du Sommet mondial sur le développement durable.  La Suisse accorde beaucoup d’importance aux travaux de la Commission du développement durable (CDD), a poursuivi la représentante.  Cette dernière ne peut cependant se contenter d’appeler à une plus grande promotion de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables ou d’énergies plus propres à l’échelle mondiale.  Au-delà de ces appels, la CDD devrait parler de la création des conditions et des cadres plus propices aux investissements qui sont indispensables pour un avenir énergétique durable, a estimé Mme Grau.  En ce qui concerne la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, elle a souligné que la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo est devenue prioritaire pour un grand nombre de pays.  La Suisse soutiendra les efforts visant à faire de la plate-forme pour la prévention des catastrophes, dont la première session aura lieu du 5 au 7 juin 2007 à Genève, un forum stratégique permettant la participation active des États en vue de parvenir à des résultats quantifiables pour les communautés et les pays les plus vulnérables.


M. ALFRED CAPELLE (Îles Marshall) a fait part de ses préoccupations face aux changements climatiques, en tant que PIED, qui sont les plus vulnérables et les moins capables de s’y adapter.  Il a expliqué que son pays s’étend sur 180 km2 et qu’il est constitué d’atolls situés à environ 12 mètres du niveau de la mer.  L’océan est notre moyen de subsistance et de survie et nous sommes préoccupés par les dégradations du climat, tout comme par la montée du niveau de la mer qui menace jusqu’à l’existence même de nos îles, a-t-il prévenu.  Il a appelé la communauté internationale à prendre des actions urgentes pour enrayer ces phénomènes dévastateurs.  Sans une action mondiale, nos efforts nationaux de développement seraient vains, a-t-il encore prévenu.  Le représentant a réaffirmé son soutien à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto et a exhorté tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole le plus vite possible.  Il a appelé la communauté internationale à aider les PEID à se développer et à mettre en place des stratégies d’adaptation, avant de s’inquiéter de la prévalence des activités de pêche illégales et non réglementées au sein de leur zone économique exclusive.  Les conséquences de ces activités sont doubles, a-t-il souligné.  Elles ont, d’une part, un impact significatif sur la biodiversité sous-marine et d’autre part, elles diminuent les moyens de subsistance de nos peuples qui dépendent de la pêche.  Il faut que la communauté internationale aide les PEID à renforcer leurs capacités de surveillance et à développer leurs propres pêcheries, a-t-il encore réclamé.


Mme VALÉRIE BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a annoncé que son pays compte participer activement aux travaux de la CDD lorsqu’il y siégera de 2008 à 2010.  Monaco y partagera son expérience environnementale, notamment dans la zone de la Méditerranée.  La Fondation créée par le Prince Albert II de Monaco, en juin dernier, démontre l’importance que la Principauté de Monaco accorde aux questions environnementales, notamment à la protection de l’environnement et à la promotion du développement durable.  D’autre part, en avril dernier, le Prince Albert II s’est rendu personnellement au pôle Nord, en traîneau à chiens, depuis la base russe de Barnéo, pour rendre hommage à son trisaïeul, le Prince Albert 1er, pionnier de l’océanographie moderne.  Le Prince a ainsi attiré l’attention sur les conséquences du réchauffement de la planète, qui affecte les calottes glaciaires.  Sous son impulsion, la Principauté de Monaco est devenue partie au Protocole de Kyoto en février 2006, a indiqué la représentante.  Le Gouvernement s’est, à cet égard, réjoui de l’adoption, en décembre dernier, lors de la réunion des États parties à Montréal, du manuel de règlements du Protocole de Kyoto et des lignes directrices régissant les mécanismes de flexibilité de ce traité, a dit la représentante.


Mme RAGHAD HASSAN (Iraq) a jugé important d’assurer un bon équilibre entre les objectifs de développement durable et les mesures qui s’imposent.  Sans transition, elle a préconisé que soient renforcés le rôle et l’efficacité du Conseil économique et social (ECOSOC) et que la communauté internationale adoptent des mesures pour mieux intégrer les économies en développement dans l’économie mondiale et supprimer les entraves à la circulation des biens économiques.  La représentante s’est félicitée de l’adoption des mesures visant à faciliter la bonne gouvernance et à réglementer les institutions financières internationales.  Elle a insisté sur le rôle important que joue le multilatéralisme, soulignant qu’il permet de promouvoir le développement durable des pays en développement, par l’octroi de l’aide internationale et les mesures d’allègement de la dette.  La représentante a demandé aux partenaires du développement d’établir des projets économiques et d’observer eux-mêmes leur mise en œuvre sur le terrain.  Il ne faut pas faire de dons sans suivi au risque de laisser certains individus s’approprier les fonds, a-t-elle prévenu avant de souligner, une nouvelle fois, la détermination de son pays à s’intégrer dans l’économie mondiale.


M. BENITO JIMÉNEZ SAUMA (Mexique) a déclaré que son pays lancera en avril prochain, son programme national de lutte contre le changement climatique.  Quelques 19 pays viennent de participer, au niveau ministériel, à la réunion régionale organisée sur cette question par le Mexique.  Ils ont discuté de la promotion des énergies propres et renouvelables et de la nécessité de faire un meilleur usage des sources d’énergie disponibles.  Les participants à ce dialogue ont reconnu l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Pays dont la moitié du territoire est semi-aride, le Mexique accorde un grand intérêt à la mise en œuvre de la Convention contre la désertification, a indiqué M. Sauma.  Des efforts sont faits au niveau national pour encourager le reboisement des zones les plus sèches.  Étant vulnérable aux tremblements de terre et aux activités volcaniques, le Mexique a lancé un programme national visant la mise au point d’un système d’alerte aux catastrophes qui soit efficace et qui fasse participer les groupes de la société civile.  Le Mexique adhère sur cette question au Cadre d’action de Hyogo.


M. GUSTAVO MURILLO CARRASCO (Bolivie) a fait le point sur la situation de son pays, en insistant sur le fait que les transformations profondes qu’il a effectuées depuis le début de l’année ont pu se faire grâce à la tradition démocratique de la Bolivie.  Il a expliqué que les impératifs de la lutte contre la pauvreté, de la création d’emplois et de la protection de l’environnement sont repris dans le nouveau plan de développement de la Bolivie.  L’utilisation de la grande diversité biologique qu’abrite un dixième du territoire bolivien est une priorité pour le Gouvernement qui est conscient de l’importance de cette richesse pour le secteur agroalimentaire, la pharmacologie et la médecine.  Le développement et la commercialisation des produits dérivés de la biodiversité permettront le transfert de technologies et des connaissances.  Le représentant a donc attiré l’attention sur l’importance de protéger la biodiversité, tout comme la synergie entre connaissances scientifiques et savoir local.  La Conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique qui a eu lieu à Curitiba a permis d’évaluer la contribution de la diversité biologique à la réalisation des OMD, a-t-il poursuivi. Il a, à ce titre, réaffirmé la souveraineté des États sur leurs ressources biologiques et génétiques et leur droit à en tirer des bénéfices de manière juste et équitable.  Pour conclure, il a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur des accords internationaux en matière d’environnement et a rappelé que la protection de l’environnement doit être un facteur de croissance harmonieuse qui tienne compte des savoirs ancestraux et qui permette le développement durable de tous les États.


M. LARS ALKASER (Norvège) a déclaré que la résolution des nombreux problèmes qui se posent au développement de certaines régions du monde dépend des questions écologiques. Il est clair que la principale menace au développement est posée par le changement climatique et ses effets négatifs qui se font déjà ressentir sur toute la planète, en particulier sur les PIED et les pays d’Afrique.  Nous sommes tous conscients que les émissions de gaz à effet de serre sont responsables de cette catastrophe qui menace toute l’humanité.  Ce fait devrait être universellement reconnu, a voulu le représentant norvégien, en préconisant que la hausse des températures, au niveau mondial, n’aille pas au-delà de 2 degrés Celsius de plus que ce qu’elles étaient avant l’ère industrielle.  Comme ils ne sont responsables que d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, les États parties au Protocole de Kyoto ne pourront pas faire respecter cette limite.  Il revient donc aux grands pollueurs d’assumer leur part de responsabilité, en adhérant au Protocole.


M. MOHAMMAD AL-HAJREY (Koweït) a expliqué que son pays s’est fermement engagé à atteindre les OMD.  À grand renfort de chiffres, il a fait état des avancées que son pays a faites dans la réalisation de ces Objectifs et a souligné que le partenariat international a joué un rôle important en la matière.  S’agissant de l’égalité entre les sexes, il s’est enorgueilli du fait que son pays ait réalisé cet objectif avant le délai prévu.  Le Koweït accorde de l’importance à la protection de l’environnement, a-t-il en outre ajouté, rappelant notamment l’urgence d’enrayer les conséquences de la pollution industrielle.  Pour conclure, il a expliqué que son pays continue d’avancer dans la mise en œuvre des OMD.  Il s’agit d’un défi pour nous, pays en développement, mais nous connaissons l’importance de cette tâche et déploierons tous les efforts, dans le cadre du partenariat international, a-t-il conclu.


M. IBRAHIM AL-GAZALI (Oman) a déclaré qu’Oman a mis en œuvre tous les textes relatifs au développement durable et à la réalisation des OMD.   Le Sultanat a adopté un plan national de protection de l’environnement et de la préservation des ressources naturelles qui fait appel à la société civile et à chacun de ses citoyens.  Sous la direction sage et éclairée de son Sultan, Oman a mis en place des plans quinquennaux bien étudiés et mettant le peuple omanais au centre de tous les efforts déployés, a dit le représentant.   


M. MOHAMED ALMABROK (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que les progrès dont parlent les rapports du Secrétaire général en ce qui concerne la mise en œuvre d’Action 21 laissent sceptiques les pays les moins avancés (PMA) qui souffrent toujours des promesses non tenues.  Que ce soit dans le domaine de l’éducation ou dans ceux de la santé et de l’alimentation, de nombreux pays souffrent de la situation  qui règne aujourd’hui dans un monde dominé par les intérêts des pays les plus puissants.  Les pays pauvres ont besoin de plus d’aide et de plus de justice, a dit le représentant libyen.  Parlant des catastrophes naturelles, qui frappent de plus en plus et de manière disproportionnée les petits pays, il a appelé la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité et de générosité.  Il est nécessaire de travailler à la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo et de mettre en œuvre les mesures énoncées dans le Protocole de Kyoto, a dit le représentant.   La Jamahiriya arabe libyenne souscrit à tous les aspects d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg pour favoriser la promotion d’un développement durable profitable à tous.


M. MAGDI MOFADAL (Soudan) a déclaré que le Soudan a souffert ces dernières années des effets de 17 catastrophes naturelles, notamment des inondations, de la sécheresse, des glissements de terrain, des invasions de criquets, et parfois des secousses telluriques.  L’impact de ces différents désastres a été variable selon la zone géographique, la fréquence des catastrophes, leur durée, et le moment où elles ont eu lieu.  Les inondations qui ont régulièrement noyé des dizaines de villages soudanais, au mois de juillet dernier, ont été exacerbées par le fait que le Gouvernement d’union nationale faisait en même temps face à des défis de reconstruction, à des flots de personnes déplacées et de réfugiés à reloger, à la mise en œuvre d’un programme de désarmement et de réinsertion de combattants, et à une crise humanitaire au Darfour, a dit M. Mofadal.  Il y a un lien entre catastrophes et conflits, a-t-il argué.  Le conflit au Darfour en est issu, a-t-il affirmé, en demandant à la communauté internationale de le reconnaître.  Alors que les catastrophes favorisent les conflits entre populations qui se disputent des ressources rares, les conflits rendent les zones affectées encore plus vulnérables.  La paix, au contraire, renforce les capacités qu’ont les gouvernements à faire face aux désastres, à les gérer et à en réduire les effets à long terme.  Si elle veut donc aider le Soudan, la communauté internationale devrait le soutenir dans la mise en place d’un système d’alerte aux catastrophes et dans la création de capacités, a plaidé le représentant soudanais.


Mme ANDA FILIP, Représentante de l’Union interparlementaire (UIP), a rappelé que l’UIP s’engage à promouvoir le développement durable et, pour étayer son point, a indiqué que les membres de l’assemblée de l’UIP ont adopté une résolution sur le rôle des parlements dans la gestion environnementale et la lutte contre la dégradation de l’environnement.  Il incombe, en effet, aux parlements de débattre et d’adopter les budgets nationaux, mais c’est la première fois que le document de budget est envisagé sous l’angle de l’environnement, a-t-elle souligné.  Elle a expliqué que les budgets écologiques diffèrent des autres budgets notamment du fait qu’ils considèrent la croissance et le bien-être, non pas uniquement en termes de produit national brut, mais également au regard de la dégradation de l’environnement et des coûts de santé liés à la production et à la consommation.  Ce texte n’est certes pas suffisant, mais il prépare le terrain pour une discussion politique sur les budgets écologiques, a-t-elle souligné.  Pour conclure, elle a exhorté les Nations Unies et ses États Membres à développer des budgets nationaux qui soient compatibles avec le développement durable.


M. ENCHO GOSPODINOV (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a déclaré que les catastrophes, qui effacent en quelques heures ou quelques jours, des années de développement, doivent être efficacement combattues.  Leur coût humain et économique est trop grand  pour laisser la communauté internationale indifférente.  La Croix-Rouge a créé des « Evaluations des vulnérabilités et des capacités des pays », qui donnent aux États une meilleure idée des mesures qu’ils doivent prendre pour mieux faire face aux désastres naturels ou créés par la main humaine.  La prise en compte de ces évaluations peut entrer dans les stratégies de développement durable.  Le Népal a démontré la manière dont cet outil peut être mis à profit par un pays, par la façon dont ses populations ont, avec l’aide de la Croix-Rouge locale, appris à faire face aux effets de la mousson qui auparavant causaient un tort immense au pays, a souligné l’orateur. 


M. K. BHAGWAT-SINGH, Représentant de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources (UICN), a souligné que l’UICN attend des Nations Unies et de ses Membres qu’ils créent un cadre structurel et politique de soutien à la conservation des ressources naturelles.  Il a regretté que le monde actuel contribue à la perte de la biodiversité et à la dégradation des écosystèmes.  Toutefois, la société est prête à effectuer des changements significatifs dans la production de l’énergie et les modes de consommation, a-t-il fait observer, espérant que sera ainsi créée une chance de développer de nouvelles technologies et des innovations en vue d’un système d’énergie qui respecte l’écologie, tout en étant favorable à la croissance économique et au bien-être social.  Abordant la question de la désertification, il a préconisé que soit adoptée une approche systémique pour éviter la dégradation des sols et ce, à partir des meilleures connaissances disponibles.  Il a ainsi estimé que la Commission pour le développement durable devrait développer un programme de travail qui met en évidence le lien entre le développement des ressources en eau, comme l’irrigation, et l’écologie.  Des plans de gestion intégrée des ressources en eau doivent tenir compte des facteurs en amont comme en aval et, partant, favoriser la réalisation des OMD, a-t-il conclu.


M, HASSAN BAHLOULI, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a déclaré que concernant la partie énergie et environnement de ses programmes, l’ONUDI collabore étroitement avec les gouvernements, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le PNUE et le Fonds multilatéral du Protocole de Montréal.  L’ONUDI recommande des mesures d’économie d’énergie ainsi qu’un plus grand recours aux sources d’énergie renouvelable, a indiqué M. Bahlouli, en stipulant que les services d’appui de l’ONUDI mettent l’accent sur l’utilisation de l’énergie durable et propre dans les activités de production, en particulier dans les zones rurales.  En ce qui concerne l’environnement, le but essentiel de l’ONUDI est de faire adopter des technologies et des techniques écologiquement saines.  Depuis 1994, a précisé M. Bahlouli, l’ONUDI en coopération avec le PNUE, a établi, dans le monde, 31 centres et programmes nationaux de production plus propres.  Plusieurs projets de l’ONUDI aident les pays à s’acquitter de leurs obligations aux termes du Protocole de Montréal concernant l’appauvrissement de la couche d’ozone.  À cet effet, l’ONUDI prodigue des conseils, aide à mettre au point des stratégies et des programmes et apporte une assistance technique au niveau de l’entreprise.  Elle est devenue la deuxième agence d’exécution du Protocole de Montréal après la Banque mondiale, a précisé M. Bahlouli.


Droits de réponse


La représentante de l’Indonésie a réagi à la déclaration de la délégation de Singapour. Elle a réitéré la détermination sincère de son pays pour enrayer les conséquences des incendies et œuvrer pour que les nuages n’obscurcissent plus le ciel. Or, a-t-elle regretté, Singapour a choisi l’approche contreproductive de s’opposer aux efforts déployés par le Gouvernement de l’Indonésie, ce qui revient à s’immiscer dans les affaires intérieures indonésiennes.  Elle a fait valoir que sa délégation pourrait aussi bien parler de Singapour comme un paradis de la corruption qui offre l’impunité aux criminels indonésiens. Rappelant qu’il existe des relations bilatérales entre les deux pays, elle a préconisé qu’ils en tirent profit plutôt que de se servir de l’arène des Nations Unies pour porter des accusations. 


Le représentant de Singapour a salué l’initiative de l’Indonésie de déployer des efforts pour contrer les effets des nuages et pour les prévenir.  Il a expliqué que la ministre de l’environnement de son pays s’est dite prête à accepter toute idée de solution, comme elle s’est déclarée disposée à travailler en partenariat avec l’Indonésie.  D’autres questions soulevées par l’Indonésie n’ont pas à être débattues ici, a-t-il enfin estimé avant de réitérer son espoir que les deux pays pourront œuvrer ensemble à la prévention de ces phénomènes.


Débat général sur l’Application des décisions prises par Habitat II et le renforcement d’ONU-Habitat


Mme SUHAYFA ZIA. (Afrique du Sud) s’est exprimée au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Elle a déclaré que la Fondation des Nations Unies pour les établissements humains et l’habitat, créée en 1974 pour mobiliser des ressources et financer les investissements dans l’habitat humain, n’a jamais reçu le soutien financier dont elle avait besoin.  Le Groupe des 77 et la Chine reconnaissent néanmoins que les efforts déployés par ONU-Habitat ont permis une légère augmentation des fonds versés à la Fondation, ces cinq dernières années.  Le Groupe des 77 et la Chine félicitent les pays qui ont fait un effort de financement des activités d’ONU-Habitat, en répondant aux appels lancés par la Directrice exécutive, a dit la représentante.  Nous appelons les institutions financières internationales et les donateurs à faire, de leur coté, un effort substantiel de financement, a-t-elle dit avant de souligner l’importance des forums régionaux consultatifs organisés par ONU-Habitat, notamment ceux qui font appel à la participation des ministres de la ville et de l’habitat des États Membres.  Ces forums offrent un cadre unique de partage d’expériences et de connaissances.   Le Groupe des 77 et la Chine invitent le Secrétaire général à donner à ONU-Habitat plus de ressources et de moyens d’action, a insisté la représentante sud-africaine.


M. SALIHU AHMED-SAMBO (Nigéria) s’est réjoui des recommandations de l’ONU-Habitat pour faire face aux défis de la surpopulation, du chômage, du manque d’infrastructures sanitaires et d’accès à l’eau potable.  L’urbanisation rapide est un défi, particulièrement pour les pays en développement, a-t-il fait observer.  D’ici à l’année prochaine, plus de personnes vivront dans les villes qu’à la campagne, a-t-il poursuivi, ajoutant que ce phénomène a pour corollaire des conditions de vie déplorables, la pauvreté et les maladies.  Il a expliqué que son pays est d’avis que le nettoyage des taudis devrait reposer sur des politiques en faveur des pauvres et des allocations de budget appropriées.  Il a, à cet égard, insisté sur la nécessité de collaborer avec le secteur privé en vue de l’établissement de programmes en faveur des pauvres.  Pour conclure, il a estimé que la capacité d’ONU-Habitat d’aboutir à des résultats dépendra de la quantité et de la qualité des ressources mises à sa disposition.  Il a répété qu’il est urgent d’aborder le déséquilibre évident entre les ressources budgétaires et les ressources hors budgets, appelant les donateurs à augmenter les premiers.


Mme OVCHARENKO (Fédération de Russie) a partagé les recommandations du Secrétaire général relatives au renforcement des actions d’ONU-Habitat.  La Fédération de Russie prend note de l’approche élaborée en faveur des États à économie en transition et elle accorde, dans ce contexte, beaucoup d’importance à la coordination des actions d’ONU-Habitat, du PNUD et du PNUE.  Le renforcement de la coopération avec les institutions de Bretton Woods est également à encourager, a dit la représentante russe en ajoutant que le souci de son pays est d’abord l’amélioration des conditions de vie des populations les plus pauvres.  La Fédération de Russie, a-t-elle rappelé, a doublé le montant des financements qu’elle accorde à ONU-Habitat.


M. RAGHUNATH JHA (Inde) a estimé que les nombreuses initiatives internationales sur les établissements humains témoignent de la préoccupation de tous face aux problèmes des établissements humains ainsi que de l’engagement à les résoudre.  Le XXIème siècle sera urbain et notre bien-être va dépendre de la manière dont nous ferons face aux défis de la pollution et de la pauvreté urbaine, a-t-il poursuivi.  Il a expliqué que depuis 1998, l’Inde a reconnu le logement comme besoin impératif et l’a placé en priorité dans les objectifs visant à améliorer la vie de ses citoyens.  Il a souligné que la réalisation de l’objectif « Un logement décent pour tous » a été fixé pour la fin 2007. 


La pauvreté demeure un défi majeur, a-t-il en outre fait observer, tout comme les questions de l’eau et du traitement des déchets.  La population urbaine souffrant de manque d’abris; les villes voient croître leurs bidonvilles, a-t-il poursuivi.  Il a indiqué que son pays a augmenté ses infrastructures et que des réglementations ont été adoptées pour remédier à ce problème.  Il a expliqué que son pays essaie de réduire les prix des terrains dans les villes pour que les pauvres puissent accéder à la propriété.  Il a fait état de plusieurs programmes et politiques qui ont pour but d’améliorer la survie et les opportunités d’emploi dans les zones rurales, comme des programmes visant l’autonomisation des populations rurales par le microfinancement et l’amélioration de leurs infrastructures.  Il faut transformer le défi de l’urbanisation en une opportunité de développement, a-t-il conclu.


M. TOUFIQ ISLAM SHAFIL (Bangladesh) a parlé des difficultés que son pays et ceux qui sont en développement rencontrent dans le contrôle de l’expansion spontanée de l’habitat urbain.  Il y a aura plus de 25 millions d’habitants supplémentaires dans les taudis des villes du Sud d’ici à 2020, a prévenu le représentant.  La Déclaration du Millénaire a réitéré qu’il fallait améliorer les conditions de vie d’au moins 100 millions de personnes qui vivent aujourd’hui dans les bidonvilles des grandes villes des pays en développement ou en transition, a rappelé le représentant en constatant qu’au rythme actuel, cet objectif a peu de chances d’être atteint si des efforts supplémentaires ne sont pas faits.  Le Bangladesh demande donc à la communauté internationale de donner plus de moyens financiers et d’appui technique au programme ONU-Habitat.


M. WANG QI (Chine) a rappelé que 900 millions de personnes vivent dans des taudis, totalisant 30% de la population mondiale.  Le développement durable est la seule façon de résoudre la question des établissements humains, a-t-il estimé, soulignant notamment l’importance de favoriser une croissance économique soutenue, d’assurer une exploitation rationnelle des ressources naturelles et de protéger l’environnement.  Il a fait observer que cette question doit être réglée par des efforts communs.  La responsabilité incombe au premier chef aux États qui, dans la mesure de leurs capacités et conformément à leurs spécificités nationales, doivent eux-mêmes définir leur propre politique.  De son côté, a poursuivi le représentant, la communauté internationale doit placer les intérêts communs de l’humanité avant toute chose et fournir une assistance financière aux pays en développement pour créer des conditions favorables au développement économique et social et améliorer les établissements humains.  S’intéressant plus particulièrement à son pays, il a fait observer que la Chine a connu une urbanisation rapide et que l’amélioration des conditions de vie des populations, au niveau de la santé et du logement, a figuré parmi les objectifs prioritaires du Gouvernement.


M. SOLOMON KARANJA (Kenya) a dit que son pays compte poursuivre sa collaboration avec ONU-Habitat et les autres partenaires au développement qui soutiennent l’amélioration des conditions de vie dans les bidonvilles.  Le Kenya remercie les États Membres qui ont répondu aux appels de fonds de la Directrice exécutive d’ONU-Habitat et les encourage à augmenter leurs donations sur une base régulière.  Il serait aussi nécessaire que le montant des versements non liés augmente, car à ce jour, trop de pays développés ne versent des ressources qu’aux programmes qu’ils choisissent eux-mêmes, a dit le représentant du Kenya.  Nous tenons à rappeler ici l’énormité de la tâche confiée à ONU-Habitat et le besoin de doter ce programme des moyens dont il a besoin pour pouvoir s’acquitter de son mandat, a ajouté le représentant.  Il faut savoir, a-t-il souligné, que sur le seul continent africain, 70% des habitants des villes vivent dans des conditions atroces dans des bidonvilles, privés d’eau, d’électricité et d’accès aux services sociaux de base.


M. ASAD M. KHAN (Pakistan) a réaffirmé que la mise en place de politiques favorables aux populations pauvres est plus que jamais nécessaire.  Il a insisté sur l’importance, dans les efforts d’amélioration des établissements humains, de l’implication de toutes les parties prenantes.  Pour obtenir un résultat optimal, il est important de fournir un appui technique et financier aux pays en développement, tout comme il faut renforcer leurs capacités, a-t-il ajouté.  Il a expliqué que son pays est aux prises avec de graves défis en matière d’urbanisation, disant notamment que 33% des 155 millions de Pakistanais vivent dans les villes où le taux de croissance est de plus de 4% par an.  Le nombre de logements nécessaires est de 5,5 millions, avec une augmentation annuelle de 270 000 unités, a-t-il souligné.  En réponse à cette situation, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures qui prévoient notamment de créer de nouveaux projets de logement pour les groupes à bas et moyen revenus.  Des programmes d’amélioration des systèmes de transport urbains et de déversement des déchets sont menés tandis que des efforts sont faits pour décourager la migration vers les villes, a-t-il poursuivi.  Il a enfin indiqué que le tremblement de terre d’octobre 2005 a eu pour conséquence de déloger 3,5 millions de personnes.  Un an plus tard, 90% des personnes étaient relogées mais 40 000 autres vivent encore dans des tentes, a-t-il expliqué, soulignant qu’il s’agit d’un défi considérable qui prendra entre trois à cinq ans pour être relevé.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que son pays avait réussi à gérer, de manière satisfaisante, le développement de l’habitat dans les zones urbaines ainsi que la croissance de ses agglomérations.  Il en a été de même des investissements nécessaires à cette expansion que la Colombie a pu favoriser en mobilisant des fonds pour la construction de logements.  La Banque interaméricaine de développement a aidé la Colombie, en menant une étude de financement des unités d’habitation dont ont besoin les populations urbaines défavorisées.  Le Gouvernement colombien estime que le droit à l’eau et au logement est l’une des priorités à résoudre pour répondre à l’intérêt public.  Il est aussi impératif de faire des efforts pour réintégrer les populations urbaines des zones défavorisées, qui sont laissées en marge du progrès économique.  La Colombie appelle les pays riches à donner plus de soutien à ONU-Habitat et aux pays en développement dans la promotion d’un développement urbain sain.  La coopération Sud-Sud a elle aussi un rôle à jouer dans la satisfaction des besoins en logements; les expériences réussies devant être partagées entre pays.  


Mme MUDITHA HALLIYADDE (Sri Lanka) a déclaré que 50% de la population mondiale vit aujourd’hui en milieu urbain.  Ce pourcentage est de 60 à 70% dans les pays en développement où un tiers des habitants des bidonvilles, qui ont généralement 25 ans de moyenne d’âge et n’ont aucun espoir d’accès à l’emploi, vivent sans eau, sans installation sanitaire et sans électricité.  Ce dénuement fait d’eux les populations les plus vulnérables et les plus impuissantes.  Ces jeunes des bidonvilles sont aussi la frange de la population la plus exposée aux maladies transmissibles et au VIH/sida.  Le ratio de propriété foncière et immobilière est de 80% au Sri Lanka.  Dans les zones urbaines, il est de 60% du fait de la cherté des terrains et des coûts de construction.  Le Gouvernement s’est engagé à mettre 65 000 logements à la disposition des familles qui vivent en ce moment dans des zones insalubres de la ville de Colombo.  La demande en logements neufs est de 100 000 unités par an mais il faut aussi remplacer un nombre fluctuant, mais important, de logements insalubres.  Le tsunami de décembre 2004, qui a détruit 70 000 logements et en a endommagé 31 000, n’a rien arrangé, a rappelé le représentant.  


M. AZANAW T. ABREHA (Éthiopie) a expliqué que dans son pays l’urbanisation évolue à un taux plus élevé que la croissance de la population.  Même si seulement 16% de la population vit dans les villes, le taux de croissance est de 4,3% par an, ce qui représente plus d’un demi-million de personnes, a-t-il poursuivi.  Ce taux rapide d’urbanisation implique des défis mais aussi des opportunités, a-t-il fait valoir, soulignant qu’il importe d’apprendre des pratiques des autres pays pour endiguer la formation de taudis.  Il a expliqué que les centres urbains se caractérisent par de mauvaises infrastructures, de mauvais services, des conditions sanitaires déplorables et un taux de chômage élevé.  Il a souligné que la propagation des taudis s’explique notamment par la faiblesse des infrastructures et des services d’assainissement ainsi que par la faiblesse des capacités institutionnelles de l’Éthiopie.  Le représentant a insisté sur l’importance de mobiliser au plus vite des ressources pour aider son pays à atteindre les OMD.  Le Gouvernement a défini un programme urbain de développement pour les cinq prochaines années pour lutter contre la pauvreté, a-t-il expliqué, avant de réaffirmer la volonté de son pays d’améliorer la situation urbaine.  Il s’est félicité de ce que l’attention croissante dont bénéficient les OMD fournisse à l’Éthiopie une chance d’avancer dans la bonne direction et de recevoir le soutien dont elle a besoin.


Mme NICOLE MLADE (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a dit que la Croix-Rouge s’efforce de répondre aux menaces que font planer les catastrophes naturelles sur l’habitat.  Elle ne pense pas cependant que la question de l’habitat puisse être résolue sans qu’on ne prenne en compte les questions liées aux besoins sanitaires et de santé dans les zones d’habitat spontanées qui sont aujourd’hui majoritaires dans de nombreuses agglomérations. Pour la première fois dans l’histoire de la planète, la population du monde sera en 2007 majoritairement urbaine.  Dans certains pays, la croissance des bidonvilles est devenue supérieure ou égale au taux d’urbanisation, ce qui fait planer des menaces d’un nouveau type sur ces villes.  Les habitants des bidonvilles manquent de tout, notamment d’eau potable et de soins de santé primaire, et sont exposés aux maladies infectieuses.  Quatre millions de personnes meurent chaque année de maladies dues à la consommation d’eau insalubre, a regretté la représentante.  La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont monté des programmes de santé et de vaccinations pour venir en aide à ces gens, qui sont les plus défavorisés parmi les pauvres.  Les 97 millions de volontaires de la Croix-Rouge sont devenus des agents d’intervention qui ont acquis une bonne connaissance des besoins sanitaires des habitants des bidonvilles, a dit Mme Mlade.  À défaut de leur donner un logement, la culture de prévention qu’ils essayent aujourd’hui d’inculquer à ces populations, devrait recevoir le soutien des pouvoirs publics et des organisations internationales, a-t-elle estimé. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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