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AG/EF/3159

LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT SE PLAIGNENT DE L’INSUFFISANCE DES PROGRÈS DANS LA LUTTE CONTRE LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE ET LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

25/10/2006
Assemblée généraleAG/EF/3159
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

19e et 20e séances – matin et après-midi


LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT SE PLAIGNENT DE L’INSUFFISANCE DES PROGRÈS DANS LA LUTTE CONTRE LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE ET LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE


Il est temps que tous les pays, et notamment les plus pollueurs, adhèrent au Protocole de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, dit Protocole de Kyoto.  C’est la seule manière de sauver la planète des émissions de gaz à effet de serre et du réchauffement climatique qui font peser une menace particulièrement grave sur les petits États insulaires en développement, a prévenu aujourd’hui la majorité des intervenants à la Commission économique et financière (Deuxième Commission).  La Commission examinait le point de son ordre du jour relatif au développement durable.


Au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS), le représentant de Sainte-Lucie a exhorté la communauté internationale à soutenir la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, issue de la Réunion internationale, organisée en janvier 2005, pour examiner la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement, adopté à la Barbade en 1995.  Conçue pour faciliter cette mise en œuvre, la Stratégie connaît, de l’avis des experts et des délégations, beaucoup d’insuffisances dans sa mise en œuvre du fait du manque de ressources et du refus des grands pays de se soumettre à certains engagements internationaux concernant la protection de l’environnement. 


Examinée par la Commission du développement durable à ses treizième et quatorzième sessions, avec une attention particulière sur les rapprochements qui peuvent être faits entre énergie et développement durable, la Stratégie a été inscrite au programme de travail du Bureau du Haut représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.  Anrawul Chowdhury, le Haut Représentant, a indiqué que son Bureau a, en particulier, encouragé les institutions financières internationales à jouer un rôle de fer de lance dans le financement de la mise en œuvre de la Stratégie.  Le Bureau a aussi collaboré avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) pour mettre en place des communications par satellite et réduire les risques de catastrophes naturelles.


Multipliant les plaintes, le représentant de Sainte-Lucie a relevé qu’alors que la hausse des cours de l’énergie a durement affecté les économies de l’AOSIS, les grandes économies refusaient toujours de se plier aux exigences du Protocole de Kyoto.  Il est urgent que le principe de la responsabilité commune et différenciée soit respecté dans le règlement de la question de la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-il insisté, soutenu par le Guyana qui s’est exprimé au nom des États du Groupe de Rio, et par Palau, Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Tous les pays devraient contribuer à la lutte contre le changement climatique, a indiqué pour sa part la Fédération de Russie, en estimant que chaque État doit assumer des responsabilités proportionnelles aux quantités de carbone qu’il rejette dans l’atmosphère.  Les industries et le secteur des transports étant les premiers responsables des émissions de gaz à effet de serre, le représentant du Brésil a invité les pays en développement à partager l’expérience que certains d’entre eux, dont le sien, ont acquise en matière d’énergies alternatives, renouvelables et moins polluantes.  Au Brésil, 40% des besoins en carburant sont assurés par l’usage de l’éthanol tiré de la canne à sucre. 


Dans sa présentation ce matin, le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques s’est félicité que les nombreuses ratifications apportées au Protocole de Kyoto en aient permis, l’an dernier, l’entrée en vigueur, et qu’une majorité d’Etats Membres ait fait preuve de courage lors du Sommet mondial de 2005 et du Sommet du G-8 de Gleneagles, en prenant les décisions politiques qui ont rendu ce texte opérationnel.  Les 36 décisions adoptées lors de la première session de la Conférence des États parties au Protocole sont venues en compléter l’architecture.  La session a aussi permis l’élection des membres du Comité de surveillance de l’application et du respect des engagements de Kyoto et a vu les États approuver les trois mécanismes de marché dont le Mécanisme de promotion d’un développement propre (CDM).  


Le CDM, auquel les délégations ont porté aujourd’hui un très vif intérêt, conjugue des mesures de soutien au développement durable des pays pauvres à des principes d’utilisation efficiente de l’énergie et à l’obligation, pour les pays industrialisés, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.  Le CDM crée dans le même temps un marché qui permet l’échange d’émissions de carbone contre l’usage des puits de carbone que sont les grands massifs forestiers primaires, notamment tropicaux, situés dans les pays en développement.  Les pays industrialisés, qui émettent 1,4 milliard de tonnes de dioxyde de carbone polluants et qui sont tenus de les éliminer d’ici à 2012, peuvent échanger ces excédents d’émissions avec les pays du Sud fortement boisés mais non industrialisés.  Ce marché à une valeur potentielle de 30 milliards de dollars. 


La Commission a, par ailleurs, été saisie, par la délégation du Bélarus, d’un projet de résolution* relatif à l’intégration des économies en transition à l’économie mondiale qui a été présenté dans le cadre de l’examen du point de l’ordre du jour intitulé « Mondialisation et interdépendance ».


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 26 octobre, à 10 heures.


* Ce projet de résolution est publié sous la cote A/C.2/61/L.11


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Déclaration liminaire


M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, a déclaré, au nom de José Antonio Ocampo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, que le fait que le Prix Nobel de la paix ait été attribué à Mohamed Yunus, fondateur de la Banque Grameen, indique que les actions qui ont trait à la lutte contre la pauvreté et au développement durable sont de plus en plus prises en compte au niveau mondial.  Après Mme Wangari Mathai du Kenya, qui a reçu le prix Nobel pour son travail en faveur de la protection de l’environnement, M. Yunus a démontré qu’aux cotés des gouvernements, des personnalités et des groupes de la société civile se sont pleinement intégrés à la promotion d’action de développement durable, a dit M. Civili.  Ces actions viennent confirmer que le Plan d’action de Johannesburg est pris au sérieux à la fois par les populations et par les partenaires au développement aux quatre coins du monde.  On se rend de plus en plus compte que même les entreprises et les multinationales sont soucieuses d’actions sociales, a relevé M. Civili.  Depuis Johannesburg, la Commission du développement durable a accompli un travail appréciable dans la promotion des programmes relevant d’Action 21.  Les groupes privés et les gouvernements attendent des Nations Unies qu’elles jouent, à cet égard, un rôle de guide et de soutien.


L’accès aux services énergétiques modernes est un aspect crucial de la promotion du développement durable et de l’amélioration du bien-être des populations.  S’il est réussi, il contribuera aussi à réduire l’usage des combustibles fossiles qui portent atteinte à l’intégrité de l’environnement en contribuant au réchauffement de la planète.  La mise au point et la diffusion de technologies propres, y compris celles qui favorisent la fixation des émissions de carbone, doivent faire partie de toute stratégie mondiale de lutte contre le réchauffement climatique.  Il est crucial qu’on y intègre pleinement les pays en développement, notamment les petits États insulaires en développement qui sont les premières victimes de ce phénomène.  À cet égard, il est essentiel de favoriser la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.


Présentation de rapports


Le rapport du Secrétaire général sur la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement est paru sous la cote A/61/277.


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable (A/61/258)


Le rapport rend compte des dernières mesures prises par les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les grands groupes pour progresser dans la mise en œuvre des buts et objectifs du développement durable.  Il signale les points forts des activités interorganisations, en cours dans les domaines thématiques de l’énergie au service du développement durable, du développement industriel, de la pollution atmosphérique, de l’atmosphère et des changements climatiques.  Il rend également compte des derniers progrès accomplis dans l’établissement de partenariats pour le développement durable.


Le rapport montre qu’il existe une large gamme d’activités de mise en œuvre qui se poursuivent à tous les niveaux, y compris au niveau local.  Il met notamment en évidence les progrès importants effectués dans le domaine de l’éducation au service du développement durable et dans l’engagement des entreprises commerciales en faveur du développement durable.  Le Secrétaire général préconise que les États Membres, les organismes des Nations Unies et les acteurs appartenant aux grands groupes, y compris les entreprises industrielles et commerciales, poursuivent leurs activités de mise en œuvre tout en s’efforçant d’en accélérer le rythme.  Il recommande en outre que les gouvernements donateurs et les institutions financières internationales fournissent aux pays en développement un appui financier pour les aider dans leurs efforts visant à lever les obstacles et les contraintes en ce qui concerne les modules thématiques relatifs à l’énergie au service du développement durable, au développement industriel, à l’atmosphère et à la pollution atmosphérique, ainsi qu’aux changements climatiques.


Rapport du Secrétaire général sur la promotion d’une approche intégrée de la gestion de la zone de la mer des Caraïbes dans la perspective du développement durable (A/61/268).


Le rapport du Secrétaire général rend compte des activités menées aux échelons national et régional en vue de l’adoption d’une gestion intégrée de la mer des Caraïbes dans le contexte du développement durable.  Il reproduit en annexe le rapport réalisé par l’Association des États de la Caraïbe (AEC), principal organisme chargé de surveiller la gestion de la mer des Caraïbes. 


Dans sa résolution 59/230, l’Assemblée générale avait demandé aux organismes des Nations Unies et à la Communauté internationale de soutenir les efforts déployés par les pays des Caraïbes et leurs organisations régionales pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires, du rejet illicite ou accidentel de substances dangereuses et de la pollution causée par les activités terrestres.  Elle avait, à cet égard, invité l’AEC à présenter au Secrétaire général un rapport intérimaire sur ses travaux.


Dans son rapport, le Secrétaire général fait notamment part de la création de la Commission de suivi de l’Initiative pour la mer des Caraïbes, qui remplacera le Groupe consultatif technique sur la mer des Caraïbes créé en 2003 dont le rôle était purement consultatif.  Grâce à sa création, la Communauté internationale espère que la gestion de la mer des Caraïbes sera plus dynamique et mieux coordonnée, note-t-il.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/61/229), M. JAN EGELAND, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonateur des secours d’urgence, a rappelé que l’année 2006 a connu un nombre de catastrophes plus important que par le passé.  Il a notamment attiré l’attention sur le fait que de nombreux tremblements de terre imprévus menacent les populations, en particulier celles des zones de forte concentration urbaine.  En d’autres termes, de plus en plus de personnes sont menacées, a-t-il précisé.  Il a également souligné que les effets croissants des changements climatiques ne sont pas rassurants.  Le Cadre d’action de Hyogo, a-t-il ajouté, est extrêmement positif et a entraîné des modifications considérables dans la façon dont les États envisagent les catastrophes.  Pour faire face aux menaces et y répondre le mieux possible, les gouvernements doivent s’acquitter des engagements qu’ils ont pris au Japon, a-t-il insisté. 


Rappelant que les gouvernements sont les premiers responsables de la mise en place de ce Cadre d’action, il a rappelé qu’il incombe aussi aux institutions financières de s’engager et de fournir une aide.  Il s’est, à cet égard, félicité du mécanisme que la Banque mondiale a mis en place pour réduire les catastrophes.  Pour conclure, il a rappelé qu’il importe de renforcer les capacités de prévention et de réaction aux catastrophes des communautés locales et de sensibiliser les populations sur ces questions.  Des consultations intenses avec les gouvernements sont menées pour favoriser la mise en œuvre de ce Cadre d’action, a-t-il précisé.


Commentant le rapport du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (A/61/225), M. YVO DE BOER, Secrétaire exécutif de la Convention, a déclaré que la coopération internationale sur cette question avait fait beaucoup de progrès au cours de l’année écoulée.  Ceci s’est vérifié par l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto et par les décisions à caractère politique qui ont été prises sur le changement climatique lors du Sommet mondial de 2005 tenu à l’ONU, et par la rencontre du G-8 de Gleneagles.  La Conférence de Montréal, qui s’est tenue du 28 novembre au 9 décembre 2005, est venue confirmer les progrès accomplis, a dit M. de Boer.


La première session de la Conférence des Parties au Protocole leur a servi à adopter 36 décisions, qui sont venues compléter l’architecture du texte du Protocole de Kyoto et en ont renforcé les mécanismes de mise en œuvre.  Cette session a adopté les mécanismes et les procédures de respect du Protocole et a élu les membres du Comité de surveillance du respect des mesures de Kyoto.  Le Comité a démarré ses travaux en mars 2006. 


Les trois mécanismes basés sur le marché, créés par le Protocole ont été formellement approuvés, a indiqué M. De Boer.  Le mécanisme de promotion d’un développement propre (CDM), qui est instrument unique en son genre, conjugue des mesures de soutien au développement durable des pays du Sud avec des mesures d’amélioration du rapport coût-efficacité qui doivent être respectées en ce qui concerne l’utilisation des énergies.  Le CDM exige, à cet égard, des pays industrialisés qu’ils réduisent leurs émissions de produits polluants dans l’atmosphère.  Alors qu’on en comptait seulement une douzaine à travers le monde en 2005, les projets relevant du CDM s’élèvent aujourd’hui à 356, et 800 autres sont en cours d’évaluation et seront ajoutés à cette liste. 


Les projets inscrits au CDM créent un marché des émissions de carbone à réduire d’ici à 2012.  Ces émissions sont de 1,4 milliards de tonnes.  Financièrement, le marché de puits de carbone est de 30 milliards de dollars.  Un travail est en cours pour renforcer le CDM et élargir sa couverture géographique.  Il faut donner à plus de pays africains la possibilité d’y participer.  Le Secrétariat de la Convention travaille à cet égard avec le système de l’ONU pour renforcer les capacités des pays et du secteur privé et faire participer tous les acteurs du développement au CDM. 


S’agissant du rapport du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (A/61/225), M. AHMED DJOGHLAF, Secrétaire exécutif de la Convention, a attiré l’attention sur le taux d’extinction des espèces qui est aujourd’hui 30% plus élevé que le taux naturel.  Chaque heure, trois espèces disparaissent, a-t-il averti, ajoutant que le monde est aujourd’hui à la veille d’une des plus grandes crises d’élimination des espèces.  Il a, dès lors, jugé nécessaire de réduire le taux de perte de biodiversité, ainsi qu’il en a été décidé au Sommet de Johannesburg en 2002.  Il a rappelé que les 4 000 participants de la réunion de

Curitiba, organisée dans le cadre du Protocole de Carthagène, ont entendu cet appel et décidé de rendre opérationnel le Protocole sur la biodiversité.  Il a salué la décision du Brésil de mettre 6,4 millions d’hectares de la forêt amazonienne sous protection environnementale directe, de même que le lancement, par le Président de Palau, du « Défi de la Micronésie » qui vise à placer 30% des zones marines et 20% des forêts de Micronésie sous protection environnementale.  La réunion de Curitiba a également mis en exergue la nécessité de développer un partage égal des bénéfices de l’utilisation des ressources génétiques, a-t-il ajouté, précisant que les participants se sont accordés pour finaliser les négociations en la matière avant 2010.


M. WERNER OBERMEYER, du Bureau de liaison du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a brièvement présenté, au nom du Directeur exécutif du PNUE, le rapport du Conseil d’administration du PNUE sur les travaux de sa neuvième session extraordinaire ((Supp. No.25) A/61/25), et le rapport du Secrétaire général surl’ouverture à tous les États membres du Conseil d’administration/Forum ministériel mondial sur l’environnement du PNUE (A/61/322).


Débat général


Mme SUHAYFA ZIA (Afrique du Sud), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait observer que les activités humaines imposent une pression sans précédent sur les écosystèmes.  Nous devons réagir de toute urgence pour adopter le Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Il y va de l’intérêt de notre planète et de l’humanité entière, a-t-elle averti.  Elle a ainsi appelé les pays développés à coopérer avec les pays du Sud pour faciliter le transfert des technologies appropriées qui pourraient aider les pays en développement à mettre au point leurs propres technologies et renforcer leurs capacités.  S’agissant de la Stratégie de Maurice, elle a expliqué que l’efficacité de sa mise en œuvre implique que chaque pays fasse montre d’une volonté politique forte.  Elle a regretté que les îles, qui n’ont pas beaucoup de moyens, soient les plus touchées par les changements climatiques.  Elle a appelé la communauté internationale à soutenir ces pays pour que cette vulnérabilité devienne une force. 


Pour conclure, elle a expliqué que sa délégation accorde une importance particulière à la mise en œuvre rapide et équilibrée de la Convention sur la diversité biologique et a réaffirmé que la préservation de la diversité n’est possible qu’avec l’utilisation durable des ressources génétiques et le partage équitable des bénéfices qu’elles génèrent.  La biodiversité est un élément clef pour le développement des pays en développement, a-t-elle insisté, saluant, à cet égard, la décision prise à Curitiba de finaliser les négociations pour le partage des bénéfices liés à l’utilisation des ressources avant 2010.  Elle a enfin réitéré la proposition faite à la présente session de l’Assemblée générale de faire de 2010 l’année de la biodiversité.


Mme SEIJA TORO (Finlande) a rappelé, au nom des pays membres de l’Union européenne, que l’Union européenne s’est engagée à travailler avec le reste de la communauté internationale pour mettre en œuvre tous les programmes relatifs au développement durable et à la sauvegarde des ressources de la planète.  L’Union européenne considère que les consultations qui se sont tenues, à cet égard, sous la direction et la facilitation du Mexique et de la Suisse, constituent un bon point de départ sur les questions de gouvernance environnementale.  L’Union

européenne demande donc que ce débat reprenne dans le cadre de l’Assemblée générale.  Elle réitère d’autre part son soutien à la révision et au renforcement du mandat du PNUE.  Comme elle l’a déjà dit à plusieurs reprises, l’Union européenne est d’avis que le PNUE devrait devenir un organe spécialisé du système des Nations Unies disposant des moyens dont il a besoin pour accomplir les tâches vitales qui lui sont confiées.


S’agissant de l’énergie propre pour le développement durable, la représentante a souligné l’importance de l’accès à des énergies renouvelables, à des prix abordables.  Elle a aussi souligné l’importance d’une consommation énergétique durable.  Il est essentiel que ces énergies soient mises à la disposition des pays en développement à un prix raisonnable, a-t-elle insisté.  En ce qui concerne la situation des petits États insulaires, l’Union européenne, a-t-elle dit, soutient la mise en œuvre de la Déclaration et de la Stratégie de Maurice.  Comme le Secrétaire général, l’Union européenne pense que les États Membres doivent développer des politiques de prévention des risques liés aux catastrophes naturelles, a-t-elle poursuivi en rappelant que l’Union européenne a adopté le Plan d’action de Hyogo, et individuellement, chacun de ses États est en train de développer des stratégies de réaction et de secours contre les effets des catastrophes naturelles et autres catastrophes.


L’Union européenne est convaincue que pour atteindre l’objectif final de la Convention contre le changement climatique, la température moyenne ne devrait pas, à long terme, s’élever de plus de 2 degrés Celsius sur l’ensemble de la planète.  Pour cela, il faut renforcer la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.  La communauté internationale doit être, à cet égard, unie et agir avant qu’il ne soit trop tard.  L’Union européenne est d’autre part en faveur du respect des engagements liés à la préservation de la biodiversité.  Quant à la Convention contre la désertification, l’Union européenne pense que les trois textes adoptés lors du Sommet de la terre de Rio devraient être fusionnés, en vue de faciliter des actions opérationnelles.


Elle souligne d’autre part son attachement au plan stratégique de Bali.  Son application  est essentielle pour la préservation de l’environnement et la régulation de l’usage des produits dangereux.  Enfin, l’union européenne attend, avec impatience, des discussions sur la question des bidonvilles.  Les études montrent que la majorité des populations de tous les pays vivra en effet en milieu urbain dans les décennies qui viennent.  Il est essentiel de leur assurer un environnement viable.    


M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) a estimé qu’en comprenant qu’une amélioration des services énergétiques des pays en développement constitue la clef pour l’éradication de la pauvreté, nous en apprenons plus sur la relation complexe entre l’utilisation des ressources énergétiques et les changements climatiques.  Notre défi est de trouver un moyen de préserver l’écosystème, tout en augmentant le niveau de développement et en favorisant la croissance économique.  Et nous ne devrions pas être obligés de faire un choix entre développement et environnement propre, a-t-il ajouté.  Il a expliqué que beaucoup peut être fait pour diminuer l’impact négatif des activités humaines sur l’environnement.  À long terme, nous devons réduire notre dépendance des énergies fossiles et développer les énergies renouvelables, a-t-il poursuivi, soulignant que celles-ci offrent des avantages économiques, environnementaux et sécuritaires importants. 


Le représentant a rappelé que la technologie de base existe déjà et qu’il suffit de développer un cadre politique propice et un leadership politique fort.  Il a, à cet égard, indiqué que le passage de l’Islande de la pauvreté au développement a eu de graves conséquences sur les ressources abondantes du pays, mais qu’aujourd’hui l’énergie géothermique et hydraulique représente 70% de la consommation énergétique de l’Islande.  S’agissant des petits États insulaires en développement, il a souligné que bien que beaucoup ait été fait pour mettre en œuvre la Stratégie de Maurice, il faut passer à une réelle mise en œuvre.  Il a, à ce titre, réaffirmé que son pays, en tant qu’île, partage nombre de préoccupations des petits États insulaires en développement en matière de développement durable.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il dit, l’Islande a fait don d’un million de dollars pour encourager la mise en œuvre de la Stratégie.


M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie) a fait observer qu’un tiers de la population mondiale vit dans la pauvreté, sans accès à l’éducation ou à l’eau potable, qu’en dépit d’une demande croissante, les ressources naturelles comme le pétrole, l’eau ou le bois sont limitées et que les catastrophes naturelles menacent l’existence de nombreuses populations.  Par ces exemples, il a voulu plaider pour une prise en compte effective de la réalité dans la mise en place d’actions globales efficaces.  Il a jugé impératif pour le développement durable que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la mise en place du Plan de Johannesburg soient rapidement réalisés.  Les changements climatiques ne sont pas des éléments issus de notre imagination mais une menace réelle pour notre futur, a-t-il insisté, ajoutant qu’il est urgent de rendre le Protocole de Kyoto opérationnel.  Il a, en outre, attiré l’attention sur le risque des catastrophes naturelles et préconisé que soit mis en place un système pour y faire face.  Même si un système d’alerte est en place, une assistance internationale pour le renforcement des capacités institutionnelles et techniques est nécessaire.  Tous les pays n’ont pas la même capacité de préparation et de réponse aux catastrophes, a-t-il insisté.  Pour conclure, il a fait part du lancement par l’Indonésie d’un programme appelé « vers une Indonésie verte » visant à renforcer la capacité des gouvernements locaux à conserver les ressources naturelles et à enrayer la dégradation de l’environnement.


Mme ANA RADU (République de Moldova) a déclaré que la République de Moldova est préoccupée par la réalisation des OMD.  Disposant de très peu de ressources forestières,  la République de Moldova met un accent particulier sur leur conservation.  Ayant hérité, d’autre part, de sites hautement pollués à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique, la République de Moldova a signé et ratifié le Protocole de Kyoto.  Elle a aussi ratifié la Convention d’Aarhus qui est le premier instrument juridiquement contraignent qui oblige les autorités à fournir aux habitants des informations sur la situation écologique de leur pays et leur permet de participer aux processus de prise de décisions qui concernent leur environnement.


M. ANTHONY SEVERIN (Sainte-Lucie) a déclaré, au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS), que ces derniers accordent le plus grand intérêt à la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  L’AOSIS exhorte les États, les Nations Unies et les autres organisations internationales à mieux intégrer les questions ayant trait au développement durable dans tous les programmes de développement.  Les États membres d’AOSIS ont décidé de déployer

tous les efforts, dont ils sont capables, pour mobiliser la communauté internationale autour d’un meilleur soutien à la mise en œuvre des textes adoptés à Maurice.  Des institutions régionales comme la Commission de l’océan Indien et les Commissions régionales pour l’Amérique latine et les Caraïbes ou pour l’Asie-Pacifique ont besoin de recevoir un soutien spécial pour, à leur tour, pouvoir mieux aider les petits États insulaires en développement qui en font partie, a dit le représentant. 


Passant à la question de l’énergie, il a relevé que les cours actuels des hydrocarbures avaient porté atteinte aux économies des petites îles.  Dans le même temps, cependant, le refus de certains grands pays de respecter les principes de Kyoto a causé des dommages importants aux petites îles.  Il est urgent que le principe de la responsabilité commune et différenciée soit respecté dans la résolution de la question de la lutte contre le réchauffement climatique.  Plus que jamais, les petits États insulaires ont besoin du soutien technique et financier qui leur a été promis dans le cadre de différents accords et programmes, pour pouvoir faire face aux conséquences du changement climatique.  Les petits États insulaires en développement sont de plus en plus vulnérables, a dit le représentant, en appelant les principales économies et les partenaires internationaux des petites îles à leur accorder l’aide dont elles ont de plus en plus besoin.  Les petits États insulaires sont d’avis que le Protocole de Kyoto et la Convention-cadre sur les changements climatiques devraient être pleinement appliqués, a-t-il conclu.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a réaffirmé l’engagement du Groupe de Rio, au nom duquel il s’exprimait, en faveur de la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable des ressources et le partage juste et équitable des bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques.  Il a rappelé qu’il reste quatre ans avant l’objectif de 2010 et a préconisé que la coopération internationale soit renforcée à cette fin.  Il a appuyé la proposition visant à proclamer 2010: année internationale de la biodiversité.  Revenant plus spécifiquement sur la question du partage des bénéfices de l’utilisation des ressources génétiques, il a souligné qu’il s’agit d’une question cruciale pour les pays en développement.  Elle concerne en effet leur savoir traditionnel et leurs moyens de traitement.  Il a donc regretté que les ressources soient brevetées par les pays développés qui ne reconnaissent ni ne compensent leurs propriétaires et leurs gardiens.


Abordant la question des catastrophes naturelles, le représentant a rappelé que chaque désastre est une entrave à la réalisation des OMD.  Il a expliqué que, les six dernières années, la région d’Amérique latine et des Caraïbes a connu de nombreuses catastrophes naturelles, rappelant notamment qu’il y a eu près de 181 inondations, soit 41% des catastrophes totales de cette période.  En 2005 et 2006, en raison des tremblements de terre, des inondations, des éruptions volcaniques, des ouragans, les pays du Groupe de Rio ont cumulé 2 559 morts et plus de 5,6 millions de personnes touchées.  Le coût de ces catastrophes représente un fardeau excessif pour nos économies, a-t-il souligné.  Il a insisté sur l’importance de développer une coopération scientifique et technique pour aider les pays du Groupe à faire face aux catastrophes.


Pour conclure, il a rappelé que les déserts couvrent près d’un quart des territoires d’Amérique latine et des Caraïbes.  La désertification est une dégradation de l’environnement, a-t-il expliqué, précisant qu’elle entrave la productivité biologique des terres et affecte le cycle de génération de l’eau, notamment.  La dégradation et la désertification sont des menaces graves pour le développement durable et ont des effets dévastateurs en termes de coûts sociaux, environnementaux et économiques, a-t-il poursuivi, soulignant que les pays du Groupe de Rio ont organisé de nombreux événements, en lien avec l’année internationale des déserts et de la désertification, pour attirer l’attention sur ces questions cruciales.


M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a déclaré que l’énergie joue un rôle critique dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation des OMD.  Les combustibles fossiles continueront encore à jouer un rôle important dans la consommation mondiale à long terme, a estimé le représentant.  Mais, a-t-il dit, il est aussi important de poursuivre la recherche et la mise au point de technologies et d’énergies nouvelles et renouvelables.  Le Kazakhstan demande un renforcement de la coopération internationale pour donner aux pays producteurs de pétrole les moyens dont ils ont besoin pour récupérer et commercialiser à un coût raisonnable les gaz qu’ils brûlent encore aujourd’hui dans les torchères sur les lieux d’exploitation pétrolière.  Cet effort contribuerait non seulement à un meilleur approvisionnement du marché, mais aussi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Notre pays attache beaucoup d’importance à la diversification de son économie en vue de sortir de sa trop grande dépendance envers le secteur des hydrocarbures, a dit M. Sadykov.  À cet égard, le Kazakhstan a créé un « Fonds du développement durable » en mars 2006.  L’usage efficient de l’énergie est un facteur important pour la réduction de la consommation.  La Commission du développement durable l’a reconnu, au mois de mai dernier, lors de sa session tenue à New York.  En ce qui le concerne, le Kazakhstan a lancé au plan national, des stratégies qui lui permettront de mieux faire usage de l’énergie en améliorant les types de technologie employés sur son territoire, a encore dit le représentant.


M. SOLOMON KARANJA (Kenya) s’est dit encouragé par les progrès effectués dans la mise en œuvre d’Action 21.  Il apparaît que les différentes parties prenantes ont mis en place des initiatives pour le développement durable, a-t-il estimé.  Il a insisté sur l’importance pour les gouvernements de jouer un rôle de chef de file et de fixer les modalités pour la participation des autres parties prenantes.  Les engagements pris par la communauté internationale dans ce domaine doivent être pleinement mis en œuvre.  C’est essentiel pour permettre aux pays en développement de mettre en œuvre les décisions qui s’imposent, a-t-il précisé.  La désertification menace le développement durable, a-t-il ensuite relevé.  Le phénomène représente non seulement une menace pour la biodiversité mais entrave également les efforts de réduction de pauvreté.  Il a regretté que ce problème ne reçoive pas l’attention qu’il mérite. 


La communauté internationale devrait s’engager sur cette question et appuyer les efforts des pays qui sont touchés par la sécheresse et la désertification, a-t-il insisté.  Rappelant qu’une bonne gestion environnementale est nécessaire pour le développement durable, il a annoncé que son pays a promulgué une loi-cadre pour l’environnement.  Les nombreux défis peuvent être relevés grâce à une nouvelle volonté politique, a-t-il souligné, en souhaitant que soient renforcées les Commissions régionales des Nations Unies pour qu’elles puissent soutenir au mieux le développement durable, comme cela a été stipulé dans le Plan d’Action de Johannesburg.  Pour conclure, le représentant s’est réjoui que son pays soit l’hôte de la 12ème session de la Conférence des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques, du 6 au 17 novembre prochain.


M. OLEG SHAMANOV (Fédération de Russie) a dit que son pays soutient la mise en œuvre d’Action 21 et de tous les autres plans et programmes relatifs à la promotion du développement durable.  La Fédération de Russie espère que lors de la prochaine session de la Commission du développement durable, la sécurité énergétique fera l’objet d’une attention particulière.  La Fédération de Russie en avait déjà fait un thème important lors des travaux du G-8 à Saint-Pétersbourg, a indiqué le représentant.  Il a dit apprécier les résultats de la dernière rencontre du PNUE, qui a eu lieu à Dubaï, et a accueilli favorablement la désignation d’un nouveau responsable à la tête de ce programme.  Il est maintenant important de donner au PNUE le mandat et les moyens dont il a besoin pour être plus opérationnel, a-t-il estimé.  Concernant les discussions sur les forêts, la Fédération de Russie, a-t-il indiqué, aimerait qu’elles aient lieu seulement sous l’égide des Nations Unies afin que les recommandations et directives qui en seraient issues aient un caractère réellement universel.  D’autre part, en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques, la Fédération de Russie estime que tous les pays devraient y contribuer.  Mais on devrait attendre de chaque pays qu’il assume des responsabilités qui soient conformes à sa taille et à ses responsabilités dans les quantités d’émissions de gaz à effets de serre.  Le représentant a donc appuyé la proposition avancée par le Belarus, qui a suggéré que le niveau de ces émissions soit rapidement réduit de 5% dans un délai fixé par un calendrier que devraient adopter les plus grands pollueurs. 


M. DEAN BIALEK (Australie) a estimé que la bonne gouvernance et les partenariats pratiques s’avèrent fondamentaux pour le développement durable.  Les progrès dans les domaines de l’énergie, du développement industriel, de la pollution atmosphérique et des changements climatiques ne peuvent être réalisés que si les pays mettent en œuvre des solutions intégrées, a-t-il expliqué.  Il a répété que son pays estime que la stabilité politique ainsi qu’un environnement qui favorise la croissance sont des conditions essentielles pour attirer les investissements nécessaires à la réalisation du développement durable.  Les investissements requis au niveau mondial pour faire face aux défis des changements climatiques n’existeront que lorsque ces conditions préalables auront été remplies, a-t-il martelé.  Il a également préconisé que des partenariats entre gouvernement et secteur privé soient crées, rappelant que la participation du secteur privé s’avère cruciale pour favoriser l’innovation et les investissements qui viendront sous-tendre le développement durable.  Il a enfin estimé les partenariats entre les pays tout aussi importants et a rappelé que l’Australie s’engage dans de nombreux partenariats qui fournissent un cadre pour le partage d’expériences.


M. LLANO GONZALEZ (Cuba) a déclaré que les stratégies de développement durable sont menacées par un ordre financier et économique mondial basé sur des règles injustes et inégales.  L’environnement continue à se détériorer, l’eau est de plus en plus contaminée et rare tandis que les ressources naturelles n’ont jamais été autant gaspillées et que les catastrophes naturelles se multiplient, s’est lamenté le représentant cubain.  Tous ces maux ont un coupable: l’ordre mondial ultralibéral, a accusé M. Gonzalez.  Soixante pourcent des écosystèmes mondiaux ont été dégradés ou sont exploités de manière non viable et le monde ne dispose plus aujourd’hui que de 60% de l’eau potable qui existait il y a 35 ans.  Onze millions d’enfants meurent chaque année de maladies transmissibles et pourtant curables, tandis que 325 millions d’enfants ne vont pas à l’école.  Dans le même temps, certains dépensent 1 000 milliards de dollars pour s’acheter des armes, tout en consacrant 17 milliards de dollars à la nourriture de leurs chiens et de leurs chats.  Face à cette situation, les pays développés ne semblent cependant pas prêts à faire la moindre concession, a regretté M. Gonzalez. 


M. ANWARUL CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant des pays les moins avancés, pays en développement sans littoral et petits États insulaires en développement (PEID), s’est félicité de ce que les problèmes auxquels sont confrontés les PEID aient une place de choix dans l’ordre du jour.  Il a expliqué que les efforts de plaidoyer et de mobilisation sur ces questions se font au sein de différentes instances internationales, et notamment de la Commission du développement durable.  La société civile est également mobilisée, a-t-il précisé.  Rappelant l’importance de la coopération Sud-Sud pour la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, il a réitéré l’importance qu’il y a à faire en sorte que les pays les plus vulnérables soient les premiers à bénéficier de cette coopération.  Il a également attiré l’attention sur les relations de collaboration très étroite que son Bureau a nouées avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dans le but d’institutionnaliser la présence des Nations Unies dans les États du Pacifique.  Il a indiqué que l’accent a été mis sur la nécessité pour le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) de mettre des ressources à la disposition des PEID. 


Revenant à la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, il a estimé que de meilleurs résultats seront atteints si le processus est plus adapté à la situation des PEID.  Il faut davantage d’implication de la part des organisations intergouvernementales et régionales, a-t-il préconisé à cet égard.  Rappelant que le Secrétariat des Nations Unies, les fonds et les programmes ont des mandats et des responsabilités dans le cadre de la Stratégie de Maurice, il a prôné une meilleure coordination et une meilleure supervision, par le biais notamment d’échanges d’informations plus fréquents.  Il a fait observer pour conclure que la vulnérabilité extrême des PEID, due aux ouragans, aux raz-de-marée, aux tremblements de terre, à l’élévation du niveau de la mer et aux changements climatiques, ont des répercussions graves sur les efforts de développement.  Des actions sont mises en œuvre par son Bureau pour soutenir les efforts déployés par les PEID dans la mise en place du Cadre de Hyogo.


M. ANDRIY NIKITOV (Ukraine), prenant la parole au nom du Groupe de GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et République de Moldova), s’est félicité des accords issus du Sommet mondial de 2005 concernant, entre autres, l’eau et l’assainissement, les changements climatiques, la biodiversité et le transfert des technologies.  Il a fait part de l’engagement des États du Groupe GUAM dans la pleine application du Plan de mise en œuvre de Johannesburg, considérant que les travaux de la Deuxième Commission offrent l’occasion de faire avancer ce processus.  Rappelant que les États sont les premiers responsables de leur propre développement, il a fait valoir que les quatre États du GUAM ont adopté des programmes et des stratégies nationaux en accord avec le Plan de Johannesburg et Action 21.  Ces derniers visent à assurer une approche intégrée et coordonnée des politiques nationales dans la perspective du développement durable, a-t-il précisé, en citant parmi les objectifs: l’éradication de la pauvreté, l’amélioration des modes de consommation et de production ou encore la protection et la gestion des ressources naturelles.  Le représentant a, par ailleurs, appelé au renforcement des capacités et au transfert des connaissances pour réduire les risques de catastrophes naturelles.  Enfin, il a plaidé pour le transfert de technologies propres aux pays en développement, conformément au Plan stratégique de Bali pour l’appui technologique et le renforcement des capacités, affirmant que l’accès à l’énergie et son utilisation efficace sont essentiels à la réalisation des OMD.


Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSY (Thaïlande), en rappelant les trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement humain et la protection de l’environnement, a indiqué que son pays continue à obtenir de bons résultats et qu’il n’a pas été négativement affecté par les changements politiques qu’il a récemment connus.  Le commerce international et les politiques d’investissement de la Thaïlande restent les mêmes, l’objectif final étant de parvenir à une élimination totale de la pauvreté par une croissance régulière et ininterrompue.  La Thaïlande continuera à respecter les accords commerciaux bilatéraux qu’elle a négociés avec ses partenaires et restera impliquée dans les pourparlers multilatéraux de Doha.  L’économie thaïlandaise aura un taux de croissance de 4,5% au dernier trimestre de 2006.  La philosophie de développement durable thaïlandaise, a confié la représentante, se fonde sur le concept d’une économie autosuffisante en ce qui concerne les besoins fondamentaux.  Dans ce cadre, les Thaïlandais ont appris à recycler et à utiliser l’énergie de manière parcimonieuse, sans excès, mais avec efficacité.  La Thaïlande est partie au Protocole de Kyoto et en respecte les exigences, a poursuivi la représentante.  Le pays met en place les mécanismes qui lui permettront de mettre en œuvre toutes les dispositions du CDM.  Parlant de la prévention des catastrophes naturelles, elle a indiqué que son pays est en faveur de la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo.  Après le tsunami de 2004, le Gouvernement thaïlandais a créé un système d’alerte coordonné qui permet à toutes les institutions nationales de se tenir simultanément informées de tout risque de catastrophe majeure ou de tsunami.  La Thaïlande a, d’autre part, contribué à hauteur de 10 millions de dollars au Fonds régional d’Asie-Pacifique pour les alertes antitsunamis, a encore indiqué la représentante.


M. AL-MANASEER (Bahreïn) s’est réjoui de ce que divers instruments internationaux, comme Action 21, la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques ou la Convention sur la diversité biologique viennent consacrer le développement durable et proposer des lignes directrices en ce sens.  Il a estimé qu’ils contiennent les moyens de limiter les obstacles auxquels font face les pays en développement.  Pour favoriser le développement durable, il a notamment préconisé que soient renforcées les capacités technologiques et que soient promus la coopération Sud-Sud et le transfert des technologies.  Certaines questions méritent une attention particulière, a-t-il fait observer, citant notamment la nécessité d’assurer la viabilité des systèmes écologiques.  Le représentant a souligné le lien étroit entre développement économique et social, et protection de l’environnement, avant d’attirer l’attention sur les nombreux domaines qui favorisent le développement durable, comme le respect des droits de l’homme, dont ceux des femmes, la promotion de l’éducation et le renforcement de la démocratie.  


M. RAHUL GANDHI (Inde) a souligné que la Politique nationale de 2006 sur l’environnement place les êtres humains au centre du développement durable tout en cherchant à intégrer les préoccupations environnementales dans toutes les activités de développement.  Rappelant que chaque État est le premier responsable de son propre développement, il a toutefois estimé que la communauté internationale doit créer un environnement favorable afin d’aider les pays en développement à atteindre les buts et objectifs d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Il a ainsi rappelé que ce Plan reconnait que l’agriculture

est inextricablement liée à l’éradication de la pauvreté, particulièrement dans les pays en développement.  Faisant donc part de sa préoccupation quant à l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de Doha, il a voulu que la priorité soit accordée à la réduction de la vulnérabilité des agriculteurs.  Il a de plus plaidé pour que les pays en développement aient une certaine marge de manœuvre dans le choix de leurs politiques en faveur des pauvres.  Le représentant a souligné l’importance d’un traitement spécial et différencié pour parvenir à la sécurité alimentaire et au développement rural. 


Il a insisté, par ailleurs, sur la question de l’énergie, élément clef pour parvenir aux OMD.  Il a, notamment, regretté l’absence de recherche dans le domaine des sources d’énergie renouvelables.  Il a en outre mis l’accent sur l’importance qu’il y a à mettre en place un régime international afin de s’assurer du partage équitable des bénéfices de l’utilisation des ressources génétiques et du savoir traditionnel.  M. Gandhi a enfin déclaré qu’il faut revoir le régime des droits de propriété intellectuelle afin que les technologies qui permettent la réalisation du développement durable entrent dans le domaine public et soient accessibles aux pays en développement. 


M. IFTEKHAR CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que l’une des principales menaces à la survie de l’humanité est le réchauffement climatique.  Des études récentes montrent que le niveau des océans est monté de 10 à 11 centimètres au cours du siècle qui vient de s’écouler et qu’il aura 20 centimètres de plus qu’il y a un siècle.  Cette montée des eaux pose une menace pour l’existence même de certains États côtiers et des petits États insulaires.  Environ 100 000 kilomètres de côtes seront soumis à des dégradations dangereuses qui y rendront la vie quasiment impossible pour les êtres humains.  Des millions de gens vivant dans ces régions riveraines des océans devront en être évacuées, notamment dans la région Asie-Pacifique, a prévenu le représentant.  D’ici 2050, 150 millions de personnes pourraient y être déplacées par la montée des mers.  Les effets de ce phénomène coûteront plusieurs milliards de dollars chaque année aux États et le poids de cette catastrophe, qui est causée par les pays les plus riches et les plus industrialisés, pèsera d’abord sur les épaules de pays en développement pauvres et vulnérables.  La communauté internationale doit prendre au plus tôt les mesures qui s’imposent pour éviter cette épreuve à la partie la plus vulnérable de l’humanité, a dit M. Chowdhury, en indiquant que le Bangladesh, dont la majorité du territoire est au niveau de l’Océan Indien, est l’un des pays les plus menacés. 


M. LIU ZHENMIN (Chine) a fait observer que les pays en développement ont fait d’importantes avancées vers le développement durable, en l’intégrant dans leurs stratégies de développement, en accélérant les réformes, en mobilisant tous les acteurs sociaux et en élaborant des partenariats.  Cependant, a-t-il souligné, l’environnement continue de se détériorer, et la pauvreté et les maladies persistent.  L’écart de développement entre les États est frappant, la vulnérabilité économique des pays les moins avancés croît et la réalisation d’un développement durable reste une tâche ardue, a-t-il poursuivi.  Il a préconisé que des améliorations soient faites.  Les gouvernements devraient pouvoir décider de leur propre développement et formuler leurs propres stratégies de développement durable.  Le représentant a, à cet égard, appelé les pays en développement à adopter des mesures novatrices, à mobiliser des ressources nationales, à lutter contre la pauvreté, et à œuvrer à la croissance économique et à l’harmonie entre l’homme et la nature.  Il a également estimé que le partenariat mondial devrait être amélioré et des actions diversifiées et ciblées entreprises, en tirant parti du niveau de développement de chaque pays. 


Les paramètres d’autrefois ne sont plus valables, a-t-il fait observer, et c’est exactement pour cette raison qu’Action 21 et le Plan de Johannesburg contiennent des dispositions explicites qui stipulent que les pays en développement devraient bénéficier d’une assistance financière.  Le changement climatique est un défi à très long terme, a-t-il prévenu, ajoutant que la Convention-cadre des Nations Unies et le Protocole de Kyoto ont jeté les bases d’une action commune.  La communauté internationale doit mettre en œuvre ces principes, a-t-il insisté, car il importe de parvenir à une issue heureuse des pourparlers sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Les États concernés doivent assumer courageusement leurs responsabilités et mettre en œuvre des mesures de réduction et de limitation des émissions, a-t-il précisé.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a dit que son pays accorde une attention spéciale à la question du changement climatique et à la mise en œuvre des programmes qui pourraient contribuer à réduire les facteurs de vulnérabilité qui ont été identifiés comme contribuant aux conséquences les plus perverses de ce phénomène.  La Colombie, a-t-elle affirmé, s’efforce de créer les mécanismes qui lui permettraient de respecter les directives du CDM.  Lors des travaux de l’atelier régional préparatoire à la quinzième session de la Commission du développement durable, qui a été organisé au Mexique au mois de septembre dernier, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a reconnu le travail accompli par la Colombie pour appliquer les principes du CDM.  Depuis plus de trois années, la Colombie a créé un bureau national du changement climatique qui donne son avis sur la viabilité des projets conçus dans le cadre du CDM, a dit Mme Blum.  Un programme visant à combattre l’abattage des forêts tropicales et de la forêt amazonienne a été mis en place.  Dans ce cadre, le Gouvernement verse une subvention aux familles qui, traditionnellement, vivaient des produits de la forêt et de cultures illicites, pour qu’elles deviennent au contraire gardiennes de la forêt.  On les aide aussi à se lancer dans la promotion de cultures alternatives, en facilitant la commercialisation des produits.  Ceci a permis à ces familles de réhabiliter 136 000 hectares de forêts tropicales, a encore affirmé la représentante. 


M. MICHAEL SNOWDEN (États-Unis d’Amérique) s’est félicité du travail de la Commission du développement durable (CDD) qui a prouvé la valeur ajoutée qu’elle apporte aux efforts collectifs visant la réalisation des objectifs de développement.  Il a notamment salué le rôle catalyseur de la CDD dans le renforcement des partenariats de coopération, faisant valoir que plus de 320 partenariats y ont pris forme.  Il s’est également réjoui de ce que les sessions et la matrice de la CDD aient créé l’occasion d’échanger des solutions pratiques pour relever les défis du développement durable.  Des progrès restent à faire, a-t-il toutefois nuancé, ajoutant que sa délégation espère que la 15ème session de la CDD sera un succès.  Il a également attiré l’attention sur le défi que représente la gouvernance environnementale internationale.  Il s’est dit favorable à ce que la dimension environnement soit intégrée au développement mais a dit partager l’avis d’autres délégations selon lequel une nouvelle institution environnementale n’est pas nécessaire.  Des changements auraient pour conséquence de générer des doubles emplois et d’empêcher les Nations Unies de faire des progrès dans les domaines où un consensus clair existe.  Le représentant a rappelé que le PNUE a obtenu des résultats encourageants, citant par exemple l’adoption du Plan stratégique de Bali pour le renforcement des capacités.  En conclusion, il s’est dit convaincu que le système existant d’accords multilatéraux reflète une situation équilibrée.  Une instance supranationale ne devrait pas venir interférer avec le bon fonctionnement de ces accords, en exerçant un contrôle sur eux, a-t-il poursuivi, ajoutant que la principale responsabilité de la gouvernance environnementale reste dans les mains des gouvernements et non dans celles d’une autorité supranationale. 


M. ROBERT AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a déclaré que les activités de promotion du développement durable doivent faire partie des politiques de développement de chaque pays.  Nous remercions à cet égard le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU qui, avec le soutien du Gouvernement italien, a aidé notre pays à se doter d’un programme national de développement durable, soutenant ainsi les petits États insulaires du Pacifique, a dit le représentant.  Notre délégation, a-t-il poursuivi, pense que la question de la promotion des énergies renouvelables pour favoriser la réalisation des OMD devrait être placée en tête du programme de travail de la Commission du développement durable.  L’amélioration de l’accès des populations pauvres à l’énergie est une question importante.  Des sources d’énergie alternatives, comme l’huile tirée des noix de cocos, qui sont abondantes dans notre région, devraient être promues, a voulu le représentant en expliquant que cela aiderait les pays d’Asie-Pacifique et les autres États insulaires à réduire leurs factures énergétiques.  La Facilité pour l’environnement mondial (GEF) et la Facilité de l’Union européenne pour la question énergétique pourraient jouer un rôle pilote dans la promotion de ce genre d’initiatives, a-t-il estimé.    


M. RAZID MUBIN (Malaisie) a estimé que la Commission pour le développement durable (CDD) devrait continuer d’être l’organisme des Nations Unies le plus élevé pour le développement durable et servir de forum pour l’étude des questions relatives au développement économique et social, et à la protection de l’environnement.  Faisant plus spécifiquement référence à son pays, il a expliqué que son gouvernement a pris des mesures appropriées pour assurer un développement qui soit soutenable, notamment en développant une approche intégrée qui tienne compte des besoins socioéconomiques de la population et vise à améliorer la productivité et la protection de l’environnement.


S’agissant de la stratégie de réduction des catastrophes, il a souligné que la majorité des pays en développement ne disposent pas des ressources financières nécessaires pour limiter l’impact des catastrophes sur les populations.  Ce sont les pays les plus pauvres qui souffrent le plus souvent des destructions causées par les catastrophes naturelles, a-t-il fait observer, exhortant les Nations Unies à travailler plus étroitement avec les États Membres pour assurer que les engagements qu’ils ont pris en la matière soient respectés sur le long terme.  Il a également estimé qu’une coopération étroite entre les pays de la région et les organisations des Nations Unies en vue d’améliorer les capacités d’alerte, s’avère essentielle.  Il a estimé que les méthodes bureaucratiques, les cadres politiques et les aides de gouvernement à gouvernement ne sont ni adéquats ni durables. 


M. PIRAGIBE DOS SANTOS TARRAGÔ (Brésil) a déclaré que son pays, qui a accueilli le Sommet de la terre en 1992, a toujours encouragé le développement durable.  Le Brésil a confiance que le modus operandi, obtenu lors de la dernière Commission du développement durable (CDD), permettra à la communauté internationale de travailler à la résolution des problèmes qui se posent encore à la mise en œuvre des différents plans et programmes d’action relatifs au développement durable.  Le Brésil, qui est un pionnier en matière de combustible alternatif, encourage la coopération Sud-Sud pour trouver des réponses à la question énergétique. 


L’éthanol tiré de la canne à sucre représente en ce moment 40% de la consommation d’énergie du Brésil dans le secteur des transports, a dit le représentant.  Concernant la gestion des forêts, le Brésil a adopté une approche multisectorielle qui assure le développement des communautés dont les revenus proviennent des produits forestiers.  C’est une stratégie basée sur un consensus entre les communautés locales et les institutions gouvernementales dans le respect des principes internationaux.  Le Brésil soutient, d’autre part, la mise en œuvre des termes du Protocole de Kyoto.  Au vu des menaces que fait peser le changement climatique, il est indispensable de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a conclu le représentant.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a voulu que les trois piliers du développement durable soient traités d’une façon équilibrée et intégrée.  Il a regretté que le Sommet de 2005 n’ait pas été assez ambitieux.  Il a appuyé la recommandation du Secrétaire général visant à ce que les pays donateurs et les institutions financières internationales aident les pays en développement à surmonter les obstacles liés au développement durable, au développement industriel, à la pollution de l’air et aux changements climatiques.  Fervent défenseur du gaz naturel comprimé, le Pakistan, a promis le représentant, entend augmenter de 280.000 à 800.000 d’ici 2015, le nombre de véhicules utilisant ce gaz.  Il a ensuite dénoncé l’augmentation de la magnitude et de l’intensité des catastrophes naturelles.  Il est essentiel, a-t-il dit, de conjuguer les efforts de réduction et de préparation aux risques à ceux de reconstruction.


Évoquant les défis liés aux changements climatiques, il a appelé à une coopération accrue sur les plans financiers et technologiques.  Il a appuyé le renforcement du PNUE et a, à ce propos, voulu que les principes de transparence et de représentation géographique équitable soient respectés à tous les niveaux du Programme.  Le représentant s’est ensuite dit déçu par le manque de progrès dans la mise en œuvre de la Stratégie de Bali.  Il a souligné la nécessité d’alléger les  procédures du CDM.  Il a conclu en rappelant que les pays en développement ne peuvent pas réaffecter les ressources de la lutte contre la pauvreté vers d’autres secteurs.  Il a plaidé pour des ressources supplémentaires, la facilitation du transfert des technologies et le respect du principe « pollueur-payeur ».


M. JAVAD AMIN-MANSOUR (République islamique d’Iran) a souhaité que les efforts collectifs de la communauté internationale soient intensifiés.  Il a souligné que les liens entre les OMD sont évidents, rappelant qu’ils se renforcent les uns les autres et sont complémentaires.  Il faut traiter ces objectifs de manière équilibrée et globale, en s’assurant qu’aucun ne soit laissé de côté, a-t-il estimé.  Citant le rapport de 2006 sur les OMD, il a fait observer que bien que la pauvreté décline, de plus en plus de personnes sont affamées.  De même, si l’éducation primaire s’est considérablement améliorée, la région subsaharienne reste en retrait, et à ce jour, 2,6 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable.  Le représentant a préconisé de renforcer le partenariat mondial pour le développement.  Il est évident qu’un environnement extérieur couplé à l’adoption de politiques nationales idoines permettra d’avancer sur la ligne du développement, a-t-il expliqué.


S’agissant des catastrophes naturelles, il a fait observer qu’elles sont toujours plus graves et plus fréquentes.  Par conséquent, a-t-il dit, nous attendons beaucoup de la mise en œuvre du Cadre de Hyogo.  Les efforts s’intensifient dans la gestion des catastrophes et de la vulnérabilité face à celles-ci, a-t-il noté, soulignant, à cet égard, que parallèlement aux efforts

internationaux, la coopération entre gouvernements s’avère essentielle.  Il a également insisté sur l’importance qu’il y a à adopter une approche réaliste et globale en prenant en considération tous les types de risques et de catastrophes.  Pour conclure, il a attiré l’attention sur la nécessité de renforcer les capacités nationales et régionales et d’assurer un financement prévisible pour soutenir les efforts déployés par les pays.


Mme JOAN YANG (Palau) a déclaré que Palau, dont l’économie repose sur sa diversité biologique, ses ressources marines et son tourisme, exhorte la communauté internationale à soutenir la Stratégie de Maurice.  Avec les Îles Marshall et les États fédérés de Micronésie, Palau a convenu de créer un fonds de ressources naturelles qui mettra hors de toute exploitation humaine 30% des richesses biologiques de la mer avoisinante et 20% du territoire des trois États insulaires.  À eux trois, ces trois petits pays détiennent 463 espèces de coraux, soit 58% de tous les types de coraux connus dans le monde.  Cette richesse sera protégée pour le bienfait des générations futures.  Mais ces projets ont besoin de l’assistance internationale pour se concrétiser.  Palau a besoin d’aide financière et technique pour identifier les zones les plus vulnérables de son territoire et de son espace maritime qui ont le plus besoin de conservation.  Nous avons déjà interdit la pêche au chalut de grande profondeur, qui est responsable de 95% des destructions causées aux espèces marines et aux écosystèmes marins les plus rares.  La mise en œuvre totale de la Stratégie de Maurice permettrait de faire face à la plupart des menaces qui pèsent sur l’environnement marin.  Mais comme nous le savons tous, des promesses aux actes, beaucoup reste à faire, a dit Mme Yang.  


M. UZI MANOR (Israël) a qualifié d’unique l’approche que son pays a adoptée pour la réalisation du développement durable.  Il a précisé qu’Israël se concentre sur les actions incitant au changement plutôt que sur les mécanismes traditionnels comme la régulation ou les instruments économiques, avec comme objectif d’intégrer ces actions aux politiques générales.  S’agissant des catastrophes naturelles, il a insisté sur la nécessité de sensibiliser l’opinion publique par la formation et l’éducation.  Il a fait part des initiatives de son pays en matière de collecte de données concernant, notamment, les séismes ainsi que le climat, citant notamment le projet GLOWA du fleuve Jourdain qui traite de la vulnérabilité des ressources en eau due aux changements climatiques.  Il a également indiqué qu’Israël s’emploie à réduire les risques de catastrophes naturelles en développant des normes basées sur les normes américaines et européennes.  Notant la tenue de la première réunion du processus d’examen du Protocole de Kyoto, le mois prochain à Nairobi, il a souligné l’importance du partage d’informations pour contribuer à l’efficacité et à la stabilité du processus.  Il a reconnu la responsabilité de tous les États parties au Protocole dans la réduction des émissions de gaz à effets de serre.  Il a affirmé que le réchauffement climatique nécessite une réponse globale et que des engagements supplémentaires, et assortis de délais, doivent être définis dans le cadre du Protocole de Kyoto.


Rappelant que l’économie mondiale continue de dépendre de sa relation avec la nature, Mgr. CELESTINO MIGLIORE, Observateur du Saint-Siège, s’est inquiété de la destruction irréversible des écosystèmes.  Les questions environnementales doivent être comprises par les politiciens comme la base de toute activité économique et même humaine, a-t-il plaidé.  Il a ainsi appelé les États et tous les acteurs concernés à respecter les trois piliers du développement durable.  L’environnement n’est pas seulement un problème éthique et scientifique, mais aussi un problème économique et politique, a-t-il fait observer, ajoutant qu’il ne suffit pas d’intégrer le développement durable dans les programmes de réduction de la pauvreté, mais qu’il faut également que les préoccupations environnementales soient reflétées dans les stratégies de sécurité et de développement.  Le monde a besoin d’une conversion écologique, a-t-il martelé.  Abordant les questions des changements climatiques et de la pollution atmosphérique, il a souligné que ces phénomènes ont des répercussions sur la capacité de la communauté internationale à réaliser les OMD.  Il a enfin estimé que la désertification est un des processus de dégradation environnementale les plus alarmants, soulignant qu’il a non seulement un impact négatif sur l’environnement mais également sur les conditions économiques et sociales.  La désertification et la sécheresse affectent plus d’un sixième de la population mondiale et il faut que la communauté internationale prenne des mesures concrètes pour enrayer ce phénomène inquiétant par des réponses coordonnées, a encore dit le représentant du Saint-Siège.


M. KEVIN CHEOK (Singapour) a rappelé que le changement climatique représente un défi majeur en matière d’environnement et que son pays est prêt à jouer un rôle actif dans ce domaine.  Il a indiqué que Singapour a élaboré une stratégie nationale du changement climatique qui traite de cette question dans une perspective durable écologiquement et compatible avec la croissance économique.  Il a souligné que cela ne peut être fait uniquement par le biais des efforts gouvernementaux mais doit également impliquer les citoyens et le monde des affaires.  Le représentant a précisé que son pays encourage ses citoyens à rationaliser leur consommation d’énergie et à utiliser des combustibles plus propres.  Il a estimé qu’il faut saisir les chances créées par la demande croissante, au niveau mondial, pour les technologies et les combustibles faibles en carbone. 


La réduction de la pollution de l’air est un autre objectif clef, a-t-il poursuivi en affirmant que si Singapour bénéficie, dans son ensemble, d’une bonne qualité de l’air, cela est dû à une planification méticuleuse du processus d’industrialisation et au respect pour la santé des citoyens.  Il a toutefois regretté que de grandes parties de l’Asie du Sud-Est, y compris son pays, souffrent actuellement d’une détérioration importante de la qualité de l’air en raison de nuages de pollution dus à des feux de forêts en Indonésie.  Il a estimé que ce problème n’est pas bien pris en compte et doit faire l’objet d’un plan d’action global.  Il a regretté que les Philippines et l’Indonésie n’aient pas ratifié l’Accord de l’ASEAN sur les nuages de pollutions transfrontières.  Il a surtout regretté que certains membres de l’administration indonésienne suggèrent d’attendre un changement météorologique ou de cesser de se plaindre parce qu’après tout, les forêts d’Indonésie fournissent de l’oxygène à toute la région.  Le représentant a rappelé que Singapour et d’autres pays affectés par ces nuages ont proposé leur aide mais que la gravité du problème nécessite une assistance internationale, y compris de la part des Nations Unies. 


Mme MARLENE MOSES (Nauru) a déclaré que le territoire de son pays a été profondément dégradé par un siècle d’exploitation des mines de phosphate qui autrefois ont fait la richesse de l’île et de ses anciens maîtres.  Cette exploitation a causé une pollution des eaux des lagons qui entourent Nauru, et qui assuraient aux populations leur alimentation en produits de mer.  Nauru est aujourd’hui dépendante d’importations alimentaires et d’eau potable qui engloutissent une part importante de son budget.  Les habitants les plus pauvres se nourrissent quant à eux des produits et des eaux pollués de la mer environnante.  L’espoir de reconstruire l’île repose sur la mise en œuvre de

programmes de développement durable.  Le Gouvernement et les conseils communautaires de Nauru ont, à cet égard, adopté un plan souple, basé sur des partenariats, et qui peut s’adapter aux circonstances et aux changements du temps, et dont la réalisation s’échelonnera sur 20 ans, a dit Mme Moses.  Le manque de source d’énergie viable est un des principaux obstacles à la promotion du développement durable à Nauru dont l’approvisionnement en électricité dépend de petites centrales à fuel qui sont aujourd’hui trop vieilles pour être fiables.  De plus, compte tenu de ses ressources financières limitées, Nauru ne peut continuer à acheter le combustible indispensable au fonctionnement de ces centrales. Les petits États du Pacifique ont besoin de nouvelles technologies énergétiques et d’une aide à la formation et au renforcement de leurs ressources humaines, a dit la représentante. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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