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AG/EF/3158

LA DEUXIÈME COMMISSION SOULIGNE L’IMPORTANCE DE L’INNOVATION SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE COMME STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT

23/10/2006
Assemblée généraleAG/EF/3158
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

18e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION SOULIGNE L’IMPORTANCE DE L’INNOVATION SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE COMME STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT


Dans une brève réunion, la Deuxième Commission (Commission économique et financière) a achevé, cet après-midi, le débat portant sur les questions de mondialisation et d’interdépendance qu’elle avait entamé jeudi dernier.


De nombreuses délégations ont prôné l’intégration de l’innovation dans les stratégies de développement des pays, à l’instar du représentant de l’Azerbaïdjan qui a spécifié, à ce titre, que les dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle devraient être orientées vers le développement.  Toutefois, le représentant de la Norvège a estimé que la technologie seule, sans un cadre politique approprié, ne peut suffire à promouvoir le développement durable et combler le fossé numérique.  La bonne gouvernance, s’est-il expliqué, joue un rôle crucial pour relever les défis de la mondialisation et de l’interdépendance et, notamment, pour renforcer les capacités scientifiques et d’innovation des pays.  Le lien entre développement des technologies et investissements étrangers directs (IED) a également été mis en exergue, notamment par la représentante de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui a rappelé qu’ils jouent le rôle de vecteur de nouvelles technologies et promeuvent le développement des technologies au niveau local.


De nombreuses délégations se sont, par ailleurs, félicitées que la tenue du Dialogue de haut niveau, en septembre dernier, ait permis d’étudier le potentiel des migrations internationales pour le développement.  Divers intervenants ont, à cet égard, souligné le rôle important des envois de fonds des migrants dans la réduction de la pauvreté et le financement des petites entreprises.  La question de la fuite des cerveaux a été soulevée, notamment par le représentant de la Norvège qui a estimé que la promotion d’une migration circulaire peut contribuer à limiter ce phénomène.  Enfin, de nombreuses délégations ont insisté sur l’importance pour les États d’œuvrer de concert pour relever les défis des migrations internationales.  Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a précisé que la gestion des migrations devrait se faire dans le respect de la souveraineté des États et la protection des droits de l’homme.


Les représentants de la Fédération de Russie et de la Géorgie ont exercé leur droit de réponse. Les délégations de la Jamahiriya arabe libyenne, de la Géorgie, de la Norvège, de l’Azerbaïdjan et du Qatar ont participé au débat ainsi que les représentants du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux mercredi 25 octobre à 10 heures avec l’examen des questions relatives au développement durable.


MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE


Suite du débat général


M. ABDEL ALMAJIB (Jamahiriya arabe libyenne) a préconisé une intensification de la coopération internationale pour assurer une répartition équitable des avantages de la mondialisation.  Il faut permettre aux pays en développement, a-t-il dit, d’acquérir les technologies d’information et de communication mais aussi les ressources humaines nécessaires.  Il faut aussi, a-t-il poursuivi, donner suite au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) de 2005 pour réduire le fossé numérique entre pays en développement et pays développés.  Soulignant l’importance de favoriser la croissance économique de tous les États, il a insisté sur l’importance d’accroître l’accès des pays en développement aux marchés mondiaux et de les aider à s’équiper d’institutions favorables à leur croissance économique.  Le représentant a mis en avant la nécessité de diversifier l’économie des pays pour qu’ils augmentent le volume de leurs échanges.  Il a argué que la mondialisation seule ne peut répondre aux défis des pays en développement.  Il a plaidé pour une gouvernance internationale et nationale permettant de faire face aux chocs économiques imprévisibles.  Il a aussi plaidé pour la participation des pays en développement au processus de prise de décisions mondiales dans ce domaine.


S’agissant des migrations internationales, le représentant a constaté combien le Dialogue de haut niveau de septembre dernier reflète la conviction de la communauté internationale dans le potentiel de ce phénomène pour le développement.  Il a indiqué, jugé utile de se mettre d’accord sur un mécanisme de gestion des migrations, en tenant compte à la fois du respect de la souveraineté des États ainsi que de la protection des droits de l’homme.  Mettant l’accent sur les migrations illégales, il a identifié le financement de projets agricoles et industriels comme un moyen d’y faire face par la réduction du sous-emploi dans les pays d’origine.


Rappelant la tenue du Dialogue de haut niveau sur les migrations et le développement en septembre dernier, Mme TAMAR TCHITANAVA (Géorgie) a constaté que cette réunion a démontré que tous les pays sont concernés par ce phénomène.  Des migrations mieux gérées peuvent bénéficier à tous, a-t-elle indiqué, en soulignant qu’il faut traiter de certaines questions de manière urgente afin d’éviter les migrations illégales, le trafic, le crime organisé, le terrorisme et les violations des droits de l’homme.  Elle a indiqué que plus d’un million de personnes, soit 20% de la population, a quitté la Géorgie depuis son indépendance.  Dans les années 90, la réalité socioéconomique du pays a également forcé des citoyens à se rendre à l’étranger, a-t-elle poursuivi, notant que ceux-ci s’étaient rendus aux États-Unis, au Canada ou encore en Fédération de Russie.  En outre, elle a rappelé que les deux conflits dans la région ont été la source de migrations. 


La représentante a indiqué que les envois de fonds des migrants constituent une source de revenus toujours plus importante pour le PIB du pays et que le travail légal de ceux-ci est donc primordial pour de nombreuses familles géorgiennes.  Insistant sur l’importance de la protection des travailleurs migrants, elle a fait part de la situation des migrants géorgiens en Fédération de

Russie.  Elle a rappelé qu’un embargo économique a été imposé à la Géorgie, y compris sur les transferts d’argent et les services postaux.  Elle a estimé que les autorités russes exercent une discrimination féroce à l’égard des Géorgiens.  Elle a déclaré que cet embargo restreint la circulation des personnes, des biens et des services, portant préjudice à l’économie du pays mais aussi à celle de ses voisins puisque la Géorgie est un pays de transit.  Elle a qualifié d’inadmissibles de telles violations. 


M. LARS S. ALSAKER (Norvège) a estimé que la technologie seule, sans un cadre politique approprié, ne peut suffire à promouvoir le développement durable et combler le fossé numérique.  Il a ainsi souligné que tous les gouvernements qui souhaitent que leurs populations participent à la société de l’information doivent promouvoir et protéger les droits de l’homme, y compris le droit à la liberté d’expression.  Le rôle crucial de la bonne gouvernance l’est aussi pour la question des migrations, a-t-il poursuivi.  Rappelant qu’un des défis majeurs de la migration tient dans la disparité, qui peut être énorme, entre les conditions de vie et le respect des droits des pays d’origine et de ceux de destination, il a souligné l’importance qu’il y a à améliorer les conditions économiques et politiques ainsi que la protection des droits de l’homme dans les pays d’origine.  Pour promouvoir la stabilité et la croissance, il faut résoudre les effets économiques et sociaux des migrations internationales, a-t-il conclu.  Il a expliqué que son pays œuvre à l’intégration de ces questions dans les politiques de développement.  Il a proposé quelques mesures concrètes, comme le respect des normes du travail, la lutte contre le trafic d’êtres humains ou la promotion de la migration circulaire et non permanente qui peut, également, limiter la fuite des cerveaux.  Pour conclure, il a estimé que la question de la migration internationale exige initiatives et engagements de tous pour que son potentiel puisse être pleinement exploité.


M. EMIN TEYMUROV (Azerbaïdjan) a affirmé que la science et la technologie jouent un rôle central dans le développement socioéconomique et, partant, que la promotion de l’innovation devrait faire partie intégrante des stratégies de développement.  Il est nécessaire de mettre en place des politiques qui permettent aux pays en développement de bénéficier des nouvelles technologies, tout comme de renforcer leurs propres capacités technologiques, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il importe de faire en sorte que les dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle soient orientées vers le développement.  D’autre part, il a expliqué que son pays cherche à stimuler les investissements étrangers directs (IED) et que ceux-ci sont concentrés sur le secteur du gaz et du pétrole.  Les IED représentent le moteur de l’économie tout entière, a-t-il précisé.  Le Gouvernement de l’Azerbaïdjan est fermement orienté vers le développement des secteurs non pétroliers et ce, dans le but de diversifier son économie et être compétitif sur les marchés internationaux, a-t-il ajouté.  Il s’est réjoui de ce qu’une résolution sur l’intégration des économies en transition dans l’économie mondiale soit adoptée et a vivement encouragé les États Membres à soutenir le projet.


M. HAMED AL HABABI (Qatar) a indiqué que certains pays peuvent mieux tirer avantage de la mondialisation parce qu’ils ont des moyens technologiques plus importants qui leur permettent de trouver des solutions aux principaux problèmes de développement.  Il a constaté que le fossé numérique continue à croître entre pays en développement et pays développés mais aussi entre pays en développement eux-mêmes.  Soulignant l’importance des transferts de technologies, il a estimé

que tous les pays doivent continuer à investir dans ce domaine et essayer de développer leurs capacités technologiques et leur savoir scientifique.  Il a en outre affirmé que les pays doivent trouver des moyens de favoriser l’investissement et de promouvoir les partenariats avec le secteur privé, afin d’obtenir les infrastructures nécessaires au développement des instituts de recherche et de technologies.  Il a enfin insisté sur la nécessité d’une coopération internationale et régionale pour parvenir à ces objectifs. 


Mme SAFIYE ÇAĞAR, Représentante du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a rappelé qu’il existe différentes options pour maximiser les bénéfices de la migration et en minimiser les risques, citant notamment le respect des droits de l’homme et plus particulièrement de ceux de la femme, le dialogue politique ou la lutte contre le trafic d’êtres humains.  Elle a, par ailleurs, souligné que les migrations constituent un énorme potentiel pour favoriser le développement.  Les envois de fonds jouent un rôle important dans la réduction de la pauvreté et le financement de petites entreprises.  Les migrants, quant à eux, sont une source de connaissances, d’idées et d’expérience qui peuvent promouvoir le développement et améliorer les conditions de vie dans leurs pays d’origine, a-t-elle poursuivi.  Elle a donc attiré l’attention sur les effets négatifs de la fuite des cerveaux, et notamment le manque de personnel médical dans de nombreux pays d’Afrique.  Ce phénomène, a-t-elle expliqué, s’avère particulièrement dévastateur pour les pays les plus affectés par le VIH/sida et diminue leurs possibilités de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La représentante a indiqué que le FNUAP travaille avec les gouvernements en vue de contribuer à l’amélioration des conditions de travail et des rémunérations dans le secteur médical de ces pays.


Mme SUSAN BRANDWAYN, Représentante de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a réaffirmé que le renforcement des capacités en matière de science, de technologie et d’innovation joue un rôle essentiel dans les stratégies de développement de chaque pays et pour la réalisation des OMD.  Elle a indiqué que de nombreux pays s’en sont rendus compte et mettent désormais en place les politiques appropriées.  Ils investissent dans des programmes scientifiques, établissent des ministères de la science et de la technologie et recherchent l’appui d’organisations internationales et régionales.  La représentante a souligné que l’UNCTAD est en train d’étendre son travail à ce domaine.  Elle a fait part des différents programmes mis en œuvre pour aider les gouvernements à formuler et à mettre en place des politiques en matière de science et d’innovation ou à attirer les IED, qui peuvent également être un vecteur de transfert de technologies.


M. HASSAN H. BAHLOULI, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), s’est félicité des résultats du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement.  Il a exprimé la disposition de l’ONUDI à faire une contribution aux futures discussions et à fournir une assistance technique pour la recherche de solutions desquelles sortiraient gagnants pays et migrants.  Après avoir passé en revue le mandat et les différentes activités de l’ONUDI, le représentant a rappelé qu’en juillet dernier, l’Organisation avait organisé conjointement avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) une table ronde sur l’emploi chez les jeunes.  Une deuxième réunion sera organisée, au début de l’année 2007, pour discuter des enseignements tirés en la matière.  Un programme pilote devrait être élaboré pour ensuite être lancé en Afrique de l’Ouest qui connaît un problème urgent de chômage chez les jeunes.  Le représentant a conclu en assurant le premier Forum international sur les migrations et le développement, qui doit se tenir à Bruxelles en 2007, de la pleine coopération de l’ONUDI.


Droits de réponse


Le représentant de la Fédération de Russie a réagi à la déclaration de la délégation de la Géorgie, affirmant que la discussion sur la mondialisation devait se faire de manière constructive et dans le strict cadre de la Deuxième Commission.  La déclaration de la représentante de Géorgie n’était pas objective et ne correspondait pas au point de l’ordre du jour, a-t-il estimé.  Il a jugé que cette intervention ne reposait pas sur des faits véridiques et avait été utilisée pour politiser les débats de la journée.  Il a expliqué que son pays s’attache à faire respecter les lois en vigueur sur son territoire, surtout celles régissant les migrations.  Il a noté que, dans ce cadre, les autorités avaient utilisées les mesures pertinentes conformes au droit international pour traiter des migrations illégales. 


En réponse, la représentante de la Géorgie a affirmé que les faits qu’elle avait exposés, comme les contrôles fiscaux sévères ou l’impossibilité de faire des envois de fonds entre la Géorgie et la Fédération de Russie, entraient bien dans le cadre du point de l’ordre du jour de cette réunion.  Elle a, par ailleurs, insisté sur la véracité de ses propos. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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