LA DEUXIÈME COMMISSION DISCUTE DES MOYENS D’ÉLARGIR L’ACCÈS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT ET EN TRANSITION AUX INNOVATIONS SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES
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Deuxième Commission
Table ronde – matin
LA DEUXIÈME COMMISSION DISCUTE DES MOYENS D’ÉLARGIR L’ACCÈS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT ET EN TRANSITION AUX INNOVATIONS SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a invité, ce matin, les secrétaires exécutifs des commissions régionales de l’ONU à s’entretenir des efforts déployés pour favoriser l’accès aux innovations scientifiques et techniques et assurer aux technologies de l’information et des communications (TIC) une place centrale dans les stratégies de développement. Les États ont certes la responsabilité première d’adopter des mesures incitatives en matière d’innovation, telles que l’accès universel à l’éducation, l’élargissement de l’accès aux TIC ou l’élaboration de dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle. Les alliances régionales et mondiales peuvent néanmoins contribuer au processus.
L’écart technologique étant une entrave au développement, il est nécessaire d’offrir aux pays un appui institutionnel et de promouvoir la coopération avec un grand nombre de partenaires, a expliqué José Luis Machinea, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC). En la matière, il faut reconnaître le rôle facilitateur des commissions régionales qui ont fait de la coopération technique un domaine prioritaire de leurs activités.
L’efficacité d’une telle coopération dépend naturellement de l’existence d’un cadre national favorable à l’innovation, un cadre qui consacre la science, la technologie et l’innovation comme composantes essentielles du développement. L’Argentine, la Bolivie, le Brésil ou le Mexique ont intégré des stratégies de promotion des technologies dans leurs politiques de développement.
Si les économies en transition sont moins compétitives que les économies avancées, c’est parce qu’elles n’ont pas fait de l’innovation la clef du développement, a affirmé Marek Belka, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE). Il a attribué le retard de ces économies à la complexité des réglementations, aux difficultés d’accès à l’entreprenariat privé, à une absence de lien entre formation et emploi et ou encore à un manque de clarté dans les dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle.
Les économies les plus compétitives se trouvent désormais dans la région Asie-Pacifique, a indiqué Kim Hak-Su, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP). De nombreuses multinationales y installent leur département « recherche et développement ». Aussi l’accent de la Commission s’articule autour du renforcement des capacités, en particulier celles des fonctionnaires du service public, du partenariat entre parties prenantes et de la coopération régionale.
La région de l’Asie occidentale ne connaît pas le même succès, a confié Mervat Tallawy, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour la région (CESAO), en expliquant que les sciences et les technologies n’y sont pas très bien perçues. Un certain nombre de politiques a pu tout de même être développé en matière de promotion de la recherche et du développement et de mise en place des infrastructures nécessaires. De grandes différences existent toujours entre les pays mais le fait que la région compte beaucoup de jeunes, -38% de la population a moins de 15 ans- montre combien sont prometteuses les perspectives d’innovation.
L’investissement dans l’éducation et la formation est de la plus grande importance dans ce monde où les économies sont fondées sur le savoir, a relevé Abdoulie Janneh, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), qui a mis le doigt sur les alliances fortes dont a besoin le continent, compte tenu de son nombre limité de scientifiques. La CEA a créé une Division des TIC et s’efforce d’améliorer l’accès à l’information et aux connaissances, notamment par le biais du Réseau africain de bibliothèques virtuelles et d’information (AVLIN). Le Secrétaire exécutif a aussi fait part de la coopération avec le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), en citant pour exemple le Partenariat pour les TIC en Afrique.
En toutes choses, la mobilisation des ressources restent le nerf de la guerre, a souligné Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général au développement économique du Département des affaires économiques et sociales. Des institutions efficaces et des politiques harmonisées qui favorisent les investissements étrangers directs (IED) doivent donc être développés, en tenant dûment compte des spécificités des régions et des sous-régions, a voulu le représentant de la Fédération de Russie, qui a ainsi appuyé l’idée selon laquelle la non-reconnaissance de la dynamique régionale ouvrirait la porte à l’incohérence du système.
Sur le plan régional, il faut créer des systèmes plus ouverts, des marchés de l’emploi communs et favoriser les transferts de savoir entre universités, a renchéri la représentante de la Finlande. Les États et les universités sont les promoteurs, en la matière, mais il ne faut pas ignorer le rôle du secteur privé. Au-delà de ce secteur, c’est l’aide publique au développement qui aurait l’impact le plus immédiat, a souligné le représentant de la République-Unie de Tanzanie. Il a apporté un bémol au consensus sur le rôle des TIC comme passage obligé du développement. Faudra-t-il attendre un taux d’alphabétisation de 100% et la mise en place d’infrastructures sophistiquées pour assurer le développement? Les TIC ne régleront pas tous les problèmes de l’Afrique, a-t-il tempéré.
La Deuxième Commission poursuivra l’examen des questions de mondialisation et d’interdépendance demain jeudi 19 octobre, à 10 heures.
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