L’IMPASSE DU CYCLE DES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES LANCÉ À DOHA FAIT CRAINDRE UN REPLI PROTECTIONNISTE PRÉJUDICIABLE EN PREMIER LIEU AUX PAYS DU SUD
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Deuxième Commission
13e et 14e séances – matin et après midi
L’IMPASSE DU CYCLE DES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES LANCÉ À DOHA FAIT CRAINDRE UN REPLI PROTECTIONNISTE PRÉJUDICIABLE EN PREMIER LIEU AUX PAYS DU SUD
Si elle persiste, l’impasse dans laquelle se trouvent, depuis le mois de juillet, les négociations commerciales du Cycle de Doha érodera la confiance des pays les plus pauvres en un système commercial multilatéral ouvert et non discriminatoire, a prévenu, ce matin, le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Supachaï Panitchpakdi. L’exclusion de ces pays ouvrirait la voie aux accords bilatéraux et régionaux et, par conséquent, à la montée des protectionnismes, a ajouté le Secrétaire général devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui examinait aujourd’hui le lien entre commerce international et développement.
Le commerce international est le moteur le plus efficace de la croissance économique et donc de la lutte contre la pauvreté, se sont accordés les intervenants. De 1980 à 2005, les exportations mondiales de biens et de services sont passées de 2 400 à 12 700 milliards de dollars. La part des pays en développement dans les échanges mondiaux a augmenté au cours de la même période, passant de 27% à 34%, alors que le commerce lui-même occupait une place plus grande dans leur PNB, y passant de 49% à 65%. Les échanges entre pays en développement ont connu une envolée spectaculaire. 43% du commerce des pays du Sud se font désormais avec d’autres pays du même hémisphère, et 40% de leurs investissements étrangers directs (IED), qui se sont élevés à 135 milliards de dollars en 2005, vont vers des pays de la même catégorie.
Les négociations du Cycle, lancé en 2001 à Doha par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), achoppent sur les modalités liées à un accroissement sensible de l’accès aux marchés; à la réduction et, à terme, à l’élimination de toutes les formes de subventions à l’exportation et aux réductions sensibles de soutiens intérieurs qui ont un effet de distorsion des échanges. Les membres de l’OMC avaient convenu, en 2005, d’assurer l’élimination de toutes les subventions à l’exportation pour la fin de 2013, et selon des modalités telles qu’une partie substantielle soit réalisée pendant la première moitié de la période de mise en œuvre.
Or, en juillet dernier les acteurs principaux du commerce mondial –Australie, Brésil, États-Unis, Inde, Japon et Union européenne- n’ont pas pu se mettre d’accord sur l’ampleur exacte des ajustements. Les États-Unis exigent un élargissement sensible de l’accès aux marchés, avant d’améliorer leur offre concernant la réduction des soutiens intérieurs. L’Union européenne et certains pays en développement jugent indispensable de réduire davantage les soutiens intérieurs.
Aussi, aujourd’hui, des délégations, dont celles de l’Afrique du Sud, porte-parole du Groupe des 77 et de la Chine; de la Malaisie; de l’Ouganda, et du Bénin, parlant au nom des pays les moins avancés (PMA), ont-elles mis sur le ban des accusés l’Union européenne et les États-Unis dont les subventions agricoles sont le principal obstacle à la normalisation d’un secteur commercial dont les revenus potentiels sont stratégiques pour les pays en développement. Sur le papier, quelques avancées ont été enregistrées depuis 2005. Un accord a été conclu, cette année, sur l’élimination de toute forme de subvention à l’exportation du coton et sur son accès en franchise de droits de douane et sans contingent. Mais, comme l’a fait remarquer la représentante du Bénin, « tout cela reste au niveau des promesses », et tant que le Cycle de Doha restera dans les limbes, l’angoisse règnera dans les PMA.
L’agriculture représente 71% des emplois dans les PMA, et ses produits atteignent plus de 50% des exportations totales des pays en développement. La libéralisation et la réforme des échanges agricoles pourraient faire progresser de 30% les recettes commerciales de ces pays. Or, les subventions versées au titre du soutien intérieur à la production agricole par les États-Unis, le Japon et l’Union européenne, se sont élevées à 185 milliards de dollars en 2000, soit environ 38% de la valeur de leur production agricole.
En 2005, l’Union européenne s’était dite disposée à revoir l’offre de réduction de 39% pour se rapprocher de la proposition du G-20 –pays en développement-de 54%, tout en s’opposant à la proposition de 66% des États-Unis, ce que l’Australie, au nom du Groupe de Cairns, a vivement regretté aujourd’hui. Indigné à son tour, l’Observateur permanent du Saint-Siège a fait remarquer que, selon l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), le montant de 280 milliards que représentent les subventions aujourd’hui est 10 fois supérieur à celui de l’aide publique au développement (APD) versée à l’Afrique et égal au PNB de toute l’Afrique subsaharienne.
Si, pour le Secrétaire général et de nombreuses délégations des pays du Sud, le résultat des négociations du Cycle de Doha devait aussi assurer aux pays en développement concernés un traitement spécial et différencié, le représentant des États-Unis a toutefois vu dans une telle initiative une pérennisation des relations économiques enracinées dans un passé colonial. Le plus grand service que la Deuxième Commission peut rendre à ces pays est de les aider à libéraliser sans crainte leur commerce, a insisté le représentant.
Avant d’ouvrir, la Deuxième Commission a été saisie ce matin, par la délégation de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de projets de résolutions relatifs à la crise de la dette extérieure et au développement; aux produits de base; et à la mise en œuvre et au suivi des textes issus de la Conférence internationale sur le financement du développement. Cet après-midi, la Commission a été saisie, par la délégation des Philippines, d’un projet de résolution ayant trait à l’assistance économique spéciale à certains pays et à certaines régions.
La Commission économique et financière poursuivra ses travaux demain, mercredi 18 octobre, à 10 heures, par un dialogue interactif avec les Secrétaires exécutifs des Commissions économiques régionales de l’ONU.
QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE
Rapports du Secrétaire général sur le commerce international et le développement (A/61/272)
Ce rapport aborde, en particulier, les négociations multilatérales dans le cadre du Programme de travail de Doha depuis la sixième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui s’est tenue en décembre 2005. La suspension des négociations, en juillet 2006, a créé de graves incertitudes. Dans l’introduction, le Secrétaire général souligne que le commerce international peut être un puissant moteur de la croissance et du développement, comme en atteste la part croissante des exportations de biens et de services dans le produit intérieur brut (PIB) de nombreux pays. Entre 1980 et 2004, celle-ci est passée de 14% à 35% pour l’ensemble du monde, de 13% à 31% pour les pays développés, et de 25% à 49% pour les pays en développement.
En 2005, les exportations mondiales de marchandises ont progressé de 13,8% pour représenter 10 300 milliards de dollars des États-Unis. La progression a été plus sensiblement marquée pour les pays en développement (21,3%) que pour les pays développés (9,2% globalement), dont les exportations ont atteint 3 700 milliards de dollars des États-Unis, soit plus 35,9% du total, pour la première fois depuis 1948. C’est à nouveau la Chine, dont les exportations ont progressé de 28%, qui a le plus contribué à cette hausse, avec près d’un cinquième du total. L’Afrique du Nord est la région qui a enregistré le développement le plus marqué de ses échanges (31,5%), suivie par l’Asie occidentale (30,6%), l’Amérique du Sud (27,5%), l’Afrique subsaharienne (22,2%), l’Asie du Sud et du Sud-Est (18,8%), et les Caraïbes (14,1%).
Les exportations Sud-Sud se sont également développées et ont représenté 42% des exportations totales des pays en développement et près de 14% des exportations totales mondiales en 2003. Plus des deux tiers des exportations des pays en développement consistaient en biens manufacturés, alors que les produits de base occupaient toujours une place importante dans les exportations des pays d’Afrique et des PMA (70% et 64% respectivement). Les cours des produits de base, notamment du fer, du cuivre et du pétrole, ont sensiblement augmenté en 2005.
En ce qui concerne l’évolution du système commercial multilatéral, le Secrétaire général note que la sixième Conférence ministérielle de l’OMC, qui s’est tenue à Hong Kong en Chine, du 13 au 18 décembre 2005, a enregistré quelques résultats. Dans le domaine de l’agriculture, elle a permis de parvenir à un accord pour éliminer les subventions à l’exportation pour la fin de 2013. Pour ce qui est du coton, un accord a été conclu concernant l’élimination de toute forme de subvention à l’exportation en 2006 et un accès au marché en franchise de droits de douane et sans contingent pour les exportations de coton des PMA. Les négociations qui ont suivi la Conférence ministérielle ont principalement cherché à définir des modalités pour l’agriculture et l’accès aux marchés pour les produits non agricoles au 30 avril au plus tard, afin de pouvoir terminer les négociations à la fin de 2006 comme demandé par la Déclaration ministérielle de Hong Kong. Les négociations ont porté sur trois questions, à savoir les aides à l’agriculture, l’accès aux marchés pour les produits agricoles et l’accès aux marchés pour les produits non agricoles.
La suspension des négociations montre que le Cycle de Doha et le système commercial multilatéral sont arrivés à un point critique, et qu’il faut des mesures de confiance, des décisions politiques et des compromis. Les intérêts des pays en développement doivent être au cœur du processus. Le résultat des négociations doivent donc assurer, aux pays en développement, l’amélioration des conditions et de la prévisibilité de l’accès de leurs exportations aux marchés; le renforcement de l’aide à la création de capacités compétitives, y compris dans le secteur des services et des infrastructures liés au commerce; un traitement spécial et différencié effectif et efficace; l’élimination de toutes les formes de subventions à l’exportation d’ici à 2013 et une réduction substantielle des mesures de soutien interne à l’agriculture qui faussent le commerce. Le résultat des négociations doivent aussi assurer aux pays en développement l’adoption de mesures pour compenser l’érosion des préférences et faciliter l’utilisation de celles qui existent; et un accès intégral en franchise de droits et de contingents pour les PMA.
Présentation de rapports
Actualisant ce rapport, M. SUPACHAÏ PANITCHPAKDI, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a souligné que l’asymétrie entre le système commercial international et le système financier international a aggravé une situation déjà caractérisée par des déséquilibres. La suspension des négociations de Doha est venue ajouter beaucoup d’incertitudes à ces tensions.
Depuis 1950, la taille de l’économie mondiale a quintuplé et elle continue aujourd’hui de croître de 4% par an en moyenne, comme cela s’est encore vérifié en 2005. Le commerce mondial et les investissements étrangers directs (IED) ont tous les deux augmenté plus rapidement que la croissance du PNB mondial, au cours des 30 dernières années. Ils ont été les premiers facteurs de la croissance mondiale. Depuis le milieu des années 1980, les exportations mondiales de biens et de services ont augmenté de manière spectaculaire, passant de 2 400 milliards de dollars américains à 12 700 milliards en 2005. La plus grande part de cette croissance s’est opérée au cours de la dernière décennie, a noté le Secrétaire général de la CNUCED.
L’an dernier, le PNB combiné des pays en développement a augmenté de 6,2%, alors que leur commerce connaissait une croissance de 18%. L’Asie a été la principale zone de croissance. Mais l’Afrique et l’Amérique latine se sont aussi bien comportées. Au cours de la décennie qui vient de s’écouler, la part des pays en développement dans le commerce mondial a augmenté pour passer de 27% à 34%, tandis que le commerce lui-même a pris une place plus importante dans la constitution de leur PNB, passant de 49% à 65%. La montée des échanges commerciaux Sud-Sud a été un facteur positif. 43% des exportations des pays en développement se font en direction d’autres pays de la même catégorie, et le commerce Sud-Sud augmente de 11% en moyenne par an.
Les investissements Sud-Sud ont eu à suivre la même tendance. Ils représentent aujourd’hui 40% des IED allant vers des pays en développement. La masse monétaire de ces IED Sud-Sud s’est élevée à 135 milliards de dollars en 2005, soit 10 fois ce qu’elle était en 1990. Ceci correspondant à 17% des flux mondiaux d’IED en 2005, alors que ce chiffre n’était que de 5% en 1990. Contrairement aux flux Nord-Sud, les investissements Sud-Sud se caractérisent par le fait qu’ils vont vers des secteurs à fort potentiel de création d’emplois, a noté M. Panitchpakdi.
Quand il est joint aux IED, le commerce, a-t-il relevé, est un puissant facteur de croissance, de promotion du développement et de réduction de la pauvreté. Ce fait est en train d’être illustré par ce qui se passe en Inde et en Chine, mais aussi dans un certain nombre de pays africains, d’Asie occidentale et d’Amérique latine. Mais l’expérience montre que le commerce, en tant que moteur de croissance, ne fonctionne bien que si certaines conditions sont réunies, notamment l’inclusion d’un pays dans les mécanismes d’échange mondiaux. C’est cette absence d’inclusion qui est en grande partie responsable de la pauvreté des PMA, dont la part dans les échanges mondiaux n’a été que de 0,64% en 2004. Les PMA n’ont, d’autre part, reçu que 1% des flux d’IED mondiaux l’an dernier.
La suspension des négociations commerciales de Doha affecte donc surtout les pays les plus pauvres et les plus fragiles. Si l’impasse actuelle persiste, la confiance qu’ont ces pays dans le système gouverné par les règles de l’Organisation mondiale du commerce pourrait s’éroder. Ceci enverrait un signal très négatif sur l’avenir de l’économie mondiale, ce qui encouragerait des replis protectionnistes. On observe déjà une prolifération d’accords commerciaux bilatéraux et régionaux, et les plaintes s’accumulent sur la table des responsables chargés du règlement des disputes commerciales. La reprise des négociations de Doha nécessite plus de souplesse des pays développés sur la question agricole et sur l’accès des produits non agricoles aux marchés des pays pauvres. Il est essentiel de ne pas réduire les ambitions du Cycle de Doha, qui doit rester un cycle du développement.
La Deuxième Commission, a recommandé le Secrétaire général, peut envoyer un message fort à la communauté internationale et à tous les partenaires au commerce, pour que les négociations soient remises sur les rails au cours des mois qui viennent. Il est important d’assurer un accès aux marchés du Nord aux produits des pays en développement, aussi bien sur le plan agricole que non agricole. Le secteur des services qui se développe dans les pays du Sud doit trouver des débouchés. Les subventions agricoles, les pics tarifaires et les mesures protectionnistes non tarifaires doivent faire l’objet d’un examen sérieux, de manière à être éliminés dans la transparence.
Ensuite, les pays en développement doivent récupérer leur autonomie et leur liberté de choix en ce qui concerne leurs politiques économiques. Ces choix sont cruciaux dans les secteurs de la sécurité alimentaire, du développement rural et de la résolution des défis posés par les politiques d’ajustement, entre autres. Il faut donner aux pays pauvres les moyens d’offrir, à leurs populations, un accès aux services de base et de sortir de leur trop grande dépendance envers les produits de base. De nouveaux secteurs de croissance existent et doivent être exploités par ces pays. Il s’agit notamment des secteurs du développement des biocarburants, des biotechnologies, des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de certains types d’industries où les pays en développement ont des avantages comparatifs.
Enfin, pour tirer parti de toute conclusion positive du Cycle de Doha, les pays en développement auront besoin de capacités humaines et institutionnelles dans le secteur commercial. Ils ont besoin d’infrastructures de production opérationnelles; de règles et de mécanismes de facilitation du commerce; et de soutien à la création d’institutions. Dans ce cadre, des investissements doivent
être dirigés vers les secteurs de la santé, de l’éducation, des sciences et des technologies. Cette formule mène au succès, comme cela a été prouvé dans la plupart des pays d’Asie. Pour parvenir au succès, il revient cependant aux États d’assurer un bon fonctionnement des partenariats public-privé, de faciliter l’intégration des femmes, et de mettre en place des règles de bonne gouvernance qui encourageront leurs nationaux à épargner et à investir dans l’avenir de leur pays.
La CNUCED pense que la construction de capacités dans les domaines de la science, de la technologie et des capacités d’innovation est cruciale pour permettre à un pays de se sortir vraiment de la pauvreté en réalisant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et en se donnant les moyens de s’intégrer dans une économie basée sur la connaissance. Nous voulons aider les gouvernements, notamment en Afrique, à formuler et à mettre en œuvre des politiques qui leur permettent de relever les défis qui se posent à eux sur le chemin du développement. Dans ce cadre, la CNUCED travaille avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Secrétariat du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Présentant les rapports du Conseil du commerce et du développement sur sa trente-huitième session directive (A/61/15, partie I à IV), M. MOHAMED SALECK OULD MOHAMED LEMINE, Président du Conseil du commerce et du développement de la CNUCED), a exposé les différentes délibérations du Conseil sur les questions de la mondialisation, du Programme d’action de Bruxelles, du développement de l’Afrique et du Cycle de Doha. Il a fait observer que les systèmes financiers et commerciaux internationaux continuent d’être orientés en défaveur des pays en développement, représentant un danger non seulement pour le développement durable mais également pour la paix et la sécurité mondiale. Une cohérence, orientée vers le développement, devrait être trouvée entre les systèmes monétaires et commerciaux internationaux, a-t-il préconisé, ajoutant que cette cohérence constituerait un ingrédient pour une économie mondiale durable. Il a, à cet égard, fait valoir que le système commercial international devrait être plus flexible et refléter les besoins des pays en développement. Il a, en outre, souligné que la mondialisation n’a pas été un processus inclusif, du fait que de nombreux pays, et particulièrement les pays les moins avancés (PMA), en ont été exclus.
Corriger cette inégalité se trouve au cœur de la question de la gestion des forces de la mondialisation et de la stabilisation de l’environnement mondial pour faciliter une croissance soutenue, a-t-il estimé. Enfin, il a fait part de l’importance d’assurer une meilleure cohérence entre les stratégies nationales de développement et les processus internationaux. Les pays en développement ont entrepris de larges réformes économiques mais les résultats ont été mitigés, a-t-il expliqué, ajoutant que ce constat montre qu’il n’y a pas de politique « à taille unique » et applicable à tous. Il a indiqué que si les pays en développement sont responsables de leur propre développement, il n’en demeure pas moins qu’un environnement international favorable et propice s’avère essentiel.
S’agissant du Programme d’action de Bruxelles, il a fait observer que les progrès ont été mitigés et les performances variables. Il a souligné que les PMA devraient continuer d’intégrer le Programme d’action dans leurs politiques mais, qu’une fois encore, un engagement des partenaires de développement s’avère crucial. Des développements socioéconomiques ont été effectués lorsque ces pays
étaient soutenus par une aide stable et prévisible en accord avec des politiques nationales cohérentes. Il est souhaitable d’améliorer nettement les démarches qui président aux politiques d’aide pour que les PMA, a-t-il conclu. Abordant la question du développement de l’Afrique, il a préconisé la mise en place d’une nouvelle architecture pour l’aide, de préférence administrée par un fonds, créé sous les auspices des Nations Unies, et ce, dans le but de réduire les coûts et d’augmenter la cohérence, l’impact et l’efficacité de l’aide.
Concernant les négociations du Cycle de Doha, il a mentionné que la reprise des négociations est vitale pour certains pays et espéré que l’occasion de les relancer entre novembre 2006 et mars 2007 ne sera pas manquée. Il a rappelé que tous les pays doivent faire preuve de volonté politique et de flexibilité, ajoutant qu’il incombe aux grandes puissances commerciales d’assumer le leadership dans ce processus. Il a enfin insisté sur le rôle de la CNUCED pour favoriser la coopération Sud-Sud, notamment par le biais du troisième cycle des négociations du Système généralisé de préférence commerciale, et pour aider les États dans leur processus d’accession à l’OMC.
Échange interactif
La représentante du Bénin s’est demandée ce qu’à ce stade, les PMA peuvent espérer. Est-ce que l’aide au commerce va faire disparaître le Cadre intégré ou un équilibre va-t-il être trouvé entre les deux? Le Secrétaire général de la CNUCED a reconnu que la question du coton revêt une importance toute particulière pour certains pays africains comme le sien. Il a estimé lamentable et regrettable que la question du coton ne puisse pas avancer en raison de la suspension du Cycle de Doha. S’agissant du Cadre intégré, il a souligné qu’à l’heure actuelle, les États Membres œuvrent à son renforcement. La question de l’opérationnalisation de l’aide au commerce se pose et il ne faut pas attendre la reprise ou la fin des négociations pour reprendre ce programme, a-t-il poursuivi. Il a enfin souligné qu’il est essentiel d’effectuer des ajustements et de définir le plus rapidement possible la substance de cette Aide, ainsi que la couverture de ce programme. L’appui financier doit être prévisible, a-t-il préconisé, être constitué de dons et non pas de nouveaux prêts qui viendraient alourdir les pays d’une nouvelle dette.
Débat général
M. PETER LE ROUX (Afrique du Sud), a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que la suspension des négociations de Doha poussait déjà un grand nombre de pays à adopter des mesures de plus en plus protectionnistes. Sans système commercial multilatéral opérationnel, les tendances génératrices de distorsions qui ont jusqu’ici faussé le fonctionnement des échanges internationaux, vont s’accentuer et se poursuivre, s’est inquiété M. Le Roux. Le Groupe des 77 et la Chine notent que les exportateurs du Sud font de plus en plus face à des barrières non tarifaires et à des normes artificielles qui vont bien au-delà des standards agréés au niveau mondial. Ces barrières nous bloquent l’accès aux marchés les plus importants, a relevé le représentant sud-africain. Le bon sens reconnaît que le commerce est un puissant moteur de croissance, de développement et de lutte contre la pauvreté. Cette vérité est basée sur le concept des avantages comparatifs, qui doivent jouer un rôle central dans un système commercial ouvert et équitable qui pourrait permettre aux pays en développement de générer les ressources dont ils ont besoin pour leur développement.
Le Groupe des 77 et la Chine appellent les pays industrialisés à pleinement intégrer le concept des avantages comparatifs dans leurs vues et leurs analyses et à le respecter. La politique du deux poids deux mesures dont se plaignent les pays du Groupe des 77 et la Chine depuis le Cycle d’Uruguay se poursuit. Les pays riches demandent toujours à ceux du Sud d’ouvrir leurs marchés alors que de leur coté ils continuent de verser des subventions à leurs producteurs dans le seul secteur où la plupart des pays pauvres ont un avantage comparatif indéniable: l’agriculture. Ces subventions et les tarifs douaniers élevés imposés par les pays du Nord sont responsables de la paupérisation croissante des populations du Sud. Il faut y mettre fin. Dans le secteur des produits industriels, les pays du Nord se sont arrangés pour maintenir des tarifs douaniers élevés contre les produits pour lesquels les pays en développement sont les mieux placés, a d’autre part relevé le représentant sud-africain.
Il semble que l’on décourage toute volonté de diversification économique et d’industrialisation des pays en développement qui voudraient donner plus de plus-value à leurs produits de base et à leurs matières premières avant de les exporter, a accusé le représentant, en citant la hausse régulière des droits de douane imposés aux produits transformés ou semi-transformés. Dix ans après le Cycle d’Uruguay, les pays du Sud ne voient toujours pas de justice et d’équité dans le commerce mondial. L’iniquité des règles commerciales doit être abordée dans les négociations de Doha, a dit M. Le Roux, en exhortant l’OMC à se montrer plus juste et à prendre plus à cœur les demandes des pays en développement, de manière à ce que ses mécanismes deviennent plus transparents et moins discriminatoires. Pour sa part, l’accession à l’OMC doit rester transparente et son processus doit prendre en compte les vulnérabilités des PMA et des petits États insulaires en développement à qui on ne doit pas demander des choses impossibles, a souligné le représentant sud-africain.
M. REZLAN ISHARJENIE(Indonésie), au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), a exprimé sa vive préoccupation et sa déception par rapport à la suspension des négociations du Cycle de Doha. Trois mois se sont écoulés et nous ne sommes pas prêts à remettre les négociations sur les rails. La suspension a des conséquences systémiques pour le système commercial international, a-t-il poursuivi, ajoutant que le système ne peut pas se permettre un échec de Doha. Il faut étudier les divergences, et notamment celles qui portent sur les questions critiques de l’accès aux marchés des produits agricoles et non agricoles, a-t-il préconisé. Nous connaissons tous, les coûts d’un échec, a-t-il insisté. Le représentant a, à cet égard, lancé un appel aux acteurs majeurs pour qu’ils fassent preuve de volonté politique et de leadership pour mener à bien ces négociations. Le commerce est un instrument important pour atteindre les OMD, a-t-il rappelé. Il a, à cet égard, fait état des tendances positives qu’a connu l’ANASE, indiquant que les exportations ont augmenté de 13,5% entre 2004 et 2005 et que cette tendance a continué au début de 2006, avec une croissance de 17,7%.
Il a ajouté que les pays de l’ANASE sont prêts à libéraliser le secteur des services et à éliminer progressivement, d’ici à 2015, les restrictions qui existent sur le plan national et les limites imposées à l’accès aux marchés. Il a attiré l’attention sur les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral au sein de l’ANASE et préconisé qu’ils soient pris en compte. Nous devons développer les traitements différenciés, augmenter l’assistance technique et renforcer les capacités pour leur permettre de tirer des bénéfices du commerce international. Il serait, à cet égard, utile d’établir un accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent, pour les produits d’exportation des PMA vers les marchés des pays développés, a-t-il ajouté.
M. ALEXANDER ANANIEV (Fédération de Russie) a regretté l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations du Cycle de Doha. Ce blocage aura des répercussions sur le fonctionnement du système commercial multilatéral, a estimé le représentant. Au Sommet du G-8 qui a eu lieu cette année à Saint-Pétersbourg, les pays ont mis un accent particulier sur le besoin de faire redémarrer le Cycle de Doha. La déclaration finale du Sommet a, d’autre part, indiqué la volonté de faire respecter la propriété intellectuelle. Le Sommet a aussi enregistré le soutien des participants à l’entrée de la Fédération de Russie à l’OMC. Cependant, rien n’a bougé depuis, et la Fédération de Russie est surprise que les modalités d’accession à l’OMC soient de plus en plus politisées par des parties qui veulent y inclure des facteurs qui n’ont rien à voir avec le commerce. Des concepts expérimentaux ne devraient pas être introduits, en fonction du pays candidat, de ses réalités et de ses relations avec des pays tiers, dans le processus d’accession à l’OMC. La Fédération de Russie est pour la règle de la réciprocité, et elle ne fera pas de concessions économiques ou commerciales à des pays qui ne lui donnent pas les mêmes avantages et ne l’acceptent pas comme un partenaire à part entière. La Fédération de Russie ne soutient pas, d’autre part, les propositions qui voudraient faire de la CNUCED une agence-conseil travaillant essentiellement au profit des pays en développement. Si le mandat de la CNUCED doit être revu, il faut le faire sous l’angle de celui d’un organisme réellement multilatéral et au service de tous les États Membres, a encore dit le représentant.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a souligné que le commerce est un puissant moteur pour la croissance économique et du développement et qu’il est vital de créer un système de commerce multilatéral qui soit ouvert et équitable. Il a regretté qu’il n’y ait pas de mécanisme pour stabiliser les prix des produits de base et que les textiles et l’agriculture aient été exclus depuis 40 ans de la libéralisation. Celle-ci fonctionne dans des domaines où les pauvres ne peuvent pas rivaliser, a-t-il souligné. Il a fait observer qu’en dépit de ces limites, des pays en développement ont réussi à utiliser le commerce comme levier de la croissance et du développement en utilisant des mesures de protection. La suspension des négociations de Doha est une mauvaise nouvelle autant pour les pays développés que pour les pays en développement, a-t-il souligné, ajoutant que ses bénéfices seraient importants pour tous les pays. Les objectifs de Doha ne devraient pas être sacrifiés pour arriver vite à une conclusion vide, s’est-il alarmé. La libéralisation équitable et significative dans le domaine de l’agriculture est la clef d’une conclusion réussie du Cycle de Doha, a-t-il estimé, rappelant que l’agriculture compte pour 20% du PIB des pays développés et plus de 50% pour les pays en développement.
Il a de plus préconisé que les négociations sur les produits non agricoles élargissent l’accès aux marchés et combattent les discriminations et intègrent les pays en développement dans le système commercial multilatéral. Il a expliqué que sa délégation soutient la formule suisse. Les deux coefficients devraient reposer sur des critères objectifs et prendre en compte les profils tarifaires actuels, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’un coefficient 6 pour les pays en développement et un coefficient 30 pour les pays développés pourraient contribuer à éliminer les crêtes tarifaires en défaveur des exportations des pays en développement. Il s’est également montré en faveur du traitement spécial et différencié et a souhaité que ces préférences soient élaborées pour éliminer la pauvreté et le sous-développement lorsqu’il existe. Enfin, il a estimé que le PNUD et les institutions de Bretton Woods devraient créer une fenêtre spéciale pour aider les pays à bas revenu à se construire des capacités de production et de commerce.
Mme ZAKIA MIDAOUI (Maroc) a déclaré que le commerce mondial et le développement durable sont des questions de justice sociale. Les obstacles non tarifaires deviennent un problème majeur, en matière d’accès aux marchés, notamment pour les pays les plus pauvres, a relevé la représentante. Ces obstacles se sont multipliés au cours des dernières années, au fur et à mesure que les droits de douane diminuaient, a observé la représentante. Pour bon nombre d’observateurs, les obstacles non tarifaires sont devenus une nouvelle forme de protectionnisme, plus difficile à détecter, à quantifier et à définir. Ces obstacles ont des répercussions sur l’accès aux marchés, la capacité de production et la compétitivité à l’exportation des pays en développement, a estimé la représentante. L’un des enjeux à relever est de prévenir les abus tout en préservant le droit des pays à définir et à appliquer des réglementations sur la sécurité et la qualité des produits, ceci tout en associant plus étroitement les pays du Sud à la définition des normes commerciales internationales de manière à ce que leurs intérêts soient pris en compte.
Le concept du traitement spécial et différencié (TSD) devrait aider les pays en développement à appliquer des politiques commerciales favorables à leurs objectifs de développement. Le recours au TSD devrait se fonder sur des critères de développement plutôt que sur des laps de temps arbitraires. Importateur net de produits alimentaires, le Maroc regrette, d’autre part, que la décision de Marrakech en la matière n’ait pas été mise en œuvre alors que l’aide alimentaire est tombée à son niveau le plus bas et que la facture des importations alimentaires a augmenté. La décision tend à régler un problème transitoire alors que la sécurité alimentaire est une question complexe, qui touche au commerce et à d’autres aspects du développement. Le Maroc, a conclu la représentante, souligne l’importance de l’ouverture des marchés aux exportations des pays du Sud, de l’élimination des pratiques qui sont contraires aux règles de l’OMC, et du respect des mandats fixés par la Déclaration ministérielle de Doha, la Déclaration de 2004 et la Déclaration de Hong Kong sur les négociations commerciales.
M. NGUYEN TAT THANH (Viet Nam) a rappelé que le commerce et le développement font partie des questions les plus importantes de notre temps, ajoutant qu’il n’est pas étonnant que les négociations soient plus que jamais très difficiles. Il a fait observer avec regret qu’en dépit de la vérité selon laquelle plus ouverte est une économie plus haut est son taux de croissance, l’unilatéralisme, le bilatéralisme et le régionalisme prévalent sur le multilatéralisme. La politique en matière de commerce reste dans les mains des groupes d’intérêts de certains pays, a-t-il regretté. Il a expliqué que son pays a choisi de favoriser le multilatéralisme, qu’il n’a ménagé aucun effort pour participer et s’intégrer au commerce mondial et qu’il continuera d’adopter cette démarche constructive. Il s’est réjoui que toutes les négociations bilatérales et multilatérales pour l’accession de son pays à l’OMC aient été couronnées de succès et que le Viet Nam en devienne membre tout prochainement. Les Nations Unies et en particulier la CNUCED peuvent jouer un rôle très important en matière de commerce international, a-t-il poursuivi. Il a souhaité que soient menées des études sur l’impact des différentes zones de franchise de droits qui fleurissent dans le monde, en s’intéressant autant aux impacts sur les pays concernés que sur les autres pays. Pour conclure, il a souhaité que les négociations de Doha soient rapidement reprises et couronnées de succès, voire génèrent des mesures ambitieuses.
M. NIRUPAM SEN (Inde) s’est élevé contre le manque d’équité du système commercial multilatéral. La suspension des négociations de Doha pourrait affecter lourdement les perspectives de croissance des pays en développement, a estimé le représentant en jugeant « décevante » l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers commerciaux. L’agriculture n’est pas seulement une question commerciale mais un problème de développement, a-t-il estimé. La sécurité alimentaire et la sortie des peuples du Sud de la pauvreté abjecte dépendent de l’instauration d’un cadre d’échanges agricoles plus juste, a indiqué le représentant. La communauté internationale doit accepter de respecter le principe de traitement spécial et différencié dans le domaine agricole. Quant à la libéralisation du commerce des produits non agricoles, elle pourrait ouvrir de nouvelles opportunités aux économies en développement et en transition, a dit le représentant. Abordant la question de la migration, il a déclaré que la libre circulation des personnes profitait surtout aux pays développés, qui tirent parti des meilleurs cerveaux des pays du Sud. Les transferts de fonds, dont on parle tant, ne peuvent compenser les pertes de savoir que subissent les pays en développement, a estimé le représentant indien.
M. LLANIO GONZALEZ (Cuba) a souligné que le commerce international pourrait représenter, pour les pays en développement, une source considérable de ressources, renforcer les capacités, créer des emplois, favoriser la croissance économique et financer le développement en général. À ce jour, ces avantages sont loin de devenir une réalité en raison d’un système commercial international injuste et déséquilibré. Ce système empêche l’intégration des pays pauvres et la conséquence en est que les pays en développement, qui représentent 4/5 de la population mondiale, réalisent 1/3 du commerce international, a-t-il poursuivi. Il a reconnu quelques améliorations, et notamment en ce qui concerne l’accès aux marchés, mais a souligné que cette tendance reste l’apanage des pays en développement les plus avancés et non des PMA. La libéralisation à outrance des marchés des pays en développement, qui a accompagné la mondialisation néolibérale imposée par les pays développés, a eu des conséquences dévastatrices pour les stratégies de développement des pays, comme celle de plonger la population dans une pauvreté extrême, a-t-il estimé.
Le représentant a souligné qu’un véritable développement par le commerce ne peut pas être atteint par la seule libéralisation. En réalité, les pays développés prônent le commerce libre mais appliquent en pratique des mesures protectionnistes qui ont de graves conséquences pour les pays en développement. Cette politique de deux poids deux mesures sape la crédibilité du système commercial. Il a également souligné que les subventions qui faussent le système commercial représentent en réalité quelque 280 milliards de dollars, ce qui correspond à plus de trois fois le montant de l’aide publique au développement (APD) de 2005. Il a enfin fustigé les pratiques qui continuent de menacer la liberté du commerce et des investissements, comme les mesures coercitives, les sanctions unilatérales et la réglementation extraterritoriale imposée aux pays en développement. Le blocus imposé depuis 40 ans par les États-Unis sur mon pays en est un exemple, a-t-il poursuivi. Pour conclure, il a estimé que la suspension des négociations du Cycle de Doha met en exergue le besoin de réformer le système commercial multilatéral et plus spécifiquement l’OMC.
M. TOUFIQ ALI (Bangladesh) a regretté le caractère dogmatique du « Consensus de Washington » et des politiques qui en sont issues depuis une vingtaine d’années. Quand on vante la croissance du commerce mondial, on oublie toujours de dire que la plus grosse composante de cette croissance est factice, parce qu’elle provient du secteur de l’énergie et des exportations de pétrole et de gaz. La croissance mondiale se caractérise essentiellement par son incapacité à créer des emplois, a estimé le représentant. C’est une croissance purement statistique, a-t-il ajouté. Quand il a fallu aborder des négociations ayant trait aux outils d’une croissance réelle, on est vite arrivé à une impasse totale. L’agriculture et les services sont les domaines qui pourraient permettre aux pays en développement, même les plus pauvres, de générer une croissance véritable, génératrice d’emplois et de revenus, a constaté le représentant. De plus, a-t-il ajouté, pourquoi avoir libéralisé à outrance la circulation des capitaux, mais dans le même temps, avoir posé de plus en plus d’obstacles à celle des personnes? Et pourquoi, en ce qui concerne les personnes, ne viser que les plus qualifiées, ce qui prive leurs pays d’origine de leurs talents? Les petits pays sont ceux qui demandent le plus la reprise des négociations de Doha. Ce ne devrait pas être une surprise. On leur a tant promis. Il serait temps que les promesses faites soient tenues, a estimé le représentant.
M. RICHARD TERRELL MILLER (États-Unis) a reconnu qu’une libéralisation plus grande par les pays développés aurait en premier lieu des avantages et des bénéfices économiques pour ces pays développés. Nous semblons nous être enfermés dans une discussion qui perd de vue l’idée même que la libéralisation commerciale est une bonne chose pour le pays qui libéralise, a-t-il ajouté. Et l’idée que la libéralisation et l’ouverture aux marchés accroissent la croissance économique est incontestable à ce stade. Ce qui semble moins compris, a poursuivi le représentant, c’est que le chemin le plus simple et le plus sûr pour favoriser la croissance économique et réduire la pauvreté ne requiert pas de négociation, ni d’action de la communauté internationale, mais peut être entièrement parcouru par les pays en développement eux-mêmes. Il s’agit pour eux de baisser leurs tarifs et d’éliminer les barrières non-tarifaires aux importations. Cela peut sembler contraire à toute intuition puisque les tarifs et les mesures protectionnistes ont souvent été des stratégies valorisées. Les mesures protectionnistes introduisent des distorsions dans les économies et créent également des contre-stimulants aux exportations, les producteurs devenant également moins efficaces et moins compétitifs. Le protectionnisme réduit également la demande en devises étrangères, fait monter les taux de change et nuit aux exportations, a-t-il poursuivi.
Il a fait observer que les structures économiques du protectionnisme tendent à être gérées par et pour les élites et les groupes puissants de producteurs. Ce ne sont pas les pauvres qui ont le pouvoir d’influencer les politiques économiques des gouvernements. Le plus grand service que cette Commission puisse offrir aux pays pauvres en développement est un appui sans réserve à la libéralisation commerciale, a-t-il estimé, ajoutant qu’un bon départ serait de développer au sein des Nations Unies la capacité d’aider et de conseiller les pays qui veulent libéraliser leurs économies. Cela ne sert à rien de continuer nos vieux débats, a-t-il estimé. Pour beaucoup de pays en développement un « traitement spécial et différentiel » n’est pas beaucoup plus que la poursuite de relations économiques enracinées dans un passé colonial, a-t-il fait valoir. La valeur de la libéralisation par les pays en développement eux-mêmes est élevée. Concentrons-nous sur ce qui marche et aidons les pays en développement à obtenir des bénéfices dans un monde globalisé, a-t-il conclu.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que le blocage dans lequel se trouvent les négociations de Doha et la crise à laquelle fait face le système commercial multilatéral ont des effets néfastes sur la croissance mondiale et sur les perspectives de développement. L’impasse de Doha met en péril l’espoir qu’avaient tous les pays de voir la mise en place d’un ordre économique et d’un commerce mondiaux vraiment transparents et profitables à tous. La Chine exhorte tous les acteurs mondiaux à faciliter la reprise rapide des pourparlers de Doha, et elle espère que les pays développés feront preuve de suffisamment de volonté politique et de souplesse pour réduire les facteurs de distorsion commerciale que constituent les subventions agricoles et les barrières tarifaires. La Chine est prête à travailler avec les autres pays pour la relance du Cycle de Doha. La création d’un cadre commercial plus juste est nécessaire à la réalisation des OMD dans les pays souffrant le plus de la pauvreté. L’évaluation à mi-parcours des conditions actuelles du commerce mondial, conduite par la CNUCED XI, est contenue dans le Consensus de Sao Paulo, a rappelé le représentant. Elle doit servir à examiner la manière dont pourrait être renforcée la CNUCED, a ensuite dit le représentant chinois. Depuis sa création en 1964, la CNUCED a joué un rôle essentiel dans la promotion du développement des pays du Sud. Il faut qu’aujourd’hui, elle ait les moyens d’améliorer ses capacités de recherche et d’analyse des politiques en se concentrant sur les défis que doivent relever les pays en développement dans les domaines du commerce, de l’investissement et du développement, de manière à fournir à ces pays les recommandations et les conseils dont ils ont réellement besoin.
M.ABOUBACAR S. BARRY (Sénégal) a estimé qu’alors que le commerce international connaît une croissance plus rapide que l’économie mondiale, l’échec et la suspension des négociations de Doha ont mis à nu l’incapacité des nations à établir des règles commerciales solides accordant une priorité au développement des pays pauvres. Il est légitime de s’interroger sur le risque d’un protectionnisme croissant et d’une désindustrialisation ambiante qui pourraient résulter des contraintes à l’exportation et de la concurrence accrue des produits venant des pays développés, a-t-il estimé. Notre inquiétude est d’autant plus grande que l’agriculture qui occupe une place centrale dans nos économies, par sa contribution à la production, aux recettes d’exportation, à l’emploi et au développement rural, constitue le point d’achoppement principal des négociations, a-t-il poursuivi. Il a ainsi insisté sur l’importance de reprendre les négociations, afin, a-t-il souligné, d’inverser la configuration inique du système commercial actuel, fortement biaisé aux dépens des pays en développement et favorisant, de manière exclusive, les économies des pays industrialisés. Il a préconisé que soient renforcées les capacités productives des PMA à travers le Cadre intégré et une aide au commerce qui soit conséquente. Le Cadre intégré doit servir d’instrument efficace de financement du développement, apte à aider les PMA à renforcer leurs capacités de production et d’offre et à intégrer harmonieusement le commerce international, a-t-il expliqué, ajoutant que l’aide au commerce devrait, pour sa part, être matérialisée en vue d’aider les pays démunis à se doter de la capacité de l’offre et de l’infrastructure commerciale nécessaires à la mise en œuvre des accords de l’OMC et, plus généralement d’accroitre le commerce.
M. BRUCE BAIRD (Australie) a déclaré, au nom des 18 membres du Groupe de Cairns, que ces pays, qui se sont lourdement investis dans les négociations du Cycle de Doha étaient profondément déçus de l’impasse actuelle. Le Groupe de Cairns s’est réuni, au mois de septembre dernier, pour lancer un appel solennel en faveur de la reprise des pourparlers, a précisé M. Baird. La réduction et l’élimination des subventions à l’agriculture ainsi que l’ouverture des marchés sont devenus un objectif crucial du Cycle de Doha. Tout retard dans la reprise des négociations coûte cher aux agriculteurs et aux communautés rurales. Nous pensons que tout différend peut être surmonté et que les obstacles actuels peuvent être levés si on fait preuve de volonté et de courage politique, a dit le représentant australien. Le Groupe de Cairns pense que le Cycle de Doha devrait
redémarrer avant la fin du mois de novembre. Les États-Unis, l’Union européenne et le G-10, qui accordent le plus de soutien interne à l’exportation et à leurs agriculteurs, doivent faire des offres plus ambitieuses que celles qui ont entraîné la suspension des négociations, a dit M. Baird. Pour leur part, les pays du Groupe de Cairns soutiendront tout effort visant à établir une convergence sur les modalités des règles du commerce agricole en vue de favoriser la reprise des pourparlers de Doha. Nous nous félicitons de la décision prise à Hong Kong d’abolir les subventions à l’exportation des produits agricoles de manière graduelle, et reconnaissons l’importance à donner au traitement spécial et différencié, a dit M. Baird.
M. ALI MCHUMO, Représentant du Fonds commun pour les produits de base (CFC), a rappelé que le CFC est une institution financière intergouvernementale créée dans le cadre des Nations Unies, en vue de combattre la pauvreté des pays en développement qui dépendent des produits de base en leur assurant une plus grande productivité et l’augmentation de leurs revenus d’exportations. Il a fait observer qu’une des caractéristiques fondamentales du commerce international des produits de base a été, ces dernières années, une baisse constante et une volatilité considérable de ces produits. Malgré l’augmentation récente des prix, les signes actuels de reprise commencent à diminuer, a-t-il poursuivi. Il a également fait valoir que l’augmentation du cours a contrebalancé les améliorations qu’ont connues les produits de base. Il a rappelé que les produits de base se heurtent à toute une série de problèmes, comme les droits de douane ou les normes sanitaires ou phytosanitaires. Les différentes subventions entrainent également des distorsions. La suspension du Cycle de Doha signifie que des espoirs d’amélioration ne se matérialiseront pas aussi rapidement que nous l’aurions pensé, a-t-il souligné avec regret.
Il a ensuite fait quelques recommandations pour éradiquer la pauvreté et accélérer le développement. Il a prôné la mise en œuvre rapide des résolutions internationales, en particulier celles concernant l’amélioration des capacités des pays en développement et la reprise des négociations du Cycle de Doha, en vue d’assurer un meilleur accès aux marchés pour les produits de base et de régler rapidement les questions de subventions et de barrières tarifaires et non tarifaires. Il a en outre préconisé que la communauté internationale essaie de régler le problème du déclin et de la volatilité des prix des produits de base. Elle doit aussi se pencher sur la question de la diversification de ces produits, fournir les ressources nécessaires pour opérationnaliser le Plan d’Action sur les produits de base (ITFC) et appuyer la mise en œuvre pleine et entière de la Déclaration d’Arusha et du Plan d’action pour les produits de base africains.
M. ANDRIY NIKITOV (Ukraine), s’exprimant au nom des États Membres de la Géorgie, de l’Ukraine, de l’Azerbaïdjan et la République de Moldova (GUAM), a rappelé que la croissance substantielle du système commercial international n’a pas bénéficié à tous les pays. S’en inquiétant, il a jugé important que des efforts soutenus soient faits pour faciliter un accès aux marchés internationaux qui soit stable, prévisible et non discriminatoire pour tous, a-t-il poursuivi. Il faut continuer à élargir et préserver l’ouverture des marchés, tout en améliorant les règles de commerce international et leur transparence, a préconisé M. Nikitov. Il a en outre fait valoir qu’élargir les marchés aux pays en transition augmentera la croissance économique et aura un impact positif sur l’économie mondiale. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a un rôle clef à
jouer pour que les relations commerciales multilatérales soient honnêtes et non discriminatoires, a-t-il fait observer, soulignant l’importance de reprendre les négociations de Doha. Il a enfin souhaité que l’OMC devienne une organisation qui soit véritablement universelle, préconisant, à cet égard, que le processus d’accession soit facilité. Pour conclure, il a estimé que la CNUCED devrait travailler en étroite collaboration avec l’OMC en vue de favoriser une meilleure coordination de l’agenda du développement.
MLENNOX A. DANIEL (Saint-Vincent-et-les-Grenadines), qui s’exprimait au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) s’est plaint de l’exclusion dont souffrent ces États dans le cadre de la mondialisation. À la lumière du blocage des négociations de Doha, qui est extrêmement dommageable pour les petits États insulaires de la CARICOM, ces petits pays expriment leur profonde déception et demandent aux pays développés de respecter leurs promesses et les engagements qu’ils avaient pris au début du processus. La reprise des négociations devrait se faire sur des bases qui préservent les intérêts des pays en développement, notamment les plus vulnérables. Le système commercial international doit devenir plus ouvert et plus équitable, a dit le représentant. La solution aux problèmes qui se posent sur la question agricole devrait être la priorité lors de la reprise des négociations. La CARICOM réitère, à cet égard, la demande qu’elle avait faite concernant la mise en place de mécanismes spéciaux de protection en faveur de certains produits des PMA. Les pays vulnérables en ont besoin. L’ouverture des marchés devrait se faire de manière à augmenter la compétitivité des petits pays, notamment à travers les traitements spéciaux et différenciés, et le respect de la règle des avantages comparatifs, a dit le représentant.
M. FILIPE CHIDUMO (Mozambique), s’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a estimé que la suspension du Cycle de Doha a créé des incertitudes et pourrait avoir des conséquences négatives pour le système commercial international. Le Cycle doit reprendre sans tarder, afin d’assurer que le commerce international joue son rôle de moteur de la croissance, du développement et de l’éradication de la pauvreté, a-t-il souligné. L’élimination des subventions agricoles, le retrait des crêtes tarifaires sur les produits non agricoles et le renforcement des capacités des pays en développement sont essentiels pour les efforts collectifs de créer un système commercial honnête et à l’écoute des problèmes de développement des pays concernés, a-t-il estimé. Il a également insisté sur l’importance de préserver l’intégrité du mandat de Doha.
En adoptant le protocole sur le commerce, la SADC a reconnu l’importance de favoriser le commerce entre les États Membres, a-t-il fait observer, ajoutant que cela montre leur engagement à combattre la pauvreté et atteindre la croissance économique et le développement. Les objectifs de ce Protocole, a-t-il expliqué, sont essentiellement de continuer à libéraliser le commerce intra-régional des biens et services sur la base d’arrangements bénéfiques et mutuellement équitables et d’établir une aire de libre-échange au sein de la sous-région en 2008. Pour conclure, il a souhaité que les chances d’accès aux marchés soient favorisées par une augmentation de l’APD pour la création des infrastructures de développement nécessaires à la participation du secteur privé aux efforts de développement.
M. PIRAGIBE TARRAGÔ(Brésil) a regretté, au nom des pays du MERCOSUR, la suspension des négociations du Cycle de Doha. L’agriculture, qui représente plus de 38% des emplois et près de 50% des revenus dans les pays en développement, doit recevoir une attention spéciale. Il est temps de mettre fin aux subventions qui faussent le commerce des produits agricoles en créant une surproduction dans les pays du Nord et en faisant s’effondrer les cours mondiaux. Il est, d’autre part, extrêmement injuste que les excédents alimentaires des pays développés soient déversés sur les marchés mondiaux à des coûts extrêmement bas ou sous forme d’aide alimentaire. Ces méthodes ont contribué à la destruction des potentialités agricoles de nombreux pays du Sud et ont porté atteinte à leur sécurité alimentaire à long terme. Comment pouvons-nous accepter que l’agriculture ait été, pendant cinquante ans, totalement exclue de toute négociation commerciale multilatérale? La communauté internationale doit accepter aujourd’hui de créer un système d’échanges qui donne les mêmes chances à tous les pays. Il ne devrait plus y avoir de chasse gardée, en matière de commerce, ni de thème tabou, alors que dans les pays du Sud, des millions de gens vivent dans la pauvreté du fait des iniquités qui ont trop longtemps régi les échanges mondiaux.
M. FERNANDO M. VALENZUELA, Représentant de la Commission européenne, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé qu’un système commercial multilatéral ouvert, non discriminatoire et équitable, des opportunités d’accès aux marchés et une capacité réelle des pays pauvres à être compétitif constituent la base essentielle d’une réelle intégration globale. Mais cela ne suffit pas, a-t-il ajouté, il faut également lancer des réformes nationales complémentaires. Sans cela, les marchés ne s’ouvriront pas. Le Cycle de Doha offre des occasions réelles de favoriser la croissance et l’Union européenne regrette cette suspension, a-t-il poursuivi. Il a estimé que cette suspension aurait pu être évitée si tous les membres avaient fait preuve de suffisamment d’engagement et de souplesse, soulignant que les divergences de points de vue n’étaient pas insurmontables. Il a rappelé que l’Union européenne a tout fait pour promouvoir cette impulsion et a fait preuve d’une réelle souplesse. Nous étions prêts, a-t-il affirmé, à accroître les coupes, à la condition que les autres soient prêts à faire des coupes semblables, a-t-il insisté, ajoutant que cela aurait constitué une avancée substantielle du fait qu’il s’agit d’une des plus grandes coupes jamais offerte dans des négociations multilatérales.
Il a enfin estimé que les questions importantes, comme celle de la réduction des subventions agricoles, l’accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent, l’érosion des préférences ou l’amélioration des mesures antidumping peuvent être traitées de façon effective dans le cadre de négociations multilatérales et non pas dans le cadre d’accords de libre-échange. À ce titre, il a préconisé que les offres qui sont déjà sur la table soient maintenues et que des offres comparables soient faites. Il n’y a pas d’alternative au système commercial multilatéral et de l’OMC, a-t-il martelé, ajoutant que les accords de libre-échange bilatéraux ou régionaux peuvent venir compléter ce cadre.
Mme FERNANDE AFIAVI HOUNGBEDJI (Bénin) qui s’exprimait au nom des PMA, a rappelé que l’Assemblée a procédé, le mois dernier, à l’évaluation quinquennale de la mise en œuvre des engagements du Programme d’action de Bruxelles. Dans la déclaration adoptée à l’issue de cette évaluation, les États Membres ont renouvelé l’engagement qu’ils avaient pris de soutenir les populations des PMA dans les efforts qu’ils déploient pour une vie meilleure. Le domaine du commerce est crucial dans les efforts visant à générer des ressources et de la valeur ajoutée aux produits de base dont dépendent les PMA. Ayant des capacités limitées, les PMA n’arrivent pas toujours à tirer profit des accès spéciaux aux marchés qui leur sont parfois octroyés, a regretté la représentante. Mais les PMA souffrent surtout des subventions qui sont versées aux producteurs agricoles des pays
industrialisés dans des secteurs névralgiques. Les PMA regrettent que la plupart des engagements pris à leur égard ne soient pas tenus. La suspension des négociations de Doha a créé une véritable angoisse. Tout ce qui concerne l’avenir des PMA et leur survie elle-même sont liés à un succès du Cycle de Doha et de son engagement en faveur du développement. Se joignant aux États du Groupe des 77 et la Chine, les PMA demandent donc une reprise immédiate des pourparlers de Doha. La communauté internationale est face à ses promesses et ses engagements pour aider les populations des PMA à sortir de la pauvreté insoutenable qui les affecte.
Mme IRENE TEMBO (Zambie) a jugé regrettable que le Cycle de négociations de Doha ait été suspendu sans que la reprise des négociations ne soit possible dans un avenir proche. Elle a expliqué que conformément à l’agenda du développement, son pays avait espéré que les conséquences de Hong Kong seraient un meilleur accès aux marchés des produits agricoles et non agricoles des PMA, en franchise de droits et sans contingent; une opérationnalisation des modalités du traitement spécial en faveur des PMA dans les négociations sur les services; l’élimination des subventions à l’exportation et le développement de programmes de renforcement des capacités. Elle a regretté que ce train de mesures pour le développement n’ait pas été accepté, notamment en ce qui concerne la réduction et l’élimination des subventions à l’agriculture qui représente un secteur-clef pour la plupart des PMA. Pour conclure, elle a regretté l’absence de plan de route à la table des négociations et s’est inquiétée de ce que les PMA continuent, par conséquent, d’être marginalisés et prisonniers de la pauvreté et du sous-développement.
Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, s’est étonné qu’alors que des centaines de milliards de dollars ont été dépensés, ces dernières années, dans des guerres stériles, le développement et la lutte contre la pauvreté n’aient pratiquement reçu aucune attention. Il est temps de se lancer dans une véritable réflexion sur le développement. Alors que les pays riches donnent 280 milliards de dollars à leurs agriculteurs, on constate que ce montant est dix fois supérieur à l’aide à l’Afrique et représente le PNB de toute l’Afrique subsaharienne. Ironie du sort, la majeure partie de l’aide à l’Afrique sert surtout à soutenir les exportations agricoles du Nord, qui de ce fait détruit celles des pays qui souffrent déjà d’insécurité alimentaire. Une plus grande justice à travers un commerce plus juste est devenue un souci majeur pour le Saint-Siège, a dit Mgr Migliore en citant le Pape Paul VI qui a dit: « La liberté du commerce n’est juste que si elle répond aux demandes de la justice sociale ». Le Saint-Siège demande aux pays riches de faciliter la reprise des négociations de Doha et de respecter l’esprit de son programme de travail originel.
Mme AYE SOE (Myanmar) s’est dite encouragée par l’augmentation de l’expansion économique et par son impact positif sur la croissance. Pour la première fois depuis 1948, la contribution des pays en développement au commerce international a dépassé 35%, le plus grand contributeur étant la Chine, a-t-elle précisé. Elle a rappelé que le commerce international est un puissant moteur de croissance et du développement et qu’il a pris de plus en plus d’importance pour les pays en développement. Pour illustrer son propos, elle a souligné que l’exportation des biens et services a, en 2004, représenté 49% des produits intérieurs bruts des pays en développement. Elle a également indiqué que son pays exporte surtout des produits de base et s’est montré encouragée de voir leurs prix augmenter de manière significative en 2005. Soulignant que le commerce international peut grandement contribuer à la réalisation des OMD, elle a exprimé son regret face à la suspension des négociations du Cycle de Doha. Un coup grave a été porté aux efforts de la communauté internationale pour rendre le système commercial multilatéral plus équitable et plus favorable au développement, a-t-elle souligné.
Elle a attiré l’attention sur les conséquences négatives de la suspension de ces négociations, comme la résurgence d’initiatives commerciales bilatérales ou régionales qui, d’une part, n’avantageront pas les pays en développement et, d’autre part, n’élimineront pas les subventions qui faussent le commerce. La suspension des négociations est d’autant plus décevante que même si les pays en développement arrivaient à mettre en place un système commercial qui leur permette d’être sur un pied d’égalité avec les autres, ils se trouveraient encore désavantagés, a-t-elle poursuivi. Alors que tous les engagements et les règles s’appliquent de la même manière à tous les signataires, il en existe de plus contraignantes pour les pays en développement, a-t-elle dénoncé. Elle a souhaité que le système commercial multilatéral prenne mieux en compte les asymétries qui existent entre ses membres. L’esprit d’un partenariat mondial pour le développement exige un accord des pays développés dansr un cadre pour les traitements spéciaux et différenciés, a-t-elle souligné.
M. ABDUL RAHIM BAKRI (Malaisie) a déclaré que le 26 juillet 2006 avait vu les pays perdre tous les espoirs de voir naître un cadre commercial multilatéral plus juste et profitable à tous. Les accords de libre échange bilatéraux vont se multiplier et vont s’accompagner d’une montée des protectionnismes. Des démarches doivent donc être entreprises pour permettre la reprise des négociations de Doha. Comment peut-on accepter de voir les pays riches exiger que les pays en développement leur accordent beaucoup plus d’avantages commerciaux qu’ils n’en donnent eux-mêmes, même aux pays les plus pauvres? L’attitude des pays du Nord traduit une institutionnalisation des asymétries qui existaient déjà dans le cadre du Cycle d’Uruguay. La politique de deux poids deux mesures que pratiquent les pays du Nord a fini par être considérée comme un droit quasiment acquis qu’on ne saurait remettre en question. Pour que le commerce international soit plus juste, il faudrait accorder plus d’attention à la liberté dont ont besoin les pays en développement dans le choix de leurs politiques économiques. Le développement d’un pays doit d’abord se faire en tenant compte de ses propres besoins. Ensuite, il est indispensable de réitérer l’engagement commun en faveur du traitement spécial et différencié. Il est hors de question que ce principe soit aujourd’hui battu en brèche par ceux qui prétendent toujours savoir ce qui est bon pour les autres, mais ne donnent à personne un droit de regard sur leurs propres affaires. La Malaisie, a conclu le représentant, accorde beaucoup d’importance à la création et au développement des capacités humaines et institutionnelles. Les pays les plus faibles ont besoin, à cet égard, d’une assistance technique, afin de pouvoir participer aux échanges commerciaux internationaux.
M.N’GOLO FOMBA (Mali) a rappelé que, consciente que le commerce international est un facteur de développement, la communauté internationale s’est engagée à aider les États en développement. Certains pays se sont engagés en faveur de la baisse des subventions et ont promis d’ouvrir aux PMA un accès illimité, en franchise de droits et sans contingent, à leurs marchés, a-t-il poursuivi. Il a fait état des différentes avancées dans le commerce international, ainsi que dans le commerce Sud-Sud dont le taux de progression a été de 42%. En dépit de ces résultats encourageant, a-t-il regretté, le Mali a un niveau d’intégration très faible à l’économie mondiale. Fustigeant les obstacles à l’intégration des PMA dans l’économie mondiale, il a recommandé que soient éliminées les subventions, achevé le Cycle de Doha, mis en place des mécanismes visant à encourager les investisseurs dans les pays du Sud et, enfin, que soient renforcées les capacités des pays en développement, tant sur le plan humain que sur le plan des infrastructures.
M. BENEDICT LUKWIYA (Ouganda) a accusé les pays industrialisés de vouloir garder les États en développement dans la situation de dépendance que crée la pauvreté. Sinon, comment expliquer tant de mauvaise volonté et de refus de tenir ses propres engagements? Alors que l’agenda de Doha commençait à connaître des succès sur certaines questions, notamment celui des subventions aux exportations agricoles, certains pays ont subitement estimé qu’on leur en demandait trop et ont bloqué tout le processus, a relevé le représentant. L’Ouganda place cependant ses espoirs dans le commerce Sud-Sud. Les potentialités qui s’y offrent sont immenses et devraient être mieux exploitées par les pays en développement. L’accès aux marchés des pays développés se complique au fil des jours avec la multiplication des obstacles non tarifaires, qui sont difficiles à juger, à évaluer et à négocier si on ne dispose pas des ressources humaines et institutionnelles nécessaires.
M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a regretté que le système commercial multilatéral existant soit déséquilibré et défavorise les pays en développement et les pays en transition. Il est urgent de reprendre les négociations suspendues du Cycle de Doha, a-t-il estimé. Il a rappelé que son pays croit au partenariat pour le développement, dans le cadre d’un système financier et de commerce ouvert, prévisible et non discriminatoire. Il a jugé essentiel que les pays développés s’acquittent de leurs obligations, et notamment celle de mettre en œuvre les objectifs de développement contenus dans la Déclaration de Doha. Le succès du Cycle de Doha deviendra une contribution importante aux efforts mondiaux pour réduire la pauvreté et promouvoir le développement, a-t-il ajouté.
Faisant plus spécifiquement référence à son pays, il a souligné que l’objectif de son gouvernement est de transformer le Kazakhstan en un centre commercial et financier dans la région. Il a fait observer que l’expansion et la consolidation des accords commerciaux régionaux ne semblent pas se réduire et qu’il y a beaucoup de libéralisation au niveau régional. Par conséquent, près de 50% du commerce mondial se passe dans le cadre d’accords régionaux, a-t-il précisé. Il a réitéré la volonté de son pays de s’engager dans la coopération régionale. Pour conclure, il a insisté sur le fait que l’infrastructure de transport est un secteur clef pour les pays en développement sans littoral, comme le sien. Il a préconisé que les intérêts des pays en développement sans littoral soient pris en considération dans les processus de prise de décisions concernant le développement économique, le commerce international et la coopération interrégionale.
M. KHALID FALEK AL-AZMI (Koweït) a dit que son pays attache la plus grande importance au commerce international en tant que moteur de croissance. La délégation du Koweït est en faveur d’une reprise rapide du Cycle de Doha, a indiqué le représentant, en précisant que l’Émir du Koweït lui-même se proposait de transformer son pays en un centre financier et commercial d’excellence. Le développement des transports et la mise en place d’un cadre financier attractif devront faire du Koweït une économie de services capable de prendre le relais de celle d’aujourd’hui, qui est encore trop dépendante du marché et des réserves d’hydrocarbures. Au vu du blocage des pourparlers de Doha, le Koweït est en train de négocier des accords bilatéraux de libre échange avec les États-Unis et Singapour, a confié le représentant.
M. MOHAMMED AL-KUWARI (Qatar) a reconnu que les développements économiques récents indiquent que l’économie mondiale s’est améliorée, mais a rappelé que de nombreux défis demeurent, comme l’élimination de la pauvreté et la participation effective des pays les plus pauvres à la mondialisation économique. Il a fait observer que les pays développés ne peuvent plus dire qu’ils appuient le développement par leur assistance alors qu’ils privent les pays en développement d’un accès à leurs marchés. Il a souligné que cet accès se fait de manière lente et sélective, ce qui n’est pas favorable à l’économie mondiale. S’agissant du Cycle de Doha, il a dit avoir espéré qu’il contribuerait à la réalisation des OMD, notamment en permettant un accès accru aux marchés et un plus grand équilibre dans les dispositions relatives à l’agriculture. Regrettant la suspension des négociations, il a espéré que tous les pays manifesteront la volonté politique de reprendre ces négociations et a souhaité que celles-ci soient couronnées de succès et respectent les termes de la Déclaration de Doha. Il a rappelé l’importance de ne pas remettre en question les prérogatives spéciales des pays en développement, notamment par des mesures protectionnistes. Il a réaffirmé que les pays en développement peuvent jouer un rôle essentiel dans l’élaboration des différentes commerciales. Il a rappelé, en conclusion, qu’un traitement spécial et différencié des PMA, ainsi que le renforcement de leurs capacités sont des outils indispensables. La situation des PMA devrait être prioritaire dans des négociations qui visent, après tout, à trouver améliorer l’accès aux marchés et à réduire les subventions agricoles.
M. MAGDI MOFADAL (Soudan) a déclaré que son pays déplorait la suspension des négociations de Doha, qui va entraîner la prise de mesures protectionnistes dans beaucoup de pays. Comme l’a dit Pascal Lamy, « il est évident que le coût de cet échec affectera surtout les pays en développement ». Il est donc crucial que ces pourparlers reprennent, a dit le représentant soudanais, en appelant les pays développés à faire preuve de souplesse et de volonté politique. PMA et pas encore membre de l’OMC, le Soudan, qui souhaite adhérer à cette organisation, demande à ses membres de lui faire bénéficier des mesures spéciales prévues par la résolution A/RES/184 de l’Assemblée générale, qui demande que l’accès des pays les plus pauvres et les moins développés à l’OMC soit facilité. Le Soudan tient à faire savoir à la communauté internationale que les causes des conflits qui affectent le sud de son territoire et la province du Darfour sont économiques et non pas politiques. Il s’agit de luttes ayant trait à un déséquilibre dans les investissements et les efforts de développement du pays. Aider le Soudan sur les plans économique et commercial c’est donc l’aider à ramener la paix sur son territoire, a souligné le représentant.
M.KANG-HYEON YUN (République de Corée) s’est inquiété de ce que certaines délégations parlent d’échec du Cycle de Doha et a plutôt préconisé que l’on parle de suspension. Il a, en effet, dit craindre que le terme d’échec devienne une prophétie. Le développement est au cœur de ces négociations, a-t-il rappelé, et il faut faire en sorte que ce Cycle reprenne. Il a rappelé que les principaux bénéfices pour le développement ne viennent pas de l’APD ou de l’allègement de la dette, mais bien du commerce. Un financement durable ne peut être réalisé que par le commerce et cela ne sert à rien de parler d’aide ou de la dette sans aborder la question des échanges, a-t-il martelé. Pour reprendre les négociations, il a
préconisé que les acteurs principaux fassent le premier pas. Il a souligné, à cet égard, que le leadership collectif du « New Quad » -composé de l’Union européenne, des États-Unis, de l’Inde et du Brésil- est, en dépit de la sensibilité respective de ses membres, une condition sine qua non de la reprise des négociations. S’agissant de la multiplication des accords de libre-échange et des voix qui se sont élevés contre celle-ci, il a souligné que bien que son pays se soit lancé dans des accords de libre-échange qui est, a-t-il précisé, une façon de montrer son engagement à libéraliser son économie. La République de Corée demeure convaincue de la primauté du système multilatéral fondé sur des règles.
M. ULADZIMIR GERUS (Bélarus) a déclaré que la croissance mondiale a été inégale en 2005, certaines régions ayant connu un essor plus soutenu que d’autres et leur croissance s’étant fait dans des secteurs plus durables et plus générateurs d’emplois stables. Le Bélarus est en train d’évaluer, en tant qu’observateur, les résultats de la réunion ministérielle de l’OMC tenue à Hong Kong. La situation des négociations dans le secteur agricole met en doute la capacité de la communauté internationale à créer un cadre commercial réellement juste. Le Bélarus constate qu’il s’est créé à l’OMC une catégorie de pays dont les problèmes sont quasiment insolvables si on ne leur fait pas de concessions spéciales. Or, en ayant imposé à ces pays en développement une libéralisation économique excessive et une ouverture à outrance de leurs marchés, ceci sans véritable contrepartie, on les a condamné à la pauvreté et à une longue dépendance. Le Bélarus, qui est candidat à l’OMC, déclare une fois de plus qu’il ne se pliera pas à des conditionnalités qui ne seraient pas les mêmes que celles qu’ont eu à respecter les autres pays, il y a une ou deux décennies. Le Bélarus refuse que des mesures unilatérales, à caractère politique, soient de plus en plus imposées aux pays lors de leur processus d’adhésion à l’OMC.
M. ALESSANDRO MOTTER, Union Interparlementaire, a attiré l’attention sur le fait que le commerce est un moteur de la croissance économique pour tous les pays, ajoutant qu’il est même meilleur que l’aide dans le sens ou il favorise l’autonomie et une plus grande prospérité. Le problème est maintenant de traduire les principes et les théories économiques en réalités. Il a expliqué que l’Union Interparlementaire a créé, en partenariat avec le Parlement européen, un processus appelé la Conférence parlementaire de l’OMC qui consiste en des réunions annuelles entre les parlementaires des Commissions du commerce nationales. La Conférence vise notamment à contrôler et promouvoir l’efficacité des activités de l’OMC, à maintenir un dialogue avec les gouvernements et la société civile, à faciliter l’échange d’information et le partage d’expériences et à renforcer les capacités des parlements nationaux en matière de commerce international. Les débats et les conclusions des réunions ont montré que les raisons, pour lesquelles nous nous trouvons dans une impasse, ne sont pas simplement techniques mais profondément politiques, a-t-il fait observer. Il a ainsi estimé qu’une plus grande libéralisation ne sera pas possible sans un débat plus politique au sein des États incluant tous les secteurs de la société civile et de l’économie. En fin de compte, une issue heureuse des négociations commerciales requiert un acte de foi, la conviction qu’il existe une volonté politique suffisante dans chaque pays pour mettre en œuvre les résultats des négociations, a-t-il conclu.
M. HASSAN BAHLOULI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a déclaré que le renforcement des capacités commerciales était l’un des trois piliers de travail de l’ONUDI. L’Organisation aide les pays à développer leurs capacités de production pour les rendre plus compétitifs. Elle les assiste dans leurs efforts d’amélioration de la qualité, de la productivité et de la sûreté de leurs processus industriels. L’ONUDI aide les pays à développer des produits conformes aux exigences et aux normes du marché. Elle les aide à s’équiper des infrastructures physiques et institutionnelles nécessaires. Elle les aide aussi dans la certification de leurs produits et de leurs méthodes de production afin de faciliter leur inclusion dans les activités commerciales. L’ONUDI, a ajouté le représentant, coopère avec la CNUCED et les autres institutions spécialisées de l’ONU et est reconnue comme un acteur majeur de l’assistance technique et institutionnelle aux pays en développement. Grâce à sa très grande expérience, l’ONUDI est devenue le premier pourvoyeur d’assistance technique parmi les agences de l’ONU, comme en attestent l’OMC et de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).
M.ABDUL MAJID SAAD (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé le rôle fondamental que le commerce peut jouer dans le développement et s’est dit inquiet de voir que la participation au commerce international de nombreux pays en développement est restée en dessous de la moyenne, notamment du fait qu’ils n’ont pas réussi à avoir accès aux marchés mondiaux. Il a estimé que la suspension du Cycle de Doha a eu un impact négatif sur les efforts déployés pour rendre le système commercial international plus efficace et en faveur du développement. Il faut reprendre les négociations en faisant preuve d’une volonté politique renouvelée et en se concentrant sur les pays en développement, a-t-il souligné, ajoutant que les intérêts de ces derniers devraient être au cœur des négociations. D’autre part, il a souhaité que l’accès à l’OMC soit facilité, et ce, afin que tous les pays puissent participer à l’établissement d’un système commercial international plus juste. Si les choses ne changent pas, de nombreux PMA ne pourront pas atteindre les OMD, a-t-il mis en garde.
La représentante du Bureau de liaison de la CNUCED auprès des Nations Unies, répondant aux remarques faites par les délégations a dit qu’il fallait créer, au niveau national, les conditions d’une bonne gouvernance. Jointe à de bonnes conditions internationales, la bonne gouvernance nationale peut permettre à un pays d’attirer plus d’investissements étrangers directs (IED) et de recevoir, de ce fait, des transferts technologiques et des connaissances, notamment en matière commerciale et de production de biens et de services. L’idéal serait que l’on ait, au niveau mondial, un cadre commercial qui soit le plus transparent et inclusif possible. En elle-même, la conclusion des négociations de Doha ne donnera pas forcément aux pays une chance de s’en sortir si elle ne s’accompagne pas de plus de transparence commerciale. Concernant la question des subventions agricoles, la représentante a estimé que leur suppression était la condition sine qua non d’une réussite du Cycle de Doha. La CNUCED a, d’autre part, recommandé que les barrières non tarifaires fassent l’objet d’une surveillance particulière et que la progressivité des droits, qui empêche la diversification des économies par la transformation des produits de base, soit purement et simplement éliminée. Ces instruments font partie des asymétries systémiques, qui datent du Cycle d’Uruguay, dont il faudrait se débarrasser. Un secteur d’avenir dans lequel pourraient s’investir les pays en développement, est celui des nouvelles énergies, notamment le développement des biocarburants, a noté la représentante, en indiquant que les agences onusiennes, dont la CNUCED, étaient susceptibles d’apporter aux pays du Sud un appui technique et des idées sur cette question.
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