DÉCEPTION ET INQUIÉTUDE FACE AU BLOCAGE DU CYCLE DE DOHA, COMPTE TENU DE L’IMPORTANCE DU COMMERCE POUR LA CROISSANCE ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
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Deuxième Commission
4e& 5e séances - matin & après-midi
DÉCEPTION ET INQUIÉTUDE FACE AU BLOCAGE DU CYCLE DE DOHA, COMPTE TENU DE L’IMPORTANCE DU COMMERCE POUR LA CROISSANCE ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
Le commerce est le principal moteur de la croissance et la meilleure arme dont dispose la communauté internationale pour mener une lutte efficace contre la pauvreté grandissante dans les pays en développement qui voient s’évanouir leur espoir de réaliser, dans les délais impartis, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ont estimé les 26 délégations qui ont participé aujourd’hui au débat général de la Commission économique et financière (Deuxième Commission).
Les résultats de la Sixième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont, en conséquence, été une énorme déception pour les pays africains, a dénoncé, avec d’autres, le représentant de la Tanzanie qui a regretté que les négociations, dites du Cycle de Doha qui était censé être celui du développement, aient été suspendues sine die. Sans la reprise de ces pourparlers et leur conclusion heureuse, l’Afrique n’aura aucune chance d’atteindre le niveau de croissance de 7% par an nécessaire à la réalisation des OMD, a souligné le représentant du Ghana.
La reprise des négociations, suspendues au mois de juillet 2006, ne sera possible que lorsque les membres du G-6 à savoir le Brésil, l’Inde, l’Union européenne, les États-Unis et l’Australie, représentant les grands groupes commerciaux, assoupliront leur position. Les discussions butent sur les modalités d’accès aux marchés des produits agricoles et des produits non agricoles (AMNA) ainsi que sur celles de la baisse des subventions agricoles. Les aides versées par les pays développés à leurs producteurs et exportateurs agricoles ont atteint, en 2005, la somme de 385 milliards de dollars américains, soit presque quatre fois le montant de l’aide publique au développement (APD), indique l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).
Face aux blocages actuels, des délégations, dont celle de la Tanzanie, ont réclamé la réforme des mécanismes et des méthodes de travail de l’OMC, et un rôle plus actif de l’ONU dans la surveillance et le règlement des questions économiques, sociales et commerciales. « Nous avons besoin d’une OMC transparente et inclusive, débarrassée de la pratique qui voit les pays riches faire des arrangements en coulisse sans tenir compte des avis des pays en développement », a déclaré le représentant tanzanien en insistant, dans le même temps, sur une véritable réforme du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) qui doit avoir le pouvoir de garantir la mise en œuvre effective des engagements pris en matière économique et sociale et jouir de prérogatives semblables à celles des autres grands organes de l’ONU.
Le renforcement du rôle de l’ONU dans les domaines socioéconomiques a également été réclamé par les représentants de Singapour et de la Malaisie, qui ont néanmoins défendu des alternatives commerciales dont les pays en développement pourraient tirer parti tel que le commerce Sud-Sud. À la question générale et cruciale du commerce, se sont ajoutées des sous-questions dont les réponses importent aux pays reconnus comme ayant des besoins spéciaux. Au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le représentant de la Barbade a réclamé le respect des clauses relatives au traitement spécial et différencié, qui doivent être inscrites dans toute décision prise dans le cadre des négociations du Cycle de Doha.
Parlant au nom des États en développement sans littoral, le représentant de la République démocratique populaire lao a rappelé les pays développés et les institutions internationales aux engagements qu’ils ont pris dans le cadre du Programme d’action d’Almaty. La compétitivité des pays enclavés et leur intégration aux échanges mondiaux dépendent de la mise en œuvre de ce Programme qui met notamment l’accent sur la promotion de réseaux de transports de transit fiables, l’ouverture des marchés des pays du Nord à des conditions préférentielles et une meilleure coopération entre ces derniers et leurs voisins ayant des débouchés sur la mer, a rappelé le représentant.
La Commission économique et financière poursuivra son débat général demain, mercredi 4 octobre, à 10 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL
Déclarations
M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que les déséquilibres qui caractérisent actuellement l’économie mondiale restent le principal problème à résoudre. Le fossé entre le Nord et le Sud s’agrandit et les exemples de protectionnisme patent se multiplient sur la scène commerciale internationale. La question de la protection et de la sauvegarde de l’environnement est devenue primordiale car les catastrophes naturelles et les maladies infectieuses pèsent d’un poids, de plus en plus lourd, sur le destin de nombreux peuples, a ajouté le représentant. Beaucoup de pays en développement, notamment les PMA et les pays africains, a-t-il poursuivi, sont de plus en plus marginalisés par les mécanismes actuels de la mondialisation. Manipulée par le marché, la mondialisation, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, appauvrit plus qu’elle n’enrichit dans de nombreux pays. C’est seulement quand ses bénéfices seront partagés par tous que l’on pourra dire que c’est un phénomène bienfaisant. La Chine, a-t-il dit en conséquence, soutient la mise en place de partenariats mondiaux, tel que proposé dans le Document final du Sommet mondial de 2005.
Les engagements pris par les États dans ce Document ne doivent pas rester lettre morte. Il est essentiel que la période qui s’ouvre soit caractérisée par une mise en œuvre effective des programmes et des politiques qui favoriseraient la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). La Chine pense aussi que le commerce est le moteur de la croissance et qu’un système commercial multilatéral juste, équilibré, ouvert et non discriminatoire, doit être mis en place pour permettre une revitalisation des économies de tous les pays, et notamment ceux en développement. La suspension des pourparlers du Cycle de Doha n’est dans l’intérêt d’aucun pays, a averti le représentant, en espérant que les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) feront preuve de sincérité sur le plan politique, et que les grands pays développés, en particulier, prendront les devants pour créer les conditions nécessaires au redémarrage des négociations de Doha. Dans ce cadre, les pays en développement doivent jouir de leurs avantages comparatifs, tandis que les pays du Nord doivent accepter de réduire leurs barrières tarifaires, cesser certaines manœuvres protectionnistes, et créer un cadre d’échanges juste et réellement compétitif. Il faut éviter de politiser les questions commerciales, a souligné le représentant.
La sécurité financière, a-t-il ensuite estimé, est la condition indispensable à la promotion d’un développement stable et durable. Il est donc nécessaire de réformer le système financier international. Les pays concernés devraient renforcer la coordination de leurs politiques macroéconomiques et de leurs choix financiers, de manière à rétablir les déséquilibres de leurs balances financières et économiques. La Chine se félicite de la « résolution du Comité des gouverneurs sur la réforme des quotas et des voix au sein du Fonds monétaire international (FMI) ». Elle espère que, dans un deuxième temps, les réformes lancées à Singapour seront rapidement appliquées de manière à élever la représentation des pays en développement au sein des organes de décision des institutions de Bretton Woods, a dit l’orateur qui a ensuite estimé que le bon usage des ressources et de l’environnement naturels sont des clefs essentielles du développement durable. La sécurité énergétique est devenue une question cruciale, a-t-il dit en prévenant que si cette question était mal gérée, elle pourrait devenir une menace à la sécurité des économies.
Nous devons élargir les sources d’approvisionnement en énergie, maintenir la stabilité des marchés, utiliser des technologies plus efficaces, et réduire l’impact de la pollution sur l’environnement, a-t-il dit. D’autre part, a-t-il ajouté, l’ONU doit jouer un rôle central dans le domaine du développement. Il est essentiel à cet égard que les États Membres acceptent la mise en place d’un mécanisme juste et effectif d’évaluation de la réalisation des OMD, et qu’ils acceptent de mieux coordonner les politiques de développement et les politiques monétaires, commerciales et financières. Il est impératif de créer un cadre international qui soit plus favorable aux pays en développement, a insisté le représentant.
M. DAMPEEY ASARE (Ghana) a fait observer qu’en dépit des avancées positives, le niveau actuel de l’aide publique au développement (APD) est loin d’atteindre les 150 milliards estimés nécessaires pour aider les pays en développement à atteindre les OMD. Il a, de plus, observé que l’annulation de la dette ne dégage généralement pas de fonds pour le développement. C’est plutôt le commerce qui s’avère un facteur crucial de développement, a-t-il poursuivi, car ses bénéfices profitent à tous les partenaires et sont plus importants et plus prévisibles que l’aide officielle ou l’annulation de la dette. Il a, à ce titre, rappelé que le développement a figuré en bonne place dans les débats de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), soulignant que cette question a été consacrée par le lancement du Cycle de Doha en 2001.
Aussi, a-t-il fait remarquer que la suspension des négociations de Doha a été un choc pour les membres de l’OMC et plus particulièrement pour les pays en développement qui voyaient dans la mise en place de ses principes un complément nécessaire à leurs efforts pour augmenter la croissance, favoriser le développement et réduire la pauvreté. Le commerce a été reconnu comme facteur de développement, a-t-il martelé, et sans une issue rapide et satisfaisante du Cycle de Doha, les pays en développement, et particulièrement les États africains, ne pourront pas atteindre le niveau de croissance nécessaire pour la réalisation des OMD. Nous n’avons pas besoin de rappeler les répercussions d’une stagnation des négociations commerciales: elle affecte le développement, la sécurité, la migration et la réduction de la pauvreté, a-t-il insisté. En conclusion, il a souligné que les migrations s’inscrivent dans le problème plus vaste du sous-développement et a souhaité qu’un plus grand dialogue soit mené au niveau international sur cette question.
M. JAVAD AMIN-MANSOUR (République islamique d’Iran) a constaté que depuis 2002 les pays en développement ont bénéficié d’une forte demande de leurs exportations de produits de base ainsi que de mesures visant à améliorer leur accès aux marchés, à alléger leurs dettes ou encore à augmenter l’APD. Il a toutefois noté la persistance de déséquilibres économiques mondiaux, notamment le manque de diversification de l’économie des pays pauvres et leur vulnérabilité face aux chocs financiers. Il a ainsi plaidé pour un environnement économique favorable aux pays en développement et a souligné l’importance de la mise en place d’infrastructures adéquates pour la productivité des entreprises.
Les mesures économiques unilatérales utilisées pour exercer une pression sur les pays constituent une menace au commerce mondial et entravent le processus de développement aux niveaux national, régional et international, a-t-il poursuivi. Il a de plus regretté les échecs des négociations de l’OMC concernant le Cycle de Doha en faveur du développement. La suspension de ces négociations continue de nuire aux activités agricoles et donc aux revenus de nombreuses personnes dans les pays en développement, a-t-il argué. Il a affirmé qu’il fallait renforcer le partenariat mondial en faveur du développement afin de parvenir aux OMD.
Enfin, M. Mansour a estimé que, sur la base du Document final de 2005, les Nations Unies doivent s’employer à travailler de manière plus cohérente et plus efficace. Il a notamment indiqué qu’il faut continuer à travailler sur les questions de l’impact des catastrophes naturelles sur le développement, des migrations et du développement ainsi que de la coopération internationale nécessaire pour soutenir les pays les moins avancés (PMA) dans leurs efforts de croissance.
M. ALOUNKÈO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), au nom des pays sans littoral en développement, a fait observer qu’en dépit d’une croissance soutenue des pays sans littoral en développement, avoisinant les 6% par an depuis 2001, les performances économiques de ceux-ci varient considérablement, notamment du fait qu’ils restent en majorité tributaires de la production agricole qui est elle-même dépendante des conditions météorologiques. De plus, les pays en développement et les pays sans littoral en développement les plus vulnérables sont des pays importateurs de pétrole, a-t-il ajouté, soulignant qu’ils ont, par conséquent, souffert de la hausse des prix. Il a, en outre, fait observer que ces pays n’ont qu’un accès limité à des financements extérieurs, ce qui contribue à accroître encore leur vulnérabilité économique. Les pays sans littoral en développement continuent d’affronter de sérieuses difficultés du fait de leur absence d’accès à la mer, leur éloignement et leur isolement par rapport aux principaux marchés internationaux, a-t-il poursuivi, ajoutant que leur éloignement ne les rend pas attractifs pour les investissements étrangers.
Tous facteurs font que ces pays restent en marge du commerce international et affrontent des obstacles dans l’éradication de la pauvreté et le développement durable. Le représentant a, à cet égard, demandé que soit favorisé un environnement mondial qui conduise au développement et que soient prises des mesures efficaces pour stimuler la croissance et assurer la stabilité de l’économie mondiale, soulignant qu’une attention toute particulière devrait être accordée aux problèmes que doivent affronter les pays sans littoral en développement dans les négociations de l’OMC et notamment en matière d’accès aux marchés.
Il est crucial d’intégrer le Programme d’action d’Almaty dans des stratégies et des programmes nationaux, de mettre en place des mécanismes de mises en œuvre et d’actualiser les cadres juridiques nationaux en conséquence, a préconisé le représentant. Le groupe des pays sans littoral en développement doit également intensifier leur coopération afin de mettre en place des réseaux de transport efficaces. Ces mesures contribueront à améliorer leur compétitivité sur les marchés extérieurs, a prédit le représentant avant d’attirer l’attention sur la proposition faite par les chefs d’État des pays sans littoral en développement de procéder, en 2008, à une évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. Pour assurer le succès d’une telle évaluation, nous prions la communauté internationale de nous apporter soutien et assistance, a ajouté M. Kittikhoun. Il a également prié la même communauté de fournir l’assistance financière nécessaire pour appuyer les efforts réalisés par les pays sans littoral en développement pour relier leur système de transport aux réseaux régionaux.
M. KEVIN LIM (Singapour) a déclaré que la mondialisation avait aidé beaucoup de pays à améliorer leurs standards de vie. Des transformations spectaculaires se sont ainsi produites, sur un court laps de temps, au Mexique, au Brésil, en Chine, et en Inde qui, réunis, représentent environ la moitié de la population mondiale. Le revenu par habitant a régulièrement augmenté de 5% par an dans ces pays depuis le début des années 90. En Chine, ce revenu a quintuplé depuis 1978, permettant ainsi à des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté. La mondialisation pose cependant des défis, a reconnu M. Kevin Lim. Si les progrès technologiques ont réduit la taille de la planète en facilitant les contacts et les échanges, ils n’ont néanmoins bénéficié qu’à ceux qui ont pu les maîtriser. Beaucoup de pays sont malheureusement restés au bord de la route. Singapour est d’avis, a révélé le représentant, que l’agenda du développement doit rester inscrit au cœur de la mission de l’ONU. Le Document final du Sommet mondial de 2005 a clairement réaffirmé l’importance de la création de partenariats mondiaux et de la réalisation des OMD. Singapour pense que l’expansion du commerce international, accompagné de la réduction des barrières tarifaires, est un moyen sûr de combattre la pauvreté. « Notre pays n’aurait pas réussi sans ces outils cruciaux », a rappelé M. Lim en remerciant les partenaires commerciaux de Singapour qui ont, au cours des décennies écoulées, gardé leurs marchés ouverts aux produits des petits pays.
Selon les études de la Banque mondiale et du FMI, la conclusion du Cycle de Doha pourrait, en 10 ans, sortir 140 millions de personnes de la pauvreté. Il serait donc impensable de ne pas sortir ces négociations de l’impasse actuelle, a dit Kevin Lim. L’agriculture est un secteur clef et la suppression des subventions, à la production et à l’exportation des produits agricoles, offrirait de meilleures perspectives de vie aux populations des petits pays et des PMA. Malheureusement, nous savons que la solution de cette question doit tenir compte des gros intérêts politiques qu’elle met en jeu, au niveau national. C’est donc une question de courage. Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la croissance des échanges Sud-Sud peut créer de nouveaux marchés. L’an dernier, Singapour a réalisé environ deux tiers de ses échanges extérieurs avec des pays du Sud. Il partage désormais son expérience de développement avec de nombreux pays, a indiqué le représentant. Ainsi 40.000 officiels des pays du Sud ont participé aux cours organisés par le Programme de coopération de Singapour dans les domaines de l’administration publique, de la planification urbaine, du tourisme, de la gestion portuaire, des technologies de l’information, de la banque, de la santé, et du commerce, a indiqué M. Lim.
M. OMAR BASHIR MANIS (Soudan) a regretté la suspension des pourparlers de Doha et réaffirmé qu’en l’absence d’un système de commerce international équitable, on ne peut parvenir ni au développement ni à la stabilité mondiale. Il a fait observer que, cinq ans après le Programme d’action de Bruxelles et en dépit de progrès effectués par les PMA pour parvenir aux objectifs définis par le Programme, ces pays sont encore sous le joug de la pauvreté, de la faim et de la prolifération des épidémies. Ces objectifs exigent des efforts importants pour les PMA et pour leurs partenaires au développement et exigent, notamment, de mobiliser des ressources internes, d’édifier des capacités de production et des capacités humaines, a-t-il expliqué, soulignant qu’il est nécessaire que les pays développés honorent leurs engagements, notamment en matière d’APD et d’annulation de la dette et ce, pour complémenter les efforts nationaux.
S’agissant de la question des migrations internationales, le représentant a souhaité que, dans les négociations futures, le volet développement de cette question soit traité de façon intégrée. L’examen doit aller au-delà des questions purement économiques pour intégrer d’autres dimensions comme celles de la culture, de la civilisation et de l’épanouissement de la civilisation humaine. Le développement durable, a poursuivi le représentant, constitue une des tâches les plus impressionnantes pour les pays en développement et les obstacles majeurs demeurent les ressources financières. L’écart se creuse entre les pays, a-t-il fait observer, et ceci ne peut être résolu que grâce à un ensemble de mesures comprenant l’APD et les investissements étrangers directs (IED). Sans soutien extérieur, les pays en développement connaîtront un échec dans la mise en œuvre des OMD.
Nous devons préparer une matrice pour analyser cette mise en œuvre, a préconisé le représentant, espérant que cette matrice ne se limitera pas au statut de la mise en œuvre mais se concentrera également sur les obstacles rencontrés. Il est indispensable de parvenir au développement à travers des actions collectives, a-t-il martelé. Il a également expliqué que sa délégation croit au lien étroit qui existe entre la paix et le développement. Il a rappelé que les accords de paix du Darfour ont été signés en mai dernier et que, malgré quelques difficultés, son Gouvernement a pu, grâce à un ensemble de réformes, parvenir à la croissance économique. Il a expliqué qu’un plan national de réduction de la pauvreté a été défini, qui se concentre sur le rôle des femmes. Les obstacles majeurs que rencontre le Soudan sont dus aux sanctions économiques et au fardeau de la dette, a-t-il insisté. Il a, à cet égard, ajouté que l’annulation de la dette pourrait permettre de dégager des fonds pour la stabilisation de la paix.
Mme ILEANA NÚŇEZ MORDOCHE (Cuba) a estimé que l’aggravation des problèmes économiques des pays en développement, les conflits, les catastrophes naturelles et la propagation de maladies sont le résultat d’un ordre mondial injuste. Elle a souligné que 10% des personnes les plus riches du monde détiennent à eux seuls 54% du revenu mondial. Chaque année, a-t-elle affirmé, 11 millions d’enfants meurent de maladies curables alors qu’un milliard de dollars sont toujours consacrés aux dépenses militaires.
Pour la représentante, l’annulation sans condition de la dette est la seule solution face à ce fardeau que portent les pays en développement. Elle a regretté que l’APD, bien qu’en légère progression, soit liée à des conditionnalités et est encore loin de l’objectif de 0,7% du PNB des pays développés. Elle a affirmé que les mesures économiques coercitives et les sanctions unilatérales, contraires à la Charte de l’ONU et au droit international, sont une menace au libre-échange et à l’investissement. Ceci est le cas de mon pays, a-t-elle rappelé, en notant que le blocus imposé par une des grandes puissances du monde a des conséquences économiques et humaines graves, qui n’empêche cependant pas le pays de réussir à offrir, à tous, un accès gratuit aux services de santé.
Mme Mordoche a estimé que l’échec du Cycle de Doha est la preuve du manque de volonté politique des pays développés qui refusent de corriger les inégalités structurelles d’un système commercial qui leur est avantageux. Seule une redéfinition de tout ce qui a été créé depuis Bretton Woods, accompagnée d’un respect strict par les pays riches des engagements pris, peut garantir un partenariat mondial juste pour le développement, a-t-elle conclu.
M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que l’Afrique souffre de la pauvreté des populations vivant dans ses zones rurales, qui représentent environ 80% de sa population totale. Il est essentiel de traiter simultanément la croissance et les politiques de redistribution de ses fruits, a estimé M. Mahiga. La mobilisation des ressources domestiques, de l’APD et de l’IED en faveur du développement s’est améliorée, s’est-il félicité. Tout en se réjouissant des progrès accomplis dans les politiques de réduction de la dette, la Tanzanie est inquiète que toutes ces mesures soient insuffisantes, au regard des besoins de l’Afrique, en ce qui concerne la réalisation des OMD. La Tanzanie, a poursuivi le représentant, se félicite des initiatives prises par le G-8 et l’Union européenne en ce qui concerne les recommandations du Sommet mondial de 2005. La pauvreté doit disparaître du continent africain et la communauté internationale doit à cet égard prendre des mesures décisives, a insisté le
représentant, en dénonçant le fossé insupportable qui se creuse inexorablement entre un Nord repu et un Sud souffrant de la faim. Au cours des dernières décennies, les pays africains ont entrepris des réformes qui étaient sensées leur permettre de s’intégrer à la mondialisation. Ils ont ainsi procédé à des privatisations, à la libéralisation des échanges, et à la réforme de leurs institutions, mais finalement, ils n’ont reçu que très peu du soutien qui leur avait été promis.
L’Afrique a besoin d’être franchement soutenue par un cadre commercial et financier international plus juste et plus équitable. Les résultats de la sixième Conférence ministérielle de l’OMC, qui a eu lieu à Hong Kong, ont été une énorme déception pour les pays africains, et il est regrettable que les négociations du Cycle de Doha soient suspendues sans qu’aucune date de reprise ne soit connue. Pourquoi donc tous ces revers? La réponse est simple: l’OMC doit être réformée! Nous avons besoin d’une OMC transparente et inclusive, débarrassée de la pratique qui voit les pays riches faire des arrangements en coulisse sans tenir compte de l’avis des pays en développement. L’OMC doit devenir une institution où riches et pauvres peuvent parler d’une voix égale et prendre ensemble des décisions. Cette réforme ne doit pas être reportée.
La Tanzanie est surprise qu’alors que la création de la Commission de consolidation de la paix et celle du Conseil des droits de l’homme ont reçu le soutien sans faille de tous les pays, la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC) traîne pour sa part en longueur, certains États faisant manifestement preuve de mauvaise volonté. La Tanzanie lance un appel à tous les États Membres pour qu’ils fassent preuve de souplesse, et pour que l’ECOSOC puisse avoir les pouvoirs qui lui permettraient de garantir la mise en œuvre effective des engagements pris en matière économique et sociale. L’ECOSOC doit jouir de pouvoirs semblables à ceux des autres grands organes de l’ONU, a insisté le représentant.
M. ALI HAMIDON (Malaisie) a fait observer qu’en dépit de résultats économiques positifs pour cette année, l’économie mondiale continue d’affronter de nombreuses difficultés. Il a, à cet égard, souligné que les déséquilibres mondiaux demeurent importants et cité, notamment, les défis posés par le ralentissement plus rapide qu’escompté du marché américain et le prix élevé du pétrole. Pour sa délégation, les inégalités internationales croissantes à long terme sont sources de vives préoccupations. Les conditions dans les pays sont très instables, a-t-il fait observer, et depuis 1980, on assiste à un double processus: un écart de revenus qui va croissant entre pays développés et pays en développement conjugué à une différence de croissance entre pays en développement. Il a expliqué que cette situation est due à des échecs dans un grand nombre de pays et non pas à des écarts de croissance entre pays évoluant à des rythmes différents. Les marchés ont tendance à exacerber les inégalités du fait que les pays qui réussissent sont plus attractifs et profitent des bénéfices de la mondialisation, a-t-il poursuivi, et ceux qui sont en retard demeurent encore plus vulnérables aux chocs des marchés financiers.
Il s’est dit préoccupé par l’impasse des négociations de Doha et, alors que la libéralisation des échanges est en péril, il a appelé les pays développés à faire preuve de flexibilité, de bonne volonté et de courage. Il a également assuré que son pays continuera de soutenir les négociations et d’adopter une approche pragmatique en conjuguant libéralisation et régulation, en accord avec
ses conditions économiques et ses besoins. Résoudre ces défis demande plus d’efforts concertés à l’échelle mondiale, a-t-il fait observer. Il a, à cet égard, préconisé que le rôle des Nations Unies dans les questions économiques et de développement ne soit pas affaibli mais plutôt renforcé. Il faut promouvoir une plus grande cohésion entre les acteurs dans les domaines économique et de développement, y compris dans les institutions de Bretton Woods, a-t-il ajouté.
Enfin, il a fait part d’un plan d’action de son pays qui comprend différentes étapes comme l’élaboration de mesures de renforcement des capacités humaines, la création d’une « mentalité de première classe », le règlement des inégalités socioéconomiques ou la mise en place de niveaux de vie durables. L’application de plan dépend également de la qualité des mécanismes de mise en œuvre, a-t-il souligné, ajoutant que ceux-ci devraient être efficaces et non corrompus. Il a notamment insisté sur l’importance de l’intégrité, valeur qui contribue à élever les standards qualitatifs de l’administration nationale. En l’absence d’intégrité et de confiance, aucun pays ne peut être considéré comme développé, quel que soit le niveau de développement de son économie, a-t-il conclu.
M. CHRISTOPHER FITZHERBERT HACKETT (Barbade) a déclaré, au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que les États de la CARICOM avaient décidé de créer une économie et un marché communs dans leur région à l’horizon 2008. La création de cette structure géographique permettra à ces pays de surmonter les limites que leur imposent individuellement leur petite taille, l’étroitesse de leurs marchés nationaux, leur manque de ressources naturelles et leurs petites populations. La CARICOM, a-t-il dit, lance un appel en faveur de la reprise des négociations du Cycle de Doha et elle pense que les résultats de ces pourparlers devraient comprendre des dispositions qui aideraient les petits États à mettre en œuvre des politiques capables de transformer leurs économies. Les petits États insulaires en développement, qui sont vulnérables, doivent jouir des clauses relatives au traitement spécial et différencié. Cette notion ne doit pas être comprise comme une quelconque faveur. Elle doit être perçue comme le souci de tenir compte des besoins spécifiques de pays aux besoins spéciaux et au niveau de développement différent.
La CARICOM, a poursuivi le représentant, soutient l’Initiative « Aid for Trade », qui vise à renforcer la capacité de production des petites économies et l’état de leurs infrastructures. La Deuxième Commission devrait envoyer un message politique fort aux membres de l’OMC sur les obligations du Programme de Doha qui doit tenir ses promesses de développement. Concernant le développement durable, le représentant de la Barbade a indiqué que la CARICOM maintenait son engagement envers la préservation de l’environnement. Elle appelle les États à soutenir la mise en œuvre des différents volets d’Action 21. La Commission aura à se prononcer sur une résolution relative à la mer des Caraïbes, que la CARICOM veut faire reconnaître comme une zone d’action spéciale en ce qui concerne les engagements envers la promotion d’un développement durable. Les petits États insulaires en développement sont les pays les moins pollueurs et renvoient très peu de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Mais ils sont les plus affectés par le changement climatique, a dénoncé le représentant, en expliquant que c’est la raison pour laquelle la CARICOM réitère son appel aux États Membres qui n’ont pas encore ratifié le Protocole de Kyoto pour qu’ils le fassent sans délai.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a attiré l’attention sur les problèmes que doivent affronter les PMA, citant notamment les maigres flux d’APD, l’injustice des termes de l’échange, l’absence d’accès aux marchés internationaux, le fardeau de la dette extérieure et les effets néfastes de la mondialisation. Si la communauté internationale ne déploie pas des efforts concertés pour garantir un développement équitable, l’objectif visant à réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015 sera illusoire, a-t-il fait observer. Il faut s’engager à créer dans les pays en développement un environnement politique, économique et social qui ferait en sorte que le droit au développement soit une réalité, qui favoriserait une intégration sociale juste pour ces sociétés et leur donnerait les moyens d’éradiquer la pauvreté. Il a rappelé que la communauté internationale a décidé d’insuffler justice et équité dans les principes de la mondialisation, afin que les pays en développement ne soient pas marginalisés, mais a souligné qu’elle connaît de nombreuses difficultés.
Il a notamment fait référence aux négociations de Doha et affirmé que leur suspension est une véritable déception pour les pays en développement et particulièrement les PMA, du fait qu’ils avaient placé de grands espoirs dans ces négociations. Il est véritablement regrettable de constater que cette suspension pourrait avoir des conséquences négatives pour l’économie mondiale et notamment encourager une résurgence du protectionnisme, a-t-il ajouté. Il a à cet égard espéré que les pays développés feront preuve de flexibilité, d’une véritable volonté politique et reprendront les négociations.
S’agissant de l’aide au développement, il a estimé que la crédibilité de l’assistance fournie par les Nations Unies dépend de son universalité, son impartialité, son multilatéralisme et sa capacité de répondre aux besoins des pays en développement. Un financement adéquat et prévisible doit être garanti, a-t-il ajouté, et de nouveaux mécanismes de financement envisagés. En conclusion, il a souhaité attirer l’attention sur le lancement par son pays, lors du deuxième Sommet du Sud organisé au Qatar en juin 2005, d’un Fonds du Sud pour le développement et les affaires humanitaires. Il a également souligné que le Qatar a proposé d’organiser la première conférence de suivi du Consensus de Monterrey en 2007 et qu’il s’est engagé à verser 10 millions de dollars pour soutenir le Fonds des Nations Unies pour la démocratie.
M. JAMES MORANT, représentant de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (UICN), a déclaré que les questions ayant trait à la conservation de la nature et des ressources naturelles devraient devenir parties intégrantes des politiques économiques et sociales qui sont proposées aux pays. L’UICN appelle les différents organes de l’ONU à envoyer un signal fort aux opérateurs économiques en ce qui concerne la gestion de l’environnement et le besoin de trouver des solutions durables aux questions posées par la protection de l’environnement dans la promotion d’un développement durable. L’UICN attend de l’ONU et de ses États Membres qu’ils créent un cadre structurel et politique qui soutienne mieux la protection de l’environnement mondial. L’UICN a été, à ce jour, une participante active aux consultations qui ont eu lieu sur la gouvernance de l’environnement. Elle entend continuer à prendre part aux efforts déployés en vue de renforcer le rôle du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et celui des autres agences travaillant dans ce secteur. L’UICN contribuera également à la vulgarisation des connaissances et des informations scientifiques ayant trait à la protection de l’environnement, et elle soutiendra le développement de politiques environnementales robustes pouvant soutenir les efforts de développement des pays. L’UICN travaille, depuis un certain nombre d’années, sur la conservation et l’amélioration des écosystèmes côtiers, a dit M. Morant. À cet égard, l’Union œuvre aux cotés des Nations Unies et du Bureau de l’Envoyé spécial pour la reconstruction post-tsunami, pour soutenir la reprise des activités économiques dans les zones de l’océan Indien affectées par cette catastrophe. Les efforts de l’UICN s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et de la préservation de l’environnement.
M. VIKTOR KRYZHANIVSKYI (Ukraine) a déclaré, au nom des États du Groupe de GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldova), que ces quatre pays avaient fait beaucoup de progrès sur la voie de la démocratisation, de l’économie de marché et de l’intégration dans l’économie mondialisée. Les États du GUAM sont en ce moment en train de travailler pour la création d’une zone de libre échange, basée sur l’égalité entre les différents pays du Groupe et la redistribution équitable des bénéfices tirés de leurs efforts communs. Bien que les économies du GUAM aient connu d’énormes avancées qualitatives, elles sont encore en train de s’adapter aux conditions qui prévalent sur le marché mondial, a déclaré le représentant de l’Ukraine. Le GUAM estime que la promotion d’un développement durable est l’un des points essentiels qui doit figurer, en priorité, sur l’agenda des Nations Unies. La dégradation de l’environnement et la multiplication des catastrophes naturelles dans les régions d’Asie centrale et du Caucase devraient inciter le système de l’ONU et les gouvernements des pays de cette zone géographique à renforcer leurs efforts collectifs en vue de parvenir à une gestion efficace de l’environnement. Les États du GUAM comptent apporter leur contribution à l’examen de ces questions lorsque la Deuxième Commission les examinera, a promis le représentant ukrainien.
M. FAWZI SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a expliqué que sa délégation accorde une importance majeure à l’environnement et à sa protection car la sécurité des individus est tributaire des conditions environnementales et climatiques. Évoquant ensuite les questions liées aux cours du pétrole, il a assuré que l’Arabie Saoudite fait de son mieux pour stabiliser le marché. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre les producteurs de pétrole et les consommateurs, ajoutant que son pays a proposé la mise en place d’un séminaire de discussion entre consommateurs et producteurs, dont le siège serait à Riyad. D’une manière générale, il a réaffirmé la nécessité d’avoir une vision beaucoup plus claire qui s’éloigne des intérêts nationaux étroits et qui tient compte des intérêts de tous. S’agissant de la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC), il a souhaité que son rôle soit renforcé et a appelé à une coopération constructive. La question de la cohésion au sein de l’ECOSOC est vitale, a-t-il souligné. Il a également souhaité réaffirmer le droit des États de s’approprier les projets nationaux et a espéré que les États membres respecteront les spécificités des autres États, sans porter atteinte à leurs visions ou à leurs croyances.
Le représentant a, en outre, insisté sur l’importance du rôle du commerce international soulignant qu’il s’agit de l’instrument principal de financement. Les importations et les exportations ne devraient pas rencontrer d’obstacles entre les États, a-t-il poursuivi, et un traitement préférentiel devrait être accordé aux pays en développement. Il a enfin, engagé les pays développés à assumer leur responsabilité parce que ce sont eux qui prennent les décisions. Il a réaffirmé la nécessité de favoriser l’intégration économique et a, à cet égard, souligné que son pays a adhéré à l’OMC afin de participer à son processus de prise de décisions. Les ressources financières locales sont la source principale du développement, a-t-il poursuivi, avant de préconiser la création d’un environnement favorable aux IED pour financer les projets locaux. Il a conclu en rappelant que son pays est un contributeur important de l’APD et que l’assistance qu’il offre fait partie intégrante de sa politique étrangère.
Mme MIRJANA MLADINEO (Croatie) a expliqué qu’une des priorités de sa délégation est le financement du développement. La Croatie, en tant que pays à revenu intermédiaire, a réalisé un certain nombre de progrès et se montre prête à faire part de son expérience, a-t-elle ajouté. Elle a souligné qu’une des leçons les plus importantes que son pays a apprise est la nécessité d’une appropriation nationale dans la réalisation des OMD. La mobilisation des ressources nationales, l’adoption de politiques cohérentes et l’établissement d’une coopération étroite entre les partenaires sont nécessaires, a-t-elle poursuivi. Elle a, en outre, attiré l’attention sur l’importance qu’il y a à intégrer les femmes dans le processus de développement ainsi que sur la nécessité d’œuvrer vers plus de transparence et de renforcer la gestion financière au sein du gouvernement et du secteur public.
Pour renforcer leurs capacités nationales, les pays en transition ont besoin d’un engagement actif de la communauté internationale. La représentante a souligné l’importance qu’il y a à ce que ces pays participent activement aux institutions de Bretton Woods, en tant que propriétaires et pas uniquement en tant qu’emprunteurs. S’agissant des questions d’environnement, elle a proposé que 2011 soit proclamée « année des forêts ». La représentante a enfin rappelé que la Croatie a fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités, comme en atteste son adhésion à la Convention des Nations Unies contre ce phénomène. Elle a attiré l’attention sur la création, dans son pays, d’un Bureau pour la suppression de la corruption et du crime organisé qui met en place les mesures préventives.
M. WIDHYA CHEM (Cambodge) a fait part des initiatives multisectorielles mises en place par son pays pour ériger une société cambodgienne socialement cohésive, éduquée et qui ne souffre pas de la faim, des maladies, de l’inégalité et de l’exclusion. Outre un plan national de réduction de la pauvreté adopté en 2002 et la série d’OMD prioritaires identifiés en 2003, le représentant a mis en avant l’élaboration, l’année dernière, d’un Plan stratégique de développement pour 2006-2010 axé sur la bonne gouvernance. Il a noté que son pays a fait de bons progrès dans certains domaines, comme la réduction de la pauvreté, la lutte contre le VIH/sida ou encore l’amélioration des conditions de vie. En 2005, a-t-il précisé, la croissance économique du Cambodge a atteint 13,4%, après avoir augmenté de 7% à 10% depuis le début de la mise en œuvre des OMD prioritaires.
Toutefois, M. Chem a constaté que la situation dans les pays en développement n’a pas beaucoup changé, notamment en raison des difficultés émanant de l’impact négatif de la mondialisation, du manque de ressources financières et de ressources humaines, et plus récemment, de l’augmentation du prix du pétrole. Il a indiqué que l’éradication de la pauvreté relève de la responsabilité de tous et nécessite une coopération des pays développés, des institutions internationales et du secteur privé. Par ailleurs, il a affirmé que la science, la technologie, les connaissances et le savoir-faire doivent être partagés avec les pays en développement et particulièrement les PMA.
Estimant que le commerce, les investissements et l’APD sont des éléments cruciaux pour la croissance économique de ces pays, il a plaidé pour que les exportations des PMA bénéficient d’un meilleur accès aux marchés et s’est inquiété, en conséquence, de la suspension des négociations commerciales du Cycle de Doha. Il est tout aussi important de transformer les promesses d’annulation de la dette en actions concrètes d’échange de la dette contre le développement, a-t-il ajouté. Il a enfin appelé à une action collective pour traiter de la pauvreté dans le monde et a insisté sur l’importance qu’il y a à respecter les engagements pris au niveau international, notamment concernant les objectifs d’APD.
M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a déclaré qu’en tant qu’État sans littoral, son pays exhorte la communauté internationale à tenir compte des intérêts et des besoins particuliers de ce groupe de pays. Nous exhortons, a-t-il dit, la communauté internationale à tenir les engagements pris dans le Programme d’action d’Almaty sur les questions du transport, de transit, de la promotion du commerce et de l’accès, à des conditions préférentielles, aux marchés des pays riches. La première réunion au sommet des chefs d’État et de gouvernement des PMA sans littoral s’est tenue, il y a trois semaines, à La Havane, en marge du Sommet du Mouvement des non-alignés, a rappelé le représentant en soulignant qu’il s’agissait de débattre de la mise en œuvre, dans les délais impartis, du Programme d’Almaty. Il a invité la communauté internationale à apporter une aide spéciale aux PMA sans littoral sortant de conflits, pour les aider à la reconstruction de leurs infrastructures et à la réhabilitation de leurs populations affectées par la violence. Il est essentiel que ces pays en situation particulière bénéficient de l’aide, dont ils ont cruellement besoin, pour atteindre les objectifs de développement identifiés dans le Programme d’action d’Almaty, a-t-il insisté.
En ce qui le concerne, le Gouvernement du Kazakhstan pense que l’intégration régionale est le défi le plus important que les pays doivent relever. C’est la condition de la promotion d’une prospérité partagée qu’aucun pays ne peut atteindre de manière isolée, a prévenu le représentant en exprimant l’attachement de son pays à la coopération avec les États membres de la Communauté des États indépendants (CEI), de la Communauté économique eurasienne et des autres organisations régionales d’Asie centrale. Pour faire face aux problèmes communs qui se posent à eux, les États de cette région ont besoin de gérer collectivement et de manière coordonnée, leurs politiques économiques, leurs transports de transit, leurs réseaux d’adduction en eau, et leurs besoins et capacités énergétiques. La question de la gestion des ressources d’eau transfrontalières est particulièrement sensible, a-t-il insisté. Aussi, le 2 septembre dernier à Astana, les Chefs d’États du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan se sont-ils réunis pour créer le Consortium régional chargé de résoudre les questions relatives aux ressources en eau potable et à l’énergie hydroélectrique.
M. MOHAMED ALMABROK (Jamahiriya arabe libyenne) a estimé que les résultats du Sommet mondial 2005 n’ont pas été à la hauteur des attentes. Il a tout de même espéré que des mesures seront prises pour encourager la mise en œuvre des principes énoncés lors du Sommet, et plus particulièrement, le soutien et le financement du développement. Il a souligné l’importance qu’il y a à augmenter l’APD et à favoriser la réalisation des engagements pris dans le domaine du développement. Les organes et programmes des Nations Unies doivent jouer un rôle majeur dans le développement de l’Afrique, a-t-il en outre insisté. Ils devraient soutenir les initiatives et projets du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a-t-il poursuivi. Il a aussi préconisé l’émergence d’un ordre commercial international qui ne soit pas fondé sur la discrimination et qui garantisse aux produits de base des pays en développement, des prix équitables. Il a donc souligné l’importance d’une relance des négociations de l’OMC et souhaité que soit facilité le système d’adhésion à l’OMC pour qu’elle devienne un forum véritablement international. Dans ce contexte, la suspension des négociations de Doha a un impact négatif sur les efforts faits en vue de rendre le commerce international plus équitable et plus orienté vers le développement, a-t-il estimé.
Le problème de la dette des pays en développement, a-t-il poursuivi, est un grand obstacle au financement des programmes de développement. Malgré les efforts fournis, le niveau de l’annulation totale des dettes n’a pas été atteint, contribuant ainsi au tarissement des budgets des pays pauvres. Alors que la mondialisation offre des opportunités aux pays en développement, elle impose également des défis graves, comme les crises monétaires et une dépendance économique dangereuse, a-t-il poursuivi. Il a préconisé que soit établie une stratégie globale qui rendrait la mondialisation profitable à tous. Il a enfin estimé que la réalisation du développement durable est la base nécessaire pour parvenir aux OMD. Les institutions et organes des Nations Unies, tout comme les organisations régionales et internationales, doivent prendre les mesures nécessaires pour garantir les engagements pris en vertu d’Action 21 et du Plan d’action de Johannesburg. Avant de conclure, le représentant a affirmé que son pays entend encourager les IED, en octroyant différents privilèges et des exemptions de droits de douane.
M. SIMEON ADEKANYE (Nigéria) a indiqué que son pays fera tout pour atteindre les OMD dans le cadre de la Stratégie nationale de développement élaborée par le Gouvernement. Conscient des défis que doit relever l’Afrique, le Président Obasanjo, a indiqué son représentant, a clairement annoncé que le maintien de la paix et la résolution des conflits sont des conditions indispensables au développement du continent. C’est pourquoi, au cours des années à venir, le Gouvernement nigérian n’épargnera aucun effort pour faciliter la résolution des conflits qui affaiblissent le Soudan, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), la Somalie et d’autres régions de l’Afrique. Le Nigéria ne fera aucune compromission en ce qui concerne la bonne gouvernance sur le continent. Le représentant a, par ailleurs, estimé que la suspension des négociations de Doha a envoyé un signal négatif sur la sincérité des partenaires au développement et sur les promesses qu’ils ont faites aux pays en développement concernant les questions commerciales, notamment l’ouverture des marchés du Nord, qui devaient permettre la concrétisation de nombreux rêves de développement au Sud. Concernant la question de la dette, le Nigéria, a dit le représentant, se félicite des annulations qui ont été consenties dans le cadre de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) et des arrangements trouvés par le Club de Paris. Mais, a-t-il nuancé, nous tenons à souligner que les flux de l’APD, qui devraient compléter les ressources tirées de la réduction de la dette, ne devraient pas diminuer sous le prétexte fallacieux que certaines dettes ont été réduites ou annulées. Les pays développés doivent tenir la promesse qu’ils avaient faite de verser 0,7% de leur PNB au développement des pays du Sud les plus démunis, a dit M. Adekanye.
Mme MUDITHA HALLIYADDE (Sri Lanka) notant que l’économie mondiale a connu une croissance de 3% l’année dernière, a toutefois indiqué que, pour la majorité des pays en développement, cette croissance ne suffit pas à réduire le fossé entre les riches et les pauvres. Elle a souligné les aspects positifs de la mondialisation, dont l’augmentation du volume des échanges ou le montant accru des investissements, mais a noté que les déséquilibres de l’économie mondiale, ainsi que du commerce et du système financier international, posent des contraintes à certains pays. Selon elle, l’inflation déclenchée par l’augmentation du prix du pétrole ainsi que le manque de flux d’investissements et de financements novateurs font partie des éléments qui ont un effet négatif sur la stabilité économique et le développement durable de nombreux États.
La représentante a déclaré que le Document final issu du Sommet mondial de 2005 avait donné une nouvelle occasion de revoir l’agenda pour le développement et de réaffirmer les engagements visant à accélérer la réalisation des objectifs fixés. Elle a jugé impératif de rendre ces engagements opérationnels dès cette année. S’agissant de son propre pays, la représentante a fait remarquer que le Sri Lanka a déjà atteint les OMD en matière de scolarisation, notant que l’éducation primaire universelle serait réalisée bien avant 2015. De plus, elle s’est félicitée de l’élimination des différences entre sexes, à la fois dans l’éducation primaire et secondaire. Elle a aussi constaté que la mortalité maternelle et infantile s’est considérablement réduite et que 86% de la population a accès à l’eau potable.
Elle a toutefois rappelé qu’au Sri Lanka, une proportion considérable de la population vit toujours sous le seuil de la pauvreté et que cette situation constitue un des principaux défis pour son pays. Elle a mis en lumière la création, il y a deux semaines, d’un Groupe des Onze, dont fait partie le Sri Lanka, qui vise notamment à promouvoir les intérêts communs de ces onze pays dans l’économie mondiale. Elle a appelé la communauté internationale, et particulièrement les donateurs, à soutenir cette initiative.
M. NASSER AL-GHANIM (Koweït) a souhaité que soient réalisés les OMD dans le cadre des délais prévus et a voulu que le partenariat mondial pour le développement se dirige dans cette voie. Il a estimé que le renforcement des efforts nationaux, régionaux et internationaux constitue le seul moyen de faire en sorte que les bénéfices de la mondialisation profitent à tous. Il a attiré l’attention sur la difficulté que représente la réalisation des OMD pour un seul pays et a, à ce titre, souligné l’importance du travail en commun. Dans ce cadre, les pays développés doivent soutenir les pays en développement, notamment en augmentant leur APD au taux de 0,7% du PIB et en consacrant entre 0,15% et 0,20% du même PIB à l’aide aux PMA. Le représentant a salué les efforts des États qui ont rempli leurs engagements en la matière. Il a également souligné que, pour leur part, les pays en développement doivent assurer une bonne gouvernance, créer un état de droit, combattre la corruption et promouvoir une politique d’égalité entre les sexes. Cela aidera à renforcer la sécurité et la stabilité et contribuera à la réalisation des OMD, a-t-il estimé. Il a aussi attiré l’attention sur diverses mesures entreprises par le Koweït, en mentionnant que son pays a débloqué près de 300 millions pour aider l’Afrique.
Le représentant a également souligné l’importance qu’attache son pays au développement économique. Le Koweït, a-t-il dit, n’a cessé de travailler en faveur de la libéralisation des échanges et a traité les investissements locaux et étrangers sur un pied d’égalité. L’objectif est de faire de Koweït un centre économique régional et international, et le gouvernement déploie tous les efforts pour réformer le cadre juridique, élaborer divers projets et faciliter le commerce. Le représentant a enfin espéré que les pays en développement pourront participer aux processus de prise de décisions et que leurs besoins seront pris en considération. Il a aussi rappelé que l’environnement est un domaine qui intéresse tout particulièrement son pays et, a souhaité, par ailleurs, que soient développées des nouvelles technologies pour réduire la vulnérabilité aux fluctuations du prix du pétrole. Il a dans ce cadre souligné l’importance des énergies renouvelables.
Mme CINTHIA SOTO (Costa Rica) a déclaré qu’il faut améliorer la gouvernance aux niveaux international et national pour donner plus de chances au développement. Les montants de l’APD sont de trois à quatre fois inférieurs aux subventions versées par les pays riches à leurs agriculteurs, et les riches dépensent 10 à 15 fois plus d’argent à fabriquer et acheter des armes qu’ils n’en versent à l’APD, a-t-elle dénoncé. Mais, a-t-elle ajouté, nous devons aussi être conscients du fait que l’augmentation de l’APD, que beaucoup de pays souhaitent, les rendrait encore plus dépendants de l’aide extérieure. Constatant un dilemme, elle a aussi noté que certains pays, qui sont statistiquement les champions de l’APD, ont aussi, sur le plan commercial, les politiques les plus restrictives envers les pays du Sud. Rappelons nous, a-t-elle appelé, que pendant qu’une vache européenne reçoit 7 dollars de subventions par jour, la majorité des habitants des pays du Sud vivent avec moins de deux dollars par jour. Le Costa Rica constate
d’autre part, a-t-elle dit, que s’ils étaient levés, les obstacles au commerce permettraient à 140 millions de personnes de sortir de la pauvreté. Concernant les questions énergétiques, qui sont aujourd’hui au centre des soucis et des tensions internationales, la représentante a relevé que les pays riches versent en ce moment plus de ressources à l’exploitation et à l’utilisation d’énergies polluantes qu’ils n’en consacrent à la recherche sur les énergies renouvelables. Mais, ce sont les petits pays en développement, notamment insulaires, qui souffrent le plus de la pollution générée par les riches et par les changements climatiques qu’elle provoque.
M. PANG KWANG HYOK (République populaire démocratique de Corée) a regretté que les observations des pays en développement sur la nécessité de réaliser les OMD n’aient pas été prises en compte et, à ce titre, a demandé que mesures concrètes soient prises pour aider ces pays à les réaliser. Les pays développés devraient prendre des dispositions pratiques pour alléger, de manière substantielle, la dette des pays en développement et des PMA, a-t-il souligné. Il a fait remarquer que certains pays développés reviennent sur leurs engagements en matière d’APD en arguant d’une prétendue incapacité des pays du Sud à mettre en place des politiques nationales de développement ou de procéder à des réformes socioéconomiques. Les niveaux de développement économique et les capacités des pays étant différents, il est impossible d’avoir un modèle économique ou une seule solution unique qui s’adapterait à tous les pays, a estimé M. Pang.
Les relations internationales ne sont pas encore passées d’une logique d’affrontement à une logique de coopération, a regretté le représentant, en ajoutant que l’unilatéralisme basé sur la doctrine du pouvoir sape les normes et l’ordre des relations entre États et constitue une menace grave pour les pays en développement. Il a rappelé, en conclusion, que des sanctions économiques et des embargos contre des États souverains ont été tolérés voire justifiés, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme et de la protection des droits de l’homme alors que ces mesures politiques et économiques extraterritoriales et coercitives sont une violation des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies.
Mme FLORENCE CHENOWETH, Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué que la FAO a agi rapidement pour mettre en œuvre, dans le cadre de son mandat, les résultats du Sommet mondial de 2005. Elle a affirmé que la sécurité alimentaire demeure un problème de développement. Selon nos estimations, a-t-elle poursuivi, 852 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Elle a précisé que de ce chiffre, 815 millions habitent dans des pays en développement; l’Asie et le Pacifique regroupant près des deux tiers de ces personnes, suivie de l’Afrique subsaharienne qui représente 24%. Elle a affirmé que la réalisation des OMD et la lutte contre la faim était liées car si la pauvreté est une cause de la faim, les gens souffrant de la faim ne peuvent pas saisir les chances offertes par les stratégies de développement. Elle a déclaré que les revenus perdus en raison de la faim dans les pays en développement s’élevaient à 500 milliards de dollars par année. Investir dans la réduction de la faim, c’est investir dans un potentiel en faveur de la croissance économique, a-t-elle insisté. La représentante a aussi fait valoir que la lutte contre la faim et la pauvreté extrême doit passer par un engagement envers l’agriculture et le développement rural. Elle a souligné l’importance des investissements du secteur privé qui peuvent être facilités par les investissements publics. Elle a aussi rappelé que la Journée mondiale de l’alimentation, le 18 octobre prochain, aura pour thème « Investir dans l’agriculture pour la sécurité alimentaire ».
M. DJANKOU NDJONKOU, représentant de l’Organisation internationale du travail (OIT), a fait état des efforts visant à faire de la question du travail décent un objectif mondial. Il a rappelé que ce principe a été cité dans le Document final de 2005 et qu’il a constitué le thème du segment de haut niveau de l’ECOSOC en 2006. Une Déclaration ministérielle a été adoptée à l’issue de ce dernier, a-t-il expliqué, qui vise à renforcer les efforts des Nations Unies et du système multilatéral dans la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Il a toutefois constaté que la moitié des travailleurs du monde vit avec moins de deux dollars par jour et que le chômage mondial est à son point le plus élevé avec près de 192 millions de chômeurs.
Le représentant a souligné que l’OIT s’attache, au niveau national, à promouvoir des Programmes-pays pour le travail décent et à fournir une coopération technique et des conseils en politique de l’emploi. Il a ajouté que l’Organisation s’emploie à développer la coopération multilatérale et à promouvoir des normes internationales de travail au niveau régional pour, entre autres, éliminer le travail forcé et le travail des enfants. Constatant l’impact dramatique des catastrophes naturelles, M. Ndjonkou a aussi affirmé que l’OIT contribue au processus de reconstruction par le biais d’initiatives liées au travail et a notamment travaillé, après le tsunami, avec les ministères compétents pour intégrer la réhabilitation des infrastructures et les conditions de vie dans les stratégies de reconstruction. Selon l’OIT, a-t-il conclu, l’emploi et la promotion des entreprises créatrices d’emplois restent le moyen le plus efficace de sortir de la pauvreté.
M. OSCAR AVALLE, Banque mondiale, a déclaré que de juillet 2005 à juin 2006, la Banque mondiale a accordé 23,6 milliards de dollars, sous forme de prêts ou de dons, à des pays en développement. La Banque est le premier financier du développement dans le continent africain, a indiqué le représentant, en précisant que l’Afrique a, à cet égard, reçu, au cours de la période mentionnée, quelque quatre milliards de dollars d’aide, principalement sous forme de dons. Le Président de la Banque mondiale, a indiqué son représentant, a décidé de faire de l’action vers l’Afrique la priorité de son mandat. M. Avalle a rappelé que lors du Sommet de 2005 à Gleneagles des pays du G-8, la Banque s’est engagée à doubler son aide à l’Afrique subsaharienne avant 2010. Après que le Conseil des Gouverneurs de la Banque mondiale a décidé de créer un fonds de 37 milliards de dollars au sein de l’Association internationale de développement (IDA) pour financer les programmes de réduction de la dette, certains des pays les plus pauvres, éligibles aux ressources de l’IDA, ont pu en bénéficier dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative PPTE. Ces 37 milliards sont venus s’ajouter aux 17 milliards de dollars engagés auparavant par l’IDA en faveur de la même Initiative, a indiqué M. Avalle.
Concernant l’utilisation des fonds d’aide au développement, la Banque travaille dans le cadre de l’agenda défini dans la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’APD. La communauté internationale ayant identifié l’éducation comme un des domaines d’action prioritaires, la Banque mondiale a inclu, dans sa stratégie de lutte contre la pauvreté, l’objectif de l’éducation universelle. En plus de l’accès à l’enseignement, la Banque met l’accent sur la qualité de l’éducation. Dans le secteur de la santé, la Banque poursuit les efforts qu’elle a engagés en vue de soutenir la lutte contre les maladies transmissibles. Elle soutient le renforcement de la lutte contre les maladies transmissibles de la mère et de l’enfant ainsi que la lutte contre le paludisme, dans le cadre de la Stratégie mondiale contre cette maladie. La Banque soutient aussi des initiatives visant à fournir de l’eau potable aux populations et elle est fortement engagée dans la lutte contre la corruption et dans la promotion d’un climat propice à la création d’entreprises, a encore souligné le représentant.
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