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AG/EF/3144

LA MISE EN ŒUVRE DES RÉSULTATS DES CONFÉRENCES ET SOMMETS DE L’ONU ET L’IMPASSE DES NÉGOCIATIONS DE L’OMC AU CENTRE DES DÉBATS DE LA DEUXIÈME COMMISSION

2/10/2006
Assemblée généraleAG/EF/3144
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

2e& 3e séances - matin & après-midi


LA MISE EN ŒUVRE DES RÉSULTATS DES CONFÉRENCES ET SOMMETS DE L’ONU ET L’IMPASSE DES NÉGOCIATIONS DE L’OMC AU CENTRE DES DÉBATS DE LA DEUXIÈME COMMISSION


L’échec de la mise en œuvre des résultats des conférences et sommets organisés par les Nations Unies et l’impasse des négociations du Cycle du développement lancé, en 2001, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Doha ont été dénoncés, ce matin, par la majorité des 23 intervenants au débat général qui ouvre traditionnellement les travaux de fond de la Commission économique et financière (Deuxième Commission). 


Le représentant de l’Afrique du Sud, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné la difficulté qu’ont de nombreux pays en développement à promouvoir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à s’insérer dans les échanges commerciaux de la mondialisation. « Le Cycle de Doha est au point mort », a regretté le représentant sud-africain tout en faisant remarquer que le fossé entre pays développés et pays en développement s’élargit sans cesse, et que la mondialisation n’a pas offert aux pauvres une chance de sortir d’une paupérisation de plus en plus déshumanisante.


Au cours du Sommet mondial de 2005 convoqué pour examiner les moyens d’accélérer la réalisation OMD, les pays riches ont imposé un agenda basé sur leurs soucis de sécurité, a renchéri le représentant du Pakistan qui a estimé que le Document final du Sommet de 2005 ne mentionne que du bout des lèvres les OMD, en ignorant complètement le respect des engagements pris. Avec son homologue sénégalais, le représentant pakistanais a exhorté les pays développés à tenir leurs promesses de verser 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD).  Ils ont également plaidé pour une meilleure orientation des flux d’investissements étrangers directs (IED) qui ont tendance à se limiter aux pays réputés « sûrs ».


Les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) ont reçu 38 milliards de dollars d’IED, en 2005, a reconnu Rezlan Ishar Jenie de l’Indonésie tandis qu’ils ont réalisé, au cours de la même période, des échanges commerciaux d’une valeur de 640 milliards de dollars.  Le taux de croissance moyen de la région s’est élevé à 5,5% au cours de la même période, mais compte tenu des différents niveaux de développement, les pays de l’ANASE ne pourront sans doute pas réaliser les OMD dans les temps impartis, a avoué le représentant indonésien, en révélant l’intention des pays concernés de créer un marché intégré sans barrières douanières et susceptible de devenir une base internationale de production de biens de consommation d’ici à 2015. 


Les remarques des délégations ont été faites après que le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, José Antonio Ocampo, a, dans sa déclaration liminaire, indiqué que malgré une croissance robuste de 3,6% en 2005 et 2006, l’économie mondiale montre des signes d’affaiblissement dus essentiellement au ralentissement du marché de l’immobilier aux États-Unis et dans un certain nombre de pays développés qui obligerait à des ajustements douloureux et pourrait entraîner une dévaluation drastique du dollar américain.  Jointe aux déséquilibres monétaires et financiers des États-Unis, la dévaluation aurait un impact important sur les pays en développement.  La communauté internationale doit appliquer des politiques économiques et financières proactives, a recommandé le Secrétaire général adjoint en mettant en garde contre l’exclusion des pays du Sud des grands forums tels que le G-8.


Fort de ce constat, le représentant de la Finlande a, au nom de l’Union européenne, souligné que les pays européens ont adopté un calendrier selon lequel ils verseraient 0,56% de leur PNB à l’APD en 2010 avant d’atteindre l’objectif de 0,7% en 2015.  Dans ce contexte, il a appelé les pays récipiendaires à tenir les engagements pris en vertu de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement.  Le représentant finlandais a aussi abordé la question du commerce international, en s’affirmant favorable à la reprise des négociations du Cycle de Doha et en appelant à des contre-propositions pour accélérer cette reprise.


La libéralisation du commerce et la mondialisation ont un impact positif, a souligné le représentant des États-Unis qui a imputé les échecs à l’incapacité des pays concernés de s’adapter aux exigences de création d’entreprises et d’ouverture des marchés.  Les montants de l’APD ne sont rien par rapport à ceux des IED dont le potentiel est sous-exploité à cause des obstacles posés à la libre entreprise, a tranché le représentant, en invitant la Deuxième Commission à une discussion franche sur la question.  Les discussions doivent plutôt porter sur le concept de « sécurité humaine », a opposé le représentant du Japon.  Il est crucial, a-t-il convenu, d’aider les pays les plus vulnérables à réaliser les OMD.


La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mardi, le 3 octobre, à 10 heures.   



Déclaration liminaire


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, s’est félicité de ce que, pour la première fois dans son histoire, la Deuxième Commission soit présidée par une femme.  Il a ensuite déclaré que le programme de travail de la Commission comprend des questions dont la solution est essentielle à la relance de l’économie mondiale.  La Commission discutera, par exemple, des mesures à mettre en œuvre pour faire face à la pauvreté croissante qui frappe de nombreuses régions de la planète.  La Commission devra aussi prendre une décision concernant la proposition faite par le Gouvernement du Qatar d’accueillir une conférence de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, a indiqué M. Ocampo.  Ce Consensus, a-t-il rappelé, a défini une nouvelle approche de la coopération au développement en proposant l’établissement d’un partenariat entre pays en développement et pays développés, afin de lancer des actions dans différents domaines.  Parmi ceux-ci, le Secrétaire général adjoint a cité l’aide publique au développement (APD), la réduction ou l’annulation de la dette, et une participation accrue des pays en développement aux processus de prise de décisions des institutions financières internationales.


Selon le dernier rapport d’évaluation des perspectives économiques, l’économie mondiale devrait continuer à croître, de manière robuste en 2006, à un rythme de 3,6%, soit le même taux qu’elle a atteint en 2005.  En 2007, les experts prévoient cependant un ralentissement de la croissance qui atteindra alors 3%.  Le déclin du marché de l’immobilier aux États-Unis et dans certains autres pays développés, a expliqué le Secrétaire général adjoint, pose une menace à la croissance mondiale et pourrait avoir des effets secondaires imprévisibles.  Le marché de l’immobilier ayant connu une certaine surchauffe dans des pays aux déficits extérieurs importants, comme les États-Unis, une baisse brutale des prix immobiliers pourrait y entraîner un ajustement, difficile à contrôler, des déséquilibres monétaires et financiers.  À cet égard, les déséquilibres importants de la balance commerciale des États-Unis et leur énorme déficit extérieur posent des risques majeurs à l’économie mondiale.  Plus on permet aux déficits extérieurs américains de s’approfondir, plus le risque d’un ajustement soudain et incontrôlable des équilibres financiers de ce pays s’accroit, a prévenu le Secrétaire général adjoint.


Il a mis en garde contre un risque de récession et d’une large dévaluation du dollar américain, qui pèse comme une épée de Damoclès sur l’économie mondiale.  Si ce genre d’ajustement forcé se produisait, il aurait un effet de dépression sur toute l’économie mondiale, qui se traduirait notamment par un important impact asymétrique sur les économies des pays en développement.  Pour maintenir une croissance économique large, solide et stable, a préconisé le Secrétaire général adjoint, la communauté internationale doit appliquer, de toute urgence, des politiques proactives.  Les Nations Unies, a-t-il rappelé, ont appelé les pays à développer un cadre de coopération élargie pour faire face à ces problèmes, car les forums actuels, comme celui du G-8, ne sont pas satisfaisants.  Nous accueillons donc favorablement les initiatives lancées en ce sens par le Fonds monétaire international (FMI), qui a créé des mesures spéciales de surveillance, s’est-il réjoui.  Les ajustements nécessaires requièrent des mesures qui soutiennent les efforts destinés à promouvoir des économies dans les pays qui dépensent trop et qui sont en déficit.  Dans le même temps, ces mesures devraient soutenir des politiques de consommation dans les pays ayant des surplus commerciaux et financiers.     



Échange interactif


La question de la hausse du cours du pétrole a été soulevée par le représentant de la République dominicaine qui a dit avoir constaté que, malgré leurs promesses, les pays producteurs n’ont pas fourni d’aide aux pays en développement.  Le représentant a demandé si une solution pourrait être trouvée, peut-être dans le cadre d’un sommet.  Le cours du pétrole a des répercussions différentes dans les pays en développement, a d’abord fait observer le Secrétaire général adjoint qui a souligné que ces répercussions peuvent être négatives pour certains et positives pour d’autres.  Il a reconnu qu’il serait profitable que soit mise en place une coopération internationale pour diminuer la volatilité du cours du pétrole.  Mais, a-t-il prévenu, il faudrait une véritable coopération, pour que le cours soit à la hausse ou à la baisse.  La coopération doit aller dans les deux sens, a-t-il insisté, avant de rappeler que de nombreuses institutions financières se sont dites prêtes à aider les pays qui souffrent de la hausse.


Faisant référence à la résolution relative au suivi du Sommet de septembre de 2005, le représentant de l’Indonésie s’est interrogé sur les répercussions de cette initiative.  De nombreuses propositions qui ont suivi le Sommet ont donné lieu à des résultats, a affirmé le Secrétaire général adjoint, en citant notamment les projets lancés dans la lutte contre le paludisme.  Il s’est, en outre, réjoui que ces initiatives puissent être mises en place rapidement et avoir des conséquences importantes, qu’elles soient le fait des Nations Unies ou de bailleurs de fond privés.


Le représentant de l’Égypte a, quant à lui, insisté sur les conséquences, pour les pays en développement, de la suspension des négociations du Cycle de Doha.  Il s’est interrogé sur l’optimisme du Secrétaire général adjoint quant à leur reprise prochaine avant de s’attarder sur la question des technologies de l’information et des communications (TIC) et de demander l’avis du Secrétaire général adjoint sur l’Alliance mondiale pour les technologies de l’information et des communications au service du développement.  S’agissant du cycle de Doha, le Secrétaire général adjoint a souligné qu’il affiche un « optimisme prudent », fondé sur des « informations dont nous disposons ».  S’agissant de l’Alliance mondiale, il a expliqué qu’elle fait office de réseau chargé du suivi des initiatives prises.  Il a, en outre, annoncé la création d’un mécanisme pour renforcer l’efficacité de l’Alliance.  Il s’agira d’un mécanisme financé par des bailleurs de fonds privés dont certains ont déjà pris des engagements.


Débat général


Mme TIINA INTELMANN (Estonie), Présidente de la Commission économique et financière, a ouvert le débat général de la Deuxième Commission en attirant l’attention des délégations sur les questions qui se posent en ce moment à la communauté internationale notamment, les problèmes économiques, financiers et commerciaux. 


Le Sommet mondial de 2005, a-t-elle dit, nous a posé des défis à relever, et en particulier la mise en œuvre du Partenariat mondial pour le développement.  L’accroissement de l’interdépendance entre nations pose des problèmes que seule la communauté internationale, dans son ensemble, peut résoudre.  La mondialisation doit devenir une force qui bénéficie à tous, a voulu la Présidente en soulignant que  l’échec des négociations du Cycle de Doha illustre la difficulté qui se pose à la gestion des échanges commerciaux de la mondialisation.  C’est avec plaisir que la Deuxième Commission accueillera M. Pascal Lamy, le Directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) en vue de débattre de questions qui sont centrales à la relance de l’économie mondiale et à la réduction de la pauvreté par le commerce.  La Deuxième Commission doit en effet déployer des efforts en vue de soutenir la relance des pourparlers de Doha.  La mondialisation, a aussi souligné la Présidente, a créé des questions parallèles, comme celles de la lutte contre la pauvreté et de l’intensification des migrations, qui requièrent une coopération accrue des dirigeants des pays en développement et de ceux des pays riches. 


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a qualifié d’échec la mise en œuvre des résultats des conférences et sommets sur les questions économiques, sociales et questions connexes.  Il a particulièrement insisté sur les Objectifs du Millénaire pour le développement qui, selon lui, sont au point mort, ainsi que sur l’impasse du Cycle de Doha.  Le fossé entre pays développés et pays en développement augmente, a-t-il prévenu, en invoquant les indicateurs économiques qui montrent que la mondialisation n’a pas encore contribué à délivrer les pauvres d’une pauvreté déshumanisante et de la faim. 


Pour éradiquer la pauvreté, le représentant a jugé essentiel de modifier les modes de production et de consommation non viables, et ce, avec l’aide des pays développés.  Il faut protéger et gérer les ressources naturelles qui sont la base du développement économique et social ainsi que les objectifs et exigences essentielles du développement durable, a insisté le représentant.  Faisant ensuite référence au débat sur les migrations internationales et le développement, qui s’est tenu à l’Assemblée générale, il a souhaité que les discussions se poursuivent au sein des Nations Unies pour renforcer l’impact positif des migrations et réduire leurs conséquences négatives et ce, sur la base d’un partenariat établi à tous les niveaux.


En matière de développement, a poursuivi le représentant, tous les pays doivent promouvoir des politiques consistantes et cohérentes en conformité avec les engagements pris lors des conférences et sommets des Nations Unies.  Il a souhaité le renforcement des mécanismes existants et la création d’autres pour observer, modifier et suivre la mise en œuvre des principes énoncés dans ces conférences et sommets.  Il a, en outre, préconisé l’amélioration de la coordination au sein du système des Nations Unies, en coopération avec toutes les institutions multilatérales financières, commerciales et de développement, pour appuyer une croissance économique soutenue; l’élimination de la pauvreté et de la faim et le développement durable.


Le représentant a rappelé la nécessité pour les pays développés d’entamer des actions concrètes pour mettre en application les accords en matière de commerce, de subventions agricoles et de transferts des ressources vers les pays en développement.  Les Nations Unies doivent montrer une volonté politique sans équivoque pour opérationnaliser et mettre en œuvre ces engagements, a-t-il ajouté.  C’est essentiel si l’on veut que l’ONU remplisse son mandat, a-t-il estimé, en concluant que si 2005 a été l’année des engagements en matière du développement, 2006 doit être celle de la mise en application du Partenariat mondial pour le développement.


M. JARL-HAKAN ROSENGREN (Finlande), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a déclaré que l’an dernier, l’accent avait été mis sur la réaffirmation des engagements relatifs à la réalisation des objectifs fixés par les grandes conférences organisées sous l’égide des Nations Unies.  L’accent avait également été mis sur la nécessité de renforcer le Partenariat mondial pour le développement, afin de faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il nous reste à tenir nos engagements, a convenu le représentant en appelant au renforcement de la coopération, de la coordination et ainsi que de la cohérence entre les politiques et les actions lancées par les parties prenantes.  Soulignant le rôle important de la Deuxième Commission en la matière, il a mis l’accent sur le caractère crucial de questions telles que les politiques macroéconomiques, le développement durable, les activités opérationnelles de développement ou encore les questions humanitaires. 

L’an dernier, a-t-il rappelé, des efforts particuliers ont été déployés dans le domaine du financement du développement. 


L’Union européenne a, à cet égard, adopté un calendrier aux termes duquel ses États membres devraient atteindre l’objectif de verser 0,7% de leur PNB à l’APD, d’ici 2015.  Un objectif intermédiaire de 0,56%  a été fixé pour l’horizon 2010.  Le Sommet mondial de 2005, a rappelé le représentant, a reconnu la nécessité de développer des sources novatrices de financements pour le développement.  Plusieurs initiatives ont été lancées depuis et l’Union européenne entend mettre en œuvre les engagements qu’elle a pris en matière d’efficacité de l’APD, conformément à la Déclaration de Paris.  L’Union européenne, a insisté le représentant, appelle ses partenaires à tenir les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de cette Déclaration. 


Concernant l’Initiative multilatérale de réduction de la dette, il a qualifié son application de satisfaisante.  La réduction de la dette des pays éligibles à l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) a permis de libérer des ressources supplémentaires pour le développement, et l’Union européenne est disposée à continuer à travailler en vue de trouver des solutions aux problèmes des pays qui ont des dettes non viables.  Elle accueille donc favorablement le débat qui s’est ouvert sur la création d’un cadre de définition de la « viabilité » de la dette.  L’Union européenne, a poursuivi le représentant, exhorte tous les donateurs, à l’Initiative PPTE, à transférer les engagements politiques qu’ils y ont pris dans un cadre qui soit légalement contraignant sur le plan financier.  En ce qui concerne le commerce, l’Union européenne soutient le Cycle de Doha et son programme de travail.  Elle est en faveur de l’ouverture des marchés, d’une libération progressive du commerce et de la mise en place de règles multilatérales plus fortes, qui garantissent la croissance et le développement, a dit le représentant.  Les offres faites dans le cadre des négociations de Doha doivent être maintenues et des contre-offres et propositions comparables doivent également être faites.  C’est sur cette base que les négociations du Cycle de Doha doivent reprendre, a dit, au nom de l’Union européenne, le représentant de la Finlande.


M. RICHARD MILLER (États-Unis) a fait remarquer que l’ordre du jour de la présente session est identique à celui de 1983.  Depuis cette date, le changement économique le plus grand a été la libéralisation du commerce international dont l’impact positif est indiscutable, a-t-il dit, en citant les exemples du Chili ou du Bangladesh, et en Afrique, ceux de la Tanzanie et du Ghana qui ont connu un taux de croissance rapide.  Il a imputé les échecs des autres pays à une paralysie dans le temps servie par des dirigeants qui, au pouvoir depuis 10 ans, bloquent leurs populations.  En 2006, nous pouvons et nous devons faire mieux, approfondir nos discussions et nous poser la question des facteurs qui favorisent ou entravent le développement économique.  Apportant ses propres réponses, le représentant a affirmé que la croissance et la prospérité interviennent dans les pays qui ouvrent leurs marchés, encouragent la création d’entreprises et donnent des moyens d’action et de contrôle à leurs populations.


Les meilleures décisions diplomatiques se prennent dans les forums locaux, soit au plus proche des populations, a insisté le représentant en soulignant, en conséquence, l’importance de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme.  Insistant sur l’économie de marché, il a ajouté que la contribution la plus efficace de la Commission serait de discuter des moyens pratiques de créer un environnement favorable au développement des entreprises.  L’absence d’un marché compétitif fait que les communautés pauvres payent davantage pour leurs biens et services, a-t-il dit pour illustrer ses propos.  Rappelant les études de la Banque mondiale, selon laquelle, de trop nombreux obstacles freinent la création d’entreprises tels que les coûts des licences d‘exploitation ou les procédures de faillite longues et coûteuses, le représentant a appelé les Nations Unies à avoir un dialogue honnête sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas.


Abordant la question de l’APD, il a rappelé la place de donateur important qu’occupe son pays.  Il a reconnu le caractère utile et approprié de cette forme d’aide tout en estimant que le dialogue dont il fait l’objet, à l’échelle internationale, peut nuire.  Le débat est dangereux pour le moral, a-t-il estimé.  Il soulève des émotions malsaines car on blâme, on se défend, on est fier et on est envieux.  Le débat, a-t-il insisté, détourne l’attention de discussions économiques plus importantes.  Le montant de l’APD n’est rien par rapport aux flux des investissements privés ou des transferts de fond.  Leur potentiel est sous-exploité à cause des obstacles à la libre entreprise et à la concurrence.  C’est sur ces questions que nous devrions porter notre attention plutôt que sur l’APD, a conclu le représentant.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a déclaré que malgré l’optimiste actuel, des menaces sérieuses se posent à l’économie mondiale, du fait des déséquilibres macroéconomiques qui pourraient entraîner une récession mondiale.  Les prix élevés de l’énergie créent des tendances inflationnistes, alors que des accumulations d’énormes liquidités, dans certains pays, créent des excédents que l’on cherche à investir dans quelques économies ou régions jugées plus sûres que d’autres.  Le Cycle de Doha est quasiment mort, a estimé M. Akram en affirmant, d’autre part, que les flux d’investissements qui devraient aller vers les pays qui en ont le plus besoin, s’étaient taris.  Les perspectives à long terme sont sombres car de nombreux pays seront quasiment exclus des bénéfices de la mondialisation.  Ce phénomène piège des peuples entiers dans le cycle vicieux de la pauvreté.  Les capacités de production qui leur permettraient de rejoindre l’abondance qui règne ailleurs leur font cruellement défaut.  La mauvaise gouvernance, la corruption et les turbulences politiques qui secouent des parties importantes de la planète, y favorisent la montée de la violence, des extrémismes et des guerres civiles.


Après avoir dressé ce sombre bilan, le représentant a rappelé que le Sommet mondial de 2005 avait été conçu, au départ, comme un sommet du développement.  L’accélération de la réalisation des OMD et des objectifs de développement internationalement agréés devaient y être discutée.  Mais malheureusement, les espoirs des pays en développement ont été déçus, les pays riches ayant plutôt imposé leur propre agenda, basé exclusivement sur leurs problèmes de sécurité.  Le résultat du Sommet de 2005 est pauvre, en ce qui concerne l’agenda du développement, a tranché le représentant.  Les objectifs de développement agréés au niveau mondial ont été complètement exclus de son Document final, qui ne fait mention, du bout des lèvres, que de la réalisation des OMD.  Sur les questions du commerce et de l’investissement, le Sommet mondial de 2005 n’a apporté aucune mesure de progrès.  Au contraire, les termes dans lesquels son Document final aborde ces questions traduisent un recul, a estimé M. Akram. 


Au niveau mondial, a-t-il poursuivi, nous devrions chercher à atteindre certains objectifs.  Le premier serait de respecter l’engagement pris par les pays riches de verser 0,7% de leur PNB à l’APD.  Ensuite, la réduction de la dette devrait devenir une annulation pure et simple.  Il serait, d’autre part, urgent d’orienter les investissements étrangers directs (IED) vers les pays qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire, les pays ayant les économies les plus faibles.  À cet égard, a-t-il préconisé, on pourrait créer des mesures de garantie de l’investissement.  Le Pakistan est aussi favorable à un examen approfondi de la manière dont les envois de fonds des travailleurs migrants pourraient être transformés en un instrument productif de financement du développement.  On pourrait, par exemple, penser à les diriger vers les réserves monétaires des pays.  Il faut aussi relancer le Cycle de Doha et faire comprendre aux pays riches qu’il est urgent qu’ils mettent fin à leurs subventions agricoles.  La question de la montée des protectionnismes doit être ouvertement débattue et les pays en développement doivent recevoir un juste prix pour leurs matières premières et leurs produits de base.  


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé que son pays accorde beaucoup d’importance à un financement stable et prévisible du développement, notamment dans la réalisation des OMD.  La situation difficile de certains pays en développement, ainsi que les nouveaux défis de la mondialisation, rendent indispensable la consolidation des efforts de toute la communauté internationale, a-t-il estimé.  Il a rappelé l’intention de son pays de jouer un rôle toujours plus actif dans l’assistance au développement.  Il a, à cet égard, souligné que son pays est un des plus gros contributeurs à l’Initiative PPTE et qu’il occupe le troisième rang en matière d’annulation de la dette des pays les moins avancés (PMA).  Il a toutefois souligné qu’une simple augmentation du volume de l’aide n’est pas la panacée, insistant plutôt sur l’importance qu’il y a à améliorer la qualité et l’efficacité de l’aide, de développer un système d’aide stable et prévisible et d’améliorer l’infrastructure et les modalités d’octroi de l’aide.  Il faut insister sur les sources locales de mobilisation des ressources, créer un climat favorable aux investissements, poursuivre une politique de bonne gouvernance, renforcer la transparence et lutter contre la corruption, a-t-il recommandé. 


La création d’un système commercial international plus équitable offrirait des opportunités supplémentaires pour la réalisation des OMD, a-t-il ajouté, en regrettant que le Cycle de Doha, après des progrès modestes, soit au point mort.  Il s’est montré également inquiet de la résurgence de mesures protectionnistes et de barrières commerciales.  Il s’est aussi dit préoccupé par les délais dont souffre son pays quant à son adhésion à l’OMC.  Il a d’emblée revendiqué le maintien des mesures de protection pour certains secteurs qui s’avèrent vitaux pour l’économie russe.  Aucun pays ne peut avancer sans ces mesures qui sont par ailleurs conformes aux normes de l’OMC, a-t-il fait valoir.


Enfin, le représentant a préconisé que l’examen par la Deuxième Commission des questions de l’environnement et du développement durable mène à l’adoption de mesures pratiques.  Il a aussi voulu qu’une attention particulière soit accordée, notamment aux changements climatiques, à la déforestation, à la protection de la biodiversité et au développement durable des établissements humains.  Il a indiqué que sa délégation accorde une importance particulière aux questions humanitaires et il a souhaité que ces questions soient transférées à l’Assemblée générale, conformément à ce qui a été proposé lors de la session annuelle du Conseil économique et social (ECOSOC).


M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie), a déclaré, au nom des pays membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), que l’Association, dont les pays membres ont des niveaux de développement différents, a pu atteindre une croissance économique moyenne de 5,5% l’an dernier.  Les flux mondiaux d’investissement étrangers directs (IED) en direction de l’ANASE ont atteint 38 milliards de dollars américains au cours de cette période, alors que les performances commerciales des nations d’Asie du Sud-Est leur ont permis de réaliser 640 milliards de dollars de revenus commerciaux en 2005, a dit M.  Jenie.  Mais malgré ces performances économiques, les taux de croissance de la plupart des pays ne leur permettent pas d’assurer la réalisation des OMD, et notamment celui de réduire de moitié la pauvreté en 2015.


Les pays de l’ANASE ont donc décidé de faire des efforts en vue de réduire leurs disparités économiques, à travers une meilleure coopération régionale et la promotion d’une véritable « communauté de l’ANASE ».  C’est, à cet égard, que nous envisageons de faire de l’ANASE un marché intégré et sans obstacles douaniers, de manière à la transformer en une base internationale de production d’ci à 2015.  L’ANASE peut atteindre cet objectif en réunissant les forces de ses différents pays et en mobilisant le potentiel économique de toute la région.  Récemment, les dirigeants des différents États d’Asie du Sud-Est ont accepté des mesures visant à accélérer l’intégration économique au sein de l’ANASE d’ici à 2015 ou 2020.  Des efforts sont déployés, à cet égard, pour mettre en œuvre le Programme d’action de Vientiane, qui a été adopté par les dirigeants lors du 10ème Sommet de l’ANASE en 2004, en vue de réduire les écarts qui existent entre les pays et d’accélérer l’intégration de leurs économies.  Quelques 107 projets ont été identifiés et sont actuellement mis en œuvre dans le cadre de l’Accord d’intégration des nations de l’ANASE, a indiqué le représentant indonésien.  Les États ont adopté une feuille de route visant l’accélération de l’intégration des secteurs les plus sensibles.  Dans le cadre de la Déclaration de Djakarta, a poursuivi le représentant, l’ANASE s’est engagée à produire des résultats tangibles en ce qui concerne la réalisation des OMD.  L’Asie Pacifique est la région du monde qui compte le plus de pauvres et de défavorisés, a-t-il rappelé.

Indonésie


M. NGUYEN TAT THANH (Viet Nam) a souligné que la suspension du Cycle de Doha qui, dans l’espoir de sa délégation, devait rééquilibrer les règles commerciales déséquilibrées, a causé beaucoup de déceptions.  Dans le cadre du système commercial actuel, les pays riches ont des bénéfices disproportionnés alors que les pays pauvres restent marginalisés, a-t-il fait observer. Il a souligné que la situation est surtout due au fait que les pays développés continuent d’utiliser de nombreux mécanismes qui induisent une distorsion des marchés, tels que les subventions à l’exportation, les appuis aux économies nationales ou des normes environnementales et sanitaires excessives, qui font que les produits des pays en développement sont bien moins compétitifs qu’ils ne le sont en réalité.  L’APD continue d’être bien inférieure au taux de 0,7%, tel qu’énoncé lors du Consensus de Monterrey, a-t-il souligné, souhaitant que les engagements pris par les pays développés soient mis en pratique de toute urgence.


La réduction de la dette doit être prise en considération dans la réalisation des OMD, a préconisé M. Thanh, qui s’est félicité de la décision prise par le G8 d’annuler la dette des PPTE.  Le représentant a demandé que cet accord soit immédiatement mis en œuvre.  Il a également souligné l’importance que revêt la Deuxième Commission pour développer des efforts collectifs afin de maintenir les questions de développement au cœur de l’ordre du jour des Nations Unies, de

créer un partenariat et d’établir des objectifs quantifiables.  Le représentant a estimé que les Nations Unies doivent être le principal initiateur d’un système commercial multilatéral plus ouvert et équitable.  Pour cette raison, il a réitéré son appui à la restructuration du système des Nations Unies et à son renforcement.


Le représentant a indiqué que le Viet Nam n’épargne aucun effort pour s’intégrer au commerce international et qu’il a accru sa coopération avec différentes organisations internationales et d’autres pays de la région et du monde.  Le pays participe activement à des forums multilatéraux comme l’ANASE et œuvre au renforcement d’un partenariat économique plus fort avec l’Union européenne et les États-Unis, notamment.  Le pays a, en outre, satisfait aux conditions d’entrée à l’OMC, à laquelle il devrait adhérer avant la fin de l’année, a annoncé le représentant. 


M. JIMMY BLAS (Philippines) a appelé les délégations à soutenir le projet de texte qui sera soumis par les Philippines sur la question du traitement de la dette et du soutien à la réalisation des OMD.  Cette proposition vise à créer un échange des sommes dues au service de la dette, contre des investissements dans les secteurs sociaux concernés par la réalisation des OMD.  Elle permettrait de donner une bouffée d’air aux pays lourdement endettés, a dit le représentant.  Elle viendrait compléter l’accord qu’ont pris les membres du G-8 de réduire ou annuler la dette des pays éligibles à l’Initiative PPTE. Les Philippines invitent tous les pays, riches ou en développement, à soutenir son initiative, a appelé le représentant.  Passant ensuite à la question des migrations internationales, il a dit que l’un des éléments importants, que la communauté internationale doit prendre en considération dans ce phénomène, est celui de la protection des travailleurs migrants.  Les Philippines sont prêtes à prendre des actions préventives et proactives pour promouvoir la coopération internationale dans ce domaine, a-t-il promis.  Il est nécessaire, a-t-il insisté, de mettre fin aux trafics des travailleurs et à tout trafic d’êtres humains, a souligné le représentant, en invitant la Commission à réfléchir à la mise en œuvre de partenariats qui permettent de mieux gérer les migrations.  Le Gouvernement des Philippines soutient la création d’un forum mondial sur les migrations et le développement.  Ce forum pourrait fournir un cadre de coopération, d’échange d’information et de partage d’expériences, qui permettrait aux gouvernements de formuler des politiques cohérentes de régulation de la migration, a estimé le représentant.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a souligné qu’un des principaux défis de sa région est de combler le fossé des inégalités par la recherche d’un rythme de croissance économique durable.  Elle a ainsi insisté sur l’importance que le développement durable, et ses trois piliers que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement, figurent comme priorité dans l’agenda des Nations Unies.


Bien que la réalisation du développement durable relève de la responsabilité des pays eux-mêmes, la réussite ou l’échec dans la réalisation de ces objectifs dépend de plus en plus de facteurs externes, a-t-elle fait observer.  Quinze ans après l’adoption de l’Action 21, elle a insisté sur l’importance de réaliser les Objectifs du Millénaire (OMD) pour le développement et de fixer un calendrier précis de mise en œuvre.  Elle a, en outre, attiré l’attention sur les besoins des pays à revenu intermédiaire qui connaissent des difficultés structurelles entravant la réalisation des OMD.


S’agissant de la réforme de l’architecture financière internationale, elle a fait observer que, comme d’autres pays en développement, la Colombie a progressé dans l’application des normes de contrôle.  Les autres pays doivent mettre en place des mécanismes semblables pour rendre le système international plus sûr, a-t-elle préconisé.  Elle a également regretté que le Cycle de Doha ait été interrompu et souhaité que les pays qui accordent divers types de soutien internes et de subventions à l’exportation fassent preuve de souplesse.


La représentante s’est félicitée de la tenue récente du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, soulignant que l’importance de la migration a pu, à cet égard, être constatée et qu’elle constitue une des facettes les plus importantes de la mondialisation.  Nous devons assurer un suivi complet de cette problématique en tenant compte de la situation des migrants et de leurs droits, a-t-elle voulu.  Abordant la question des catastrophes naturelles, elle a rappelé que son pays appuie les principes énoncés dans le cadre de Hyogo.  Elle a, à cet égard, fait part d’un programme créé par son pays qui vise à lutter contre la taille et la destruction des bois tropicaux et à donner une nouvelle chance aux Colombiens qui s’adonnent à ces activités illicites.


M. YOUSEF YOUSFI (Algérie) a déclaré que la mondialisation pose à de nombreux pays des défis difficiles à relever tels que la persistance de la pauvreté extrême; l’existence d’un régime commercial international qui fait obstacle au développement; celui d’un système financier international instable, qui débouche sur une situation d’endettement insurmontable pour les pays en développement; et celui d’un système international de propriété intellectuelle qui empêche l’accès à des médicaments abordables, alors que l’épidémie du VIH/sida ravage un grand nombre de pays en développement, en particulier en Afrique.  L’absence d’une vision globale à long terme basée sur une approche de solidarité fait que malgré leurs efforts pour s’insérer dans l’économie mondiale, les pays en développement demeurent profondément préoccupés par la persistance des obstacles structurels qui entravent leur développement.  Les institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (l’OMC) ont un rôle déterminant à jouer pour corriger les imperfections d’une mondialisation asymétrique et marginalisante en mettant en

pratique, avec les pays du Sud, des politiques de développement qui soient adaptés à leurs besoins, a dit M. Yousfi.  Le processus des réformes de ces institutions, entamé à Singapour lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, devrait permettre une meilleure prise en considération des préoccupations des pays du Sud à travers la consécration d’une vision fondée sur le développement qui tienne compte des choix de chaque pays, a dit le représentant de l’Algérie.


L’Algérie, a-t-il poursuivi, est persuadée que toutes les énergies doivent être mobilisées pour que la refondation de l’ONU soit un gain au service du multilatéralisme et du développement.  C’est dans cette perspective que nous inscrivons la réflexion engagée sur la réforme du Conseil économique et social (l’ECOSOC) qui devrait avoir pour objectif de consacrer son rôle central d’organe de coordination dans le domaine du développement économique et social, et lui assurer les ressources nécessaires dans l’accomplissement des missions qui lui incombent, a dit le représentant.  Nous sommes d’avis, a-t-il encore dit, que les institutions phares du multilatéralisme, à l’exemple de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui dispose d’une certaine expertise, doivent continuer à jouir du soutien de tous.


M. PAUL BADJI (Sénégal) a rappelé qu’il y a un an, la communauté internationale avait réitéré son engagement solennel à atteindre en 2015 les OMD.  Le bilan d’étape des douze derniers mois permet de noter, ici et là, des avancées porteuses d’espoir, s’est-il réjoui en citant comme jalons importants l’annulation de la dette multilatérale de 18 PMA dont le Sénégal, l’entrée en vigueur de la taxe sur les billets d’avion et la mise en œuvre de l’initiative « Villages du Millénaire ».


L’Afrique, a-t-il toutefois regretté, continue de subir, à la fois, les contrecoups d’un commerce inéquitable, un endettement toujours important, un retard technologique énorme et l’exode de plus en plus massif de ses élites en cette ère de mondialisation aux contours incertains.  On constate, malheureusement, que les projets les plus ambitieux du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) peinent à voir le jour, faute d’exécution des engagements pourtant maintes fois réitérés.  Comment alors, s’est interrogé le représentant, ne pas exprimer une préoccupation légitime devant l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations du Cycle de Doha et les risques auxquels elle expose les pays pauvres, en particulier les PMA?  Comment ne pas s’inquiéter de la flambée vertigineuse sur le marché mondial du coût d’approvisionnement du pétrole?  La récente création de l’Association des Pays africains Non Producteurs de Pétrole (PANPP), a-t-il indiqué, s’inscrit dans l’optique de faire face à ce problème.  Du reste, « l’exigence de solidarité » et le « Partenariat mondial pour le développement », reconnus lors du Sommet de 2005, devraient pouvoir s’appliquer.


Le représentant a poursuivi en estimant que le Dialogue de haut niveau sur les migrations qui vient de s’achever donne l’occasion de réitérer la nécessité, mue par les principes de responsabilités partagées, d’intérêts communs et de co-développement, de mettre en place une coopération efficace en vue de trouver les meilleures solutions aux préoccupations que soulèvent ces questions.

C’est pourquoi le Président Wade du Sénégal a préconisé la tenue d’une Conférence africaine des Intellectuels et de la Diaspora pour discuter, entre autres questions, des possibilités énormes de développement dont pourrait profitées l’Afrique, à travers sa population expatriée, a annoncé le représentant.


M. ALI HACHANI (Tunisie) a fait observer que les Nations Unies ne manquent pas de textes de référence en matière de partenariat mondial pour le développement mais a souligné que c’est la dimension « mise en œuvre » qui fait défaut.  Il a, à cet égard, estimé que la résolution sur le développement adoptée récemment par l’Assemblée générale n’est aucunement une fin en soi.  Il appartient maintenant aux Nations Unies de trouver les débouchés opérationnels.  La dualité paix et développement, dont l’interaction est un constat irréfutable, doit rester au centre de la démarche onusienne et de la vision stratégique des membres, a-t-il, en outre, préconisé.  Il est bien établi, a-t-il dit, que l’insécurité a des racines économiques et que la pauvreté est le principal foyer d’instabilité et de tension.  Le représentant a ainsi expliqué que sans de véritables perspectives de développement et un partenariat international bien concrétisé, les lignes de déséquilibre économique et politique risquent de se creuser davantage.


M. Hachani a estimé que la mise en œuvre d’un Partenariat mondial pour le développement possède une assise multiforme et fait appel à nombre de préalables.  Il a notamment cité l’importance de redéfinir le système commercial multilatéral vers plus d’équilibre et d’ouverture.  Il a, en outre, insisté sur la nécessité de soutenir les pays en développement, débiteurs, à atteindre un niveau gérable et soutenable de la dette, en mettant, par exemple, en place un mécanisme de reconversion d’une partie de la dette en projets de développement.  Il a également prôné que l’aide publique au développement (APD) soit renforcée, soulignant que celle-ci agit à la fois comme source extérieure directe de financement et comme moteur de toute stratégie de mobilisation des ressources financières, au niveau national.  Le représentant a enfin voulu que soient assurées les conditions d’ancrage de la dimension de bonne gouvernance aux plans national et international et que ces deux volets soient traités sur un pied d’égalité.  Il a, à cet égard, estimé que toute approche sélective serait réductrice voire contre-productive.


Enfin, faisant référence aux deux thèmes qui ont fait l’objet de discussions au sein de l’Assemblée générale –à savoir les migrations internationales et le développement, d’une part, et la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, d’autre part-, il a attiré l’attention sur la situation africaine, « grande urgence qui mérite une meilleure attention et un soutien plus conséquent ».  En conclusion, il a souhaité mettre l’accent sur les pays à revenu intermédiaires qui, de par leur haut niveau d’intégration dans les marchés commerciaux et financiers, restent vulnérables et également confrontés à des problèmes de développement et de pauvreté.


M. MOHAMED EDREES (Égypte) a estimé que les difficultés qui avaient opposé pays en développement et pays développés lors de la négociation du Document final du Sommet de 2005, et l’arrêt des négociations du Cycle commercial de Doha sont un signe du manque de confiance qui s’est fait jour entre pays riches et pays pauvres.  Nous constatons, a-t-il dit, que les deux camps ont beaucoup de mal à dialoguer, aujourd’hui, sur la mise en œuvre des engagements pris à l’issue des grandes conférences économiques et sociales tenues sous l’égide des Nations Unies.  Bien que les États Membres se soient mutuellement engagés, dans le Document final du Sommet de 2005, à renforcer le rôle du Conseil économique et social (ECOSOC), nous n’avons fait, à cet égard, aucun progrès, a regretté le représentant.  Les délégations doivent donc déployer des efforts afin de parvenir à un accord sur le projet de résolution relatif à cette question aussi tôt que possible, a-t-il voulu, en disant attendre avec intérêt le rapport que soumettra le Secrétaire général sur le renforcement de la cohérence au sein du système de l’ONU.  Il a espéré que ce document contiendra des propositions visant à renforcer le rôle du système de l’ONU dans le domaine du développement.  Il convient, a-t-il poursuivi, d’adopter des concepts qui assurent le respect des principes de continuité et de prévisibilité du financement des fonds et programmes de l’ONU dans les opérations qu’ils mènent au niveau national. 


Pays très peuplé, l’Égypte fait partie des pays à revenu intermédiaire et attache beaucoup d’importance à la mise en œuvre des engagements pris par les pays développés en matière d’APD.  Nous tenons à ce que les promesses du Cycle de Doha soient tenues et nous soutenons un rôle plus accru des pays en développement dans les processus de prise de décisions des institutions de Bretton Woods, a martelé le représentant.  Il est important, a-t-il ajouté, que ces institutions contribuent au renforcement de la capacité des pays, à revenu intermédiaire, de financer leurs projets de développement par un accès élargi aux prêts à taux préférentiels, lesquels pourraient provenir des agences de financement internationales ou régionales. 


M. GEORGE TALBOT (Guyana), au nom du Groupe de Rio, a souligné que la nécessité d’un Partenariat mondial pour le développement n’est pas nouvelle.  Il a ainsi rappelé que la création d’un tel partenariat mondial figure parmi les OMD et s’est montré préoccupé par le manque de progrès effectués dans la mise en place d’un tel partenariat.  Il est vrai que les performances des pays en développement se sont améliorées, a-t-il indiqué, mais les conditions actuelles montrent des inégalités très fortes qui continuent de s’accroître, même dans les pays qui connaissent une croissance ou dans les pays développés.  Un partenariat mondial est plus nécessaire que jamais, a-t-il martelé, et il est important que tous les pays s’y engagent.  Il a attiré l’attention sur la situation que connaissent les pays du Groupe de Rio, insistant notamment sur le fait que beaucoup d’entre eux doivent renforcer la démocratie tout en s’adaptant avec des capacités limitées, au flux rapide de l’économie mondiale.


Faisant référence à la question des migrations internationales et du développement qui a fait l’objet des discussions de haut niveau à l’Assemblée générale, il a rappelé l’importance d’une approche globale du phénomène.  Il a, en outre, estimé que la protection des droits des migrants s’avère urgente et a appuyé le renforcement des instruments bilatéraux ou multilatéraux pour assurer cette protection.  Le défi que constitue la fuite des cerveaux doit être relevé par la communauté internationale, a-t-il dit, par ailleurs.  La conclusion heureuse des négociations de Doha, a-t-il poursuivi, devrait permettre de générer des ressources supplémentaires pour le développement.  Les pays développés ont une responsabilité particulière et nous les exhortons, a dit le représentant, à respecter leurs engagements et à développer une approche constructive.


Il a enfin rappelé que le Groupe de Rio souscrit pleinement à l’idée que chaque pays a la responsabilité première d’améliorer la qualité de vie de ses citoyens.  Mais les efforts nationaux ne servent à rien sans la création d’un environnement international propice au développement, a-t-il souligné.  Il a ajouté que la réforme de l’architecture financière internationale revêt, à cet égard, une importance fondamentale et a attiré l’attention sur le manque de représentativité des pays en développement dans les institutions de Bretton Woods.


M. JIRO KODERA (Japon) a rappelé qu’une année s’est écoulée depuis l’adoption du Document final du Sommet mondial de 2005.  Les grandes questions contenues dans ce Document n’ont pas encore fait l’objet d’un examen approfondi, a fait remarquer le représentant, en insistant sur la nécessité pour la Commission de s’y atteler aussi vite que possible.  Le Japon pense que la « sécurité humaine » est un des concepts dont la matérialisation permettrait de répondre aux besoins des populations des pays en développement.  L’essence de la « sécurité  humaine », a expliqué le représentant, réside dans une approche qui viserait à protéger les gens de nombreuses menaces en leur permettant de faire, individuellement ou collectivement, face à l’adversité.  Il ne sert à rien, a-t-il insisté, de favoriser le renforcement des capacités humaines si, dans le même temps, on n’offre pas aux gens un environnement au sein duquel ils peuvent être productifs et s’épanouir.   Une question importante est celle de l’accès à l’eau potable et l’assainissement.  La communauté internationale, a rappelé le représentant, s’est engagée à diviser par deux, le nombre de personnes qui ont accès à l’adduction en eau potable et aux structures d’assainissement d’ici à 2015.  Un rapport récent du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montre que 2,6 milliards de personnes n’ont pas d’accès à l‘assainissement et que 1,6 million d’enfants meurent chaque année de la consommation d’eau polluée.  Le Japon entend placer cette question au cœur de ses interventions, a prévenu le représentant.  


M. HYUN CHO (République de Corée) a insisté sur l’importance qu’il y a, à ce que les pays en développement assument leur responsabilité dans le domaine du développement.  Les pays développés doivent, pour leur part, respecter leurs engagements.  S’agissant de l’APD, il a regretté que, en dépit d’améliorations notables, le niveau prévu d’aide pour les cinq prochaines années ne sera pas à la hauteur des besoins qu’ont les pays en développement pour réaliser les OMD.  Mon gouvernement, a-t-il affirmé, a reconnu sa responsabilité et honore ses engagements.  Aussi, la République de Corée entend-elle multiplier son APD par deux d’ici 2009. 


Si l’APD constitue un pilier essentiel, les sources novatrices de financement, comme la taxe sur les billets d’avion, doivent néanmoins continuer d’être explorées, a-t-il voulu, même si, selon lui, ces sources novatrices ne doivent en aucun cas être considérées comme un substitut à l’APD.  Elles doivent au contraire la compléter.  Il a également fait valoir que promouvoir le commerce permet d’engendrer des avantages beaucoup plus permanents pour les pays en développement et s’est dit favorable à la reprise des négociations de Doha.  Ces négociations visent à créer un système commercial multilatéral équitable, qui permettra de mettre l’accent sur les besoins spéciaux des pays en développement, a-t-il précisé, avant d’annoncer l’intention de son pays de garantir, à davantage de PMA, un accès sans quota de leurs produits.


Le développement durable ne pourra être obtenu tant que les PMA ne seront intégrés à l’économie mondiale, a-t-il fait observer, ajoutant qu’il est impératif de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les objectifs énoncés dans le Programme d’action de Bruxelles.  Il a, en outre, souligné que la mise en œuvre effective des objectifs de développement ne sera possible que si l’on reconnaît le rôle crucial des femmes dans les domaines économique et social.  S’agissant de la réforme des institutions financières internationales, il a estimé qu’une amélioration de leurs structures exige la participation des pays en développement.  Il a, à cet égard, souligné que la récente augmentation des quotas de quatre pays, y compris du sien, au sein du FMI constitue un pas dans la bonne direction.  Mais beaucoup reste à faire, a nuancé M. Cho, et les quotas d’un grand nombre de pays doivent encore être ajustés en fonction de leur poids économique.  Il a préconisé que la formule des quotas soit établie sur la base d’un consensus entre les  membres du FMI.  Il a aussi souhaité que des efforts similaires soient effectués à la Banque mondiale.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que le système commercial multilatéral actuel était fortement biaisé pour les pays en développement, et notamment pour les PMA.  Les crêtes tarifaires, les subventions versées par les pays du Nord à leurs agriculteurs et les barrières douanières artificielles sont certains des obstacles que les pays riches devraient lever pour permettre des échanges plus justes et donner une chance aux pays les plus faibles, a dit le représentant.  Ensuite, a-t-il poursuivi, il est indispensable que les fruits de l’Initiative PPTE soient étendus à plus de pays, et notamment à tous les PMA.  À cet égard, toutes les dettes de ces pays, qu’elles soient bilatérales ou multilatérales, devraient être immédiatement annulées.  L’assistance au développement devrait désormais se faire sous forme de dons, pour que l’on ne retombe pas dans le piège des dettes non viables.  On constate que l’APD destinée aux PMA est en baisse constante, a regretté M. Chowdhury, en exhortant les pays riches à tenir l’engagement qu’ils avaient pris de verser 0,2% de leur PNB à l’APD des PMA. 


Cette aide devrait être prévisible et ne faire l’objet d’aucune conditionnalité politique.  Ses flux devraient être versés de manière à soutenir les stratégies économiques élaborées par les PMA eux-mêmes, a recommandé le représentant, en estimant que c’est dans ce cadre que devraient être mise en œuvre la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement.  Enfin, les PMA ont besoin de sources de crédit pour faire face à la pauvreté qui frappe leurs populations, a dit M. Chowdhury.  Il faut, a-t-il préconisé, encourager les initiatives de microfinancement et de microcrédit qui permettent aux populations de se prendre en charge.  Les demandes en microcrédit dans les pays en développement sont aujourd’hui de 300 milliards de dollars mais les ressources disponibles ne s’élèvent qu’à 4 milliards de dollars, a souligné le représentant du Bangladesh.


M. C.K CHANDRAPPAN (Inde) a rappelé que l’inégalité des revenus a continué de croître fortement, alors que le niveau était déjà élevé.  Il a souligné que cet échec pourrait avoir de nombreuses conséquences sur le développement humain.  La mobilisation de ressources financières supplémentaires, pour aider les pays en développement à réaliser les OMD, continue d’être un défi majeur, a estimé le représentant, en soulignant, à cet égard, que l’impasse des négociations de Doha est une véritable source d’inquiétude.  Il a aussi fait observer que les OMD ne peuvent être réalisés sans l’octroi par les pays du Nord de 0,7% de leur PNB à l’APD, sans sources de financement novatrices ou sans amélioration de l’accès aux marchés.  Il a, à cet égard, préconisé que soient renforcés les mécanismes existants et qu’en soient établis d’autres pour étudier le suivi et la mise en œuvre des engagements pris, tel que stipulé dans la résolution que l’Assemblée générale a adopté en juillet dernier.


Le commerce peut mener à la croissance, a-t-il insisté, soulignant l’importance de réaliser les impératifs de développement qui figurent dans l’agenda de Doha.  Il a fait remarquer qu’en l’absence de l’élimination des distorsions induites par le soutien à l’économie nationale ou les subventions à l’exportation que font les pays développés, la libéralisation des importations dans les pays en développement ne fera que forcer la main à la demande nationale et conduire à une récession du secteur industriel.  La pauvreté et les conflits, a-t-il précisé, ne sont pas les simples vestiges d’un passé colonial mais sont aussi liés à la politique des institutions financières internationales.  Le représentant a insisté sur l’importance d’une bonne gouvernance tant au niveau international qu’au niveau national.  Les institutions de Bretton Woods doivent rester fermes dans leur mission de créer un monde sans pauvreté et leurs politiques doivent viser le développement, a-t-il martelé.


M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) a déclaré que la réalisation des OMD était importante pour la bonne marche de la coopération internationale et la réduction de la pauvreté.  Il est dommage, a-t-il alors dit, que la réalisation de ces Objectifs pose de plus en plus de problèmes.  Les pays avaient pris des engagements clairs, à Monterrey, concernant le financement du développement et il est important qu’ils soient tenus.  Nous remarquons, a constaté le représentant, que les efforts déployés pour assurer la mise en œuvre du Consensus de Monterrey ont été inégaux.  Les pays en développement ont rempli une bonne part de leur contrat alors que les pays riches doivent encore concrétiser leurs engagements.  Le représentant a regretté qu’aucun effort n’ait été fait par les gouvernements des pays développés en matière de redressement et d’ajustement macroéconomiques.  Les déséquilibres qui existent sur les plans financiers et monétaires doivent être redressés, si on veut donner une chance à tous les États dans une économie interdépendante. 


Le Brésil lance un appel pour une relance juste des négociations du Cycle de Doha, a déclaré le représentant, en jugeant impératif que le principal obstacle à la reprise des pourparlers, qui est le niveau des subventions versées par les pays du Nord à leurs exploitants agricoles, soit levé.  Il est temps que des mesures ambitieuses soient prises sur cette question, a-t-il dit, avant de conclure sur la question de l’aide au développement.  Elle doit, a-t-il voulu, être prévisible et répondre aux vrais besoins des pays.  Il ne faut pas que les flux de l’APD s’accompagnent de trop de conditionnalités ou qu’ils soient versés en fonction du niveau de réduction de la dette atteint après le point d’achèvement de l’Initiative PPTE, a insisté le représentant.


M. HAMID CHABAR (Maroc) a fait observer que la communauté internationale, et plus particulièrement les pays développés, assument une responsabilité dans la promotion de la coopération avec les PMA pour les aider à réaliser leurs objectifs et priorités en matière du développement.  Il a expliqué que son pays reste attaché à la consolidation de ses relations avec ces pays, notamment ceux d’Afrique, et a invoqué, pour illustrer ses propos, le montage de projets de coopération concrets sur le développement humain ainsi que les mécanismes de promotion du commerce et de l’investissement.  Il a également attiré l’attention sur l’engagement de son pays à garantir l’accès en franchise de droits et sans contingentement des exportations provenant des PMA africains.


Il s’est montré encouragé par le processus de réforme enclenché, notamment au sein du FMI et a souhaité qu’il aboutisse à des décisions reflétant la participation des pays du Sud dans l’économie mondiale.  S’agissant du Cycle de Doha, il a regretté la suspension des négociations.  L’échec à parvenir à des compromis risque d’ouvrir la voie à l’escalade du protectionnisme, a-t-il prévenu, soulignant que les exportations des pays en développement se trouveront dans ce cas plus affectées du fait de la vulnérabilité de leurs économies.  Il a ainsi insisté sur la responsabilité et le devoir de tous les pays de redoubler d’efforts pour atténuer les divergences et parvenir à la reprise des négociations.  Le processus de réforme du système des Nations Unies ne devrait pas se traduire par l’affaiblissement des mandats de certains organismes, a aussi souligné M. Chabar, estimant que les mandats du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et de la Conférencedes Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) soient préservés et renforcés.  Il s’est également dit en faveur de la transformation du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en une organisation des Nations Unies pour l’environnement, comme l’a proposé la France qui a reçu l’appui de l’Union européenne.


M. G.A RAPOTA, Secrétaire général de la Communauté économique eurasienne (CEEA), a déclaré que la CEEA, qui est constituée par le Bélarus, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Fédération de Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, a été créée en 2000.  La CEEA couvre 93% du territoire de l’ex-Union soviétique et sa population est de 206 millions d’habitants, soit 74% de celle du Communauté des États indépendants (CEI).  La part de la CEEA dans le PNB des États membres de la CEI est de 88%, et elle produit 85% des produits industriels de la CEI; 73% de sa production agricole, tout en représentant 72% de ses échanges commerciaux avec le monde extérieur.  Les États de la CEEA ont adopté un régime d’échanges commerciaux comparables à celui issu des règles de l’OMC, c'est-à-dire dépourvu de barrières douanières.  Ces échanges ont atteint 54 milliards de dollars en 2005.  L’évènement le plus important, survenu cette année, est l’adhésion de l’Ouzbékistan à la CEEA et la fusion entre cette dernière et l’Organisation de coopération en Asie centrale.  Une Banque eurasienne de développement a également été créée qui deviendra l’organe de financement des projets que les pays concernés élaborent en commun.  Parlant des relations de la CEEA avec la communauté internationale, M. Rapota a indiqué qu’elle bénéficiait depuis 2003 du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale.  Un mémorandum de coopération a, d’autre part, été signé entre le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Communauté en 2006, a-t-il encore indiqué.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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