Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE D’OMAR HASSAN MOHAMED AL BASHIR, PRÉSIDENT DU SOUDAN

19/09/2006
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE D’OMAR HASSAN MOHAMED AL BASHIR, PRÉSIDENT DU SOUDAN


« Des ingérences intérieures visant à déstabiliser et à démembrer le Soudan ont transformé une question interne, qui relevait de la politique intérieure soudanaise, en un problème dont les ennemis du Soudan prétendent confier la solution aux Nations Unies », a déclaré, cet après-midi, Omar Hassan Mohamed Al Bashir, Président du Soudan, au cours d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU.


Face aux représentants de la presse internationale, le Président soudanais a déclaré que quelles que soient les conditions, son Gouvernement n’autoriserait jamais le déploiement d’une force militaire des Nations Unies au Darfour en remplacement de celle de la Mission de l’Union africaine au Soudan, comme le demande la résolution 1706 du Conseil de sécurité.  « Cette résolution est inacceptable et nous la rejetons », a dit M. Al-Bashir, en s’étonnant que « le déploiement de Casques bleus au Darfour soit devenu en lui-même un objectif, que certains pays influents au sein du Conseil de sécurité placent au dessus de la paix elle-même, qui semble être devenue pour eux une préoccupation secondaire ».


Tel qu’il est présenté dans la résolution 1706, le déploiement de troupes sous commandement onusien « semble étrangement calqué sur le costume dont on a déguisé l’intervention de la coalition qui a agressé et occupé l’Iraq », a cru déceler le Président.  Le Soudan rejette toute présence de troupes non africaines sur son territoire, a-t-il insisté, en accusant « des ONG, des organes de presse, dont CNN, et des groupes sionistes » de manipuler l’opinion internationale en lui faisant croire que la situation humanitaire est désastreuse au Darfour et qu’« au Soudan, des Arabes massacrent des Noirs ».


« Bien qu’on nous dise que ce sont des Casques bleus qui prendraient le relais des soldats de l’Union africaine au Darfour, nous savons tous qui tire les ficelles aux Nations Unies, qui rédige les résolutions du Conseil de sécurité et qui les impose aux États qui n’en sont pas membres permanents », a averti le Président.  La présence de troupes de l’ONU ouvrirait la voie à ceux qui veulent démembrer le Soudan, a-t-il accusé.  Il argué que « certains pays planifient depuis très longtemps la scission du Soudan en plusieurs entités », et a soupçonné le Gouvernement des États-Unis d’avoir pour objectif, à travers « une prétendue politique de démocratisation » et d’un « pseudo grand Moyen-Orient », d’affaiblir tous les États de la région afin d’y établir « une domination incontestée d’Israël ».


« Curieusement, a cru observer le Président soudanais, les attaques et la propagande contre le Soudan se sont accentuées depuis que Chinois et Malaisiens ont commencé à mettre en valeur des gisements d’hydrocarbures dans notre pays ».  « Le Soudan est riche, très riche » a-t-il déclaré, en ajoutant que les tentatives de déstabilisation dont son pays est victime sont dues au « dépit » des firmes américaines qui en avaient sous-estimé les réserves d’hydrocarbures ou avaient peur d’y investir pour des questions de sécurité, mais qui, aujourd’hui ne pardonnent pas au Gouvernement soudanais d’avoir trouvé ailleurs des partenaires de développement fiables.


« Le fait que le Secrétaire général de l’ONU soit du contient africain n’est pas en soi une garantie d’impartialité dans les questions qui touchent l’Afrique.  Observez bien ce qui se passe », a encouragé le Président soudanais.  « Ne trouvez-vous pas étrange qu’au moment où on nous demande d’autoriser le remplacement d’une force de l’Union africaine, sous le prétexte qu’elle n’a plus les ressources dont elle aurait besoin pour accomplir le mandat qui lui avait été attribué, et auquel le Soudan avait de bonne foi souscrit, on pousse la même Union africaine à déployer une force, plus importante et plus coûteuse que celle qu’elle a actuellement au Darfour, en Somalie? ». 


Après cette remarque, le Président soudanais a accusé les « pays occidentaux » qui s’étaient engagés à financer la Mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS) d’avoir volontairement interrompu leur soutien à cette opération afin de justifier l’envoi de troupes occidentales sous mandat de l’ONU en vue de déstabiliser son pays.  « Qui nous garantit qu’une force onusienne comprenant des troupes ou des conseillers occidentaux, initialement déployée au Darfour, limiterait ses opérations dans cette région?  Ne trouveraient-ils pas des prétextes pour aller ensuite au Kordofan et puis, un jour entrer dans Khartoum? », a demandé Omar Hassan Al Bashir.  


Disant tout ignorer de la médiation que mènerait le Président Thabo Mbeki, d’Afrique du Sud, le Président soudanais a dit: « Nous n’avons besoin d’aucune médiation, puisqu’il n’y a rien à négocier.  Nous avions soumis au Secrétaire général un plan de règlement de la question du Darfour qui nous permettrait de ramener la paix au Soudan en six mois et d’intégrer toutes les parties qui sont de bonne foi à la gestion du pays. ».  C’est un plan inclusif, a affirmé le Président, qui comporte des composantes politiques, économiques et militaires.  C’est à l’intérieur de cette stratégie que nous aimerions avoir l’appui de l’Union africaine dont nous souhaitons voir les forces rester au Soudan, a-t-il indiqué. 


Le Président a également commenté la décision annoncée, ce matin devant l’Assemblée générale, par le Président des États-Unis, George Bush, de nommer un représentant spécial chargé de la question du Darfour.  « Ce que dit le Président des États-Unis n’engage que lui.  S’il nomme un représentant spécial, ça concerne la politique intérieure des États-Unis.  Le Soudan ne se sent pas concerné par ses actes », a-t-il dit. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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