En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3140

LA DEUXIÈME COMMISSION ADOPTE, APRÈS UN VOTE, UN TEXTE SUR L’ANNÉE INTERNATIONALE DES DÉSERTS ET DE LA DÉSERTIFICATION

16/12/2005
Assemblée généraleAG/EF/3140
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

38e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION ADOPTE, APRÈS UN VOTE, UN TEXTE SUR L’ANNÉE INTERNATIONALE DES DÉSERTS ET DE LA DÉSERTIFICATION


La Commission poursuivra ses travaux lundi dans l’optique de l’adoption de résolutions sur les questions fondamentales du financement du développement et de l’élimination de la pauvreté


(Publié le 19 décembre)


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté cet après-midi deux projets de résolution, dont la recommandation de l’un à l’Assemblée générale a été décidée à l’issue d’un vote. 


      Les délégations ont ainsi adopté le projet de résolution relatif à l’Année internationale des déserts et de la désertification (2006)à l’issue d’un vote de111 voix en sa faveur, 1 voix contre (Syrie) et 42 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait à nouveau aux États Membres et à toutes les organisations internationales compétentes d’appuyer les activités liées à la désertification.  De plus, elle exhorterait les pays à verser des contributions volontaires au Fonds spécial créé pour la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, en vue de réaliser les objectifs énoncés dans la résolution 58/211 intitulée « Année internationale des déserts et de la désertification (2006) ».


Avant l’adoption du texte complet de la résolution, la Deuxième Commission avait adopté, également après vote, deux amendements à inclure dans le préambule du projet de texte.  Par le premier amendement, présenté par la délégation d’Israël, l’Assemblée générale se féliciterait, dans le préambule, de la décision du Gouvernement israélien d’accueillir, en coopération avec d’autres parties concernées, une conférence internationale dont le thème serait intitulé « Les déserts et la désertification: enjeux et perspectives d’avenir » et qui se tiendra à Be’er Sheva, en Israël, en novembre 2006.  Aux termes du deuxième amendement, présenté en réplique au premier par le représentant de la Mauritanie, l’Assemblée générale se dirait « profondément préoccupée également par les destructions considérables, par Israël, la puissance occupante, de terres agricoles et de vergers dans le territoire palestinien occupé, notamment l’arrachage d’un grand nombre d’arbres fruitiers ». 


À l’issue de l’amendement mauritanien, présenté au nom du Groupe des États arabes, le représentant d’Israël, ainsi que ceux de nombreuses autres délégations, ont dénoncé ce qu’elles ont qualifié de « politisation d’un texte technique concernant pourtant une question d’une importante cruciale, celle de la désertification ».  S’exprimant au nom du Groupe des États arabes, le représentant de la Mauritanie a pour sa part estimé que l’inclusion de l’amendement présenté auparavant par la délégation d’Israël « aurait de graves conséquences et que ce pays refusait d’accepter ses responsabilités en matière de désertification lorsqu’il s’agit des territoires palestiniens occupés ».


Les délégations de la Deuxième Commission ont d’autre part adopté cet après-midi, sans vote, un projet de résolution relatif aux migrations internationales et au développement par lequel l’Assemblée générale déciderait que le Dialogue de haut niveau sur la question des migrations internationales et du développement, se tiendra à New York, les 14 et 15 septembre 2006, et qu’il examinera les aspects pluridimensionnels de cette question, afin d’optimiser les bienfaits des migrations internationales.  Toujours aux termes de ce texte, l’Assemblée déciderait que le Dialogue de haut niveau comportera quatre séances plénières et quatre tables rondes interactives portant, entre autres, sur les incidences des migrations internationales sur le développement économique et social, ou encore, sur les mesures à prendre pour assurer le respect et la protection des droits de l’homme des migrants et pour prévenir et combattre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes.


La Deuxième Commission tiendra sa prochaine réunion lundi, 19 décembre, pour se prononcer sur les trois projets de résolution encore soumis à son attention et relatifs à « la mise en œuvre et au suivi des textes issus de la Conférence internationale sur le financement du développement », à la « mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) », et à la « participation des femmes au développement ». 


DÉCISIONS SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION SOUMIS À LA DEUXIÈME COMMISSION


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Le projet de résolution intitulé « Année internationale des déserts et de la désertification (2006)  » (A/C.2/60/L.34), présenté par la Jamaïque au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a été adopté par la Deuxième Commission, tel qu’oralement amendé, par 111 voix pour, 1 contre (Syrie) et 42 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, se félicitant de la décision du Gouvernement algérien d’accueillir en octobre 2006 un sommet mondial consacré à la protection des déserts et à la lutte contre la désertification et prenant note du rapport du Secrétaire général sur l’état d’avancement des préparatifs de l’Année internationale des déserts et de la désertification (2006), demanderait à nouveau aux États Membres et à toutes les organisations internationales compétentes d’appuyer les activités liées à la lutte contre la désertification.  Elle se féliciterait également de la nomination de porte-parole honoraires de l’Année et encouragerait le Secrétaire général à nommer d’autres personnalités à ce même titre afin de faire connaître mondialement l’Année.


L’Assemblée engagerait aussi à nouveau les pays à contribuer, dans la mesure du possible, à la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et les exhorterait à verser des contributions volontaires au Fonds spécial créé pour la Convention en vue de réaliser les objectifs énoncés dans la résolution 58/211 intitulée « Année internationale des déserts et de la désertification (2006) ». 


Avant l’adoption de ce texte, la délégation d’Israël a présenté un amendement (A/C.2/60/L.65) à ce projet de résolution.  Le texte de l’amendement a été adopté par 83 voix en sa faveur, 34 contre et 30 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale se féliciterait, dans son préambule, de la décision du Gouvernement israélien d’accueillir, en coopération avec d’autres parties concernées, une conférence internationale intitulée “ Les déserts et la désertification: enjeux et perspectives d’avenir ” qui se tiendra à Be’er Sheva, en Israël, en novembre 2006.


Suite à l’adoption de cet amendement présenté par la délégation d’Israël, un autre amendement (A/C.2/60/L.74) au texte du projet de résolution sur l’Année internationale du désert et de la désertification présenté par le représentant de la Mauritanie a été adopté par 48 voix en sa faveur, 29 voix contre et 74 abstentions.  Par ce texte, la phrase « Profondément préoccupée également par les destructions considérables par Israël, la puissance occupante, de terres agricoles et de vergers dans le territoire palestinien occupé, notamment l’arrachage d’un grand nombre d’arbres fruitiers » serait ajoutée au préambule du projet de résolution. 


Enfin, la Deuxième Commission a adopté par consensus les amendements proposés par la représentante de l’Italie.


Explications de vote sur l’amendement A/C.2/60/L.65


Avant que la Commission ne procède au vote sur cet amendement, le représentant d’Israël a affirmé que sa délégation avait été obligée de présenter cet ajout en raison d’une discrimination évidente lors des négociations sur ce projet de résolution.  Il a invité tous les États Membres à voter en faveur de cet amendement afin de réaffirmer le principe d’un traitement égal de tous les États Membres.


Le représentant de la Mauritanie, qui a pris la parole au nom du Groupe arabe, a estimé que cet amendement ne contenait pas d’engagement juridique pour la lutte contre la désertification. « Israël est une puissance occupante et veut recevoir un appui pour la conférence qu’il compte organiser, mais refuse en même temps d’accepter ses responsabilités en matière de désertification ». Le représentant a déclaré que les pratiques d’Israël avaient été détaillées dans de nombreux rapports, dont celui du Secrétaire général.  Il a affirmé que son groupe voterait contre cet amendement et a estimé que son adoption aurait de graves conséquences. 


Après le vote ayant permis l’adoption de cet amendement, la représentante du Royaume-Uni, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a appuyé l’inclusion de ce paragraphe en estimant que son ajout était équitable puisque d’autres conférences internationales y étaient mentionnées. 


Le représentant de l’Afrique du Sud a fait part de son attachement au processus de paix.  Il a noté que son pays avait voté en faveur de cet amendement en estimant que la conférence mentionnée était une proposition technique qui contribuerait à donner un éclairage sur les causes de la désertification. 


Le représentant de l’Indonésie a déclaré que sa délégation ne voulait pas s’opposer à la convocation d’une conférence internationale.  Toutefois, il a regretté que beaucoup de pays ne puissent se rendre en Israël du fait de technicalités juridiques ou de différences politiques et a déclaré que son pays avait voté contre cet amendement.


Le représentant du Nigéria a réitéré la condamnation de son pays envers les pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.  Il a indiqué que son pays s’était cependant prononcé en faveur de cet amendement car il s’agissait là d’une question technique et que la désertification concernait tous les pays. 


Explications de vote sur l’amendement A/C.2/60/L.74


Présentant l’amendement de sa délégation, le représentant de la Mauritanie a invité tous les États Membres à voter en faveur de son inclusion dans le projet de résolution.  Il a rappelé que la Deuxième Commission avait adopté en novembre un projet de résolution sur la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé et sur ses ressources naturelles dont ce paragraphe était tiré.


Le représentant d’Isra ë l s’est dit surpris de voir ce texte présenté alors qu’il n’en avait pas été fait mention lors des négociations sur le projet de résolution.  Il s’est dit convaincu que cet effort très particulier allait dans le sens contraire des réformes des travaux de revitalisation de l’Assemblée générale et a demandé aux auteurs du texte de le retirer.


Le représentant de la Norvège a déclaré que sa délégation voterait contre cet amendement présenté par la Mauritanie.  Il a estimé que l’Année internationale du désert était une occasion importante de mettre l’accent sur ce problème et sur les efforts à déployer pour y remédier.  Il a affirmé que l’amendement n’était pas suffisamment pertinent dans ce contexte.  Il a rappelé que son pays avait voté en faveur de la résolution sur les ressources palestiniennes mais que cet amendement sortait ici de ce contexte. 


Le représentant des États-Unis a indiqué que sa délégation voterait contre cet amendement, estimant qu’il était incompatible avec le reste du texte qui devrait se concentrer sur la coopération et les efforts dans la lutte contre la désertification.  Il a déclaré que ce texte était une tentative de politisation d’une résolution apolitique.  Il a affirmé que cet amendement montrait tout ce qui n’allait pas dans le fonctionnement du système de l’ONU.


La représentante du Royaume-Uni a indiqué son opposition à un texte « inapproprié et inutile » et s’est déclarée effarée de constater qu’il n’était présenté qu’à la dernière minute.


« Ce projet d’amendement est pertinent », a argué le représentant du Koweït, en le jugeant particulièrement approprié pour un texte qui concerne le développement, dont celui du peuple palestinien.  « On ne peut pas passer sous silence le droit du peuple palestinien au développement, en particulier dans le domaine agricole », a-t-il renchéri.


« Cet amendement est superflu », a pour sa part estimé le représentant du Canada, qui, à son tour, s’est dit outré que le texte ait été proposé à la dernière minute.  « Le Canada votera contre cet amendement », a-t-il annoncé.


« Le Danemark en fera de même », a renchéri sa représentante, en dénonçant les « tentatives d’inclusion d’éléments politisés et déséquilibrés » dans un texte technique.


« Inapproprié et superflu, ce texte ne peut bénéficier de l’adhésion de mon pays », a poursuivi le représentant des Pays-Bas, en jugeant contreproductif d’isoler certaines parties d’une résolution pour les introduire dans une autre au risque de compromettre son équilibre.  Les questions évoquées dans l’amendement de la Mauritanie n’ont rien à faire dans ce débat, a-t-il dit, en se déclarant « consterné » que ce texte n’ait été présenté qu’à ce stade. 


Commentant ces propos, l’Observateur de la Palestine, a estimé « malencontreux » que « chaque fois qu’un problème relatif au territoire palestinien est soulevé, certains s’adonnent à des accusations de politisation ».  L’amendement parle d’actions réelles telles que l’arrachage d’arbres fruitiers et de destruction de produits agricoles.  La proposition est directement liée au projet de résolution quand au fond et aux incidences.  Elle jouit d’un appui écrasant car la question est simple, elle est d’établir un lien entre les actions d’Israël et la désertification au Moyen-Orient.  C’est au nom de l’équilibre d’un texte que l’amendement a été proposé et aussi pour, en les dénonçant, mettre fin à ce genre de pratiques, a-t-il dit.


Après ce que nous venons d’entendre, il est évident, a dit le représentant d’Israël, que nous sommes devant une tentative de politisation.  « Je suis déçu mais pas surpris », a-t-il dit, en « démasquant l’objectif des auteurs qui est de neutraliser une mention positive d’Israël dans un texte ».  L’intolérance l’emporte sur le bon sens et les auteurs de l’amendement s’efforcent désespérément de saboter une résolution.  Leurs efforts entraîneront des dégâts importants pour l’Année internationale de la désertification, pour la question de la désertification elle-même et pour l’intérêt d’un continent, au moins, a-t-il déploré.  Ceux qui veulent faire avancer la question et l’ordre du jour de l’Assemblée générale et stopper les tentatives délétères de certains, doivent voter contre ce texte, a estimé le représentant.


S’étant abstenu lors du vote sur cet amendement, le représentant de l’Inde s’est lui aussi dit non satisfait de l’intégration d’éléments politiques dans ce type de texte.  « L’abstention de mon pays ne signifie en rien un changement dans la politique de l’Inde à l’égard du peuple palestinien », a-t-il cependant indiqué.


A son tour, la représentante de l’Uruguay a aussi expliqué son vote d’abstention par le fait que l’amendement « n’a aucun rapport avec le fond de la résolution ».


Explications de vote sur le projet de résolution dans son ensemble


Le représentant du Koweït s’est prononcé en faveur du projet de résolution parce qu’il s’agit d’un texte sur la question importante du développement, malgré les amendements qui y ont été apportés.


La représentante de l’Italie a regretté que le texte n’ait pas fait l’objet d’un consensus après pourtant un long processus de négociations.  Annonçant un vote positif, la représentante a voulu par là réaffirmer le rôle actif de son pays dans l’avancement de la lutte contre la désertification.  Elle a espéré que les affrontements et les divisions superflues, qui ont caractérisé l’examen du projet de texte, n’affecteront pas l’efficacité de l’Année internationale.


Le projet de résolution est sans aucun doute important, a rétorqué le représentant d’Israël, en rappelant que son pays a abordé les négociations dans un esprit constructif et professionnel.  Il a remercié toutes les délégations qui ont appuyé l’amendement présenté par son pays.  « Le rôle leader d’Israël dans la lutte contre la désertification est enfin reconnu », s’est-il félicité avant de regretter qu’une nouvelle fois, certaines délégations, qui peuvent pourtant envoyer des représentants à la Conférence dont Israël se veut l’hôte, « aient introduit des éléments dénués de tout rapport avec le texte ».  Ces représentants seront bien accueillis, a promis le représentant qui a dénoncé, une fois encore, les manœuvres politiciennes.  Ce n’est pas la formulation de l’amendement israélien qui a posé problème, a-t-il estimé, mais « ce qui les empêche de dormir » est tout simplement la mention positive d’Israël dans ce texte.  Ces délégations n’ont pas seulement prouvé les motifs réels de leurs manoeuvres mais elles ont en plus causé un dommage profond sur un projet de texte simple concernant la question mondialement importante de la désertification qui aujourd’hui est tournée en dérision.  Tout cela pour que, quel qu’en soit le prix, Israël ne reçoive pas un traitement équitable aux Nations Unies.  En ces années de réforme, il est regrettable qu’il soit encore possible que certaines délégations « anachroniques » prennent en otage les travaux de l’Assemblée générale à l’aide d’« amendements perfides ».  Israël ne peut donc que s’abstenir sur le projet de résolution malgré l’importance qu’il attache à la question, a regretté le représentant. 


« La Syrie votera contre ce projet de résolution », a annoncé son représentant, en dénonçant les amendements d’Israël.  Ce pays ne cesse d’affirmer son rôle dans la lutte contre la désertification alors que ces prétendues concessions ne sauraient cacher sa politique visant à désertifier les terres possédées par les Palestiniens et les Arabes.  Après être revenu sur le rapport sur la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources naturelles, le représentant a souligné que l’« Algérie a dit sa volonté d’accueillir un sommet mondial sur la protection des déserts ».  Il a conclu en apportant son soutien à un texte « qui a été rendu déséquilibré par les amendements de la puissance occupante israélienne ». 

Sur le plan juridique, nous ne pouvons appuyer ces amendements, a ajouté le représentant de l’Arabie saoudite.


Ma délégation a adhéré au texte, a déclaré le représentant du Qatar, en appuyant, par ailleurs, la proposition de l’Algérie d’accueillir un sommet sur la protection des déserts et la lutte contre la désertification.


« Israël a des agissements inacceptables et totalement contraires aux dispositions du projet de résolution », a commenté à son tour, le représentant du Soudan qui s’est aussi attardé sur les pratiques d’arrachage d’arbres afin d’enterrer des déchets nucléaires.


Le représentant du Mexique a qualifié d’« exploit » ce que venait d’accomplir la Commission, en ce qui concerne l’Année internationale.  Ayant voté en faveur du texte, il a regretté l’introduction d’éléments politiques et surtout leur présentation à un moment si tardif.  « Politisation et sélectivité sont les deux maux qui caractérisent ce texte », a-t-il conclu. 


Le représentant de la Libye a, à son tour, salué l’initiative de l’Algérie.  Malgré l’appui aux efforts internationaux et à toute œuvre sérieuse pouvant contribuer à la lutte contre la désertification, a-t-il poursuivi, la Libye s’est abstenue sur le texte.  Elle refuse, en effet, d’« adhérer à une propagande orchestrée par une puissance occupante qui n’hésite pas à niveler des milliers d’hectares de terres palestiniennes ». 


« Mon pays est satisfait du texte », a déclaré le représentant du Venezuela qui a souligné l’importance des questions abordées dont la solution est cruciale pour de nombreux pays dans le monde.


Décrivant l’esprit constructif avec lequel son pays avait abordé les négociations, le représentant du Canada s’est dit inquiet de la politisation du processus.  « Un tel texte devrait pouvoir reconnaître la contribution de tous les États », a-t-il dit.


S’étant prononcé en faveur du projet de résolution, le représentant du Pakistan a argué que les questions évoquées méritent un appui unanime de la communauté internationale.  Il a donc profondément regretté l’absence de consensus. 


Le représentant de l’Algérie a souhaité remercier au nom de son pays tous les États qui ont manifesté leur soutien à cette résolution.  Il s’est dit confiant que le sommet mondial qui se tiendra à Alger en octobre 2006 contribuera à la prise de conscience générale quant aux enjeux que pose la désertification.


MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE


Aux termes du projet de résolution sur les migrations internationales et le développement (A/C.2/60/L.62), adopté par la Deuxième Commission sans vote et tel qu’amendé oralement, l’Assemblée générale déciderait que le Dialogue de haut niveau sur la question des migrations internationales et du développement se tiendra à New York, les 14 et 15 septembre 2006, et qu’il examinera les aspects pluridimensionnels des migrations internationales et du développement, afin de déterminer les moyens d’optimiser les bienfaits des migrations internationales pour le développement et de réduire au minimum leur impact négatif. 


L’Assemblée inviterait les États Membres à participer, au niveau ministériel, ou à l’échelon le plus élevé possible, au Dialogue de haut niveau et déciderait que le Saint-Siège et la Palestine y participeront en qualité d’observateur.  Elle inviterait également les organisations intergouvernementales et les entités dotées du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à participer au Dialogue de haut niveau, de même que les organismes, fonds et programmes des Nations Unies, ainsi que l’Organisation internationale pour les migrations, invités quant à eux à contribuer aux travaux préparatoires.


Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale déciderait que le Dialogue de haut niveau comportera quatre séances plénières et quatre tables rondes interactives portant sur les thèmes suivants: incidences des migrations internationales sur le développement économique et social; mesures à prendre pour assurer le respect et la protection des droits de l’homme des migrants et pour prévenir et combattre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes; aspects pluridimensionnels des migrations internationales et du développement, y compris les envois de fonds; et promotion des partenariats, renforcement des compétences et mise en commun des meilleures pratiques à tous les niveaux, y compris aux niveaux bilatéral et régional, dans l’intérêt des pays et des migrants.


L’Assemblée déciderait en outre d’organiser, dans les limites des ressources existantes, une journée de rencontres interactives informelles en 2006 avec des représentants d’organisations non gouvernementales, d’organisations de la société civile et du secteur privé, sous la présidence du Président de l’Assemblée générale.  Elle prierait le Secrétaire général d’établir, dans les limites des ressources disponibles, un tableau détaillé des études et analyses effectuées sur les aspects pluridimensionnels de la question des migrations et du développement, y compris les effets des flux migratoires sur le développement économique et social dans les pays développés et les pays en développement, et sur les effets des mouvements des travailleurs migrants hautement qualifiés ou ayant reçu une formation supérieure.  Elle le prierait également de traiter aussi dans son examen d’ensemble, en consultation avec les organismes compétents des Nations Unies, la question des mouvements de courte durée des travailleurs, notamment saisonniers, dans le cadre de la circulation de la main-d’œuvre.


Avant d’adopter ce texte, la Commission a procédé, à la demande de la délégation des États-Unis, à un vote séparé sur le paragraphe 7 de ce projet de résolution.  Ce paragraphe a été adopté par 159 voix pour, 2 contre (États-Unis; Japon) et une abstention (Israël).


Par ailleurs, la Commission a été informée des incidences sur le budget-programme du projet de résolution sur les migrations et internationales et le développement, contenues dans le document A/C.2/60/L.70.  Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait que les quatre tables rondes envisagées entraîneraient des dépenses additionnelles d’un montant de 55 200 dollars (44 800 dollars à inscrire au chapitre 2 et 10 400 dollars à inscrire au chapitre 28D du projet de budget-programme), qui dépasseraient les ressources demandées initialement pour 2006-2007.  Il n’est pas possible à ce stade d’identifier, aux chapitres 2 et 28D, des activités qui pourraient être supprimées, différées, réduites ou modifiées de manière à financer les dépenses additionnelles en question, souligne le texte, ajoutant qu’il faudrait donc puiser dans le fonds de réserve et que l’Assemblée générale devrait ouvrir un crédit correspondant pour l’exercice biennal 2006-2007 à sa soixantième session.


Explications de vote sur le paragraphe 7


Le représentant des États-Unis s’est prononcé contre le paragraphe 7 au motif que son adoption signifierait que son pays accepte que les coûts des tables rondes aillent au-delà des capacités d’absorption du budget ordinaire de l’ONU.


« On ne peut accepter des dispositions qui contiennent des incidences financières », a prévenu, à son tour, le représentant du Japon qui a promis de soulever la question au sein de la Commission administrative et budgétaire.  « Ce genre de propositions, qui intervient au moment où l’ONU traverse une crise financière, menace la crédibilité des États Membres qui la composent », a-t-il ajouté.


Suite au vote du projet de résolution, la représentante du Royaume-Uni, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, s’est dite heureuse de participer au consensus tout en prenant note, avec inquiétude, des incidences financières qui sont venues à une étape très avancée des négociations sur le texte.  Elle a, à son tour, promis de faire part de ses préoccupations à la Commission administrative et budgétaire.  La représentante du Canada a repris à son compte la déclaration de l’Union européenne.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.