En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3127

DEUXIÈME COMMISSION: LA RATIONALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE L’ONU IDENTIFIÉE COMME UN DES MOYENS DE PARVENIR À LA RÉALISATION DES OMD

9/11/05
Assemblée généraleAG/EF/3127
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Deuxième Commission

24e & 25e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: LA RATIONALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE L’ONU IDENTIFIÉE COMME UN DES MOYENS DE PARVENIR À LA RÉALISATION DES OMD


« Le développement doit demeurer une priorité dans le débat sur la réforme qui a lieu au sein des Nations Unies », a estimé aujourd’hui la représentante de la Jamaïque au cours du débat de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) consacré aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et à la coopération Sud-Sud. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, elle a insisté sur la nécessité de faire progresser concomitamment la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et la nécessaire réforme des activités opérationnelles du système des Nations Unies, en s’assurant que celle-ci s’oriente vers une meilleure réactivité et une plus grande flexibilité du système par rapport aux besoins des pays dans la définition des programmes à mettre en œuvre.  Prônant pour sa part un effort d’appropriation des programmes de développement, le représentant de la Chine a suggéré que de nouvelles modalités de financement des activités opérationnelles soient explorées, à condition qu’elles ne deviennent pas de nouveaux fardeaux pour les pays en développement. 


Le représentant de la Chine a par ailleurs insisté sur la nécessité de faire en sorte que les réformes menées sur le terrain aient un impact immédiat sur la situation du pays concerné et soient par conséquent orientées vers une amélioration de l’efficacité de l’aide et une prise en compte des spécificités nationales.  Pour Anwarul Chowdhury, Haut Représentant de l’ONU pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, les activités opérationnelles du système des Nations Unies doivent intégrer les priorités définies en faveur des pays les moins avancés, à Bruxelles en 2001, ainsi qu’en faveur des petits États insulaires en développement, lors du Sommet de Maurice, au début de l’année 2005.  « Il y a un besoin évident d’innovations », avait déclaré plus tôt le Sous-Secrétaire général pour la coordination des politiques et les questions interagences, Patrizio Civili, afin de maximiser les résultats en tirant profit de l’évaluation des erreurs du passé.  M. Civili a, dans cette optique, prôné un rôle accru du Conseil économique et social dans l’évaluation des progrès réalisés dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement.


Évoquant les nécessaires réformes à envisager en matière d’activités opérationnelles, la représentante du Corps commun d’inspection, Mme Doris Bertrand, a estimé que la coordination entre les agences constituait la clef de l’amélioration des activités menées sur le terrain.  « Nous attendons tous, les uns des autres, un changement de culture allant dans ce sens, afin d’assurer l’efficacité du travail », a-t-elle ajouté, en jugeant qu’il fallait encourager la culture de partenariat pour améliorer l’analyse, la planification et la mise en œuvre des programmes.  Le Corps commun d’inspection a par ailleurs recommandé un effort de rationalisation du système sur le terrain, en regroupant les fonds et programmes des Nations Unies sous la houlette du Coordonnateur résident des Nations Unies et dans des locaux communs, ce qui est dans l’intérêt des pays.  Commentant le rapport du Corps commun d’inspection, Qazi Shaukat Fareed, Directeur du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, a estimé que la recommandation relative au regroupement des agences au sein d’un même bureau au niveau des pays n’aurait pas forcément d’implications en termes de réduction de coûts opérationnels.


Les délégations suivantes se sont exprimées au cours de ce débat: Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Chine, Algérie, Suisse, Angola (au nom de la SADC), Indonésie, Fédération de Russie, République populaire démocratique de Corée, États-Unis, Japon, Inde, Nigéria et Ukraine.  L’Observateur de l’Organisation de la conférence islamique et le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations ont également participé au débat. 


En début de séance, cet après-midi, la Deuxième Commission a entendu la présentation des cinq projets de résolutions suivants: « Commerce international et développement » (A/C.2/60/L.18); « Rôle de l’Organisation des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte  de la mondialisation et de l’interdépendance » (A/C.2/60/L.12); « Science et technique au service du développement » (A/C.2/60/L.17); « Envois de fonds » (A/C.2/60/L.15); « Migrations internationales et développement » (A/C.2/60/L.16).


La Deuxième Commission entamera demain, jeudi 10 novembre à 10 heures, l’examen du point de son ordre du jour relatif aux Groupes de pays en situation particulière (point 55).



ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT


Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies


Rapport sur les données statistiques globales relatives aux activités opérationnelles de développement pour 2003 (A/60/74-E/2005/57)


Le présent rapport est publié par le Secrétaire général suite à la demande de l’Assemblée générale d’améliorer le recueil annuel de statistiques des activités opérationnelles, établi pour le débat du Conseil économique et social, en y ajoutant une perspective pluriannuelle et en intégrant l’information et les statistiques disponibles.  Ce rapport offre un tableau détaillé des fonds versés aux organismes du système des Nations Unies pour l’année 2003, et les années antérieures, ainsi que des fonds dépensés par ceux-ci.  Il fournit également une description des tendances pluriannuelles observées dans les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies entre 1993 et 2003.


Ce rapport s’inscrit en complément du rapport sur les formules et les modalités de financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/60/83-E/2005/72).


Rapport sur les formules et modalités de financement opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/60/83-E/2005/72)


Le présent rapport examine diverses formules du financement des activités opérationnelles du système des Nations Unies afin de renforcer sa prévisibilité, sa stabilité à long terme, tout en préservant les avantages des modalités de financement en vigueur.  Il complète le rapport du Secrétaire général intitulé « Données statistiques globales sur les activités opérationnelles de développement pour 2003 » (E/2005/57-A/60/74). 


Dans le présent document, le Secrétaire général indique que les organismes des Nations Unies se préparent à répondre à l’évolution des besoins des pays et à atteindre les objectifs de développement, y compris ceux du Millénaire.  Dans cette perspective, il affirme que ces organismes devront continuer à explorer et à promouvoir les dosages appropriés de contributions volontaires, de contributions statutaires et de reconstitutions négociées de ressources qui conviennent le mieux aux circonstances particulières qui leur sont propres et aux structures institutionnelles.  Ces organismes, poursuit-il, devraient être guidés par l’application des pratiques optimales à l’échelle du système et par une évaluation, dirigée par les organes intergouvernementaux des Nations Unies, des solutions les mieux à même d’améliorer la qualité des services du système.


Par ailleurs, Kofi Annan estime que les activités de programmes que le système se propose d’entreprendre devraient être justifiées sur le plan de leur cohérence et de leur impact potentiel à l’égard des objectifs de développement internationaux aussi bien que nationaux.  S’agissant du financement de la coopération des Nations Unies en matière de développement, il préconise que les besoins de financement soient quantifiés par des approches fondées sur les besoins des divers pays et sur la demande en tenant compte des priorités nationales. 


Cette question des options et modalités de financement des activités opérationnelles du système des Nations Unies pour le développement a été débattue dans le cadre de l’examen des activités opérationnelles lors de la session de fond de 2005 du Conseil économique et social.  Selon le Secrétaire général, le principal message du Conseil à cet égard est d’insister sur le caractère central de ces questions, en ce qui concerne aussi bien la poursuite efficace des objectifs de développement figurant dans la Déclaration du Millénaire que la capacité du système des Nations Unies d’apporter tout son soutien à cet effort.   M. Kofi Annan espère enfin que les États Membres seront encouragés à poursuivre, avec une détermination et un engagement renouvelés et dans un esprit de partenariat et de solidarité au niveau mondial, un débat politique de haut niveau sur les questions et les modalités de financement afin de renforcer effectivement les activités du système des Nations Unies pour la coopération en matière de développement.


Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme - Note du Secrétaire général transmettant le rapport de l’UNIFEM (A/60/274)


La note du Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) pour l’année 2004.  Il contient une évaluation de l’état d’avancement de l’application du plan de financement pluriannuel 2004-2007, ainsi que des résultats concrets obtenus par le Fonds au cours de l’année considérée.  Le rapport précise en introduction que le mandat de trois ans des membres du Comité consultatif (Canada, Jordanie, Mexique, Niger et Slovénie) a commencé en 2004 et que les membres du Comité, présidé par la Jordanie, ont continué de fournir des orientations et des conseils précieux au Fonds.  Le rapport aborde plusieurs domaines, en particulier l’efficacité des activités de développement et l’efficacité de l’UNIFEM, avant de se pencher sur les difficultés et priorités futures.


À ce titre, le rapport indique que le bilan des réalisations, des difficultés et des lacunes d’UNIFEM dans l’exécution du plan de financement pluriannuel provient des évaluations, des rapports de programmes et de projets, des consultations avec les parties prenantes, des directives et des observations qu’UNIFEM a reçues de son comité consultatif.  En 2004, le Comité consultatif a commandé une évaluation indépendante de la situation du Fonds (A/60/62-E/2005/10) soulignant les occasions perdues du fait que le statut et les ressources d’UNIFEM n’aient pas été renforcés, poursuit le rapport.  Lors de sa quarante-cinquième session, tenue en février 2005, le Comité consultatif a recommandé certaines orientations pour consolider davantage UNIFEM, parmi lesquelles: remédier au problème de statut qui se pose, en donnant à la Directrice exécutive le rang de sous-secrétaire général; par l’intermédiaire du Groupe des Nations Unies pour le développement, donner des responsabilités précises à UNIFEM en matière de coordination et d’assistance technique pour lui permettre d’assurer l’égalité des sexes au niveau des opérations sur le terrain; financer dans son intégralité le plan de financement pluriannuel d’UNIFEM pour 2004-2007.


S’agissant de l’efficacité des activités de développement, le rapport indique qu’UNIFEM doit renforcer son pouvoir et son rayon d’action pour en influencer l’application et suivre l’impact réel des mesures relatives à l’égalité des sexes.  UNIFEM doit investir davantage dans les réseaux d’échange de connaissances et d’action, qui sont disponibles rapidement et peuvent intervenir à chaque étape – de la formulation à l’évaluation en passant par l’application – pour veiller à ce que les considérations relatives à l’égalité des sexes soient prises en compte tout au long du cycle.  En outre, tous les textes qui ont trait à l’égalité des sexes – les Objectifs du Millénaire pour le développement, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le Programme d’action – doivent être appliqués avec cohérence, en particulier dans l’optique de l’efficacité de l’aide, note le rapport, avant de souligner qu’UNIFEM renforcera le suivi des travaux effectués dans le cadre de Pathways to Gender Equality et son soutien aux pouvoirs publics et à la société civile pour les rendre mieux à même de respecter ces engagements de manière globale, et renforcera également sa participation à la programmation des activités ayant trait à la paix et à la sécurité.


Analysant l’efficacité d’UNIFEM, le rapport recommande au Fonds de renforcer sa capacité d’évaluation au cours de la période sur laquelle portera le prochain rapport afin d’améliorer la communication interne, de renforcer les capacités des partenaires, et de diffuser plus efficacement les enseignements tirés des initiatives qu’il soutient dans le monde entier.  L’idée de faire bénéficier de son soutien les entités qui apportent des conseils techniques sur la question de l’égalité des sexes est conforme au message qui se dégage du paragraphe 89 de la résolution 59/250, dans laquelle l’Assemblée générale a engagé les organismes de développement des Nations Unies à s’inspirer de l’expérience technique d’UNIFEM en matière de promotion de l’égalité entre les sexes et de l’examen décennal du Programme d’action de Beijing, pour axer davantage les efforts sur l’exécution et la transparence, souligne le rapport.


Dans ses recommandations, le Comité consultatif encourage UNIFEM à continuer de promouvoir l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes au moyen de ses processus d’examen et dans les documents finals, compte tenu du prochain examen décennal du Programme d’action de Beijing; reconnaît la contribution d’UNIFEM au processus de réforme de l’ONU en cours et lui recommande de continuer de prendre part à ce type de processus; demande à UNIFEM de travailler avec le Bureau du Groupe des Nations Unies pour le développement, afin de définir, à l’échelle du système, un plan de travail pour la mise en œuvre de la résolution 59/250 de l’Assemblée générale sur l’examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, et pour s’assurer que l’expertise technique d’UNIFEM aide les équipes de pays des Nations Unies à intégrer l’analyse sexospécifique dans les processus des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) et dans le bilan commun de pays et le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement. 


Le Comité consultatif se félicite du projet de nouvelle stratégie concernant le Fonds d’affectation spéciale à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes; prend note de ce que fait UNIFEM pour parachever le cadre de collaboration avec le Département des opérations de maintien de la paix et le Département des affaires politiques pour appliquer ensemble la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité; encourage les donateurs et les donateurs potentiels à contribuer davantage aux ressources de base d’UNIFEM et à s’engager en faveur d’un financement pluriannuel; accueille favorablement les directives révisées sur les relations opérationnelles entre UNIFEM et le PNUD; et salue l’important accroissement des ressources provenant de divers partenaires enregistré par le Fonds, qui est parvenu à se faire entendre du secteur privé.  Enfin, le Comité consultatif prie UNIFEM de lui faire rapport annuellement sur le progrès accomplis dans la mise en œuvre de son plan de financement pluriannuel 2004-2007, en rendant compte des progrès réalisés selon les résultats et les indicateurs principaux.

Coopération Sud-Sud: coopération économique et technique entre pays en développement


Rapport sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/60/257)


Ce rapport du Secrétaire général, soumis en application de la résolution 58/220 du 23 décembre 2003, étudie l’importance croissante de la coopération Sud-Sud ainsi que les possibilités qu’offre la mondialisation et les problèmes qu’elle pose.  Le rapport donne une vue d’ensemble des tendances en ce qui concerne les accords de coopération mondiaux et régionaux, et étudie le rôle joué par les pays en développement et développés, les organismes des Nations Unies, le secteur privé et la société civile dans la coopération Sud-Sud. 


La coopération Sud-Sud a reçu un appui accru de la part des pays en développement et de la communauté internationale dans son ensemble, indique le rapport, qui ajoute qu’un certain nombre de conférences et de sommets importants ont ainsi été organisés par le Groupe des 77 et la Chine, le Mouvement des pays non alignés et d’autres entités, notamment le Sommet Asie-Afrique, qui s’est tenu à Jakarta en avril 2005, et le deuxième Sommet du Sud, qui a eu lieu à Doha en juin 2005.


Les pays développés ont également manifesté leur ferme soutien à la coopération Sud-Sud, note le Secrétaire général, rappelant qu’en février 2005, par exemple, le Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques a organisé, conjointement avec le Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud, une réunion destinée à établir une coopération plus étroite entre les membres du Comité et les pays en développement qui fournissent une assistance à d’autres pays du Sud.  Au cours du sommet qu’ils ont tenu à Gleneagles (Écosse) en 2005, les dirigeants du Groupe des Huit (G-8) ont quant à eux souligné l’importance de la coopération Sud-Sud, surtout du point de vue de l’appui international au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), ajoute le Secrétaire général qui note également que le nouvel élan de la coopération Sud-Sud se manifeste non seulement par un engagement politique croissant, mais aussi par des tendances à l’accroissement des échanges commerciaux et des flux d’investissement Sud-Sud, et de la collaboration dans les secteurs monétaire et énergétique. 


La coopération Sud-Sud s’est également élargie au-delà des domaines classiques de l’économie et des techniques, souligne-t-il, indiquant à titre d’exemple que le Groupe des 77 et le Mouvement des pays non alignés ont déployé des efforts pour qu’elle s’étende à tous les aspects des relations internationales.  Afin de remédier au problème chronique du financement de la coopération Sud-Sud, le deuxième Sommet du Sud a préconisé le renforcement du Fonds d’affectation spéciale pour la coopération Sud-Sud et a fait de ce dernier le principal mécanisme multilatéral de financement de cette coopération, souligne le Secrétaire général, qui précise que son rapport examine les changements qui sont intervenus en ce qui concerne les accords entre les pays en développement dans les domaines monétaire, financier, commercial et de l’investissement, et donne une vue d’ensemble des tendances et des questions à l’ordre du jour.


Dans ses conclusions et recommandations, le Secrétaire général considère que le nouveau consensus parmi les pays développés et les pays en développement concernant l’utilité des approches Sud-Sud en matière de développement offre à la communauté internationale une occasion unique de renforcer les initiatives Sud-Sud et triangulaires qui requièrent la mobilisation de ressources complémentaires provenant du Nord et du Sud, dans l’esprit du Consensus de Monterrey sur le financement du développement.  Les stratégies et les mécanismes de coordination de la coopération Sud-Sud devraient être renforcés afin de tirer pleinement parti du nouveau dynamisme de la coopération Sud-Sud et triangulaire, poursuit-il, notant par ailleurs que les institutions et organismes des Nations Unies font de plus en plus souvent appel à des experts et des institutions du Sud en raison de leur rentabilité et de leur connaissance pratique des questions de développement et de leurs solutions dans le Sud.


Étant donné que le secteur privé est devenu la principale source de flux d’investissement étranger direct vers les pays en développement, des efforts devraient être déployés pour élargir et renforcer les mécanismes novateurs et autonomes de partenariats entre le secteur public et le secteur privé afin de surmonter les obstacles à la coopération Sud-Sud, indique le Secrétaire général.  Des blocs commerciaux régionaux et interrégionaux et d’autres alliances de collaboration ont été mis en place dans le Sud afin de renforcer les groupes sous-régionaux moins larges pour réagir d’une manière stratégique aux défis posés par la mondialisation.  Pour que ces groupes puissent bénéficier mutuellement de leurs connaissances et expériences respectives, des mécanismes devraient être établis en vue d’améliorer la coordination entre les experts et les principaux décideurs au sein de leurs secrétariats respectifs, suggère enfin le rapport.


Présentation de rapports


M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général pour la coordination des politiques et les questions interagences, qui a présenté les rapports du Secrétaire général A/60/83-E/2005/72 et A/60/74-E/2005/57, a souligné le dynamisme dont font preuve les agences des Nations Unies dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les ressources disponibles pour le financement des activités opérationnelles des Nations Unies et les discussions au niveau de l’ECOSOC ont permis de mettre l’accent sur de nouvelles priorités, a-t-il dit, estimant qu’il n’y a pas de solutions faciles et que les ressources disponibles doivent être utilisées efficacement.  Il y a un besoin évident d’innovations, a-t-il poursuivi, afin de maximiser les résultats en tirant profit de l’évaluation des erreurs du passé.  Un rôle accru de l’ECOSOC dans l’évaluation des progrès réalisés dans la poursuite des OMD permet, à l’appui des rapports réguliers, de mieux recentrer les priorités de manière régulière, a indiqué M. Civili.


Mme DORIS BERTRAND, du Corps commun d’inspection (CCI), a présenté la note du Secrétaire général transmettant le rapport du Corps commun d’inspection intitulé « Mesures pour améliorer la performance globale du système des Nations Unies à l’échelle des pays » (A/60/125-E/2005/85 et A/60/125/Add.1-E/2005/85/Add.1).  Elle s’est dite convaincue que ce rapport, du seul organisme de surveillance à l’échelle du système de l’ONU, pouvait être utile dans le débat actuellement en cours, et aussi compte tenu de l’examen triennal des activités opérationnelles.  Elle a indiqué que la première partie de ce rapport contenait un récapitulatif des propositions de réforme faites dans le domaine du développement, alors que la deuxième partie était consacrée à certains problèmes concernant les activités opérationnelles menées sur le terrain.  Elle a noté qu’un certain nombre de recommandations avaient été faites sur ce dernier point, affirmant que la coordination était la clef de l’amélioration des activités menées sur le terrain.  « Nous attendons tous les uns des autres un changement de culture allant dans ce sens, afin d’assurer l’efficacité du travail » a-t-elle ajouté.  Elle a ainsi indiqué qu’il fallait encourager la culture de partenariat pour améliorer l’analyse, la planification et la mise en oeuvre des programmes.  Elle a aussi souligné qu’il fallait plus d’harmonisation et de cohésion pour répondre aux besoins du pays intéressé et pour engager plus rapidement des crédits. 


Elle a insisté sur l’importance de rationaliser le système sur le terrain et a, à ce titre, a affirmé que le rôle du Coordonnateur résident des Nations Unies devait être reconnu par tous les participants sur le terrain.  À ce sujet, Mme Bertrand a regretté qu’il n’existe pour l’instant que deux exemples de bureau conjoint, l’un aux Maldives et l’autre au Cap-Vert, alors que ce regroupement des fonds et programmes de l’ONU dans des locaux communs est dans l’intérêt des pays.  Enfin, elle a fait valoir qu’il fallait des mesures pour améliorer la transparence et la coopération, en citant notamment les renseignements dont ont besoin les bailleurs de fonds,


En conclusion, elle a noté que si beaucoup de ces problèmes avaient déjà été abordés, le résultat de ces débats ne s’était cependant pas traduit concrètement en actions sur le terrain.  Elle a suggéré aux États Membres de surveiller les progrès accomplis et d’encourager une meilleure cohérence des programmes et des institutions spécialisées dans la prise de décisions et la mise en œuvre.


M. QAZI SHAUKAT FAREED, Directeur du Conseil des chefs de secrétariats des organismes des Nations Unies pour la coordination, a présenté le rapport A/60/125/Add.2-E/2005/85/Add.2 qui contient les observations du Secrétaire général et du Conseil des chefs de secrétariats des organismes des Nations Unies pour la coordination, et a estimé que l’efficacité des programmes ne pouvait être mesurée qu’à l’aune des répercussions constatées pays par pays.  L’ensemble des processus ne sont pas évoqués dans le rapport, a poursuivi M. Fareed, en indiquant que le processus de réforme est progressif et en constante évolution.  Le système des Nations Unies a anticipé sur les constatations contenues dans ce rapport pour améliorer le fonctionnement et la coordination entre agences des Nations Unies au niveau des pays, a-t-il dit ensuite, avant de suggérer que des ressources adéquates soient allouées au Groupe de développement des Nations Unies.  Plusieurs éléments doivent être examinés dans ce rapport, a-t-il dit.  Il a par exemple estimé que la recommandation relative au regroupement des agences au sein d’un même bureau au niveau des pays n’aura pas forcément d’implications en termes de réduction de coûts des opérations.  Les processus d’harmonisation de Paris et de Rome sont pertinents, a-t-il noté.  Mais il faut bien se rendre compte que les fonds économisés ne sont pas forcément fongibles et disponibles, d’où la nécessité d’une analyse en profondeur de la faisabilité des propositions avancées, a relevé M. Fareed.


Mme JOANNE SANDLER, Directrice adjointe chargée des programmes au Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a présenté le rapport A/60/274.  Elle a suggéré l’instauration d’une meilleure coordination dans le suivi de la mise en œuvre de la plateforme de Beijing, 10 ans après son adoption, et des autres programmes d’action des conférences et sommets orientés vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il est important d’assurer une parité hommes-femmes, a-t-elle dit, et d’intégrer la dimension sexospécifique dans les stratégies nationales de développement.  UNIFEM se penche sur des approches régionales dans ce domaine et appuie par exemple 34 pays en développement dans le domaine du renforcement des capacités.  Abordant la question de l’harmonisation et de la simplification des procédures, Mme Sandler a prôné l’intégration d’experts nationaux dans la définition et le suivi des stratégies, comme le fait UNIFEM par exemple en Égypte.  UNIFEM coordonne des groupes thématiques dans près de 11 pays sur l’intégration des questions sexospécifiques dans les stratégies de développement, a-t-elle dit, avant de souligner que près de 13 organismes étaient associés aux efforts de l’UNIFEM, notamment le FNUAP, l’OIT -pour la parité et l’égalité dans le travail entre hommes et femmes-, et le PNUD.  Aujourd’hui, nous avons besoin d’innovations en matière d’allocation de ressources, afin d’accélérer la mise en œuvre des opérations sur le terrain, a conclu Mme Sandler. 


M. COSMAS GITTA, Chef de la Division des politiques, des partenariats et des ressources de l’unité spéciale pour la coopération Sud-Sud du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/60/257) et le rapport du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud à sa quatorzième session (A/60/39).  Concernant ce dernier document, il a indiqué que la quatorzième session du Comité avait démontré la capacité accrue du Sud de contribuer efficacement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Notant que l’environnement politique et institutionnel pour améliorer la coopération Sud-Sud était en place, il a toutefois souligné le besoin d’une approche stratégique pour préparer les pays en développement à entrer sur les marchés mondiaux.  Il a constaté l’implication croissante du Sud ces dernières années, dans le système international, que cela soit dans le domaine de la finance, du commerce, de la gouvernance ou dans celui du maintien de la paix.  L’expérience augmente au sein des États du Sud, a-t-il poursuivi, et donne l’occasion de partager les savoirs et de renforcer les capacités dans le domaine du développement.  M. Gitta a toutefois observé que des inégalités demeuraient et qu’il était donc important de fournir une assistance ciblée afin d’augmenter les niveaux de vie des populations du Sud.


Concernant le rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud, M. Gitta a mis en avant la volonté de la communauté internationale de renforcer ce type de coopération.  Le rapport du Secrétaire général met en lumière les accords régionaux et interrégionaux, notamment en ce qui concerne la réduction des conflits en Afrique, l’amélioration des transports en Asie, ou la coordination du commerce en Amérique latine.  M. Gitta a par ailleurs fait valoir que les Nations Unies devaient améliorer leur coordination en faveur des initiatives Sud-Sud.  Il a aussi souligné l’importance de la coopération triangulaire avec le Nord et le secteur privé.  Enfin, il a rappelé le potentiel de la coopération Sud-Sud pour réduire la pauvreté, éduquer les enfants du monde, combattre les maladies et atteindre tous les OMD. 


Dialogue interactif


Suite aux présentations de rapports, la représentante du Royaume-Uni est intervenue pour réitérer l’engagement de l’Union européenne envers les activités opérationnelles des Nations Unies et a insisté sur l’importance à accorder à l’examen triennal de celles-ci. 


Le représentant de l’Égypte a demandé des précisions sur les procédures à adopter afin de parvenir à une harmonisation et à une rationalisation des activités opérationnelles.  Rappelant que la question de la cohérence à l’échelle du système était abordée dans le Document final du Sommet de septembre 2005, il a demandé au représentant du CCS comment il envisageait de répondre à cette demande et quelles propositions seraient à cet égard formulées.  En réponse, M. Fareed a indiqué que le CCS s’était réuni il y a 10 jours pour réfléchir à la gestion rationnelle des programmes.  Le Secrétaire général va lancer un processus dans ce sens et fera rapport à l’Assemblée générale, a-t-il indiqué en notant toutefois qu’aucun délai précis n’était pour le moment mentionné.  « Les attitudes doivent changer, et il faut avant tout se pencher sur le contenu et sur l’approche de la réforme, plutôt que sur son rythme », a-t-il estimé.  S’agissant de la création d’une équipe spéciale, comme proposé par le CCI, il a estimé que le système disposait déjà de mécanismes pour assurer la cohésion et la coordination du système des Nations Unies.  Il faut voir s’ils sont utilisés correctement, a-t-il dit. 


Répondant à une question des représentants de l’Égypte et de la France sur la participation des États Membres aux différents aspects des activités opérationnelles, Mme Bertrand a fait valoir que la recommandation de créer une équipe spéciale pourrait servir de point de départ pour lancer un dialogue sur une base plus régulière, qui aille au-delà des comités exécutifs et permette une plus grande cohésion dans la prise de décisions.  Pour sa part, le représentant du Département des affaires économiques et sociales a rappelé que l’ECOSOC allait recevoir, en 2006, le rapport d’étape sur la mise en oeuvre de l’examen triennal des activités opérationnelles avec une mise à jour des actions entreprises et des progrès réalisés dans chaque domaine.  Il a aussi fait observer que les entités interinstitutionnelles avaient entamé une réflexion approfondie et pris des mesures pour le développement des capacités, l’harmonisation des programmes et la révision du fonctionnement d’un certain nombre de mécanismes afin de donner une réponse appropriée au niveau des pays.


Le représentant du Maroc a pour sa part déclaré que les recommandations du CCI méritaient un examen sérieux de l’Assemblée générale et devaient être suivies de mesures concrètes.  Il a estimé qu’il était essentiel de préciser le rôle et les fonctions de chaque organisme des Nations Unies, constatant qu’un certain nombre d’organismes faisaient la même chose sur le terrain.  Le représentant de la France a aussi partagé les propositions avancées par le CCI.  Il a affirmé que la période actuelle était déterminante pour le système opérationnel des Nations Unies et que si on n’en prenait pas la mesure, ce système risquait d’être marginalisé.  La priorité est de renforcer l’efficacité au niveau des pays, a-t-il poursuivi.  Il a noté que bien que des instruments soient en place, comme celui du concept de Coordonnateur résident, les progrès étaient très lents.  Il s’est par ailleurs intéressé aux obstacles structurels, particulièrement le modèle de financement des agences des Nations Unies, qu’il a jugé « absurde ».  Si on connaît les raisons de ce mode de financement, cela ne doit pas nous empêcher de trouver des moyens plus efficaces pour trouver un système de financement plus stable et prévisible, a-t-il ajouté.


En réponse à ces remarques, Mme Bertrand a à son tour insisté sur la nécessité d’impliquer les pays et de créer un bureau commun sur le terrain, notamment dans un souci de rationalisation des ressources.  M. Fareed a lui, affirmé que la création d’un bureau unique sur le terrain ne réglait pas tous les problèmes.  La représentante du CCI s’est aussi dit en accord avec le constat de lenteur fait par le représentant de la France, en ce qui concerne les mécanismes de coordination existants, et a indiqué qu’il fallait définir les raisons de leur existence.  « Il y a vraiment du travail accompli; les progrès sont peut-être lents mais ils sont là », a nuancé M. Fareed.  Il a aussi rappelé que le système des Nations Unies avait été établi en 1946 pour permettre au Secrétaire général de mettre en oeuvre les accords intervenus entre l’ONU et les institutions spécialisées et de surveiller le fonctionnement de ces accords.  À l’époque, il n’y avait que quatre institutions; aujourd’hui il en existe plus de 15, a-t-il fait remarquer.


Sur ce même sujet, Mme Bertrand a noté que la façon de travailler avait évolué et que la manière dont les organismes avaient à l’origine été conçus ne correspondait peut-être plus à cette vision.  Il faut peut être réfléchir à des organismes plus ouverts et plus flexibles, a-t-elle poursuivi.  En outre, elle a suggéré que l’ECOSOC se transforme occasionnellement en organe de contrôle, afin de voir si les instruments mis en place correspondent vraiment aux besoins des pays.  « Ce qui manque le plus dans cette Organisation, c’est la capacité de dire ce que l’on pense et de le dire ouvertement pour que les choses progressent », a-t-elle enfin estimé en ce qui concerne le processus de réforme des activités opérationnelles.  


            M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, et les petits États insulaires en développement, a insisté sur l’importance de la coopération Sud-Sud pour les pays en développement les plus vulnérables comme les pays en développement sans littoral et les pays les moins avancés (PMA).  La coopération Sud-Sud peut contribuer à combler les carences de financement pour le développement résultant des niveaux insuffisants d’aide publique au développement et d’investissements étrangers directs, a-t-il dit.  Les pays les moins avancés sont particulièrement affectés par le fait que les institutions financières internationales dépendent d’allocations complémentaires et hors budget ordinaire pour soutenir certains programmes clefs, a dit M. Chowdhury.  « Il faut faire tous les efforts nécessaires pour augmenter les crédits alloués aux PMA », a-t-il ensuite dit, faisant référence au Programme d’action de Bruxelles dont la mise en œuvre « doit être au cœur des préoccupations des activités opérationnelles du système des Nations Unies ».  Il en va de même pour le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice pour le développement durable des petits États insulaires en développement, a-t-il poursuivi, estimant que des mesures innovantes doivent être initiées pour faire face à la vulnérabilité de ces pays.  À ce titre, le développement de la coopération Sud-Sud, qui a culminé avec la dernière conférence de Doha, en juin dernier, permet de soutenir le développement économique de certains PMA, a dit M. Chowdhury.  En effet, a-t-il poursuivi, nous témoignons d’une évolution extrêmement importante de certains pays en développement qui deviennent actuellement des pôles de production industrielle, notamment dans les domaines de la santé et des nouvelles technologies, mais aussi de transferts de technologies.  La coopération Sud-Sud ne remplace pas la coopération Nord-Sud, mais doit être comprise comme un complément, a jugé le Haut Représentant, ce au même titre que les partenariats public-privé ou encore l’implication de la société civile dans les stratégies de développement.  La coopération Sud-Sud doit contribuer, entre autres, à désenclaver les pays en développement sans littoral et développant une coopération avec les pays de transit, a ajouté M. Chowdhury. 


Mme DIEDRE MILLS (Jamaïque), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que le développement demeure une priorité dans le débat sur la réforme au sein des Nations Unies.  Il est important de s’interroger sur les moyens de faire progresser concomitamment les Objectifs du Millénaire pour le développement et la nécessaire réforme des activités opérationnelles du système des Nations Unies, a-t-elle déclaré.  Ce système doit réagir de manière plus flexible aux besoins des pays dans la définition des programmes, qui doit viser avant tout l’appropriation, a dit Mme Mills, prônant une mise à disposition des ressources financières et technologiques adéquates en faveur des pays en développement.  Nous attendons des informations complémentaires sur les approches développées dans le domaine du renforcement des capacités et de la valorisation des ressources locales dans la conduite des programmes au niveau national, a-t-elle dit, avant de suggérer que les approches de développement assurent une stabilité à long terme et une prévisibilité.  Évoquant ensuite la coopération Sud-Sud et le Plan d’action adopté à la fin du sommet de Doha en juin dernier, la représentante de la Jamaïque a exhorté le système des Nations Unies à jouer un rôle dans la promotion et le développement de cette coopération qui constitue un vecteur de développement complémentaire aux échanges Nord-Sud.  La communauté internationale doit également soutenir le Fonds volontaire pour le financement de la coopération Sud-Sud qui devrait être institutionnalisé, a-t-elle dit, avant de prôner une démarche mieux coordonnée en matière d’appui à la coopération Sud-Sud et de lutte contre les inégalités systémiques au niveau mondial.


M. YAO WENLONG (Chine) a abordé la question des activités opérationnelles des Nations Unies en matière de développement.  Il a souhaité que l’évaluation des programmes touche à toutes leurs dimensions.  Il a ensuite demandé que le système des Coordonnateurs résidents soit amélioré et que les coûts soient réduits, prônant dans le même temps une augmentation des fonds affectés aux programmes, en particulier pour les pays en développement.  L’augmentation des ressources ordinaires reste trop faible au niveau des agences des Nations Unies pour leur permettre d’agir de manière neutre et véritablement multilatérale, même si, a reconnu M. Yao Wenlong, les fonds complémentaires sont en augmentation.  De nouvelles modalités de financement doivent être explorées, en s’assurant qu’elles ne deviennent pas de nouveaux fardeaux pour les pays en développement, a-t-il  poursuivi, mettant en garde sur le fait que les réformes menées sur le terrain ont un impact immédiat sur la situation du pays concerné et doivent par conséquent être orientées vers une amélioration de l’efficacité de l’aide et une prise en compte des spécificités nationales.  Il a encouragé les contributions volontaires au Fonds pour la coopération Sud-Sud, jugeant que celle-ci présente des avantages comparatifs pour le développement des pays les moins avancés.  Il a mis en avant le Forum de coopération Chine-Afrique et celui consacré à la coopération entre la Chine et les États arabes, en assurant que son pays est disposé à explorer les voies et moyens d’intensifier la coopération Sud-Sud. 


Débat général


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souligné toute la pertinence des recommandations contenues dans le rapport du Corps commun d’inspection, et qui demandent aux organismes de l’ONU d’envisager l’adoption de mesures destinées à promouvoir le partenariat en favorisant l’alignement des programmes sur les priorités, les systèmes et les procédures.  Saluant le programme de développement ambitieux défini par l’ONU, M. Benmehidi a estimé que pour faire face aux problèmes de gestion, de programmation et de chevauchement de compétence, le système des Nations Unies avait de plus en plus besoin de cohésion, d’harmonisation et d’efficacité.  S’agissant de la question du financement des activités opérationnelles, il a rappelé qu’il était reconnu que la coopération au développement des Nations Unies ne devait être subordonnée à aucune condition.  Les ressources allouées à ces programmes doivent être suffisantes, prévisibles et stables à long terme afin de parvenir à la réalisation des objectifs assignés à ces activités, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est félicité de l’importance prise par la coopération Sud-Sud dans le système des Nations Unies, en indiquant que ses innombrables atouts devaient être valorisés à tous les échelons.  Rappelant que le Document final du Sommet de septembre 2005 soulignait l’importance de promouvoir cette coopération, il a salué toutes les initiatives

prises dans ce cadre qui contribuent au renforcement des capacités nationales, et a particulièrement insisté sur le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et sur le nouveau partenariat stratégique Afrique-Asie.  Constatant d’autre part l’importance et l’ampleur de la coopération Sud-Sud, le représentant de l’Algérie a appelé l’Assemblée générale à programmer en 2008, la tenue d’une première conférence des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud.


            M. THOMAS GASS (Suisse) a souligné l’attachement de son pays aux dispositions de la Déclaration finale du Sommet de septembre 2005 et à celles des conférences et sommets consacrés au développement, et plus particulièrement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Il nous faut gagner en pertinence et en efficacité sous peine de voir les OMD relégués au rang de simples utopies », a-t-il dit, prônant une amélioration de l’efficience et de la cohésion des activités opérationnelles.  « Il faut renforcer le rôle du Représentant des Nations Unies présent dans un pays », a dit le représentant de la Suisse, « en lui donnant le pouvoir, les ressources et les responsabilités voulus, avec un cadre commun de gestion, de programmation et de suivi ».  « Le gain en pertinence et en efficacité que nous souhaitons tous est tributaire d’une réforme de l’ECOSOC », a poursuivi M. Gass, avant d’assurer que la Suisse apporterait tout son soutien au processus de suivi du Sommet se septembre mené par le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson.  Ce suivi doit aller de pair avec la mise en œuvre par le Secrétariat des tâches qui lui ont été assignées par le Sommet, ainsi qu’avec une mise en œuvre, sans réserves, de la résolution sur l’examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (TCPR), a recommandé M. Gass. 


M. ISMAEL ABRAÀO GASPAR MARTINS (Angola), qui intervenait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a souligné que les activités opérationnelles devaient être souples et soutenir les stratégies et les programmes nationaux de développement.  S’agissant du financement des activités opérationnelles, il s’est félicité des récentes augmentations des ressources extrabudgétaires de la part des pays donateurs, mais s’est dit préoccupé par le fait qu’il n’y ait pas eu de hausse significative dans les ressources de base ou à celles non consacrées à des fins spécifiques.  Il a affirmé que la SADC estimait qu’il était encore possible d’améliorer la programmation et le financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Le système de l’ONU doit continuer d’aligner ses activités afin d’appuyer le développement national, a-t-il précisé.  Il a ainsi souligné l’importance d’améliorer la cohérence du système au niveau des pays, notamment par le biais du Coordonnateur résident qui doit être mieux formé, faire l’objet d’un meilleur processus de sélection et rendre des comptes afin de mieux servir les besoins des pays, a-t-il poursuivi.  Enfin, il a insisté sur l’urgence de régler les questions du financement des activités opérationnelles.


Se disant encouragé pas l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) et par l’établissement de calendriers dans ce domaine, il a appelé les partenaires de développement à rester engagés et à prendre des mesures significatives pour améliorer l’efficacité de cette aide.  La poursuite du partenariat avec les agences de développement de l’ONU est essentielle pour que les pays en développement parviennent aux OMD, a-t-il conclu en notant que cette collaboration devait renforcer les capacités nationales tout en respectant le rôle que doivent jouer l’appropriation, l’exécution et l’expertise nationales.


M. RIZAL BASRI (Indonésie) a souligné l’importance et la valeur des activités opérationnelles du système des Nations Unies pour le développement.  Grâce à ces activités, le système des Nations Unies est parvenu à assister les pays en développement dans la poursuite des OMD, a-t-il estimé.  Néanmoins, a-t-il dit, les activités d’urgence déployées dans la région d’Aceh suite au tsunami de décembre 2004 ont démontré que davantage de coordination était nécessaire au niveau opérationnel.  Toutefois, la poursuite des OMD a permis une meilleure cohérence dans l’action des fonds et programmes des Nations Unies au niveau de chaque pays, a-t-il dit, avant de déplorer que les budgets ordinaires aient connu une croissance « nulle » ces dernières années.  Les sources alternatives de financement sont de plus en plus sollicitées, notamment dans le cas du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a-t-il dit, en appuyant cette démarche mais en la considérant complémentaire à l’augmentation du budget ordinaire.  Les progrès et le potentiel de la coopération Sud-Sud ont été reconnus à Doha, en juin 2005, a-t-il poursuivi M. Basri en invitant la communauté internationale à soutenir le Fonds pour la promotion de la coopération Sud-Sud.  L’Indonésie accorde une importance particulière à la coopération Sud-Sud, a-t-il ajouté , soulignant que des programmes de formation et des échanges de technologies et d’expériences sont en train d’être développés, notamment dans le domaine de la santé et de l’élevage, avec les pays en développement. 


M. DENIS PIMINOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays considérait que les décisions du Sommet mondial de 2005 sur les activités opérationnelles du système de l’ONU étaient bien équilibrées et reflétaient l’état actuel des discussions sur ce sujet.  Soulignant l’importance de mettre en œuvre ces décisions, il a toutefois indiqué qu’elles devaient s’insérer dans l’architecture existante du processus intergouvernemental de négociations.  Il a fait connaître le désaccord de son pays en ce qui concerne la création d’une voie parallèle qui irait au-delà du processus basé sur l’examen triennal complet des activités de développement (TCPR).  De plus, il a estimé que la résolution 59/250 de l’Assemblée générale constituait une base adéquate pour renforcer le système de Coordonnateur  résident.  Il a noté que sa délégation était disposée à envisager d’autres propositions du Secrétaire général pour renforcer davantage la gestion et la coordination des activités opérationnelles du système des Nations Unies.  Le Sommet mondial a clairement établi que ce travail devait se faire en prenant en compte le respect de l’intégrité institutionnelle et des mandats de chaque organisation, a-t-il précisé.  Rappelant que les recommandations du TCPR étaient encore en cours d’application, il a souhaité que d’éventuelles nouvelles propositions s’intègrent dans le plan déjà existant de cette mise en œuvre.  Il a souligné l’importance d’élargir la base des donateurs, en ce qui concerne les fonds et programmes, et de soutenir la prévisibilité, la stabilité à long terme et le financement adéquat des activités opérationnelles.  Il a estimé que de nouvelles sources de financement ne devaient pas modifier la nature volontaire du financement des activités opérationnelles, pour en préserver notamment la neutralité.  


M. LUCA DALL’OGLIO, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué  que l’OIM suivait avec intérêt le débat actuel sur l’amélioration générale du fonctionnement du système des Nations Unies au niveau des pays.  Rappelant que l’OIM ne faisait pas partie du système des Nations Unies, il a toutefois souligné la coopération qui existait sur le terrain, là ou l’Organisation participait au fonctionnement de l’équipe de pays des Nations Unies.  Il a constaté les progrès continus accomplis par les agences, fonds et programmes afin d’améliorer la coopération et renforcer les partenariats dans le domaine du développement.  Dans la perspective d’améliorer l’efficacité de l’aide, il s’est félicité en outre de l’attention portée par la communauté internationale à la question du lien entre migration et développement.  Il a noté que l’OIM était prête à travailler avec l’équipe de pays de l’ONU afin d’intégrer le facteur des migrations dans les cadres de développement actuels en identifiant les manières d’intégrer les migrations dans les activités opérationnelles sur le terrain.  Il a de plus souligné le rôle des commissions sociales et économiques dans ce processus.  Enfin, il a fait part de l’engagement de l’OIM, afin de parvenir à une approche plus cohérente, inclusive et coordonnée des migrations pour en optimiser les bénéfices et pour qu’elles contribuent à la réalisation des OMD. 


      M. PANG KWANG HYOUK (République populaire démocratique de Corée) a souligné la pertinence accrue de la coopération Sud-Sud, et a salué les conclusions successives du Sommet Asie-Afrique, tenu en avril 2005 à Djakarta, et du Sommet Sud-Sud tenu à Doha en juin 2005.  Les efforts de développement de la coopération Sud-Sud pourraient contribuer à mitiger les insuffisances constatées en matière de flux d’aide publique au développement et d’investissements étrangers vers les pays les moins avancés, a dit le représentant.  « Ma délégation demande que les mécanismes des Nations Unies d’appui à la coopération Sud-Sud soient renforcés », a-t-il dit en souhaitant une assistance internationale accrue à cette fin et la mobilisation de ressources additionnelles afin de permettre à ces pays d’atteindre les OMD.  Il a ensuite indiqué que son pays avait lancé des programmes de formation en faveur des pays en développement, notamment d’Afrique, dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de la gestion des ressources hydrauliques. 


M. GERALD SCOTT (États-Unis) a estimé qu’il n’y avait aucun doute quant à la nécessité d’améliorer la coordination du système de développement des Nations Unies.  Toutefois, il a noté que la réforme des « bureaucraties » de l’ONU qui s’occupent de développement était une tâche complexe qui exigeait un soutien politique pour réussir.  Il a affirmé qu’il était essentiel de limiter les gaspillages en réduisant les doubles emplois d’activités et de programmes et d’utiliser des plateformes administratives communes lorsque cela était possible.  Il a aussi souligné l’importance d’encourager une plus grande transparence et de demander à ces administrations de rendre des comptes.  De plus, il a déclaré qu’il fallait générer une fourniture de programmes plus efficaces en exploitant les avantages comparatifs des différentes organisations et en entrant en compétition avec d’autres acteurs, au sein et à l’extérieur de la communauté de développement des Nations Unies.  Il s’est félicité de l’émergence de nouvelles modalités de financement pour les activités de développement, notamment celles basées sur les résultats.  Il a exprimé son désaccord quant à la notion, avancée par le Secrétaire général dans son rapport, du besoin de développer de nouvelles modalités de financement.  Selon lui, la bonne réponse consiste pour les Nations Unies à réaligner leurs efforts et à renforcer les capacités nationales afin d’assurer une programmation et une utilisation de l’aide plus efficaces, dans le but d’attirer l’appui des donateurs.  M. Scott a affirmé que le financement des activités opérationnelles devait se poursuivre sur une base volontaire.  Il a noté que la gestion basée sur la performance permettait d’augmenter le financement lorsqu’on faisait preuve de bons résultats.  Le système actuel, basé sur une démarche volontaire, est le meilleur moyen d’assurer que des comptes soient rendus, a-t-il poursuivi, en affirmant que ce système fonctionnait et avait permis d’augmenter les ressources pour le développement.  « Il faut maintenant s’assurer qu’elles seront utilisées de manière efficace », a-t-il conclu.   


M. KAZUO SUNAGA (Japon) a exhorté les Nations Unies à utiliser les ressources au mieux, afin qu’elles aient un plus grand impact sur le terrain.  « Il faudrait à cette fin accorder une importance particulière à la coordination et insister quant à la nécessité pour chaque fonds et chaque programme de disposer d’un mandat clair et distinct » a recommandé M. Sunaga.  « Dans le même temps, des mesures d’économies devraient être envisagées par le regroupement des fonds et programmes dans les mêmes locaux au niveau des pays », a-t-il dit, avant de souhaiter que les activités opérationnelles du système de l’ONU soient rationalisées.  Poursuivant sur la coopération Sud-Sud, il a assuré que l’objectif de la Troisième Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD III) consistait à soutenir, dans le cadre du partenariat Asie-Afrique, le renforcement des capacités et les échanges de technologies.  M. Sunaga a rappelé que le commerce Sud-Sud représente aujourd’hui 40% des échanges des pays en développement, et qu’il est en forte progression. 


M. RATILAL KALIDAS VARMA (Inde) a déclaré que des efforts de la part de toutes les organisations de l’ONU étaient requis afin de s’assurer que leurs activités bénéficient aux pays et s’alignent sur leurs priorités nationales.  Il a indiqué que la coordination de l’assistance externe devait être faite par le gouvernement qui la reçoit, tel que cela est préconisé par le TCPR de 2004, et ceci, afin d’assurer que les fonds et programmes de l’ONU contribuent de manière cohérente au développement national.  M. Varma a insisté sur la nécessité de fournir des ressources prévisibles, stables à long terme et adéquates pour renforcer les activités de développement du système des Nations Unies.  À cet égard, il a regretté que les fonds et programmes souffrent des disparités entre les ressources de base et celles qui sont ciblées.  Le manque de ressources de base est la contrainte la plus importante aux performances des entités de développement, a-t-il estimé.  S’agissant de possibles nouvelles sources de financement, il a souhaité que celles-ci n’entravent pas les principes de neutralité, de flexibilité ou encore de multilatéralisme, et ne présentent pas de nouvelles conditionnalités.  Le représentant de l’Inde a par ailleurs relevé l’importance de la coopération Sud-Sud en ce qui concerne notamment l’échange de bonnes pratiques et d’expertise technologiques.  Faisant part de l’engagement de son pays envers cette coopération, il a mis en avant les initiatives prises par  l’Inde, en matière d’assistance technique entre autres, en faveur d’autres pays en développement.  Il a constaté que, ces dernières années, les compétences scientifiques et techniques s’étaient considérablement accrues dans le Sud.  Il a estimé qu’il fallait maintenant une volonté et des investissements pour en faire usage efficacement.


M. AYO A. AJAKAIYE (Nigéria) a estimé que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies étaient cruciales pour permettre aux pays en développement d’atteindre les OMD.  Elles sont dans certains pays le meilleur espoir des Gouvernements pour parvenir à éradiquer la pauvreté, a-t-il dit, regrettant qu’un nombre croissant de fonds et programmes soient confrontés à une réduction des ressources versées au budget ordinaire au profit du versement de ressources complémentaires.  Une dépendance accrue envers les ressources complémentaires, souvent assorties de conditionnalités, ne permet pas de parvenir à la durabilité et à la visibilité, a-t-il poursuivi, jugeant que la faiblesse des ressources de base constitue une contrainte déplorable.  Il faut éviter d’imposer un fardeau inutile aux pays en développement, a-t-il dit, avant de plaider pour un renforcement des moyens alloués aux fonds et programmes, tant pour l’analyse et la programmation, que pour la mise en œuvre des stratégies de développement. 


Les activités de l’ONU sur le terrain devraient être neutres et multilatérales par nature pour préserver l’indépendance des pays donateurs ou bénéficiaires de l’assistance.  Concernant l’efficacité de l’aide et la capacité d’absorption, le représentant du Nigéria a estimé que les résultats ne pouvaient être obtenus si des budgets adéquats, prévisibles et stables ne sont pas alloués, même si, a-t-il dit, nous comprenons la position des donateurs qui souhaitent une meilleure efficacité et une meilleure transparence dans l’utilisation de l’aide.  Évoquant ensuite la coopération Sud-Sud, le représentant du Nigéria l’a qualifiée « d’instrument propre à soutenir le développement dans le Sud ».  Le Nigéria travaille, dans le cadre du NEPAD, à la promotion de l’intégration africaine et coopère par ailleurs avec la Jamahiriya arabe libyenne, Cuba, l’Afrique du Sud, l’Algérie et l’Égypte dans le domaine de la santé, a-t-il ensuite précisé. 


M. SHAHID HUSAIN, Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique auprès des Nations Unies, a estimé que le consensus émergent sur la valeur des échanges Sud-Sud était une occasion unique d’accroître cette tendance et de l’orienter vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La Banque islamique de développement appuie des programmes d’échanges Sud-Sud, a-t-il dit, en exigeant que des mécanismes novateurs de promotion des investissements privés soient mis en place pour soutenir le développement des échanges Sud-Sud.  Les États membres de l’OCI soutiennent la dynamique Sud-Sud née du Sommet de Doha, en juin 2005, a poursuivi M. Husain, jugeant à l’instar du Groupe des 77 et de la Chine, que les programmes de coopération Sud-Sud et triangulaire permettent de soutenir les transferts de technologies, et le renforcement des capacités, ainsi que des programmes de prévention et de gestion des catastrophes naturelles. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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