En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3121

DEUXIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS ACCUSENT L’OCCUPATION ISRAÉLIENNE D’EMPÊCHER LA RÉALISATION DES OMD DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ

27/10/05
Assemblée généraleAG/EF/3121
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Deuxième Commission

13e & 14e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS ACCUSENT L’OCCUPATION ISRAÉLIENNE D’EMPÊCHER LA RÉALISATION DES OMD DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ


De manière unanime les États Membres ont ensuite appuyé la tenue d’un dialogue de haut niveau en 2006 sur la question des migrations


« Il sera très difficile pour les populations vivant dans le territoire palestinien occupé de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015 », ont regretté ce matin une majorité de délégations devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission).  Parmi les éléments qui font obstacle à la réalisation de ces objectifs, l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies a dénoncé « la politique d’exploitation et de destruction systématique des ressources naturelles du peuple palestinien par Israël depuis 38 ans ».  Ces précieuses ressources, notamment l’eau, doivent être protégées par la communauté internationale, a-t-il plaidé, rappelant que la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources naturelles était un élément essentiel de son droit inaliénable à l’autodétermination. 


Dans le cadre du débat consacré à la question de la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, de nombreuses délégations ont, elles aussi, souligné les conséquences économiques et sociales de l’occupation israélienne.  Ainsi, le représentant de la Jordanie a constaté qu’entre 1999 et 2004, le PIB palestinien avait baissé de 20%, et que le revenu par habitant avait chuté de 37%.  La politique d’occupation d’Israël, notamment par ses entraves aux libertés de mouvements, perpétue la détérioration des conditions de vie dans le territoire palestinien occupé, a estimé le représentant du Koweït, en citant la forte augmentation du chômage.  La délégation des Émirats arabes unis a attiré l’attention de la Commission sur l’alarmante situation sanitaire des Palestiniens ainsi que sur la diminution des opportunités d’éducation dont ils peuvent bénéficier.  


Le représentant d’Israël a quant à lui estimé que le rapport* présenté par la Commission économique et sociale de l’Asie occidentale (CESAO) sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne, dont la Deuxième Commission était aujourd’hui saisie, ne reflétait pas la réalité.  S’appuyant sur les termes du « Rapport 2005 sur le développement humain » du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), il a déclaré que la population palestinienne recevait une part disproportionnée d’aide par rapport à ses besoins, et a noté qu’elle bénéficiait du deuxième taux d’aide le plus important au monde.  Le représentant d’Israël a par ailleurs estimé qu’« il était de la responsabilité de l’Autorité palestinienne d’assurer le bien-être de sa propre population, notamment par le biais de la lutte contre la corruption et le terrorisme ». 


Israël poursuit les efforts qu’il déploie pour améliorer la vie quotidienne des Palestiniens, a-t-il déclaré en soulignant que son pays faisait preuve de bonne foi comme l’attestent le plan de désengagement de la bande de Gaza et la levée de certains points de contrôle de sécurité en Cisjordanie.  S’agissant des informations qui accusent Israël de stocker illégalement des déchets nucléaires toxiques dans le Golan syrien occupé, le représentant a assuré qu’Israël n’avait pas de politique visant à volontairement détériorer l’environnement, et que son gouvernement était soucieux de trouver des accords avec ses voisins.  Il a rappelé qu’Israël estimait que le partage des ressources naturelles devait se faire par des négociations bilatérales directes. 


Cet après-midi, la Deuxième Commission a entamé l’examen du point de son ordre du jour consacré à la mondialisation et à l’interdépendance.  Au cours des travaux, les délégations ont mis en avant l’opportunité que constituait la tenue du dialogue de haut niveau de 2006 sur les migrations, afin d’aborder les différents aspects économiques, sociaux et humains de ce phénomène.  Le représentant du Bangladesh, pays à fort excédent de main-d’oeuvre, a notamment insisté sur la nécessité d’y aborder la question des envois de fonds de migrants.  Pour sa part, le représentant du Maroc a demandé que la lutte contre les causes profondes de l’immigration clandestine soit inscrite à l’ordre du jour du dialogue.  À l’instar de plusieurs délégations, la représentante du Royaume-Uni a souligné l’urgence de trouver des approches intégrées et globales qui pourraient répondre aux problèmes de la migration, et elle a mis l’accent sur les bénéfices que la communauté internationale pourrait tirer d’une coopération entre tous les pays, qu’ils soient d’origine, de transit ou de destination.  


Au début de la séance de cet après-midi, le représentant du Guatemala a présenté à la Commission le projet de résolution intitulé « Assistance humanitaire et reconstruction pour El Salvador et le Guatemala »**. 


Les délégations et organisations dont la liste suit ont pris la parole aujourd’hui aux cours des travaux de la Deuxième Commission: Malaisie; Émirats arabes unis; Bahreïn; Égypte; Indonésie; Qatar; Koweït; République islamique d’Iran; Liban; Jordanie; Israël; République arabe syrienne; Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Royaume-Uni (au nom de l’Union européenne); Inde; États-Unis; Bangladesh; Azerbaïdjan; Australie; Algérie; Fédération de Russie; Maroc; Chine; Observateur permanent de la Palestine; Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique, et Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations.  Des représentants de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, de l’Office des Nation Unies sur la drogue et le crime sont également intervenus.  M. Kwame Sundaram Jomo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et M. Anwarul Chowdhury, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant des pays les moins avancés, des États en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement, se sont également exprimés.  


La Deuxième Commission poursuivra l’examen des questions relatives à la mondialisation et à l’interdépendance demain, vendredi 28 octobre, à 10 heures.


* document publié sous la cote A/60/65

** document publié sous la cote A/C.2/60/L.9


SOUVERAINETÉ PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ, Y COMPRIS JÉRUSALEM-EST, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPÉ SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES (A/60/65-E/2005/13)


Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé (A/60/65)


La note du Secrétaire général transmet le rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) à l’Assemblée générale.  Ce rapport souligne, entre autres, la nécessité de réactiver le processus de paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et du principe de la terre contre la paix.  L’occupation du territoire palestinien par Israël ne cesse d’aggraver la situation socioéconomique des Palestiniens, souligne la CESAO, indiquant que face aux attaques réelles, ou perçues comme telles, d’éléments armés palestiniens, l’armée israélienne continue de procéder à des détentions arbitraires, de démolir des habitations, de restreindre considérablement la liberté de circulation et de boucler les territoires.


Les indicateurs économiques révèlent des tendances négatives persistantes: chômage élevé; dépendance accrue à l’égard de l’aide alimentaire; et pertes innombrables occasionnées par la destruction d’habitations, de bâtiments publics, de terres agricoles, d’éléments d’infrastructures et de biens privés palestiniens, ajoute le rapport.  Cette situation a aggravé la pauvreté, qui touche plus de 2,2 millions de Palestiniens.  En 2004, Israël a intensifié ses opérations de confiscation de ressources en eau et de terres palestiniennes au profit des colonies de peuplement, et a accéléré la construction d’une barrière en Cisjordanie, poursuit la CESAO.  Les réfugiés, les femmes et les enfants, sont les premières victimes de ces mesures.  Les Palestiniens n’ayant qu’un accès restreint aux services dont ils ont besoin, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de malnutrition et autres problèmes de santé.


Dans la bande de Gaza, constate le rapport, plus de 60% des enfants de moins de 2 ans, 36% des femmes enceintes, et plus de 43% des mères allaitantes sont anémiques.  La sécurité alimentaire de 38% de la population palestinienne n’est pas assurée.  Du fait des restrictions imposées par Israël, les services humanitaires se heurtent régulièrement à des difficultés pour accéder au territoire palestinien occupé.  L’implantation de colonies de peuplement israéliennes, la confiscation de terres et la construction d’une barrière dans le territoire palestinien occupé, en violation de la Convention de Genève et d’autres normes du droit international, isolent Jérusalem-Est occupée, divisent en deux la Cisjordanie, font obstacle à toute vie économique et sociale normale et continuent d’alimenter le conflit.  En 2004, le nombre de colons israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est passé à 250 179, soit une hausse de 6% par rapport à 2003.  L’expansion des colonies israéliennes se poursuit inlassablement sur les hauteurs du Golan syrien occupé, où vivent quelque 20 000 colons israéliens, constate la CESAO, soulignant que la population arabe qui vit sur les hauteurs du Golan syrien n’a toujours pas suffisamment accès aux ressources naturelles et aux services sociaux.


Dans ses recommandations, la CESAO rappelle que la Banque mondiale a récemment élaboré un scénario du « statu quo », selon lequel les investissements dans le territoire palestinien occupé stagneraient.  Elle est partie du principe que la situation n’évoluera guère en ce qui concerne les bouclages, que la construction de la barrière sera menée à bien, que le nombre de travailleurs autorisés à travailler en Israël continuera de baisser, et que l’appui des donateurs diminuera.  C’est ainsi que le chômage atteindrait le seuil des 37% d’ici à 2008, l’économie intérieure ne pouvant pas remplacer les emplois perdus en Israël ni absorber la main-d’œuvre de plus en plus importante.  Le PIB et l’investissement intérieur brut réels par habitant chuteraient encore de 17% et de 20%, respectivement, d’ici à 2008, et la pauvreté toucherait 62% de la population.


La Banque mondiale a estimé que même si l’aide internationale offerte au territoire palestinien occupé augmentait encore, elle ne contribuerait guère à juguler le déclin économique global en cours.  La détérioration de la situation économique, la pauvreté, la dégradation de l’état de santé et de l’état nutritionnel des femmes et des enfants et les difficultés d’accès aux services de santé et aux établissements d’enseignement feront qu’il sera extrêmement difficile de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Le seul moyen de créer de meilleures conditions pour sortir de la crise économique et sociale actuelle, garantir un niveau de vie décent aux civils palestiniens et syriens soumis à l’occupation et protéger leurs droits est de mettre fin à l’occupation du territoire palestinien et du Golan syrien, estime la CESAO, jugeant par conséquent urgent d’accélérer le processus de paix afin d’apporter une solution exhaustive, juste et durable au problème du Moyen-Orient. 


Présentation de rapport


Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale de l’Asie occidentale (CESAO), a présenté le rapport de cette Commission sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé (A/60/65).  Elle a indiqué que ce rapport montrait les causes sous-jacentes de la mauvaise situation socioéconomique qui prévaut dans le territoire palestinien occupé.  Elle a insisté sur les démolitions israéliennes de maisons, et sur la destruction de cultures qui font partie des pratiques israéliennes les plus destructrices d’un point de vue socio-économique.  Elle a noté que la perte de production agricole provenant de la confiscation des terres ou des obstacles posés à leur accès s’est chiffrée à 320 millions de dollars en 2004.  Mme Tallawy a aussi souligné les restrictions imposées aux mouvements des biens et des personnes qui ont exacerbé la situation et contribué à alourdir le chômage et la pauvreté.  Elle a par ailleurs estimé qu’au début de l’année 2004, la poursuite d’implantation de colonies de populations israéliennes dans le territoire palestinien occupé avait continué d’alimenter le conflit avec des répercussions néfastes à long terme pour les conditions de vie des Palestiniens.  Le nombre de colonies de peuplement a augmenté de 6% en 2004, a-t-elle précisé. 


Parmi les conséquences de la construction de la « barrière de sécurité » par Israël dans le territoire palestinien occupé, Mme Tallawy a, entre autres, cité la confiscation de terres, la destruction et l’isolation des sources d’eau, la dégradation de l’environnement, l’impact négatif sur les liens sociaux et familiaux, la baisse importante de l’activité commerciale, et la perte de toute viabilité économique et d’emplois.  De plus, elle a constaté que la destruction des infrastructures d’adduction d’eau et des équipements d’assainissement avait conduit à la dégradation de la situation sanitaire, notamment en ce qui concerne les enfants et les femmes.  Elle a déclaré que 1,3 millions de personnes vivant dans le territoire palestinien occupé, soit 38% de la population, n’avait aucune sécurité alimentaire.  Elle a estimé que la détérioration de la situation économique et sanitaire rendait la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le territoire palestinien occupé très difficile.  Elle a fait valoir que, pour traiter ces problèmes de manière durable et garantir une vie digne aux Palestiniens sous occupation, il fallait mettre fin à l’occupation israélienne et trouver une solution globale, juste et durable au conflit. 


Débat interactif


Le représentant de la République arabe syrienne, évoquant le rapport présenté par Mme Tallawy, a demandé pourquoi la question des déchets nucléaires enterrés sur le plateau du Golan n’y était pas mentionnée, alors qu’elle avait été évoquée dans le rapport de l’année dernière.  Il a souhaité savoir si cette pratique de la part de la puissance occupante israélienne continuait actuellement ou si elle avait cessé. 


L’observateur de la Palestine s’est étonné de la terminologie utilisée dans le rapport s’agissant du mur de séparation érigé par Israël, jugeant qu’il ne s’agit pas d’une « barrière de sécurité ». 


Reprenant la parole, Mme Tallawy a assuré le représentant de la République arabe syrienne que la CESAO n’avait pas oublié la question des déchets nucléaires enterrés sous le plateau du Golan et qu’elle avait adressé des correspondances à certains organismes.  Nous avons reçu des informations de certaines ONG, mais elles ne sont pas suffisamment étayées, a-t-elle dit, avant d’ajouter que la CESAO attendait d’obtenir des informations des organes compétents des Nations Unies dans ce domaine.  Mme Tallawy a admis que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement était menacée par la poursuite de l’occupation. 


Le représentant du Koweït est revenu sur la question de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour mettre en avant la situation endurée par les Palestiniens. 


Le représentant d’Israël est quant à lui revenu sur les accusations relatives au stockage de déchets nucléaires sur le plateau du Golan syrien, et a souhaité savoir quels organismes de l’ONU avaient été saisis pas la CESAO et en quels termes.


Mme Tallawy a répondu à la délégation d’Israël que d’autres institutions de l’ONU étaient plus à même de fournir des informations exactes sur la situation dans les territoires arabes que la CESAO.  Nous avons contacté l’AIEA, a-t-elle dit, en indiquant que le texte de cette lettre pouvait être mis à la disposition des délégations. 


Le représentant d’Israël a fait savoir qu’il souhaitait en recevoir une copie.


Déclarations


M. AMMAR HIJAZI, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a déclaré que depuis 38 ans, Israël, puissance occupante, avait mis en place une politique d’exploitation et de destruction systématique des ressources naturelles du peuple palestinien.  Affirmant que cette politique violait les obligations d’Israël en tant que puissance occupante, telles que réaffirmé par la Cour internationale de Justice (CIJ) en 2004, il a indiqué que ce sujet était d’actualité.  Ces rares ressources, qui sont consommées illégalement ou détruites par la puissance occupante, doivent être protégées par la communauté internationale, a-t-il dit.  Il a rappelé que depuis 1972, la Deuxième Commission avait, de manière répétée, adopté des résolutions sur ce sujet, appelant Israël à cesser ces violations et à respecter ses obligations internationales.  Malheureusement, Israël a systématiquement fait fi de ces résolutions, a-t-il ajouté.  C’est donc en raison de la belligérance d’Israël que ce point est toujours à l’ordre du jour de la Commission et de l’Assemblée générale. 


L’Observateur permanent de la Palestine a condamné la continuation de la construction illégale d’un mur de séparation par Israël et l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie.  Il a indiqué que la construction du mur annexait des terres qui contiennent les ressources en eau les plus précieuses de la Palestine.  S’agissant de l’expansion des colonies de peuplement, il a estimé que celles-ci avaient été stratégiquement construites pour assurer le contrôle d’Israël sur les zones riches en eau.  De plus, a-t-il poursuivi, les 172 colonies illégales et les quelques 200 usines qui s’y trouvent, produisent des produits chimiques dangereux qui dégradent la terre, l’agriculture et les nappes d’eau souterraines.  Il a aussi affirmé qu’Israël avait transféré des déchets dangereux et toxiques, générés en Israël, dans différentes zones de la Cisjordanie.  Il a souligné les ravages causés par l’occupation sur l’agriculture, indiquant que la campagne israélienne d’agressions avait changé la topographie et la nature de la Palestine.  Il a souligné que ces faits n’étaient pas des exagérations ou de simples allégations et a rappelé les différents rapports publiés sur ce sujet.  Il a déclaré qu’il ne suffisait pas de parler de paix et d’appeler à des négociations bilatérales pour résoudre les questions compliquées: les faits qu’on constate sur le terrain sont clairs et les actions à lancer doivent correspondre à la bonne volonté exprimée, a-t-il souligné.  Il a regretté qu’au cours des dix dernières années, le monde ait été le témoin impassible d’une politique visant à assurer une plus grande expansion coloniale.  La politique israélienne est une punition collective, qui soumet la population palestinienne à des privations en eau et à la pollution, a-t-il dit.  Il a ensuite noté que la souveraineté permanente du peuple palestinien sur ses ressources naturelles devait être sauvegardée, car elle constitue un élément essentiel de son droit inaliénable à l’autodétermination.  Enfin, le représentant a invité les États Membres à envoyer un message sans équivoque pour que tous les pactes multilatéraux et le droit international soient honorés par tous les États Membres de l’ONU.  L’hégémonie des puissants sur les faibles ne doit plus être tolérée, a-t-il conclu.


M. DATUK WAN JUNAIDI TUANKU JAAFAR (Malaisie) a déploré que la question examinée aujourd’hui doive toujours être à l’ordre du jour de la Deuxième Commission en raison des agressions dont sont victimes les populations palestiniennes des territoires occupés ainsi que les populations du Golan syrien occupé de la part de la puissance occupante, Israël.  La puissance occupante continue de mettre en œuvre des pratiques qui sapent la paix internationale et la sécurité, et compromettent les perspectives de développement économique et social des Palestiniens et des Arabes ainsi que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a dit Tuanku Jaafar.  Les conséquences de la construction du mur de séparation, qui représente une violation du droit international comme l’a reconnu la Cour internationale de Justice dans son avis consultatif du 9 juillet 2004, sont bien documentées dans le rapport de la CESAO, a-t-il poursuivi.  Le représentant malaisien a ensuite soulevé la question des déchets nucléaires enterrés par Israël dans des conteneurs à proximité du Golan syrien, s’inquiétant des risques de catastrophe écologique que pourrait provoquer l’uranium.  Il a également mis en garde Israël contre la surexploitation des ressources naturelles des populations palestiniennes et arabes, en particulier les ressources en eau, avant d’inviter la puissance occupante israélienne à honorer ses engagements internationaux et à mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et du Golan syrien.  Si Israël ne respectait pas ses engagements, la pression internationale devrait l’y contraindre, a-t-il dit.  


M. KHALED AL-AMERI (Émirats arabes unis) a noté que les derniers rapports internationaux concernant la situation économique de la population palestinienne vivant sous occupation soulignaient les violations et la politique de destruction d’Israël, qui aggrave les conditions économiques dans le territoire palestinien occupé.  Il a ainsi cité la politique d’oppression et les crimes exercés par l’occupation israélienne, ainsi que les nombreuses formes de contrôle imposées par Israël, qui isolent les territoires occupés les uns des autres, mais aussi du monde extérieur.  Il a souligné l’augmentation du taux de chômage et de la pauvreté, alors que les maladies se propagent et que la malnutrition touche de plus en plus d’enfants palestiniens.  Il a déclaré qu’Israël poursuivait une politique expansionniste et raciste en poursuivant la construction du mur et en augmentant le nombre de ses colonies.  Il a notamment indiqué que la confiscation des terres et la destruction de maisons avaient mené à la détérioration des conditions de vie de millions de personnes.  Israël fait fi des résolutions internationales légales, y compris de l’avis de la CIJ de 2004 sur l’illégalité de la construction de son mur de séparation, a-t-il ajouté.  S’agissant particulièrement du Golan syrien occupé, il a estimé que, en plus de la confiscation des terres et de l’élargissement des colonies, la population arabe souffrait des politiques racistes de cette occupation, de la diminution des opportunités d’éducation, et de l’absence de chances de travail.  Réaffirmant la solidarité de son pays avec le peuple palestinien, il a appelé à la création d’un État palestinien indépendant avec Al Quds Al-Sharif comme capitale.  Il a demandé la relance des négociations de paix sur la base de la Feuille de route, ainsi qu’une indemnisation du peuple palestinien du fait des pertes de ses ressources naturelles exploitées par l’occupant.  Enfin, il a appelé la communauté internationale et les institutions financières à apporter une aide financière au peuple palestinien et à l’Autorité palestinienne pour améliorer leurs conditions de vie. 


M. AHMED AL-MUHARRAQI (Bahreïn) a insisté sur le fait que l’occupation israélienne rendait l’économie des territoires palestiniens et arabes occupés dépendante d’Israël.  Cette économie est aujourd’hui totalement exsangue, a-t-il constaté.  Il a rappelé les obligations découlant de la Quatrième Convention de Genève pour la puissance occupante israélienne, et a condamné les expulsions de populations arabes et palestiniennes, les destructions d’infrastructures, et l’installation de colonies de peuplement sur les territoires arabes.  Israël a autorisé la construction de neuf colonies supplémentaires et l’élargissement territorial d’autres colonies, a-t-il poursuivi, en condamnant par ailleurs le mur de séparation érigé par Israël, entre autres autour de Jérusalem.  Ce mur est contraire au droit international, comme cela est stipulé dans un avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice, a dit le représentant.  Des compagnies israéliennes pompent les ressources d’eau du plateau du Golan occupé pour alimenter les colonies installées en dehors du plateau, a-t-il ajouté en réclamant l’application immédiate des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, notamment les résolutions 242 et 338, et la création d’un État palestinien indépendant ayant pour capitale Al-Quds-Al-Sharif. 


M. MOHAMED EL-FARNAWANY (Égypte) a estimé que l’occupation et ses conséquences, dont la confiscation des terres, étaient parmi les obstacles que la population arabe devait franchir afin de réaliser les objectifs de développement agrées au niveau international.  Il a déclaré que l’occupation empêchait l’adoption de mesures concrètes pour mobiliser les ressources nationales ou attirer les investissements étrangers.  De plus, il a noté que les conflits qui perdurent entravent la création d’un climat favorable au développement et provoquent un ralentissement économique.  Il a insisté sur la forte hausse du chômage dans le territoire palestinien occupé et s’est dit préoccupé par les mauvais indicateurs socio-économiques.  Il a aussi souligné l’inquiétude de son pays face aux actions de l’armée israélienne qui transforme le territoire occupé en décharge de déchets nucléaires non sécurisés.  À cet égard, il a souhaité qu’Israël soumette toutes ces installations aux inspections de l’AIEA.  Cela réduirait les tensions et créerait un environnement favorable qui aiderait Israël à respecter ses obligations en tant que puissance occupante, a-t-il estimé.  Il a indiqué que des mesures urgentes devaient être prises pour mettre fin à la détérioration de la situation économique et sociale du territoire occupé, afin de donner de l’espoir au peuple palestinien.  Elles aideraient l’Autorité palestinienne et contribueraient à la mise en oeuvre de la Feuille de route, dont l’application devrait aboutir au retrait israélien de tous les territoires occupés depuis 1967.


M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a souligné les souffrances que vivent les populations palestiniennes et arabes vivant sous occupation israélienne et a mis en garde contre les hypothèques posées par l’occupation à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a insisté sur le fait que le retrait total d’Israël de Gaza, de Jérusalem-Est, et des autres territoires palestiniens et arabes occupés devait intervenir sans délai.  Le représentant a condamné les restrictions imposées aux populations vivant dans les territoires palestiniens et a demandé leur levée.  Il a déclaré que le droit inaliénable du peuple palestinien à vivre dans un État souverain devait se concrétiser avec l’appui sans réserve de la communauté internationale et des Nations Unies. 


M. ABDULLAH AL-THANI (Qatar) a déclaré que la confiscation et la destruction de maisons représentait une des mesures les plus épouvantables de la politique d’occupation israélienne.  Il a noté que le nombre de destructions dans la bande de Gaza depuis septembre 2004 avait atteint 2000 bâtiments.  Il a aussi souligné les effets de la destruction de terres agricoles.  Il a affirmé que la politique d’Israël, s’agissant de la construction du mur et de l’expansion des colonies de peuplement, avait de lourdes conséquences et que les répercussions de ces actes seraient encore pires lorsque la construction du mur sera achevée.  Le mur annexera certaines zones qui sont les meilleures terres de culture pour les Palestiniens qui seront ainsi privés de leurs moyens de subsistance, a-t-il précisé.  Il a aussi mis en avant l’impact négatif de la construction de points de contrôle et des autres obstacles posés au déplacement des personnes qui ont contribué à augmenter le chômage et à réduire la scolarisation.  Enfin, il a déclaré qu’Israël continuait à voler et exploiter les ressources, en eau notamment, des Palestiniens, malgré les nombreuses résolutions adoptées sur cette question.  De plus, il a indiqué qu’Israël continuait également de perpétrer de nombreuses violations du droit international et a appelé la communauté à réagir clairement afin que le droit international soit respecté par tous les Etats. 


M. YUSSEF KANAAN, Observateur de l’Organisation de la conférence islamique auprès des Nations Unies, a dénoncé l’occupation israélienne qui, depuis des décennies, a entraîné des conséquences désastreuses sur la vie des populations palestiniennes et arabes.  Rappelant les nombreuses violations perpétrées par Israël, entre autres l’arrachage de cultures, la destruction d’infrastructures, ou encore la construction du mur de séparation, il a dénoncé l’impact de l’occupation israélienne sur l’environnement, le système économique et le tissu social.  Dans les territoires, a-t-il poursuivi, la réalisation d’ici 2015 des Objectifs du Millénaire pour le développement sera très difficile.  Il a condamné en outre le fait qu’Israël continue de violer les principales dispositions de la Quatrième Convention de Genève.  Poursuivant sur l’occupation israélienne du Golan syrien, M. Yussef Kanaan a rappelé que plusieurs conférences et sommets arabes avaient condamné la poursuite de l’annexion par Israël du Golan syrien, ainsi que l’exploitation de ses ressources en eau.  Il a déploré l’attitude de la communauté internationale, qui n’a toujours pas sommé Israël de se plier aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a plaidé pour la définition d’une date précise pour la création d’un État palestinien indépendant ayant Jérusalem (Al Quds Al-Sharif) pour capitale. 


M. NAWAF ABU-SHIBA (Koweït) a affirmé qu’Israël tentait d’isoler les régions palestiniennes.  Il a noté la poursuite par Israël « d’une politique d’oppression cruelle et de détentions arbitraires ».  Il a mis en relief certains faits causés par les forces d’occupation, dont la démolition des infrastructures, qui contribue à l’augmentation du taux de pauvreté.  S’agissant des colonies israéliennes, il a noté l’augmentation de leur nombre en Cisjordanie en 2004.  Les plans de colonisation d’Israël divisent la région en deux, exacerbent les tensions et détériorent les conditions de vies des Palestiniens, a-t-il estimé.  Il a indiqué qu’Israël contrôlait la majorité des eaux de surface et des nappes phréatiques dans les territoires occupés.  S’agissant de la construction du mur de séparation, il a indiqué que celle-ci se poursuivait en dépit de l’avis de la CIJ de 2004 confirmant son illégalité.  Il a affirmé que cette politique d’occupation contribuait à la détérioration de la situation économique du territoire palestinien occupé et a souligné, comme conséquence, la difficulté pour sa population de réaliser les OMD dans ces conditions.  Concernant le Golan syrien occupé, il a dit qu’il y existait des impôts sur différents services destinés à la population arabe.  Ces impôts sont supérieurs à ceux auxquels les colons israéliens de la même région sont soumis, a dit le représentant.  Ce sont des mesures qui visent à pousser les habitants locaux hors de leurs terres, a-t-il relevé.  Il a jugé que le retrait de la bande de Gaza était un premier pas et devait mener au retrait israélien de toutes les terres occupées de la région.


M. JAVAD AGHAZADEH (République islamique d’Iran) a déploré que le rapport souligne qu’Israël continue d’ignorer les résolutions des Nations Unies qui demandent la fin de l’occupation des territoires palestiniens et arabes.  Il a dénoncé la pratique de destruction des infrastructures palestiniennes et celle de l’implantation des colonies de peuplement, et rappelé que la construction du mur de séparation, qui entoure notamment Jérusalem-Est, est contraire au droit international comme l’a indiqué la Cour internationale de Justice dans un avis consultatif rendu le 9 juillet 2004.  Il a demandé au Secrétaire général des Nations Unies d’ouvrir un registre recensant les dommages causés par le mur de séparation, en vue de demander des réparations à Israël.  Le représentant iranien a poursuivi en condamnant la surexploitation des ressources en eau et des autres ressources naturelles arabes et palestiniennes, jugeant par ailleurs inacceptable qu’Israël ne remplisse pas ses obligations, relevant de la Quatrième Convention de Genève, en installant, par exemple, des structures de santé publiques dans le Golan syrien. 


M. MAJDI RAMADAN (Liban) a souhaité qu’une résolution relative à ce point de l’ordre du jour soit adoptée par la Deuxième Commission.  Il a déclaré que l’utilisation des ressources naturelles devait être assurée aux Palestiniens de manière durable.  « Nous devons également tenir la puissance occupante responsable de l’exploitation illégale de ces ressources », a-t-il ajouté.  S’agissant de la construction du mur, il a rappelé que l’ouvrage annexerait 16% du territoire palestinien et priverait les agriculteurs palestiniens de leurs terres.  Il a aussi indiqué que lors de l’achèvement de ce mur, les Palestiniens seraient privés de la plupart de leurs ressources en eau. 


M. BASHEER ZOUBI (Jordanie) a insisté sur le fait que les Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment l’élimination de la pauvreté et de la faim, ne pourraient être atteints par les Palestiniens en 2015.  Le PIB palestinien a baissé de 20% entre 1999 et 2004, tandis que le revenu par habitant a chuté de 37% au cours de la même période, a poursuivi le représentant, avant de souligner que le taux d’insécurité alimentaire est de l’ordre de 38%.  L’éducation, la promotion de la parité entre les sexes, et la réduction de la mortalité infantile deviennent progressivement des concepts illusoires pour les populations vivant dans les territoires palestiniens occupés, a-t-il noté.  Il a dénoncé la destruction des installations sanitaires et hydrauliques, de même que les couvre-feux et les restrictions énergétiques qui ont entraîné la consommation d’eau non potable et la propagation de maladies parmi les Palestiniens.  Le représentant a également rappelé qu’un accouchement palestinien sur 1 000 avait lieu sur les postes de contrôle israéliens, et a condamné ce genre de pratiques inhumaines.  M. Basheer Zoubi a invité Israël à renoncer à la construction du mur de séparation, assurant que le fait pour la Jordanie de participer conjointement avec Israël à des projets régionaux ne saurait être interprété comme une reconnaissance des pratiques israéliennes dans les territoires arabes et palestiniens occupés. 


M. MOSHE SERMONETA (Israël) a indiqué que le rapport dont la Deuxième Commission était saisie aujourd’hui ne reflétait pas la réalité qui prévaut sur le terrain et avait déjà été présenté lors de la session de fond de l’ECOSOC.  Il a affirmé que cette question n’était pas pertinente et ne devait pas être à l’ordre du jour de la Deuxième Commission et que son inscription contredisait tous les efforts de rationalisation et d’amélioration du travail de l’Assemblée générale.  Il a déclaré que ce rapport était biaisé et avait été élaboré par un organe de l’ONU qui ne reconnaissait même pas l’existence d’Israël dans certaines de ses publications.  Il a ainsi saisi l’occasion pour demander au Secrétaire général d’« assurer un meilleur emploi de l’information dans la préparation des rapports et d’exercer une grande prudence afin de ne pas transmettre de rapports qui pourraient discréditer l’ONU ».  M. Sermoneta a noté que, selon le rapport 2005 sur le développement humain du PNUD, « la population palestinienne recevait une part disproportionnée d’aide par rapport à ses besoins ».  Il a rappelé que 3 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza bénéficiaient du deuxième taux d’aide le plus important au monde.  Il a aussi fait valoir que ce rapport plaçait l’Autorité palestinienne au septième rang sur 103 pays en développement en ce qui concerne l’index de pauvreté.  Il a ajouté que ces disproportions semblaient être un leitmotiv qui ne se limitait pas à l’assistance financière mais étaient ancrées dans les bases des débats qui ont cours à l’ONU.  À cet égard, il a entre autres noté que la Division des droits des Palestiniens était « la seule Division administrative du Secrétariat consacrée à un seul peuple au sein du Département des affaires politiques ». 


M. HUSSAIN SABBAGH (République arabe syrienne) a estimé que le contenu du rapport préparé par la CESAO fournissait des informations étayées sur les atteintes israéliennes aux aspirations du peuple palestinien à créer un État indépendant.  Les mêmes griefs sont valables pour ce qui est du Golan syrien, a-t-il dit ensuite, dénonçant le fait qu’Israël « poursuit ses violations du droit et des normes internationales en confisquant des terres et des propriétés pour élargir les colonies de peuplement israéliennes ».  Dénonçant également les taxes prélevées sur l’irrigation et la construction de puits, le représentant syrien a condamné l’exploitation des ressources en eau du Golan syrien, notant que, alors que 20% seulement des besoins en eau des populations du Golan syrien seulement couverts, « 125% des besoins des populations des colonies » sont satisfaits grâce à l’eau pompée sur le Golan syrien.  De telles pratiques ont entraîné de grandes pertes au niveau agricole, a-t-il dit, soulignant également son inquiétude concernant les informations relatives au stockage, à proximité du Golan syrien, de déchets nucléaires dans des conteneurs.  Le représentant a ensuite dénoncé les violations quotidiennes dont sont victimes les populations arabes et palestiniennes, notamment avec la poursuite de la construction du mur de séparation, qui va provoquer une modification des équilibres démographiques et fragmenter la population palestinienne et ses ressources. 


Droits de réponse


Le représentant d’Israël, exerçant son droit de réponse, a jugé regrettable qu’une initiative prise par Israël pour rétablir la confiance, en collaborant, au niveau agricole, sur le Golan syrien, ait été interprétée négativement par le délégué de la Syrie. 


L’observateur de la Palestine, réagissant aux allégations inexactes et erronées du délégué israélien, a rappelé que, tant que le peuple palestinien ne pourrait pas exercer son droit inaliénable et disposer d’un État, il n’y aurait pas de règlement du conflit.  Il a invité Israël à dépolitiser le sujet et à revenir aux aspects strictement humanitaires de l’occupation, en notant que la moitié de la population palestinienne vit en dessous du seuil de pauvreté. 


La République arabe syrienne, revenant sur les souffrances des agriculteurs syriens dans le Golan occupé, a dénoncé de nouveau les violations des droits de ces populations qui sont empêchées par la force d’occupation de vendre leurs produits.  Israël viole les résolutions des Nations Unies et atteint des records à cet égard, a dit le représentant syrien. 


Reprenant la parole, Mme Tallawy, la Secrétaire exécutive de la CESAO, a expliqué que le rapport n’était ni subjectif, ni partial, comme l’a prétendu le représentant d’Israël, rappelant que ce rapport réunissait des contributions de 14 agences et organismes des Nations Unies.  Le fait que cette Commission soit basée à Beyrouth n’influence en rien le fait qu’elle appartient au système des Nations Unies, la CESAO répondant avant tout devant l’ECOSOC. 



MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE


Rapport du Secrétaire général sur les institutions, les objectifs de développement et l’intégration dans l’économie mondiale (A/60/322)


Le rapport souligne que l’intégration dans l’économie mondiale nécessite toute une série de mesures à court et à long terme.  L’un des principaux moyens d’intégration a été l’adoption de différents modèles de réformes et d’ouverture des marchés adaptés à chaque pays, rappelle-t-il, soulignant toutefois que dans de nombreux pays en développement, les résultats n’ont pas répondu aux attentes et que l’on peut dès lors se demander quelles sont les bonnes conditions pour que l’intégration porte ses fruits.


L’expérience montre que, pour atteindre ces objectifs, il faut une base institutionnelle solide qui régisse et encourage l’activité économique tout en arbitrant les conflits d’intérêts qui éclatent parfois au cours du développement.  Par exemple, les marchés ne peuvent fonctionner si des institutions ne veillent pas au bon déroulement des opérations, notamment en assurant le respect des contrats, observe le Secrétaire général.  Les institutions permettent aussi de concilier plus facilement les exigences contradictoires de la croissance économique, du développement social et de la protection de l’environnement, note-t-il ensuite.  À un autre niveau, elles permettent aux gouvernements de faire face aux évolutions de l’économie mondiale et aux nouvelles obligations que leur impose la formation des règles internationales dans les domaines de l’environnement, de la finance et du commerce.


En d’autres termes, pour réaliser les objectifs de croissance et de développement économiques dans un environnement mondial dynamique et en évolution, il faut constamment modifier les institutions et les adapter aux circonstances nouvelles, constate le Secrétaire général, avant de souligner que les réformes et les restructurations économiques dans les pays en développement ne se sont pas toujours faites sans heurt.  Plusieurs facteurs amènent les autorités à jouer un rôle plus actif pour résoudre des problèmes qui, sinon, empêcheraient le bon fonctionnement des agents économiques et sociaux, mais pour autant, la composante institutionnelle a souvent été considérée comme allant de soi dans les stratégies de développement de nombreux pays en développement, d’où la nécessité de réexaminer la question dans l’espoir de susciter un regain d’activité en la matière dans les années à venir.


La mondialisation et l’interdépendance dues aux réformes et à l’ouverture des marchés ont rendu impérative l’intégration dans l’économie mondiale, poursuit le rapport, qui souligne que cela se vérifie en particulier pour les pays en développement, dont la dépendance vis-à-vis de l’extérieur est généralement très forte.  L’intégration dans l’économie mondiale est aussi devenue synonyme d’espoir que l’augmentation des échanges commerciaux et l’accès aux investissements directs et aux technologies de l’étranger auraient pour effet une accélération de la croissance économique, condition essentielle pour réaliser les objectifs d’élimination de la pauvreté et de développement durable. Dans de nombreux cas, en particulier en Afrique et en Amérique latine, les efforts d’intégration, et notamment les années d’expérimentation de réformes économiques et politiques, n’ont pas eu les effets escomptés, entre autres en raison du manque d’institutions adaptées de nature à favoriser véritablement l’activité et le développement économiques.


Il ne suffit pas de créer des institutions qui mettent les pays en développement sur la voie de la croissance économique pour éliminer la pauvreté et parvenir à un développement durable, observe le Secrétaire général, il faut aussi que les institutions parviennent à inclure les objectifs de justice sociale et de durabilité écologique.  Toutefois, un consensus se fait jour sur le fait que des institutions de qualité sont importantes pour assurer la transition vers une productivité accrue, une croissance plus forte et un développement durable.  En ce sens, de nombreuses données indiquent que les différences institutionnelles sont l’un des facteurs qui expliquent les écarts de revenu et de niveau de vie entre les pays.


Dans ses recommandations, le Secrétaire général insiste entre autres sur le fait que les pays en développement devraient envisager de placer le développement institutionnel en bonne place parmi leurs priorités; que les gouvernements devraient choisir leurs politiques et définir leurs régimes et organes réglementaires de façon à trouver un souple équilibre entre les objectifs sociaux, économiques et environnementaux; que dans la nouvelle dynamique de l’interdépendance, le secteur privé, la société civile et les partenariats entre le secteur public et le secteur privé ont un rôle crucial à jouer pour le développement; que les efforts visant la création d’emplois productifs et un travail convenable pour tous devrait inclure l’adoption de mesures visant à reconnaître, soutenir et réglementer l’économie informelle et comporter des moyens et des règles facilitant le fonctionnement de ces secteurs; que les pays devraient envisager d’établir des arrangements interrégionaux et régionaux de coopération ou, s’ils existent, de les renforcer, pour mettre en commun leurs ressources et valoriser les synergies potentielles existant au niveau régional dans les domaines de l’environnement, de la gestion des ressources, du commerce international et de la diffusion des connaissances, comme le partage de l’information sur les grandes questions de développement; qu’il faudrait renforcer à l’échelle mondiale les capacités et le développement des institutions, avec l’appui des organismes des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et de l’Organisation mondiale du commerce; et enfin sur le fait que les problèmes institutionnels mondiaux dans les domaines du commerce international, de la finance, des investissements et de la technologie doivent être analysés de façon à promouvoir l’adoption de règles et de normes mondiales favorables au développement.


SCIENCE ET TECHNIQUE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre de la résolution 58/200 de l’Assemblée générale – Science et technique au service du développement (A/60/184)


Ce rapport rappelle qu’à sa cinquante-huitième session, l’Assemblée générale a adopté la résolution 58/200 intitulée « Science et technique au service du développement ».  Dans ce texte, elle a réaffirmé le rôle de la Commission de la science et de la technique au service du développement dans la définition de grandes orientations, en particulier sur les questions qui intéressent les pays en développement.  Elle a en outre pris note de la publication de la CNUCED intitulée « Information and Communication Technology Development Indices » qui a grandement facilité les préparatifs du Sommet mondial sur la société de l’information, et a invité la Conférence à mettre à jour cette publication, en collaboration avec le Groupe d’étude sur les technologies de l’information et des communications des Nations Unies et l’Union internationale des télécommunications.  Comme suite à cette demande, la CNUCED a publié début 2005 le document « The Digital Divide: ICT Development Indices 2004 », indique le rapport.


Dans la même résolution, l’Assemblée générale s’est dite consciente de la contribution essentielle des technologies nouvelles et émergentes au relèvement de la productivité et de la compétitivité des nations et de la nécessité, entre autres, de créer des capacités, et a engagé les organes compétents des Nations Unies qui s’occupent de la question des biotechnologies à coopérer pour faire en sorte que les pays reçoivent des informations scientifiques valables et des conseils pratiques qui leur permettent de tirer parti de ces technologies, comme il convient, pour promouvoir la croissance économique et le développement, note le Secrétaire général.  L’Assemblée a en outre pris note de la proposition formulée par le Secrétaire général dans son rapport (A/58/76) concernant l’établissement d’un cadre intégré pour le développement des biotechnologies dans le système des Nations Unies, et a prié le Secrétaire général de continuer à rendre compte de la coordination entre les organisations et les organes compétents du système des Nations Unies en vue de renforcer la coordination des activités dans le domaine de la biotechnologie, en particulier la promotion de la biotechnologie dans le système des Nations Unies.


Aussi ce rapport du Secrétaire général rend-t-il compte des activités récentes et en cours menées par les organismes des Nations Unies dans le domaine des biotechnologies, ainsi que de leur collaboration à cet égard.  Il contient des recommandations tendant à ce que soit poursuivi le renforcement de la coordination à l’échelle du système, particulièrement par l’intermédiaire de UN-Biotech, réseau de coopération interorganisations dans le domaine des biotechnologies.  Le rapport repose principalement sur les réponses au questionnaire établi par la CNUCED, en collaboration avec d’autres membres du réseau, qui a été transmis à 24 organismes des Nations Unies, le 2 novembre 2004.  Le rapport couvre à ce titre plusieurs domaines d’activités, notamment l’agriculture et l’alimentation, la santé, la prévention des risques biotechnologiques et l’environnement, le commerce et le développement, et enfin le renforcement des capacités. 


MIGRATIONS INTERNATIONALES ET DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur les migrations internationales et le développement (A/60/205)


Ce rapport rend compte des questions relatives à l’organisation du dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, que l’Assemblée générale doit tenir en 2006, lors de sa soixante et unième session.  Le Secrétaire général estime que ce dialogue fournira à la communauté internationale une occasion exceptionnelle de jeter les bases d’une coopération internationale renforcée pour traiter des problèmes multidimensionnels que posent les migrations.  Pour utiliser au mieux cette occasion, il est proposé que le dialogue se déroule au début de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, les 14 et 15 septembre 2006.  Il est également suggéré que les États Membres soient encouragés à participer au dialogue à l’échelon ministériel. 


Selon M. Kofi Annan, ce dialogue viserait à trouver des moyens appropriés pour maximiser les avantages des migrations sur le plan du développement et pour en réduire au minimum les effets indésirables.  Le Secrétaire général précise également que la réunion porterait essentiellement sur des questions de politique générale, notamment sur les moyens d’atteindre les objectifs de développement convenus sur le plan international.  Dans cette perspective, le Secrétaire général propose l’organisation de deux débats centrés sur les moyens de renforcer l’action menée par le système des Nations Unies face aux problèmes posés par les migrations internationales. Un débat serait plus particulièrement consacré aux instruments internationaux pertinents et à leur rôle dans la consolidation des aspects positifs des migrations, et l’autre au rôle des migrations internationales dans la réalisation des objectifs de développement convenus à l’échelon international.  De plus, il propose la tenue de cinq tables rondes sur les thèmes suivants: les effets des migrations internationales sur le développement économique et social; les migrations de personnes hautement qualifiées; les actions destinées à accroître l’impact des rapatriements de salaires sur le développement; la coopération internationale visant à prévenir et combattre la traite des êtres humains; et les mécanismes institutionnels propres à renforcer la coopération internationale dans l’intérêt des pays et des migrants. 


Rappelant que le dialogue de haut niveau sera résumé dans une synthèse du Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général indique que l’Assemblée souhaitera peut-être donner une large diffusion à ce document et analyser le meilleur parti à en tirer pour étayer et renforcer les décisions à mettre en œuvre en vue de bâtir un mécanisme multilatéral efficace de coopération dans le domaine des migrations internationales.


Présentation de rapports


M. KWAME JOMO SUNDARAM, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général sur les institutions, les objectifs de développement et l’intégration dans l’économie mondiale (A/60/322).  Il a indiqué que les pays en développement ne devaient pas seulement s’intégrer dans le processus de mondialisation, mais devaient aussi être capables d’en profiter.  Dans cette perspective, il a noté qu’il fallait adopter et appliquer des mesures stratégiques et des décisions politiques pour promouvoir la croissance économique et les réformes dont ont besoin les régimes financiers internationaux.  Il a insisté sur l’importance de disposer d’institutions plus fortes et d’un rôle accru pour les gouvernements nationaux, afin de combler les écarts qui pourraient saper les efforts déployés par les institutions internationales.  Il a aussi souligné le rôle essentiel des marchés, qui ne doit toutefois pas être considéré en dehors des principes de l’équité sociale et de l’amélioration de l’environnement.  Il a aussi constaté les progrès considérables accomplis pour établir le lien entre développement économique et viabilité de l’environnement économique et financier, et a souhaité une amélioration de la coopération à tous les niveaux dans ces deux domaines.  M. Sundaram a estimé qu’il était nécessaire que les institutions répondent mieux aux besoins des pays, notamment dans les domaines des transferts de technologie et du financement.  Pour ce faire, il a suggéré qu’il fallait donner des voix et des moyens aux pays en développement, afin qu’ils participent aux prises de décisions au niveau mondial.


M. TAFFERE TESFACHEW, Chef de Cabinet du Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui présentait le rapport sur les science et technique au service du développement (A/60/184), a rappelé que ce rapport exhortait les organes pertinents des Nations Unies à renforcer leurs programmes afin d’intégrer et de renforcer l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.  Il a également évoqué les programmes développés dans le domaine des biotechnologies au sein du système des Nations Unies, rappelant qu’en mars 2004 au Chili, une rencontre avait initié ces programmes, et que cette réunion avait été suivie de deux rencontres sur le programme « Bio-Tech » au siège de la CNUCED à Genève.  Ce programme vise, entre autres, à accroître la disponibilité des aliments, à améliorer la santé humaine, à améliorer la contribution au commerce et au développement et enfin, à renforcer les capacités des États, a-t-il expliqué. 


Mme HANIA ZLOTNIK, Chef de la Division des analyses démographiques au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a introduit la question relative au débat sur les migrations internationales et le développement (A/60/205), et a indiqué que le rapport soumis par le Secrétaire général avait proposé les dates des 14 et 15 septembre 2006 pour organiser le Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement.  Ce dialogue sera ouvert aux États Membres, aux Observateurs du Saint-Siège et de la Palestine, ainsi qu’aux organisations intergouvernementales invitées, aux commissions régionales, et à la commission internationale sur les migrations internationales, a dit Mme Zlotnik.  Le rapport suggère que des consultations soient engagées, avant la tenue du Dialogue de haut niveau, avec la société civile et le monde des affaires, dont des représentants pourront participer à certains segments du dialogue.  Les tables rondes qui y seront organisées seront consacrées, entre autres, aux effets des migrations sur le développement économique et social; aux migrations de personnes hautement qualifiées; aux actions visant à encourager les transferts de fonds pour financer le développement, et à la coopération pour lutter contre les trafics d’êtres humains. 


Mme JOHANNA DE WINTER, Chargée du programme du Bureau de New York de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’action préventive et la lutte contre la corruption et le transfert de fonds d’origine illicite et la restitution de ces avoirs aux pays d’origine (A/60/157).  Elle a expliqué que deux ans après l’ouverture de la Convention des Nations Unies contre la corruption à la signature des États, la trentième ratification a été reçue, et que la Convention est entrée en vigueur le 14 décembre 2005.  Elle a souligné que la corruption posait des menaces directes, car elle facilitait d’autres formes de crimes.  C’est également une menace pour le développement durable, car le coût et l’impact de la corruption sont à cet égard très importants, a-t-elle souligné.  Notant qu’il était difficile de chiffrer le montant financier et le nombre des transferts de fonds illicites dans le monde, elle a affirmé qu’ils avaient les mêmes effets d’un cancer sur la politique mondiale.  Elle a affirmé que pour y faire face il fallait veiller à l’entrée en vigueur de la Convention, qui devrait recevoir le maximum de ratifications possibles pour en assurer la mise en oeuvre effective et l’universalité.  Elle a aussi souligné l’importance de fournir des ressources pour aider les pays qui le souhaitent dans la lutte contre la corruption.  Elle a par ailleurs noté que l’entrée en vigueur de la Convention entraînerait un volume de travail accru pour l’ONUDC qui demanderait donc des ressources adéquates pour y faire face.  Enfin, elle a appelé les États Membres à envoyer un message clair sur le caractère sérieux de l’engagement collectif dans la lutte contre la corruption.


Déclarations


M. STAFFORD NEIL (Jamaïque), qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine sur le thème de la mondialisation et de l’interdépendance, a souligné l’importance de procéder au renforcement des institutions des pays en développement, et a estimé qu’il était nécessaire de procéder à la réforme des institutions économiques et financières internationales, afin de favoriser une plus grande implication des pays en développement dans leurs processus de prise de décision.  Ces réformes sont importantes pour faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a dit M. Neil en soulignant le rôle que devraient jouer des institutions financières aux règles non fondées sur celles du marché pour un meilleur soutien à la microentreprise et un appui aux initiatives de développement.  Il a plaidé en faveur de la conclusion d’arrangements régionaux, en vue de renforcer les capacités au niveau national, et de permettre aux pays en développement de disposer de cadres institutionnels propices au développement.  La majorité des conférences et sommets des Nations Unies sur le développement ont conclu qu’il était nécessaire de renforcer les capacités humaines et institutionnelles, a-t-il dit, regrettant que le rapport du Secrétaire général ne contienne pas de dispositions concrètes sur les transferts nécessaires de savoir-faire, et place la responsabilité de ces réformes sur les pays en développement. 


Poursuivant sur la réforme de l’architecture financière internationale, M. Neil a souhaité que le prochain rapport du Secrétaire général sur ce thème contienne des propositions concrètes sur les thèmes de la cohésion et de la participation des pays en développement aux processus de prises de décision au sein des institutions de Bretton Woods.  Le défi qui persiste est celui de voir ces institutions clefs procéder aux réformes indispensables, a-t-il relevé, avant d’aborder le thème de la science et de la technique au service du développement.  À ce titre, il a plaidé pour une approche cohérente qui puisse livrer aux États Membres, par le biais de UN-Biotech, les techniques modernes dont ont besoin les pays en développement.  Il ne faudrait pas que UN-Biotech devienne une nouvelle structure qui développe des technologies utilisées dans le Nord pour générer des produits qui seront ensuite déversés vers les pays du Sud, a estimé le représentant des 77 et la Chine.  Il a insisté sur la nécessité de promouvoir des programmes de sensibilisation des scientifiques des pays en développement à l’importance de s’impliquer dans les recherches dans le domaine des biotechnologies qui peuvent avoir un impact crucial pour l’environnement, la gestion des ressources en eau, la santé, et l’agriculture.  S’agissant de la question des migrations internationales, et dans la perspective du Dialogue de haut niveau prévu sur ce thème en 2006, il a déploré qu’aucune recommandation n’ait été faite quant au contenu de ce dialogue.  Enfin, s’agissant du thème relatif à la prévention et à la lutte contre la corruption, M. Neil a pris note du fait que le Secrétaire général avait indiqué que les ressources actuellement disponibles étaient insuffisantes pour assurer l’application de la Convention de la Merida.  Cependant, le Groupe des 77 et de la Chine insiste particulièrement sur la restitution des avoirs illégalement placés dans des pays développés et provenant de pays en développement, a dit M. Neil. 


Mme JAYNE HAYCOCK (Royaume-Uni) s’est exprimée au nom de l’Union européenne et a déclaré que le défi à relever aujourd’hui était de créer les conditions qui permettront à tous les pays de bénéficier de la mondialisation et d’accroître leur potentiel pour pouvoir atteindre les OMD.  Elle s’est inquiétée de la lenteur et de l’inégalité des progrès accomplis dans certaines régions en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté.  Il faut prendre des actions pour répondre aux inégalités observées, a-t-elle ajouté.  Ces actions doivent renforcer les environnements politiques internationaux et locaux, et améliorer la transparence des institutions et l’intégration de tous les pays dans l’économie mondiale, a-t-elle recommandé.  Elle a insisté sur le rôle des institutions, qui détermine le fonctionnement des marchés.  Il n’y a pas de modèle unique de développement de ces institutions, et elles ne peuvent être imposées sans la participation de toutes les parties prenantes, a-t-elle poursuivi.  S’agissant de la science et des techniques au service du développement, elle s’est félicitée de l’emphase mise cette année sur les investissements dans leur secteur.  Son développement, ainsi que celui des TIC, peut grandement contribuer à l’amélioration de la productivité et de la croissance, a-t-elle estimé.  Elle a noté que les investissements dans ce secteur devaient être liés aux besoins et aux priorités locales. 


Elle a affirmé que la bonne gouvernance devait continuer à être un des buts de la lutte contre la corruption.  Elle a estimé que l’entrée en vigueur, le 14 décembre prochain de la Convention des Nations Unies contre la corruption (Convention de Merida) était une étape importante mais que d’autres actions étaient nécessaires, notamment pour le suivi de la Convention.  En ce qui concerne les migrations, elle a indiqué que l’année à venir offrait une occasion d’explorer les diverses dimensions de ce phénomène afin d’en optimiser les effets positifs et d’en minimiser les retombées négatives.  Reconnaissant la relation entre migrations et développement, elle a dit qu’il fallait adopter une approche cohérente et coordonnée pour répondre aux défis et aux opportunités qu’offre ce phénomène.  Elle a souhaité que la gestion des flux migratoires soit améliorée en partenariat avec les pays d’origine, de transit et de destination.  L’Union européenne a l’intention de travailler pour promouvoir en faveur des migrants des envois d’argent plus sûrs, plus faciles et moins coûteux, afin de renforcer leur impact sur le développement, a-t-elle déclaré.  Enfin, s’agissant du problème du « brain drain » et de la perte de travailleurs qualifiés pour les pays d’origine, elle a estimé qu’il était nécessaire d’établir des codes de bonne conduite et un cadre de coopération.


M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a rappelé que le Secrétaire général avait plaidé, dans son rapport, en faveur de la mise en place d’institutions efficaces aux niveaux national, régional et international pour permettre aux PMA, aux pays en développement sans littoral, et aux petits États insulaires en développement de s’intégrer dans le commerce mondial.  Citant le Programme d’action de Bruxelles, adopté en 2001, M. Chowdhury a souligné l’importance des programmes de renforcement des capacités, de même que la mise en place d’une assistance technique et financière, y compris par la microfinance, pour soutenir des programmes de développement institutionnel.  Le Programme de Bruxelles mentionne également, de manière spécifique, la nécessité d’assurer une place aux pays en développement, et aux PMA en particulier, dans le processus de prise de décisions au sein des institutions financières internationales.  Des efforts doivent par ailleurs être consentis dans le domaine des infrastructures, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’assainissement, en particulier sur le continent africain qui compte 34 des 54 PMA, a indiqué M. Chowdhury. 


Les régimes mondiaux imposent des conditionnalités aux PMA qui sont déjà affectés par la concurrence imposée par la mondialisation, une concurrence inégale, puisque ces pays n’ont pas les mêmes potentialités.  Le Sommet mondial de 2005 a établi que sans augmentation des flux d’aide publique au développement, il serait difficile pour les PMA d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a dit M. Chowdhury, soulignant à ce titre l’exemple du Mozambique qui a su absorber l’aide internationale de façon efficace.  Revenant sur la question des migrations internationales, le Haut Représentant a indiqué que ce phénomène avait eu un impact négatif sur les pays en développement, en particulier dans le domaine de la santé, où ils ont connu une hémorragie de ressources humaines.  Dans le même temps, les envois d’argent effectués par les migrants dépassent de loin les montants d’APD, a-t-il dit.  Il a rappelé que le segment de haut niveau de l’ECOSOC de 2004 avait initié le principe d’une structuration de ces transferts de fonds, et a annoncé qu’une conférence serait organisée en février 2005, au Bénin, afin de réduire les coûts de ces transferts et d’accroître leur contribution au développement. 


M. JANARDHANA POOJARY (Inde) a déclaré que la situation prévalant en Afrique sub-saharienne démontrait qu’une mondialisation juste ne pouvait être réalisée si elle était laissée à la dynamique des marchés.  Insistant sur l’importance des régimes et des politiques qui sous-tendent le commerce multilatéral et les finances internationales, il a estimé que les pays en développement étaient souvent pris en étau entre les régimes commerciaux, les droits de propriété intellectuelle, et les conditionnalités de la Banque mondiale et du FMI et qu’ils perdaient ainsi toute souplesse politique pouvant leur permettre d’élaborer leur propre politique de développement économique durable.  Il a affirmé que pour parvenir à une mondialisation juste, il fallait un leadership de la part des Nations Unies.  Notant le lien entre migrations, compétitivité et politique de l’emploi, il a noté le fossé qui existe parfois entre les politiques de migration et celles du commerce, où les contrôles migratoires agissent comme des barrières non tarifaires.  À cet égard, il a souhaité que les pays développés fassent preuve de plus d’ouverture en ce qui concerne la liberté de mouvement des personnes. 

S’agissant de la science au service du développement, il a regretté la hausse des coûts des transferts de technologie vers les pays en développement occasionnée par les régimes des droits de propriété intellectuelle.  Il a aussi souligné le potentiel des biotechnologies, notamment dans le secteur de l’agriculture.  C’est à l’ONU de prendre le devant pour explorer les moyens de faire bénéficier les pays en développement de ces technologies, a-t-il proposé, en insistant sur l’importance de la recherche et des activités de formation. 


M. SICHAN SIV (États-Unis), qui intervenait sur la question des migrations internationales, a rappelé son parcours personnel.  « En 1976 », a-t-il dit, « j’ai réussi à fuir les camps du Cambodge et, avec deux dollars en poche, j’ai pu émigrer aux États-Unis ».  En 2004, les États-Unis ont accueilli 950 000 migrants légaux, a poursuivi M. Siv en estimant que les États doivent faire en sorte que l’immigration soit légale et humaine, ce qui est dans l’intérêt de tous, y compris les pays d’immigration et les pays d’émigration.  « Les États-Unis pensent que le Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales devrait être limité au niveau sous-ministériel, afin de porter sur des questions techniques, a indiqué M. Siv.  Il a prôné la mise en place d’une facilité interinstitutions chargée de coordonner les questions de migrations au niveau mondial, et a estimé que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) constitue l’organisation la plus appropriée à cette fin, et qu’un nouveau mécanisme ne s’impose donc pas.  Des politiques de migrations légales et ordonnées peuvent être bénéfiques à tous, car elles fournissent une main-d’œuvre dont ils ont besoin aux pays d’accueil et des ressources provenant des transferts de fonds aux pays d’émigration. 


M. ABDUL ALIM (Bangladesh) a concentré son intervention sur la question des migrations.  Il a affirmé que ce phénomène offrait des bénéfices aux pays d’origine et à ceux de destination.  Les migrants sont des agents de développement, a-t-il déclaré.  Il a noté que les passages aux frontières permettaient de renforcer la coopération entre États et de favoriser le développement à travers les envois de fonds des migrants et par les transferts de connaissances et d’expertise qui s’opèrent par les migrants.  Il a toutefois indiqué que l’immigration massive de personnes hautement qualifiées posait des problèmes aux pays à bas revenu.  Il faut faire une distinction claire entre les migrations et les mouvements à court terme de travailleurs, a-t-il ensuite indiqué.  M. Alim a dit que le Bangladesh était un pays qui avait un surplus important de main-d’œuvre.  Le Gouvernement s’emploie à promouvoir l’utilisation de ce capital humain, a-t-il ajouté.  3,2 millions de personnes ont quitté le pays entre 1976 et 2002, et 250 000 Bangladais continuent de le faire chaque année, a-t-il précisé.  Il a souligné que le total des fonds envoyés est passé de 3,37 milliards en 2004 à 3,85 milliards de dollars en 2005, ce qui constitue une part importante du PNB du Bangladesh.  Appelant la communauté internationale à ne pas gaspiller le potentiel positif des migrations, il a émis l’espoir que le Dialogue de haut niveau de 2006 sur ce sujet serve de base à une meilleure coopération internationale pour résoudre les problèmes liés à cette question. 


M. ILGAR MAMMADOV (Azerbaïdjan) a appuyé l’accent mis par le Secrétaire général sur le développement institutionnel afin de favoriser une intégration économique mondiale des pays en développement.  Il faut qu’il y ait cohésion et complémentarité dans l’action des différents partenaires, a-t-il dit en plaidant pour l’adoption d’approches spécifiques.  L’Azerbaïdjan a développé des programmes de réformes institutionnelles pour assurer sa transition vers l’économie de marché, a expliqué le représentant, indiquant que les réformes ont couvert des domaines comme ceux de la gouvernance électronique, du développement des nouvelles technologies et des réformes juridiques et législatives.  À plus grande échelle, il faut renforcer les capacités économiques des pays en développement et en transition par la promotion d’un environnement mondial propice, a-t-il dit.  Abordant la lutte contre la corruption, le représentant de l’Azerbaïdjan a indiqué que son pays a adhéré à plusieurs conventions européennes contre la corruption, y compris le système GRECO de l’OSCE en 2004, et a signé la Convention des Nations Unies contre la corruption.  S’agissant de la question des migrations internationales et du développement, il a jugé important que les Nations Unies intègrent davantage cette thématique, afin de faire en sorte que la migration soit une force positive pour la mondialisation.


Mme REBEKAH GRINDLAY (Australie) a invité les États à mettre en œuvre des politiques visant à mieux organiser et gérer les migrations.  Près d’un quart de la population australienne est émigrée, a-t-elle indiqué.  Elle a souligné que le programme initié par son pays en matière d’immigration est non discriminatoire et a une vocation avant tout humanitaire.  L’Australie est l’un des trois pays au monde offrant des facilités aux réfugiés, a-t-elle dit, ajoutant ensuite que la politique d’immigration privilégie avant tout l’arrivée de migrants qualifiés et le regroupement familial.  Par ailleurs, l’Australie a mis en place des programmes temporaires « tourisme et éducation » dans le cadre de ses politiques d’immigration, a-t-elle dit.  Les pays d’origine devraient mettre en place des politiques économiques permettant d’absorber les fonds générés par les migrants dans le financement du développement, a estimé Mme Grindlay.  Elle a jugé utile de renforcer les capacités pour la gestion des migrations dans le cadre du Dialogue de haut niveau de 2006, en particulier pour lutter contre l’immigration clandestine, et a ajouté que la coordination des programmes devrait être renforcée. 


M. MOHAMED SOFIANE BERRAH (Algérie) a estimé qu’il fallait approfondir davantage la réflexion sur la relation entre les migrations internationales et la mondialisation.  On ne peut aborder cette question du seul point de vue économique, a-t-il ajouté, car bien qu’il s’agisse d’un bon point de départ, cela ne permet pas d’embrasser toute la question, notamment en ce qui concerne les pressions contradictoires que la mondialisation exerce sur tous les pays.  Il a constaté que la demande de main-d’œuvre s’accroît dans les pays développés, tandis que la crainte suscitée par la perte d’emplois et les transformations culturelles attribuées à la mondialisation et les politiques dont se dotent les États s’amplifient sous l’influence de courants politiques radicaux.  Il a estimé que les migrations pouvaient être un agent potentiel de développement mais aussi une source d’aggravation de la situation des pays d’accueil et d’origine.  S’agissant des envois de fonds par les migrants comme source de financement du développement, il a souligné que migrer était déjà très coûteux pour les ménages et l’État d’origine.  Il a fait valoir que les envois de fonds des migrants vers leurs familles devaient être vus comme des fonds privés et ne pouvaient se substituer à l’APD.  Il a enfin émis l’espoir que le Dialogue de haut niveau de 2006 sur cette question aborderait tous les aspects économiques, sociaux et humains de cette problématique.  Il a aussi souhaité que cette rencontre mette en place une stratégie à long terme basée sur un partenariat authentique à même de relever les défis entourant cette question. 


M. NIKOLAY CHULKOV (Fédération de Russie) a estimé que les propositions du Secrétaire général relatives au renforcement institutionnel et à l’organisation de réunions d’experts sur les aspects institutionnels de la mondialisation devaient être appuyées.  Atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement ne sera possible que sur la base d’une approche intégrée et collective qui soit coordonnée par les Nations Unies, a poursuivi le représentant de la Fédération de Russie.  Il a salué ensuite la mise en exergue du potentiel représenté par les biotechnologies pour améliorer les connaissances dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’environnement.  La Fédération de Russie reconnaît le rôle vital du Centre international pour le génie génétique, a-t-il ensuite dit, jugeant qu’il fallait établir des cadres d’actions plus larges afin de tenir compte des conséquences pratiques de l’application des sciences et des techniques au service du développement durable.  Le phénomène des migrations internationales a une signification clef dans le contexte actuel de mondialisation, a-t-il dit.  Il a, à cet égard, estimé que le renforcement de la coopération internationale est important pour réguler ce phénomène et harmoniser les politiques dans ce domaine. 


Le représentant de la Fédération de Russie a ensuite indiqué que son pays avait approfondi les échanges avec l’Union européenne pour gérer ces questions.  Il a ensuite souligné que la Russie est en faveur de la Convention des Nations Unies contre la corruption, et que son pays travaille à la mise en place de mécanismes permettant de rechercher, d’identifier et de restituer les fonds issus de la corruption. 


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a indiqué que son pays, longtemps considéré comme un pays d’émigration, était depuis quelques années devenu aussi un pays de transit et d’immigration provenant principalement des pays d’Afrique sub-saharienne.  Il a déploré que les immigrés soient souvent victimes de filières mafieuses et a fait part de la détermination de son pays à lutter contre ces réseaux criminels.  À cet égard, il a souhaité l’adoption d’une approche régionale, et a dit que chaque pays devait prendre ses responsabilités, contrôler ses frontières et coopérer pour traquer ces réseaux mafieux.  Il a rappelé que le Maroc déployait depuis longtemps des efforts intenses pour lutter contre l’immigration illégale.  Il a aussi insisté sur la question du rapatriement des clandestins, qui se déroule sur le territoire marocain dans le strict respect des droits de l’homme.  L’effort consenti par le Maroc dans ce domaine pèse lourdement sur le budget de l’État et sur l’économie nationale en général, a-t-il ajouté.  Cible de l’immigration clandestine, le Maroc ne peut à lui seul supporter ce poids, a dit M. Bennouna.  


Notant l’importance de la coopération à la fois Nord-Sud et Sud-Sud dans le domaine des migrations, il a annoncé que l’Espagne et son pays s’étaient mis d’accord pour demander la convocation d’une réunion ministérielle afro-européenne sur cette question.  Il a aussi mis en relief la nécessité d’un réel dialogue entre tous les pays concernés.  À cet égard, il a estimé que l’apport des pays développés à cet effort était primordial en matière de programme d’aide aux pays africains: cela permettrait de fixer les populations dans leur région d’origine grâce à de véritables projets locaux de développement.  Enfin, il s’est dit persuadé que le Dialogue de haut niveau sur les migrations constituerait une précieuse contribution pour une approche globale et intégrée du phénomène migratoire, en privilégiant la lutte contre les causes profondes de l’immigration clandestine notamment. 


M. YAO WENLONG (Chine) a observé que le processus de la mondialisation ne pourrait être inversé par la seule volonté humaine, d’où la nécessité de mieux l’encadrer, de mieux l’institutionnaliser afin de prévenir l’anarchie et la polarisation.  Nous ne devons pas renoncer à nos efforts et devons continuer de renforcer nos capacités institutionnelles pour relever les défis de la mondialisation, a dit M. Yao Wenlong en invitant les pays développés et les Nations Unies à promouvoir les échanges d’expérience avec les pays en développement.  Ces derniers doivent faire face au fardeau de la dette, à la fuite des capitaux, à la faiblesse des institutions et à un régime commercial inéquitable au niveau mondial, a-t-il dit, ajoutant que ces pays devraient participer sur un même pied d’égalité à la définition des règles du jeu et au processus de prises de décisions.  Il est nécessaire de promouvoir la libéralisation des industries qui ont des avantages compétitifs certains, et de protéger les industries en voie d’obsolescence, a fait valoir le délégué chinois.  Abordant la question de la science et de la technologie, il a estimé que la coopération scientifique et technologique devrait être renforcée afin d’adapter les moyens scientifiques aux défis posés par la mondialisation en matière d’environnement, d’agriculture, et de santé publique.  Les gouvernements doivent protéger les droits civiques, politiques et économiques des migrants, ainsi que leurs libertés religieuses, a dit le représentant de la Chine, qui a prôné que soient menées des études spécialisées sur la question des migrations internationales et du développement.  Enfin, s’agissant de l’action préventive et de la lutte contre la corruption, il a indiqué que la Chine avait signé la Convention des Nations Unies en décembre 2003 et initié depuis des politiques très fermes pour intégrer les préoccupations de lutte contre la corruption. 


M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a fait valoir que les phénomènes migratoires affectaient désormais tous les pays de la planète.  Il s’est félicité de la reconnaissance dans le Document final du Sommet de 2005, du lien entre migrations et développement et du besoin de répondre aux défis et aux opportunités posés par les migrations.  L’OIM travaille depuis de nombreuses années à ce lien, a-t-il poursuivi, en se félicitant que la tenue du Dialogue de haut niveau mette ce sujet au centre de l’agenda international.  Il faut maintenant introduire les migrations dans les cadres de développement courants, a-t-il dit.  Il a aussi insisté sur le rôle de la diaspora, dont les ressortissants sont des agents potentiels de développement, qui contribuent au développement de leurs pays d’origine et de destination par l’envoi de fonds et par leur expertise et leur savoir.   Il a souhaité plus de coopération pour protéger les droits de l’homme des migrants et a espéré que le Dialogue de haut niveau soit une occasion de renforcer les efforts dans ce sens.  La gestion des migrations doit aussi être faite de manière plus intégrée, globale et productive, a-t-il poursuivi.  Les organisations internationales peuvent contribuer à l’élaboration de ces approches.  M. Dall’Oglio a estimé que le dialogue de haut niveau serait également l’occasion de faire le point sur les processus mondiaux déjà en place, et d’évaluer les propositions faites récemment pour une meilleure gestion des migrations.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.