LES PARTENARIATS ENTRE SECTEURS PUBLIC ET PRIVÉ PEUVENT ACCÉLÉRER LE RYTHME DU DÉVELOPPEMENT, ESTIME UNE TABLE RONDE DE LA DEUXIÈME COMMISSION
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Deuxième Commission
Table ronde - après-midi
LES PARTENARIATS ENTRE SECTEURS PUBLIC ET PRIVÉ PEUVENT ACCÉLÉRER LE RYTHME DU DÉVELOPPEMENT, ESTIME UNE TABLE RONDE DE LA DEUXIÈME COMMISSION
« Les partenariats entre les secteurs privé et public peuvent combler le manque de ressources qui fait actuellement obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans les pays du Sud », a déclaré cet après-midi, devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission), M. Richard Samans, Directeur général de l’Institut mondial pour le partenariat et la gouvernance du Forum économique mondial.
Dans le cadre d’une table ronde débattant des résultats de consultations multipartites sur « le rôle des partenariats entre secteurs public et privé, l’atténuation des risques et le renforcement des capacités dans la mobilisation des ressources pour le développement », M. Richard Samans a insisté, à l’instar de Mme Barbara Samuels, Conseillère principale pour l’Initiative du financement du développement du Forum économique mondial, sur le potentiel qu’ont ces partenariats dans la mobilisation de ressources en faveur du développement et sur la manière dont pourraient être renforcées les collaborations entre le public et le privé qui restent encore, pour la majorité, au stade de projet pilote.
Les deux représentants du Forum économique mondial, qui est une organisation internationale indépendante, basée à Genève en Suisse, et dont l’objectif est notamment de mobiliser les acteurs économiques mondiaux sur les grandes questions internationales, dont celles de la pauvreté, ont estimé que la plupart des défis actuels ne pouvaient être relevés par les seuls gouvernements et que les entreprises, les ONG, et les communautés locales devaient activement prendre part à la recherche de solutions.
Notant un intérêt croissant envers les partenariats entre les secteurs public et privé (PPP) afin d’accélérer le rythme du développement, M. Samans a souligné que ce type de collaboration permettait d’augmenter la portée des projets grâce aux compétences, aux ressources et au réseau de distribution apportés par les entreprises. Il a aussi affirmé que les PPP généraient une plus grande efficacité. Le secteur privé a une approche pratique et une culture de la performance qui peut s’associer avantageusement aux pouvoirs du secteur public, a-t-il précisé. Il a fait valoir que ces partenariats favorisaient l’innovation et permettaient d’aborder les problèmes sous une nouvelle perspective qui pouvait générer de précieux gains. Outre ces avantages, M. Samans a constaté que, aussi bien sur le plan financier, dans le secteur des capacités humaines, ou sur le plan de l’expertise, l’apport des entreprises pouvait être substantiel. « Il faut exploiter ces ressources, et prendre cette voie plus au sérieux, notamment en considérant les PPP comme une partie intégrante de l’aide au développement », a-t-il souligné.
Intervenant sur les mesures concrètes à prendre pour faciliter la mobilisation des capitaux et l’attraction des investissements, Mme Barbara Samuels a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des gouvernements et d’améliorer les infrastructures. En terme de financements des infrastructures dont ont besoin les pays en développement, le coût total des besoins varie entre 465 et 650 milliards de dollars par an. Face à ces besoins, les marchés financiers privés ne peuvent actuellement offrir que 48 milliards de dollars, tandis que l’APD ne propose que 66 milliards, a-t-elle fait remarquer. En ce qui concerne les prêts, nous avons obtenu davantage sur les marchés privés qu'auprès des partenaires publics, a-t-elle dit, regrettant que la Banque mondiale investisse moins qu'auparavant dans la promotion des infrastructures.
Mme Samuels s’est aussi intéressée aux mesures nécessaires pour atténuer les risques encourus par les investisseurs en développant des outils qui répondent à leurs besoins et à ceux des pays. Afin que les pays en développement parviennent à un meilleur accès aux ressources du secteur privé, a-t-elle noté, il existe une condition préalable: ils doivent améliorer leur environnement d’affaires, et avant tout, leurs cadres réglementaires et juridiques. À cette fin, elle a estimé que les institutions de Bretton Woods devaient se concentrer sur des programmes d’assistance technique relatifs au renforcement des capacités et des institutions, en mobilisant d’avantage l’expertise du secteur privé pour répondre à la demande d’aide dans ces domaines. Parmi les autres recommandations qu’elle a faites afin de mobiliser le secteur privé, Mme Samuels a cité la mobilisation des ressources domestiques pour financer le développement, et la réorientation des priorités des banques de développement multilatérales vers un soutien au développement de projets. Enfin, elle a suggéré d'encourager les investissements et de promouvoir des économies qui favorisent l'emploi et les services de base.
Lors de la discussion qui a suivi, les représentants des États-Unis et du Nigéria se sont interrogés sur la responsabilité sociale des entreprises. Mme Samuels a indiqué qu’on ne pourrait réussir ces partenariats que si les entreprises parvenaient à faire des bénéfices. Répondant à des remarques des représentants de la Jamaïque et de la République dominicaine qui ont évoqué le peu de succès obtenu en ce qui concerne les investissements privés dans les pays en développement, elle a expliqué que ceux-ci ne s’étaient concentrés que sur un nombre limité de secteurs, dont celui des télécommunications, qui sont profitables et où l’investissement court peu de risques. L’atténuation du risque est primordiale pour encourager les investissements, a-t-elle indiqué. De même, M. Samans a expliqué que le problème n’était plus l’absence de capitaux, mais le risque de l’investissement et la manière de l’atténuer à court terme. Il a reconnu, suite à une question du représentant du Royaume-Uni, que les pays émergeant d’un conflit avaient de grandes difficultés à attirer les investissements en raison du manque de sécurité et de la faiblesse des infrastructures. La situation actuelle est mitigée, mais un grand potentiel existe et pourrait être mis à jour si la communauté internationale coopère davantage pour recentrer l’utilisation des capitaux, a-t-il conclu à la fin du débat.
La Deuxième Commission tiendra sa prochaine réunion le mercredi 26 octobre, à 10 heures, dans le cadre d’un dialogue interactif avec les Secrétaires exécutifs des commissions régionales des Nations Unies sur le thème « Mondialisation et interdépendance ».
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