DEUXIÈME COMMISSION: LES TIC DOIVENT SERVIR AU DÉVELOPPEMENT DE TOUS LES PAYS ET NON PAS À L’EXCLUSION DE CERTAINS, SOULIGENT DES DÉLÉGATIONS
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Department of Public Information • News and Media Division • New York |
Deuxième Commission
12e séance – après-midi
DEUXIÈME COMMISSION: LES TIC DOIVENT SERVIR AU DÉVELOPPEMENT DE TOUS LES PAYS ET NON PAS À L’EXCLUSION DE CERTAINS, SOULIGENT DES DÉLÉGATIONS
Malgré leur potentiel, les technologies de l’information et des communications (TIC) n’ont pas encore vraiment contribué au développement des pays pauvres, ont déclaré cet après-midi de nombreuses délégations à la Commission économique et financière (Deuxième Commission). « Les TIC et les politiques qui gouvernent leur accès et leur usage ont élargi le fossé qui existe entre ceux qui possèdent ces technologies et ceux qui n’en ont pas la maîtrise », a affirmé cet après-midi le représentant de la Jamaïque, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, au cours de l’examen de la question des TIC au service du développement.
Aboutissant au même constat, le représentant de la Tunisie a souhaité que la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui se tiendra à Tunis du 16 au 18 novembre 2005, soit en mesure de constituer une réponse internationale au fossé numérique Nord-Sud et aux questions liées à la gouvernance de l’Internet. Il revient à tous les acteurs d’apporter leur contribution à l’édification d’une société de l’information équilibrée et accessible à tous, a-t-il souligné, en invitant les États Membres à assurer une participation de haut niveau au Sommet de Tunis. Plusieurs délégations ont par ailleurs fait valoir que la deuxième phase du SMSI serait l’occasion de trouver des solutions aux questions de gestion de la toile numérique de l’Internet et à celles ayant trait au financement de la promotion de l’usage des TIC.
Elles se sont inquiétées des obstacles qui semblent encore se poser à la mise en œuvre du Plan d’action de Genève, adopté lors de la première phase du SMSI qui s’est déroulé dans cette ville, du 10 au 12 décembre 2003. Le représentant de la Suisse a estimé qu’il fallait moins s’attacher à combler la fracture numérique qu’à définir des orientations et des bonnes pratiques qui bénéficieraient aux pauvres. Les TIC pourraient notamment servir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a noté le représentant.
Cet après-midi, la Deuxième Commission a également examiné le point de son ordre du jour relatif à la planification des programmes. Elle était à cet égard saisie des recommandations contenues dans les sections du rapport* du Comité du programme et de la coordination (CPC) concernant les liens entre les activités du Siège et celles des bureaux extérieurs, ainsi que l’évaluation approfondie du Programme des Nations Unies pour les établissements humains. Le président de la Commission économique et financière, M. Aminu Wali, du Nigéria, a indiqué que les vues des délégations seraient transmises à la Commission des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission) avant qu’elle n’examine elle-même ce point le 25 octobre prochain.
En début de séance, la Deuxième Commission a pris connaissance d’un projet de résolution intitulé « Mise en oeuvre et suivi des textes issus de la Conférence internationale sur le financement du développement »**. Elle a également entendu la présentations de quatre autres projets de résolution, qui ont trait à l’assistance économique spéciale à certains pays et certaines régions et intitulés « Coopération et coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l’environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan »***; « Assistance économique pour la reconstruction et le développement de Djibouti »****; « Aide humanitaire et aide au relèvement en faveur de l’Éthiopie » *****; et « Aide humanitaire à la Somalie et soutien au relèvement économique et social du pays »******.
Les délégations dont la liste suit ont pris la parole cet après-midi au cours des travaux de la Deuxième Commission: Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Kazakhstan; Djibouti; Éthiopie; Somalie; Tunisie; Fédération de Russie; Inde; Suisse; Indonésie; Suriname; Malawi; Jordanie, et Bélarus.
M. Anwarul Chowdhury, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays moins avancés (PMA), les petits États insulaires en développement (PEID) et les États en développement sans littoral, ainsi que M. Kenneth Herman du Conseil de coordination des Chefs de secrétariats, se sont également exprimés.
La Deuxième Commission se réunira vendredi 21 octobre, à 15 heures, dans le cadre d’une table ronde sur le « Rapport sur le développement mondial en 2006: Équité et développement de la Banque mondiale ».
* document publié sous la cote A/60/16
** document publié sous la cote A/C.2/60/L.6
*** document publié sous la cote A/C.2/60/L.4
**** document publié sous la cote A/C.2/60/L.5
***** document publié sous la cote A/C.2/60/L.7
****** document publié sous la cote A/C.2/60/L.8
PLANIFICATION DES PROGRAMMES
Rapport du comité du programme et de la coordination à sa quarante-cinquième session (A/60/16, Suppl. 16, Sections C.1 et C.2, Chapitre III)
La Deuxième Commission est saisie des sections C1 et C2 du Chapitre III de ce rapport, qui concerne les questions relatives au programme, du présent rapport.
Dans la première section du rapport, le Comité du Programme et de la coordination (CPC) fait une évaluation des liens existant entre les activités du siège et celles des bureaux extérieurs. Il est indiqué que, suite à la présentation par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de son rapport intitulé « Évaluation des liens entre les activités du siège et des bureaux extérieurs: examen des pratiques optimales en matière d’élimination de la pauvreté dans le cadre de la Déclaration du Millénaire » (E/AC.51/2005/2), le CPC recommande l’approbation des neuf recommandations contenues dans ce rapport. Celles-ci consistent, entre autres, à renforcer la collaboration entre organismes de coordination interinstitutions; à mettre en place une approche plus stratégique des réseaux de gestion des connaissances à l’échelle du système; à intensifier l’échange d’informations entre les équipes de pays, les organismes qui n’opèrent pas sur place et les commissions régionales, à renforcer les pratiques de gestion relatives à l’administration, à la formation, à l’évaluation de l’exécution des tâches et au détachement de personnel, et à consolider encore plus le système des coordonnateurs résidents.
L’approbation des recommandations est toutefois faite sous réserve de certaines dispositions émises par le CPC. Ainsi, le Comité note que le rapport du BSCI ne traite pas de façon approfondie de la question de la coordination entre les organes des Nations Unies et les gouvernements nationaux, et souligne que les programmes des Nations Unies devraient être harmonisés avec les besoins et les priorités des gouvernements nationaux. Le Comité recommande également que les commissions régionales et les bureaux de pays établissent des mécanismes d’échanges d’informations périodiques et de mise en commun des connaissances dans leurs domaines d’intérêt communs, en particulier l’élimination de la pauvreté.
Dans la deuxième section de ce document, le Comité pour le programme et la coordination se penche sur le rapport présenté par le BSCI traitant de l’évaluation approfondie du Programme des Nations Unies pour les établissements humains(E/AC.51/2005/3). Le CPC recommande d’approuver 11 des 13 recommandations qui y sont formulées. Celles-ci visent entre autres, à mieux cadrer les activités d’ONU-Habitat; à améliorer la planification, la gestion et le financement des campagnes; à évaluer le rôle et l’efficacité des administrateurs de programme d’ONU-Habitat; à faire intervenir le plus tôt possible des experts des établissements humains dans les phases d’après conflit, d’évaluation des catastrophes et de reconstruction; ou encore, à mieux coordonner les activités d’appel de fonds.
Le Comité demande par ailleurs que certaines observations soient prises en compte, telles que celle visant à publier et adopter le Règlement financier et les règles de gestion financière de la Fondation des Nations Unies pour l’habitat et les établissements humains d’ici à la fin de l’année 2005. Il souligne aussi qu’il est important de veiller à ce que les établissements humains restent l’une des priorités en matière de développement à l’échelle mondiale, et estime qu’à cet égard, il est primordial de garantir l’efficacité d’ONU-Habitat. Rappelant qu’ONU-Habitat est l’un des organismes des Nations Unies dont le siège est en Afrique, le Comité l’exhorte à continuer d’y appuyer les travaux des organes régionaux, en particulier la Conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain.
Introduction et débat général
M. AMINU WALI, Président de la Deuxième Commission a invité les délégations à s’exprimer sur les sections C1 et C2 du chapitre III du rapport (A/60/16) du Comité du programme et de la coordination (CPC) à sa quarante-cinquième session. Il a noté que la Commission était saisie des recommandations contenues dans ce rapport sur, d’une part, l’évaluation des relations entre les activités du Siège et des bureaux extérieurs et, d’autre part, sur l’évaluation approfondie du Programme des Nations Unies pour les établissements humains.
La représentante de la Jamaïque a noté, en ce qui concerne les relations entre les bureaux extérieurs et le Siège, que le CPC reconnaissait que le rapport ne consacrait pas suffisamment d’attention aux relations entre l’ONU et les gouvernements nationaux. Il est important que les programmes mis en place par l’ONU soient harmonisés avec les efforts des gouvernements nationaux, a-t-elle insisté. S’agissant du renforcement des capacités du système de coordonnateurs résidents, elle a souhaité que celui-ci s’effectue dans le cadre de la résolution 59/250 de l’Assemblée générale.
Le Président de la Deuxième Commission s’est proposé de transmettre ces vues au président de la Cinquième Commission avant qu’elle n’examine la question de la planification des programmes, le 25 octobre prochain.
TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT
Rapport du Secrétaire général sur les technologies de l’information et des communications au service du développement: bilan de l’application de la résolution 57/295 de l’Assemblée générale (A/60/323)
Ce rapport du Secrétaire général est présenté en application de la résolution 57/295 de l’Assemblée générale, relative à l’élaboration d’une stratégie globale du Système des Nations Unies en matière de technologies de l’information et des communications (TIC), sous l’égide du Conseil de coordination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies (CCS). Ce rapport est le troisième que le Secrétaire général a fait rédiger sur l’application de cette résolution. Depuis l’adoption de la résolution 57/295, le CCS a bien avancé dans la mise en place d’un cadre stratégique du Système des Nations Unies et dans la définition d’initiatives et de projets précis s’inscrivant dans cette stratégie, dont une stratégie de partage des connaissances et de gestion de l’information. Le CCS a entamé la préparation d’analyses de viabilité portant sur huit initiatives prioritaires à réaliser par les organisations du système des Nations Unies, indique le rapport.
Ce travail, auquel le Groupe d’étude des technologies de l’information et des communications (TIC) a également apporté son concours, est dirigé par le Réseau TIC du CCS et un groupe directeur des initiatives TIC. Le Réseau s’attache tout particulièrement à l’élaboration de la stratégie de partage des connaissances et de gestion de l’information, afin de s’assurer que la mise en œuvre du schéma stratégique relatif aux TIC par les organisations du Système des Nations Unies bénéficie du maximum de persévérance, de soutien et de participation. Guidé par le Comité de haut niveau chargé des questions de gestion, le Réseau des TIC a contribué à créer plusieurs outils importants de partage des connaissances, souligne, entre autres, le Secrétaire général. Il cite notamment à cet égard l’Extranet du Système des Nations Unies; une fonctionnalité de recherche sur le Web du système, et un inventaire des contrats cadres pour les achats.
Le Comité de haut niveau sur les programmes s’est parallèlement attelé, à titre prioritaire, à faire progresser et à faciliter le partage des connaissances et la gestion de l’information parmi les organisations des Nations Unies, note le Secrétaire général dans ce rapport.
Introduction et débat général
M. ALI HACHANI (Tunisie) a insisté sur l’importance de la question des technologies de l’information et de la communication pour son pays qui accueille, à Tunis, la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information, du 16 au 18 novembre 2005. La situation numérique mondiale évolue de manière rapide, inégale et fragmentée en même temps qu’elle recèle de grandes potentialités pour stimuler le développement et réduire les écarts qui existent entre les pays, a constaté M. Hachani. La fracture numérique est l’expression la plus endémique de la pauvreté, a-t-il ensuite dit, en notant que le développement des TIC n’avait pas bénéficié de manière équilibrée à tous les pays, et que les TIC s’étaient avérées êtres plus une source de marginalisation qu’un facteur d’intégration. Cependant, a-t-il ajouté, les TIC, utilisées à bon escient et adaptées au contexte local, donnent un coup d’accélérateur au développement économique et humain et ouvrent des perspectives de partenariat et d’investissement. Aujourd’hui plus que jamais, l’intégration des TIC comme instrument stratégique de développement n’est plus une option mais un impératif, a estimé le représentant de la Tunisie, en souhaitant que le Sommet de Tunis, qui aura lieu dans quatre semaines, soit en mesure de constituer une réponse internationale à la problématique numérique et d’apporter des solutions conformes aux attentes de toutes les composantes de la communauté internationale et aux objectifs de la Déclaration du Millénaire. Il revient à tous les acteurs, a insisté M. Hachani, en citant les gouvernements, la société civile et le secteur privé, quels que soient leurs priorités et leurs centres d’intérêt, d’apporter leur contribution à l’édification d’une société de l’information équilibrée et accessible à tous. Le représentant a invité les États Membres à assurer une participation de haut niveau au Sommet de Tunis et il a assuré que son pays déployait tous les efforts nécessaires pour que la rencontre aboutisse à un succès.
M. STAFFORD NEIL (Jamaïque), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné l’impact social et politique des TIC, et a constaté l’élargissement du fossé numérique. Il a estimé que le Système des Nations Unies comprenait bien le besoin d’encourager les diverses activités dans le domaine de la propagation des TIC. Il s’est notamment félicité des progrès effectués dans l’appui aux instances intergouvernementales et dans l’accès des États Membres aux informations et à la documentation en ligne. Il a fait valoir l’importance du Groupe de travail sur les TIC dans le cadre de la mise en oeuvre de l’agenda de développement des Nations Unies. Il a exhorté les agences, les fonds et les programmes de l’ONU à travailler ensemble pour que l’Organisation soit plus efficace en se servant des connaissances acquises sur le développement afin de parvenir à l’éradication de la pauvreté.
S’agissant de la deuxième phase du SMSI, M. Neil a estimé que celle-ci constituait une chance unique de s’acquitter de la responsabilité de la communauté internationale de créer un environnement favorable permettant de mettre la puissance des TIC au service de tous les pays. Il a rappelé que les chefs d’État et de gouvernement du Groupe des 77 et de la Chine avaient donné leur soutien aux objectifs définis dans la Déclaration de principes, et au Plan d’action adoptés à Genève lors de la première phase du SMSI. Parmi les objectifs, il a notamment insisté sur l’accès à l’information pour tous, et sur la gouvernance démocratique de l’Internet. Enfin, il a déclaré que des efforts supplémentaires devaient être déployés pour combler le fossé numérique Nord-Sud, avec le soutien des Nations Unies
M. KENNETH HERMAN, Directeur du Secrétariat du Conseil de coordination des chefs de secrétariat (CCS), a présenté le rapport du Secrétaire général sur les technologies de l’information et de la communication au service du développement, et a souligné les progrès réalisés au sein des Nations Unies pour intégrer les TIC dans le fonctionnement de l’Organisation. L’objectif est de disposer d’un réseau mondial unique, ce qui permettrait de réaliser des économies d’échelle et de disposer d’un système unifié, a-t-il dit, avant d’aborder les contraintes liées aux limitations de ressources. Aucun mécanisme n’existe aujourd’hui pour aider les organismes des Nations Unies à adapter leurs systèmes et à promouvoir des approches unifiées, a-t-il dit ensuite, en recommandant aux diverses organisations d’opérer des choix stratégiques afin d’harmoniser leurs approches en matière de TIC.
M. ANWARUL CHOWDURY, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a jugé que les TIC avaient un rôle critique à jouer dans le développement économique et social. Il a rappelé les conclusions de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information, tenue à Genève en 2003, en particulier sur les transferts de technologies et la gouvernance de l’Internet. Les PMA, les pays en développement sans littoral, et les petits États insulaires en développement, devront faire l’objet d’une attention spéciale lors de la seconde phase du SMSI, à Tunis, en novembre prochain, a-t-il dit, soulignant que les Programmes d’action de Bruxelles, d’Almaty et de Maurice insistaient respectivement sur le rôle des TIC dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement. Sans efforts supplémentaires des PMA et de leurs partenaires, les objectifs visant à accroître le nombre de personnes ayant accès à l’éducation, à la santé, ne pourront être atteints, a-t-il indiqué, avant de plaider en faveur du développement de réseaux à fibres optiques afin de désenclaver ces pays, et pour le renforcement des capacités et des ressources humaines. À ce titre, M. Chowdury a mis l’accent sur la nécessité de lancer le Fonds pour la solidarité numérique, initié par le Président sénégalais Abdoulaye Wade dans le cadre du NEPAD, et a exhorté les États Membres à verser des contributions volontaires à ce fonds.
M. OLEG A. SHAMANOV (Fédération de Russie) a déclaré qu’à l’ère de la mondialisation, les TIC étaient un instrument de développement socioéconomique qui pourrait permettre d’assurer un développement durable. Il a souhaité une approche coordonnée pour répondre à l’éventail de questions relatives à l’édification d’une société numérique mondiale inclusive. Il a noté que la communauté internationale devrait à cet égard régler des questions complexes liées à la réduction du fossé numérique entre pays en développement et pays développés. Il a précisé que la révolution de l’information avait aussi pour corollaire la cybercriminalité et le cyberterrorisme, et que ces aspects négatifs devaient être pris en compte. S’agissant du SMSI, il a estimé que sa deuxième phase devait être un jalon pour le développement de la coopération internationale dans ce domaine. Il faut mettre l’accent sur les besoins de tous les États et trouver des mécanismes supplémentaires pour mobiliser le potentiel des TIC aux services des OMD, a-t-il poursuivi. Il a fait valoir la contribution importante apportée par le réseau des coordonnateurs TIC du Conseil des Chefs de Secrétariat de l’ONU. À cet égard, il s’est dit satisfait des progrès accomplis dans l’élaboration d’un cadre stratégique de promotion des TIC. Le système de l’ONU, et en particulier le Groupe d’études sur les TIC, doivent jouer un rôle de catalyseur pour mettre en place des conditions qui assureront un accès égal et une utilisation rapide des TIC à tous les pays.
M. JANARDHANA POOJARY (Inde) a estimé que les TIC constituaient un levier de croissance économique non négligeable, en particulier dans le domaine des services. La révolution des TIC est une chance que la communauté internationale doit saisir pour accroître les gains et le rythme du développement, a-t-il dit. Il a souligné que les TIC pouvaient être associés à moindre coût au développement des domaines de la santé et des finances, à la formation professionnelle. En Inde, la révolution des TIC a montré comment le capital humain est un élément crucial du développement, a-t-il dit. Le nombre d’emplois créés a doublé chaque année et les exportations liées aux TIC sont évaluées à 27,3 milliards de dollars pour 2004-2005, a précisé M. Poojary. Il a également insisté sur l’innovation technologique indienne, qui a été transmise à d’autres pays du Sud comme l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Cambodge, avant de souligner que le développement des TIC en Inde avait attiré des investissements étrangers directs importants en volume. Combler le fossé numérique doit être un objectif mondial, a-t-il dit, en mettant en garde contre la progression rapide des nouvelles technologies, qui ont besoin de mises à niveaux régulières. L’Inde fournit une aide au développement à plusieurs pays africains, notamment en matière de télédétection, de gouvernance électronique, d’installation de fibre optique, ce dans le cadre d’un vaste projet de «connectivité», a dit le représentant. Les agences de développement pourraient augmenter les flux d’assistance versés aux pays en développement pour renforcer leurs capacités en matière de TIC, a-t-il poursuivi, en ajoutant, dans la perspective du Sommet de Tunis, que le secteur privé devait également jouer un rôle dans la propagation, à moindre coût de technologies modernes.
M. JEAN-ROBERT MORET (Suisse) a noté que les TIC étaient des précieux outils de soutien à la promotion d’un développement durable et a estimé qu’il fallait moins s’attacher à combler la fracture numérique qu’à définir des orientations et des bonnes pratiques en faveur de la réduction de la pauvreté. Il a déclaré qu’il fallait créer autour des TIC un environnement porteur: un cadre juridique clair, l’infrastructure nécessaire et un niveau suffisant d’éducation. Il a aussi indiqué que l’intégration des TIC dans les stratégies de réduction de la pauvreté pouvait contribuer à la réalisation des OMD. Les utilisations des TIC dans ces stratégies doivent renforcer les actions et doivent être conçues en faveur des groupes défavorisés, a-t-il ajouté. Il a constaté que la mise à niveau technologique nécessaire pour atteindre les OMD exigeait de nouveaux investissements. Il a ainsi souligné le rôle de l’investissement privé, qui n’est possible qu’en présence d’une réglementation adéquate et d’une infrastructure acceptable. Il a par ailleurs insisté sur la création de partenariats assurant la participation des gouvernements, de la société civile et du secteur privé, afin de parvenir à une société de l’information fondée sur l’intégration.
Rappelant que le premier volet du SMSI s’était tenu à Genève il y a deux ans, M. Moret a espéré que la seconde phase du Sommet connaîtrait le même succès. Il est pour nous essentiel que la liberté d’expression, la pluralité des opinions, et la libre circulation de l’information soient respectés, afin d’assurer une participation aussi large que possible, a-t-il poursuivi. Enfin, il a souhaité que des progrès soient faits sur trois points: le suivi et la mise en oeuvre des documents préparés à Genève; la question du financement des TIC; et la question de la gouvernance de l’Internet.
M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a rappelé que l’une des caractéristiques du développement étaient les chances et les opportunités qui peuvent être offertes aux populations. Il s’est ensuite interrogé sur les voies et moyens de tirer avantage des TIC pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. L’Indonésie, composée de 17 000 îles sur près de 9 millions de km2 et peuplée de 220 millions d’habitants, a fait le choix de développer les TIC afin de permettre à sa population de s’impliquer davantage dans les affaires mondiales. Le défi actuel consiste à transformer le fossé numérique en chance numérique, a-t-il dit, déplorant que les transferts de technologies ne soient pas toujours satisfaisants, car les pays en développement bénéficient de technologies souvent obsolètes. Il est indispensable de promouvoir l’éducation et la formation dans le domaine des TIC dans les pays en développement, a ensuite dit M. Atiyanto, en saluant la coordination et la collaboration exercée au sein des Nations Unies pour assurer l’accès des pays en développement aux TIC. Il est clair que la coopération internationale doit venir compléter la coopération au niveau régional, a-t-il indiqué, soulignant les efforts déployés au sein de l’ANASE qui vient de tenir, le 27 septembre 2005 à Hanoï, au Viet Nam, sa cinquième réunion sur les TIC au cours de laquelle un Plan d’action a été adopté pour la période 2005-2010, afin d’accroître le niveau de connectivité et de généraliser la gouvernance électronique. Le Sommet de Tunis, en novembre prochain, doit nous permettre de saisir une chance de se rapprocher davantage du « cybermonde » en remédiant à la fracture numérique, a conclu le représentant.
M. EWALD LIMON (République du Suriname) a plaidé pour une société de l’information inclusive et basée sur les besoins des personnes afin d’améliorer les opportunités numériques pour tous. Il a affirmé que l’accès universel à ces technologies était une condition préalable à la consolidation de la société de l’information. Il a encouragé le partage du savoir et des infrastructures relatives aux TIC entre les pays, notamment en ce qui concerne les échanges techniques et éducatifs. Il a aussi souligné le rôle du commerce électronique, qui contribue à la croissance économique et permet aux pays d’améliorer leur efficacité commerciale et de les intégrer dans l’économie mondiale. De plus, il a mis en avant le potentiel des TIC dans une réforme de l’administration publique qui, selon lui, serait un moyen d’améliorer la coopération entre les gouvernements et leurs citoyens. Il a exprimé son soutien à la réduction de la fracture numérique, notant que son pays travaillait à la pleine mise en œuvre des résultats du SMSI à Genève. Il a souligné l’importance d’atteindre les objectifs de la Déclaration de principes et du Plan d’action de Genève qui incluent, entre autres, l’accès universel à l’information et au savoir. Il a émis l’espoir que la seconde phase du SMSI soit l’occasion d’avancer rapidement, afin de mettre les TIC au service des objectifs de développement.
M. BROWN B. CHIMPHAMBA (Malawi) a estimé que dans la perspective du développement durable, de l’éradication de la pauvreté et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et à l’heure du numérique, les TIC devaient être placées au cœur des orientations de développement. Se tournant vers la seconde phase du Sommet mondial sur la société de l’information de Tunis, en novembre 2005, il a souhaité que cette rencontre permette à l’Afrique de tirer pleinement partie de ces nouvelles technologies. La majorité des populations africaines sont exclues des possibilités qu’offre le savoir, a déploré M. Chimphamba, notant que les 12% de la population mondiale représentent à peine 1% du contenu d’Internet. Les TIC ont également un rôle à jouer dans le domaine agricole et météorologique en matière de prévision, a insisté le représentant du Malawi, soulignant que transférées aux pays africains, ces technologies permettraient d’atténuer l’effet des sécheresses.
M. ADI KHAIR (Jordanie) a souligné le rôle que jouent les Nations Unies dans la propagation des TIC, notamment afin de mettre en oeuvre la Déclaration du Millénaire et promouvoir les capacités opérationnelles du système. Il a dit que son pays était conscient de la place centrale des TIC dans le développement économique et social. Saluant l’initiative de la Tunisie d’accueillir la deuxième phase du SMSI, il a exhorté toutes les parties concernées à y participer et à verser des contributions volontaires au Fonds spécial pour les TIC. Il a estimé que cette étape était très importante: il faudra en effet s’appuyer sur les résultats de la phase de Genève, qui a mis sur pied les concepts de base, pour parvenir à des résultats qui puissent satisfaire les besoins des États Membres et de leurs peuples. La phase de Tunis portera sur la mise en œuvre, a-t-il poursuivi, en émettant l’espoir qu’elle soit l’occasion de surmonter les obstacles qui entravent l’accomplissement de progrès, notamment en ce qui concerne les mécanismes de suivi des résultats de Genève et la question de la gouvernance de l’Internet.
M. ULADZIMIR A. GERUS (Bélarus) a salué les progrès réalisés dans la coordination des efforts internationaux visant à aider les économies en développement et en transition à bénéficier du développement des TIC. Revenant sur les résultats de la première phase du SMSI de Genève, de 2003, et se tournant vers la prochaine réunion de Tunis, le représentant du Bélarus a exhorté les agences des Nations Unies et l’ECOSOC à intégrer prioritairement les TIC dans les stratégies et les approches de développement. Divers programmes de partenariats, et la mobilisation de fonds, contribueront sans aucun doute à assurer les transferts de technologies indispensables à l’appropriation des TIC par les pays en développement et en transition, a-t-il dit. Il a indiqué que son pays avait créé un parc technologique de pointe exempt de taxes et d’impôts pendant une période de trois ans, ceci afin d’attirer des investissements et des transferts technologiques, notamment dans le domaine de la production de logiciels.
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