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AG/EF/3114

DEUXIÈME COMMISSION: LA MULTIPLICATION DES CATASTROPHES NATURELLES EXIGE LA MISE EN PLACE DE MÉCANISMES D’ALERTE ET DE RÉACTION RAPIDES

11/10/05
Assemblée généraleAG/EF/3114
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Deuxième Commission

9e séance – matin


DEUXIÈME COMMISSION: LA MULTIPLICATION DES CATASTROPHES NATURELLES EXIGE LA MISE EN PLACE DE MÉCANISMES D’ALERTE ET DE RÉACTION RAPIDES


Sur la question de la dette, des délégations estiment qu’au moins la moitié des 350 milliards de dollars remboursés par les pays pauvres devraient y être réinvestis pour réaliser les OMD


Le tremblement de terre survenu au cours du week-end dernier au Pakistan et en Asie du Sud, qui a causé la mort de près de 40 000 personnes, et les inondations et glissements de terrain intervenus en Amérique centrale, notamment au Guatemala et au Mexique, ont dominé aujourd’hui le débat de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) consacré au renforcement de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale.  Tandis que le Pakistan observait que le monde assistait à un cycle sans précédent de catastrophes naturelles depuis le tsunami de décembre 2004, le Myanmar a relancé le débat sur la mise en œuvre de mécanismes d’alerte et de réponse rapides à de telles catastrophes.  Évoquant notamment l’approche régionale privilégiée par l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) lors de la réunion qu’elle a tenue à Vientiane, au Laos, le 26 juillet 2005, le représentant du Myanmar a expliqué qu’elle visait avant tout le renforcement de la coopération entre les États membres de l’ANASE dans les domaines de l’échange d’informations et du transferts de technologies. 


Présentant le rapport du Secrétaire général consacré à cette question, le Chef de la Division des études et du développement du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Mark Bowden, a indiqué que la Corne de l’Afrique continuait de souffrir de sécheresses chroniques causées par la surexploitation des ressources en eau et en terre.  À Djibouti, en Éthiopie, et en Somalie, les agences des Nations Unies ont mis en place plusieurs programmes orientés vers le renforcement de la sécurité alimentaire, a déclaré M. Bowden en indiquant, entre autres, qu’en ce qui concerne la Somalie, près de 900 000 personnes y bénéficiaient d’une aide alimentaire ainsi que d’autres programmes de réhabilitation des infrastructures d’approvisionnement en eau potable. 


Le représentant de l’Éthiopie a pour sa part indiqué qu’avec le concours de la communauté internationale, son Gouvernement avait mis en place un filet de sécurité alimentaire destiné à porter assistance à cinq millions de personnes, menacées par la malnutrition, au cours des trois à cinq années à venir.  Cependant, a-t-il dit, afin de satisfaire le volet sécurité alimentaire des Objectifs du Millénaire pour le développement, l’Éthiopie a mis en place un programme quinquennal dont le coût s’élève à 500 millions de dollars par an, mais que le Gouvernement, à cause de l’insuffisance de ses revenus, ne pourra financer qu’à hauteur de 40%.  À l’instar du représentant de l’Éthiopie, celui du Kazakhstan, qui évoquait les désastreuses conséquences écologiques, humaines et économiques des 468 essais nucléaires qui ont été réalisés en quarante ans sur le site de Semipalatinsk, a exhorté la communauté internationale et les agences des Nations Unies à continuer de répondre aux besoins spéciaux des pays victimes de crises humanitaires qui trop souvent sont passées sous silence. 


En début de séance, la Deuxième Commission a achevé ce matin l’examen du point de son ordre du jour consacré aux questions de politique macroéconomique.  Le débat de la Commission a, à cet égard, été axé sur la nécessaire réforme du système financier international et sur la résolution de la crise de la dette extérieure.  Alors que la Libye et l’Algérie s’inquiétaient du fait que les flux nets de ressources allant des pays en développement vers les pays développés aient atteint 350 milliards de dollars en 2004, privant ainsi les pays en développement d’importantes ressources de financement qui pourraient être orientées vers les infrastructures de base, le représentant des Philippines a proposé aux pays riches, aux institutions multilatérales et aux grandes banques, de réinjecter 50% des ressources qu’ils reçoivent du paiement de la dette des pays pauvres dans ces mêmes États, qui en ont besoin pour leur développement.  Une telle conversion de créances pourrait prendre la forme d’actions orientées vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le financement d’infrastructures, la protection de l’environnement, l’éducation et la santé, a recommandé le représentant.  Les Philippines ont soumis une proposition en ce sens au Club de Paris, qui a mis en place un groupe d’experts, a-t-il dit, en soulignant que l’Italie avait approuvé l’idée, tandis que l’Allemagne et le Royaume-Uni ont dit qu’ils étaient prêts à la considérer.


Outre les délégations citées, celles de la Zambie, du Kenya, du Togo, de la Jordanie, de la Fédération de Russie, du Zimbabwe et de l’Éthiopie ont également pris la parole sur ce point.  Au cours du débat consacré au renforcement de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale, les représentants des pays et organismes suivants ont pris la parole: Myanmar, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Ethiopie, Indonésie, Pakistan, et Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. 


La Deuxième Commission se réunira demain, mercredi 12 octobre à 10 heures, pour une discussion consacrée à « l’allègement de la dette extérieure et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ». 


Questions de politique macroéconomique


Système financier international et développement


Crise de la dette extérieure et développement


Fin du débat général


M. DJIHED EDDINE BELKAS (Algérie) s’est dit préoccupé par l’accroissement des transferts nets de ressources financières des pays en développement vers les pays développés, qui est dû essentiellement au paiement du service de la dette qui ne cesse d’augmenter et à l’accroissement des réserves de change pour certains pays.  Il a aussi constaté avec inquiétude que malgré l’augmentation enregistrée, les montants d’investissements directs étrangers (IED) et d’aide publique au développement (APD) restaient loin des engagements internationaux.  Pour remédier à cette situation, il a souscrit à la recommandation du Secrétaire général en faveur de mesures tendant à stabiliser et accroître l’efficacité du système financier international et à améliorer la répartition des ressources en faveur du développement.  Il a estimé que le système financier international avait besoin d’être réformé pour faire face aux crises cycliques par le biais d’une surveillance multilatérale assurant la stabilité du système et, en particulier, la cohérence des politiques économiques des grands pays.  Il a souligné que les pays en développement devaient participer à la prise de décisions économiques et à l’élaboration de normes internationales régissant le système financier.  Il a ainsi souhaité l’ouverture du Comité de Bâle à la participation des pays du Sud.  Il a par ailleurs indiqué que l’encours de la dette des pays en développement ne cessait d’augmenter malgré le léger mieux enregistré en 2004.  Il est temps pour la communauté internationale, les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, et le secteur privé de mettre en oeuvre les engagements pris en matière d’allègement de la dette, a-t-il demandé.  Se félicitant de la récente décision du G-8 visant à effacer la dette de certains pays, il a appelé la communauté internationale à ne pas oublier les pays à revenu moyen qui sont victimes aussi d’un fardeau de dette très lourd.  Il a déclaré qu’une solution au problème de l’endettement ne pouvait venir que d’une décision collective en vue de permettre la mise en œuvre des engagements pris en la matière, comme le respect des promesses d’APD, l’ouverture des marchés ou l’augmentation des IED.


M. TENS C. KAPOMA (Zambie) a déclaré que le poids excessif de la dette extérieure continuait d’hypothéquer les perspectives de croissance des pays en développement, en dépit de statistiques prometteuses relatives à leur taux de croissance actuel.  Rappelant que son pays faisait partie des 18 PPTE identifiés par le G-8 à Gleneagles pour bénéficier d’une remise de dette totale, il a souhaité que cette mesure soit reprise par d’autres donateurs, notant qu’elle aurait un impact important sur l’investissement public dans des domaines clefs tels que l’éducation et de la santé.  L’annulation de la dette des PPTE par le G-8 doit être poursuivie par d’autres créanciers, a-t-il dit, en insistant ensuite sur la nécessité de parvenir, en terme de flux d’aide publique au développement, au versement de 0,7% du PNB des pays développés à cette aide.


M. THOMAS B. AMOLO (Kenya) a estimé que les disfonctionnements du système financier international se répercutaient sur la situation de tous les pays et qu’il était important que ses règles tiennent compte des besoins particuliers des pays en développement.  Rappelant que la communauté internationale avait récemment réaffirmé son engagement envers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a appelé les institutions financières internationales à accorder la priorité à leur réalisation, notamment en mettant l’accent sur les secteurs critiques.  Il a indiqué que l’assistance officielle et privée était influencée par les taux de crédit des pays, tels qu’ils sont établis par les institutions financières internationales, et que, très souvent ces taux étaient faibles en ce qui concerne les pays en développement.  S’inquiétant du flux négatif des ressources allant vers les pays en développement, il a insisté sur la nécessité de réformer le système financier international afin de renverser cette tendance.  Il a aussi demandé que la surveillance des politiques économiques de tous les pays soit accrue.  Il a rappelé que le problème de la dette était un frein important pour bon nombre de pays, car il entrave leur développement économique et la réalisation des OMD.  Se félicitant des mesures récemment prises pour alléger la dette de certains pays, il a indiqué que le Kenya n’en faisait pas partie, sa dette étant considérée comme supportable par le FMI.  L’allègement de la dette joue un rôle clef pour libérer des ressources nationales qui peuvent ainsi être dirigées vers la mise en œuvre des OMD, a-t-il déclaré.  Le représentant a ainsi souscrit à l’appel en vue d’une annulation totale de la dette pour les pays éligibles à l’Initiative PPTE et les autres pays pauvres afin de leur permettre de bénéficier des fonds alliés au service de la dette et les mettre au service du développement national.


M. MEHDI ELMEJERRI (Jamahiriya arabe libyenne) a constaté que le flux net de ressources allant des pays en développement vers les pays développés avait atteint 350 milliards de dollars en 2004, alors même que ce devrait être l’inverse.  Les pays en développement ont un besoin urgent de ces ressources pour faire face à l’instabilité financière, réagir aux chocs extérieurs, contourner les conditionnalités imposées par les institutions financières et, enfin, investir dans les domaines clefs du développement qui sont l’éducation, la santé et les infrastructures, a dit le représentant.  Il a demandé une meilleure participation des pays en développement au processus de prise de décision des institutions de Bretton Woods, avant d’estimer que le règlement du problème de la dette des pays les moins avancés et des pays à revenu intermédiaire lourdement endettés constituait l’une des voies de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


M. ESSOHANAM ADEWUI (Togo) a constaté que les pays du Sud avaient élaboré des stratégies de développement crédibles, et qu’ils avaient consenti de grands efforts dans le domaine macroéconomique, mais que les performances restaient loin des attentes.  Il a estimé que cette situation était imputable au manque de financement du développement et à la question de la dette.  Il a affirmé que les gouvernements faisaient tout leur possible pour mobiliser les ressources internes, mais que les conditionnalités de l’aide créaient un goulot d’étranglement pour certains pays.  Les partenaires au développement ne tiennent pas assez compte des difficultés de ces États, a-t-il souligné.  Il a expliqué que le Togo était accusé de mauvaise gouvernance et de déficit démocratique, et en conséquence se trouvait privé d’assistance extérieure depuis 10 ans.  Malgré des avancées remarquables en matière de droits de l’homme, les partenaires tardent à reprendre leur coopération avec notre pays, a-t-il regretté.  Il a demandé qu’une attention particulière soit accordée à la situation de son pays.  Il s’est dit satisfait de la décision du Sommet du G-8 concernant l’annulation de la dette de 18 pays en développement, dont 14 États africains.  Il a souhaité que tous les PMA puissent bénéficier du même traitement, et a regretté, à cet égard, les entraves à l’accès de certains pays à l’Initiative PPTE.  Il a indiqué que l’annulation de la dette multilatérale était une opportunité inespérée pour son pays de réaliser au moins certains OMD.  Des résolutions doivent être prises au cours de cette session de l’Assemblée générale pour des actions concrètes permettant aux pays concernés de bénéficier de l’Initiative PPTE et de l’annulation de la dette, a-t-il précisé.  Enfin, il a noté que la dette intérieure était, dans certains pays, de plus en plus importante, et qu’il fallait aussi trouver le moyen de mettre fin à ce phénomène. 


            Mme HUDA HIJAZI (Jordanie) a rappelé que le Secrétaire général avait estimé dans son rapport que certaines initiatives étaient indispensables pour stimuler une croissance durable, seule à même de soutenir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  À ce titre, elle a salué l’initiative du G-8 d’annuler 100% de la dette de 18 PPTE, mais a toutefois estimé que des pays à revenu intermédiaire comme la Jordanie avaient aussi à faire face au fardeau de la dette et qu’ils devraient aussi bénéficier de mesures de réduction.  Rappelant que dans les années 1980, la Jordanie avait dû absorber en peu de temps 10% de population en plus, malgré une situation économique en détérioration, la représentante a indiqué que son pays a connu 30 années d’austérité économique et a désormais besoin que lui soit accordée une procédure de renégociation de sa dette. 


M. LAURO L. BAJA (Philippines) s’est également inquiété du fait que les transferts nets de flux financiers entre pays en développement et pays développés soient défavorables aux pays en développement.  Il importe de se pencher au plus vite sur l’annulation de la dette multilatérale des pays les plus pauvres, ceci, en échange d’investissements orientés vers le financement du développement, a-t-il indiqué.  Proposant que les pays riches, les institutions multilatérales et les grandes banques réinjectent 50% des paiements qu’ils reçoivent du service de la dette des pays pauvres dans ces pays, qui sont en développement, sous forme d’action dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, M. Baja a assuré que si de tels investissements étaient orientés vers les infrastructures, la protection de l’environnement, l’éducation et la santé, ils auraient un impact réel sur la croissance des pays en développement.  Les Philippines ont soumis une proposition en ce sens au Club de Paris, qui a mis en place un groupe d’experts, a-t-il dit, soulignant que l’Italie avait approuvé l’idée, tandis que l’Allemagne et le Royaume-Uni ont dit qu’ils étaient prêts à considérer cette proposition de conversion de créances.  Des stratégies fructueuses de croissance supposent d’initier des projets non conventionnels, a-t-il dit, tout en insistant sur la nécessité d’obtenir le soutien des pays développés. 


M. ANDREY L. KONDAKOV (Fédération de Russie) a estimé que la Réunion ministérielle de l’OMC, qui aura lieu en décembre à Hong Kong, doit être un tournant pour le Cycle de Doha et pour la réalisation des OMD.  Les revenus tirés du commerce doivent jouer un rôle essentiel dans le financement du développement a-t-il dit.  Il a noté que l’allègement de la dette, en particulier pour les PPTE, libérait des ressources cruciales au service du développement, et il a relevé les mesures prises dans ce sens par la Russie et ses partenaires du G-8.  Il a de plus indiqué que son pays annoncerait cette année une annulation bilatérale de la dette pour les pays d’Afrique les plus pauvres à hauteur de 2,2 milliards de dollars.  Il a affirmé qu’une augmentation de l’APD était essentielle pour le développement, mais que l’efficacité de cette aide devait aussi être prise en compte.  Cette aide doit être plus stable et plus prévisible, a-t-il insisté.  Il a par ailleurs appuyé les approches novatrices du système de financement du développement sur une base volontaire.  S’agissant d’une taxe sur les billets d’avions, il a estimé que cette proposition nécessitait un large consensus et qu’il était donc prématuré de prendre des engagements à cet égard.  Il a aussi estimé que la Facilité financière internationale continuait de poser certains problèmes conceptuels car elle ne correspond pas aux législations budgétaires de certains pays contributeurs, dont la Russie.  Il s’est dit en faveur des efforts internationaux pour réduire les coûts de transferts d’envois des migrants.  C’est un instrument efficace pour appuyer les pays en développement et lutter contre le blanchiment d’argent, a-t-il précisé.  Il a indiqué que la Russie avait des règles libérales en cette matière et continuait à s’employer à réduire les coûts d’envoi de fonds des migrants et à en simplifier les procédures bancaires.  S’agissant du système financier international, il a souligné qu’il était urgent d’agir dans les domaines de la prévention des crises, du renforcement des infrastructures des secteurs bancaires et financiers nationaux, ainsi que de l’amélioration des systèmes de surveillance.


M. BONIFACE G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a estimé que la gestion de la dette extérieure constitue un véritable défi pour des pays comme le Zimbabwe, et a dit que cette question nécessite une plus grande attention.  En dépit de la récente Initiative PPTE, les années 1980 et 1990 ont été marquées par une croissance vertigineuse de la dette des pays en développement, ce qui fait qu’aujourd’hui, cette Initiative qui ne s’intéresse qu’aux pays les moins avancés compromet la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans les pays à revenu moyen, a déclaré le représentant.  La plupart de ces pays sont lourdement endettés et ne peuvent attirer des investissements étrangers, a-t-il dit, avant de saluer l’initiative du G-8 d’annuler la dette de 18 PPTE, et d’insister de nouveau sur le fait que cette décision aurait dû s’appliquer à 60 pays qui sont dans une situation semblable.  Le Zimbabwe a prôné une approche pratique, et regrette que le point d’achèvement du PPTE soit déterminé par les institutions de Bretton Woods sur la base d’une réduction de 2% de la dette des PPTE chaque année, ce qui laisse peu de marge de manœuvres aux pays en développement, a-t-il indiqué. 


M. EYOB TEKALEGN (Éthiopie) a appuyé l’idée de renforcer le financement des pays pauvres par des actions du FMI et a préconisé un nouveau débat et une solution rapide afin de réduire les conditionnalités.  Il a indiqué que la conditionnalité devait être façonnée en tenant compte des circonstances de chaque pays et a appelé à améliorer les directives imposées aux pays pour améliorer l’appropriation des programmes de développement par les pays en développement.  Il a souscrit aux recommandations du Secrétaire général concernant la participation des pays en développement aux prises de décisions économiques internationales.  La responsabilité mutuelle du développement comprend la consultation et la participation de tous au processus de décision, afin de répondre aux défis spécifiques de chaque pays en développement, a-t-il indiqué.  Il s’est félicité de la décision du G-8 en matière d’annulation de la dette de 18 pays pauvres.  Il a insisté sur l’importance de mettre en oeuvre rapidement ces propositions, afin que les pays concernés puissent utiliser sans délai ces ressources en faveur de la réalisation des OMD. 


Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale


Assistance économique spéciale à certains pays et à certaines régions (A/60/302)


Rapport du Secrétaire général sur l’aide humanitaire et l’aide au relèvement fournies à certains pays et à certaines régions – A/60/302


Ce rapport établi comme suite aux demandes formulées par l’Assemblée générale à ses cinquante-septième, cinquante-huitième et cinquante-neuvième sessions, contient des informations sur l’aide humanitaire et l’aide au relèvement fournies aux pays qui traversent une crise humanitaire causée par un conflit ou une catastrophe naturelle telle que la sécheresse, ou qui en sortent.  L’Assemblée générale ayant demandé au Secrétariat de regrouper et de simplifier les rapports chaque fois que cela est possible, les rapports de pays présentés au titre du point de l’ordre du jour à l’examen ont été regroupés dans un seul document portant sur six pays, en l’occurrence Djibouti, l’Éthiopie, le Kazakhstan, le Rwanda, la Somalie et Timor-Leste.


Dans les conclusions du rapport, le Secrétaire général recommande que la situation dans certains de ces pays, qui ont dépassé le stade de la crise et bénéficient maintenant principalement de l’aide au relèvement et au développement plus que de secours d’urgence, ne soit plus examinée au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale ».


Les observations du Secrétaire général portent essentiellement sur la situation à Djibouti, une situation de crise qui a donné lieu à la fourniture d’une assistance économique spéciale et qui s’est, pour l’essentiel, stabilisée.  S’il est possible que la communauté internationale doive maintenir, en partie, son assistance humanitaire et son aide en faveur du relèvement de Djibouti, l’essentiel de l’aide internationale devrait y servir à financer le développement économique durable, estime le Secrétaire général.  Il recommande de ce fait qu’à partir de sa soixante et unième session, l’Assemblée générale cesse d’examiner la situation à Djibouti au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Assistance économique spéciale à certains pays ou à certaines régions ».


Introduction et débat général


M. MARK BOWDEN, Chef de la Division des études et du développement au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a présenté le rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, qui traite de six pays, parmi lesquels le Djibouti, le Rwanda, le Kazakhstan et Timor-Leste.  Dressant une analyse globale de la situation dans ces pays, M. Bowden a indiqué que la surexploitation des ressources en eau et en terre avait conduit à une situation de sécheresse chronique dans la Corne de l’Afrique, entraînant des conséquences sur la sécurité alimentaire.  À Djibouti, les agences des Nations Unies apportent une aide à 10 000 personnes et conduisent des programmes d’assistance dans les domaines socioéducatif, agricole et de la microfinance, a-t-il dit.  Pour ce qui est de l’Éthiopie, des programmes similaires ont été menés pour venir en aide aux populations, alors qu’en Somalie, 900 000 personnes bénéficient encore de l’assistance de la communauté internationale, en particulier pour faire face aux conséquences du tsunami.  Dans ce pays, nous avons également initié des projets de réhabilitation des installations d’approvisionnement en eau, a-t-il dit, notant toutefois que les atteintes à l’intégrité physique du personnel humanitaire international affectaient l’efficacité de l’aide et la portée de sa distribution.  Poursuivant sur la situation dans la région de Semipalatinsk, au Kazakhstan, M. Bowden a souligné que les agences des Nations Unies continuaient de s’efforcer de remédier aux conséquences environnementales et humaines des essais nucléaires qui y avaient été conduits.  Pour ce qui est du Rwanda et de Timor-Leste, le représentant d’OCHA a salué les progrès réalisés, notamment dans le cas du Rwanda, pour la réintégration des enfants dans la société et la prise en charge des victimes du sida.  Enfin, il a plaidé pour une poursuite de l’assistance spéciale à ces pays, en particulier pour le cas de Djibouti, pays qui a émis le souhait de passer sous le volet assistance spéciale. 


M. MOURAD WAHBA, Directeur de la Division pour les affaires des Nations Unies du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a souscrit aux propos du représentant de l’OCHA, mais a souhaité insisté sur l’importance du rapport dont la Commission était saisie.  Deux organes ont collaboré à l’élaboration de ce document, a-t-il précisé.  Il a expliqué qu’en matière de développement, plusieurs questions avaient été examinées en commun, plutôt que de se pencher sur les activités de chaque institution.  La démarche adoptée fait ainsi ressortir la coordination qui existe dans le système de l’ONU.  Il a par ailleurs indiqué que le rapport s’intéressait particulièrement à l’établissement des capacités nationales dans les pays examinés, tel que cela avait été demandé lors de l’examen du dernier rapport sur l’assistance spéciale fournie à certains pays et certaines régions. 


            M. U AUNG LYNN (Myanmar) a déploré l’effet dévastateur des catastrophes naturelles sur la situation socioéconomique des pays qui en sont victimes, comme l’ont démontré le tsunami dans le pourtour de l’océan Indien, les inondations et les glissements de terrain en Amérique centrale ou, plus récemment encore, le tremblement de terre au Pakistan et en Asie du Sud.  Saluant l’élan de solidarité qui se manifeste après chacune de ces catastrophes, notamment au sein de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), le représentant a rappelé que de tels désastres naturels dépassaient les frontières des pays qui en sont victimes, tant dans leur portée que dans la réaction qui permet d’y faire face.  La mise en place, en janvier 2005, du Cadre de Hyogo, est une première étape vers la définition d’approches régionales permettant de faire face à de telles catastrophes, a-t-il dit.  Il a mentionné ensuite la signature à Vientiane, au Laos, le 26 juillet 2005, d’un Accord entre les États membres de l’ANASE sur la gestion des crises et les mécanismes d’alerte, afin de réduire les pertes occasionnées par les catastrophes naturelles en stimulant une coopération entre États et des transferts de technologies. 


M. Y. ALIYEV (Azerbaïdjan) s’est intéressé à la situation de la région de Semipalatinsk, au Kazakhstan.  Il a exprimé sa vive inquiétude quant aux manques de progrès pour atténuer les souffrances causées par des années d’essais nucléaires.  Les problèmes médicaux, économiques et de dégradation de l’environnement posent des difficultés importantes pour le peuple et le Gouvernement du pays, a-t-il indiqué.  Les conséquences de ce problème s’inscrivent dans le long terme et ont un impact négatif sur le Kazakhstan et sa capacité à réaliser les OMD, a dit M. Aliyev.  Il a salué les efforts effectués par le pays mais a estimé que les capacités de cet État sans littoral et en transition économique étaient limitées.  Une assistance internationale continue est donc toujours nécessaire, a-t-il insisté, affirmant que la croissance économique enregistrée dans le pays ne devait pas détourner l’attention de la communauté internationale de ce problème humanitaire.  Il a estimé que le nouveau programme 2005-2007 pour faire face aux problèmes liés à l’ancien site nucléaire était l’occasion d’accroître la coopération et d’honorer les promesses qui n’avaient pas été tenues lors de la Conférence de Tokyo de 1999.  Il a enfin souligné l’importance de la coopération régionale, notamment en ce qui concerne les solutions à apporter à la dégradation de l’environnement, ainsi que le rôle des Nations Unies pour la mobilisation du soutien et le partage des expériences, entre autres.  Il a indiqué que sa délégation était un des coauteurs du projet de résolution présenté à la Commission sur ce point de l’ordre du jour. 


M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan), a rappelé que 468 tests nucléaires avaient été conduits pendant près de quarante ans sur le site de Semipalatinsk et ont eu des conséquences graves pour près d’un million de personnes.  Il a salué la poursuite de l’aide technique, financière et médicale de plusieurs partenaires, notamment l’Union européenne et les agences des Nations Unies, soulignant ensuite que la réhabilitation de la région de Semipalatinsk fait partie des priorités du Gouvernement du Kazakhstan, qui a lancé un programme sur la période 2005-2007 afin de répondre aux conséquences humaines, environnementales et sanitaires de la contamination du site de Semipalatinsk dont la réhabilitation écologique et économique fera l’objet d’un rapport régulier aux Nations Unies.


M. ENCHO GOSPODINOV, Observateur permanent de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que les récents évènements ont rappelé qu’il fallait oeuvrer au renforcement de la coordination en matière d’assistance humanitaire.  Il a fait part de son engagement à contribuer à la mise en œuvre des objectifs et des recommandations contenus dans le rapport du Secrétaire général sur ce sujet.  Il a particulièrement appuyé les recommandations visant à renforcer la réduction des risques, la préparation et la réponse aux niveaux régional, national et des communautés.  Les activités de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont centrées sur ces communautés, a-t-il expliqué, estimant que celles-ci étaient une part centrale des systèmes d’alerte rapide notamment.  Il a souligné l’évolution constante des défis pour coordonner l’assistance en cas de catastrophes naturelles de grande ampleur.  Il a ainsi indiqué que la Fédération de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge coordonnait les efforts régionaux et la réponse internationale, tout en collaborant aux efforts des Nations Unies.  Il a affirmé que l’assistance humanitaire devait prendre en considération la reconstruction et les besoins de développement à long terme.  Les pays sortant d’un conflit ou d’une catastrophe ont besoin d’investir dans les capacités institutionnelles afin de renforcer l’efficacité du secteur public, a-t- il déclaré.  Enfin, il a appelé les gouvernements à mobiliser les ressources et les compétences des sociétés nationales de la Fédération, et de les inclure dans les plans de gestion des désastres de leur pays. 


M. AZANAW T. ABREHA (Éthiopie) a rappelé les différents mécanismes d’assistance humanitaire destinés à l’Éthiopie, notamment le « filet de sécurité », qui vise l’assistance à la sécurité alimentaire pour 5 millions d’Éthiopiens pour les trois à cinq années à venir et d’autre part, l’appel consolidé pour 2005 lancé par les agences des Nations Unies pour répondre à des besoins urgents.  L’Éthiopie et ses partenaires doivent continuer de mettre en œuvre le « filet de sécurité », a-t-il dit, en déplorant ensuite que seul 48% de l’appel consolidé destiné à des fins non alimentaires ait été couvert à ce jour, ce qui compromet les perspectives de sortie durable des situations de sécheresse.  Reconnaissant que la lutte contre les crises humanitaires relève de la responsabilité des Gouvernements, il a indiqué que l’Éthiopie s’était dotée d’un mécanisme d’alerte sur l’insécurité alimentaire.  Par ailleurs, abordant la question de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant de l’Éthiopie a estimé que son pays aurait besoin de 500 millions de dollars par an pour couvrir les besoins relatifs à la sécurité alimentaire sur les cinq prochaines années, et a ajouté que le Gouvernement était en mesure de couvrir 40% de ces besoins. 


M. ANDRE OMES (Indonésie) s’est dit convaincu de l’importance d’aider le Timor-Leste à s’intégrer à l’économie mondiale.  Il a ainsi invité la communauté internationale à aider le peuple de ce pays à créer une nation indépendante, y compris sur le plan économique.  Le développement pourrait y atteindre un niveau satisfaisant, a-t-il dit en assurant que l’Indonésie continuerait à collaborer avec le Timor Leste de manière efficace et participerait aux efforts internationaux pour développer ce pays. 


M. ASAD MAJEED KHAN (Pakistan) a souhaité remercier la présidence de la Commission ainsi que toutes les délégations pour les condoléances offertes à sa délégation à la suite du tremblement de terre qui a frappé le Pakistan.  Il a lui-même adressé ses condoléances à l’Inde et à l’Afghanistan ainsi qu’au peuple du Guatemala victimes d’inondations.  Il a affirmé que le monde assistait à un cycle sans précédent de catastrophes naturelles depuis le tsunami de décembre 2004.  Il a estimé que le moment était venu de travailler ensemble et de se mettre d’accord sur des mécanismes efficaces pour coordonner l’assistance d’urgence et répondre aux besoins de reconstruction à long terme des pays sinistrés.  Il a ainsi souscrit aux recommandations faites par le Secrétaire général tendant à renforcer les mesures d’urgence aux niveaux national, régional et international.  Rappelant que le niveau de destruction au Pakistan était très important, il a exprimé la reconnaissance de sa délégation à tous ceux qui ont promis d’envoyer des secours d’urgence dans les zones sinistrées.  Enfin, il a souhaité collaborer au renforcement des mécanismes qui peuvent étayer les efforts nationaux visant à faire face aux catastrophes naturelles qui sont de plus en plus fréquentes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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