AG/EF/3110

LES BESOINS DES PAYS LES PLUS VULNÉRABLES DOIVENT ÊTRE PRIS EN CONSIDÉRATION DANS LE SOUTIEN AUX OMD, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À LA DEUXIÈME COMMISSION

4/10/05
Assemblée généraleAG/EF/3110
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Deuxième Commission

4e & 5e séances – matin & après-midi


LES BESOINS DES PAYS LES PLUS VULNÉRABLES DOIVENT ÊTRE PRIS EN CONSIDÉRATION DANS LE SOUTIEN AUX OMD, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À LA DEUXIÈME COMMISSION


« Les difficultés économiques auxquelles font face les pays les plus vulnérables de la planète doivent être prises en compte dans la mise en place d’une stratégie globale de promotion du développement, et tout particulièrement dans la quête des moyens devant soutenir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ».  C’est ce constat qu’ont fait aujourd’hui les délégations de plusieurs États Membres lors de la poursuite du débat général de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), entamé hier. 


De nombreux représentants ont insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de répondre aux besoins spécifiques des groupes de pays les plus faibles et les plus vulnérables, comme les petits États insulaires en développement, les pays en développement sans littoral et les pays les moins avancés, dont la situation économique a empiré ces dernières années du fait de leur mauvaise intégration aux mécanismes de la mondialisation et du non-respect des engagements internationaux.


Le représentant de Maurice, qui est intervenu ce matin dans le débat au nom des pays formant l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS), a rappelé la fragilité de leur situation, qui est actuellement essentiellement due à la dégradation de leur environnement, à l’étroitesse de leurs marchés, à la faiblesse des investissements, et à l’absence de diversification de leurs économies. La délégation de Maurice a plaidé pour la création d’un mécanisme de financements économiques, qui soit centralisé et coordonné, en faveur des petits États insulaires en développement.  Ce mécanisme devrait servir à faciliter la mise en œuvre du Programme d’action de Maurice, adopté en janvier dernier lors de l’évaluation décennale de l’application du Programme d’action de la Barbade, a précisé le représentant mauricien en estimant que ce genre de mécanisme de soutien permettrait aux petites îles de plus facilement atteindre les OMD. 


Plusieurs délégations, dont celles du Kazhakstan et de l’Azerbaïdjan, ont pour leur part mis l’accent sur les problèmes des pays en développement sans littoral et ont appelé la communauté internationale à soutenir la mise en oeuvre des engagements du Programme d’action d’Almaty.  Dans leurs interventions, ces délégations ont également souligné l’impact qu’avait la hausse du prix du pétrole sur les pays enclavés, notamment à travers l’augmentation du coût des transports et la réduction de la compétitivité de ces pays, qui en découle.  Le représentant du Paraguay, pays lui aussi enclavé, a estimé que des mesures supplémentaires devaient être prises pour pallier aux carences graves que connaissent les pays les plus vulnérables.  « Il faut relever le défi de la lutte contre l’inégalité », a-t-il déclaré, en souhaitant que la richesse et les bénéfices de la mondialisation soient mieux partagés.  Évoquant lui aussi la mondialisation, le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a déploré la situation actuelle de l’Afrique subsaharienne, et a invité la Deuxième Commission à discuter en profondeur des questions de la libéralisation du commerce, du transfert de technologies, de l’allègement de la dette, et de l’augmentation des flux d’aide publique au développement.


Estimant que de nombreux pays moins avancés (PMA) notamment africains, avaient été laissés en marge du processus de développement, le représentant de la Chine a dit qu’il fallait donner la priorité à l’élimination des obstacles structurels en établissant rapidement un ordre économique international plus juste et plus équitable.  Il a souhaité que la communauté internationale adopte des mesures pratiques et audacieuses pour transformer les intentions affichées en actions, et créer de nouvelles opportunités de développement à l’échelle mondiale.  La fin du Sommet mondial 2005 doit être le début de la mise en œuvre des engagements pris, a-t-il déclaré.  De même, le représentant de la Banque mondiale a fait valoir que les divers accords intervenus en septembre devaient maintenant se traduire en plans d’action concrets et en mesures réalisables.  Il a déclaré que malgré un ralentissement de la croissance économique en 2005, les perspectives de faire progresser l’agenda du développement n’avaient jamais été meilleures.  « Il sera important de suivre l’exécution des promesses de septembre et la façon dont l’aide sera apportée », a-t-il noté, exprimant les préoccupations de la majorité des délégations. 


Les représentants des pays suivants se sont exprimés aujourd’hui au cours du débat général de la Deuxième Commission: El Salvador; Croatie; Jamahiriya arabe libyenne; Malaisie; Mongolie; Chine; Maurice (au nom de l’Alliance des petits États insulaires); Kazakhstan; Émirats arabes unis; Tadjikistan; République démocratique du Congo; Sri Lanka; République arabe syrienne; Costa Rica; Azerbaïdjan; Bélarus; Zimbabwe; Éthiopie; Paraguay; Équateur. 


Les représentants de l’Union mondiale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), de la Banque mondiale, de l’Organisation internationale du Travail et de l’Union africaine ont également pris la parole. 


La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 5 octobre, à 11 h 30.


Débat général


Mme LICENCIADA VANESSA INTERIANO (El Salvador) a estimé que le consensus sur le nouveau programme de développement dépendait avant tout de la volonté politique dont ferait preuve les États.  Il importe de mettre en place un système commercial mondial plus juste et plus équitable, car le commerce équitable est l’une des voies à explorer pour parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a estimé la représentante.  Elle a jugé qu’il était important pour les pays en développement de pouvoir compter sur l’assistance technique et financière internationale, notamment dans les secteurs de la santé et de la recherche, avant de plaider pour une intensification de la coopération Sud-Sud, qui permettra de mieux lutter contre la concurrence et de promouvoir des échanges triangulaires.  La représentante d’El Salvador a ensuite souligné l’intérêt de son pays pour des transferts de technologies dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.  Mme Interiano a également mis en avant les problèmes de vulnérabilité environnementale de son pays, qui a été victime de cyclones dont les dégâts ont cependant été limités grâce à un système d’alerte rapide mis en place au niveau national.


Mme MIRJANA MLADINEO (Croatie) s’est associée à la déclaration de l’Union européenne et a saisi cette occasion pour annoncer que son pays avait entamé des négociations pour son entrée dans l’Union européenne.  Elle a estimé que les travaux de la Deuxième Commission devaient contribuer à la stabilité et à la prospérité du monde en général.  Il ne s’agit pas de rouvrir de vieux débats, a-t-elle ajouté, mais de travailler dans les domaines où nous pouvons apporter un plus, après les engagements pris lors du Sommet mondial 2005.  Elle a insisté sur la mobilisation des ressources pour faire face aux problèmes des pays en développement et des pays en transition, en soulignant l’importance de la création d’un vrai partenariat pour le développement.  Elle s’est félicitée de l’annonce d’une augmentation de l’aide publique au développement (APD) tout en souhaitant une amélioration de l’usage qui est fait de cette aide.  Elle a par ailleurs noté le besoin de faire appel à des sources novatrices de financement du développement, afin de fournir des ressources supplémentaires, prévisibles et stables.  Pour un pays en transition comme la Croatie, a-t-elle poursuivi, un renforcement des capacités est aussi essentiel pour parvenir à une appropriation du développement.


Mme Mladineo a également fait valoir l’importance du développement durable, notant que la Croatie y travaillait dans le cadre de la Convention sur les changements climatiques et de la Convention sur la biodiversité et le Protocole de Carthagène, et qu’elle attachait beaucoup d’importance aux questions des forêts, des océans et de l’énergie propre et renouvelable.  En raison de la croissance rapide de la population de son pays, la représentante croate a insisté sur l’importance d’une meilleure politique d’urbanisation et s’est dite très intéressée par le renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).  Enfin, elle a indiqué que la lutte contre la corruption était une priorité pour la Croatie. 


M. JABER ALI J. RAMADAN (Jamahiriya arabe libyenne) a insisté sur les spécificités locales et régionales qui doivent être prises en compte dans une stratégie globale en faveur du développement et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La mondialisation constitue un défi pour les pays en développement, en particulier pour l’Afrique subsaharienne, a-t-il dit, jugeant important que la Deuxième Commission discute en profondeur des questions importantes que sont la libéralisation du commerce; les transferts de technologies; l’allègement de la dette, et l’augmentation des flux d’aide publique au développement.  Il a ensuite invité les États membres à renforcer le mandat et les moyens de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), afin de lui permettre de jouer son rôle d’appui aux pays en développement.  Le représentant a ensuite plaidé en faveur  d’une plus large ouverture de l’Organisation mondiale du commerce.  Il a demandé qu’une solution durable soit trouvée au surendettement des pays en développement et des pays les moins avancés, avant de suggérer la mise en place d’un cadre institutionnel propice à la réalisation des OMD.  En dehors des défis qu’elle pose, la mondialisation offre des chances au monde en développement, a-t-il ensuite dit, en plaidant pour la mobilisation d’investissements qui permettraient aux pays en développement de se doter de moyens de production qui respectent l’environnement. 


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a déclaré que l’éradication de la pauvreté constituait le plus grand défi à relever par les pays en développement, alors qu’ils tentent de parvenir aux OMD.  L’éradication de la pauvreté est de notre responsabilité collective, a-t-il précisé, et exige des efforts soutenus de chacun.  Il a insisté sur l’importance du financement du développement, affirmant que les programmes d’action adoptés ne pourront être pleinement mis en oeuvre sans ressources adéquates.  Saluant la décision de l’Union européenne d’établir un calendrier pour atteindre l’objectif de verser 0,7% du PNB de ses pays à l’APD, il a réitéré l’appel de son pays pour la création d’un mécanisme de suivi efficace du respect des engagements internationaux dans ce domaine.  Il a appuyé la tenue d’une conférence de suivi à mi-parcours de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey en 2007 au Qatar.  Il a émis l’espoir que cette conférence permettrait de trouver des moyens novateurs de mobiliser des ressources supplémentaires pour aider les pays à parvenir aux OMD.  Rappelant que la Malaisie avait d’ores et déjà atteint 7 des 8 OMD, il a toutefois indiqué qu’elle devait encore améliorer les secteurs de l’éducation et de la santé, réduire le niveau de pauvreté de certains groupes de peuples autochtones, et mettre en place une meilleure politique face au VIH/sida. 


Le représentant s’est aussi inquiété de la hausse du prix du pétrole, qui affecte négativement les économies des pays en développement.  Il a estimé que la communauté internationale devait porter une attention sérieuse à cette question pour en diminuer les effets et qu’à cet égard, les Nations Unies pouvaient jouer un rôle central dans la mise en place d’une coopération et une réponse internationales.  Par ailleurs, il a souligné la menace de la grippe aviaire, qui touche son pays, et a appelé la communauté internationale à porter attention à ce phénomène par le biais des Nations Unies.  Enfin, il a noté l’importance que la Malaisie attache à la coopération Sud-Sud et a fait part de certaines initiatives de son pays, en mentionnant notamment la création du « South-South Information Gateway », qui permettra aux pays du Sud d’échanger des informations et des données visant à encourager les opportunités d’affaires entre pays du Sud. 


Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) a estimé que le monde avait les ressources financières, humaines et technologiques nécessaires à un soutien durable de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et qu’il était temps d’inverser les tendances actuelles et de lutter efficacement contre la pauvreté.  Il n’est pas normal que 2,5 milliards d’êtres humains vivent encore avec moins de deux dollars par jour, a-t-elle dit, plaidant pour une augmentation de l’aide publique au développement de l’ordre de 50 milliards de dollars par an, d’ici à 2010.  La qualité de l’aide doit être améliorée, et celle-ci doit être investie dans les secteurs générateurs de croissance économique.  Des efforts favorisant l’appropriation des processus par les pays doivent être déployés, a poursuivi Mme  Enkhtsetseg, avant de demander aux pays développés de supprimer leurs barrières commerciales et douanières.  L’agenda du développement de Doha prévoit une assistance en matière de renforcement des capacités dans les domaines de la productivité et de la compétitivité, a-t-elle rappelé, avant de souhaiter que les prochaines négociations de l’OMC, en décembre 2005, parlent de cette question.  La représentante a ensuite demandé l’allègement de la dette pour les pays à revenu intermédiaire, qui ne sont pas éligibles à l’Initiative PPTE, mais qui ont besoin d’un rééchelonnement de leur dette.  Prenant l’exemple de son pays, où le secteur privé s’est développé rapidement, et dont les activités génèrent aujourd’hui 80% du PIB, la représentante a déploré la montée des cours du pétrole qui hypothèque les objectifs de croissance.  Elle a suggéré à cet effet la mise en place d’un mécanisme permettant d’amortir de tels chocs.  Ce mécanisme pourrait prendre la forme d’un fonds administré par les institutions de Bretton Woods, a-t-elle suggéré.  Intervenant ensuite sur la réforme de l’ECOSOC, elle a estimé que le défi à relever était de se concentrer sur les besoins prioritaires des pays qui sont dans le besoin.  L’ONU doit accentuer la coordination des politiques et des programmes d’assistance en matière de développement, et une réforme de l’ECOSOC pourrait permettre d’atteindre cet objectif, a-t-elle estimé.


M. YAO WENLONG (Chine) a estimé que le développement constituait la base du progrès et de la construction de la civilisation humaine, et était la clef à de nombreuses questions, dont celles ayant trait à la stabilité et à la sécurité.  Selon lui, le développement dépend d’actions efficaces qui doivent être lancées et mises en œuvre en temps opportun.  La fin du Sommet mondial 2005 doit être le début de cette mise en œuvre, a-t-il estimé.  Il a ensuite déclaré que la communauté internationale devait adopter des mesures pratiques et audacieuses pour transformer ses intentions affichées en actions et créer de nouvelles opportunités de développement à l’échelle mondiale.  Il a notamment indiqué qu’il fallait donner la priorité à l’élimination des obstacles structurels en établissant rapidement un ordre économique international juste et équitable.  Celui-ci, a-t-il précisé, doit entre autres refléter les inquiétudes des pays en développement et leur permettre de bénéficier de tous leurs avantages comparatifs.  M. Yao Wenlong a aussi souhaité que des efforts soient faits pour mettre en place un système commercial ouvert, multilatéral et non discriminatoire et améliorer la participation des pays en développement aux mécanismes de prise de décision des institutions financières internationales.  Il a déclaré que les pays développés devaient ouvrir leurs marchés, éliminer les subventions versées à la production et au commerce agricoles, et appliquer réellement les termes du principe de traitement préférentiel et différencié. 


Le représentant de la Chine a par ailleurs insisté sur la nécessité de consolider et d’étendre le partenariat mondial pour le développement.  Notant les efforts déployés ces dernières années par les pays en développement, il a souhaité que, pour les assister, les pays développés fassent, entre autres, preuve de plus de volonté politique, créent un environnement économique favorable, et honorent leurs engagements.  Il a aussi mis de l’avant le besoin de renforcer le rôle des Nations Unies dans la coopération internationale où l’ONU doit, selon lui, jouer un rôle de leader facilitant les consensus et encourageant la participation de tous.  Le représentant s’est notamment dit favorable au renforcement du rôle de coordination de l’ECOSOC.  S’agissant des pays à besoins spéciaux, il a relevé les nombreux défis auxquels sont confrontés les pays d’Afrique et a estimé que les pays les moins avancés (PMA) avaient été marginalisés du processus de développement.  Il a par conséquence demandé à la communauté internationale de faire des efforts urgents pour fournir aide et assistance et répondre aux besoins spécifiques de ces pays.  Il a ensuite souligné les avantages de la coopération Sud-Sud en indiquant que son pays y attachait une grande importance.  La Chine s’est engagée à consolider sa coopération avec les pays du Sud, notamment dans les secteurs de la finance, de la réduction de la dette et du commerce, a-t-il indiqué en insistant sur la volonté de son pays à promouvoir le développement et la coopération internationale.


M. JAGDISH KOONJUL (Maurice) est intervenu au nom de l’Alliance des petits États insulaires, et a rappelé les défis écologiques et environnementaux auxquels ont été confrontés ces derniers mois les petits États insulaires en développement, dont la situation fragile a été aggravée par la flambée des cours du pétrole.  La dépendance énergétique est une source de vulnérabilité majeure pour les petits États insulaires en développement (PEID), a-t-il ensuite déclaré, demandant à ce que la Deuxième Commission se penche sur cette question et élabore des programmes d’assistance et de transferts de technologies en tenant compte des spécificités et des besoins des pays.  Maurice peut utiliser la canne à sucre et l’huile de noix de coco pour produire de l’éthanol, et peut également promouvoir l’usage de la bagasse comme sources d’énergie alternative, a-t-il indiqué, en revenant sur la proposition consistant à utiliser l’énergie des marées comme source de production d’électricité écologique et durable.  Notre environnement s’est détérioré en raison des changements climatiques qui ont accentué la violence des ouragans et des cyclones, a-t-il ensuite indiqué en invitant la communauté internationale à se pencher sur les menaces posées par les changements climatiques.  La demande en énergies propres explose dans le monde entier, a dit M. Koonjul.  Il a à cet égard cité l’énergie solaire, les éoliennes ou encore le charbon propre comme sources d’énergie potentielles.  Ces secteurs pourraient être mis en valeur en mettant en œuvre une des propositions faites dans le cadre de la Clinton Global Initiative, a-t-il dit en rappelant qu’il avait été proposé de stimuler les investissements privés dans des sources d’énergies alternatives.  Depuis 30 ans, la CNUCED préconise une approche de développement et de participation au commerce mondial qui tient compte des défis auxquels font face les petits États insulaires en développement, a poursuivi M. Koonjul en souhaitant que la CNUCED soit dotée de suffisamment de moyens pour promouvoir des programmes de renforcement des capacités des PEID.  Il a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de financement centralisé et coordonné en faveur des PEID, afin de faciliter la mise en œuvre du Programme d’action de Maurice et de permettre à ces États d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. 


M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) s’est félicité que le Document final du Sommet 2005 ait réaffirmé la place centrale du développement dans l’agenda international.  Il a estimé que la pleine mise en œuvre des décisions prises lors des conférences de Monterrey, Johannesburg, Bruxelles, Almaty et Maurice était essentielle pour atteindre les objectifs de développement agréés au niveau international.  Il a également insisté sur le rôle que doit jouer le commerce pour accélérer la croissance économique, et s’est dit convaincu que la conclusion réussie du Cycle de Doha serait une contribution importante aux efforts mondiaux de réduction de la pauvreté et de promotion du développement.  Décrivant les mesures prises par son pays en faveur du développement, il a affirmé que l’entrée du Kazakhstan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) était une des priorités de son Gouvernement.  Cette entrée à l’OMC et la libéralisation accrue du commerce sont essentielles pour la réussite de la stratégie de développement de notre pays, a-t-il précisé.  Il a insisté sur les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral, demandant qu’on tienne compte des recommandations du

Programme d’action d’Almaty.  Faisant part de l’engagement de son pays pour mettre en œuvre ce Programme, il a rappelé la tenue de la Réunion de haut niveau sur le rôle des organisations internationales, régionales et sous-régionales dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d’action d’Almaty, qui a eu lieu du 29 au 31 mars 2005 à Almaty. 


Le représentant a ensuite rappelé l’importance qu’accorde son pays à la promotion d’un environnement durable, et a notamment attiré l’attention de la Deuxième Commission sur la situation concernant la mer Aral et la région de Semipalatinsk.  Se félicitant de l’assistance de la communauté internationale à la préservation de ces territoires, il a souhaité qu’elle se poursuive et a demandé aux délégations d’appuyer le projet de résolution sur la réhabilitation écologique et le développement économique de la région de Semipalatinsk, qui sera présenté par le Kazakhstan.  Enfin, il a insisté sur l’importance que son pays accorde à la question des ressources d’eau potable, et a encouragé toutes les initiatives visant à améliorer la coopération dans la gestion des cours d’eau transfrontaliers. 


M. K. BHAGWAT-SINGH, représentant de l’Union mondiale pour la conservation de la nature et de ses ressources, a assuré que son organisation jouerait son rôle dans le suivi de la mise en œuvre des dispositions du Document final du Sommet mondial 2005 relatives à l’environnement et à la protection des ressources naturelles.  Il s’est félicité du fait que les changements climatiques aient été identifiés comme une menace et un défi grave à relever sur le long terme, et qu’ils aient fait l’objet de mesures particulières.  L’évaluation de l’écosystème pour le Millénaire nous indique qu’il nous faut redoubler d’efforts pour parvenir à un développement durable respectueux de l’environnement, a-t-il dit en se réjouissant du fait que le Document final du Sommet mondial de 2005 contienne des dispositions relatives à cette question.


M. AMARENDRA BHATTACHARYA, représentant de la Banque mondiale, a déclaré que l’économie mondiale souffrait du ralentissement de la croissance survenue en 2005, et qui touche surtout les pays en développement.  Malgré cela, a-t-il indiqué ces pays ne se sont jamais développés aussi rapidement, dépassant les performances des décennies passées.  Cette progression des pays du Sud est due aux réformes mises en place dans le passé, a-t-il estimé.  Il a ensuite constaté que deux ombres persistaient dans ce tableau: les catastrophes naturelles, et les risques provenant de la hausse des prix du pétrole, de la pression inflationniste sur l’immobilier, et de la possibilité de voir les taux d’intérêt augmenter.  S’agissant du pétrole, il a indiqué que la hausse de ses cours était, entre autres, due à une forte augmentation de la demande et aux limites de capacités industrielles qui affectent la production des produits raffinés.  La hausse des cours, a-t-il noté, a eu un impact disproportionné sur les pays les plus pauvres. 

S’agissant du financement du développement, le représentant de la Banque mondiale s’est félicité que la communauté internationale se soit engagée lors du Sommet mondial 2005, en faveur de la réalisation des OMD.  Il a salué d’une part les engagements pris par les pays développés en ce qui concerne l’APD, et la dette, et d’autre part ceux pris par les pays en développement concernant l’adoption de plans nationaux pour soutenir la réalisation des OMD. 


Il a estimé que ces différents accords devaient se traduire en plans d’action concrets et en mesures réalisables.  Selon lui, les perspectives pour améliorer l’agenda du développement n’ont jamais été meilleures qu’elles ne le sont aujourd’hui.  Il a toutefois nuancé ses propos en indiquant que la tâche ne serait pas facile et que l’accent devait être placé sur la mise en œuvre des engagements pris.  « Il sera important de suivre l’exécution de ces promesses et la façon dont l’aide sera apportée », a-t-il dit.  Il a par ailleurs souligné la nécessité de trouver des mécanismes novateurs de financement du développement, et a salué, à cet égard, l’initiative de créer une facilité de financement internationale pour la vaccination à partir d’une taxe sur les billets d’avion.  Il a aussi insisté sur le besoin d’améliorer la prévisibilité et la souplesse de l’aide pour que ses bénéficiaires puissent élaborer des stratégies de réduction de la pauvreté sur des échéances à long terme.  Enfin, il a noté l’importance de la prochaine Réunion ministérielle de l’OMC, prévue en décembre à Hong Kong, et a estimé qu’un système commercial multilatéral est dans l’intérêt de tous.  Il a d’autre part insisté sur la nécessité d’une meilleure participation des pays en développement aux processus de décision des institutions de Bretton Woods.


M. MANSOUR MAHAMED ALJUWAIED (Émirats arabes unis) a indiqué que seule une petite partie du monde avait bénéficié de la croissance économique et des progrès effectués dans le secteur des sciences et des technologies.  Il a réaffirmé l’importance du développement pour parvenir à la sécurité, à la stabilité et au bien-être de tous les peuples.  Se félicitant des récentes initiatives en matière de financement du développement et de la dette, il a lancé un appel pour la mise en oeuvre rapide de toutes les recommandations et décisions des conférences sur le développement, entre autres celles de Monterrey et de Johannesburg.  Il a fait part des avancées qu’a connu son pays dans les domaines du développement économique et social, notant qu’elles résultaient d’une stratégie nationale de développement centrée sur l’utilisation efficace des ressources en pétrole et sur la création d’infrastructures pour le développement d’autres secteurs économiques.  Il a expliqué que son pays s’était également attaché à améliorer le rôle du secteur privé dans le développement économique en vue notamment de créer un environnement favorable aux investissements.  De plus, il a précisé que le développement humain était l’objectif premier de toutes les activités liées au développement social et économique.  Il a aussi insisté sur l’importance des technologies modernes dans les secteurs de la gestion et de la production.  Enfin, il a fait part de la volonté de son pays de contribuer aux partenariats mondiaux et aux efforts régionaux de développement à travers des accords à tous les niveaux.


M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a estimé que, même si le Document final du Sommet mondial 2005 ne reflétait pas tous les espoirs placés en cette rencontre, il comportait des avancées importantes dans les domaines du développement et de la réalisation des OMD.  Le Sommet a réaffirmé la pertinence des principales dispositions du Consensus de Monterrey relatives au financement du développement, a-t-il ensuite rappelé, avant d’ajouter que son pays avait engagé une série de réformes structurelles et institutionnelles, ainsi que des politiques sectorielles dans les domaines de l’éducation, de la santé, et de l’environnement, avec pour perspective l’intensification des stratégies d’éradication de la pauvreté.  La communauté internationale doit consentir davantage d’efforts pour financer plus largement le développement, ouvrir les marchés des pays développés sur une base équitable, faire avancer les questions relatives à l’allègement de la dette, et mobiliser les investissements étrangers directs et les transferts de technologies, a-t-il poursuivi en insistant par ailleurs sur les questions de reconstruction postconflits.  « Dans le cas de mon pays, qui n’a pas accès à la mer, les questions d’accès aux marchés internationaux vont bien au-delà des négociations de l’Organisation mondiale du commerce, et leur résolution suppose des investissements en terme d’infrastructures », a dit le représentant.  Nous sommes en train de proposer des projets pilotes et nous espérons qu’ils seront soutenus par la communauté internationale, a-t-il dit, avant de souligner la nécessité de parvenir, en décembre 2005 à Hong Kong, à des avancées concrètes sur les questions des subventions à la production et à l’exportation de produits agricoles, ainsi que sur la levée des barrières douanières et tarifaires.  Le représentant a ensuite évoqué la question de l’accès à l’eau, en rappelant que le Tadjikistan accordait une importance capitale à la gestion des ressources en eau douce, et en suggérant l’établissement de partenariats orientés vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


M. ILEKA ATOKI (République démocratique du Congo) a indiqué que son pays, ruiné, affaibli, pillé et classé dans la catégorie des pays pauvres très endettés (PPTE) à l’issue de conflits armés, renaissait de ses cendres grâce à un programme de sortie de crise appuyé par la communauté internationale.  Il a expliqué que ce programme comprenait un cadre économique et social basé sur son Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), ainsi qu’un autre, de nature politique, qui s’attacha, entre autres, à la préparation d’élections devant installer la démocratie en RDC et donner au pays des institutions légitimes et crédibles.  Il a précisé que le DSRP se trouvait actuellement dans sa phase finale de confection, et que sa mise en œuvre devrait être appuyée par une structure fonctionnelle et efficace de microfinancement et de microcrédit centrée sur le développement agricole et rural, afin de toucher la majorité de la population du pays qui vit en zone rurale.  M. Atoki a estimé que des résultats significatifs ne pourraient être atteints qu’à très long terme en utilisant des stratégies et des politiques appropriées soutenues par un financement adéquat. 


S’agissant du plan social, le représentant de la RDC a constaté que la destruction et l’abandon des structures éducatives et sanitaires avait eu un effet dévastateur sur le capital social et humain du pays.  Il a déploré à cet égard les faibles taux de scolarisation des enfants et l’alphabétisme rampant.  Il a relevé que 16 millions de personnes sont touchées par la faim et a déploré l’accélération la propagation de la pandémie du VIH/sida, en raison entre autres, des déplacements massifs de populations; de l’effondrement du système sanitaire; de la présence de troupes venant de pays affectés, et des violences sexuelles.  Il a déclaré que l’espérance de vie en RDC était tombée à 45 ans.  Il a déploré cet état des choses, relevant que son pays occupe une situation géographique économiquement stratégique qui lui confère de façon naturelle un rôle de locomotive du développement dans sa région.  Le représentant a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne la tenue de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, et souligné l’importance de respecter les engagements pris à Dar es-Salaam.  Enfin, constatant les grandes disparités entre pays riches et pays pauvres, il a noté que si les États étaient responsables vis-à-vis de leurs peuples, les autres pays avaient aussi à cet égard des devoirs.


Mme YASOJA GUNASEKERA (Sri Lanka) a déclaré que l’index de développement humain de son pays était élevé, et que 92% de sa population sont scolarisés, le taux d’alphabétisation des femmes ayant permis de leur assurer un rang respectable dans la hiérarchie sociale.  Mme Gunasekera a indiqué que le Sri Lanka ne connaissait plus de disparités entre hommes et femmes en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Nous nous félicitons de la remise de dette consentie lors du Sommet du G8 à 18 des pays les plus pauvres et les plus endettés du monde, et de l’application prochaine de cette mesure grâce aux accords conclus avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Fonds africain de développement.  Cependant, a-t-elle mis en garde, nous devons rester prudents face à la montée des cours du pétrole et à la détérioration des cours des produits de base.  L’économie du Sri Lanka traverse une période difficile en raison de l’expiration de l’accord multifibre, de la hausse des prix du pétrole et des conséquences du tsunami, a indiqué Mme  Gunasekera.  Poursuivant sur l’inégale répartition des bénéfices de la mondialisation, en particulier dans le secteur des produits agricoles, la représentante a insisté sur l’urgence de mettre fin aux subventions à la production et à l’exportation qui ont cours dans les pays développés, ainsi que sur la levée des barrières tarifaires et douanières qui bloquent l’accession à ces marchés.  Elle a mis également l’accent sur l’importance de la prise en compte des migrations internationales dans l’approche du développement, soulignant que les travailleurs migrants sont une source potentielle de financements considérables.  Revenant sur les conséquences du tsunami, et sur les ouragans et cyclones qui ont frappé les Caraïbes et le golfe du Mexique riverain des États-Unis, Mme Gunasekera a estimé que l’ONU devait réfléchir à la mise en place d’un mécanisme d’assistance aux pays touchés par des catastrophes naturelles, et qu’elle devrait jouer un rôle de catalyseur de la mise en place de systèmes d’alerte rapide dans les zones à risque.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a dit que les pays en développement étaient exposés à de nombreux dangers, du fait de la montée des déséquilibres mondiaux.  Il a estimé qu’il fallait sérieusement considérer la difficile situation des pays en développement, et surtout des PMA qui ne pourront réaliser les OMD sans des engagements rapides d’assistance en matière de dette et de commerce.  Il a regretté que les questions commerciales n’aient pas été au centre des recommandations du Document final du Sommet de 2005.  Il s’est ainsi interrogé sur la sincérité de l’engagement pris par les partenaires au développement de mettre en place un système commercial juste et équitable.  Il a ensuite déclaré qu’il fallait faciliter l’adhésion de tous les pays à l’OMC au lieu d’en exclure certains États en vue de préserver les intérêts de quelques pays.  S’agissant de l’APD, il a appelé au respect des engagements pris par les pays développés, et a souligné que cette aide ne pouvait être utilisée comme moyen de pression politique.  Plaidant pour une augmentation des ressources destinées au financement du développement, il a déploré l’utilisation de mesures économiques brutales et de sanctions, qui entravent le développement économique et social des pays en développement.  Enfin, il a déclaré que l’occupation israélienne du Golan syrien devait cesser car en plus de violer le droit international, elle privait les citoyens syriens de ce territoire de leur droit au développement. 


Mme CINTHIA SOTO (Costa Rica) a émis des doutes sur la possibilité d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement sans une application urgente des dispositions relatives au développement contenues dans le Document final du Sommet mondial 2005.  Augmenter les flux d’aide au développement, mobiliser les investissements étrangers directs, alléger substantiellement la dette des pays en développement, et établir des règles équitables de commerce mondial en levant les subventions et les barrières tarifaires sont certaines des mesures les plus urgentes à adopter et mettre en œuvre, a-t-elle souligné.  Le Costa Rica a mis en œuvre une politique globale intégrant les dimensions de la lutte contre la pauvreté et de la protection de l’environnement, a dit Mme Soto.  Elle s’est félicitée de l’allègement de la dette des PPTE et a souhaité que ces mesures soient étendues aux pays à revenu intermédiaire.  Elle a suggéré que des pays comme le Costa Rica restent sur la liste des pays à considérer pour ce qui est de la mobilisation des investissements aux fins du développement.  Concernant le commerce international et le développement, elle a estimé que le seul cadre propice à la négociation devait être l’Organisation mondiale du commerce, et que la Deuxième Commission ne devait pas s’attarder sur l’examen de ces questions.


M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a estimé que, suite à l’adoption du Document final, il revenait à la Deuxième Commission de renforcer le dialogue et de faire des recommandations pour traduire ces engagements en mesures pratiques.  Il s’est dit d’accord avec l’idée qu’un taux de croissance supérieure devait s’accompagner d’une augmentation des investissements.  Ceci est essentiel pour la productivité mais aussi pour améliorer la qualité du capital humain et technologique.  Il a affirmé que la question de l’instabilité des cours des produits de base méritait une attention particulière, et que cette situation pouvait notamment être compensée par un meilleur accès au marché de ces produits.  Il a aussi insisté sur l’importance de diffuser les bonnes pratiques pour diversifier l’économie.  En ce qui concerne le prix du pétrole, il a demandé que les défis techniques et technologiques auxquels font face les pays exportateurs en développement soient sérieusement pris en compte.  Il a par ailleurs indiqué que les obstacles auxquels font face les pays en développement sans littoral vont de la difficulté qu’ils ont d’accéder aux marchés mondiaux, aux coûts des transports et à leur dépendance vis-à-vis des politiques de transport de pays tiers.  Il a souhaité que les vulnérabilités des pays enclavés soient prises en compte dans toute discussion sur le commerce international.


M. EVGENY YUSHKEVICH (Bélarus) a noté que la Deuxième Commission s’était toujours penchée sur la réalisation, à l’horizon 2015, des Objectifs du Millénaire pour le développement, et a estimé que le document final du Sommet mondial 2005 ne contenait pas vraiment à cet égard de dispositions nouvelles.  Il a appuyé l’initiative du Qatar d’accueillir, en 2007, une conférence de suivi de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, tenue en mars 2002, et a souhaité que cette rencontre serve réellement à évaluer les progrès accomplis et les carences à corriger, et à en établir les responsabilités.  Il a souhaité que la prochaine Réunion ministérielle de l’OMC, à Hong Kong, en décembre 2005, serve à régler les questions en suspens sur la levée des subventions à la production et à l’exportation des produits agricoles par les pays développés, ainsi que sur les barrières tarifaires.  Abordant les questions de migrations internationales, le représentant a souhaité qu’une nouvelle dimension y soit intégrée concernant la traite des êtres humains.  Le représentant a ensuite estimé que les questions relatives à la gestion des ressources énergétiques devaient être inscrites à l’ordre du jour de la Commission du développement durable.  Enfin, il a plaidé pour la mise en œuvre de partenariats orientés vers les transferts de technologies, l’échange d’expérience, ceci, au profit de pays en développement.  A ce titre, il a jugé important de traiter de ces questions, notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies de l’information et de la communication, dans la perspective de la tenue de la deuxième phase du Sommet mondial de l’information de Tunis, en novembre 2005.  Il a ensuite émis des doutes sur les recommandations relatives à la Convention sur la lutte contre la corruption.


M. BONIFACE G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a pour sa part déploré que le règlement des questions de l’allègement de la dette, de l’aide publique au développement, de la mobilisation des investissements étrangers directs et de l’ouverture des marchés soit toujours soumis à certaines conditions dans le Document final du Sommet mondial 2005.  De même, a-t-il dit ensuite, la question du VIH/sida n’a pas été prise en compte dans sa dimension réelle par le Document final.  Il s’est inquiété ensuite des retards enregistrés dans l’émergence de règles de commerce international équitables, et a attiré l’attention sur les contraintes rencontrées par les pays sans littoral et les pays de transit, qui sont confrontés à des coûts très élevés pour l’acheminement des biens de consommation et l’exportation des produits de base.  Il a demandé que soient respectées les recommandations et les dispositions contenues dans l’Accord d’Almaty.  Un espace préférentiel national devrait être réservé aux Gouvernements, qui doivent disposer de prérogatives dans l’attribution des marchés relatifs à la mise en valeur des ressources naturelles, a ensuite estimé M. Chidyausiku.


M. DJANKOU NDJONKOU, représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), s’est félicité que le travail décent et l’emploi aient été placés au centre du programme de travail lors du Sommet mondial de 2005, comme l’indique le Document final.  Il a affirmé que l’OIT continuerait à promouvoir les liens entre le travail décent et les autres cadres nationaux d’action du système multilatéral, comme par exemple le DSRP.  Il a affirmé qu’en poursuivant ce travail au niveau national, il fallait aussi y considérer la dimension sociale de la mondialisation.  Afin que celle-ci soit bénéfique pour tous, il a estimé que l’économie mondiale devrait être conçue de manière à fournir un travail décent au plus grand nombre.  Il a précisé que les efforts de l’OIT se concentraient particulièrement sur les jeunes, qui souffrent deux à trois fois plus du chômage.  Par ailleurs, il a souligné l’attachement que porte son organisation à l’égalité entre les hommes et les femmes; à la question de la migration des travailleurs; à la protection de leur droits, et à l’impact socio-économique du VIH/sida et ses effets sur le marché de l’emploi.  Enfin, il a appelé à une approche concertée et intégrée des politiques économiques et sociales pour répondre aux défis de la mondialisation, notant que les efforts de l’OIT et son « Agenda pour un travail décent » pouvaient grandement contribuer à celle-ci.


M. TERUNEH ZENNA (Éthiopie) a estimé que les OMD étaient réalisables.  Il s’est encouragé par les engagements pris par les États Membres, lors du Sommet mondial 2005, de mettre en œuvre un partenariat renforcé en vue de la réalisation de ces OMD.  Il s’est félicité de la décision récente du G8 d’alléger la dette de 18 PPTE, ainsi que par les dernières rencontres des institutions de Bretton Woods.  La partie du Document final du Sommet mondial 2005 relative au développement aura une incidence directe sur les travaux de la Deuxième Commission, a-t-il dit, avant d’exhorter les pays développés à allouer les 0,7% de leur PNB promis à l’aide publique au développement d’ici 2015 et 0,20% de leur PNB à l’assistance aux pays les moins avancés, conformément aux engagements pris dans le  Programme d’action de Bruxelles.  Il s’est dit encouragé par l’engagement contenu dans le document final du Sommet mondial 2005 de soutenir le renforcement des capacités et de la compétitivité des pays en développement, ainsi que par les engagements pris en matière d’investissements étrangers directs, qui doivent pouvoir aider des pays comme l’Éthiopie à développer les infrastructures pouvant soutenir une croissance soutenue.  M. Zenna a rappelé ensuite que la responsabilité première du développement relevait des pays en développement eux-mêmes, comme le démontre le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), avant de souhaiter que la rencontre de l’Organisation mondiale du commerce, prévue en décembre 2005 à Hong Kong, permette de parvenir à un accord sur un commerce mondial plus équitable, libéré des contraintes tarifaires et douanières et de la pratique des subventions à la production et à l’exportation des produits agricoles. 


M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a estimé que les travaux de la Commission devaient pallier à l’absence d’engagements lors du Sommet 2005.  Il a notamment indiqué qu’il fallait aborder avec plus d’efforts les aspects du suivi et de la mise en œuvre du financement du développement, en mettant l’accent sur la mobilisation des ressources et sur la nécessité de faire de l’ouverture commerciale le moteur réel du développement des pays en développement.  Il a regretté que le Document final ne reflète pas vraiment le point de vue des pays en développement en ce qui concerne la question du commerce.  Souhaitant que la conclusion du Cycle de Doha permette d’avancer dans ce domaine, il a estimé essentiel, dans la perspective de la Réunion de l’OMC à Hong Kong en décembre prochain, d’appliquer pleinement ce qui a été convenu à Genève en juillet 2004, notamment en ce qui concerne la meilleure intégration des économies petites et vulnérables au système commercial multilatéral.  Rappelant que son pays n’avait pas de littoral, il a souligné les conséquences négatives de cette situation sur sa croissance, en insistant sur les effets négatifs de la montée des cours du pétrole, qui augmente le coût des transports et réduit la compétitivité. 


Le représentant a demandé la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Il a aussi souhaité que des mesures supplémentaires soient prises pour pallier aux carences graves que connaissent les pays les plus vulnérables.  « Il faut relever le défi de la lutte contre l’iniquité », a-t-il avancé, indiquant que la richesse devait être distribuée de manière plus juste et plus solidaire à l’heure de la mondialisation.  Il a plaidé pour que les petites économies ne soient pas abandonnées au triste sort qui est en ce moment le leur.  Enfin, il a souhaité que la Deuxième Commission accorde plus d’attention à la question de l’emploi.  Il a enfin espéré que des engagements supplémentaires seraient pris sur la question de la mobilisation des ressources et sur celle des coopérations Nord-Sud, Sud-Sud et triangulaire, afin de créer la synergie nécessaire pour briser l’inertie actuelle et surmonter les obstacles qui entravent le développement durable des pays les plus vulnérables. 


M. OMOTAYO OLANIYAN, Observateur de l’Union africaine, a insisté pour qu’une attention particulière soit accordée aux besoins particuliers du continent africain en matière de réalisation des OMD, en particulier s’agissant des questions de réduction de dette, d’augmentation de l’aide publique au développement et d’ouverture des marchés.  Le continent africain a procédé à des réformes, afin de pouvoir y stimuler la croissance économique, a-t-il dit, ajoutant ensuite que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) témoigne de cet effort orienté vers le développement.  Au mois de septembre 2004, les Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine ont adopté des mesures clefs pour alléger les situations d’extrême pauvreté lors de la réunion qui s’est tenue à Ouagadougou, a ensuite dit l’observateur.  Il a invité la communauté internationale à répondre au besoin supplémentaire de ressources auquel est confronté le continent africain.  Il a plaidé pour une annulation totale de la dette des pays pauvres du continent africain, en saluant à ce titre la décision prise par le G8 à Gleneagles et en souhaitant que cette initiative soit étendue à d’autres pays.  Enfin, M. Olaniyan a invité la Deuxième Commission à se pencher en particulier sur les attentes spécifiques de l’Afrique en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Mme MARISOL NIETO (Équateur) a indiqué qu’il fallait que la communauté internationale fasse maintenant preuve de volonté politique pour appliquer les engagements pris lors du Sommet mondial 2005 de septembre.  Elle a affirmé que son pays allait travailler au niveau national pour que toutes les mesures visant à cette application soient exécutées.  S’agissant du commerce, et plus spécifiquement du Cycle de Doha, elle a espéré que la Réunion de Hong Kong parvienne à des résultats positifs en faveur du développement.  Elle a estimé qu’il était nécessaire de corriger la participation inégale des pays en développement dans les mécanismes du commerce multilatéral, notamment en ce qui concerne les prises de décisions.  Elle s’est dite en faveur de la création de mécanismes destinés à examiner les problèmes des pays endettés à revenu moyen, et elle a déclaré que son pays serait attentif à l’exécution des engagements pris lors du Sommet à cet égard.  Elle a par ailleurs souligné l’importance des migrations internationales pour son pays, ces mouvements de populations ayant des incidences positives et négatives.  Elle a tout particulièrement insisté sur les transferts de fonds et la nécessité de trouver des solutions en faveur du financement du développement à cette question.  La représentante a aussi mis l’accent sur la nécessité d’appliquer le Cadre d’action de Hyogo, qu’elle a qualifié « d’instrument précieux pour les pays en développement et les pays les plus vulnérables ».  Enfin, elle a souhaité le renforcement de l’ECOSOC, en particulier dans son rôle de coordination.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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