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AG/AB/3696

LA CINQUIÈME COMMISSION ENTEND UNE PRÉSENTATION DE KOFI ANNAN DANS LE CADRE DE L’EXAMEN DU PROJET DE BUDGET BIENNAL 2006-2007, ESTIMÉ À 3,6 MILLIARDS

25/10/2005
Assemblée généraleAG/AB/3696
Department of Public Information • News and Media Division • New York

LA CINQUIÈME COMMISSION ENTEND UNE PRÉSENTATION DE KOFI ANNAN DANS LE CADRE DE L’EXAMEN DU PROJET DE BUDGET BIENNAL 2006-2007, ESTIMÉ À 3,6 MILLIARDS


Le représentant de l’Inde note que le budget ordinaire ne représente que 20% des besoins réels de l’Organisation


Le Secrétaire général des Nations Unies a présenté cet après-midi devant la Commission administrative et budgétaire (Cinquième Commission) les grandes lignes du projet de budget-programme biennal 2006-2007, qui se chiffre à 3,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 0,1% en terme réel par rapport à l’exercice précédent, avant les révisions nécessaires, à la lumière des décisions du récent Sommet des dirigeants de la planète qui a eu lieu au mois de septembre.


Le Secrétaire général, qui a annoncé la nomination prochaine d’un conseiller spécial pour les questions de gestion chargé de s’assurer que le processus de réforme correspond aux meilleures normes et pratiques internationales, a également indiqué qu’il chiffrerait en novembre les incidences budgétaires de la création de la commission de consolidation de la paix, d’un Conseil des droits de l’homme, du doublement dans les cinq ans du budget du Haut Commissariat aux droits de l’homme, du renforcement des activités de contrôle, et notamment, du fonctionnement du nouveau Bureau de l’éthique.   Les États Membres se sont accordés sur ces mesures à l’issue du récent Sommet, a rappelé M. Kofi Annan aux délégations. 


Il a exhorté la Cinquième Commission à aider l’Organisation à acquérir la souplesse et les compétences nécessaires pour faire face aux défis que le monde doit aujourd’hui affronter.  Il a estimé que la réforme de la gestion de l’Organisation permettrait au Secrétaire général et au Secrétariat de mieux maîtriser la complexité et la multiplication croissantes de leurs activités.  Enfin, il a invité les États Membres à accorder une attention prioritaire aux grands axes stratégiques du budget et de la réforme, plutôt que de se perdre dans des détails.  « Je ne vous demande pas un chèque en blanc, mais je vous demande de me confier une gestion dont je rendrai compte », a-t-il souligné. 


Le représentant de l’Inde a constaté avec étonnement, au cours des débats qui ont suivi, que le budget ordinaire de 3,6 milliards de dollars proposé pour l’exercice biennal 2006-2007 ne représentait que 20% des besoins de l’Organisation, si l’on considère les ressources extrabudgétaires qui, elles, peuvent atteindre 5,6 milliards de dollars, alors que 10 milliards seront nécessaires aux opérations de maintien de la paix (OMP).  Il s’est étonné que les États Membres ne débattent pas ou peu de ces 16 milliards de dollars – ressources extrabudgétaires et OMP –, alors que les délégations consacrent au contraire un temps et des efforts disproportionnés à l’examen du budget ordinaire dans le cadre des travaux de la Cinquième Commission.  


Au nom de l’Union européenne, le représentant du Royaume Uni s’est inquiété d’un projet de budget de près de 4 milliards de dollars en notant une tendance à l’expansion contraire à la stabilité à laquelle les États ont été habitués.  Il a regretté une augmentation qui représente une charge lourde pour les États Membres, notamment pour ceux de l’Union européenne, dont les contributions cumulées représentent 37% du budget des Nations Unies.  Il a estimé qu’il était essentiel que soient faites des propositions sur toutes les économies pouvant être réalisées, quitte à revoir la pertinence de l’ensemble des montants proposés.  Dans le même ordre d’idée, la délégation du Japon a de son côté estimé que l’augmentation réelle du budget était de 20% si on comparait le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007 à celui de l’exercice biennal 2004-2005 qui avait été présenté à la fin de l’année 2003. 


De son côté, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Jamaïque a souhaité qu’aucune décision arbitraire ne soit prise pour baisser les ressources.  Il a exhorté l’Assemblée générale à refuser le principe d’une croissance nulle du budget.  Au nom du Groupe de CANZ, le représentant de l’Australie, à l’instar de plusieurs délégations, a défendu le droit des populations à obtenir les assurances sur une utilisation des fonds qui respecte les meilleures normes et pratiques internationales.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’une plus grande responsabilisation qui n’aurait de sens que si elle était assortie de possibilités de sanctions.


Intervenant au Nom du Groupe africain, le représentant de la Namibie a, tout en soulignant l’importance des activités de maintien de la paix et de la sécurité, souhaité qu’elles ne se fassent pas au détriment des objectifs de développement.  Il a demandé pourquoi le poste du Conseiller spécial pour l’Afrique, vacant depuis quatre mois, n’était toujours pas pourvu.  Il s’est inquiété du manque de ressources pour financer les activités de la Commission économique pour l’Afrique, et a demandé à la communauté internationale de respecter ses engagements concernant les besoins spécifiques de l’Afrique.  


Sont intervenus au cours de cette séance les représentants des pays dont la liste suit: Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Royaume Uni (au nom de l’Union européenne), Australie (au nom du Groupe de CANZ), Namibie (au nom du Groupe africain), Argentine (au nom du Groupe de Rio), Égypte, Afrique du Sud, Inde, Arabie Saoudite, Norvège, Pakistan, Bangladesh, et Japon.  Ont également pris la parole: MM. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unis*; Rajat Saha, Président par intérim du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB)**, et Yoo Dae-jong, Vice-président du Comité du programme et de la coordination***, qui ont présenté les rapports relatifs à l’examen du budget-programme 2006-2007. 


La Cinquième Commission poursuivra demain matin 26 octobre à 10 heures l’examen de son débat sur le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007.  


__________

*     rapport A/60/6 du Secrétaire général 

**    rapport A/60/7 et Add.1 du CCQAB

***   rapport A/60/16

****  la documentation relative à ce point a été publiée le 25 octobre sous la côte AG/AB/3695


Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007


Présentation du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007 par le Secrétaire général


M. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, a présenté les grandes lignes d’un projet de budget biennal 2006-2007 marqué par une période qualifiée de très difficile où il faut faire face à un niveau sans précédent de défis.  À titre d’exemple, il a cité la constitution de plusieurs nouvelles opérations de maintien de la paix, le poids croissant des catastrophes naturelles et la propagation des maladies mortelles.  Le Secrétaire général a expliqué que la communauté internationale devait faire face à des problèmes en constante évolution et de nature imprévisible, notamment dans le domaine du maintien de la paix, des missions politiques, de l’aide humanitaire et de développement.  Cette évolution nous contraint également à évoluer, a déclaré M. Annan, de manière à permettre à l’Organisation de s’attaquer à la complexité de notre monde.


Dans ce contexte, il a estimé qu’il appartenait à la Cinquième Commission d’aider l’Organisation à acquérir la souplesse et les compétences nécessaires pour faire face aux défis d’aujourd’hui.  À mesure que cette relation s’intensifie, a ajouté le Secrétaire général, il faudra s’écouter les uns les autres pour aider le Secrétariat à mener à mieux ses multiples mandats.  M. Annan a par ailleurs estimé que la réforme de la gestion de l’Organisation permettrait au Secrétaire général et au Secrétariat de mieux maîtriser la complexité et la multiplication croissantes de leurs activités, invitant les États Membres à porter une attention prioritaire aux grands axes stratégiques.  Je ne vous demande pas un chèque en blanc, mais de me confier une gestion dont je rendrai compte, a-t-il lancé. 


Évoquant les moyens de mettre en œuvre les décisions du Sommet de septembre, le Secrétaire général a annoncé la nomination prochaine d’un conseiller spécial pour les questions de gestion, qui sera chargé de s’assurer que le processus de réforme correspond aux meilleures normes et pratiques internationales.  Il a par ailleurs évoqué la mise en place, dès décembre, d’une commission de consolidation de la paix dont la création a été réclamée par les États Membres et dont les implications financières seraient soumises en novembre.  S’agissant du projet d’établissement d’un Conseil des droits de l’homme, M. Annan a expliqué que les implications financières d’une telle décision ne seraient qu’estimatives, les États Membres n’ayant pas encore arrêté le cadre et la structure d’un tel organisme.  Le Secrétaire général a également annoncé qu’il présenterait les implications financières de la décision du Sommet de doubler dans les cinq prochaines années le budget du Haut Commissariat aux droits de l’homme, mesure que les États Membres jugent indispensable. 


Évoquant les propositions des États Membres de renforcer des activités de contrôle, M. Annan a indiqué que le renforcement du Bureau des service de contrôle interne (BSCI) s’effectuerait en deux étapes: par la mise en recouvrement de ressources additionnelles  pour les audits et les enquêtes dans un premier temps, et par la mise en œuvre d’une évaluation externe indépendante ensuite.  Il a ajouté que le fonctionnement du nouveau bureau de l’éthique était un autre domaine dont les conséquences financières devraient être estimées, alors que les premiers documents de ce bureau sont sur le point d’être publiés. 


Revenant au budget global, M. Annan a indiqué que le premier trimestre de 2006 serait l’occasion de soumettre des recommandations visant à s’assurer que les politiques et règles budgétaires, financières et en matière de ressources humaines correspondent aux besoins actuels de l’ONU.  Il a précisé qu’il fournirait également aux délégations ses analyses et recommandations destinées à faciliter l’examen des mandats arrêtés il y a plus de cinq ans par l'Assemblée générale ou ses organes compétents.  Le Secrétaire général a par ailleurs indiqué que le budget proposé pour le prochain exercice biennal 2006-2007 n’envisageait qu’une augmentation de 0,1% en terme réel par rapport au précédent exercice biennal, avant des révisions nécessaires à la lumière des décisions du Sommet.  En conclusion, M. Annan a estimé que le processus de mise en œuvre du Sommet était très ambitieux mais réalisable, compte tenu des investissements lourds opérés par l’Organisation dans le domaine des technologies de l’information et en formation de personnel.


Prévisions révisées concernant les chapitres 1er, 8, 28A et 35 et le chapitre premier des recettes du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007 (A/60/303)


Présentation du rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/60/7, A/60/7/Corr.1 et A/60/7/Add.1)


Présentation du rapport du Comité du programme et de la coordination (A/60/16 et A/60/16/Corr.1)


Débatgénéral


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a félicité le Secrétaire général pour son engagement à améliorer les ressources financières de l’Organisation.  Il a rappelé les critiques que la gestion de l’ONU avait essuyées récemment, notamment concernant le programme « Pétrole contre nourriture » qui a rejailli sur l’ensemble du personnel, jetant l’opprobre sur l’intégrité de l’Organisation et sur l’éthique de son personnel.  Il a souligné le rôle de l’Assemblée générale et ses organes en matière de planification, de budgétisation, de contrôle et d’évaluation et a insisté sur l’importance de la budgétisation axée sur les résultats, qui doit être, a-t-il rappelé, un outil de gestion et non une fin en soi.  Le représentant a également rappelé que le niveau de ressources proposés était de 3,6 milliards, ce qui n’implique pas de croissance réelle du budget, et a souhaité qu’aucune décision arbitraire ne soit prise pour baisser les ressources.


M. Neil s’est par ailleurs inquiété que les ressources extrabudgétaires s’élèvent à plus de 60% et que les dépenses relatives au personnel et à l’administration dépassent les 80% du budget régulier et ne soient pas affectés à la réalisation des mandats.  Il a demandé un contrôle accru de l’Assemblée générale sur la façon de trouver un équilibre plus approprié sur ces mandats.  Rappelant que les États Membres avaient fixé des priorités en matière de développement, notamment socioéconomique, et de la protection de l’environnement, le représentant a estimé que ces priorités devaient être budgétisées à hauteur de leur importance.


Il s’est préoccupé que la plupart des 3019 produits, dont on propose la suppression, relevaient des domaines sociaux et environnementaux et a rappelé que leur suppression ne serait possible qu’après analyse approfondie et non pas de façon discrétionnaire.  Il a regretté que le montant du compte de développement soit demeuré inchangé depuis 1990, à hauteur de 13 millions, et a appelé le Secrétariat à présenter des mesures afin de financer de façon adéquate ce programme.  M. Neil a émis des doutes quant au fait que la formation était suffisamment budgétée, compte tenu des réformes en cours et de la recherche de l’efficacité et a estimé que 25 millions ne suffiraient pas aux besoins de formation du personnel.


Concernant les ressources mises à disposition des 4 lieux d’affectation et des commissions régionales, il a insisté sur l’importance du principe d’équité.  Les commissions régionales sont la première interface entre ONU et les peuples du monde, a-t-il rappelé, ce qui revêt une importance particulière dans le domaine du développement.  Il est donc nécessaire à son avis que ces commissions reçoivent des ressources suffisantes pour s’acquitter de leur mandat.


Il a pris note du rapport du CCQAB et a souhaité attirer l’attention de la Commission sur le fait que les observations faites par le Comité dépassaient son mandat.  Il a tenu à rappeler que les membres de ce Comité sont élus en leur qualité d’experts et doivent servir les intérêts du Comité et non pas de leur gouvernement, ce qui risque de compromettre l’indépendance et la neutralité de cet organe.  Il a dit qu’il était temps de procéder à une révision du CCQAB.


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a rappelé que les négociations du budget biennal sont toujours complexes mais revêtent toute leur importance dans ce contexte de nouveaux défis auxquels l’Organisation doit faire face.  Il a souligné que le budget régulier, débattu ce jour, avoisinait les 4 milliards de dollars qui confirme une tendance à l’expansion.  Il a en outre rappelé que les pays de l’Union européenne participaient à hauteur de 37% de ce budget régulier et a insisté sur le fait que des économies devaient être réalisées.  Une évaluation des résultats devrait aider l’Organisation à gagner en efficacité, a dit le représentant, qui a par ailleurs exhorté le Secrétaire général à encourager les administrateurs de haut rang pour qu’ils procèdent à des changements créatifs afin de réaliser leur mandat dans les budgets alloués.


Concernant la gestion des ressources humaines, il a appelé à plus de souplesse et s’est déclaré déçu des maigres résultats produits à la suite des mesures prises à l’issue des négociations budgétaires de 2003.  La marge accordée au Secrétariat de jouer sur un volet de 50 postes comme il l’entend n’a pas été exploitée, a-t-il estimé.  De même, il a estimé que les activités du personnel gagneraient en efficacité si ce dernier disposait d’outils de travail adaptés et efficients, notamment en ce qui concerne les technologies de l’information.  Au sujet du même rapport, il a regretté qu’il ne comporte pas de données chiffrées plus explicites sur les économies possibles.


Le représentant a par ailleurs souligné que les budgets concernant les affaires humanitaires et les droits de l’homme devaient être renforcés et ces augmentations devaient être pleinement justifiées.  Il a finalement enjoint les délégations à plus de responsabilité dans l’utilisation des services de conférences et de traduction qui absorbe près de 15% du budget.


Intervenant au nom du Groupe de CANZ, M JOHN DAUTH (Australie) a estimé que le mandat du Secrétaire général se caractérisait par la capacité et la volonté de donner aux Nations Unies les moyens de répondre aux exigences des États membres.  Il s’est félicité de la mise en place d’un programme d’amélioration de la gestion de Secrétariat.  Avec un budget annuel de 7,5 milliards de dollar, si l’on combine les ressources budgétaires et extrabudgétaires, nos populations ont le droit d’obtenir les assurances que ces montants seront utilisés à bon escient et dans le respect des meilleures normes et pratiques internationales.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’une plus grande responsabilisation, qui n’a de sens que si elle était assortie de sanctions.  Il a souligné l’importance de supprimer les activités qui n’avaient plus lieu d’être, regrettant que le gel de recrutement n’ait pas permis d’obtenir les résultats escomptés et que la souplesse accordée au Secrétaire général dans le redéploiement de 50 postes n’ait pas été pleinement exploitée.


Intervenant au nom du Groupe africain, M. MARTIN ANDJABA (Namibie) s’est félicité de la volonté du Secrétaire général d’utiliser les ressources de l’Organisation en fonction des priorités définies par l'Assemblée générale et les États Membres.  Il a noté que l’augmentation du budget des Nations Unies était due à une augmentation des moyens consacrés aux questions de maintien de la paix et de la sécurité.  Tout en soulignant l’importance des activités de maintien de la paix et de la sécurité, il a souhaité qu’elles ne se fassent pas au détriment des objectifs de développement et du devoir de solidarité de la communauté internationale avec l’Afrique, mais aussi avec les 50 pays les moins avancés (PMA), dont 34 sont africains.  Il a demandé que le budget-programme biennal tienne mieux compte du plan à moyen terme ainsi que des résultats des conférences et sommets internationaux.  Notant qu’il s’agissait du troisième budget axé sur les résultats, il a estimé que le système des Nations Unies tirait profit de ses investissements dans l’informatique pour améliorer l’efficacité de ses activités. 


Évoquant le processus d’examen des produits anciens, le représentant a jugé essentiel que l’élimination de 3019 produits proposés par le Secrétaire général s’effectue conformément à l’article 5.6 et à la règle 105.6 du Règlement régissant la planification des programmes, les aspects du budget qui ont trait aux programmes, le contrôle de l’exécution et les méthodes d’évaluation, et soit approuvée par les organes intergouvernementaux appropriés.  Il s’est inquiété de savoir que le poste du conseiller spécial pour l’Afrique était vacant depuis quatre mois, regrettant par ailleurs le manque de ressources pour le financement des activités de la Commission économique pour l’Afrique.


M. CESAR MAYORAL (Argentine), intervenant au nom du Groupe de Rio, a rappelé que les 3.8 milliards de budget constituent un montant historique.  Il a déclaré que l’importance de ce montant a mis en exergue la nécessité des mécanismes de contrôle.  Il a toutefois regretté que 17% des produits dont l’élimination est envisagée touchent au développement économique et social de l’Amérique latine et des Caraïbes.  Les dépenses de personnel étant la plus grande part du budget, il a appelé à une plus grande cohérence des ressources humaines.  Il a salué l’élaboration d’une politique de lutte contre la fraude et la corruption.  Il a constaté que, dans son budget, le Secrétaire général tenait compte de l’importance croissante des TIC.  Il a rappelé l’importance de l’égalité entre les sexes dans tous les chapitres du budget et a insisté sur la réalisation d’une véritable politique de promotion des femmes dans l’Organisation.  Concernant le CCQAB, il a rappelé l’importance de l’indépendance et de la neutralité de ses membres et a réaffirmé le rôle fondamental du CPC.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé que le budget devait se faire dans le cadre d’une discipline budgétaire stricte.  Il a insisté sur le fait que toutes les activités faisant l’objet d’un mandat soient suffisamment financées.  Il a regretté que le budget n’augmente que de 0.1% et que les programmes de développement et de coopération régionale ne dépassent pas 0.5%.  Concernant les ressources extrabudgétaires, dont il a souligné l’importance sans cesse croissante, il en a déploré le caractère imprévisible et le fait que cela pouvait fournir des moyens de pressions sur des mandats tributaires de ces sources.  Il s’est aussi déclaré préoccupé par le fait que les organes techniques outrepassent leur mandat et font parfois preuve de partialité car les experts membres ont encore des responsabilités dans leur gouvernement.  Il a conclu en souhaitant que ne soient pas créées, dans le cadre de la réforme, de couches bureaucratiques supplémentaires qui alourdiraient encore le système.


M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a déclaré que le bilan du Sommet mondial de 2005 restait mitigé.  Il a regretté que la mise en oeuvre des programmes souffre du fait qu’on n’avait pas trouvé des sources fiables de financement.


Il a déclaré qu’il fallait doter l’Organisation d’un budget réaliste et a exhorté les États Membres à s’acquitter de leurs contributions afin que l’Organisation puisse remplir les mandats qui lui sont confiés.  Il a rappelé que les programmes de développement devaient être renforcés par des ressources adéquates et a regretté que la majorité des programmes de développement économique soient tributaires de fonds extrabudgétaires.  Le NEPAD, a t-il souligné, est le cadre de promotion de l’Afrique.  Il a dit être encouragé par les efforts de l’ONU mais a regretté que les efforts ne soient pas suffisants.  Il a exhorté les Nations Unies et la communauté internationale à lancer un plan d’action concret pour le développement de l’Afrique.


M. NIRUPAM SEN (Inde) a constaté avec étonnement dans le cadre de l’examen du Projet de budget-programme biennal 2006-2007 que le budget ordinaire de 3,6 milliards de dollars ne représentait que 20% des besoins réels de l’Organisation, les ressources extrabudgétaires pouvant atteindre 5,6 milliards de dollars, alors que 10 milliards seront nécessaires aux opérations de maintien de la paix (OMP).  Il a noté que les délégations ne débattaient pas ou peu de ces 16 milliards de dollars – ressources extrabudgétaires et OMP – alors qu’elles consacraient beaucoup de temps et des efforts disproportionnés à examiner le budget ordinaire dans le cadre des travaux de la Cinquième Commission.  Il a félicité le Secrétaire général pour avoir su identifier 3019 produits devenus inutiles alors que seuls 900 avaient été identifié il y a seulement deux ans.  Néanmoins, il s’est étonné et inquiété que 2800 d’entre eux concernaient le développement économique et social.  Il a salué la proposition du Secrétaire général de redéployer 243 postes, et de redistribuer 100 millions de dollars entre les sous-programmes et 50 millions de dollars entre les différentes sections pour faire face aux impératifs des priorités identifiées.  Enfin, il a jugé inacceptable l’idée selon laquelle ceux qui versent une plus grande contribution auraient plus de pouvoir.  Ce serait, a-t-il ajouté, accepter une démocratie dans laquelle les riches auraient plus de voix que les pauvres.


M. AHMED El-RASHID(Arabie saoudite) a accueilli avec satisfaction le Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007 et la volonté du Secrétaire général d’adapter l’Organisation aux défis du XXIe siècle.  Il a souhaité que l’on utilise les ressources en fonction de critères bien définis.  Il a constaté une légère augmentation liée à l’importance croissante des technologies de l’information et de la communication.  Il a fait sienne la recommandation du CCQAB selon laquelle la budgétisation axée sur les résultats devait être utilisée pour améliorer la gestion du Secrétariat.  Il a souscrit à une politique de protection du fonctionnaire qui dénonce les manquements aux règles et la mise en place d’un système de prévention des fraudes.  Il a regretté que son pays soit sous représenté aux Nations Unies.


M. JOHAN LOVAD (Norvège) a déclaré qu’il fallait conjuguer le principe de responsabilité et celui de l’obligation réditionnelle.  Il a souligné que l’accroissement du projet de budget-programme pour 2006-2007 ne dépassait pas 0,1% par rapport à l’exercice biennal précédent.  Il a appuyé les mesures prises dans les domaines des ressources humaines et de la formation ainsi que dans celui des technologies de l’information.  Il a ajouté qu’il faudrait certainement prévoir des ressources additionnelles, notamment en ce qui concerne les reformes.  Il a insisté sur un meilleur fonctionnement du Secrétariat qui passe par la réforme, le contrôle et la responsabilisation.  M. Lovad a estimé important que des ressources ordinaires soient consacrées aux droits de l’homme et aux réfugiés, et a insisté sur l’urgence de renforcer le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour qu’il puisse remplir les missions relevant de son mandat.  Il s’est déclaré satisfait des efforts réalisés en matière de promotion de l’égalité entre les sexes dans toutes les catégories de personnels.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a noté la faible augmentation du budget proposé pour 2006-2007, qui sera de 0,3% par rapport a l’exercice précédent.  Il a rappelé que l’augmentation du nombre des mandats confiés à l’ONU devait être assortie des ressources supplémentaires nécessaires.  Il a en outre rappelé le principe de l’égalité souveraine des États et celui de la répartition des contributions basées sur les capacités de paiement de chaque pays.  Il s’est inquiété qu’un grand nombre de mandats ne dépendent que de ressources extrabudgétaires.  M. Akram a ensuite souhaité que le Compte pour le développement puisse bénéficier des 18 millions d’économies réalisées grâce aux recommandations du BSCI.  Concernant la réforme, il a rappelé la teneur du Document final du Sommet de 2005, en insistant notamment sur la nécessité des contrôles et sur celle d’un réexamen des mandats vieux de plus de cinq ans.  Il a conclu en insistant sur l’indépendance et la neutralité du BSCI et sur le fait que l’Assemblée générale doit demeurer le premier organe de contrôle. 


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) s’est félicité de la présentation d’un budget axé sur les résultats, qui sont un outil de gestion permettant d’accroître la responsabilité dans la mise en œuvre des mandats.  Il a souhaité que le budget tienne le plus grand compte des impératifs en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a appelé à la plus grande prudence en ce qui concerne la mise en œuvre de la proposition du Secrétaire général de supprimer 3.019 produits jugés inutiles.  Il a, à cet égard, constaté que la plupart de ces produits touchaient aux activités de développement économique et social de pays en développement.  Le représentant a souhaité que soit adoptée une nouvelle méthodologie qui permettrait à tous les États Membres de se prononcer sur l’utilisation des ressources supplémentaires, en notant que le Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007 proposait une augmentation de 276 000 de dollars (0,1%) par rapport au budget biennal précédent.  


M. TOSHIRO OZAWA (Japon) s’est inquiété d’une augmentation budgétaire qui atteignait en fait 20% si on comparait le Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007 à celui de l’exercice biennal 2004-2005, présenté fin 2003.  Il s’est inquiété que dans ces conditions, le budget révisé 2006-2007 pourrait très largement dépasser les 4 milliards de dollars.  « Lorsque nous discuterons du budget programme », a-t-il ajouté, « il faudra garder en mémoire que le budget 2005 des opérations de maintien de la paix devrait dépasser les 5 milliards de dollars ».  Il a appuyé le principe d’une remise à plat du budget en souhaitant que l’on recherche des manières novatrices de financer les nouvelles priorités par le biais de la redistribution des moyens.  Il s’est inquiété de la situation d’ensemble, en estimant que la Commission ne disposait pas encore d’un Secrétariat pleinement opérationnel.  M. Ozama a déclaré que son Gouvernement risquait de faire face à une crise dans le cadre de l’adoption du budget national du Japon, lorsqu’il faudra y mentionner le montant réservé au budget des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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