LES CENTRES D'INFORMATION JOUENT UN RÔLE IRREMPLACABLE DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, DÉCLARENT DE NOMBREUSES DELEGATIONS
Communiqué de presse CPSD/295 |
Quatrième Commission
13e séance – après-midi
LES CENTRES D'INFORMATION JOUENT UN RÔLE IRREMPLACABLE DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, DÉCLARENT DE NOMBREUSES DELEGATIONS
(Publié le 21 octobre)
La Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de décolonisation, a poursuivi cet après-midi son débat général sur l’information. La quasi-totalité des délégations a évoqué le processus de rationalisation des centres d'information. Ce processus a débuté en Europe de l'Ouest avec le regroupement de neuf centres en un centre régional basé à Bruxelles. Les délégations ont insisté sur le rôle crucial joué par les centres d'information à un moment où le message des Nations Unies a besoin d'être entendu clairement par tous les peuples pour bénéficier de leur soutien. Nous comprenons la logique présidant à la création d'un centre en Europe occidentale mais il n'est pas possible d'appliquer le même modèle aux pays en développement qui sont du mauvais côté du fossé numérique, a estimé le représentant du Bangladesh. Concernant la poursuite du processus de rationalisation dans d'autres régions, la plupart des délégations ont appelé à adopter une approche au cas par cas qui tienne compte des spécificités régionales. Elles ont insisté sur le principe de consultation avec les États concernés. Le représentant du Maroc a rappelé que ces dispositions étaient prévues dans le projet de résolution préparé par le Comité de l'information.
Plusieurs délégations ont insisté sur le fossé numérique qui va croissant entre pays développés et pays en développement, estimant que les Nations Unies avaient un rôle à jouer dans la réduction de ce fossé. Elles ont aussi appelé à ne pas délaisser les moyens de communication traditionnels tels que la radio, qui touchent plus facilement les habitants des pays en développement.
Par ailleurs, plusieurs délégations qui fournissent des contingents aux opérations de maintien de la paix ont également évoqué le rôle joué par le DPI pour améliorer l’image que le public a de ces opérations. Le représentant du Bangladesh s'est ainsi félicité que le Département communique leurs résultats, et il a exhorté à l'intensification des efforts en ce sens. Le représentant de l'Équateur a insisté sur la diffusion d'informations dans les pays où sont déployées les opérations et dans les nations d'où sont originaires leurs contingents.
De nombreuses délégations ont salué les excellents résultats du site Web en termes de fréquentation et de progression du multilinguisme, certaines appelant à encore plus d’efforts en la matière et pour faciliter l’accès des handicapés au site. Des participants, dont les Etats-Unis, ont également salué les innovations dans les activités de la bibliothèque Dag Hammarskjöld.
Pour sa part, le représentant du Pakistan a souligné l'importance des activités de sponsoring de la bibliothèque, qui permettent aux journalistes des pays en développement de couvrir les activités conduites sous l'égide des Nations Unies. Il a encouragé le DPI à soutenir financièrement, et autant que possible, cette initiative.
Les délégations suivantes ont pris la parole : Brésil (au nom du Groupe de Rio), Japon, République arabe syrienne, Maroc, Fédération de Russie, Thaïlande (au nom de l'ANASE), Singapour, Bangladesh, Inde, Équateur, Etats-Unis, Myanmar, Cameroun, Oman, Pakistan, Trinité-et-Tobago (au nom de la Communauté des Caraïbes - CARICOM) et Soudan.
La Quatrième Commission poursuivra son débat général sur l'information demain, jeudi 21 octobre à 15 heures.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION
Déclarations
M. ROMEIRO (Brésil), au nom du Groupe de Rio, a déclaré que les pays qu’il représente accordent la priorité aux activités de diffusion du DPI. Le raffermissement des Nations Unies ne peut aller sans soutien international. Il faut donc, qu’à cet effet, les services de diffusion soient améliorés pour que les publics du monde entier prennent connaissance des questions relatives, entre autres, au maintien de la paix, aux droits de l’homme ou encore à l’environnement. Abordant la rationalisation du réseau des centres d’information des Nations Unies, le représentant a tout d’abord déclaré que, le Groupe de Rio souhaitant plus d’efficacité dans la communication ciblant la société civile, il aimerait que l’on aborde chaque centre individuellement et en tenant compte des disparités techniques qui séparent pays développés et en développement. Il faudrait par exemple voir si l’on peut adapter le modèle qui a cours dans les pays riches aux centres établis dans les pays en développement.
S’agissant du renforcement du multilinguisme, le représentant a déclaré que le Groupe de Rio tenait à ce que les efforts se poursuivent et s’appliquent à l’ensemble des activités du DPI. Le site Web a bénéficié d’apports constants pour que tous les documents soient présentés dans les six langues officielles, a poursuivi le représentant. Toutefois, il reste à rendre accessible ce service de grande qualité aux personnes handicapées. Le représentant a également salué le rôle des médias traditionnels qui comme la radio, continue d’être un moyen efficace et de grande portée pour faire connaître les messages de l’ONU, en particulier dans les pays en développement.
M. EIICHI OSHIMA (Japon) a déclaré que pour rendre l'Organisation plus forte face aux nouveaux défis, il fallait non seulement la réformer mais aussi présenter ces réformes au public international afin d'obtenir son soutien. Il a en conséquence souligné l'importance croissante du Département de l'information (DPI). Nous apprécions les réformes concrètes entreprises par le DPI, a-t-il déclaré, et il faut que ces efforts conduisent à la fois à mieux canaliser la circulation de l’information et à en rendre son contenu efficace. Le représentant a rappelé que le Japon a coopéré activement au renforcement du système d'information des Nations Unies, citant l'augmentation de 40% de l'aide financière fournie au Centre d'information de Tokyo par le Gouvernement japonais. Rappelant que son pays était le deuxième contributeur au budget de l'ONU, il a insisté sur l'importance de ce centre qui publie des informations en langue japonaise. Il joue un rôle crucial à un moment où certains contribuables japonais manifestent leur mécontentement face à ce fardeau financier.
M. Oshima a ensuite salué le travail du Groupe de la communication des Nations Unies, notamment pour faire connaître les problèmes de l'Afrique. Il a souligné que le Japon contribuait au développement de ce continent et il a affirmé que cette question devait continuer à être une priorité pour le DPI. Il a également évoqué la nécessité de diffuser des informations sur le développement durable, précisant que le Japon travaillait particulièrement sur les ressources hydriques. Le représentant a ensuite cité la prévention des catastrophes naturelles, rappelant le tremblement de terre de Kobe en 1995 et rappelé que le Japon s’apprête à accueillir la prochaine conférence mondiale sur la question en janvier. Il a souhaité que l’une des campagnes de communication thématique du Département attire l’attention du public sur la question du développement durable. Enfin il s'est félicité des excellents résultats du site Internet en termes de fréquentation. Il a cependant appelé le DPI à continuer à améliorer le site, en restant dans la limite des ressources existantes.
M. ALI AHMAD (République arabe syrienne) a déclaré que son pays accordait une importance particulière à l’établissement d’un nouvel ordre mondial de l’information fidèle aux principes de paix et de libertés des Nations Unies. Il revient notamment à l’ONU et, spécialement au DPI, de faire entendre la voix de l’Organisation dans le monde. Tous les peuples doivent être le plus clairement informés des buts et objectifs de l’ONU. A ce titre, les décisions prises dans le cadre des travaux de l’Assemblée générale doivent être diffusées pour faire connaître les avancées de la communauté internationale en matière de lutte contre la pauvreté et la maladie, ou encore en ce qui concerne les situations d’occupation étrangère. Ceci est important si nous voulons pouvoir lutter efficacement contre ces fléaux et y mettre un terme définitif.
Le représentant s’est félicité du renforcement du site Web. S’il convient de saluer les progrès, il ne faut toutefois pas oublier que, malgré les efforts, les Nations Unies ne traitent toujours pas les six langues officielles de façon égale, la page en langue arabe devant être nettement améliorée. Concernant l’initiative de rationalisation des Centres d’information, le représentant a tenu à saluer l’importance de ces structures pour les pays en développement où le message de l’ONU a plus qu’ailleurs besoin d’être clairement entendu. Le représentant a mis en garde contre la possibilité que les peuples de ces pays puisent être victimes de l’utilisation des moyens de communication de l’ONU pour diffuser des messages extrémistes. En conclusion, il a demandé que la tragédie du peuple palestinien continue d’être couverte par le DPI dans le cadre de son programme d’information sur la Palestine.
M. BOUKILI (Maroc) a salué les performances du Département de l'information, qui permettront de rendre les Nations Unies plus accessibles à tous. Cette accessibilité ne peut se faire sans le concours des centres d'information, a-t-il affirmé. Il a estimé que la diffusion du message de l'ONU reste plus que jamais une priorité absolue, particulièrement dans le monde arabe où l'image de l'Organisation s'est dégradée de façon alarmante selon le sondage effectué par la Société ZOGBY International. Concernant les centres d'information, il a rappelé que le projet de résolution du Comité de l'information appelait à privilégier le principe de consultation avec les États Membres en ce qui concerne le processus de rationalisation. Il a expliqué qu'avant d'étendre ce processus, il serait obligatoire d'étudier un rapport de situation sur l'expérience de l'Europe occidentale. Il faut également prendre en considération l'importance des centres existants et les caractéristiques de chaque région et procéder au cas par cas, a-t-il ajouté.
Le représentant a ensuite salué les efforts du DPI pour aider la Commission économique pour l'Afrique et le Bureau du Conseiller spécial pour l'Afrique à établir des contacts avec les médias, tout en réclamant une implication plus soutenue. De même, il s'est félicité de l'organisation de séminaires internationaux sur la paix au Moyen-Orient. Cependant la situation tragique dans les territoires palestiniens occupés nécessite le renforcement d'une stratégie de communication à même de remettre sur les rails le processus de paix, a-t-il ajouté, avant d'insister sur l'importance du programme spécial d'information sur la question. Enfin le représentant, saluant le grand succès des communiqués de presse "dont la popularité ne cesse d'augmenter au point de devenir des références influençant l'opinion
publique", a insisté sur l'importance du "devoir de réserve et de neutralité" du ton ainsi que sur la nécessité de faire concorder l'information entre les différentes langues officielles.
M. TREPELKOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays appréciait les nouvelles stratégies de communication, la définition des objectifs, le choix des priorités et les mesures concrètes prises par le Département de l’information dans le cadre de sa réorganisation pour mieux faire connaître les messages de l’Organisation. Il a affirmé que la Russie soutient ces efforts et a invité le Département à les poursuivre pour établir une véritable culture de communication, élément indispensable au renforcement de l’efficacité du système dans son ensemble. Le représentant a estimé que les efforts devaient porter d’abord sur la diffusion d’information concernant le maintien de la paix internationale et la lutte contre les nouveaux défis en matière de sécurité, en particulier le terrorisme international.
Poursuivant, le représentant a déclaré que sa délégation se félicitait de l’initiative « Unlearning Intolerance » lancée par le DPI en vue d’étudier les différentes manifestations de l’intolérance et les moyens de combattre ces manifestations par les moyens de l’éducation et l’implication des membres de la société civile. La Fédération de Russie se réjouit également de ce que le DPI ait établi des partenariats avec les ONG et autres acteurs de la société civile et du secteur privé désireux d’œuvrer sous l’égide des Nations Unies. S’agissant des Centres d’information des Nations Unies, nous appuyons la proposition du Secrétaire général de régionaliser leurs activités, a dit le représentant. Selon lui, ce processus doit être avancé en tenant compte de l’opinion des pays concernés. Il faut aussi que les ressources épargnées soient allouées au renforcement des centres dans les pays en développement et autres activités prioritaires du Département. Le représentant s’est félicité du rôle joué par le Centre de Moscou.
Au plan de la réorganisation des bibliothèques, le représentant a indiqué que la modernisation de ces services était indispensable pour en faciliter l’accès et les rendre plus efficaces. Après avoir réaffirmé l’importance du multilinguisme, il a salué les mesures pratiques prises par le DPI pour parvenir à traiter toutes les langues officielles sur un pied d’égalité sur le site Web. Il a noté avec satisfaction l’excellent fonctionnement du Centre des nouvelles en langue russe, assurant qu’il jouissait d’une popularité croissante.
Prenant la parole au nom de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ANASE), M. PIRAWAT ATSAVAPRANEE (Thaïlande) a salué le processus de revitalisation du Département de l'information dans le but d'accroître la compréhension du public. Les stratégies d'information et de communication doivent faire partie intégrante de la gestion des Nations Unies, a-t-il déclaré. Il a souligné que la perception qu'a le public de l'Organisation dépend largement de la façon dont celle-ci communique. Le DPI doit concentrer ses campagnes sur les questions qui concernent le public et sur les priorités telles que les Objectifs du Millénaire pour le développement. Le représentant a également évoqué le soixantième anniversaire de l'Organisation. Les produits du DPI devront traiter de la réforme de l’Organisation en cours expliquant qu’elle doit lui permettre de mieux relever les défis du nouveau millénaire. Soulignant l'importance d'avoir le plus large impact possible sur le public, il a jugé nécessaire de ne pas diffuser l'information seulement dans les six langues officielles, mais également dans des langues locales.
Le représentant a ensuite salué les efforts entrepris pour accroître la coordination entre le DPI et les autres départements, notamment celui des opérations de maintien de la paix. Il s'est prononcé en faveur du renforcement de la parité dans les composantes d'information des missions. Il s'est également félicité de l'organisation d'un atelier pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en septembre 2003. Évoquant les centres d'information, le représentant a appelé à agir avec circonspection. Les besoins et capacités de chaque pays doivent passer avant la rationalisation, a-t-il déclaré, avant d'insister sur la nécessité de consulter chaque État. Il a ensuite salué le succès du site Web en termes de fréquentation mais il a rappelé le besoin d'assurer l'accessibilité des personnes handicapées à ce site. De même, il a affirmé qu'il ne fallait pas négliger les moyens de communication traditionnels tels que la radio, en raison de leur impact dans les pays en développement. Il faut établir des partenariats avec des stations locales afin de diffuser dans le plus grand nombre de langues non officielles possible. Enfin le représentant a évoqué le fossé numérique entre pays développés et en développement. Assurant que les Nations Unies devaient jouer un rôle pour le réduire, il s'est félicité de la prochaine tenue de la seconde phase du Sommet sur la société de l'information à Tunis.
M. CHEW (Singapour) a expliqué que le DPI était confronté à plusieurs défis pour achever la restructuration organisationnelle de ses services. Le Département doit par exemple adapter son offre aux nouvelles pratiques et habitudes en matière de technologies. Dans ses conditions, nous recommandons au DPI de renforcer la position de l’ONU sur le réseau Web, par le biais de son site, tout en continuant d’utiliser des moyens plus traditionnels de communication comme la radio. En ces temps de compétition féroce, le DPI doit par ailleurs se battre pour se donner les moyens de toucher la plus large audience possible. Dans cet environnement saturé d’informations, le message de l’ONU doit être entendu clairement de sorte qu’il puisse être bénéfique aux peuples auxquels il s’adresse. Pour mener à bien ses mandats, nous recommandons que le DPI continue de recevoir les ressources nécessaires à l’amélioration de ses services, comme le site Web de l’ONU, dont nous saluons la réussite.
M. MUHITH (Bangladesh) a rappelé que son pays avait célébré cette année son trentième anniversaire comme membre des Nations Unies. Évoquant la nouvelle orientation du DPI, il a salué les progrès louables entrepris par le Département pour atteindre plus de monde, en dépit de ressources limitées et d’un mandat difficile. Le représentant s’est notamment déclaré impressionné par le succès du site Web et par le multilinguisme du Centre de nouvelles. Il a alors exprimé sa reconnaissance au centre d’informations de Dhaka pour avoir créé un site bilingue en anglais et en bengali et pour avoir lancé un réseau autour des bibliothèques. Ce réseau doit devenir plus productif et le DPI doit donc fournir une bonne formation au personnel de Dhaka, a-t-il déclaré. Le représentant a ensuite rappelé que le Bangladesh était l’un des principaux fournisseurs de contingents dans les opérations de maintien de la paix. Nous apprécions que le DPI évoque davantage ces opérations et leurs résultats, a-t-il affirmé, appelant à l’intensification de ces efforts.
Le représentant s’est ensuite déclaré attristé par les problèmes de financement du DPI et notamment des centres d’information, et il a estimé qu’il fallait corriger cette situation. Il a alors insisté sur le rôle de ces centres dans les pays en développement, où les technologies de l’information ne sont pas encore accessibles aux populations. Nous comprenons la logique présidant à la création d’un centre en Europe occidentale, a-t-il déclaré, mais il n’est pas possible d’appliquer le même modèle aux pays en développement en raison de la différence des infrastructures de communication et en raison du non-accès des populations aux TIC. Il a donc appelé non seulement au maintien, mais aussi au renforcement des centres d’information. La notion de rationalisation constitue un exercice stratégique davantage qu’une réduction des coûts, a-t-il ajouté. Il y a suffisamment de murs qui nous séparent, il faut les démolir, a-t-il conclu.
M. KIRIP CHALIHA (Inde) a insisté sur l’importance du rôle des Centres d’information des Nations Unies dans la diffusion d’informations relatives aux activités et aux buts de l’ONU. Leur réorganisation suppose toutefois d’examiner de près si le Centre régional d’information de Bruxelles peut effectivement servir de modèle dans tous les cas. Le représentant a également évoqué la question du maintien de la paix, dont les opérations sont souvent mal perçues par le public. A cet égard, nous nous félicitons de l’initiative prise par le DPI de mettre en place des forums et des séminaires d’information, de publier des articles et des brochures destinés à mieux faire connaître les activités conduites dans le cadre de ces opérations.
Concernant le site Web, le représentant a exprimé sa grande satisfaction quant aux impressionnants progrès réalisés dans le développement de cet outil. Cependant, a-t-il demandé, il convient de ne pas abandonner pour autant les moyens traditionnels d’information, tels que la radio, les sources écrites et la télévision, en particulier ceux diffusés en langues locales. En conclusion, le représentant a souhaité que le DPI continue de développer ses activités régionales en renforçant ses liens avec les membres de la société civile.
M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a déclaré que le Comité devrait redoubler d'efforts pour promouvoir le nouvel ordre mondial de l'information, l'accès des personnes handicapées à son site sur Internet, combler le fossé numérique, corriger la rareté des informations sur les opérations de maintien de la paix et se pencher sur la rationalisation des centres d'information. La réforme doit être globale car les Etats Membres eux-mêmes doivent être informés, a-t-il déclaré. Le représentant s'est ensuite félicité de la mise en place d'une politique de communication pour diffuser les messages stratégiquement ciblés et permettant d'atteindre le plus large public possible. Il a ensuite appelé à fournir davantage d'efforts pour améliorer le site Web dans les langues officielles et pour améliorer son accès, notamment aux personnes handicapées. Il a également souligné l'importance de publier les documents à temps et dans toutes les langues. Le représentant a ensuite évoqué l'écart technologique entre pays développés et en développement. La majorité de la population du monde habite dans les pays en développement et elle n'a pas accès aux nouvelles technologies, a-t-il rappelé. En ce qui concerne le cadre du processus de rationalisation des centres d'information, le représentant a rappelé que sa poursuite devait se faire en consultation avec les États concernés. Le représentant a invité à accroître la diffusion d’informations sur les activités de maintien de la paix, notamment dans les pays où elles se déroulent et dans les pays qui fournissent des contingents. Il faut créer une conscience collective quant à l'action inéluctable de l'ONU dans le domaine des opérations de maintien de la paix, a-t-il dit.
M. WILLIAM MARSH (Etats-Unis) a mis l’accent sur la réorganisation des services de bibliothèques des Nations Unies. Il a ainsi salué la nomination de Linda Stoddart à la tête de la Librairie Dag Hammarskjöld Les Etats-Unis anticipent que la Bibliothèque apportera une contribution dynamique pour répondre aux besoins d’information de toutes les divisions du Secrétariat. Le représentant a demandé que le DPI apporte son plein soutien à chacune des initiatives prises par la direction de la Bibliothèque. Il a félicité celle-ci pour la qualité de son site Web et de ses programmes de formation.
Poursuivant, le représentant s’est déclaré surpris de voir que le Système de diffusion électronique des documents n’était pas mentionné dans le rapport du Secrétaire général, alors que l’intégration de ce système avait fait l’objet du paragraphe 27 du projet de résolution B adopté par le Comité de l’information. Il a noté que d’ici à la fin de l’année, le grand public pourra faire des recherches dans les six langues officielles de l’ONU et récupérer le texte complet de tous les documents publiés depuis 1993. Il a salué cette grande réussite et félicité les services responsables.
Concernant le site Web, M. Marsh a estimé qu’il s’agissait d’un outil et non d’un document officiel. Il s’est félicité du fait qu’il était à présent accessible dans les six langues officielles des Nations Unies, notamment en ce qui concerne le portail du Centre des nouvelles. Toutefois, il s’est demandé, compte tenu du fait que le lien entre l’ODS et le site Web sera très prochainement établi, s’il ne serait pas plus utile de publier sur ce site les textes importants dans d’autres langues que les six officielles.
Il a affirmé que le processus de réorganisation du réseau des centres d’information devait être poursuivi maintenant, a-t-il dit, et être mené conformément au paragraphe 46 de la résolution pertinente du Comité de l’information. Il a applaudi à plusieurs réalisations du Département dont l’excellent site du Cyberscholbus.
M. U LINN MYAING (Myanmar) s'est déclaré confiant dans la volonté du DPI d'accorder davantage d'attention aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a souligné que l'écart entre pays développés et en développement allait croissant en matière de technologies de l'information et de la communication. Ce déséquilibre peut contribuer à la diffusion d'informations unilatérales et subjectives, notamment dans les pays en développement qui sont vulnérables, a-t-il déclaré, rappelant que le DPI se devait d'aider ces pays à accéder aux TIC. Il a placé ses espoirs dans la deuxième phase du Sommet de l'information, qui se tiendra à Tunis en novembre 2005. Le représentant a ensuite évoqué les projets entrepris par son gouvernement. Des cadres législatifs propices au développement des technologies de l'information et de la communication ont été mis en place et la participation du secteur privé a été encouragée. Les efforts ont également porté sur la radio et sur la télévision. Le représentant a de plus évoqué le lancement du Projet pour les technologies de l'information et de la communication dans le cadre de l'initiative pour l'intégration de l'ANASE.
Le représentant a ensuite salué les nouvelles méthodes du DPI. Ce département se réforme pour délivrer des programmes ciblés et maintient les services par les moyens traditionnels à destination des pays en développement, a-t-il estimé. Il a alors évoqué l'attachement de sa délégation au rôle joué par les centres d'information dans ces pays. Saluant la création du centre régional de Bruxelles, il a appelé à agir avec prudence, en adoptant une approche au cas par cas et en consultant les États concernés lors de la poursuite de ce processus. Il a souligné les conséquences négatives qu'entraînerait la fermeture de centres dans des pays où les infrastructures d'information ne sont pas suffisantes. Il a conclu en saluant l'excellence du site Web, les retransmissions de conférences, la publication dans des délais appropriés des communiqués de presse et les services rendus par la bibliothèque Dag Hammarskjöld.
M. CHUNGONG AYAFOR (Cameroun) a souligné l’intérêt particulier que son pays portait aux activités d’information des Nations Unies en tant que puissant vecteur de diffusion des buts et principes des Nations Unies, ainsi que de ses actions en faveur de la paix et du développement socioéconomique. Le Cameroun est convaincu que la réorientation du mandat du DPI doit demeurer une exigence permanente. Pour cela, la pratique de l’autoévaluation de ses activités doit se poursuivre et s’affiner davantage. Tout comme doit être poursuivi l’établissement des partenariats et de la collaboration avec les autres départements de l’ONU, notamment ceux chargés du maintien de la paix et du développement socioéconomique, pour mieux faire connaître leurs activités et susciter l’adhésion des peuples des Nations Unies. Le représentant a souhaité rappeler le rôle incontournable du DPI dans la diffusion des Objectifs du Millénaire, en particulier ceux visant la réduction de la pauvreté et l’éradication des grandes pandémies, qui touchent essentiellement les pays en développement.
S’agissant de la question de la rationalisation du réseau des centres d’information, le Cameroun est d’avis que le DPI doit d’abord procéder à une évaluation du regroupement en seul pôle régional à Bruxelles des centres de l’Europe occidentale. La réussite ou non de cette expérience devra déterminer l’application critique à d’autres régions. En conclusion, M. Ayafor a appuyé les actions menées par le DPI pour la promotion du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). A ce titre, le représentant a proposé au DPI d’utiliser, en appui aux initiatives nationales africaines, les moyens traditionnels de communication que sont la radio et la télévision, pour toucher le plus grand nombre d’Africains.
Mme AL-AKHZAMI (Oman) a affirmé que le mandat du DPI était d'établir des ponts de communication entre les peuples du monde en faveur d'un message de paix. Il faut respecter les convictions et particularités des autres sans favoriser certains, a-t-elle déclaré. Il faut soutenir le Département mais je dois dire que nous sommes satisfaits de son travail en dépit des réductions budgétaires qui sont intervenues, a-t-elle affirmé. Elle a alors appelé à soutenir financièrement les activités du DPI pour qu'il puisse jouer son rôle. La représentante a ensuite pris note de la campagne contre l’intolérance organisée par le Département. Elle a également évoqué les propos tenus autour de la crise que traverserait l'ONU, notamment au Moyen-Orient. L'Organisation doit prendre ces critiques au sérieux et améliorer son image dans cette région, a-t-elle estimé, avant d'ajouter qu'il fallait travailler davantage sans être partial et qu'il était nécessaire d'allouer suffisamment de ressources au groupe qui travaillait sur la question de la Palestine. La représentante a ensuite évoqué les progrès de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld. Elle a réclamé que les sites Web soient améliorés dans toutes les langues officielles, dont l'arabe. Nombre de documents ne sont pas disponibles dans cette langue, a-t-elle noté. En conclusion, la représentante a estimé qu'il fallait profiter du soixantième anniversaire de l'ONU pour injecter un sang nouveau dans les activités du DPI, en ayant une nouvelle vision ambitieuse et réaliste.
M. MANSOOR SUHAIL (Pakistan) a déclaré que son pays, à l’instar d’autres pays en développement, était convaincu du rôle primordial des Centres régionaux d’information. Il a souhaité que le processus de rationalisation de ces centres n’affecte pas le fonctionnement du réseau. Il a en outre demandé que soit formé un groupe d’experts chargé d’évaluer les différentes étapes du processus de rationalisation. Aucune décision précipitée ne doit être prise en la matière. Dans ce contexte, nous appuyons
la recommandation de renforcer financièrement les Centres basés dans les pays en développement en utilisant les fonds épargnés grâce au regroupement des centres de l’Europe de l’Ouest.
Le représentant a poursuivi en demandant que les travaux du DPI se concentrent sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et les nécessaires opérations de maintien de la paix - de sorte que les Etats membres puissent avoir un accès plus facile aux informations sur les activités de l’ONU. M. Suhail a tenu a souligné l’importance des activités de sponsoring de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld qui permettent aux journalistes des pays en développement de couvrir les activités conduites sous l’égide des Nations Unies. Nous encourageons le DPI à soutenir financièrement, et autant que possible, cette initiative.
Prenant la parole au nom du CARICOM, M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago) a évoqué le processus de réforme entrepris par le Département de l'information. Il s'est notamment félicité de l'adoption d'une politique d’évaluation systématique des activités du DPI et d'une approche orientée vers le client. Il a demandé au Département de continuer à promouvoir le Programme d'action de la Barbade pour le développement durable des petites États insulaires en développement et de faire connaître la réunion d’évaluation, qui aura lieu en 2005, dix ans après l’adoption de ce Programme. Il a ensuite salué le succès du site Web en termes de fréquentation mais a rappelé que dans les Caraïbes la plupart des personnes n'avaient pas toujours accès à un ordinateur. Tout en se félicitant des services radiophoniques de l'ONU en direction de cette région, il a proposé une augmentation du nombre de programmes et demandé qu'ils soient en tout cas maintenus au niveau actuel, notamment en langue créole.
M. Sealy a ensuite évoqué la rationalisation des centres d'information, appelant à adopter une approche au cas par cas en consultation avec les États et en tenant compte des spécificités locales. Il a estimé que le Centre d'information basé dans son pays était un centre régional de facto. Si cette vocation régionale devait devenir officielle, les moyens financiers et humains devront être augmentés, a-t-il affirmé. Il a également réclamé l'augmentation de la composante d'information dans le bureau international du PNUD en Jamaïque. M. Sealy a ensuite relevé que les restrictions budgétaires du DPI avaient encore été aggravées par la suppression de 2 millions de dollars américains du budget des centres d'information. Les États membres doivent se saisir du problème lié au manque de financement du DPI, a-t-il affirmé. Le CARICOM soutient l'appel en faveur des ressources nécessaires à l'amélioration du fonctionnement des centres.
M. ANAS ELTAYEB ELGAILANI MUSTAFA Soudan) a déclaré que le DPI avait affiné le sens de la mission qu’il continue de mener en dépit de la faiblesse des moyens qui lui sont alloués. Il a estimé qu’il était nécessaire au DPI de se doter d’une stratégie novatrice pour atteindre les publics cibles. Le représentant a en outre rappelé que lors du dernier Sommet du Millénaire, la pauvreté avait été présentée comme le plus grand défi à relever pour les pays en développement. Dans ce contexte, le DPI doit aider autant que possible ces pays en mettant notamment sur pied de nouveaux partenariats visant à intensifier la couverture médiatique des questions relatives notamment aux grandes pandémies. Nous prenons régulièrement connaissance, grâce au DPI, de l’évolution de la situation en Palestine, et l’adoption de d’une nouvelle stratégie de communication devra pouvoir rendre compte de la justesse de la cause palestinienne, comme d’ailleurs de celles de tous les autres territoires non autonomes ou qui subissent une occupation étrangère illégale.
* *** *