En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3088

COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE: EN CAS DE CATASTROPHES, LA RECONSTRUCTION À LONG TERME DEVRAIT RAPIDEMENT SUIVRE L’AIDE D’URGENCE

02/11/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3088


Deuxième Commission

22e séance – après-midi


COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE: EN CAS DE CATASTROPHES, LA RECONSTRUCTION

À LONG TERME DEVRAIT RAPIDEMENT SUIVRE L’AIDE D’URGENCE


(Publié le 3 novembre)


« Les destructions provoquées par les récents ouragans et cyclones dans la région des Caraïbes devraient convaincre la communauté internationale de la fragilité des pays de la région et de la nécessité de leur accorder un traitement préférentiel et différencié dans les domaines économique et financier », a déclaré, cet après-midi, le Ministre des affaires étrangères de la Grenade, M. Elvin Nimrod, au cours d’une table ronde de la Commission économique et financière.


Rappelant que son pays et Haïti ont été particulièrement frappés par des catastrophes naturelles, M. Elvin Nimrod a indiqué qu’aucune infrastructure n’avait été épargnée par le cyclone Ivan.  L’agriculture et les installations de tourisme, principales sources de revenus des populations locales, ont été réduites à néant, a indiqué le Ministre dans la présentation qu’il a faite à la Commission économique et financière (Deuxième Commission).  Se ralliant à la déclaration du Ministre, les représentants de Haïti et de Belize ont exhorté la communauté internationale à fournir une meilleure assistance aux petits pays insulaires en développement affectés par des catastrophes.  Tout en reconnaissant que les institutions de l’ONU ont acheminé, dans des délais raisonnables, une aide humanitaire à leurs populations dans le besoin, ces délégations ont regretté que l’action de la communauté internationale ne s’oriente pas de manière plus décisive vers un soutien plus substantiel à la reconstruction et au développement à long terme des pays de la région des Caraïbes.


Dans les présentations qu’elles ont faites à la Commission, les représentantes de l’Équipe sous-régionale des Nations Unies pour la Barbade et de la Communauté des États des Caraïbes ont parlé des efforts déployés par le système de l’ONU, à travers ses activités opérationnelles, pour promouvoir le développement des États de la région.  Ces présentations, et le débat qui a suivi, ont, de l’avis du Président de la Deuxième Commission, M. Marco Balarezo (Pérou), donné une idée de la manière dont sera discutée l’évaluation triennale des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU.


Avant la tenue de cette table ronde, la Deuxième Commission avait, ce matin, conclu son débat sur la question de la mondialisation et de l’interdépendance.  Dans leurs interventions, les délégations du Cap-Vert, d’El Salvador, des Philippines et du Venezuela, soutenues par le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations, ont souligné l’importance que jouent les travailleurs migrants dans le fonctionnement de leurs économies.  Les transferts financiers des migrants sont la deuxième source de revenus du Cap-Vert.  Huit millions de Philippins émigrés


envoient dans leur pays l’essentiel de leurs ressources qui permettent à la fois à leurs familles de recevoir des prestations d’éducation et de santé et de créer les petites entreprises qui génèrent des emplois dans l’archipel.  Un tiers de la population d’El Salvador vit à l’étranger.  Compte tenu de ces données, les délégations de ces pays ont exhorté les États Membres de l’ONU à accepter l’organisation d’un dialogue dont les conclusions permettraient de créer un cadre transparent de gestion de la migration.  


Outre les délégations déjà citées, la Commission a entendu des déclarations de l’Arménie, de l’Ukraine, du Sri Lanka, de l’Égypte, du Venezuela et du Zimbabwe.  Le représentant de la Communauté eurasiatique a également pris la parole.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 3 novembre, à 9 h 30.


MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE


Débat général


M. NIKOLAY SAHALOV (Arménie) a déclaré que l’Arménie, qui est un pays enclavé, attache beaucoup d’importance à la question des transports.  La résolution des problèmes de transport est une des conditions qui permettrait aux pays sans littoral de développer leur économie et leur potentiel commercial, a dit M. Sahalov en notant que la réduction des coûts de transport et l’amélioration des infrastructures pourraient donner un accès plus facile aux marchés mondiaux à son pays.  C’est pour cette raison que nous attachons une grande importance au Plan d’action d’Almaty, adopté lors de la Conférence ministérielle internationale sur les transports de transit tenue en 2003.  Cette Conférence a réaffirmé le droit d’accès des pays enclavés à la mer et la liberté de transit à travers le territoire de leurs voisins, dans le respect des normes du droit international, a rappelé le représentant.  Pour notre pays, a dit M. Sahalov, les conclusions de la Conférence d’Almaty sont une condamnation des pratiques politiques de certains pays, qui imposent des blocus économiques à d’autres États.


Mme VANESSA EUGENIA INTERIANO (El Salvador) a rappelé que l'histoire de son pays s'était caractérisée comme un pays d'émigration, notamment suite au conflit armé des années 1980.  Ainsi, a-t-elle expliqué, le Gouvernement s'attache à approfondir les liens d'appartenance des Salvadoriens émigrés et à intégrer leur vision dans les efforts de développement du pays.  Elle a estimé que l'envoi de fonds par les migrants constituait un élément clef dans la mobilisation des ressources pour éradiquer la pauvreté et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L'expérience du El Salvador dans ce domaine pourrait bénéficier à d'autres pays afin de mieux gérer ces ressources, a-t-elle affirmé, notamment grâce à des mesures adéquates pour réglementer cette activité et l'orienter vers l'investissement plutôt que la consommation.  La représentante a également souhaité que les transferts de fonds soient protégés et que leur coût de ces envois soit réduit.  Par ailleurs, elle a souligné la détérioration constante de la situation des droits des migrants, en particulier ceux en situation irrégulière, et a indiqué qu'il fallait mettre en place des mécanismes afin de les protéger efficacement.  Elle a affirmé que les processus de régularisation devraient se faire en respectant les droits de l'homme.


M. LAURO BAJA (Philippines) a déclaré que son pays souhaitait que soit conduite une évaluation holistique des liens qui existent entre les migrations, la mondialisation et le développement.  Comme la mondialisation elle-même, les migrations doivent être gérées efficacement, a dit M. Baja, en insistant sur la nécessité d’analyser les liens et l’impact de ce phénomène sur la pauvreté, les conflits, les mouvements de réfugiés, le VIH/sida et la sécurité.  Le lien entre migrations et développement est connu, a poursuivi le représentant.  Les transferts financiers des migrants aident les économies de nombreux pays, comme les Philippines, où de nombreuses activités sont financées par l’argent qu’envoient les travailleurs migrants.  En aidant la création de petites entreprises, en soutenant l’éducation des enfants et la santé des familles, les transferts des migrants sont un apport crucial à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit M. Baja.  Dans un certain nombre de pays en développement, a-t-il constaté, les transferts financiers des migrants atteignent le double du montant de l’aide publique au développement (APD).  Malheureusement, a dit M. Baja, les 180 millions de migrants et de réfugiés qui se déplacent à travers le monde sont de plus en plus exposés au racisme et à la xénophobie.  Les Philippines, qui accueillent 8 millions de citoyens migrants, soutiennent l’organisation d’une grande conférence internationale sur cette question afin d’explorer les moyens efficaces pour la gestion de la migration.


Mme MARIA DE FATIMA LIMA DA VEIGA (Cap-Vert) a fait remarquer qu’en raison de la situation économique et de conditions naturelles comme la sécheresse de son pays, plus de la moitié des Cap-Verdiens vivent à l'étranger.  Elle a salué les initiatives du système des Nations Unies et des organisations intergouvernementales concernées pour faire face aux problèmes liés aux migrations internationales.  Étant donné l'importance des migrations pour le Cap-Vert, elle a indiqué que les autorités avaient adopté des mesures en faveur des expatriés, notamment afin qu'ils participent aux différentes institutions du pays de manière à protéger leurs droits ou encore pour faciliter leur intégration dans les pays de destination.  La représentante a également indiqué que les envois de fonds étaient la deuxième source du PIB du Cap-Vert et qu'en conséquence, le pays avait créé un climat qui stimule l'investissement des expatriés.  Dans ce domaine, elle a mis l'accent sur l'importance de la coopération régionale et internationale.  Elle a aussi déclaré que son pays avait été un des pays africains choisis pour mettre en œuvre un programme pilote sur les migrations en Afrique afin d'élaborer une base de données et des réseaux d'expatriés.  Sa délégation appuie pleinement l’idée de tenir une conférence internationale sur les migrations et le développement, a-t-elle conclu. 


M. OLEKSII HOLUBOV (Ukraine) a estimé que son pays, qui est une économie en transition, avait réalisé des progrès considérables pour passer d'une économie planifiée à une économie de marché, notamment grâce à la restructuration du secteur financier, la libéralisation des prix ou encore la réduction des interventions gouvernementales dans l'économie.  Il a toutefois indiqué qu'un soutien international pour maintenir ses efforts à l'échelle nationale était nécessaire, en raison de la récession économique des années 1990 et de la nécessité de mobiliser des ressources pour le développement.  Il a salué la contribution des institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies, et en particulier la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE) au renforcement des capacités des États en transition.  Le représentant a également salué l'implication accrue de l'Union européenne en faveur de ces pays et espéré que ces efforts contribueraient à leur intégration dans l'économie mondiale.  Soulignant l'importance des efforts déployés dans cette direction, il a indiqué que l'Ukraine était candidate à l'entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et a appelé la communauté internationale à soutenir les pays candidats.  Sa délégation présentera, à cette session, au nom de ses coauteurs un projet de résolution sur les économies en transition, a-t-il conclu. 


Mme VARUNI HEWAVITHARANA (Sri Lanka) a souligné que les systèmes qui gouvernent actuellement la mondialisation aux niveaux national et international n’ont pas réalisé pleinement le potentiel de ce phénomène.  Dans le domaine commercial, par exemple, le défi, pour les pays en développement, est d’assurer une répartition équitable des gains tout en atténuant l’impact négatif.  En tant que pays agricole, a-t-elle dit, le Sri Lanka est particulièrement intéressé par la réforme du secteur agricole entreprise par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dont l’élimination des quotas prévus dans l’Accord sur les textiles.  Pour prévenir la dégradation de l’environnement découlant de l’industrialisation, le défi est de mettre en place des politiques visant le développement économique tout en évitant la dégradation environnementale qui accompagne souvent la croissance.  La représentante a aussi souhaité que l’impact socioéconomique des migrations internationales soit inscrit au cœur de l’agenda de la mondialisation.  Soulignant ensuite l’importance pour les budgets nationaux des envois des fonds des travailleurs migrants, elle a dit l’importance que son pays attache à ce que la libéralisation des marchés corresponde à la libre circulation des personnes.  Elle s’est félicitée des efforts déployés par les Nations Unies pour promouvoir la ratification de la Convention sur la protection des droits des travailleurs migrants, qui ne compte à ce jour que 26 ratifications. 


M. TAREK ADEL (Égypte) a déclaré que l’Égypte souhaitait que soit menée une série de réformes dans les mécanismes régissant actuellement les échanges commerciaux et financiers de la mondialisation.  Il est également nécessaire de combler le fossé numérique Nord-Sud, afin de permettre aux pays en développement de bénéficier des informations et des connaissances qui leur permettraient de s’intégrer à la chaîne mondiale de production et d’échanges économiques, a déclaré le représentant.  Au cours des dernières années, l’Assemblée générale a fourni un cadre au sein duquel les questions de population et de développement ont pu être discutées, s’est-il félicité.  L’Égypte, qui a accueilli en 1994 une conférence sur la population et le développement, estime que la question de la migration doit être perçue dans le cadre du paradigme population et développement, a dit le représentant.  Notre délégation pense qu’il est possible de créer dès maintenant un forum qui serait prêt à donner un contenu concret, à travers des recommandations, aux conclusions qui seront atteintes lors du débat ce haut niveau que les Nations Unies devraient tenir sur la migration.


M. CARLOS ARMANDO LAZO-GARCIA (Venezuela) a estimé que la mondialisation avait aggravé l'exclusion et l'appauvrissement des pays en développement en raison, entre autres, d'échanges inéquitables et de critères discriminatoires attachés à l'obtention de ressources financières.  Il a en conséquence contesté l’aspect positif de la mondialisation et a affirmé que ce processus, était celui des politiques économiques des pays industrialisés et des grandes entreprises à leur service, qui entraîne paralysie et retard dans les économies des pays en développement.  Pour renverser cette tendance, a-t-il suggéré, il faudrait libérer les pays pauvres du fardeau de la dette extérieure afin de libérer des ressources pour le développement.  Il a aussi souligné l'importance de leur participation aux organes de décision des institutions financières internationales et de leur accès aux marchés des pays développés aux meilleures conditions possibles.  Il a lancé un appel pour que le multilatéralisme permette de surmonter ces difficultés, convaincu que les Nations Unies devaient jouer un rôle crucial pour encourager la coopération internationale et des mesures contre l'exclusion. 


M. BONIFACE CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a déclaré que la migration de personnels qualifiés est un problème de plus en plus préoccupant, du fait que les pays développés et les pays émergents s’efforcent d’attirer des travailleurs bien formés venant du monde en développement.  Des mesures doivent être prises pour s’assurer que la sécurité sociale et économique des pays exportateurs de main d’œuvre n’est pas menacée par cette tendance.  Ces mesures doivent aussi faire en sorte que les qualifications des travailleurs migrants soient pleinement reconnues, et qu’ils bénéficient de conditions de travail égales à celles des nationaux des pays d’accueil.  Le Zimbabwe estime que le meilleur cadre de protection des migrants serait celui d’un partenariat entre pays d’origine et pays d’accueil.  Des normes existent déjà à cet égard dans les instruments internationaux des droits de l’homme et dans les Conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), a dit le représentant.  La proclamation, par l’Assemblée générale, du 18 décembre comme Journée internationale des travailleurs migrants a mis en valeur le rôle des migrants, a estimé le représentant en appelant les agences, fonds et programmes de l’ONU à participer plus activement au débat sur la gestion de la migration internationale.


M. LUCA DALL'OGLIO, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué que les États Membres étaient désormais conscients, qu'il ne suffisait plus de répondre aux migrations de manière individuelle et qu'il fallait donc établir un cadre plus complet.  Il a affirmé que les organisations internationales pouvaient faciliter l'élaboration d'une plateforme permettant de surmonter les lacunes actuelles et d'encourager le dialogue.  Ainsi, a-t-il souligné, l'OIM est engagée à promouvoir une approche fondée sur la coopération internationale pour faire face aux problèmes de migrations.  Il a par ailleurs déclaré que le dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, en 2006, pourrait se baser sur un bon nombre d'initiatives gouvernementales et intergouvernementales, soutenu par les Nations Unies, l'OIM et les autres institutions concernées.  Rappelant le lien entre développement et migrations, il a indiqué que l'OIM avait pour objectif de contribuer aux efforts de la communauté internationale pour maîtriser le développement des migrations, notamment en favorisant le rôle de la diaspora dans le développement de leur pays d'origine en créant des réseaux et programmes pour les expatriés.  Par ailleurs, le représentant a préconisé de renforcer la coopération internationale pour mettre en place des régimes de protection efficaces pour les migrants, et en particulier ceux touchés par le trafic des personnes.  Si le cadre existant est solide, a-t-il poursuivi, l'application de ses instruments doit être améliorée.  Enfin, il a affirmé qu’à l’avenir, la gestion des migrations devrait être développée en référence aux autres politiques affectées par ce phénomène comme les politiques économiques ou sociales et que l'OIM avait en conséquence créé le Groupe sur les migrations à Genève, incluant six institutions concernées par ces questions.


M. GRIGORY RAPOTA (Communauté économique eurasiatique) a déclaré que  la CEEA s’efforçait d’harmonier le développement des pays de la Communauté des États indépendants (CEI).  Les indicateurs macroéconomiques de développement des pays de la Communauté sont en ce moment positifs, a dit le représentant.  Nous travaillons aussi actuellement à la création d’une union douanière, et comptons parvenir à l’adoption de normes communes de taxation.  La CEEA a signé à la fin de l’année dernière un accord avec l’Organisation mondiale des douanes, afin de travailler dans le respect de ses normes, ce qui devrait faciliter l’admission des États membres de la Communauté à l’OMC, a indiqué le représentant.  La CEEA veut travailler avec les Nations Unies et a demandé à cette fin le soutien du PNUD dans la conduite des réformes que ses États Membres sont en train de mettre en œuvre.


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE


Présentation de rapports


M. LOVE MTESA, Vice-Présidentdu Conseil du commerce et du développement (CCD), a déclaré en présentant le projet de cadre stratégique pour la période 2006-2007 et les rapports du Conseil du commerce et du développement, que la CNUCED XI, tenue à Sao Paulo, avait traité de manière à établir une plus grande cohérence entre les efforts menés par les États au niveau national et le fonctionnement des mécanismes mondiaux de financement du développement et d`échanges commerciaux.  Le document du Consensus de Sao Paulo définit les actions que mènera la CNUCED au cours des quatre prochaines années, a dit M. Mtesa.  Le Consensus a réaffirmé la pertinence du Plan d’action de Bangkok, tout en insistant sur la manière dont les pays en développement devaient tirer profit du commerce et des échanges mondiaux.  En tant qu’institution principalement responsable, au sein du système des Nations Unies, de traiter de manière intégrée les questions liées au commerce et au développement, et des domaines connexes relatifs au financement, à la technologie, à l’investissement et au développement durable, la CNUCED devrait contribuer de manière notable à l’application des textes issus des grandes conférences mondiales.  L’amélioration de la bonne gouvernance a été jugée essentielle pour achever la croissance dont les pays en développement ont besoin, a dit M. Mtesa.  Mais à Sao Paulo, ces derniers ont également fait valoir la nécessité de réduire ou d’éliminer la dette, et de poursuivre de manière harmonieuse les négociations commerciales du cycle de Doha, a dit M. Mtesa. 


Le Conseil du commerce et du développement, a-t-il poursuivi, a estimé que, sans engagements fermes de la part de la communauté internationale, les pays en développement les plus défavorisés ne pourront pas réaliser de manière soutenue les 7% de taux de croissance dont ils ont besoin pour mettre fin à la paupérisation de leurs populations et réaliser les OMD.  Parmi les autres questions dont il a débattu, le Conseil du commerce et du développement a examiné le rapport de la CNUCED sur l’assistance au peuple palestinien, a indiqué M. Metsa.  Concernant cette question, les délégations sont  parvenues à un consensus selon lequel il faudrait assurer l’application des mandats de Bangkok et de Sao Paulo en mobilisant des ressources prévisibles en faveur de la CNUCED, afin qu’elle fournisse une assistance technique en matière économique et commerciale aux Palestiniens.   Un autre point examiné par le CCD a été celui des rencontres menées avec la société civile.  Il a à cet égard noté qu’à Sao Paulo, la CNUCED avait pour la première fois, eu un dialogue formel avec les organisations de la société civile.  Le CCD a donc à son tour rencontré les représentants de ces groupes, qui ont souligné la nécessité de trouver des solutions à la fluctuation des cours des produits de base dont dépendent les économies de nombreux pays du Sud.  Le CCD a pris note que la CNUCED XI avait décidé de créer un groupe de travail sur cette question et s’est félicité de cette mesure.


M. CARLOS FORTIN, Directeur chargé de la CNUCED, a présenté les rapports du Secrétaire général sur le commerce international et le développement et sur les tendances et perspectives mondiales concernant les produits de base.  Il a indiqué que l'étude de la question du commerce international et du développement devant la Deuxième Commission se faisait cette année à la suite de deux événements majeurs: les résultats de la CNUCED XI à Sao Paulo et les accords-cadre du 1er août 2004 à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il a affirmé que les résultats de la CNUCED XI avait à nouveau confirmé le rôle de cette Conférence en tant que point central dans le système des Nations Unies pour traiter de manière intégrée du commerce et du développement et comme forum majeur pour l'élaboration d'un consensus sur ce sujet et les questions qui s'y rapportent dans les domaines de la finance, des techniques, de l'investissement et du développement durable.  À cet égard, il a noté qu'une orientation avait été donnée pour le travail futur de la CNUCED.  En ce qui concerne la « décision de juillet » de l'OMC, M. Fortin a expliqué que son principal succès avait été de remettre sur la bonne voie les négociations de Doha.  Ce cadre doit aboutir à des modalités concrètes pour réaliser les négociations, modalités qui doivent favoriser le développement et refléter les préoccupations des pays en développement, a-t-il estimé.  Sur la question du coton plus particulièrement, il a expliqué qu'un engagement pour adresser l'initiative sectorielle avait été pris et que les préoccupations de développement des pays dépendant d'un produit de base devaient être prises en compte, car ils sont toujours exclus du commerce international. 


Au sujet des produits de base, M. Fortin a expliqué que les travaux internationaux futurs devaient souligner le lien entre les exportations et la réduction de la pauvreté.  La situation des Pays les moins avancés (PMA) illustre malheureusement trop bien ce problème, a-t-il précisé.  Toutefois, il a souligné que le Secrétaire général avait mis en lumière une fenêtre d'opportunité pour les pays dépendant d'un produit de base.  Ainsi, ces dernières années, la demande accrue de produits de base par la Chine et par d'autres économies en développement comme l'Inde, a influencé le marché mondial et augmenté les prix des produits de base.  Pour que cette fenêtre s'ouvre complètement, a-t-il poursuivi, des progrès doivent continuer dans les négociations commerciales et les moyens pour augmenter la demande et améliorer l'accès au marché.  Les pays en développement doivent pour leur part s'engager à créer les conditions pour encourager le commerce et l'investissement ainsi que soutenir les producteurs et exportateurs afin qu'ils puissent s’acquitter des obligations du marché.  En conclusion, il a estimé que la cohésion, d'une part entre les stratégies nationales de développement et, d'autre part entre les obligations et engagements internationaux, était essentielle pour créer un environnement favorable au développement.  M. Fortin a aussi souligné la nécessité de renforcer les partenariats, notamment avec le secteur privé et les ONG, et les capacités de production dans les pays en développement pour qu'ils puissent pleinement bénéficier de la libéralisation du commerce ainsi que la nécessité d'adopter une approche intégrée en ce qui concerne les buts et activités du système des Nations Unies. 


Dialogue interactif


Ouvrant le débat sur le commerce international et le développement, la représentante de la Communauté européenne a demandé ce que la CNUCED comptait faire sur la question des produits de base, étant donné l’augmentation de la demande dans les pays développés ou émergents, et l’augmentation des cours de ces produits qui se profile à l’horizon.


M. FORTIN a répondu qu’il fallait trouver des solutions adéquates et différentes pour chaque catégorie de produits de base.  Les distorsions qui affectent les marchés de ces produits sont différentes selon le type de produit auquel on a affaire, a-t-il dit.  La CNUCED fournira des informations statistiques aux pays producteurs afin de les aider à prendre des décisions pertinentes selon les réalités des marchés.  La CNUCED apportera aussi un soutien technologique aux pays qui veulent diversifier les bases de leur économie et ne pas dépendre d’un seul ou de deux produits de base, a dit M. Fortin.  La demande dont a parlé la représentante de la Communauté européenne est surtout forte dans le secteur des matières premières, et cette demande est surtout générée par l’essor de l’économie chinoise, a indiqué M. Fortin.  Concernant les produits de base agricoles, a-t-il noté, la demande est plus stable.  Les cours du café ou du cacao connaîtraient certainement une hausse appréciable si on pouvait convaincre les Chinois de consommer ces produits, a dit M. Fortin, en indiquant cependant que pour le moment, ce n’était pas le cas.


Le représentant du Burkina Faso a relevé que les cours des produits de base agricoles étaient en ce moment en baisse, notamment en ce qui concerne le coton et le cacao dont l’instabilité des prix crée des problèmes sociaux dans les pays producteurs.  Que peut-on faire pour stabiliser ces cours? a demandé le représentant.  Reprenant la première question posée par le Burkina Faso, le représentant de l’Égypte a demandé comment pouvait se développer la coopération commerciale Sud-Sud sans que cela ne pose un frein à l’ouverture des marchés des pays industrialisés.  Par ailleurs, comment la CNUCED voit-elle la question de l’espace politique en matière économique et commerciale?


M. FORTIN a indiqué qu’il fallait résoudre la question du financement des échanges commerciaux, le soutien aux exportations étant une des caractéristiques des échanges Nord-Sud.  Mais le développement du commerce Sud-Sud pourrait, quant à lui, être favorisé par l’adoption de préférences commerciales entre pays du Sud.  Concernant les produits agricoles, une politique de soutien aux pays en difficulté pourrait être adoptée, a dit M. Fortin, en évoquant notamment la question du coton.  Le Consensus de Sao Paulo traite de l’espace politique en stipulant qu’il est nécessaire pour un pays d’accumuler du capital avant de se lancer dans l’économie de marché.  Revenant au commerce Sud-Sud, il a ajouté que si l’accès aux marchés du Nord est nécessaire aux États en développement, il faut cependant reconnaître que d’énormes possibilités commerciales existent entre pays du Sud.  Le tiers des exportations des États-Unis et une part appréciable de celles de l’Union européenne, sont absorbés par les pays en développement, a-t-il fait remarquer.


Le représentant de la Côte d’Ivoire a rappelé qu’il existe des asymétries dans la fixation des cours des produits de base.  Ces cours ne sont pas fixés par les pays producteurs, alors que le prix des produits manufacturés sont arrêtés par les pays industrialisés, a-t-il relevé.  Que peut à cet égard faire la CNUCED?  M. FORTIN lui a répondu que tout dépendait de la manière dont étaient organisées les structures de décision, notamment au niveau des marchés internationaux.



COOPÉRATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT: COORDINATION, PARTICIPATION ET EFFICACITÉ


Table ronde


Déclarations liminaires


Mme ROSINA WILTSHIRE, Coordonnatrice résidente et Représentante résidente du PNUD, a indiqué qu'elle présentait la coopération de l'équipe sous-régionale pour la Barbade et la région des Caraïbes orientales comme une étude de cas.  Elle a expliqué que cette équipe, qui se réunissait tous les mois, travaillait sur des questions comme la gouvernance, la gestion durable de l'environnement ou le développement du secteur privé et des échanges.  Six institutions partagent des locaux et des services communs depuis 2002, date à laquelle l’ouverture de la Maison des Nations Unies a été inaugurée, et cela a simplifié notre tâche, a-t-elle poursuivi.  Elle a affirmé que l'équipe avait élaboré des processus consultatifs interinstitutions et avec plusieurs pays.  Dans ce cadre, cette équipe développait un programme conjoint en se concentrant sur le VIH/sida, la pauvreté ou encore les technologies de l'information et de la communication (TIC) pour le développement.  Elle a déclaré que la coordination à l'échelon national avait montré ses forces et ses faiblesses pour faire face aux conséquences dévastatrices du cyclone à la Grenade.  Chaque année, avant la saison des cyclones, les institutions tiennent une session sur les efforts de coordination en cas de catastrophes.  Concernant la Grenade, elle a souligné que suite à l'appel d'urgence, l'équipe sous-régionale avait travaillé sur la période de reconstruction de six mois, en procédant entre autres à une évaluation macroéconomique.  Nous avons aussi travaillé au renforcement des capacités de coordination nationales afin de permettre un retour à une situation normale le plus rapidement possible, a-t-elle ajouté.  Elle a énuméré les résultats de cette coordination en citant l'exemple de la réouverture rapide des infrastructures comme les écoles, les centres de santé et l'approvisionnement en eau, et a attribué ce succès à la réponse des donateurs. 


Elle a affirmé que la leçon la plus importante à tirer de cette expérience était l'extrême vulnérabilité des PEID, comme l'a démontré l'exemple de la Grenade.  Cette vulnérabilité a des impacts négatifs sur de nombreux secteurs, du commerce au développement social, a-t-elle précisé.  Mme Wiltshire a souligné un autre enseignement de cette situation, à savoir la nécessité pour les Nations Unies de travailler en coopération avec la société civile.  Rappelant que le bureau de l'équipe sous-régionale avait des ressources humaines et financières limitées, elle a jugé très important, entre autres, de simplifier et d'harmoniser les cycles ainsi que de se concentrer sur l'échelon sous-régional ainsi que d'aboutir à un renforcement stratégique du système de coopération.  Sur ce dernier point, elle a estimé que l'harmonisation ne pourrait être atteinte sans renforcement de la coopération.


M. ELVIN NIMROD, Ministre des affaires étrangères de la Grenade, a remercié les pays qui ont répondu aux appels humanitaires d’urgence lancés par le système des Nations Unies qu’après les dégâts considérables causés par le cyclone Ivan dans la région des Caraïbes.  Petit État insulaire en développement, la Grenade n’a cessé de déployer tous les efforts qu’elle pouvait depuis son accession à l’indépendance en 1974, pour parvenir à un niveau de développement acceptable.  La réalisation des OMD a été inscrite à l’agenda du Gouvernement de la Grenade comme la première priorité du pays.  Malheureusement, les destructions causées par les ouragans ont réduit à néant tous les progrès accomplis, a dit M. Nimrod.  Les dégâts occasionnés cette année par la nature ont montré l’extrême vulnérabilité de la Grenade et des autres petits États des Caraïbes.  Aucune infrastructure n’a été épargnée par le cyclone Ivan: l’agriculture a été décimée, et le tourisme, qui est une des principales sources de revenus, a été réduit à néant du fait de la destruction des sites et des installations, a déclaré M. Nimrod.  Toutes les sources de revenu du pays ayant été affectées, les programmes d’éducation et de santé que planifiaient le Gouvernement et ses partenaires ne pourront être réalisés si une aide internationale substantielle ne nous est pas fournie, a dit le Ministre.  La Conférence des donateurs qui s’est tenue le 4 novembre à Washington, et les réponses aux appels d’urgence lancés par l’ONU ont permis de recueillir un certain nombre d’annonces de contribution en faveur de la reconstruction de la Grenade, où tout est à refaire, a indiqué M. Nimrod.  Des milliers de personnes vivent par ailleurs dans des conditions très précaires, a ajouté le Ministre.  Nous savons que la reconstruction de la Grenade prendra de longues années, a-t-il dit en émettant le vœu que l’appui international promis soit fourni dans des délais raisonnables.  Au vu des vulnérabilités qui affectent les petits États insulaires, M. Nimrod a appelé la communauté internationale à considérer avec urgence la mise en place d’indicateurs qui accorderaient à ces pays un traitement préférentiel et différencié sur les questions économiques et financières internationales.   


Mme JUDY WILLIAMS, Secrétaire générale de l'Agence de développement communautaire de la Grenade, représentant la société civile, a indiqué que l'Agence, qui existe depuis plus de 20 ans, aidait les familles et les individus à lancer des actions pour améliorer la qualité de la vie.  Elle a cité en exemple le programme pour l’assistance juridique et médicale, unique au sein de la région, expliquant que puisque 30% de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, ils ne pouvaient s'assurer un conseil juridique.  En matière de formation et d'éducation, elle a également souligné le programme d'aide –pour le transport ou l'achat des livres- aux étudiants afin de leur donner la possibilité de suivre un enseignement secondaire.  Ce programme a été entièrement soutenu par le secteur privé, a-t-elle précisé.  Par ailleurs, Mme Williams a insisté sur le fait qu'après le passage de l'ouragan Ivan, les personnes les plus vulnérables étaient les plus touchées.  Tout en reconnaissant l'importance des actions d'urgence indispensables, elle a indiqué que les ONG se concentraient sur la recherche d'un équilibre délicat entre le travail d'assistance et l'orientation sur des priorités à long terme de développement durable.  C’est pourquoi, elles œuvrent pour le renforcement des capacités, la création d'emploi, aux abris, les moyens de subsistance ou encore la reconstruction du secteur productif, notamment l'agriculture.  Enfin, elle a plaidé pour une démarche intégrée afin d’assurer le bien-être des populations et a souligné le rôle de la coordination entre les différentes institutions pour réaliser cet objectif. 


Débat interactif


Après les interventions des membres du panel, le représentant d’Haïti a dit que les conséquences des destructions causés par les ouragans en Haïti et dans les autres États des Caraïbes avaient montré la fragilité de l’environnement naturel des îles.  Tout en remerciant la communauté internationale de son aide à la reconstruction, Haïti regrette cependant que l’accent soit mis davantage sur l’aide humanitaire que sur l’aide structurelle et le soutien au développement à long terme.


Mme VETA BROWN, Coordonnatrice des programmes de l’Organisation panaméricaine de la santé, de l’OMS, a répondu à cette remarque en souhaitant la création d’une collaboration intersectorielle en vue de permettre aux individus de devenir plus productifs.  L’aide humanitaire, à elle seule, ne peut pas suffire, a-t-elle estimé en suggérant que s’il fallait dans un premier temps accorder la priorité à l’assistance humanitaire d’urgence, il fallait aussi envisager la mise en place d’un cadre favorisant le développement à long terme des petits États insulaires.


Le représentant de Belize a émis l’espoir que ce qui s’est passé à la Grenade et en Haïti convaincra les sceptiques que les petits États insulaires ont besoin d’un traitement préférentiel et différencié en matière économique et financière.  Les Nations Unies envisagent-elles de créer des mécanismes de réaction d’urgence en vue de venir en aide aux pays victimes de catastrophes? a ensuite demandé le représentant.


M. ELVIN NIMROD, Ministre des affaires étrangères de la Grenade, lui a répondu que le système de l’ONU avait été le premier à régir et à venir en aide à son pays après le passage du cyclone Ivan.  Le problème qui se pose aujourd’hui est celui de la reconstruction à long terme et non pas celui de l’acheminement des secours d’urgence, a fait remarquer Mme VETA BROWN.  Reprenant la parole, M. NIMROD a indiqué qu’il faudrait sans doute se pencher sur les procédures de travail des institutions, fonds et programmes des Nations Unies.  En cas de situation d’urgence, peut-être faudrait-il simplifier les procédures de fonctionnement des institutions, notamment en ce qui concerne le décaissement des fonds destinés aux secours d’urgence, a suggéré M. Nimrod.  Concernant ce point, Mme Veta Brown a dit que dans certaines situations, cela était parfois possible.  Certaines institutions ont des procédures d’urgence qui leur permettent de décaisser des fonds en s’assurant qu’ils seront remboursés.  Mais, a-t-elle indiqué, certains États Membres donateurs n’approuvent pas toujours ce genre de démarche.


La représentante du Canada a demandé à l'équipe sous-régionale des détails sur son fonctionnement, notamment concernant les groupes thématiques, et son avis sur le renforcement du système de coordonnateur résident.  Elle aussi demandé de quelle manière l'harmonisation des différents cycles de programmes devait se faire.


En réponse, Mme WILTSHIRE a déclaré que la simplification et l'harmonisation des cycles ne se fera pas immédiatement et a estimé qu'il fallait une recommandation dans ce sens des pays concernés.  Par ailleurs, elle a expliqué qu’il était de plus en plus difficile d’organiser les groupes thématiques dans le cadre de l'équipe régionale.  En conséquence, un ancien coordonnateur résident a été recruté pour améliorer l'efficacité de la collaboration, a-t-elle expliqué.  Les groupes thématiques sont ainsi passés de 14 à quatre et un mécanisme de suivi a été mis en place.  Concernant la coordination, Mme VETA BROWN a estimé qu'on en parlait beaucoup mais qu'on oubliait parfois que celle-ci avait un coût, notamment en matière de personnel.  Ceci est particulièrement vrai dans un bureau qui inclut plusieurs pays, a-t-elle continué.  Elle a déclaré qu'il fallait un partenariat stratégique différent, donnant plus de temps à la réflexion et à l'action sur le terrain.  Elle a également souligné qu'en ce qui concernait la simplification des cycles, il ne fallait pas perdre de vue les priorités et spécificités nationales.  Intervenant à nouveau sur la question du renforcement des capacités, Mme Wiltshire a estimé qu'il devait se faire aussi dans les différentes institutions de chaque pays.


Le représentant de la Barbade s'est interrogé sur la vulnérabilité des PEID et a voulu savoir comment les leçons tirées après le passage de l'ouragan Ivan seraient prises en compte dans le cadre du prochain processus de planification.


L'intégration de la gestion des catastrophes dans les processus de planification et comme partie intégrante de nos programmes est essentielle pour répondre à la nature particulière des catastrophes qui frappent la région, a répondu Mme Wiltshire.  Elle a indiqué que les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), les Objectifs du Millénaire pour le développement et les processus de planification devaient tous être renforcés.  Toutefois, a-t-elle précisé, il faut que les institutions soient elles-mêmes renforcées pour parvenir à cette fin.  Il faut que cela se fasse à l'échelon national, au sein de l'équipe sous-régionale et également au sein des différentes institutions, a-t-elle insisté. 


À son tour, Mme BROWN a affirmé que pour réduire l'impact des catastrophes naturelles, les États devaient être dotés de capacités suffisantes.  Par ailleurs, elle a fait observer qu'il existait différents types de vulnérabilité selon les pays, prenant en exemple la réelle vulnérabilité sociale mise à jour à la Grenade après le passage du cyclone Ivan. 


Le représentant de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a demandé s’il ne fallait pas que le système de l’ONU consacre essentiellement ses activités opérationnelles de développement à la prestation de services de base dans les petits États insulaires en développement, notamment dans les situations de catastrophe.  Ne faudrait-il pas aussi aider ces pays, compte tenu de leur petite taille, à développer des économies essentiellement basées sur la prestation de services? a demandé le représentant.


Répondant à ces questions, Mme WILTSHIRE a rappelé que l’évaluation des OMD permettait, à partir de certains indicateurs, de savoir quels sont les points forts de chacune des économies des  Caraïbes.  À l’exception de la Jamaïque, a-t-elle indiqué, aucun des pays de cette région ne dispose des bases nécessaires au développement d’une véritable économie de services.  Il faudrait renforcer les capacités aux niveaux national et régional, a-t-elle indiqué.  On est encore assez loin de la réduction nécessaire de la fracture numérique.  La gouvernance doit pour sa part être améliorée pour permettre une meilleure articulation des stratégies nationales et des politiques régionales qui contribueraient à la réalisation des OMD, a dit Mme Wiltshire.  Regrettant que les gouvernements hésitent parfois à partager leurs ressources humaines, elle a dit que le développement durable des petits États insulaires, qui sont individuellement trop petits, devrait s’appuyer sur des initiatives régionales afin de pouvoir disposer de ressources appréciables au niveau mondial.


Le représentant des Pays-Bas a, au nom de l’Union européenne, demandé comment les institutions de l’ONU pourraient harmoniser leur collaboration et leur couverture régionale, et y renforcer la cohérence de leurs travaux.  Il a, à cet égard, fait remarquer que certains bureaux régionaux du PNUD ne couvraient pas toujours, dans la même région, les mêmes pays que ceux de l’UNICEF.  Il a également demandé d’indiquer la contribution que pourraient apporter les commissions techniques des Nations Unies à la conduite des activités opérationnelles


Dans leur réponse, Mmes WILTSHIRE et BROWN ont estimé que par l’adoption d’une stratégie régionale, les fonds et programmes de l’ONU opérant dans la région des Caraïbes étaient en train de promouvoir la cohérence.  Cette démarche devrait être soutenue au niveau local par un renforcement des capacités, a souligné Mme Brown. 


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