En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3084

COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE: LA CONFÉRENCE DE KOBÉ DOIT AIDER À TRADUIRE DANS LES FAITS LA STRATÉGIE DE PRÉVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES

20/10/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3084


Deuxième Commission

16e & 17e séances – matin & après-midi


COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE: LA CONFÉRENCE DE KOBÉ DOIT AIDER À TRADUIRE DANS LES FAITS LA STRATÉGIE DE PRÉVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES


(Publié le 21 octobre)


« Le Japon, qui a une longue expérience des catastrophes naturelles et de la prévention et de la gestion de leurs conséquences négatives, exhorte les États Membres à participer activement à la conférence internationale sur la prévention des catastrophes naturelles qui se tiendra à Kobé, du 18 au 22 janvier 2005 », a déclaré ce matin le représentant du Japon devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission).


Les participants à la rencontre de Kobé, a-t-il précisé, devront faire une évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie de Yokohama, destinée à sensibiliser à tous les niveaux le grand public sur la réduction des effets négatifs des catastrophes naturelles, et à promouvoir à cet égard la coopération entre tous les secteurs.  Le représentant japonais a indiqué que les débats de cette importante conférence devraient aboutir à l’adoption de textes de consensus facilitant la transition entre l’énoncé des politiques et le lancement d’actions concrètes pour réduire les conséquences des catastrophes naturelles qui ne cessent de se multiplier.  À cette fin, a-t-il souligné, soutenu par les délégations de Samoa, qui intervenait au nom du Forum des îles du Pacifique, de la République dominicaine, et des Îles Marshall, une large participation des États Membres à la conférence de Kobé permettrait de se mettre d’accord sur la création de mécanismes de lutte contre l’impact des catastrophes.


Rappelant les destructions qu’ont subies cette année certains petits États insulaires en développement, notamment Haïti, la Grenade et Niue, les délégations d’Haïti, de Samoa, de la République dominicaine et des Îles Marshall ont appelé tous les États à ratifier le Protocole de Kyoto et à en respecter les dispositions.  La représentante d’Haïti a demandé aux pays industrialisés d’aider les petits États insulaires en développement pour leur permettre de mettre en œuvre la Stratégie de Yokohama.  Les dégâts causés à Haïti, à la Grenade et à Niue ont été considérables.  Ils se sont traduits par la perte de milliers de vies humaines et des destructions se chiffrant par millions de dollars, ont souligné les délégations.  Le représentant des Îles Marshall a en outre attiré l’attention des pays industrialisés, principaux émetteurs des gaz à effet de serre.  Ces émissions de gaz ont provoqué le réchauffement de la planète, qui à son tour, a déclenché des ouragans, des dépressions tropicales, et des typhons.  La montée du niveau des mers menace l’existence même de nombreux petits États insulaires qui perdent chaque année, sous l’assaut des eaux, des pans entiers de leur superficie territoriale, a-t-il fait remarquer.  Dans le rapport soumis sur cette question à l’Assemblée générale et à la


Deuxième Commission, le Secrétaire général a relevé que la réduction des conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles figure à l’ordre du jour de la Réunion internationale sur l’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme de la Barbade, qui se tiendra à Maurice juste quelques jours avant la conférence de Kobé.  Par conséquent, il a instamment recommandé aux États Membres et aux organisations régionales de mettre en place des stratégies et des programmes de réduction des risques de catastrophes.  Il faudra, a-t-il souligné, que cette prévention soit parfaitement intégrée aux programmes humanitaires et de développement et qu’elle soit constamment considérée comme une des priorités de l’ONU.


L’aggravation de la désertification et de la dégradation des terres a été une des questions évoquées aujourd’hui par un certain nombre de délégations, dont celles du Mali, du Burundi, du Bénin, du Burkina Faso, de l’Algérie et de la Namibie.  Ces pays ont attiré l’attention de la Deuxième Commission sur l’insuffisance des moyens et ressources consacrés à la mise en œuvre des programmes liés à la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse, notamment en Afrique.  Sans un investissement adéquat dans le reboisement et la préservation des terres, ont estimé les délégations du Bénin, du Burundi et de l’Érythrée, les Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment ceux relatifs à la réduction de la pauvreté et de malnutrition, ne pourront être atteints dans les pays touchés par la sécheresse.  Intervenant sur cette question, le représentant d’Israël a fait part des succès que son pays avait obtenus dans la lutte contre la désertification, un phénomène qu’Israël a connu pendant plusieurs décennies.  Ayant réussi à reconquérir des terres autrefois menacées par l’avancée du désert, Israël, a indiqué son représentant, est prêt à partager son expérience avec les pays qui le souhaiteraient. 


Au cours de la séance de cet après-midi, la Commission a pris note de trois projets de résolution, présentés par le Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, portant sur la mise en œuvre et le suivi des textes issus de la conférence internationale sur le financement du développement; le système financier international et le développement; et la crise de la dette extérieure*.


Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours du débat: Jordanie, Malaisie, Équateur, Nigéria, États-Unis, Venezuela, Costa Rica, Mongolie, Sri Lanka, Myanmar, Égypte, Mexique, Bélarus, Oman, Ukraine, Yémen, Kenya, République de Corée, Thaïlande, République populaire démocratique de Corée, Monaco, Cuba, Philippines, Maldives, et Zimbabwe.  Les représentants de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et de l’Association des États des Caraïbes se sont également exprimés.


Ayant achevé cet après-midi l’examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable, la Deuxième Commission tiendra sa prochaine séance plénière à une date qui sera annoncée dans le Journal.  Elle organisera une table ronde sur le commerce et le développement pour  examiner la question de la mondialisation et de l’interdépendance, le mercredi 27 octobre à 10 heures.


* Ces textes, sur lesquels la Commission devra se prononcer la semaine prochaine, sont contenus dans les documents publiés sous les cotes A/C.2/59/L.2; A/C.2/59/L.3, et A/C.2/59/L.4.


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


M. MANAR DABBAS (Jordanie) a indiqué que malgré l’instabilité du monde en général, et particulièrement dans la région du Moyen-Orient, la Jordanie avait réussi à engendrer des résultats positifs.  Ainsi, la dette extérieure a été réduite à 68% du PNB, l’inflation a été contenue et le PNB a augmenté de manière continue.  Il a affirmé qu’au cours des 10 dernières années, son pays avait fait des progrès considérables afin d’atteindre une stabilité macroéconomique et la mise en œuvre de réformes structurelles.  De plus, a-t-il poursuivi, la Jordanie a appliqué un programme de réformes politiques et sociales, avec pour objectif le développement durable dans le cadre d’une interaction positive avec la communauté mondiale.  Les réformes incluent des domaines tels que l’éducation, la justice, les droits des femmes et la participation politique.  Le représentant jordanien a par ailleurs estimé que les problèmes latents de la région du Moyen-Orient, y compris la pauvreté, et la surpopulation, menaçaient la stabilité de la région.  En réponse, il a indiqué que des efforts pour promouvoir le commerce, l’emploi et une économie ouverte pourraient aider à relancer l’espoir, à reconstruire les institutions et à échapper à la culture de la violence.


M. GOH SIOW HUAT (Malaisie) a rappelé que, bien que la 12ème session de la Commission du développement durable (CDD) ait été un succès, certains pays ont clairement besoin d’assistance afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le respect des engagements pris à Monterrey pourrait apporter le soutien nécessaire à ces pays, a-t-il estimé.  Concernant la biodiversité, il a affirmé que la faim et des moyens désespérés pour produire des aliments à mener à une perte de la biodiversité sans précédent.  Des processus insoutenables de développement ont exercé une pression extrême sur les ressources naturelles, a-t-il ajouté, alors que des modes de production et de consommation non viables, en particulier dans les pays développés, continuent à menacer la fragilité de notre environnement.  Il a affirmé que la sauvegarde de la diversité biologique était une priorité pour la Malaisie et, qu’à ce titre, son pays avait pris des mesures afin que ses stratégies de développement soient en accord avec la protection de cette diversité.  Rappelant que la Malaisie avait accueilli la 7ème réunion de la conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique ainsi que la première réunion des États parties au Protocole de Carthagène sur la biosécurité, il a mis en lumière les conclusions de ces deux rencontres, et notamment la Déclaration de Kuala Lumpur qui encourage les gouvernements à ratifier et mettre en œuvre la Convention sur la diversité biologique et le Protocole de Carthagène.


Insistant sur la stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles, M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a noté leur fréquence accrue et la plus grande vulnérabilité des pays qui en sont affectés.  Il a ainsi insisté sur le rôle du Centre international de recherches sur le phénomène El Nino, créé en 2003 et qui est une priorité pour son gouvernement.  Ce Centre, a-t-il expliqué, vise entre autres à renforcer l’alerte rapide ainsi que la gestion des risques et à améliorer les capacités humaines pour répondre aux catastrophes naturelles.  Parmi les activités du Centre, il a notamment mis en lumière le premier projet pilote pour l’agriculture, particulièrement important pour l’Équateur dont les cultures avaient été détruites par El Niño en 1997-98.  En outre, il a exhorté la communauté internationale à apporter son appui financier à ce Centre.  Par ailleurs, le représentant a souligné l’importance de la conférence mondiale sur la réduction des catastrophes naturelles, qui se tiendra à Kobé au Japon en 2005.  Cette conférence sera l’occasion pour la communauté internationale de renforcer ses mécanismes de coopération et définir un plan d’actions concrètes, afin d’assurer la pleine application du Plan de Johannesburg, a-t-il estimé. 


M. ERNEST SOULAMA (Burkina Faso) a déclaré que les disparités entre les pays du Nord et ceux du Sud avaient pour principale conséquence la destruction de l’environnement et des ressources naturelles.  Dans ce contexte, a-t-il indiqué, les responsabilités doivent être partagées, d’une part parce que les engagements en termes d’aide publique au développement n’ont pas été respectés et, d’autre part, parce que les pays en développement n’ont pas toujours fait preuve de bonne gouvernance en matière de développement.  Il a expliqué que le Burkina Faso disposait de programmes spécifiques pour répondre aux OMD et à la mise en œuvre des trois Conventions issues du Sommet de la Terre de Rio.  Le représentant a notamment insisté sur la Convention pour la lutte contre la désertification, qui est la cause principale de la famine et de l’insécurité alimentaire.  Il a appelé les parties prenantes à faire de cette Convention un instrument pour la réalisation du développement durable.  En outre, il a déploré la lenteur des contributions au Fonds pour l’environnement mondial (FEM) visant à financer les activités pour lutter contre la désertification et a réitéré son soutien au secrétariat de la Convention concernée.


M. BULUS PAUL LOLO (Nigéria) a déclaré que les États Membres ne devraient pasessayer de se servir de la prochaine session de la Commission du développement durable (CDD-13) pour rouvrir des débats sur des questions qui ont déjà été réglées.  Les engagements pris lors de la CDD-12 en faveur d’une mise en œuvre holistique et intégrée d’Action 21 ne devaient donc pas être remis en question, a dit le représentant, en estimant que tous les groupes de pays devraient s’acquitter de leurs responsabilités et des promesses qu’ils ont faites.  La réunion intersessions qui aura lieu avant la CDD-13 devrait préparer un document de négociations précis et bien structuré, et tenant compte de la nécessité de faire face aux thèmes intersectoriels contenus dans le programme de travail de la CDD, a recommandé M. Lolo.  En outre, a-t-il poursuivi, le Nigéria estime qu’il faudrait renforcer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) pour lui permettre de mieux faire face aux défis de la conservation de l’environnement.  Nous pensons que la mise en œuvre du Processus international de gouvernance de l’environnement, créé à Carthagène en 2001, pourrait accélérer les mesures visant à renforcer le rôle du PNUE, a dit M. Lolo.  Le Nigéria espère que des négociations qui s’ouvriront le mois prochain à Bali, en Indonésie, au cours de la réunion spéciale de travail du PNUE, pourra émerger un plan stratégique de soutien au renforcement des capacités en matière de protection de l’environnement, a dit le représentant.  Ce plan, a-t-il souhaité, devrait contenir un calendrier d’actions et des mesures de financement spécifiques, qui prenne en compte une inclusion possible des initiatives régionales, comme celle lancée par le NEPAD dans le domaine du renforcement des capacités humaines et institutionnelles.


M. KAZUO SUNAGA (Japon) a déclaré que son pays accordait beaucoup d’attention à la gestion et à la prévention des catastrophes naturelles et leurs effets négatifs sur les pays qui en sont victimes.  Ayant régulièrement souffert de tremblements de terre et de typhons, le Japon, qui accueillera en 2005 une conférence internationale à Kobé sur cette question, a appris beaucoup de leçons qu’il est toujours prêt à partager avec d’autres pays.  Les participants à cette conférence feront une évaluation de la Stratégie de Yokohama, qui contient un plan d’action visant à sensibiliser à tous les niveaux le grand public sur l’importance de la réduction des effets négatifs des catastrophes naturelles, et à promouvoir à cet égard  la coopération entre tous les secteurs.  La conférence de Kobé, a indiqué M. Sunaga, s’attachera à faciliter la transition entre l’énoncé des politiques et le lancement d’actions concrètes en vue de réduire les conséquences des catastrophes.  Le Japon espère qu’une large participation des États Membres à la conférence de Kobé permettra de parvenir à des consensus sur la création de mécanismes de lutte contre les catastrophes.  Le deuxième point qui nous tient à cœur est celui de la célébration de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en faveur du développement durable, dont l’UNESCO est chargée de la conception, a dit M. Sunaga.  Le Japon apprécie les efforts déployés à cet égard par l’UNESCO et prend note du projet de document qu’elle a soumis pour la mise en œuvre des programmes d’éducation proposés.  Le début de la Décennie étant proche, notre délégation prépare, en consultations avec d’autres missions, un projet de résolution qu’elle soumettra à la Commission.  L’objectif principal de ce texte est la finalisation du schéma de mise en œuvre des projets d’éducation, et un appel aux États pour qu’ils soutiennent la Décennie, dont l’évaluation de l’impact devrait avoir lieu de manière quinquennale.


M. SICHAN SIV (États-Unis) a déclaré que la communauté internationale devait mettre un accent particulier sur les partenariats, en vue de favoriser la promotion du développement durable.  Elle devrait faciliter une plus grande participation de toutes les parties prenantes, dont le secteur privé, a recommandé M. Siv en mettant l’accent sur la diversification des sources de mobilisation de ressources.  Concernant la tenue de la 13ème session de la CDD, il a estimé qu’elle devrait travailler pour mettre en valeur les meilleures pratiques, les leçons apprises, et les cas d’études tirés des travaux de la CDD 12.  La CDD 13 devrait fournir aux décideurs politiques et aux acteurs au développement les meilleurs moyens dont il faut faire usage pour faciliter des actions concrètes.  Les États-Unis, pour leur part, se concentrent sur la manière dont la CDD-13 devrait être organisée, a dit M. Siv.  Nous espérons que le Bureau de la CDD va rapidement définir et nous communiquer un cadre d’opération donnant la priorité aux actions, et qui permettra à toutes les parties prenantes de s’atteler à l’élaboration de programmes qu’ils soumettront à la 13ème session de la Commission du développement durable.  Les conclusions intergouvernementales de cette rencontre devraient inclure un cadre d’action permettant aux gouvernements et autres acteurs au développement durable de surveiller les processus de mise en œuvre d’Action 21, du Plan de Johannesburg, et des autres engagements pris par les États de manière agréée au niveau multilatéral.


Mme IMIERIA NUNEZ DE ODREMAN (Venezuela) a déclaré que son pays était très attaché aux engagements convenus au niveau international car le développement durable était essentiel pour son pays.  Elle a expliqué que le Venezuela avait apporté des changements révolutionnaires à la notion de territoire en optant pour la notion d’ « espace géographique » qui inclut les espaces maritimes, insulaires, continentaux et aériens.  Elle a indiqué que cette proposition a permis de mettre en œuvre la stratégie nationale pour un nouveau modèle de développement, fondé sur la gestion intégrée des ressources et prenant en compte les réalités écologiques, géographiques, sociales, culturelles, politiques et économiques.  Par ailleurs, face à la dégradation continue de l’environnement, elle a salué les efforts concernant l’Objectif 7 du Millénaire et s’est engagée à revoir les modes de production qui ne sont pas soutenables.  La représentante a aussi souhaité des ressources financières supplémentaires, l’accès et le transfert des technologies à des conditions acceptables pour tous et, surtout, l’élimination des conditions politiques pour accéder aux sources de coopération.  En conclusion, elle a estimé que l’engagement de la communauté internationale était essentiel pour parvenir au développement durable et réaliser les objectifs fixés à Rio et Johannesburg.


M. JOSÉ SOSA (République dominicaine) s’est félicité que le Secrétaire général ait mis l’accent sur les catastrophes naturelles dans ses rapports.  Notre pays et son voisin, Haïti, ont particulièrement souffert cette année des ouragans qui ont fait des milliers de morts et d’énormes dégâts matériels, a dit M. Sosa.  La région des Caraïbes fait tout ce qui est possible pour faire face aux conséquences des ouragans et des typhons, a dit le représentant.  Mais nos moyens humains, financiers, et technologiques sont extrêmement limités, a-t-il indiqué.  Il a exhorté la communauté internationale, et notamment les pays industrialisés, à faire preuve de solidarité pour aider les petits États des Caraïbes, en particulier Haïti, à sortir de la profonde crise dans laquelle ils sont actuellement plongés.


Rappelant que son pays se situait entre deux déserts, M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a expliqué que la désertification contribuait à l’insécurité alimentaire, à la famine et à la pauvreté et que ceci pouvait à son tour engendrer des tensions sociales et politiques.  Il a demandé que des mesures sérieuses soient prises pour la pleine mise en œuvre de la Convention des Nations Unies pour lutter contre la désertification et un soutien complet pour les pays affectés par ce problème.  Il a estimé que cette Convention tenait un rôle important dans la réalisation des OMD.  Il a aussi indiqué que le Fonds mondial pour l’environnement (FEM) augmente les ressources allouées au domaine de la gestion durable des sols.  D’autres ressources que celles fournies par le FEM sont nécessaires pour faire face au problème de la désertification, a-t-il affirmé.  Le représentant a en outre déclaré que la Namibie participerait pleinement à la troisième session du Comité d’examen de la mise en œuvre de cette Convention à Bonn, en janvier prochain, et attendait avec impatience la célébration en 2006 de l’Année internationale des déserts et de la désertification ainsi que celle de la Décennie pour l’éducation pour le développement durable (2005-2014). 


Mme CINTHIA SOTO (Costa Rica) a déclaré que son pays avait adhéré à toutes les Conventions issues du Sommet de Rio.  Le Costa Rica est en train de forger un consensus politique national sur la question de la sauvegarde de l’environnement, notamment la préservation de la biodiversité et la bonne gestion des ressources d’eau douce.  Conscient que la promotion du développement durable est étroitement liée à l’éducation des populations, le Gouvernement du Costa Rica met en place des programmes d’éducation de la jeunesse et de sensibilisation du public qui visent à placer la préservation de l’environnement naturel au centre de la vie publique.  Nous accueillerons la deuxième réunion internationale sur les schémas et programmes de promotion de modes de consommation durables dont les travaux font partie des recommandations adoptées par le Sommet de Johannesburg, a indiqué la représentante.


Mme FERNANDE A. HOUNGBEDJI (Bénin) a souligné l’importance de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies pour lutter contre la désertification, moyen d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a estimé que la lutte contre la pauvreté ne pouvait être dissociée du combat pour la meilleure gestion des ressources naturelles.  L’Assemblée générale devrait examiner, lors de la prochaine réunion de haut niveau sur la mise en œuvre des OMD, l’apport de cette Convention dans le combat contre la pauvreté.  Elle a également lancé un appel à la communauté internationale pour que des ressources suffisantes soient allouées aux programmes relatifs à la gestion durable des sols.  Saluant l’implication du Fonds pour l’environnement mondial, elle a souhaité que d’autres efforts soient faits pour mobiliser de nouvelles ressources et a notamment indiqué que les ONG, le secteur privé et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourraient procurer un apport substantiel. 


M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a déclaré que son pays était extrêmement vulnérable à plusieurs types de catastrophes naturelles, comme les chutes de neige excessives qui rendent impossibles les déplacements à travers le pays; les sécheresses aiguës; les inondations et crues subites, ainsi que les tremblements de terre.  En vue de renforcer nos capacités nationales et d’améliorer notre système de gestion des secours pendant et après les catastrophes, le Gouvernement de la Mongolie a pris un certain nombre de mesures.  En collaboration avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et le PNUD, notre gouvernement a élaboré et fait adopter une nouvelle loi sur la gestion des conséquences des catastrophes naturelles.  Une agence nationale de gestion des catastrophes a été créée à cet effet, a dit M. Baatar.  La délégation de la Mongolie, a-t-il indiqué, attache une grande importance à la stratégie internationale de réduction des effets négatifs des catastrophes, et pense que la conférence qui aura lieu à Kobé, au Japon, insistera beaucoup plus à inclure cette question à l’ordre du jour de l’agenda international pour un meilleur soutien aux mesures visant à réaliser les OMD.  


M. BELKACEM SMAILI (Algérie) a rappelé que la préoccupation suscitée par la désertification était unanimement partagée en Afrique et que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) avait d’ailleurs consacré ce sujet comme une priorité.  Il a expliqué qu’en Algérie, la désertification faisait l’objet d’une approche intégrée et coordonnée avec la pauvreté, le monde rural, l’agriculture et l’eau, notamment.  Il a estimé que la lutte contre la désertification et la dégradation des sols nécessitait une coopération internationale renforcée.  La désignation du FEM comme mécanisme financier de la Convention et l’accès à ses ressources ne sont pas suffisants pour l’ampleur des besoins, a-t-il expliqué.  En conséquence, il a exhorté la communauté internationale à soutenir financièrement les pays affectés, à renforcer les capacités et le transfert des technologies adéquates.  Il a enfin espéré que la proclamation de l’Année internationale des déserts et de la désertification en 2006 contribue à sensibiliser l’opinion publique et à mobiliser des ressources financières.  Enfin, il a souhaité qu’à l’occasion de l’examen à mi-parcours de la Déclaration du Millénaire, des mesures concrètes soient prises pour donner l’impulsion voulue à la lutte contre la désertification. 


M. R. K. W. GOONESEKERE (Sri Lanka) a déclaré que son pays investissait particulièrement dans l’éducation de sa population, notamment des femmes et des filles, conformément à certaines clauses d’Action 21.  Le développement durable ne sera possible qu’avec la pleine participation des femmes et des jeunes filles aux activités menées dans ce cadre, a dit le représentant.  Compte tenu de son revenu national par tête d’habitant, le Sri Lanka a fait d’énormes progrès, si on le compare à des pays de sa taille, a-t-il fait remarquer.  Les programmes scolaires et sociaux mis en place par le Gouvernement ont permis d’aider les familles les plus pauvres à scolariser leurs enfants.  Le taux d’alphabétisation est aujourd’hui de 92,5% pour les garçons et de 87,5% pour les filles, a précisé le représentant.  Le Sri Lanka, a-t-il indiqué, réalisera les objectifs fixés dans le Cadre d’action de Dakar pour une éducation universelle, qui vise à éliminer les discriminations à l’égard des femmes et des filles en donnant à celles-ci une éducation primaire et secondaire en vue d’en faire des agents économiques et sociaux à part entière. 


M. U KYAW TINT SWE (Myanmar) a souligné l’importance de la pleine application d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Cette application est une responsabilité commune et tous doivent jouer un rôle pour l’atteindre, a-t-il expliqué.  Le représentant a ainsi indiqué que la coopération aux niveaux international, régional et sous-régional était essentielle.  Il a toutefois précisé que les efforts pour atteindre le développement durable devaient commencer au plan national.  Le représentant a fait part des initiatives de son pays en matière de déforestation, notamment le nouveau programme pour la réhabilitation et la protection de Bago Yoma qui abrite des ressources en tek.  Il a également noté que son pays faisait des efforts pour préserver la biodiversité et protéger les espèces en voie de disparition.  En ce qui concerne l’eau, l’assainissement et les établissements humains, il a indiqué que ces domaines étaient prioritaires pour son gouvernement, qui avait entre autres adopté un plan pour le développement rural pour une période de 30 ans.  Enfin, il a affirmé que les efforts des pays en développement devaient être soutenus par les pays développés pour renforcer leurs capacités nationales et faciliter le transfert de technologies écologiques. 


M. ALI’IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) a déclaré, au nom du Forum des îles du Pacifique, que la réunion internationale, prévue au mois de janvier 2005 à Maurice, devra réaffirmer la pertinence de la mise en œuvre complète du Programme d’action de la Barbade, dont l’évaluation décennale sera conduite à cette occasion.  La réunion de Maurice devrait rappeler à la communauté internationale les nombreuses vulnérabilités dont souffrent les petits États insulaires en développement.  Les travaux préparatoires laissent espérer que la communauté internationale adoptera à Maurice un texte final contenant de nouveaux engagements en vue de mieux aider les petites îles en développement.  Le Forum des îles du Pacifique appelle tous les États Membres à participer, au plus haut niveau, à la rencontre de Maurice, a dit M. Elisaia.


M. KHALED ELBAKLY (Égypte) a souhaité le respect des engagements pris à Monterrey pour fournir les ressources financières nécessaires.  Il a estimé qu’on ne pouvait parler de développement durable sans faire du système commercial multilatéral un moteur pour permettre aux pays en développement de mobiliser ces ressources.  Pour atteindre ses objectifs en matière de développement, l’Afrique a besoin de réformes internes accompagnées par l’élimination des barrières par les pays développés afin que ses produits puissent accéder aux marchés, a-t-il précisé.  Toujours dans cette perspective, le représentant égyptien a également souligné la nécessité de trouver une solution durable à la crise de la dette et de fournir au continent sa part équitable des flux financiers internationaux.  Il s’est aussi félicité de l’intérêt croissant pour les partenariats, moyens supplémentaires pour la mise en œuvre des objectifs fixés.  Ces partenariats, a-t-il poursuivi, ne doivent pas se substituer aux engagements gouvernementaux et doivent être surveillés afin d’en assurer l’efficacité.  À cette fin, il a suggéré que des rapports périodiques soient effectués sur les résultats de partenariats actuels.


M. BENITO JIMENEZ SAUMA (Mexique) a déclaré que la CDD était l’organe chargé du suivi et de l’analyse de la mise en œuvre des programmes adoptés en vue de promouvoir le développement durable.  Il convient donc d’encourager la participation de tous les secteurs -privé, public, universitaire, et société civile- aux travaux de la 13ème session de la CDD, a estimé le représentant.  Sur cette question, le Mexique a organisé, au plan national, une série de rencontres en vue d’encourager les représentants de ces secteurs à participer à la préparation des documents qui seront présentés par sa délégation mexicaine au cours de la CDD-13, a indiqué le représentant.  Le Mexique, a-t-il dit, participe activement à tous les travaux concernant la mise en œuvre de la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles.  Nous espérons que les États Membres et les institutions internationales contribueront activement à la préparation et au déroulement de la conférence de Kobé, a dit M. Sauma.


M. ULADZIMIR GERUS (Bélarus) a noté les progrès encourageants dans la mise en œuvre d’Action 21 et des décisions issues du Sommet mondial pour le développement durable et a salué la contribution de la Commission pour le développement durable (CDD).  Le représentant a par ailleurs affirmé soutenir la proposition du Tadjikistan de soumettre un projet de résolution relatif à l’eau douce.  Cette initiative peut contribuer de manière significative à la réalisation des OMD.  Le représentant a ainsi rappelé l’engagement de son pays aux établissements humains, notant la construction d’habitations par son gouvernement particulièrement en zone rurale.  Il a également attiré l’attention des délégations sur les conséquences de Tchernobyl qui, 18 ans après cette catastrophe, ont toujours des effets dans la région.  Il a souligné l’initiative de son gouvernement de tenir à Minsk en 2006 une conférence internationale sur le 20ème anniversaire de Tchernobyl.  Cette conférence aura pour objectif d’adopter des mesures visant à prévenir des catastrophes de cette nature et à renforcer la coopération internationale pour faire face de manière durable aux conséquences de cet accident, afin, entre autres, de développer la recherche scientifique pour la réhabilitation des populations affectées.  


M. ALFRED CAPELLE (Îles Marshall), insistant sur le changement climatique, a déclaré que la région des Îles Marshall avait particulièrement souffert d’une série d’ouragans cette année.  L’Île de Niue a été ravagée par les typhons, a dit M. Capelle, en appelant la communauté internationale à venir en aide à cet État.  L’existence même de nos pays est menacée par la montée des eaux due au réchauffement de la planète, a dit le représentant.  Si rien n’est fait, certaines îles du Pacifique pourraient simplement disparaître de la carte du monde dans quelques décennies, a-t-il indiqué, en précisant que certaines de ces îles perdaient chaque année un peu plus de leurs territoires nationaux, submergés par les eaux. 


Soulignant l’importance d’atteindre le développement durable, Mme AL-HARTHY (Oman) a indiqué que son pays avait pris des actions concrètes dans ce sens à travers un Plan national ainsi que par l’adhésion à un nombre d’instruments régionaux et internationaux pour assurer la protection de notre planète.  Elle a indiqué que la personne avait été toujours au centre du développement d’Oman.  En outre, a-t-elle noté, Oman célèbre le 8 janvier de chaque année la Journée pour l’environnement, moyen supplémentaire de sensibilisation.  Elle a réitéré son appel à la communauté internationale pour prendre les mesures permettant aux pays en développement de réaliser le développement durable, notamment grâce à une assistance financière, technologique ou encore, dans le domaine de l’éducation.  Rappelant le lien étroit qui doit être établi entre développement et protection de l’environnement pour réaliser l’équilibre escompté dans le cadre du développement durable, la représentante a réaffirmé l’engagement de son pays à coopérer avec tous les États Membres et la Deuxième Commission en vue d’atteindre les objectifs fixés. 


Mme SVITLANA HOMANOVSKA (Ukraine) a déclaré que sa délégation soutenait la création de partenariats entre le secteur public et la société civile pour permettre une meilleure promotion du développement durable.  L’Ukraine a créé, au sein de son Ministère de l’environnement, un Conseil national des ONG pour encourager ces partenariats.  Ce Conseil a pour mandat d’augmenter le niveau de sensibilisation de la société civile sur les questions d’environnement et de faciliter sa participation aux programmes qui sont liés au développement durable.  La récente ratification du Protocole de Kyoto par notre pays est une preuve de sa contribution à la lutte contre les menaces à l’environnement, a dit Mme Homanovska.  L’Ukraine, a-t-elle dit, est sensible aux problèmes auxquels les petits États insulaires en développement sont exposés, et pense que la réunion internationale de Maurice permettra de faire des progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.


M. ABDULMALIK MOTAHAR A. ALSHABIBI (Yémen) a expliqué que la question de l’eau constituait une des causes majeures de conflits dans le monde.  À cet égard, le représentant a réaffirmé l’importance qui doit être accordée à cette problématique afin que la situation concernant les sources hydriques ne s’aggrave pas et ne contribue pas à alimenter d’autres tensions.  Il a indiqué que son gouvernement avait placé la question de l’eau au centre de ses priorités, comme en témoigne la création d’un ministère pour l’eau.  Insistant sur l’importance de la coopération, en particulier au niveau régional, le représentant a indiqué que le Yémen était disposé à participer à toute initiative visant à régler les problèmes liés à l’eau. 


M. ANDREW KIPTOON (Kenya) a déclaré que la désertification est responsable d’une grande partie de la famine et de l’insécurité alimentaire qui frappent certaines régions de l’Afrique.  Elle contribue à la dégradation accélérée de l’environnement.  Tout en notant la contribution positive faite par le secrétariat de la Convention pour la lutte contre la désertification sur le continent africain, nous regrettons cependant que cette institution ne dispose pas de ressources adéquates, indispensables à la mise en œuvre de ses programmes.  Le Kenya appelle donc les États Membres à mieux financer les activités du PNUE qui ne reçoit en ce moment que 4% de ses ressources du budget ordinaire des Nations Unies, ce qui rend presque impossible la planification de ses opérations, a relevé M. Kiptoon.  Nous demandons donc que les financements fournis au PNUE proviennent en majorité du budget régulier, et qu’ils soient prévisibles, a dit le représentant.


M. ANDREW DEUTZ, Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (IUCN), s’est d’abord félicité des conclusions de la septième Conférence des États parties à la Convention pour la diversité biologique.  Il a ensuite annoncé l’élaboration par IUCN d’une liste rouge des espèces en danger et la création en cours d’indicateurs et d’un service d’informations sur les espèces.  En collaboration avec « Conservation International » et « Nature Serve », l’IUCN, a-t-il ajouté, vient de mettre la dernière main à une évaluation mondiale des amphibiens.  Sa Commission mondiale sur les zones protégées redéfinit, pour sa part, le cadre international de la gestion des zones protégées.  L’IUCN, a poursuivi le représentant, s’est aussi engagée dans les campagnes de sensibilisation à l’Objectif 7 de la Déclaration du Millénaire visant à réduire substantiellement la perte de diversité biologique d’ici à 2010.  Elle a lancé, entre autres, une initiative européenne « 2010, Compte à rebours ».  L’IUCN, a conclu son représentant, est fermement résolue à appuyer la mise en œuvre effective des accords multilatéraux relatifs à l’environnement et à contribuer au respect des priorités identifiées par le système des Nations Unies en matière de développement durable.  


M. SOMSAK TRIAMJANGARUN (Thaïlande) a réaffirmé que son pays attachait une grande importance au développement international.  Au niveau national, tous les Ministères et les agences gouvernementales ont intégré Action 21 dans leurs programmes et projets pertinents.  Concernant les textes issus de Sommet mondial pour le développement durable, en particulier le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, il a souligné la nécessité d’établir des indicateurs afin d’évaluer les progrès réalisés dans ce cadre et, à cet effet, a donc demandé le soutien technique des fonds et programmes concernés des Nations Unies.  Par ailleurs, le représentant thaïlandais a souligné l’importance de l’accès aux ressources génétiques ainsi que de leur partage.  Enfin, il a rappelé que le 3ème congrès pour la conservation mondiale de UICN se tiendra à Bangkok, du 17 au 25 novembre prochain et qu’à cette occasion, un état complet et actualisé de la biodiversité sera présenté.  Il a espéré que ce congrès contribuera aux efforts de la communauté internationale visant à améliorer la protection de l’environnement mondial pour les générations futures.  .


M. SHIN BOO NAM (République de Corée) a déclaré que le développement économique durable ne peut être atteint si l’on ne prend pas en compte les questions environnementales.  Ainsi, il a affirmé qu’Action 21 et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg devaient désormais être suivis d’actions concrètes et que la République de Corée prendrait des mesures pour faciliter leur pleine application.  Dans cette perspective, il a salué le nouveau format des sessions de la CDD qui, à son sens, mènera à de futures initiatives pour le développement durable.  Le représentant a également soutenu le Plan stratégique du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) pour le soutien technologique et le renforcement des capacités, souhaitant que les domaines du développement des ressources humaines et de la coopération technique entre les pays y soient des priorités.  Enfin, le représentant a souligné l’importance des partenariats régionaux. 


M. AMARE TEKLE (Érythrée) a déclaré que la dégradation des sols, due à la désertification, était le problème le plus urgent auquel l’Érythrée fait face aujourd’hui.  C’est pourquoi, notre gouvernement attache la plus grande importance à la mise en œuvre des programmes relatifs à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Notre gouvernement a adopté un plan d’action national pour faire face à la dégradation des sols, a indiqué M. Tekle.  Adopté lors d’un grand forum national en 2001, ce plan d’action mobilise toutes les énergies dont dispose notre pays pour combattre la dégradation des terres, a-t-il indiqué.  La réduction de la pauvreté urbaine et rurale est au centre des politiques que mène notre pays, a poursuivi le représentant, en indiquant que le développement durable devait viser avant tout à améliorer la qualité de vie des pauvres.  L’Érythrée, a-t-il dit, a adopté toutes les recommandations et tous les engagements issus des grandes conférences internationales.  Nous nous félicitons de la décision prise par le Conseil d’administration du Fonds mondial pour l’environnement (GEF) et par son Assemblée, d’inclure la dégradation des sols dans son programme central d’intervention.


M. SONG SE IL (République populaire démocratique de Corée) a estimé que la dégradation de l’environnement et la pauvreté s’étaient aggravées en raison non seulement des changements climatiques mais aussi des facteurs socioéconomiques entravant le développement durable et la protection de l’environnement.  Il a déclaré que les engagements internationaux dans ces domaines n’étaient pas mis en œuvre en raison des conditions politiques qui y sont attachés et de la relation inégale en matière d’assistance et de coopération.  De l’avis de sa délégation, les pays développés devraient aider les pays en développement à renforcer leurs capacités locales.  En outre, il a souhaité qu’une attention particulière soit portée à l’assainissement de l’eau et aux établissements humains, deux éléments clefs pour le développement durable.  La République populaire démocratique de Corée s’emploie à atteindre cet objectif, a-t-il conclu, en précisant qu’à l’avenir, elle s’intéressera particulièrement à la gestion des terres et à la protection de l’environnement afin de créer des conditions de vie stables pour son peuple. 


Mme SUZE PERCY FILIPINI (Haïti) a attiré l’attention de la Commission sur l’urgence qu’il y a à mettre en œuvre les mesures énoncées dans le Programme d’action de la Barbade et dans la Stratégie de Yokohama en faveur des petits États insulaires en développement.  Soulignant la nécessité de comprendre les corrélations entre la dégradation de l’environnement, le risque des catastrophes et la vulnérabilité aux catastrophes, la représentante a insisté sur le rôle que doivent jouer les collectivités locales dans la définition des stratégies pour résister aux risques et aux catastrophes naturelles.  Elles doivent avoir une part active dans la définition, la mise en œuvre et l’évaluation de tout programme visant la gestion de ces risques et de ces catastrophes.  La représentante a ensuite dit l’importance que son pays attache à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification en arguant que sa mise en œuvre peut amplement contribuer à réduire la vulnérabilité des États au changement climatique et à la perte de diversité biologique mais aussi à la concrétisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Pour plus d’efficacité, elle a plaidé en faveur d’un renforcement des mécanismes régionaux dans la mise en œuvre des engagements d’Action 21.  Il est important, a-t-elle estimé, d’établir un mécanisme de partenariat viable basé sur des engagements régionaux et universels.  Ce mécanisme inclurait, a-t-elle précisé, les gouvernements, les organismes de financement, les ONG ainsi que des organisations locales comme celles des femmes et des jeunes.  La réalisation des Objectifs du Millénaire et la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade passe par la prévention des catastrophes.  La représentante a donc invité la communauté internationale à respecter les engagements pris en matière de mobilisation des ressources et à fournir une assistance financière « stable et adéquate » aux Nations Unies pour appuyer les efforts des gouvernements et élaborer des programmes qui répondent aux besoins réels.


M. GILLES NOGHÈS (Principauté de Monaco) a expliqué que Monaco, conformément aux principes qu’il défend, a choisi de s’engager aux côtés de certains pays amis de Méditerranée, d’Afrique de l’Ouest et subsaharienne pour la préservation de l’environnement et l’établissement de partenariats dans les domaines de la pollution atmosphérique, du reboisement ou de la lutte contre la désertification.  Le représentant a également déclaré qu’en ce qui concerne la mise en œuvre d’Action 21, il fallait accomplir davantage pour honorer les engagements; en réponse, Monaco a largement augmenté sa contribution d’aide publique au développement ces deux dernières années, a-t-il précisé.  Au plan national, le représentant a affirmé que son pays s’employait, à améliorer la qualité du milieu marin, celle de l’air ainsi que la gestion des déchets et cherchait à intégrer les préoccupations environnementales dans les projets d’urbanisme.  Il a enfin affirmé qu’en tant que membre du Conseil d’administration du PNUE, Monaco était disposée à examiner les propositions visant à renforcer le PNUE et à lui conférer le rôle central d’agence des Nations Unies pour l’environnement. 


Mme NADIESKA NAVARRO (Cuba) a estimé que la dégradation de l’environnement est la cause mais aussi l’effet de la multiplication des catastrophes naturelles.  Les progrès en matière de croissance économique et de développement, a-t-elle prévenu, ne seront pas possibles tant que des mesures adéquates n’auront pas été adoptées pour réduire ces catastrophes.  Il est donc temps, a-t-elle estimé, de garantir aux pays en développement, un accès libre aux technologies requises et, ce faisant, de renforcer les capacités de la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles.  Commentant les négociations sur le projet de texte final de Barbade + 10, la représentante a regretté qu’en dépit d’un large consensus sur les caractéristiques particulières des petits États insulaires en développement, des « intérêts égoïstes » continuent de prévaloir quand il s’agit de s’entendre sur des mesures concrètes qui couvrirait la particularité de ces États de manière globale et pas seulement en termes d’environnement. 


Nous ne pouvons, s’est expliquée la représentante, parler d’appui aux efforts nationaux de ces États sans demander un système commercial multilatéral, « juste et équitable », une profonde réforme de l’architecture financière internationale et un cadre de relations entre nations fondé sur le développement, la promotion de la paix et de la sécurité internationales et pas des conflits, ainsi que sur le renforcement de la coopération internationale et pas des sanctions ou autres mesures économiques unilatérales prises au détriment des aspirations les plus légitimes des peuples.  La prochaine session de la Commission du développement durable sera l’occasion de faire avancer l’agenda pour le développement défini par le Sommet de Johannesburg.  Il ne peut y être question, a insisté la représentante, de se livrer à une répétition futile des formules d’engagement mais bien de rechercher des solutions concrètes aux problèmes et aux besoins.


M. MEYNARDO MONTEALEGRE (Philippines) a déclaré que plus des trois quarts de la biodiversité agricole de la planète avaient disparu au cours du siècle écoulé.  Parmi les 6 300 espèces animales identifiées, 1 350 sont aujourd’hui menacées d’extinction, a relevé M. Montealegre.  Pour faire face à ce grave danger, notre pays s’est engagé à réduire, d’ici à 2010, le rythme auquel ses différentes espèces animales et végétales sont menacées de disparition, a dit le représentant.  Les Philippines se félicitent que le Brésil se soit proposé pour accueillir la 8ème réunion des États parties à la Convention sur la diversité biologique au cours de la deuxième moitié de l’année 2006, et nous exhortons tous les États qui n’ont pas encore ratifié cette Convention à le faire le plus rapidement possible, a dit le représentant.


Face à la gravité de la situation de l’environnement, M. MOHAMED LATHEEF (Maldives) a affirmé que des mesures pour remédier aux problèmes environnementaux doivent être prises.  Malgré le Plan d’action de la Barbade, a-t-il poursuivi, les PEID disposent de moyens limités pour réaliser les objectifs de développement durable et beaucoup sont affectés de manière disproportionnée par les catastrophes naturelles, en raison de leurs caractéristiques géographiques.  Ainsi, il a expliqué que les accomplissements dans ce domaine n’avaient pas atteint le niveau espéré.  Pour mettre un frein à la dégradation de l’environnement, il a insisté sur la mobilisation des ressources nécessaires afin de s’assurer que le Plan d’action de la Barbade se traduise par des actions concrètes.  Il a indiqué que la Réunion de Maurice visant à l’évaluation du Programme d’action de la Barbade + 10 serait l’occasion idéale de raviver l’esprit de la Barbade et de s’engager pour la pleine mise en œuvre de son Plan d’action.  En conclusion, le représentant a remercié ses partenaires de développement et a demandé à toute la communauté internationale d’honorer ses engagements.


M. MARC NTETURUYE (Burundi) a affirmé que les collines du Burundi, autrefois comparées à celle de la Suisse, étaient en train de se dégrader au point de faire craindre une désertification dans l’avenir immédiat.  Il a noté que la pression démographique, doublée d’une crise sociopolitique, avait exercé des pressions sans précédent sur les ressources naturelles et que des mesures correctives devaient être prises sans délai pour éviter une catastrophe écologique.  Le Burundi finalise un Programme national de lutte contre la dégradation des terres, a-t-il indiqué, et appelle tous les partenaires à faciliter sa mise en œuvre.  En outre, il a dit soutenir toute initiative destinée à mettre à disposition les ressources d’application de la Convention des Nations Unies de lutte contre la désertification.  Se félicitant de la désignation du FEM comme mécanisme de financement de cette Convention, il a toutefois insisté sur la nécessité de diversifier les sources de financement.  Enfin, le représentant a souhaité que les secrétariats des trois Conventions issues du Sommet de la Terre donnent la priorité au Burundi, en raison de sa situation particulièrement vulnérable. 


M. BAKARY DEMBELE (Mali) a souhaité que la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification occupe la place qui lui revient dans l’examen à mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2005.  Il a rappelé l’élaboration par son pays d’un Plan d’action environnement, en 2004, lequel a été assorti d’une politique nationale de protection de l’environnement adoptée par le Gouvernement en 1998.  Ce choix politique, a-t-il poursuivi, a abouti à de nombreuses réformes institutionnelles, législatives et réglementaires plaçant ainsi l’environnement au cœur des priorités de l’État.  Après avoir expliqué la teneur de ces réformes, le représentant a fermement appuyé la proclamation de 2006 comme année des déserts et de la désertification avant de saluer la tenue à Paris en avril 2004 du Sommet sur l’Autorité du Bassin du Fleuve Niger sur la lutte contre l’ensablement du lit du fleuve. 


Le représentant a aussi estimé que la proposition de transformer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en Organisation des Nations Unies pour l’environnement mérite d’être approfondie.  Il s’est enfin félicité de la décision de la conférence des États parties à la Convention de désigner le Fonds de l’environnement mondial (FEM) comme mécanisme de financement du Secrétariat de la Convention.  Il a donc lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle dote mieux la quatrième restitution des ressources du Fonds et pour que le volet dégradation des terres et désertification reçoive toute l’attention voulue. 


M. MOSHE SERMONETA (Israël) a déclaré que son pays apporterait toute la contribution possible aux travaux de la Commission du développement durable, dont il va être l’un des membres à la prochaine session.  Israël est prêt également à aider les petits États insulaires et les pays menacés par la sécheresse.  La contribution d’Israël pourrait se faire dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes, a dit le représentant.  Notre pays, a-t-il poursuivi, dispose d’une grande expertise dans le domaine de la lutte contre la désertification et la dégradation des terres.  Israël a lutté contre ce phénomène pendant plusieurs décennies et a obtenu des résultats appréciables.  Nous mettons notre expérience à la disposition des autres régions du monde, a dit le représentant en ajoutant qu’Israël était là pour prouver que la désertification des terres n’est pas insurmontable.


M. B. G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe), après avoir énoncé les objectifs du Programme d’action national en matière de développement durable, a expliqué que les problèmes liés à la pauvreté ont été identifiés par son gouvernement comme le plus grand défi en matière de développement durable.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, le Gouvernement zimbabwéen a lancé un exercice de redistribution des terres pour fournir aux populations pauvres l’accès aux moyens de production tout en décongestionnant les régions surpeuplées dangereuses pour la préservation de l’environnement.  Dans le cadre de cet exercice, et pour assurer une utilisation des terres et une gestion des ressources durables, a poursuivi le représentant, le Gouvernement a élaboré un plan de conservation intégré qui vise l’élimination de la pauvreté et la régénération de l’environnement.  En la matière, les clefs du succès sont l’autosuffisance et la sécurité alimentaires, a-t-il affirmé, en attirant l’attention sur la mise sur pied d’une Autorité nationale de l’eau (ZINWA) et l’adoption, en 2002, de la Loi sur la gestion de l’environnement.  Le représentant a conclu en soulignant l’importance d’intégrer les questions d’égalité entre les sexes dans les programmes de développement durable et l’impact négatif du VIH/sida sur ce dernier.  


M. ENCHO GOSPODINOV, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a souligné qu’en raison de leur isolement, les petits États insulaires en développement sont particulièrement vulnérables.  Ce fait doit être pris en compte dans toute discussion sur le statut économique et social de ces États, a insisté le représentant en souhaitant que les travaux incluent les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, compte tenu de leur présence dans les pays donnés.  De plus, a-t-il affirmé, les stratégies de réduction des risques mises en place par ces sociétés au sein des communautés correspondent exactement aux plans nationaux de développement qui visent à régler à long terme la question de la vulnérabilité.  Après avoir évoqué la manière dont la Fédération et ses sociétés membres peuvent contribuer au débat sur le développement durable, le représentant a indiqué que la prochaine phase du travail de la Fédération est d’étudier le lien entre le développement durable et les communautés fortes.  L’implication des communautés locales dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes orientés vers les plus vulnérables, a-t-il expliqué, est nécessaire à la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a aussi souhaité que le lien entre l’Objectif 7 relatif au développement durable et l’objectif 1 relatif à l’élimination de la pauvreté soit plus clair.  En concluant, il a annoncé la parution prochaine du rapport sur les catastrophes naturelles produit par sa Fédération qui, cette année, portera sur le thème de la capacité de reconstruction des communautés.


M. LUIS CARPIO, Association des États des Caraïbes (AEC), a insisté sur l’importance pour les pays membres de l’AEC du projet de résolution relatif à la promotion d’une gestion intégrée de la zone de la mer des Caraïbes dans le contexte du développement durable.  Celui-ci vise à faire de la mer des Caraïbes une zone spéciale, a-t-il précisé, rappelant que ce patrimoine commun des membres de l’AEC était un écosystème fragile, regroupant des pays et territoires différents par leur taille et leur niveau de développement économique.  Il a demandé que la valeur de la mer des Caraïbes soit reconnue, notamment en ce qui concerne son rôle dans la réponse aux besoins des peuples de cette région.  En raison du rôle vital de la mer des Caraïbes, il a demandé le soutien des délégations en faveur du projet de résolution sur la question.  Par ailleurs, il a rappelé que suite aux ouragans récents dans la région, la communauté internationale devait fournir une assistance.  En conclusion, le représentant a préconisé d’inclure la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’assistance à la suite de catastrophes naturelles dans les plans de développement des pays de la région.


PROGRÈS RÉALISÉS DANS LA MISE EN ŒUVRE D’ACTION 21, DU PROGRAMME RELATIF À LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE D’ACTION 21 ET DES TEXTES ISSUS DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE


Documentation

Rapport du Secrétaire général sur la composition universelle du Conseil d’administration/Forum ministériel pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) (A/59/262)


Dans ce rapport d’étape, le Secrétaire général donne un aperçu de l’examen de la question de l’ouverture à tous les États Membres du Conseil d’administration/Forum ministériel mondial pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement, y compris ses incidences juridiques, politiques, institutionnelles et financières et celles concernant l’ensemble du système.  Il indique que le Conseil d’administration/Forum ministériel mondial pour l’environnement, poursuivant l’étude de ce point complexe et important, encourage les États Membres, le Conseil d’administration et les organismes compétents des Nations Unies à présenter leurs observations au Directeur exécutif du PNUE.  L’ensemble de ces observations pourra être repris dans un rapport détaillé que le Secrétaire général pourra présenter à l’Assemblée général lors de sa soixantième session.


Rapport du Secrétaire général sur les produits nocifs pour la santé et l’environnement (A/59/81-E/2004/63)


Dans ce document, le Secrétaire général examine les activités menées par les organismes des Nations Unies et les principaux faits nouveaux survenus dans le domaine de la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques depuis 2001, date du précédent rapport triennal.  Des progrès ont été notés, indique-t-il, tout particulièrement l’entrée en vigueur au début de cette année des Conventions de Rotterdam et de Stockholm.  Selon le Secrétaire général, ces textes ont donné l’espoir d’atteindre l’objectif fixé au Sommet mondial pour le développement durable d’utiliser et de produire les substances chimiques de manière à réduire les effets nocifs importants sur la santé humaine et l’environnement d’ici 2020.  Il note toutefois que si ces conventions ont mis en place un système efficace pour traiter certains produits chimiques dangereux, le nombre de produits visés reste limité.  M. Kofi Annan recommande la publication en ligne, à titre permanent de la Liste récapitulative des produits dont la consommation ou la vente a été interdite ou rigoureusement réglementées, qui ont été retirés du marché ou n’ont pas été approuvés par les gouvernements.  Il insiste également sur le renforcement de la coordination et de l’assistance technique aux pays en développement et souhaite que des ressources financières importantes soient dégagées pour appuyer la gestion de ces produits nocifs.  Enfin, il recommande aux États Membres de participer pleinement à l’élaboration d’une approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques d’ici à 2005, afin de réaliser l’objectif de 2020. 


Rapport du Secrétaire général (A/59/220)


Ce rapport contient une mise à jour des mesures prises par les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les grands groupes, afin d’assurer la mise en œuvre effective et le suivi des engagements pris et des buts et objectifs assortis de délais dans le domaine du développement durable, y compris par le biais de partenariats à cette fin.  Le rapport souligne que des progrès encourageants ont été accomplis à tous les niveaux dans la poursuite du développement durable.  Au niveau intergouvernemental, la Commission du développement durable a, à sa première session, procédé à un examen approfondi des questions relatives à l’eau, à l’assainissement et aux établissements humains, et mieux fait comprendre les domaines prioritaires en identifiant les principaux obstacles et contraintes entravant  la mise en œuvre. Dans le cadre du système des Nations Unies, les efforts déployés afin d’assurer un suivi coordonné du Sommet de Johannesburg donnent des résultats tangibles.  Au niveau régional, on note un appui important en faveur d’un suivi de la mise en œuvre centré sur la région, afin de compléter l’action entreprise au niveau mondial.  Au niveau national, l’attention accrue portée à la mise en œuvre depuis Johannesburg incite les gouvernements à redoubler d’efforts dans divers domaines, parmi lesquels l’eau, l’assainissement et les établissements humains. Plus de 50 pays ont soumis des informations sur les mesures qu’ils avaient prises dans ce contexte à la douzième session de la Commission du développement durable.  L’image composite émergeant de ces mises à jour fait ressortir un engagement résolu en ce qui concerne la mise en œuvre.


Dans ses conclusions et dans les recommandations qu’il fait à la fin de ce rapport, le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’exhorter tous les gouvernements à mettre en œuvre Action 21, le programme relatif à la mise en œuvre d’Action 21, et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  L’Assemblée devrait aussi communiquer au secrétariat de la Commission du développement durable, au moyen de procédures simplifiées, des informations sur les mesures adoptées au niveau national de façon à diffuser plus largement les enseignements tirés et les meilleures pratiques.  Le Secrétaire général recommande d’autre part à l’Assemblée de demander aux gouvernements de continuer à fournir un appui à la Commission du développement durable notamment en contribuant au Fonds d’affectation spéciale de la Commission, de façon à renforcer l’action en faveur des initiatives régionales et de la participation des grands groupes aux travaux de la Commission.  Dans sa dernière recommandation, Kofi Annan suggère à l’Assemblée générale de demander aux gouvernements donateurs et aux institutions financières internationales de fournir aux pays en développement un appui financier dans les domaines prioritaires identifiés lors de la session d’examen de la Commission du développement durable à sa 12ème session, y compris la gestion intégrée des ressources en eau et les plans d’utilisation rationnelle de l’eau, ainsi que les stratégies nationales de développement durable, et compte tenu des échéances fixées dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg.


Rapport du secrétaire général sur les activités entreprises pendant l’année internationale de l’eau douce en 2003 et la poursuite des efforts visant à assurer le développement durable des ressources en eau (A/59/167)


En proclamant 2003 Année internationale de l’eau douce, l’Assemblée générale avait engagé les États Membres, les organismes des Nations Unies et tous les autres acteurs à saisir cette occasion pour mieux faire comprendre l’importance de l’eau douce, rappelle le Secrétaire général dans ce rapport.  Cette Année internationale a été l’occasion de faire le point à la fois sur les résultats du Sommet pour le développement durable de Johannesburg et sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il s’agissait également de consolider les initiatives pour protéger, exploiter et gérer de façon rationnelle les ressources en eau afin d’en tirer parti, poursuit M. Kofi Annan.  Fort des enseignements de cette célébration, il souligne, entre autres, le rôle central des programmes consacrés aux ressources en eau, l’importance du partage d’informations entre les différents organismes du système des Nations Unies ainsi que la nécessité de diffuser l’information au grand public et de concevoir du matériel adapté pour les jeunes.  Le Secrétaire général rappelle qu’en mars 2004, un Conseil consultatif de haut niveau des Nations Unies sur l’eau et l’assainissement a été mis sur pied afin de mobiliser des fonds et d’encourager la formation de partenariats dans ce domaine.  Enfin, en 2005, la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars, lancera la Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie », qui offrira une nouvelle occasion de prévoir des projets concrets sur ce sujet, ajoute-t-il.  Cette Décennie internationale d’action coïncidera également avec le calendrier pour la réalisation des OMD en matière de développement ainsi qu’avec les engagements pris en matière d’eau et d’assainissement dans le Plan de mise en oeuvre de Johannesburg, issu du Sommet pour le développement durable. 


Rapport du Secrétaire général sur la promotion d’une approche intégrée de la gestion de la zone de la mer des Caraïbes dans la perspective du développement durable (A/59/173)


Dans ce document, le Secrétaire général fait état des activités entreprises dans le cadre du mandat de la résolution 57/261 relative à la promotion d’une approche intégrée de la gestion de la mer des Caraïbes dans le contexte du développement durable et visant à protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires.  Soulignant que la collaboration pour gérer et protéger les ressources communes de cette région est essentielle, il insiste sur l’intérêt des États Membres et des organisations concernées à appliquer scrupuleusement cette résolution et encourage un plus grand dynamisme dans la participation et l’élaboration de rapports.  Les États Membres de la région sont déterminés à faire de la mer des Caraïbes une zone spéciale dans le contexte du développement durable, affirme-t-il.  Figure en annexe le rapport du Groupe de conseillers techniques de l’Association des États des Caraïbes (AEC) qui rappelle que bon nombre de ses membres, et particulièrement les petits États insulaires, se retrouvent désormais responsables d’espaces maritimes représentant plusieurs fois leur surface terrestre.  Cependant, ces pays ne disposent pas des moyens financiers, humains ou institutionnels leur permettant de préserver leurs droits, d’exercer leur juridiction ou d’exploiter les ressources de manière durable.  Ainsi, l’AEC insiste sur la nécessité de créer un cadre multilatéral afin de permettre à ses membres d’assumer leurs nouveaux droits et obligations.


Rapport du Secrétaire général sur lamise en œuvre de la stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/59/228)


La Stratégie internationale de prévention des catastrophes est au cœur des efforts que déploie l’Organisation des Nations Unies pour réduire l’impact toujours plus grave des catastrophes naturelles sur les populations et sur les pays.  Le document de la Stratégie sert de plus en plus aux Nations Unies et à d’autres organismes pour coordonner et guider la réduction des risques de catastrophe, et son intégration dans la planification et la mise en œuvre du développement.  On estime qu’il y a eu dans le monde, en 2003, 700 catastrophes liées aux risques naturels; elles ont fait 75 000 morts, et touché 250 millions de personnes, et les pertes économiques ont dépassé 65 milliards de dollars. Le séisme qui a frappé la ville iranienne de Bam en décembre 2003 aurait fait 26 000 morts, est-il indiqué dans le rapport, tandis que les inondations qu’a connue la Chine depuis le début de 2004 ont touché 46 millions de personnes.  En mai 2004, les crues éclairs en Républicaine dominicaine et en Haïti, ont gravement affecté une population déjà très vulnérable. 


L’année écoulée a été marquée par les préparatifs de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui se tiendra à Kobé, au Japon, du 18 au 22 janvier 2005, et par l’examen en cours de la stratégie de Yokohama pour un monde plus sûr: directives pour la prévention des catastrophes naturelles, la préparation aux catastrophes et l’atténuation de leurs effets (1994).


À la fin de ce rapport, le Secrétaire général déclare que la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles donnera aux États Membres et aux organisations internationales une occasion exceptionnelle d’approfondir considérablement l’intérêt qu’ils portent à la réduction des risques de catastrophe et de leur vulnérabilité, de façon notamment à intégrer des mesures pratiques de prévention des catastrophes dans les stratégies de développement durable et de réduction de la pauvreté, et de les associer aux priorités humanitaires.  L’examen de la Stratégie de Yokohama de 1994 et de son plan d’action donne des recommandations concrètes qui aideront les gouvernements et les organisations internationales à adopter dans les 10 prochaines années une démarche commune visant à réduire les risques de catastrophes naturelles, estime Kofi Annan.  La réunion internationale chargée de l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement aura lieu juste une semaine avant la Conférence, relève le Secrétaire général en notant que la réduction des risques de catastrophe figure en bonne place au programme de cette rencontre.  Les États Membres et les organisations régionales sont instamment priés de suivre l’exemple de l’Assemblée de l’Union africaine et du Forum du Pacifique, de manière à mettre en place des stratégies et programmes de réduction des risques de catastrophe permettant à tous les pays d’intégrer la prévention des catastrophes au niveau national, recommande Kofi Annan.


Pour réaliser le Plan d’application de Johannesburg et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que d’autres objectifs de développement des Nations Unies concernant les petits États insulaires en développement, les changements climatiques, l’eau et les établissements humains, et pour suivre les directives de la Conférence, il faudra que la prévention des catastrophes soit parfaitement intégrée aux programmes humanitaires et de développement et qu’elle soit constamment considérée comme l’une des priorités de l’ONU, conclut le Secrétaire général.


Note du Secrétaire général sur l’application des Conventions des Nations Unies relatives à l’environnement (A/59/197)


Le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale les rapports établis par les secrétariats de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et de la Convention sur la diversité biologique.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.