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AG/EF/3083

LE RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE EST UNE MENACE SÉRIEUSE AU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À LA DEUXIÈME COMMISSION

19/10/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3083


Deuxième Commission

Table ronde & 15e séance – matin & après-midi


LE RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE EST UNE MENACE SÉRIEUSE AU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À LA DEUXIÈME COMMISSION


L’ajustement structurel et le libéralisme du « Consensus de Washington » n’ont pas servi les pays en développement, constatent les participants de la table ronde tenue ce matin


(Publié le 20 octobre)


« La dégradation accélérée du climat mondial, victime du réchauffement de la planète, qui se traduit notamment par la multiplication des catastrophes naturelles, appelle des actions immédiates », ont déclaré cet après-midi plusieurs délégations au cours du débat de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sur la question du développement durable.


S’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), qui compte 43 pays insulaires majoritairement en développement, le représentant de Tuvalu a relevé que les petites îles étaient de plus en plus victimes d’ouragans, de typhons et de dépressions tropicales aux effets destructeurs et extrêmement dévastateurs pour de petites économies, comme on vient de l’observer dans la région des Caraïbes.  Il n’y aura pas de développement durable dans les petits États insulaires si tous les pays ne respectent pas les engagements pris dans le cadre des Conventions issues du Sommet de la terre, qui s’était tenu à Rio de Janeiro en 1992, et réaffirmés 10 ans plus tard dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, ont estimé le représentant de Tuvalu et celui de Belize, qui s’est exprimé pour sa part au nom de la Communauté des Caraïbes.  La tenue de la Réunion d’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade prévue à Maurice au mois de janvier 2005 approche rapidement, ont fait remarquer les représentants de petits États insulaires qui ont insisté pour que tous les États Membres participent, au plus haut niveau, à cette rencontre, afin d’adopter des mesures vigoureuses pour mieux faire face aux menaces actuelles. 


La ratification quasi-universelle et l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui sont responsables du réchauffement de la planète étant indispensables, les délégations ont félicité la Fédération de Russie, dont le Gouvernement vient de soumettre le texte du Protocole au Parlement en vue de son adoption, puis de sa ratification.  À cet égard, le représentant de l’Union interparlementaire a indiqué que l’UIP avait demandé au Parlement russe d’accélérer l’examen de ce texte afin de permettre sa rapide ratification et son entrée en vigueur.  Sur cette question, le représentant des Pays-Bas a déclaré, au nom de l’Union européenne, que les pays développés, qui sont les principaux émetteurs de gaz à effets de serre, avaient à cet égard une responsabilité historique, et qu’ils devaient être les premiers à limiter ces émissions de gaz nocifs.  L’Union européenne a, par conséquent, pris des dispositions pour atteindre le premier objectif de réduction des gaz polluants préconisée par le Protocole de Kyoto, et pour respecter et appliquer les mesures contenues dans la Convention sur le changement climatique, a indiqué le représentant en appelant tous les autres pays développés à suivre la même voie.


Ce matin, au cours d’une table ronde sur les « Problèmes d’amélioration du bien-être pour la croissance, l’emploi et le commerce », les membres de la Deuxième Commission ont eu un échange de vues avec des universitaires et des experts.  Ces derniers représentent des instituts de recherche travaillant sur l’adaptation des régions en développement à la mondialisation, aux politiques d’ajustement structurel, et aux différentes crises financières, sociales et économiques auxquelles les pays d’Afrique, d’Asie-Pacifique, du Moyen-Orient, des Caraïbes et d’Amérique latine ont eu à faire face ces dernières années.  Des exposés présentés, des observations et commentaires des délégations et des réponses des panélistes, il est ressorti que les pays en développement avaient, en payant un prix social et politique élevé, appliqué les politiques d’ajustement et les doctrines libérales du « Consensus de Washington » qui leur avaient été soit recommandées, soit, dans la plupart des cas, imposées.  Mais, en retour, ont déclaré tous les experts invités, ces pays n’ont rien reçu qui leur ait permis de profiter équitablement des flux d’investissements étrangers directs et des retombées commerciales de la mondialisation, dont la plupart d’entre eux, notamment ceux d’Afrique, restent toujours exclus.  Cette exclusion pourrait d’ailleurs perdurer si les négociations du Cycle de Doha ne sont pas conduites de manière honnête et transparente, a estimé l’un des experts, M. Martin Khor, de « Third World Network », qui a fait remarquer que le libellé du texte de relance des négociations, adopté par l’OMC au mois de juillet à Genève, ressemblait en fait à celui qui avait été rejeté par les pays du Sud l’an dernier à Cancun.  Ce texte, a prévenu le panéliste, laisse beaucoup de marge d’interprétation et de capacité de pression aux pays développés sur les questions cruciales que sont les subventions agricoles, l’ouverture des marchés, et les tarifs douaniers.


Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants se sont exprimés cet après-midi: Qatar (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Chine, Fédération de Russie, Inde, Afrique du Sud (au nom du Groupe africain), Bangladesh, Suisse, Islande, Azerbaïdjan, Indonésie (au nom de l’ANASE), Tadjikistan, Népal, Jamahiryia arabe libyenne, République islamique d’Iran, et Pérou (au nom de la Communauté andine).


La Commission économique et financière poursuivra son débat sur le développement durable demain, mercredi 20 octobre, à 10 heures. 


TABLE RONDE SUR LE THÈME « POLITIQUES D’AMÉLIORATION DU BIEN-ÊTRE POUR LA CROISSANCE, L’EMPLOI ET LE COMMERCE »


Présentations


M. DEEPAK NAYYAR, Vice-Chancelierde l’Université de Delhi, a indiqué, qu’à l’échelle internationale, le développement était presque un synonyme de croissance économique alors qu’il devrait représenter le moyen d’améliorer les conditions de vie des gens et donc le bien-être de l’humanité.  Ce principe a quelque peu été perdu de vue dans l’enthousiasme pour le marché, a-t-il poursuivi, précisant que le commerce était un moyen pour parvenir au développement, non une fin en soi.  Il a expliqué qu’en mesurant les performances économiques dans le monde au cours des 30 

dernières années –c’est-à-dire l’âge de la mondialisation- et celles de 1940 à 1970 -âge d’or du capitalisme-, on voyait qu’en matière de développement, les résultats de la mondialisation n’ont pas été bons.  Si l’expansion du commerce a été immense, a-t-il déclaré, ces mouvements n’ont pas été accompagnés d’une création ou de la croissance de l’emploi, augmentant ainsi les inégalités économiques entre riches et pauvres, au sein des pays et entre les États.


La croissance économique, a affirmé M. Nayyar, est une condition incontournable mais elle ne suffit pas à améliorer les conditions de vie de la population.  En outre, il a estimé qu’il fallait recentrer le développement sur les personnes et sur l’emploi.  Il a souligné qu’une partie du problème était attribuable aux politiques qui ont introduit une dichotomie entre mesures économiques et mesures sociales.  Lorsque les politiques économiques nous mènent à des situations inacceptables, nous compensons par des mesures sociales, a-t-il affirmé, estimant qu’il fallait aller au-delà de cette conception.  M. Nayyar a conclu en affirmant que, même à l’ère de la mondialisation, l’État a un rôle essentiel à jouer dans le processus de développement économique.  Il n’y a pas de choix à faire entre État et marché, a-t-il insisté; ils sont complémentaires et doivent s’adapter mutuellement.


M. HA-JOON CHANG, professeur à l’Université de Cambridge, a fait écho aux propos de M. Nayyar en affirmant qu’il fallait laisser un espace d’action à l’État afin que les pays en développement puissent adopter des politiques qui leur conviennent.  Il a ensuite affirmé que les partisans de la liberté de marché changeaient totalement de ton lorsqu’on parlait des pays en développement et plaidaient alors pour que ces derniers soient encadrés et pour qu’on leur dicte leur conduite en matière économique.  En outre, il s’est opposé au principe de règles du jeu similaires pour tous et a souhaité que ces règles soient changées pour favoriser le développement.  Les inégalités de force doivent engendrer des règles différentes, a-t-il déclaré.  Citant les exemples des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, entre autres, il a expliqué que l’histoire des pays développés montrait qu’ils ont tous utilisé des mesures de protection ou des subventions lorsqu’ils en ont eu besoin, mesures qu’ils condamnent aujourd’hui.  Quant aux traitements dits spéciaux, le conférencier a préféré parler de traitements différenciés, jugeant que ces derniers étaient mieux adaptés aux besoins de ces pays.  Si nous voulons que les pays mènent des politiques conformes à leur niveau de développement, nous devons leur donner une marge de manœuvre plus large, a-t-il insisté.  Il a conclu en affirmant que les règles du jeu devaient être différentes afin de trouver une alternative aux politiques qui ont donné des résultats décevants ces 20 dernières années.


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a d’abord fait remarquer que les Nations Unies avaient adopté une stratégie fondée sur le principe de responsabilité commune mais différenciée qui pourrait s’appliquer au domaine économique.  Il a ensuite noté les asymétries de la coopération internationale en matière financière et technologique.  Rappelant que 90% des actifs sont libellés dans cinq devises seulement, il a indiqué que les activités financières étaient trop concentrées.  Il a également insisté sur le rôle essentiel des institutions internationales, en particulier du Fonds monétaire international (FMI), afin de permettre aux pays en développement d’adopter des politiques anticycliques par le biais des instruments de surveillance et du financement de crise.  Ces institutions doivent aussi débloquer des fonds pour ceux qui dépendent trop des marchés alimentés par le capital privé, a-t-il indiqué. 


M. OCAMPO a aussi relevé les inégalités en matière de technologies de production, un moteur important pour la croissance économique internationale qui est toutefois très concentré dans sa répartition géographique.  Pour que tous puissent tirer les avantages des progrès technologiques, il a plaidé pour un mécanisme de distribution de la technologie et pour le renforcement du transfert des méthodes.  Enfin, le Secrétaire général adjoint a noté l’asymétrie dans la mobilité des facteurs de production, notamment la main-d’œuvre et le capital, moins mobiles aujourd’hui que dans les années ‘80 ou ‘90, a-t-il estimé.


Notant le manque de travail non spécialisé, M. Ocampo s’est interrogé sur le rôle de la communauté internationale dans ce domaine et a souligné que les Conventions internationales liées à la migration simple, par exemple, ne recevaient pas autant d’intérêt que les instruments concernant les réfugiés.  Enfin, M. Ocampo a affirmé qu’il fallait élargir les échanges de manière plus démocratique.


Engageant un dialogue interactif, le représentant de la République dominicaine a souhaité obtenir des précisions sur les causes de la détérioration de la mondialisation.  Le représentant des Pays-bas s’est intéressé au lien entre les questions économiques et sociales alors que le représentant du Kenya a demandé, quant à lui, des explications sur l’emploi.  Pour sa part, le représentant du Secrétariat de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) s’est penché sur les asymétries du développement.  Enfin, le représentant de la Colombie a voulu connaître les moyens de rendre la mondialisation équitable.


M. NAYYAR a répondu que l’intégration des politiques sociales et économiques n’aurait pas lieu tant que les ministères des finances travailleraient dans l’isolement.  L’intégration doit d’abord commencer dans le contexte national, a-t-il insisté.  En ce qui concerne l’emploi, il s’est opposé à la thèse qui défend la souplesse de rémunération pour attirer le capital.  Si tout le monde se débarrasse des normes de protection du travail et du salaire minimum, a-t-il estimé, la situation serait critique.  Quant à une mondialisation plus juste, il a suggéré aux délégations de se reporter au rapport sur la dimension sociale de la mondialisation de l’OIT que la Commission mondiale a publié.  Il a estimé que la mondialisation telle qu’elle se développe n’était pas politiquement viable et éthiquement inacceptable et a plaidé pour des mesures correctives ainsi que pour des règles du jeu équitables.


M. HA-JOON CHANG a, quant à lui, affirmé que les traitements différenciés et autres protections avaient pour but de renforcer les capacités des pays en développement.  En outre, il a estimé que si le coût du travail pouvait être élevé, il fallait prendre en compte la part de la formation dans ce coût.  À long terme, a-t-il indiqué, il faut une main-d’œuvre formée même à un coût plus élevé.  Enfin, M. Ocampo a de nouveau souligné qu’il fallait mettre accent sur le transfert des technologies.  Une meilleure diffusion des technologies vise à éliminer le clivage technologique dans le monde et au sein même d’une économie, a-t-il insisté.  Quant aux problèmes liés aux facteurs de productivité, il a relevé que de plus en plus de travailleurs dans le secteur informel ne pouvaient avoir accès aux emplois qualifiés ou aux technologies adéquates.  Selon lui, ce manque résulte également d’une trop lente diffusion des technologies.


M. ERIC EBOH, de l’Institut africain d’analyse économique appliquée du Nigéria, a déclaré que la plupart des États d’Afrique avait fait des progrès en matière de stabilisation macroéconomique au cours des dernières années.  Ces pays ont mis pratiquement fin à la crise des balances de paiement et ont rétabli les fondamentaux économiques en matière de politique budgétaire et monétaire.  Les déficits budgétaires sont passés globalement de 7% en 1992 à 2,7% en 2002.  La période mentionnée s’est illustrée par la mise en place de plans d’ajustement structurel drastiques, a indiqué M. Eboh.  La croissance moyenne des pays africains devrait être de 4,4% en l’an 2004.  Les États africains ont adopté des mesures strictes de disciplines budgétaires.  Mais malgré ces mesures sévères, le continent n’a pas atteint les 7% de croissance dont il a besoin pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a relevé le panéliste.  Ceci est dû en grande partie au manque de diversification des économies, aux nombreux obstacles socioculturels, et à la fermeture des marchés agricoles internationaux, qui ne permet pas à l’agriculture africaine d’atteindre son plein potentiel.  Par ailleurs, a dit M. Eboh, les progrès accomplis en matière de création d’emplis sont faibles malgré la croissance que l’on observe, celle-ci ne se traduisant pas en termes de création nette de postes de travail.  Sur le plan de la gouvernance, malgré les progrès politiques réalisés, il faut renforcer la transparence des processus de démocratisation et de participation populaire à la gestion des affaires publiques, a-t-il estimé.  Les États manquent encore de capacité dans le domaine de la prestation de services publics.  Région la moins intégrée aux échanges mondiaux, l’Afrique ne représente que moins de 2% du PIB mondial, a précisé M. Eboh.  L’élimination des barrières commerciales internationales ne donnerait qu’un surplus de 2,5 milliards de dollars de revenus supplémentaires chaque année à l’Afrique, a-t-il estimé.  Il faut développer les échanges intérieurs aux pays et entre les pays et régions africaines, a estimé M. Eboh.  Les pays africains, a-t-il précisé, sont structurellement faibles, ce qui complique la lutte qu’ils mènent contre la pauvreté.  Ils ont donc besoin de développer le secteur des petites et moyennes entreprises et de développer les infrastructures physiques dont ils ont besoin pour rentabiliser les investissements, tout en renforçant leurs capacités humaines et institutionnelles.  L’allègement de la dette est, quant à lui, essentiel pour les pays africains, car il permettrait de libérer des ressources en faveur de la lutte contre la pauvreté, a estimé le panéliste.  Les donateurs et les institutions internationales devraient respecter, a-t-il rappelé, les besoins endogènes des pays africains, et non pas leur imposer des politiques économiques et financières qui ne sont pas dans leur intérêt.  Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est à cet égard un cadre important de relance de l’effort économique en Afrique, et nous invitons donc les pays industrialisés à mieux le soutenir, a dit M. Eboh.


M. NORMAN GIRVAN, ancien Secrétaire général de l’Association des États des Caraïbes, a déclaré qu’au cours de leur histoire, les pays des Caraïbes avaient d’abord appliqué les préceptes économiques de la théorie mercantiliste, qui en fait ne servaient que des intérêts étrangers.  Depuis le début des années 1980, l’ajustement structurel, puis les règles du Consensus de Washington, ont été appliquées aux économies de la région, a dit M. Girvan.  Le résultat de ces orientations a été globalement négatif, a-t-il estimé.  Le revenu par tête d’habitant reste faible dans les Caraïbes et la situation dans laquelle vivent les populations est aggravée par les nombreuses vulnérabilités qui affectent les petites économies de la région.  Le tourisme est une des principales activités pourvoyeuses de rentrées financières, mais il reste très vulnérable à la dégradation de l’environnement et aux catastrophes naturelles.  Nous sommes contre les politiques qui veulent nous imposer une ouverture forcée de nos petites économies.  Nos petites industries ne peuvent en effet résister à la concurrence des produits venus de pays aux économies plus puissantes que celles des petits États insulaires des Caraïbes, a

dit M. Girvan.  L’idée qui intéresse en ce moment la CARICOM est de mettre en place une économie régionale intégrée afin de s’intégrer à la mondialisation, a-t-il poursuivi.  Pour y parvenir, les États vont devoir procéder à des transferts de souveraineté au profit d’institutions régionales, et vont devoir investir dans  la construction d’infrastructures permettant l’augmentation de la production et de la croissance régionale.


M. SAMIR RADWAN, du Forum de recherche économique de l’Égypte, a déclaré qu’il était choqué par les stéréotypes qui collent à la peau des pays de la région du Moyen-Orient.  Il y a un vent de réforme qui souffle en ce moment dans les pays arabes, a dit M. Radwan.  Ces réformes ne sont pas forcément celles initiées par les pays occidentaux et le G-8.  Les populations du Moyen-Orient et des autres pays arabes ont toujours elles-mêmes voulu introduire des changements dans la manière dont fonctionnent leurs sociétés, a dit M. Radwan en reconnaissant que des déficits existent en matière de démocratie, de parité des sexes, d’éducation et d’investissements.  Un rapport du PNUD l’a relevé, a-t-il indiqué.  La création d’emplois est essentielle pour régler certains des problèmes que connaissent nos pays, a dit le panéliste en notant que les taux de chômage dans les pays du Moyen-Orient, du Maghreb, et du Machrek, sont parmi les plus élevés au monde.  La main d’œuvre de ces régions a besoin d’une meilleure éducation en vue de la rendre  plus adaptée aux besoins de notre époque et plus compétitive.  Bien que les cours des hydrocarbures soient à la hausse, le niveau de rentrée des revenus baisse, a indiqué le panéliste en faisant observer que ces revenus ne suivaient pas l’accroissement démographique.  Les économies de la région sont en outre trop dépendantes du pétrole, a-t-il ajouté.  Il a regretté par ailleurs que la gestion des périodes post-conflits laisse à désirer, comme on le voit en Iraq.   


M. MARTIN KHOR, du Réseau Tiers-monde (Third World Network) de la Malaisie, a déclaré qu’un nouveau paradigme était en train d’apparaître au niveau international.  Le leitmotiv des privatisations, de l’ouverture des marchés, de la concurrence, et des flux d’investissements étrangers directs (IED), ne semble pas vraiment bénéficier à certains pays et régions, a dit M. Khor.  En Asie, nous avons constaté que le facteur temps doit être pris en considération quand on implante ces politiques au niveau national.  Il faut donc donner à chaque pays une marge de manœuvre et une période suffisante d’absorption des politiques préconisées, qui elles mêmes doivent être modulées selon les besoins et les capacités réelles des États.  Les IED ne peuvent, comme nous l’avons constaté au cours de la dernière décennie, s’investir partout.  L’entreprise locale est, à notre avis, la base de la croissance d’un pays, a estimé Martin Khor.  L’IED n’est qu’un ajout, un apport extérieur pouvant permettre d’introduire de nouvelles technologies et méthodes de management.  En matière commerciale, a-t-il dit, la communauté internationale devrait reconnaître aux pays en développement le droit d’utiliser des règles d’exception pour protéger leurs secteurs les plus faibles.  Il est injuste que l’OMC exige de ces pays qu’ils lèvent tous leurs tarifs douaniers pour ouvrir leurs marchés à une concurrence déséquilibrée et inéquitable.  Ce genre de politique a mené à la disparition de pans entiers des économies des pays du Sud, a indiqué M. Khor.  Dans le domaine agricole par exemple, a-t-il précisé, on a vu comment la sécurité alimentaire des petits pays et les revenus de leurs agriculteurs ont été mis en péril par des importations sauvages de volailles et d’autres produits qui, parce qu’ils sont lourdement subventionnés par les pays riches, ont obligé les producteurs locaux à mettre la clef sous le paillasson.


Nous pensons que le rejet, lors des derniers pourparlers de l’OMC, des « questions de Singapour » et la promesse, faite par les pays riches de réduire ou d’éliminer leurs subventions à l’exportation, sont une bonne chose.  Mais l’élimination de ces subventions devrait se faire dans un délai de 3 ou 4 ans, et non pas 15 ans comme le veulent les pays riches, a estimé Martin Khor.  En outre, a-t-il dit, nous sommes inquiets que les pays du Sud soient l’objet de pression pour réduire leurs dernières barrières tarifaires, alors qu’au vu des actions actuelles, les pays industrialisés ne semblent pas abandonner leurs réflexes protectionnistes.  Il est aussi étrange, a dit M. Khor, que le texte adopté au mois de juillet à l’OMC ressemble étrangement au texte qui avait été rejeté à Cancun par les pays en développement.  Le libellé du texte de juillet est tellement ambigu qu’il laisse une énorme marge d’interprétation aux pays riches qui pourraient s’en servir pour obliger la plupart des pays en développement à lever leurs tarifs douaniers sur les produits essentiels qui font vivre leurs petites industries et leurs agriculteurs.  Si ce texte est manipulé, les États en développement, qui sont déjà fiscalement en difficulté, pourraient aussi perdre 25% de leurs rentrées fiscales, ce qui rendrait plus difficile pour eux la réalisation des OMD, a conclu M. Khor.


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial sur le développement durable


Poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement


Stratégie internationale de prévention des catastrophes


Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique


Convention sur la diversité biologique


Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement


Déclarations


M. FAISAL AL-HINZAB (Qatar), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé son soutien à la mise en œuvre complète des objectifs agréés lors du Sommet mondial sur le développement durable, qui a eu lieu en septembre 2002 à Johannesburg.  Se félicitant de la manière dont se sont déroulés les travaux de la 12ème session de la Commission du développement durable (CDD-12), dont les débats ont relevé le manque de moyens suffisants, le représentant a estimé que si l’on veut réaliser les programmes de développement durable, il est essentiel de disposer de moyens financiers et technologiques adéquats.  À ces moyens, il faut ajouter des ressources humaines adaptées, a-t-il indiqué, en faisant remarquer que la plupart des pays en développement ne pourront atteindre les objectifs qui leur sont assignés.  La communauté internationale, a précisé le représentant, n’a pas tenu ses promesses.  Les pays d’Afrique, a-t-il noté, sont très en retard sur le calendrier de réalisation de leurs projets.  Nous exhortons par conséquent la communauté internationale à accroître son soutien à l’Afrique en vue de permettre aux États de ce continent de mettre en œuvre les programmes de développement durable.  Le Groupe des 77 et la Chine, a dit M. Al-Hinzab, attend les débats qui auront lieu au cours de la 13ème session de la Commission du développement durable (CDD-13) qui, à travers des conclusions négociées, devrait nous permettre de parvenir à un engagement global en faveur de l’accélération de la mise en œuvre des programmes relatifs à l’eau, à l’assainissement et aux établissements humains.  Les résultats de la CDD-13 devraient être conformes aux décisions prises à la clôture de la CDD-11, au cours de laquelle la communauté internationale avait décidé que la deuxième année du cycle de mise en œuvre des programmes devrait prendre des décisions de nature politique sur des mesures concrètes et sur certaines options économiques et financières, afin  d’accélérer la réalisation des projets liés à certains secteurs économiques et environnementaux.


Après avoir constaté le faible niveau de participation des pays du Sud à la CDD-12, le Groupe des 77 et la Chine souhaite que plus de pays en développement soient présents aux travaux de la CDD-13.  Nous exhortons par conséquent le Secrétariat et les partenaires au développement à leur fournir le soutien nécessaire, a dit le représentant du Qatar.  Il faut noter que la majorité des partenariats mis en place à ce jour n’ont pas réussi à mobiliser les ressources dont ils ont besoin, a-t-il poursuivi, ajoutant que la majorité des fonds qu’ils reçoivent viennent des gouvernements, alors que le secteur privé devrait s’y investir de manière à mettre plus de ressources au service du développement.  Le Groupe des 77 et la Chine restera engagé dans tous les efforts visant la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan d’action de Johannesburg, a ssuré M. Al-Hinzab.    


M. TON BOON VON OCHSSEE (Pays-Bas), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a estimé que la 12ème session de la Commission sur le développement durable (CDD-12) avait identifié les contraintes principales dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains.  Il a affirmé que l’Union européenne était déterminée à trouver des solutions à ces questions afin de faire de la 13ème session de la CDD un succès et à respecter ses engagements à travers le système multilatéral.  Concernant les changements climatiques, le représentant, tout en se félicitant de la décision russe, a indiqué que le Protocole de Kyoto était une priorité pour l’Union européenne qui entend améliorer sa politique dans ce domaine d’ici à 2005.  La réduction des émissions de gaz à effet de serre demeure le pilier des politiques actuelles et futures sur les changements climatiques, a-t-il insisté.  Les pays développés doivent agir d’abord pour réduire leurs émissions puisqu’ils en sont en grande partie responsables.  L’Union européenne, a indiqué le représentant, soutient les efforts des pays en développement pour renverser les effets adverses des changements climatiques et ont appelé les autres pays développés à agir dans ce sens.  Le principe de « responsabilités partagées mais différenciées » doit régir les mesures prises après 2012, a-t-il suggéré. 


En outre, il a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne d’augmenter considérablement sa part d’énergie renouvelable dans la fourniture totale d’énergie.  En ce qui concerne la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, il a estimé que son Secrétariat devrait être restructuré afin de demeurer un outil efficace.  Le représentant néerlandais a également souhaité que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) soit renforcé, notamment à travers la composition universelle de son Conseil d’administration.  Enfin, il a salué la tenue de la Réunion internationale de Maurice sur les petits États insulaires en développement (PEID) ainsi que la Conférence mondiale sur la réduction des catastrophes naturelles à Kobe, convaincu que ces deux rencontres internationales pourront contribuer à répondre plus efficacement aux questions liées aux changements climatiques.


M. ENELE SOSENE SOPOAGA (Tuvalu) a déclaré, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) que les 43 États membres d’AOSIS étaient de plus en plus victimes de catastrophes naturelles, notamment des ouragans et des typhons.  L’état de l’environnement et les mesures qui doivent être prises pour pallier à sa dégradation ont été clairement décrits par les Secrétaires exécutifs des Secrétariats des Conventions de l’ONU concernant la protection de l’environnement naturel, a dit M. Sopoaga.  Le développement durable des petits États insulaires est mis en péril par le changement climatique de la planète, a relevé le représentant en invitant tous les pays à s’acquitter des engagements contenus dans les Conventions.  La région de la mer des Caraïbes est très affectée par ce phénomène, a indiqué le représentant.  La communauté internationale doit participer activement au processus de préservation de cette mer, de manière à donner aux pays de la région les moyens de faire face aux nombreuses vulnérabilités auxquelles ils font face.  Les préparatifs de la Réunion internationale d’évaluation décennale du Programme de la Barbade se déroulent bien.  Toutefois, certaines questions relatives au changement climatique et à la graduation de la liste des PMA doivent être résolues avant la rencontre de Maurice, a indiqué le représentant.  Pour parvenir à un consensus sur ces questions, il est nécessaire que les États Membres aient deux journées de consultation avant l’ouverture de la Réunion de Maurice, a dit M. Sopoaga.  En outre, a-t-il indiqué, les pays membres d’AOSIS estiment que le rôle du Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les petits États insulaires en développement et les États en développement sans littoral, doit être renforcé, et que plus de ressources doivent être accordées au Service de l’eau, des ressources naturelles et des petits États insulaires en développement de DESA.  Nous demandons aux États Membres de pleinement participer aux préparatifs de la Réunion de Maurice et de soutenir son organisation.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a jugé que, pour mettre fin à la détérioration de l’environnement et pour réaliser des progrès en matière développement durable, il était urgent que la communauté internationale traduise ses promesses en actions.  Elle doit notamment mettre l’accent sur la coopération internationale et régionale et soutenir concrètement les pays en développement grâce à des ressources financières, technologiques et au renforcement des moyens de mise en œuvre, a-t-il précisé.  Concernant la Convention-cadre sur les changements climatiques, il a indiqué que la Chine continuait de soutenir le Protocole de Kyoto et était prête à explorer d’autres moyens pour répondre à ces défis.  Au sujet de la désertification, il a regretté le manque de ressources financières pour le Secrétariat de la Convention concernée, appelant les pays développés à remplir leurs promesses sans délai.  Il a également plaidé pour que la Conférence mondiale sur la réduction des catastrophes naturelles, en janvier 2005, aboutisse à des résultats concrets, notamment en renforçant la coopération internationale et en élaborant des programmes spécifiques.  Notant la vulnérabilité des PEID, il a espéré que la Réunion de Maurice sera l’occasion d’identifier les problèmes dans la mise en œuvre du Programme de la Barbade et de trouver des solutions pour y remédier. 


M. NEBENZIA (Fédération de Russie) a déclaré que les questions de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains, avaient été bien traitées par la 12ème session de la Commission du développement durable (CDD-12).  La Russie accorde beaucoup d’importance à la tenue de la Décennie internationale de l’eau et à celle de l’Année internationale contre la désertification.  Nous pensons que la Réunion internationale d’évaluation de Maurice doit donner à la communauté internationale les moyens de réaliser les engagements contenus dans le Plan d’action de la Barbade.  Notre pays, a dit le représentant, est en faveur de l’universalité de la Convention-cadre sur le changement climatique.  Nous ne devons pas seulement nous accrocher au Protocole de Kyoto, que le Gouvernement de la Fédération de Russie a décidé de ratifier.  La ratification de ce texte par notre pays va donc permettre son entrée en vigueur, a déclaré le représentant, qui a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à le ratifie


M. SAMIK LAHIRI (Inde) a déclaré que le développement durable et les Objectifs du Millénaire pour le développement ne pourront être atteints dans les pays en développement sans l’apport de ressources financières supplémentaires et du transfert de technologies écologiques à des conditions préférentielles.  Au sujet du Plan d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg, il a souhaité que les États membres se concentrent sur des actions concrètes au niveau international afin d’aider leur application dans les pays en développement.  Notant les défis que posent les changements climatiques, la réduction de la couche d’ozone et la perte de biodiversité, il a plaidé pour que les programmes adressant ces problèmes n’aient pas un impact néfaste sur les opportunités de développement des pays en développement.  Le représentant a également souligné l’importance de la protection des ressources génétiques.  Il a par ailleurs déclaré qu’un régime international permettant l’équitable répartition des bénéfices issus de l’utilisation des

ressources génétiques était central pour les pays en développement.  Un régime similaire est également indiqué pour le savoir traditionnel, a-t-il ajouté.  En outre, il a salué l’inclusion de la dégradation du sol, de la désertification et de la déforestation comme domaines prioritaires de financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).  Il a enfin appelé tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole de Kyoto. 


M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a déclaré, au nom du Groupe africain, que la CDD-12 était arrivée à la conclusion que les pays africains sont en retard en ce qui concerne la mise en œuvre des recommandations en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains.  Les études ont montré que la plupart des pays d’Afrique avaient besoin de renforcer leurs capacités techniques et scientifiques dans la plupart de ces domaines, a dit le représentant.  Nous voulons rappeler que le versement de ressources de mise en œuvre, comme cela avait été agrée dans le Consensus de Monterrey et dans le Plan de Johannesburg, est indispensable aux pays d’Afrique si on veut leur donner une chance de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique sont des priorités des plans d’action environnementaux du NEPAD, a rappelé le représentant.  L’Afrique possède une immense richesse en termes de biodiversité, a également fait remarquer M. Mabhongo.  Nous pensons donc que le bon usage de cette biodiversité contribuera à la lutte contre la pauvreté.  Par conséquent, nous encourageons une conclusion rapide des négociations sur un régime international juridiquement contraignant pour l’accès aux ressources biogénétiques et un partage équitable des bénéfices tirés de leur exploitation, qui doit être inscrit dans la Convention sur la diversité biologique.


M. TOUFIQ ALI (Bangladesh) a d’abord rappelé que les pays aujourd’hui développés n’avaient pas eu à se soucier de l’environnement dans les premières phases de leur développement.  Désormais, cette question représente un large défi pour les pays dont les ressources sont limitées, a-t-il noté.  Il a affirmé qu’on ne pouvait atteindre le développement durable sans une croissance maintenue.  En conséquence, il a qualifié de centrale la réduction de la pauvreté rurale qui aggrave la pauvreté urbaine.  Par ailleurs, il a estimé que les normes écologiques appliquées de manière arbitraire risquaient de créer de nouveaux obstacles au commerce, réduisant ainsi les possibilités pour les pays en développement d’augmenter leurs exportations.  Le représentant a également déclaré que la science et la technologie pouvaient servir de puissants instruments pour combattre la pauvreté.  Il a insisté sur la nécessité de transférer les technologies écologiques à des prix abordables pour les pays en développement, un élément vital pour le développement durable.  Rappelant que le Bangladesh était particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles, il a demandé une action internationale coordonnée pour la réduction des émissions et l’adaptation en matière de changements climatiques.  Il a conclu en affirmant que les politiques commerciales, financières, environnementales et de développement devaient fonctionner en harmonie pour atteindre les objectifs du développement durable. 


M. STEFANO TOSCANO (Suisse) a déclaré que l’accès à l’eau potable devait devenir une priorité pour la communauté internationale.  La Suisse estime qu’une structure de gouvernance de l’eau doit être établie au sein du système des Nations Unies.  La CDD-13 devrait réfléchir à cette question, a dit M. Toscano.  Concernant la biodiversité, notre délégation se félicite que la décision ait été prise pour lancer des négociations sur un régime juridique international pour un partage juste et équitable des avantages provenant de l’utilisation des ressources génétiques.  Nous continuerons à soutenir la création d’un régime efficace qui tienne compte, de manière équilibrée, des intérêts des pays fournisseurs de ressources génétiques, qui sont principalement des pays en développement, et de ceux des pays utilisateurs.  La Suisse appelle tous les pays à ratifier le Protocole de Carthagène sur la biosécurité, qui doit être universellement appliqué, a indiqué le représentant.  Abordant la question des changements climatiques, le représentant a dit que son pays se félicitait de la décision prise par le Gouvernement de la Fédération de Russie, de ratifier le Protocole de Kyoto auquel tous les pays industrialisés devraient se joindre.  Cependant, les efforts déployés par les seuls pays industrialisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne suffiront pas à préserver l’équilibre écologique de la planète si les pays en développement ne sont pas soumis au même régime, a estimé le représentant.


M. HJÀLMAR W. HANNESSON (Islande) a mis en lumière les mesures concrètes prises sous les auspices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans lesquelles l’Islande participe activement.  Il a notamment indiqué que, dans le cadre du Programme de l’OMS pour l’eau, l’assainissement et la santé, des discussions avaient été entamées pour évaluer les manières de gérer la fourniture en eau à petite échelle.  Il a aussi noté que son pays travaillait en coopération avec l’Australie et le Bangladesh pour renforcer les capacités des communautés à répondre aux problèmes de gestion et de sécurité de l’eau et qu’une réunion à ce sujet, en coopération avec l’OMS, se tiendra en Islande en janvier 2005.  L’OMS a indiqué que les approches mises sur pied dans ces trois pays peuvent être d’utilité dans d’autres États Membres, a-t-il indiqué.  Le représentant a enfin souhaité que cette initiative sera une contribution pratique aux Objectifs du Millénaire pour le développement et lors de la prochaine Décennie de l’eau « source de vie » 2005-2015.


Mme HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a déclaré que l’eau et l’assainissement étaient les priorités auxquelles s’attaquait le Gouvernement de son pays.  Malheureusement, a-t-elle dit, l’absence de mécanismes transfrontaliers de contrôle de la population des ressources aquatiques rend difficile le succès des actions que nous menons dans ce domaine.  Il faudrait donc que les pays de chaque région puissent adopter des normes et des standards reconnus et respecter le droit international en la matière, a souligné la représentante.  Nous savons que la conservation des ressources en eau est extrêmement importante, a dit la représentante.  Cependant, nous sommes incapables d’assurer cette tâche, une partie de notre territoire étant occupée par l’Arménie, a-t-elle poursuivi en indiquant que certaines zones cruciales pour l’approvisionnement en eau de l’Azerbaïdjan étaient sous contrôle arménien.


M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie), prenant la parole au nom des pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), s’est dit convaincu de l’importance de la contribution régionale dans une réponse intégrée aux problèmes environnementaux.  Ainsi, l’ANASE soutient une approche régionale de la protection de l’environnement depuis 1972, a-t-il rappelé.  De plus, après le Sommet de la terre de Rio et le Sommet sur le développement durable de Johannesburg, les Ministres de l’environnement des pays membres de l’ANASE ont fait de leur coopération une priorité dans 10 domaines, dont la gestion durable des forêts, les ressources d’eau douce, ou encore les questions environnementales mondiales, a-t-il poursuivi.  Ces domaines de priorité ont maintenant été traduits en mesures concrètes, a expliqué le représentant, et ce, conformément à l’examen des sujets de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains qui doivent être discutés lors de la 13ème session de la Commission pour le développement durable (CDD).  Au niveau international, il a affirmé que le cycle de mise en œuvre de la CDD devait continuer à jouer son rôle pour le Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Afin d’aider les pays en développement d’appliquer ce Plan, l’ANASE attache une importance particulière au respect des engagements en termes de soutien financier, de transfert de technologie et de renforcement des capacités, a-t-il insisté. 


Dans sa déclaration, M. RASHID K. ALIMOV (Tadjikistan) a fait le bilan de l’Année internationale de l’eau douce 2003 initiée par son pays.  Parmi les résultats de cette initiative, il s’est félicité d’avoir pu augmenter la sensibilisation au lien qui existe entre l’utilisation de l’eau douce et le développement durable.  Il a rappelé qu’aujourd’hui l’eau était une priorité mondiale de la coopération internationale, comme en témoigne la décision du Secrétaire général de mettre en place un Conseil consultatif pour l’eau et l’assainissement.  Il a précisé que son pays était convaincu que les problèmes liés à l’eau douce ne pourraient être résolus qu’à travers des actions communes bien ciblées.  C’est dans cette perspective, a-t-il expliqué, que le Président du Tadjikistan a présenté l’initiative de déclarer une Décennie internationale pour l’eau « Source de vie » 2005-2015.  Afin que des mesures concrètes soient prises à cette occasion, il a également annoncé que son pays allait soumettre un projet de résolution sur la question pour renforcer le succès de la résolution adoptée l’année dernière.  Il a conclu en insistant sur le rôle d’une coopération internationale plus large en matière des ressources hydriques, force motrice pour le développement durable et l’éradication de la pauvreté pour de nombreux pays.


Mme ANDA FILIP Union interparlementaire (UIP) a déclaré que l’Union avait lancé un appel à tous les parlements du monde pour qu’ils soutiennent la signature et la ratification du Protocole de Kyoto.  C’est à cet effet que nous venons de demander au Parlement de la Fédération de Russie d’accélérer l’examen du texte du Protocole qui lui a été soumis par le Président Poutine, afin de permettre sa rapide ratification et son entrée en vigueur, a indiqué Mme Filip.  Le commerce et le financement du développement étant essentiels à la mobilisation des ressources nécessaires à la promotion du développement durable, l’UIP travaille aussi à la facilitation de la réforme des questions liées à l’amélioration de la gouvernance et du fonctionnement des institutions nationales qui, une fois menée à bien, permettra sans doute une meilleure conduite des négociations au sein de l’OMC et auprès des organismes financiers.  Le lien entre la démocratie et le développement durable a été souligné dans la Déclaration du Forum des Parlementaires, qui a été publiée à l’occasion de la 5ème « Conférence des démocraties nouvelles ou restaurées », qui s’est tenue au mois de septembre 2003, a indiqué Mme Filip.  


M. DURGA B. SUBEDI (Népal) a indiqué que les partenariats en matière de développement durable peuvent et doivent apporter une large contribution à la mise en œuvre des objectifs fixés par l’ensemble de la communauté internationale.  À cet égard, il a salué les travaux de la Commission pour le développement durable (CDD), notamment sur les questions de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains.  Notant le nouveau programme pluriannuel de travail de la CDD, il a souhaité sa pleine mise en œuvre.  En outre, il a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts des pays en développement pour établir et améliorer, entre autres, les infrastructures pour l’eau potable et un assainissement adéquat, ainsi que les efforts pour réduire l’impact des catastrophes naturelles.  Le représentant a déclaré que la pauvreté restait un obstacle majeur au développement durable.  Le manque de ressources financières, de transfert de technologies et de renforcement des capacités sont des entraves pour les pays en développement, et particulièrement les pays les moins avancés (PMA) pour atteindre les objectifs fixés.  Il a en conséquence invité la communauté internationale à respecter ses engagements et a souhaité qu’une attention particulière soit donnée à la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement et l’intégration sociale. 


M. JABER ALI J. RAMADAN (Jamahiryia arabe libyenne) a rappelé les différents points examinés par la CDD lors de sa 12ème session, notamment l’eau, l’assainissement, et les établissements humains.  Évoquant ensuite les observations contenues dans les rapports du Secrétaire général, le représentant a constaté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne pourraient être réalisés à temps en Afrique.  Les pays africains devraient recevoir plus d’aide dans le cadre de la Convention sur la lutte contre la désertification, pour pouvoir faire face aux effets néfastes de la dégradation des terres, a estimé le représentant de la Libye.  À cet égard, il a invité la communauté internationale à aller au-delà de la notion de prévention des catastrophes et à mettre en place des plans de réaction rapide et d’intervention après des catastrophes pour venir en aide aux populations en détresse.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. STUART LESLIE (Belize) a salué les travaux de la CDD qui a-t-il estimé, est l’organe intergouvernemental principal pour la mise en œuvre et le suivi des engagements en ce qui concerne le développement durable pour les petits États insulaires en développement (PEID).  Au cours de la dernière année, a-t-il expliqué, les pays membres de la CARICOM et d’autres membres de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS) ont participé activement à l’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.  Dans ce cadre, des efforts considérables ont été accomplis dans la région, a-t-il poursuivi, y compris dans les domaines des changements climatiques, de l’utilisation rationnelle de l’eau douce et de la préparation face aux catastrophes naturelles.  Rappelant que la Deuxième Commission devrait examiner un projet de résolution relatif à la promotion d’une gestion intégrée du développement durable pour la région de la mer des Caraïbes, il a insisté sur l’appui continu de la communauté internationale pour protéger cette mer, ressource naturelle vitale pour la région des Caraïbes.  Enfin, le représentant a souligné que les efforts de la CARICOM étaient limités par les réalités économiques et a lancé un appel pour une coopération internationale efficace afin de réaliser le développement durable aux niveaux national, régional et international.


M. HOSSEIN MOENI (République islamique d’Iran) a déclaré que sa délégation soutenait le travail de la Commission du développement durable (CDD), qui est l’organe de haut niveau des Nations Unies responsable du suivi de l’application d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  L’Iran souligne l’importance des travaux de la prochaine session de la CDD et des travaux préparatoires qui doivent avoir lieu avant sa tenue.  Ces rencontres doivent débattre des options politiques et des actions qui sont possibles pour faire face aux obstacles qui existent dans le processus d’application d’Action 21 et du Plan de Johannesburg, et elles doivent soutenir la prise de décisions politiques sur les mesures qui permettraient d’accélérer cette mise en œuvre, a estimé M. Moeni.  Notre délégation prend note de la création, par le Secrétaire général, du Conseil consultatif sur l’eau et l’assainissement, et nous espérons qu’en mobilisant des ressources et en sensibilisant le public et les gouvernements, cet organe oeuvrera en faveur du renforcement de l’application de tous les accords intergouvernementaux contenus dans Action 21 et dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, a dit M. Moeni.  L’Iran attache en outre beaucoup d’importance à la Conférence mondiale sur la réduction des effets des catastrophes naturelles, prévue à Kobé, a indiqué le représentant.  Les sujets qui y seront débattus, a-t-il noté, sont étroitement liés à la promotion d’un environnement et d’un développement durables, et au bien-être économique et social des populations.  La Conférence de Kobé devrait accorder la même attention à tous les types de catastrophes et particulier aux tremblements de terre, a dit le représentant de l’Iran.


M. JOSÉ ANTONIO DOIG (Pérou), s’exprimant au nom des pays membres de la Communauté andine, a rappelé que les pays andins avaient connu ces dernières années des catastrophes naturelles qui avaient causé de graves dégâts économiques et sociaux.  Il a aussi souligné l’intensité et le nombre plus fréquent des phénomènes climatiques extrêmes.  Cette tendance est liée au réchauffement de la planète, a-t-il indiqué.  Selon lui, la vulnérabilité aux effets du changement climatique et des catastrophes naturelles doit être adressée de manière globale par la communauté internationale.  Ainsi, le représentant a réaffirmé son engagement en faveur des objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la mise en œuvre du Protocole de Kyoto.  Il a également noté que les pays membres de la Communauté andine avaient approuvé une Stratégie andine pour la prévention et l’attention aux catastrophes naturelles visant, entre autres, à renforcer les institutions, le système d’alerte précoce et le développement technique et scientifique.   De même, les membres de la Communauté andine ont adopté une Stratégie régionale sur la biodiversité, et pris des mesures concrètes pour promouvoir l’utilisation durable et le bénéfice de la biodiversité, a conclu le représentant.  

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