AG/EF/3082

LE DÉBAT DE LA DEUXIÈME COMMISSION SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE MET L’ACCENT SUR L’INSUFFISANCE DE LA MISE EN ŒUVRE D’ACTION 21

18/10/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3082

Deuxième Commission

14e séance – matin


LE DÉBAT DE LA DEUXIÈME COMMISSION SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE MET L’ACCENT SUR L’INSUFFISANCE DE LA MISE EN ŒUVRE D’ACTION 21


(Publié le 19 octobre)


« La mise en œuvre d’Action 21 laisse encore à désirer ».  C’est par ce constat général que la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé ce matin l’examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable.  Dans la présentation qu’il a faite du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Plan Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable, M. José Antonio Ocampo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a noté qu’il restait beaucoup à faire, malgré les progrès accomplis, pour une mise en œuvre harmonieuse d’Action 21 et du Plan d’action de Johannesburg, adopté à l’issue du Sommet mondial sur le développement durable. 


Indiquant que la douzième session de la Commission du développement durable (CDD-12) a identifié les obstacles à la mise en œuvre, le Secrétaire général met en lumière, dans son rapport sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre d’Action 21, le rôle des partenariats pour un développement durable, qui commencent à démontrer leur potentiel.  Bien que leur implication dans ces programmes puisse encore être améliorée, le Secrétaire général note le rôle que joue les entreprises du secteur privé, et recommande à l’Assemblée générale de demander aux gouvernements de continuer à fournir un appui à la CDD, en contribuant notamment au Fonds d’affectation spéciale de la Commission, de manière à renforcer les initiatives régionales. 


L’insuffisance des moyens consacrés à la mise en œuvre des programmes relatifs à l’environnement a été relevée dans toutes les présentations faites ce matin.  Ainsi, les secrétaires exécutifs des secrétariats des différentes Conventions internationales relatives à l’environnement et issues des engagements du Sommet de la Terre, tenu en 1992 à Rio de Janeiro au Brésil, ont partagé les inquiétudes exprimées par le Secrétaire général dans la plupart de ses rapports.  Ces responsables, à savoir Mme Joke Waller-Hunter pour la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, M. Hama Arba Diallo pour la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, et M. Hamdallah Zedan pour la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, ont fait part à la Deuxième Commission des insuffisances existant dans la mise en œuvre de ces Conventions.  Selon M. Arba Diallo, le manque de ressources affectant la mise en œuvre des programmes de lutte contre la désertification est responsable de la migration des populations vivant dans les régions affectées par ce phénomène, qui alimente les flux illégaux de travailleurs migrants internationaux qui ont un impact social dans certains pays industrialisés.  


Concernant la prévention des catastrophes naturelles, qui est un sujet d’actualité au regard de la série d’ouragans ayant récemment touché la région des Caraïbes, M. Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, a fait à la Commission une présentation sur la conduite, par l’ONU et la communauté internationale, de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles.  Il a notamment insisté sur l’importance de la prochaine Conférence de Kobé, qui se tiendra du 18 au 22 janvier 2005 au Japon, et permettra de faire le point sur l’application des directives pour la prévention des catastrophes naturelles, la préparation à ces phénomènes et l’atténuation de leurs effets.  Par ailleurs, l’Assemblée générale ayant estimé, dans l’une de ses résolutions antérieures, que la promotion du développement durable devait être soutenue par l’éducation et la sensibilisation des populations, Mme Aïcha Bah Diallo, Secrétaire générale adjointe pour l’éducation à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a fait une déclaration sur le développement de programmes d’éducation devant être réalisés dans le cadre de la Décennie de l’éducation pour le développement durable 2005-2014.  Enfin, M. Klaus Toepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), s’est exprimé sur le développement durable et le lien entre environnement, paix et sécurité. 


Le Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), M. Anwarul Chowdhury, a fait écho aux propos des autres intervenants, en insistant sur la nécessité d’appliquer rapidement les trois Conventions issues du Sommet de Rio et d’en renforcer les mécanismes de suivi.  Il a par ailleurs plaidé pour qu’une attention particulière soit accordée aux pays les plus vulnérables, conformément à la Stratégie de Yokohama et en prenant en compte les Programmes de Bruxelles et d’Almaty ainsi que les résultats de la prochaine Réunion internationale d’évaluation de Maurice sur les petits États insulaires en développement, qui doit se tenir en janvier 2005. 


La Deuxième Commission ouvrira son débat sur le développement durable demain, mardi 19 octobre, à 15 heures.


DÉVELOPPEMENT DURABLE (A/59/25, SUPPL. NO. 25; A/59/262; A/59/81-E/2004/63, A/59/115 ET A/59/158)


Présentation des rapports


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a présenté les rapports du Secrétaire général sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable; sur les activités entreprises pendant l’Année internationale de l’eau douce en 2003 et poursuite des efforts visant à assurer le développement des ressources en eau; sur la promotion d’une approche intégrée de la gestion dans la région de la mer des Caraïbes dans le contexte du développement durable; et sur les produits nocifs pour la santé et l’environnement.  Il s’est d’abord félicité de la décision récente du Gouvernement russe de ratifier le Protocole de Kyoto, estimant qu’il s’agissait là d’un énorme progrès qui permettrait de rendre cet instrument pleinement fonctionnel.  Il a par ailleurs souligné que le prix Nobel de la paix venait d’être attribué pour une contribution au développement durable.  La lauréate, a-t-il affirmé, pense mondialement et agit localement.  Selon lui, ce prix a également mis en lumière le rôle des femmes dans le développement durable. 


M. Ocampo a déclaré que le rapport du Secrétaire général montrait que, deux ans après Johannesburg, l’élan pour la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de ce Sommet demeure vigoureux.  Il a estimé encourageant le processus de mise en œuvre ciblant des objectifs spécifiques -comme l’amélioration des canalisations en eau ou la construction de latrines-, des efforts remarqués dans le monde entier et qui ont un impact immédiat sur la qualité de la vie de millions de personnes.  Il a également jugé positive la tendance qui inclut de plus en plus le principe du développement durable dans les actions locales.  Le rapport du Secrétaire général, a indiqué M. Ocampo, met l’accent sur le rôle important des acteurs non étatiques et des partenariats.  Il a noté que 872 millions de dollars avaient été consacrés à ces partenariats et que les Nations Unies avaient pris des mesures pour créer ou renforcer les accords de collaboration dans des domaines spécifiques ainsi que les mécanismes visant à réaliser les objectifs de développement durable.  Concernant le rapport sur l’Année de l’eau douce en 2003, M. Ocampo a noté que cette célébration avait été l’occasion pour le Secrétaire général d’annoncer la création d’un Conseil sur l’eau afin de donner une plus grande visibilité aux questions relatives à l’eau.


Jugeant ces événements et initiatives encourageants, M. Ocampo a cependant déclaré que de manière générale, les progrès n’étaient pas satisfaisants.  Le manque de ressources demeure un obstacle commun, a-t-il insisté.  L’environnement économique, le déficit de l’aide publique au développement, ou encore le rythme lent des réformes en matière d’échanges continuent d’empêcher les pays en développement de réaliser leurs objectifs en matière de développement durable, a-t-il poursuivi.  Il a ainsi affirmé qu’on était encore loin d’atteindre les objectifs pour l’eau en 2015, faisant observer que les taudis augmentaient et que l’assainissement et l’eau ne faisaient pas partie des Documents de stratégie pour le réduction de la pauvreté (DSRP).  Rappelant que le manque de ressources constituait l’obstacle le plus important, M. Ocampo a insisté sur le respect des engagements pris à Monterrey et la nécessité d’une mobilisation des ressources financières.  Il a par ailleurs indiqué qu’il fallait convenir de mesures pratiques en matière d’assainissement et d’établissements humains, sujets qui seront au coeur même de la 13ème session de la Commission du développement durable (CDD).  Ces questions doivent être traitées de manière urgente, si l’on veut atteindre les objectifs fixés à Johannesburg, a-t-il estimé. 


Au sujet de la diversité biologique, le Secrétaire général aux affaires économiques et sociales a fait référence au Protocole de Carthagène en 2003 qui vise à réduire la perte de diversité biologique d’ici à 2010.  De manière plus générale, a-t-il estimé, il faudrait inverser ces tendances néfastes en termes de changements climatiques, de basse couverture forestière et de baisse de la diversité biologique.  Enfin, concernant la gestion intégrée de la région de la mer des Caraïbes, il a expliqué que le rapport du Secrétaire général sur cette question énumérait toute une gamme d’activités -comprenant des aspects juridiques, institutionnels et économiques- mises en œuvre pour atteindre cet objectif.


M. JAN EGELAND, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, a déclaré, en présentant le rapport du Secrétaire général sur la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles, que cette Stratégie est au cœur des efforts de l’ONU pour réduire les risques et les conséquences des tragédies qui frappent de plus en plus de régions du fait de phénomènes naturels tels que les ouragans, les cyclones, la sécheresse et les invasions de criquets pèlerins.  La réduction de ces dangers est un préalable au développement durable, a dit M. Egeland.  En 2003, a-t-il précisé, 254 millions de personnes ont été victimes de catastrophes naturelles.  Les préparatifs de la prochaine conférence sur la réduction des effets des catastrophes naturelles, prévue à Kobé, au Japon, se déroulent normalement, a dit M. Egeland, en indiquant que la deuxième session du Comité préparatoire de cet évènement avait eu lieu la semaine dernière à Genève.  L’évaluation du Programme d’action de la Barbade, aura lieu à Maurice en janvier juste avant la Conférence de Kobé, a dit M. Egeland en émettant l’espoir que de nouveaux indicateurs de la vulnérabilité des petits États insulaires soient adoptés lors de cette rencontre.


Mme JOKE WALLER-HUNTER, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a expliqué que le rapport du Secrétaire général donnait les résultats de la neuvième réunion de la Conférence des parties de la Convention, tenue en décembre 2003.  Elle a fait remarquer que des progrès importants avaient été accomplis en matière de protection du climat pour les générations présentes et futures, un des problèmes les plus complexes relatifs à l’environnement et au développement durable.  Les effets négatifs des changements climatiques sont reconnus, a-t-elle indiqué, précisant que les coûts économiques de ces derniers augmentaient constamment.  Elle a noté que 189 partis avaient ratifié la Convention-cadre, soulignant l’adhésion récente de la Turquie, et que 126 parties avaient ratifié le Protocole de Kyoto.  Saluant la décision du Gouvernement russe de présenter le Protocole à la Douma, elle a affirmé que cette mesure allait relancer le processus international et coopération internationale pour diminuer les risques liés aux changements climatiques.


Soulignant que le Mécanisme de développement écologique était en place, elle a expliqué qu’il constituait un outil financier novateur pour acheminer l’investissement du secteur privé vers des projets de réduction des émissions dans les pays en développement.  Elle a aussi souligné que le Fonds spécial pour le changement climatique, pour l’adaptation et le transfert de technologies, et le Fonds pour les pays les moins avancés (PMA) continueraient à soutenir la préparation et la mise en œuvre de programmes d’action nationaux.  Mme Waller-Hunter a aussi indiqué que les initiatives pour l’échange d’émissions augmentaient, citant les exemples de l’Union européenne ou du Japon.  Les gouvernements locaux, les villes et les acteurs privés prennent également des actions concrètes pour réduite les émissions de carbone, a-t-elle ajouté.  Alors que la dixième Conférence des États parties doit avoir lieu en décembre à Buenos Aires, elle a noté que la Convention célébrerait son dixième anniversaire fournissant ainsi l’occasion de faire un bilan et de voir les défis à venir. 


M. HAMA ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification, a présenté le rapport du Secrétaire général sur la l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, particulièrement en Afrique, qui met en lumière les faits saillants intervenus récemment dans le cadre des processus de cette Convention ainsi que les principaux développements à venir.  Il a indiqué que lors de la sixième session de la Conférence des États parties de la Convention en août dernier, il a été décidé que la troisième session du Comité pour l’examen de la mise en œuvre de la Convention (CRIC.3) traiterait des mises à jour et nouveaux rapports soumis par les États parties africains.  Cette session, qui doit avoir lieu à Bonn du 27 avril au 6 mai 2005, visera aussi à mettre en œuvre la Déclaration des engagements de la Convention.  Il a noté que le Secrétariat de la Convention et les pays affectés travaillaient étroitement afin que des programmes d’action nationaux soient adoptés, comme l’avait suggéré par l’Assemblée générale.  Il a par ailleurs souligné les différentes plates-formes de coopération au niveau régional pour combattre la désertification, et tout particulièrement avec le Nouveau Partenariat pour le développement économique de l’Afrique (NEPAD).  La conservation des sols, la gestion intégrée des ressources en eau, les sources d’énergie renouvelables, les systèmes durables d’agriculture sont quelques-uns des domaines prioritaires, a-t-il noté. 


En application des différentes décisions prises lors de la Conférence des parties, a-t-il indiqué, le Secrétariat s’employait à développer ses relations avec les autres Conventions sur la diversité biologique et les changements climatiques, afin de tirer le plus de bénéfices des activités de chacune d’entre elles.  À l’occasion du dixième anniversaire de cette Convention, il a fait remarquer que le Secrétariat avait oublié un document retraçant son travail depuis sa création.  Enfin, une série d’activités sont en préparation dans la perspective de l’année internationale des déserts et de la désertification en 2006.  Il a affirmé que la mise en œuvre en temps de la Convention permettrait d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) puisque la pauvreté et la faim se concentrent avant tout sur les terres rurales, sèches et dégradées. 


M. HAMDALLAH ZEDAN, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, a rappelé que la septième Conférence des États parties à la Convention s’était réunie au mois de février dernier à Kuala Lumpur, en Malaisie.  Cette session a immédiatement été suivie par autre réunion de la Conférence des États parties qui a servi de première rencontre des États parties au Protocole de Carthagène.  Étant donné que c’était la première fois que les États parties se rencontraient depuis le Sommet de Johannesburg, a indiqué M. Zedan, un de leurs soucis était d’intégrer les engagements pris à Johannesburg aux travaux de la Convention et de les traduire en actions concrètes.  La Conférence des États parties a noté que la réalisation des OMD, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le VIH/sida, et la préservation de l’environnement, dépendent en grande partie de la sauvegarde de la biodiversité.  La Conférence a en outre exhorté les États parties, les gouvernements, et les organisations internationales, à réaliser leurs activités de développement de manière à ce qu’elles soutiennent les objectifs de la Convention sur la diversité biologique.  La première réunion des États parties au Protocole de Carthagène a, pour sa part, permis d’adopter une série de recommandations ayant trait à la création de procédures et de mécanismes qui donnent aux États parties les informations dont elles ont besoin pour prendre des décisions.  Les autres mesures adoptées ont notamment trait à l’adoption d’un plan d’action de renforcement des capacités en vue de soutenir l’application du Protocole; l’adoption de procédures et de mécanismes pour promouvoir le respect des clauses du Protocole; et le lancement d’un processus de développement de règles internationales sur les pénalités et réparations en cas de violations des clauses du Protocole entraînant des dommages, au cas où le transport transfrontalier d’organismes génétiquement modifiés aurait des conséquences négatives, sur un pays ou une région. 


Mme AÏCHA BAH DIALLO, Secrétaire générale adjointe pour l’éducation à l’UNESCO, a rappelé qu’une résolution de l’Assemblée générale demandait aux gouvernements de revoir leur système d’éducation en vue d’y introduire des programmes favorables à la promotion du développement durable.  Le développement de propositions sur cette réforme a été confié à l’UNESCO.  La culture étant un élément clef dans la perception et la promotion du développement durable, nous sommes d’avis qu’une approche interdisciplinaire et intégrée doit être adoptée.  L’éducation porte essentiellement sur des valeurs comme le respect de l’être humain, de la vie, des valeurs et de la dignité.  Un projet de document sera distribué à la Commission, et nous tiendrons un débat demain sur le projet d’éducation proposé dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’éduction au service du développement durable, a dit Mme Bah Diallo. 


M. KLAUS TOEPFER, Directeur exécutif du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a indiqué que beaucoup de tensions actuelles étaient causées par la concurrence pour obtenir les ressources naturelles.  Il a déclaré que le développement durable est un préalable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Directeur exécutif s’est dit très heureux de l’attribution du prix Nobel de la paix à une lauréate dont le travail est remarquable et qui illustre le rôle des femmes dans le développement durable dans le monde entier et, en particulier en Afrique.  Le PNUE, a-t-il ajouté, travaille également sur les relations entre environnement, paix et sécurité, citant des initiatives dans les Balkans et reprises en Afghanistan, ou encore les évaluations de paix et de sécurité en Afrique.  L’évaluation et le système d’alerte rapide, appuyés sur des bases scientifiques, sont deux piliers de l’action de la PNUE, a-t-il précisé. Il a également noté qu’il fallait sensibiliser l’opinion à ces interrelations, essentielles pour l’avenir et au centre des préoccupations du PNUE.  Il a insisté sur l’obligation de rendre disponible les services écologiques afin de réaliser les Objectifs du Millénaire en développement (OMD).  M. Toepfer a par ailleurs annoncé qu’en ce qui concerne les produits chimiques, des cibles importantes du Plan de mise en œuvre de Johannesburg avaient été atteintes.  Il a noté que la Convention de Rotterdam avait été ratifiée et que la Convention sur les 12 produits chimiques les plus polluants avait été finalisée.  Il s’est dit convaincu que le travail de la PNUE devait se concentrer maintenant sur les PEID, notamment à l’approche de la Réunion internationale de Maurice en janvier prochain qui doit, selon lui, aboutir à des résultats clairs.  Il s’est également félicité de la poursuite des travaux en matière de la gouvernance écologique et a souligné que les contributions au Fonds pour l’environnement montraient que tous les États Membres s’étaient appropriés de ce Programme.  Il a enfin invité tous les États Membres à Nairobi en février prochain à l’occasion de la session du Conseil d’administration du PNUE. 


Débat interactif


Prenant la parole après cette présentation, le représentant de la République islamique d’Iran a relevé que la plupart des ressources destinées à la mise en œuvre des différents programmes entrant dans le cadre d’Action 21 provenaient des budgets des États.  Ce n’était pas ce qui était prévu au départ, a dit le représentant.  Comment pourrait-on mobiliser des ressources au niveau international pour assurer le succès d’Action 21? a-t-il demandé.  Concernant les affaires humanitaires, a-t-il indiqué, l’Iran apprécie la démarche globale adoptée par l’ONU et souhaite qu’il en soit de même pour la préparation de la Conférence de Kobé.


La représentante de la Croatie a demandé ce qui était fait pour favoriser une meilleure coordination entre la Stratégie de réduction des catastrophes et le Plan de mise en oeuvre Johannesburg.


Répondant à ces remarques, M. OCAMPO a indiqué que les fonds mobilisés dans le cadre des partenariats préconisés à Johannesburg provenaient essentiellement du secteur privé, comme l’a relevé le représentant de l’Iran.  Nous nous inquiétons de ce fait, a dit M. Ocampo.  C’est pourquoi, il a réitéré l’appel lancé au secteur privé par le Secrétaire général pour qu’il participe à ces programmes pour permettre une meilleure mise en œuvre d’Action 21.  Les engagements internationaux en faveur d’Action 21 restent largement insuffisants, a dit M. Ocampo, en imputant les insuffisances actuelles en matière de promotion du développement durable au manque de volonté politique des États.  Dans les zones rurales notamment, la question de l’accès à l’eau reste posée, a-t-il indiqué.


M. JAN EGELAND a ajouté que la réduction des risques de catastrophes naturelles était indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La Conférence de Kobé sera une excellente occasion de débattre des mesures de prévention de certains types de catastrophes, a estimé M. Egeland. 


Le représentant d’Antigua-et-Barbuda a incité les États Membres à verser les contributions qu’ils doivent aux différents budgets et fonds spéciaux des différentes Conventions environnementales des Nations Unies.  Concernant la Convention sur les changements climatiques, il a demandé s’il n’était pas temps que tous les États parties s’engagent fermement à respecter le Protocole de Kyoto et toutes les Conventions issues du Sommet de Rio.


M. TOEPFER a répondu qu’il était temps que la communauté internationale respecte toutes les Conventions issues du Sommet de la Terre.  Les pays développés restent encore dans leur grande majorité réticents à s’acquitter des engagements qu’ils ont pris dans le cadre de ces textes internationaux, a-t-il déclaré.


La représentante de l’Afrique du Sud a voulu savoir ce qui était fait pour protéger la biodiversité des océans.


Pour sa part, le représentant du Nigéria a demandé si l’ONU avait trouvé une solution pour combler le fossé qui existe entre le moment où un système d’alerte précoce identifie une menace écologique et celui où la communauté internationale se montre capable de réagir à cette menace.  La représentante du Venezuela a estimé qu’il faudrait consacrer plus  de ressources et de moyens à la mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.


Répondant aux interventions des délégations, le Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention sur la biodiversité a dit que la Réunion de Kuala Lumpur avait recommandé que la sauvegarde de la biodiversité des océans se fasse aussi au-delà de la limite de souveraineté territoriale maritime des États.  Dans ce cadre, le Secrétariat de la Convention travaille avec la Convention sur le droit de la mer, a dit M. ZEDAN.


M. ARBA DIALLO est ensuite intervenu pour dire que la mise en œuvre des objectifs de la Convention sur la lutte contre la désertification était indispensable à la réalisation des OMD.  Ce phénomène affectant essentiellement les zones rurales où vivent la majorité des pauvres, si ces espaces géographiques ne reçoivent pas les investissements dont ils ont besoin, il sera illusoire de prétendre lutter contre la pauvreté, a-t-il estimé en précisant que si elle n’était pas interrompue, la dégradation des sols allait aggraver la pauvreté.  La désertification est un phénomène auquel on peut trouver des solutions, a-t-il indiqué.  Le problème de la migration, par exemple, n’existerait pas si des actions efficaces étaient menées pour faire face à la désertification, a dit M. Diallo en indiquant que la plupart des migrants sont, avant tout, des gens qui fuient des conditions naturelles devenues insupportables. 


Soulignant que les ressources mises à la disposition de la préservation de l’environnement sont largement insuffisantes, M. TOEPFER a espéré que les pays donateurs seront plus généreux.  À cet égard, il a précisé que les pays nordiques s’étaient récemment concertés sur la question des financements et du soutien technique.  Le renforcement des ressources humaines et des institutions est vital pour une meilleure mise en œuvre des programmes de développement durable, a estimé M. Toepfer.


Mme BAH DIALLO a déclaré que les États et le secteur privé devaient respecter les engagements pris en matière de ressources, pour permettre la mise en œuvre des programmes en faveur de l’éducation.  Une réunion aura lieu à cet égard le mois prochain au Brésil, a-t-elle précisé en regrettant cependant que les dirigeants des pays industrialisés n’assistent généralement pas à ce type de rencontre de suivi.


M. ANWARUL CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a indiqué que le Programme d’action de la Barbade était essentiel pour les PEID et pour la santé écologique de notre planète en général.  Rappelant que la vulnérabilité sociale, économique et écologique des PEID avait malheureusement été démontrée lors des récents ouragans, il a souhaité que la Réunion internationale de Maurice sur les PEID et celle de Kobé sur la prévention des catastrophes naturelles, toutes deux en janvier prochain, donnent une haute priorité à l’aide en faveur de ces pays afin d’augmenter leur résistance et renforcer leur préparation face aux catastrophes naturelles.  Il a par ailleurs informé les États Membres de l’avancement des préparatifs de la Réunion de Maurice, demandant notamment aux délégations d’y envoyer des représentants de haut niveau et plaidant pour un plus grand engagement des organisations intergouvernementales régionales.  Au sujet de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes, il a indiqué que celle-ci intéressait particulièrement les PMA, les PEID et les pays en développement sans littoral qui sont limités par leurs capacités et surtout par leur géographie.  Il a rappelé à cet égard la Stratégie de Yokohama sur la nécessité de donner une attention prioritaire à ces pays.  Il faut donc que la portée de cette Stratégie soit réitérée en prenant en compte les Programmes de Bruxelles et d’Almaty ainsi que les résultats de Maurice.  M. Chowdhury a également souhaité que des initiatives et des partenariats spécifiques visent à soutenir les plus vulnérables.  Enfin, en ce qui concerne les Conventions, il a indiqué que leur mise en œuvre, et principalement celle de la Convention sur la lutte contre la désertification, était, tout comme les efforts de développement des questions prioritaires pour les pays africains face aux effets de la désertification, du changement climatique et de la baisse de la diversité biologique.  Il est impératif de renforcer la mise en œuvre et les mécanismes de suivi de ces trois Conventions, a-t-il insisté.


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