LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS SONT UN FACTEUR ESSENTIEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, ESTIMENT DES DÉLÉGATIONS À LA COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
Communiqué de presse AG/EF/3081 |
Deuxième Commission
13e séance – matin
LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS SONT UN FACTEUR ESSENTIEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, ESTIMENT DES DÉLÉGATIONS À LA COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
Afin d’élaborer de nouvelles initiatives et mettre en œuvre le Programme pour les établissements humains, il est nécessaire d’augmenter le niveau des contributions versées au budget ordinaire d’ONU-Habitat. C’est l’appel qu’a lancé ce matin la majorité des délégations intervenant lors du débat de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sur l’examen de l’application des décisions prises la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II). Comme le relève le Secrétaire général dans son rapport sur la mise en œuvre d’Habitat II, un déséquilibre persiste entre les contributions attribuées par certains donateurs à des fins spécifiques et celles destinées au budget ordinaire, dont 60% sont fournies par seulement quatre pays. Le représentant du Qatar, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que le manque de ressources limitait la mise en œuvre du Programme Habitat.
Le lien entre la promotion du développement durable et celle des établissements humains a été au centre de plusieurs déclarations ainsi qu’au cœur du débat interactif que les délégations ont eu avec Mme Anna Tibaijuka, Directrice du Programme Habitat. Indiquant que la pauvreté restait un obstacle majeur aux efforts de réhabilitation des zones de bidonvilles, Mme Tibaijuka a estimé que cette situation de misère menaçait la stabilité sociale des États. Rappelant les liens qui existent entre l’amélioration des conditions de vie dans les zones de bidonvilles et celle de la santé et de l’éducation, elle a indiqué que le rythme d’urbanisation était actuellement trop rapide dans les pays en développement, et particulièrement en Afrique. À ce sujet, les représentants du Kenya et du Nigéria ont exposé les politiques nationales mises en place par leurs gouvernements respectifs afin d’améliorer les conditions de logement en milieux urbains et ruraux, dans le cadre de stratégies incluant aussi une meilleure gestion foncière, le maintien des infrastructures routières, et l’assainissement des zones insalubres.
Reflétant des préoccupations régionales, le représentant de la Dominique, s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que l’une des priorités de la CARICOM était de fournir un logement sûr aux habitants des Caraïbes. Il a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures pouvant réduire la vulnérabilité de certains pays face aux catastrophes naturelles. Faisant écho aux propos de Mme Tibaijuka et de plusieurs délégations, il a demandé une augmentation des investissements en faveur du logement ainsi que la mise en œuvre de politiques intégrées et de partenariats. Plusieurs délégations ont enfin exhorté la communauté internationale à soutenir l’objectif visant à améliorer les conditions de vie de 100 millions de personnes vivant dans des taudis d’ici à 2020. Tout en reconnaissant ce besoin d’appui, le représentant des États-Unis a toutefois précisé que les solutions durables au problème du logement devaient être développées au niveau local, avec la participation des groupes de la société civile.
La Commission économique et financière se réunira de nouveau, lundi 18 octobre, à 10 heures, pour examiner la question du développement durable.
Outre les délégations déjà citées, les représentants pays suivants ont pris la parole: Chine, Fédération de Russie, Bangladesh, Népal et Sri Lanka. L’Observatrice de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a également fait une déclaration.
APPLICATION DES DÉCISIONS PRISES PAR LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINES (HABITAT II) ET PAR L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE À SA VINGT-CINQUIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE
Débat interactif
La représentante des Pays-Bas a demandé des détails sur le lien entre le développement durable et l’urbanisation. Répondant à cette question, Mme Tibaijuka a précisé que le développement durable était menacé par l’urbanisation rapide, particulièrement en Afrique, bien que l’exode de la population rurale vers les villes soit indispensable. En 2030, plus de la moitié des Africains se seront installés dans les villes. Toutefois, a-t-elle précisé, les villes ne sont pas aujourd’hui prêtes pour accueillir ces habitants et leur fournir des emplois et, de ce fait, la pauvreté urbaine menace la stabilité même des États. Elle a insisté sur la nécessité d’investir et de mettre en œuvre des politiques intégrées et des partenariats avec les pauvres qui sont piégés dans les bidonvilles.
Le représentant de l’Afrique du Sud a fait observer que les dates de la prochaine session de la Commission du développement durable (CDD) chevauchent avec celles de la session du Conseil d’administration d’ONU-Habitat, en avril 2005. Mme Tibaijuka a indiqué que les travaux effectués sur la définition des taudis seront portés à la connaissance de toutes les délégations. Pour parvenir à une définition commune de cette notion, il a fallu tenir compte d’indicateurs comme l’accès à l’eau, le nombre de personnes vivant par mètre carré ou la sécurité. Pour ce qui est du chevauchement des dates, elle a déclaré qu’elle n’avait aucune prérogative pour les modifier. Elle a cependant invité les États Membres à avancer d’une semaine la session du Conseil d’administration d’ONU-Habitat. À ce sujet, le Président de la Deuxième Commission, M. Marco Balarezo (Pérou) a adhéré à la suggestion de Mme Tibaijuka, affirmant qu’elle permettrait à ONU-Habitat de participer au débat de la CDD, notamment sur les questions de l’eau et de l’assainissement par exemple.
Enfin, le représentant du Burkina Faso et celui de l’Égypte ont souhaité des éclaircissements sur les questions des ressources financières et des partenariats. La Directrice exécutive d’ONU-Habitat a répondu que son institution cherchait à relancer l’idée de facilité pour des prêts visant à améliorer les taudis. Elle a cependant expliqué que ceux qui vivent dans les taudis n’ont pas de revenus constants et qu’en conséquence, le secteur privé estime qu’ils sont difficiles à loger. Toutefois elle s’est dite convaincue qu’il existait des possibilités puisque les personnes vivant dans des taudis paient un loyer parfois très élevé, comme à Nairobi par exemple. Certains profitent d’ailleurs de cette situation et ne veulent donc pas voir les taudis disparaître, a-t-elle indiqué. Concernant le Programme des Nations Unies pour les établissements humains, elle s’est félicitée de la hausse du financement qui est passé de 15 à 61 millions de dollars depuis sa nomination, il y a trois ans. Elle a exhorté les délégations à faire d’ONU-Habitat un des organismes des Nations Unies qui disposent d’un budget ordinaire. Le partenariat avec les institutions financières fait défaut, a-t-elle regretté, précisant que la Banque asiatique de développement avait agi comme chef de file dans ce domaine. Elle a en outre souligné les progrès accomplis avec la Banque africaine de développement, concernant notamment des accords sur des crédits consacrés à l’assainissement.
Le représentant du Canada a appuyé la suggestion de Mme Tibaijuka pour éviter le chevauchement des dates des sessions respectives de la CDD et du Conseil d’administration d’ONU-Habitat. M. Balarezo a conclu en demandant à la Directrice exécutive de commenter les avancées du programme établi en coopération avec la Banque mondiale pour améliorer les conditions de vie de 6 millions de personnes vivant dans les taudis. Ce chiffre, a-t-il estimé, est limité par rapport au nombre total de personnes vivant dans les taudis. Mme Tibaijuka a expliqué que le partenariat entre la Banque mondiale, ONU-Habitat et des donateurs bilatéraux visait à analyser l’environnement urbain dans son ensemble. Cette coopération est technique: nous aidons les villes et élaborons une stratégie d’urbanisation des villes mais les ressources financières pour l’assainissement ou les infrastructures manquent toujours, a-t-elle indiqué. La Banque mondiale fournit des fonds directement aux gouvernements, a-t-elle fait remarquer, mais le problème concerne surtout le financement municipal. ONU-Habitat fait appel à des prêts en devises locales pour les collectivités, afin de remettre en état les taudis, a-t-elle précisé.
Déclarations
M. FAISAL AL-ATHBA (Qatar) intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a jugé essentiel de remplir les engagements pris lors de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), du Sommet du Millénaire et du Sommet mondial pour le développement durable, afin de surmonter les défis posés par les établissements humains. Félicitant les pays qui ont contribué au financement des activités de la Fondation pour les établissements humains et du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), le représentant a souligné les efforts de la Directrice exécutive d’ONU-Habitat dans ce domaine et a appelé tous les États Membres à participer au financement de la Fondation. Il a également fait remarquer que le déséquilibre persistant entre les contributions attribuées à des fins spécifiques et les contributions générales rendaient difficile l’élaboration et l’application du programme de travail d’ONU-Habitat.
M. WANG LING (Chine) a rappelé que la question de l’habitat constitue une des priorités de son pays, dont la population représente 22% de la population mondiale. Les avancées réalisées en Chine concernant les établissements humains ont une part importante dans la vision mondiale de cette question. Malgré les efforts d’ONU-Habitat, a-t-elle noté, le problème des taudis dans le monde est encore loin d’être résolu et c’est pourquoi, le renforcement de la coopération internationale en faveur de l’habitat est essentiel. Le développement durable est le seul moyen de trouver une solution durable à ce problème, a-t-elle insisté. L’habitat doit correspondre à la croissance de la population et au développement de la productivité tout en prenant en compte l’exploration rationnelle des ressources et la protection de l’environnement. Elle a estimé que les pays développés devraient faire preuve de volonté politique et de bonne foi, en honorant leurs engagements en matière de financement, de technologie, d’expertise, d’accès au marché mondial et d’allégement de la dette. Ainsi, ils contribueraient à la création d’un climat propice au développement économique et social des pays en développement, et donc à leur capacité à gérer la question de l’habitat, a-t-elle soutenu. Elle a par ailleurs fait remarquer que cette question était liée à plusieurs autres domaines et devait faire l’objet d’un large partenariat.
M.OLEG SHAMANOV (Fédération de Russie) a déclaré que le développement de l’habitat faisait partie de la promotion du développement durable. La Russie se félicite donc que le statut d’ONU-Habitat soit aujourd’hui celui d’un programme à part entière du système des Nations Unies. Notre délégation estime que le Forum des villes tenu à Barcelone a abouti à des recommandations positives et a posé les jalons qui assureront le succès de la prochaine rencontre de ce genre prévue au Canada, a dit le représentant. Notre délégation demande que les efforts de mise en œuvre du Programme Habitat II soient renforcés, et que soit mis en place un réseau de suivi de l’application des recommandations de ce Programme, notamment aux niveaux local et national. Le développement d’infrastructures modernes et l’adduction en eau potable sont les domaines prioritaires qu’ONU-Habitat devrait s’efforcer d’assurer, avec le soutien renforcé de la communauté internationale, notamment en matière financière. La Fédération de Russie encourage la Directrice exécutive d’ONU-Habitat à développer des programmes de partenariats avec les différentes États Membres et des organisations de la société civile et du secteur privé, a dit le représentant.
M. ADEREMI O. ESAN (Nigéria) a indiqué que les récents ouragans dans la région des Caraïbes avaient mis en lumière l’étendue et la gravité du problème des établissements humains, élément clef pour atteindre un niveau de santé et d’assainissement adéquat. Appelant la communauté internationale à prendre des actions concrètes pour assurer la réalisation des priorités d’ONU-Habitat et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a fait observer qu’en cette matière, son pays avait réaffirmé ses engagements à travers une nouvelle stratégie nationale de développement. En outre, il a fait écho aux propos du Secrétaire général en appelant à l’augmentation des contributions. L’urbanisation rapide menace le développement durable, surtout en Afrique, a-t-il ajouté, plaidant pour l’adoption de mesures concrètes visant à mettre fin à cette tendance.
M. LAZARUS AMAYO (Kenya) a insisté sur le besoin de verser à ONU-Habitat des contributions sans qu’elles visent des activités spécifiques et ce, sur une base pluriannuelle, afin de donner plus de souplesse à la mise en œuvre de son programme de travail. Il a par ailleurs souligné l’importance de la création par le Conseil d’administration d’ONU-Habitat d’un fonds d’affectation spéciale pour l’eau et l’assainissement, rappelant que son pays soutenait l’objectif visant à améliorer les conditions de vies de 100 millions de personnes vivant dans des taudis d’ici à 2020. Le Kenya, a-t-il indiqué, a lancé, en coopération avec l’Alliance pour les villes et ONU-Habitat, un programme national pour la remise en état des taudis. Ce programme a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des résidents de ces taudis en leur fournissant des infrastructures, des services, des logements ainsi que des activités générant des revenus. En outre, le représentant kenyan a indiqué que la Politique nationale de logement, définie pour une période de cinq années, avait pour but de faciliter la livraison annuelle de 150 000 logements en zone urbaine et l’amélioration de 300 000 logements en zone rurale. Par ailleurs, d’autres programmes nationaux, concernant le maintien des routes ou l’utilisation des terres, viennent compléter ces actions, a-t-il ajouté. Affirmant que l’épidémie de VIH/sida, les inondations et autres catastrophes naturelles avaient ralenti les progrès pour les établissements humains, il a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts accomplis au niveau national pour faire face à ces défis, a-t-il conclu.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que la migration massive des populations rurales vers les villes créait de plus en plus de bidonvilles dans les grandes agglomérations urbaines des pays en développement. La population urbaine mondiale passera de 2,86 milliards de personnes en 2000, à 4,98 en 2030, a dit M. Chowdhury, en citant des chiffres tirés du rapport sur l’état des villes du monde pour la période 2004/2005. Le cadre stratégique adopté par ONU-Habitat pour la période 2006-2007 a fixé des objectifs d’amélioration de la vie en milieu urbain pour tous les résidents des zones urbaines, a rappelé M. Chowdhury. Ces objectifs devraient être atteints par une meilleure participation des populations à la gestion des cités et par une gestion plus transparente des ressources urbaines, a indiqué le représentant. La lutte contre la pauvreté, dont il est fait mention dans la Déclaration du Millénaire ne connaîtra aucun succès si on ne s’attaque pas à la pauvreté urbaine et aux questions de logement et de salubrité, a-t-il estimé.
M. DURGA SUBEDI (Népal) a déclaré qu’alors que les pays les plus puissants dépensent des centaines de milliards de dollars en achats d’armements, de plus en plus de gens sombrent dans la misère la plus abjecte. Cette montée de la pauvreté atteint de plus en plus les zones urbaines, a fait remarquer le représentant. L’expansion des zones de taudis et de bidonvilles dans les pays en développement est une conséquence de la paupérisation des populations de ces pays, et de l’insuffisance des ressources dont disposent les gouvernements pour faire face à ce problème. Il est indispensable que la mise en œuvre des programmes d’assainissement et d’adduction d’eau potable en faveur des populations pauvre des villes reçoive l’appui budgétaire et technique dont elle a besoin. Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seront jamais atteints si les questions liées à l’habitat ne sont pas résolues, a estimé le représentant.
M. YOUSIF GHAFARI (États-Unis) a affirmé que l’amélioration des taudis devait être le fruit d’efforts soutenus de la part des gouvernements, des responsables des collectivités locales et du secteur privé. Nous ne devons pas considérer les pauvres comme des bénéficiaires passifs de l’aide mais comme une ressource technique, financière et d’organisation importante. La communauté internationale devrait encourager les pays à éradiquer les taudis. En outre, il a affirmé que des institutions démocratiques et fortes au niveau national, grâce notamment à une plus grande transparence et à la lutte contre la corruption, permettraient de mieux utiliser les ressources au service de ceux qui en ont besoin. Par ailleurs, il a insisté sur le rétablissement des registres de propriété foncière, facteur essentiel pour garantir le droit d’occupation et de transfert de la propriété. Ceci est un important catalyseur économique, a-t-il noté, précisant qu’un cinquième de l’activité économique aux États-Unis était directement ou indirectement liée au secteur du logement. Convaincu que les solutions durables doivent être développées localement, le représentant américain a souligné le rôle crucial des organisations communautaires et de la société civile dans ce domaine.
Mme VARUNI HEWAVITHARANA (Sri Lanka) a déclaré que son pays appréciait l’aide et l’assistance que lui a fournies ONU-Habitat pour le développement de projets de logements décents et durables dans la ville de Colombo. La population urbaine du Sri Lanka est en croissance et représentera bientôt 40% à 50% de la population du pays en 2025, a indiqué la représentante. Notre gouvernement, a-t-elle poursuivi, mène une politique de logement essentiellement basée sur la mobilisation du crédit et de toutes autres formes de financement qui pourraient soutenir le secteur de la construction et de l’accès à la propriété. À cet égard, il a créé, à travers certaines institutions financières nationales, un programme de financement du logement destiné aux personnes à faible et moyen revenu. Ce programme permet de relancer l’industrie de la construction et de favoriser l’accès à la propriété. Le Sri Lanka a pour objectif de fournir 100 000 logements aux familles vivant actuellement dans des bidonvilles et des zones insalubres, a dit Mme Hewavitharana.
M. CRISPIN GREGOIRE (Dominique), s’exprimant au nom des États membres de la CARICOM, a souligné l’importance des établissements humains dans les Caraïbes, en raison de la vulnérabilité de ces pays face aux catastrophes naturelles et a rappelé qu’à Grenade, 90% des habitations avaient été récemment détruites par les ouragans. Bien que la région des Caraïbes soit encore en phase de reconstruction, il est nécessaire de réduire l’impact des catastrophes naturelles et des autres menaces qui pèsent sur établissements humains, a-t-il souligné. Par ailleurs, rappelant que l’examen d’Habitat II à Istanbul avait démontré la nécessité de redoubler d’efforts pour assurer la mise en œuvre du Programme, il a fait remarquer qu’il existait cependant un écart entre ces engagements et la volonté politique pour les réaliser. Il a reconnu que la pauvreté demeure un obstacle majeur à l’amélioration des logements dans beaucoup de pays. Les établissements humains constituent un élément important du développement durable, a-t-il souligné, en plaidant pour un financement pluriannuel d’ONU-Habitat. La question d’un logement sûr étant prioritaire pour les pays membres de la CARICOM, a-t-il rappelé, la communauté internationale devrait donc adopter une approche intégrée dans ce domaine.
Mme WENDA ADRIAANSE, Observatrice de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que l’amélioration des conditions de vie des habitants des bidonvilles fait partie de la réalisation des OMD. Nous pensons également que ce problème n’est pas limité aux seuls pays en développement, des poches de pauvreté et d’exclusion existant de plus en plus dans les pays industrialisés, a relevé Mme Adriaanse. En 2002, au cours de leur conférence régionale à Berlin, les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont reconnu ce fait sur le continent européen, et ont demandé aux gouvernements de prêter attention aux groupes de personnes exclues de la société. Nous sommes conscients qu’il est difficile de prescrire des solutions générales aux questions de logement, d’adduction d’eau, et de développement urbain, a dit la représentante. Notre espoir est donc de voir les gouvernements relever ces défis en travaillant main dans la main avec la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge au niveau national afin de faire face aux vulnérabilités auxquelles sont exposées les populations.
* *** *