AG/EF/3077

DEUXIÈME COMMISSION: VIVES INQUIÉTUDES FACE AUX INCERTITUDES QUI PÈSENT SUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT

06/10/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3077


Deuxième Commission

6e & 7e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: VIVES INQUIÉTUDES FACE AUX INCERTITUDES QUI PÈSENT SUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT


Les questions de la dette et de l’exclusion des pays

les plus vulnérables de la mondialisation ont dominé le débat général


« Les pays en développement sans littoral sont, avec les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, les groupes de pays les plus vulnérables de la planète.  Il est donc urgent que la communauté internationale prenne sérieusement en considération les problèmes de ces États et facilite la mise en œuvre rapide et efficace du Programme d’action d’Almaty et du Programme de la Barbade », ont déclaré aujourd’hui les délégations du Paraguay, de la République démocratique populaire lao, de la Mongolie, et du Kazakhstan, tout en exprimant des craintes sur les menaces qui pèsent sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


S’exprimant au nom du Groupe des pays sans littoral, le représentant de la République démocratique populaire lao et celui du Kazakhstan, dont le pays a accueilli la Conférence d’Almaty, ont rappelé que le coût élevé des transports, l’éloignement des marchés, le manque d’infrastructures de communications viables et les obstacles douaniers rendaient leurs économies extrêmement vulnérables et les isolaient des mécanismes et des circuits commerciaux mondiaux.  « Nous demandons donc que les négociations qui sont en cours à l’Organisation mondiale du commerciale dans le cadre des négociations du Cycle de Doha accordent un traitement spécial et différencié aux produits agricoles et non agricoles dont dépendent les économies des pays sans littoral, comme cela est inscrit dans le Programme d’Almaty et dans le Consensus de Sao Paulo, adopté à l’issue de la CNUCED XI », a déclaré la délégation lao en plaidant pour une meilleure aide financière et technique afin de mettre fin à la pauvreté.


La majorité des délégations ont exprimé de vives inquiétudes concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les analyses les plus récentes indiquent que de nombreux pays en développement, notamment d’Afrique, des Caraïbes et de certaines zones affectées par des conflits et des catastrophes naturelles, ne pourront ni réduire de moitié le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté sur leur territoire, ni mêmeassurer des soins de santé ou une éducation aux femmes, aux filles et aux enfants.  Intervenant sur cette question, les représentants du Sénégal, du Cameroun et de la République du Congo ont estimé que le poids insoutenable du service de la dette et l’incapacité de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) à résoudre ce problème, avaient accentué la paupérisation des populations africaines.  Si rien n’est fait, a fait remarquer le représentant du Cameroun, la pauvreté ne pourra être éliminée avant l’année 2147, comme l’indiquent certains rapports.  La communauté internationale doit donc repenser la stratégie de réalisation des OMD, ont estimé ces délégations en notant que la mise en œuvre du NEPAD était une solution à la situation actuelle.


La Malaisie, les Émirats arabes unis et la Tunisie se sont élevés contre les mécanismes injustes qui régissent actuellement le cadre des échanges commerciaux et financiers mondiaux.  Soutenant la promotion de la coopération Sud-Sud, le représentant de la Malaisie a indiqué que son pays, 18ème puissance commerciale au monde et pleinement intégré à la mondialisation, en dépit de certaines difficultés, était prêt à partager son expérience du développement avec les autres pays du Sud.  Notant pour sa part que les technologies de l’information et des communications sont l’instrument indispensable d’une intégration à la mondialisation, le représentant de la Tunisie a demandé aux États Membres et à l’Assemblée générale de soutenir sans faille la tenue de la seconde phase du Sommet sur la société mondiale de l’information, prévu l’an prochain à Tunis.  « La fracture numérique », a estimé le représentant, « est l’expression la plus endémique de la pauvreté ».  Si les OMD ne sont pas atteints, a estimé pour sa part le représentant des Émirats arabes unis, l’instabilité qui s’installera dans les pays les plus fragiles pourrait poser des menaces à la paix et à la sécurité internationale. 


Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants se sont exprimés aujourd’hui dans le cadre du débat général: Koweït, Tuvalu, Soudan, Éthiopie, Cuba, Équateur, Syrie, Brésil (au nom du Groupe de Rio), Jamaïque, République populaire démocratique de Corée, Ouganda, Costa Rica, et Haïti.  La Commission a également entendu une déclaration de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources (UICN). 


La Commission économique et financière poursuivra ses travaux en plénière, mardi 12 octobre, à 10 heures.


Suite du débat général


M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a noté que les progrès accomplis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont à ce jour faibles et a appelé à des actions urgentes concertées.  Il a ajouté que les pays en développement devraient également procéder à des réformes nationales pour aboutir à la bonne gouvernance.  La Mongolie salue les différents efforts internationaux pour mobiliser davantage de ressources pour le développement.  Rappelant que son pays figurait parmi les 16 pays sélectionnés pour le Compte du défi du Millénaire, il a espéré que cette assistance au développement sera d’une réelle efficacité pour permettre une croissance économique.  Au sujet du commerce international, le représentant s’est prononcé en faveur d’un traitement spécial et différencié ainsi que d’un abaissement des tarifs douaniers pour les petites économies vulnérables.  Il a également noté que le fardeau de la dette restait un sérieux obstacle pour réaliser un développement économique et social dans plusieurs pays en développement et s’est dit convaincu que l’allégement de la dette pourrait donner un fort élan économique à ceux-ci.


M. RODNEY LÓPEZ (Cuba) a déclaré que la Deuxième Commission devrait garder le rôle qui lui est dévolu par les textes des Nations Unies quand les réformes envisagées à l’ONU seront mises en œuvre.  Cuba refuse que les arguments fallacieux émis par certaines délégations dépouillent la Commission de son véritable mandat, en vue de renforcer les prérogatives de certaines institutions dont le fonctionnement ne respecte pas les règles du multilatéralisme.  La mondialisation a créé plus de pauvres dans le monde qu’elle n’a créé de possibilités de développement, a estimé M. López.  La mondialisation, basée sur un libéralisme effréné, se caractérise par le dépouillage des pauvres par les riches.  Les États-Unis, première puissance industrielle du monde, sont le pays développé qui verse le moins d’APD par rapport à son produit national brut, a fait remarquer le représentant.  Ce pays continue à imposer un embargo illégitime au peuple cubain, causant des souffrances à notre population, a-t-il dit.  Les pays des Caraïbes ayant été récemment affectés par une série de catastrophes naturelles, le représentant cubain a invité toutes les délégations à participer activement à l’examen des questions de l’ordre du jour de la Commission relatives aux secours et à l’aide apportés aux pays par le système de l’ONU en cas de catastrophes.


M. FILIMONE KAU (Fidji), se ralliant à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine ainsi qu’à celle du Forum des îles du Pacifique, a rappelé qu’en tant que petit État insulaire en développement (PEID), son pays attachait une grande importance aux travaux de la Deuxième Commission.  L’aide publique au développement (ADP) est essentielle pour que les pays en développement puissent réaliser les OMD, a-t-il ajouté, espérant qu’elle atteignera le niveau fixé à Monterrey.  Citant l’exemple de l’industrie du sucre de Fidji, il a déploré les pratiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour un marché ouvert et libre qui tuent les petites économies.  Fidji, qui ne s’oppose pas à la mondialisation, regrette que l’avancement de ce processus soit dicté par les pays développés alors que les pays en développement sont mis à l’écart des décisions, a regretté le représentant.


M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devrait être la priorité de la communauté internationale.  Malheureusement, a regretté le représentant, cette question a été rejetée au second plan des préoccupations internationales.  Notre délégation attache une grande importance à la mise en œuvre des engagements de Monterrey et soutient les suggestions du Secrétaire général concernant la prise de mesures favorables à de nouveaux types de financement en faveur du développement durable.  Les pays en transition et sans littoral sont particulièrement vulnérables, et notre pays souhaiterait que les difficultés que rencontrent ces pays soient sérieusement débattues.  En tant que pays hôte de la Conférence internationale qui a abouti à l’adoption du Programme d’action d’Almaty en faveur des États sans littoral en développement, le Kazakhstan est particulièrement soucieux de voir la mise en œuvre effective des clauses du Plan d’action contenu dans ce Programme.  La création de systèmes de transports fiables dans les pays sans littoral et dans les pays de transit qui sont leurs voisins est une des conditions qui permettraient aux pays enclavés de s’intégrer aux échanges économiques internationaux.  Notre délégation, a dit le représentant, demande que les problèmes affectant les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement soient débattus par la Deuxième Commission en vue de faire des recommandations concrètes à l’Assemblée générale.  Concernant les questions de préservation de l’environnement qui touchent directement notre pays, nous demandons aux délégations de soutenir le projet de résolution que nous soumettrons sur la sauvegarde de la mer d’Aral, a dit le représentant. 


M. HUMBERTO JIMÉNEZ (Équateur) a souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine ainsi qu’à celle du Brésil, au nom du Groupe de Rio.  La question de la dette extérieure, loin d’avoir perdu de sa pertinence, continue d’exercer une forte pression sur les économies des pays en développement.  C’est pourquoi, des solutions doivent être trouvées pour y remédier.  La communauté internationale n’a pas répondu efficacement aux problèmes des pays très endettés, a-t-il ajouté.  Insistant sur le rôle essentiel du commerce international dans les stratégies de développement économique et social de son pays, le représentant a appelé à la mise en œuvre d’un traitement préférentiel efficace pour les pays en développement avec, entre autres, l’élimination des subventions.  Concernant les migrations internationales, il a dit accorder la plus grande importance à ce phénomène croissant qui peut avoir des répercussions positives.  Dans cet esprit, a-t-il précisé, cette question multidimensionnelle devrait être étudiée avec la participation des pays d’origine, de transit et de destination.


M. BHAGWAT-SINGH (Union mondiale pour la conservation de la nature et de ses ressources–UICN) a déclaré que l’UICN tiendrait sa troisième réunion le mois prochain à Bangkok.  Le thème de ce congrès vise à faire de la conservation de la nature et de ses ressources une question qui soit inscrite dans la mise en œuvre de toutes les politiques de développement, a ajouté l’orateur.  L’objectif des résolutions et recommandations qui seront adoptées à la fin de cette rencontre sera de favoriser la réalisation des OMD, a-t-il précisé.  Lors des travaux qu’elle a tenus à Durban, en Afrique du Sud, l’UICN a encouragé les gouvernements à adopter des mesures juridiques qui permettraient la mise en place de directives favorables à une meilleure sauvegarde de la biodiversité de la planète.  Nous sommes encouragés que de nombreux gouvernements européens aient accepté de participer à la mise en œuvre des recommandations faites par la Conférence des parties à la Convention mondiale sur la biodiversité, dont l’UICN évalue l’application, afin de parvenir à une protection efficace de la biodiversité à l’horizon 2010, a dit M. Bhagwat-Singh.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a appuyé la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine qui a bien souligné les défis au processus de développement.  Les pays en développement continuent de souffrir des mêmes problèmes malgré certains progrès dans la réalisation des OMD, a-t-il rappelé, en exhortant les États Membres à conduire une évaluation franche et responsable de ce sujet.  Nous ne sommes pas sur la bonne voie concernant la pauvreté, l’ADP ou encore les entraves sur la voie des transferts des techniques.  Il a appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités et respecter ses engagements.  S’agissant de la dette extérieure, il a jugé inadéquates les initiatives pour résoudre cette question.  Après avoir souligné le rôle de l’APD, il a souhaité que les pays développés adoptent de nouveaux mécanismes pour financer le développement sans nouvelles conditions qui pèseraient sur les économies des pays en développement.  Il a affirmé qu’une mondialisation juste impliquait le partage des fruits de la technologie et s’est félicité de la tenue à Tunis du Sommet sur les technologies de l’information en 2005.  Il a conclu en demandant qu’une grande importance soit accordée aux problèmes économiques des pays qui souffraient d’occupation, en particulier dans sa région.


M. ALI HACHANI (Tunisie) a déclaré que l’endettement extérieur, la fracture numérique, et l’actuel système commercial multilatéral aggravaient la pauvreté dans le monde.  Mais, a dit le représentant, la solidarité internationale est, quant à elle, une arme contre la pauvreté.  La Tunisie pense que le recyclage de la dette et sa reconversion en projets sociaux et environnementaux est de nature à stimuler le développement et à réduire la pauvreté, a estimé le représentant.  Concernant la situation du système commercial multilatéral, il a déclaré que les subventions excessives, les limitations de l’accès aux marchés, les conditions drastiques d’accès à l’OMC, sont des barrières au développement qui entravent l’intégration des pays à l’économie mondiale.  Quant à la facture numérique, qui est « l’expression la plus endémique de la pauvreté », M. Hachani a dit que le Sommet mondial sur la société de l’information, dont la deuxième phase aura lieu à Tunis du 16 au 18 novembre 2005, traduit une prise de conscience internationale quant à la gravité de la situation.  L’Assemblée générale doit rester engagée dans le processus menant au Sommet de Tunis et au-delà, a souhaité le représentant.  Parlant de la solidarité internationale, M. Hachani, a déclaré que la communauté internationale devait identifier et mobiliser de nouvelles sources de financement afin de combler le manque ou l’insuffisance de l’APD.  À cet effet, le Fonds mondial de solidarité, mis en place par l’Assemblée générale, est un instrument qu’il faudrait optimaliser, a estimé le représentant.


M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) a déclaré que si tout le monde s’accordait pour dire que la mondialisation offrait des possibilités de développement, elle n’en avait pas moins produit des déséquilibres et renforcé, dans biens des cas, les inégalités.  Il a jugé qu’un climat international propice devait être créé pour aider à la réalisation des objectifs de développement.  En matière de commerce, le représentant a noté que le système de commerce multilatéral devait s’orienter vers le développement et a souhaité que les marchés s’ouvrent aux produits des pays en développement, afin de renverser la tendance à la baisse et à la volatilité du prix des produits de base.  La CNUCED XI, tenue à Sao Paolo, a-t-il poursuivi, a lancé des idées nouvelles visant à intégrer la dimension du développement dans les débats commerciaux et il faut continuer d’avancer sur la ligne des principes de cette Conférence.  Le représentant a également déclaré, qu’en ce qui concerne la dette, créditeurs et débiteurs doivent partager la responsabilité des situations qui ne sont pas soutenables et a estimé que l’allégement de la dette était une solution qui permettrait de financer certains objectifs de développement durable.  Pour ce qui est du financement du développement, le représentant a également insisté sur l’importance du suivi et de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, afin de trouver une solution durable au problème de la dette extérieure et d’atteindre le niveau convenu de l’ADP.  Selon lui, les débats de la Deuxième Commission seront essentiels pour explorer des sources novatrices de financement, sans conditions trop pesantes pour les pays en développement et a espéré mettre sur pied un processus qui couvrira toutes les propositions techniques et politiques sur ce sujet.  Rappelant que l’initiative du Brésil, de la France, de l’Espagne et du Chili visait justement à trouver des mécanismes novateurs pour le financement du développement et, en conséquence, pour la réalisation des OMD, il a invité la communauté internationale à travailler sans relâche dans ce sens jusqu’en 2005, date de leur examen à mi-parcours.


M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a déclaré que la Malaisie, qui est la 18ème puissance commerciale du monde, est pleinement intégrée à la mondialisation, dont elle connu les hauts et les bas.  Notre pays pense qu’un système commercial multilatéral juste et équitable est un instrument indispensable à la promotion du développement durable et d’une croissance économique soutenue.  La Malaisie se félicite des résultats de la CNUCED XI, a dit M. Rastam Mohd Isa, en soulignant que les négociations qui sont en ce moment en cours à l’OMC devraient, comme cela a été recommandé par la CNUCED, mettre l’accent sur la capacité de promotion du développement que doivent avoir les échanges commerciaux.  Il est essentiel que les membres de l’OMC acceptent de réduire puis d’éliminer les subventions à l’exportation des produits agricoles, et qu’ils réduisent substantiellement les soutiens à la production.  Concernant le système financier international, a poursuivi le représentant, la Malaisie estime qu’il n’est pas juste, et que tous les pays n’y ont pas la même marge de manœuvre, les États les plus puissants étant capables de manipuler à leur avantage les marchés financiers.  Il est donc impératif que la communauté internationale s’engage honnêtement dans la réforme du système financier international, a dit le représentant.  La Malaisie, a-t-il ajouté, attache beaucoup d’importance à la coopération Sud-Sud, qui peut aider les pays en développement à améliorer leur croissance.  Notre pays, a dit le représentant, est prêt à partager son expérience du développement avec les autres États en développement. 


M. STAFFORD NEIL (Jamaïque), après avoir soutenu les déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et du CARICOM, a fait observer que les perspectives de croissance pourraient être plus modestes que prévues pour l’année à venir.  C’est pourquoi, il a souhaité une répartition plus équitable de la croissance entre tous les acteurs de l’économie mondiale.  Par ailleurs, il a noté que les pays en développement avaient accompli des efforts en matière de bonne gouvernance mais a mis en garde contre l’imposition d’un modèle particulier aux pays en développement.  Compte tenu de la mondialisation actuelle, il a estimé que les accords commerciaux exigeaient des règles du jeu justes mises en oeuvre de manière effective et a souhaité que les négociations du Cycle de Doha permettent un certain nombre d’ajustements afin qu’ils soient plus favorables aux pays en développement.  Le représentant a aussi jugé essentiel de stabiliser les recettes liés aux produits de base, trop instables pour véritablement fournir un soutien aux pays en développement.  Demandant davantage de souplesse dans le transfert des technologies, il a également estimé que la promotion de l’industrialisation était un élément critique pour l’essor des pays en développement. 


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a déclaré, au nom du Groupe des pays sans littoral en développement, que ces États partageaient l’analyse faite par le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, selon laquelle la principale menace à l’économie mondiale était la hausse des coûts du pétrole, dont l’impact pourrait être dévastateur sur les économies des PMA et des pays enclavés.  Il est nécessaire que la communauté internationale mette en oeuvre des mesures permettant une meilleure intégration de ces pays à l’économie mondiale, a dit M. Kittikhoun.  Face à la montée de la pauvreté extrême, nous soutenons l’initiative lancée par le Brésil pour une action mondiale contre la faim et le dénuement qui affectent de plus en plus de populations, a poursuivi le représentant.  S’inquiétant des retards constatés dans la mise en œuvre des engagements qui pourraient permettre la réalisation des OMD, le représentant a rappelé que le huitième OMD évoquait les besoins spécifiques des pays sans littoral, des PMA et des petits États insulaires en développement.  L’évaluation qui sera faite de l’état de la réalisation des OMD devra examiner les progrès accomplis dans la satisfaction des besoins particuliers de ces groupes de pays, a déclaré M. Kittikhoun.  Étant un des groupes de pays les plus vulnérables, les États enclavés souffrent de leur isolement, a rappelé le représentant en citant le coût élevé des transports et l’éloignement des marchés mondiaux qui ont un impact sur le prix des biens produits par ces pays.  Il est donc important que la communauté internationale soutienne la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, et que les négociations qui sont en cours à l’OMC accordent une attention particulière aux intérêts nationaux des pays enclavés, comme cela a été souligné à Almaty et dans le Consensus de Sao Paulo, a déclaré M. Kittikhoun. 


M. SONG SE IL (République populaire démocratique de Corée) a rappelé que l’écart entre riches et pauvres continuait à s’aggraver car les pays développés n’ont pas rempli leurs engagements en matière d’ADP et les questions de la dette extérieure n’ont pas été résolues.  Il a estimé que les pays en développement ne parvenaient pas à réaliser leurs objectifs de développement en raison des conditions attachées aux fonds pour le développement et aux techniques de développement qui sont avant tout à la recherche du profit.  Il a noté que les embargos économiques unilatéraux utilisés comme pressions politiques et économiques empiétaient sur les droits des pays en développement et mettaient également en péril la paix et la sécurité dans le monde.  Il a appelé les pays développés à augmenter l’aide publique au développement (ADP) et l’investissement étranger direct (IED) sans conditions préalables et à démontrer leur volonté de régler le problème de la dette.  L’accès aux marchés internationaux à des conditions justes, la réforme des organisations internationales financières et de commerce ainsi que le partenariat entre les Nations Unies, les ONG et le secteur privé sont des priorités pour son pays, a–t-il déclaré.  Il a enfin affirmé que son pays réformait et améliorait constamment ses structures économiques afin de redynamiser son économie malgré les tensions militaires, dues à des forces extérieures, et les difficultés économiques. 


M. JAMES MUGUME (Ouganda) a déclaré que la réalisation des OMD en Afrique est étroitement liée à la mise en œuvre des politiques et des programmes du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Les pays africains se sont résolument engagés à atteindre les OMD, a dit M. Mugume en indiquant qu’il fallait pour cela mettre fin à la marginalisation du continent en appliquant des mesures de bonne gouvernance, et en créant des cadres de sécurité efficaces tout en promouvant l’intégration régionale et des politiques de développement durable.  Au niveau national, l’Ouganda a adopté le processus d’évaluation par les pairs et a intégré les concepts du NEPAD à sa politique nationale de développement, à ses Documents de réduction de la pauvreté (DSRP), et à ses prévisions de dépenses budgétaires à moyen terme.  Au niveau sous-régional, les pays d’Afrique de l’Est ont tenu compte des directives du NEPAD dans la planification de leurs projets d’infrastructures, et dans leurs plans énergétiques et de promotion des technologies de l’information et des communications (TIC).  Revenant sur les questions de sécurité, M. Mugume a ensuite estimé que la table ronde organisée hier par la Deuxième Commission sur le thème « Développement et conflits » avait traité d’un problème important.  À cet égard, il a déclaré que les pays de la région des Grands Lacs, dont l’Ouganda, sont fermement en faveur du succès de la Conférence internationale visant le règlement des questions concernant cette zone, et qui se tiendra à Dar es-Salaam, en Tanzanie, au mois de novembre.  L’Ouganda espère qu’une assistance bien conçue de la communauté internationale à la République démocratique du Congo (RDC) et au Burundi dans les domaines macroéconomique et structurel, dans un cadre de reconstruction post-conflit, permettra à ces deux pays et à leurs voisins de relancer le processus de développement dans la région des Grands Lacs.


M. SAR SAMBATH (Cambodge) a déclaré qu’en tant que pays sortant de plusieurs années de guerre et de conflits intérieurs, le Cambodge comprenait toute la valeur de la paix et devait faire face aux défis de la mondialisation.  Suite à la formation d’un nouveau gouvernement en juillet dernier, le pays continue ses efforts pour la bonne gouvernance, a-t-il poursuivi.  Pour ce faire, le Cambodge veut renforcer sa stabilité politique, son intégration dans les organisations régionales et internationales, son environnement financier et créer des partenariats pour le développement.  Soucieux de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant a dit fonder ses efforts sur le multilatéralisme et a demandé le soutien des pays industrialisés, saluant notamment la Déclaration de New York contre la faim et la pauvreté, puis, dénonçant l’application parfois sélective des textes issus de différents sommets internationaux.  Enfin, le représentant a affirmé que les ressources devraient être équitablement partagées, sous forme d’ADP par exemple.


Mme CINTHIA SOTO (Costa Rica) a déclaré que son pays avait déjà pu réaliser certains des OMD, notamment en ce qui concerne les domaines de la santé et de la promotion de la femme.  Les produits du Costa Rica ont aujourd’hui un meilleur accès aux marchés des pays du Nord qu’il y a quelques années, a dit la représentante.  Cependant, a-t-elle regretté,  les engagements de  Monterrey sur le financement du développement, et ceux pris à Johannesburg sur le développement durable ne connaissent pas encore de mise en œuvre visible.  Le Costa Rica appelle les pays à signer et ratifier le Protocole de Kyoto, et attire l’attention de la communauté internationale sur la situation difficile dans laquelle vivent les populations des petits États des Caraïbes qui viennent d’être durement frappés par des catastrophes naturelles.  Notre pays, a dit la représentante, soutient l’évaluation de la mise en oeuvre du Programme d’action de la Barbade, qui aura lieu en janvier 2005 à Maurice, et demande que certaines des clauses de ce Programme soient renforcées en vue de les actualiser et leur permettre de répondre aux nouvelles menaces qui se posent à ces pays.


Mme SUZE PERCY FILIPPINI (Haïti) s’est associé aux positions exposées par le Groupe des 77 et de la Chine.  Elle a indiqué que la résolution du Conseil économique et social (ECOSOC) pour la réactivation du Groupe consultatif ad hoc pour Haïti et l’engagement de plusieurs bailleurs de fonds sont des signes positifs et a souhaité que la priorité accordée, à juste titre, à l’aide humanitaire suite aux récentes catastrophes naturelles, ne ralentissent pas les décaissements.  Au sujet de la mondialisation, elle a affirmé qu’il fallait renforcer les capacités institutionnelles des pays en développement et consolider le multilatéralisme.  Elle a notamment insisté sur le manque d’accès aux technologies de l’information dans les pays en développement et a souhaité un renforcement de la coopération dans ce domaine.  Rappelant le passage de plusieurs ouragans dans la région des Caraïbes, elle a souligné les graves menaces auxquelles sont exposés les petits États insulaires en développement (PEID) et a demandé d’étudier les problèmes environnementaux avec acuité.  La représentante s’est félicitée des préparatifs en cours pour la réunion de Maurice et a souhaité, qu’à cette occasion, les ressources et soutiens du Programme d’action de la Barbade soient augmentés.  En conclusion, elle a invité la communauté internationale à porter une attention plus soutenue à la question du VIH/sida et des autres pandémies comme le paludisme et la tuberculose.


M. PAUL BADJI (Sénégal) a salué l’initiative des chefs d’État du Brésil, de la France, du Chili et de l’Espagne comme un des évènements majeurs de cette session.  Soulignant les performances économiques de son pays avec une croissance atteignant 6,5% en 2003 et celles d’autres pays africains, il a cependant noté que certains pays ne pourraient réaliser les OMD.  Il a ainsi jugé urgent que la communauté internationale assume ses responsabilités communes et différenciées en ce qui concerne l’ADP, la dette extérieure et le commerce.  S’agissant de l’ADP, il a souhaité voir émerger des nouveaux mécanismes de financement et a appelé les pays en développement à tendre vers les principes de bonne gouvernance.  En matière de dette, il a estimé que les obligations actuelles de remboursement étaient intenables et incompatibles avec la réalisation des OMD.  Enfin, au sujet du commerce mondial, le représentant sénégalais a déclaré qu’il fallait repenser de manière radicale ses mécanismes, afin de rompre la logique implacable d’injustice telle qu’illustrée par le « scandale du coton ».  Il a rappelé que le Président sénégalais avait lancé un appel pour un « Dakar agricole », lieu où tous pourront réfléchir aux voies d’intégration de l’Afrique au commerce mondial et a invité toutes les délégations à y participer.


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) s’est félicité de l’approche interactive introduite dans les travaux de la Deuxième Commission et du renforcement de la coordination avec la Troisième Commission (affaires humanitaires, culturelles et sociales), qui favorisera la cohérence et l’efficacité.  Le représentant a ensuite déclaré que sa délégation était préoccupée par les analyses selon lesquelles l’Afrique subsaharienne ne pourrait atteindre les OMD à la date prévue de 2015, bien que la plupart des pays du contient connaissent un taux de croissance moyen annuel d’environ 4,5%.  La menace qui se profile doit inciter la communauté internationale à s’interroger sur les raisons des insuffisances constatées et à trouver d’urgence les voies et moyens qui permettraient à l’Afrique d’atteindre les OMD, a dit M. Belinga-Eboutou.  L’une des voies qu’il convient de consolider est celle de la mise en œuvre du NEPAD qui, non seulement cadre avec les OMD, mais consacre aussi le concept d’ « Appropriation-Partenariat » en vue de la mobilisation des moyens nécessaires à la promotion d’une croissance soutenue favorable à un développement durable.  La seconde voie, a poursuivi le représentant, est celle du règlement définitif du problème de la dette, et notamment celle des pays pauvres lourdement endettés.  À cet égard, il est regrettable de constater que l’Initiative PPTE n’a pas atteint les résultats escomptés, notamment du fait des conditionnalités qui sont imposées pour atteindre son Point d’achèvement, seul capable de déclencher une réduction significative de la dette, a relevé le représentant en notant que l’Initiative PPTE était à l’heure actuelle un frein à la réalisation des OMD. 


Le développement étant d’abord le fruit d’efforts endogènes, le Cameroun poursuit ses efforts d’amélioration de la gouvernance, de lutte contre la corruption, de renforcement de la démocratie, d’appropriation des politiques et programmes de développement, et de renforcement de l’auto-investissement et de l’épargne intérieure.  Mais dans son cadre actuel, la mondialisation, manquant de justice et d’équité, donne peu de chances à certains groupes de pays.  Car comment expliquer autrement la paupérisation croissante, la misère, les pandémies comme celles du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme qui frappent de plus en plus certaines régions, alors que le monde n’a jamais connu plus de prospérité et de découvertes pharmaceutiques et technologiques qu’aujourd’hui? S’est interrogé le représentant.  Le Cameroun estime qu’il faudra repenser la stratégie de réalisation des OMD si l’on ne veut pas attendre l’année 2147, au cas où les choses ne changeraient pas, pour arriver à éradiquer la pauvreté, a-t-il déclaré.


M. JEAN-MARIE BOSSINA (République du Congo) a affirmé que les pays développés devraient mettre en œuvre des politiques économiques tenant compte des pays en développement et a lancé un appel afin qu’ils honorent les engagements pris à l’occasion des diverses rencontres internationales.  Il a également souligné que les institutions financières internationales devaient jouer leur rôle en  veillant à l’équilibre et à la stabilité de l’économie mondiale.  Le représentant a plaidé pour un allongement de l’Initiative PPTE et pour un traitement plus souple des derniers pays –comme le sien- restants, admis à en bénéficier.  Si l’Initiative prend fin en 2004, a-t-il ajouté, le Congo ne pourra parvenir au point d’achèvement pour bénéficier d’un allégement de la dette.  Il s’est réjoui du soutien apporté par la communauté internationale au continent africain et a souhaité que des ressources supplémentaires soient fournies au NEPAD, manière concrète, selon le représentant sénégalais, d’aider l’Afrique à réaliser les OMD et à la conduire sur la voie du développement économique durable.


Mme NABEELA AL-MULLA (Koweït) a estimé qu’il était nécessaire de renforcer la coopération internationale, afin de relever le défi que pose la réalisation des OMD.  Au niveau international, toutes les politiques et tous les programmes de développement doivent être adaptés aux besoins réels des pays en développement, notamment les plus fragiles, a déclaré la représentante.  Il faudrait également associer les pays en développement à toutes les prises de décision dans les domaines économique et financier, comme cela est stipulé dans le Consensus de Monterrey, a-t-elle poursuivi.  La conduite des négociations du Cycle de Doha doit, pour sa part, se faire en tenant compte des intérêts des pays les plus pauvres ou ayant des besoins particuliers du fait de leur vulnérabilité.  Constatant que les engagements pris en matière de financement n’ont pas été tenus, le Koweït appelle les pays industrialisés à respecter les engagements qu’ils avaient pris concernant l’APD.  En ce qui concerne l’aide au développement, notre pays, à travers le « Koweït Fund », soutient de nombreux programmes de développement dans les pays du Sud.  Mais, a dit la représentante, les capacités de financement du Koweït, qui est lui-même un pays en développement, restent limitées.


M. JUAN A. BUFFA (Paraguay) s’est rallié aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine, des pays en développement sans littoral et du Groupe de Rio.  Pays sans littoral dont l’économie est vulnérable et en raison du prix élevé des transports en général, a-t-il indiqué, son pays devait faire un important effort pour que ses produits aient accès aux marchés de la région et aux marchés internationaux.  À titre d’exemple, le représentant a expliqué que son pays devrait payer un surcoût de 40% pour le transport du pétrole qu’il importe.  Par ailleurs, il a plaidé pour la réforme de l’agriculture à travers l’amélioration de l’accès aux marchés, l’élimination de toutes formes de subventions et la réduction substantielle des aides gouvernementales qui causent de graves distorsions dans le commerce international.  Le coût supplémentaire que doivent payer les pays en développement sans littoral pour leur commerce extérieur ne peut constituer un obstacle éternel à parvenir au développement social et économique, a-t-il insisté.  Il a donc espéré recevoir de la part des organismes internationaux financiers et de développement ainsi que de celle des pays donateurs, les ressources supplémentaires pour la création des infrastructures reliant les divers moyens de transport des pays en développement et des pays de transit jusqu’aux ports maritime.  Enfin, M. Buffa a plaidé pour que, lors de l’examen des thèmes du commerce international, du financement du développement et des produits de base, entre autres, la problématique du groupe des pays se trouvant dans une situation particulière soit prise en compte, afin de supprimer les limites imposées par la géographie. 


M. TERUNEH ZENNA (Éthiopie) a rappelé que les divers sommets et conférences des Nations Unies depuis dix ans avaient pour but de promouvoir le développement durable et d’assurer une mondialisation juste.  Il a donc plaidé pour que les délibérations de la Deuxième Commission portent sur la mise en œuvre des engagements pris lors de ces rencontres internationales.  Dans ce domaine, a-t-il ajouté, le bilan de la communauté internationale laisse à désirer.  Il a en outre invité les pays développés à doubler leur niveau actuel d’APD afin que les pays en développement puissent réaliser les OMD.  Par ailleurs, M. Zenna a souligné l’importance du financement pour le développement et, dans ce but, a insisté sur le rôle des pays en développement eux-mêmes, notamment en ce qui concerne la création d’un environnement propice à l’investissement.  Le représentant éthiopien a souhaité, entre autres, une conclusion rapide des négociations du Cycle de Doha sans que celles-ci ne perdent leurs aspects en faveur du développement ainsi qu’une annulation partielle ou totale de la dette et une augmentation des investissements étrangers directs (IED).


M. OMER BASHIR MOHAMED MANIS (Soudan) a déclaré que les États Membres devraient travailler dans un esprit de consensus afin de parvenir, au sein de la Commission, à des résultats positifs qui permettraient à la communauté internationale d’agir dans un esprit de solidarité en faveur des populations pauvres du monde.  Les dangers qui menacent en ce moment les pays pauvres auront des impacts négatifs sur la communauté internationale tout entière, a estimé le représentant en appelant les États à répondre aux appels lancés afin de mettre fin à la pauvreté, à la faim et aux maladies.  La Deuxième Commission devrait appuyer les propositions faites par le Président du Brésil, Lula da Silva, au cours de la rencontre qui a eu lieu au Siège des Nations Unies à l’ouverture de la 59ème session de l’Assemblée générale, a conclu le représentant.


M. ENELE SOSENE SOPOAGA (Tuvalu), s’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS), a espéré que les questions des produits de base, des catastrophes naturelles et du commerce international, entre autres, seront toutes examinées avec soin par la Deuxième Commission car elles sont d’un intérêt crucial pour les petits États insulaires en développement (PEID).  Si les PEID reconnaissent leur responsabilité de créer un environnement propice pour le développement durable, ils savent également qu’ils ont besoin d’assistance pour y parvenir, a-t-il indiqué.  Toutefois, a expliqué le représentant, la qualité et le niveau d’aide fournie aux PEID pour mettre en œuvre le Plan d’action de la Barbade n’ont pas progressé ces dernières années.  Il a ainsi souhaité que la Réunion internationale de Maurice soit l’occasion de véritables actions de la part de la communauté internationale et a invité les délégations à prendre part à ses préparatifs, notamment lors des prochaines consultations officieuses.  Le manque de ressources représente la principale raison d’une mise en oeuvre limitée du Plan d’action de la Barbade, a-t-il précisé.  Tout comme notre existence physique est vulnérable face aux catastrophes naturelles, a poursuivi le représentant, nos économies sont également fragiles face aux nouvelles réalités du marché mondial.  Il a précisé que les économies des PEID ne pouvaient survivre sans des arrangements commerciaux spéciaux et différenciés et que ceux-ci devaient être protégés dans les négociations actuelles de Doha.  Seul un partenariat réel avec la communauté internationale pourra permettre aux PEID de parvenir à un développement durable, a-t-il conclu.


M. SALIM MOHAMMED AL SHAMSI (Émirats arabes unis) a exprimé son inquiétude face aux analyses selon lesquelles de nombreux pays ne pourront atteindre les OMD en temps voulu.  Si les conditions économiques et financières prévalant au niveau mondial empêchent ces pays de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, il est à craindre que leur situation générale s’aggrave, et que cela ne se répercute sur la paix et la sécurité internationales, a déclaré le représentant.  Grâce à leur stabilité politique, a-t-il poursuivi, les Émirats arabes unis, dont le secteur pétrolier constitue le socle économique, ont pu promouvoir un développement national soutenu et durable.  Convaincus que la coopération régionale et internationale contribue au développement mondial, nous avons versé des contributions à la plupart des fonds, agences et programmes de développement du système des Nations Unies.  Les Émirats arabes unis ont en outre ouvert leur marché du travail à la main d’œuvre étrangère, essentiellement en provenance des pays du Sud, qui constitue aujourd’hui 82% de notre force de travail.  Les envois financiers de ces travailleurs vers leurs pays d’origine, à travers le système de Hawala, s’élèvent chaque année à environ 11 milliards de dollars, a noté M. Al Shamsi.  Le Gouvernement des Émirats arabes unis, par ailleurs, versé des fonds et fourni divers types d’assistance à de nombreux pays en développement ou affectés par des crises.  Nous participons aussi à la reconstruction du Kosovo, de l’Afghanistan, de la Palestine et de l’Iraq, a ajouté le représentant.  


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