AG/EF/3075

LA DETTE, LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ET LA SITUATION DES PETITS ÉTATS INSULAIRES AU CENTRE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE LA DEUXIÈME COMMISSION

04/10/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3075


Deuxième Commission

2e & 3e séances – matin et après-midi


LA DETTE, LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ET LA SITUATION DES PETITS ÉTATS INSULAIRES AU CENTRE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE LA DEUXIÈME COMMISSION


« Alors que le monde consacre annuellement 900 milliards de dollars à ses budgets d’armements, nous n’arrivons pas à trouver les 50 milliards de dollars indispensables à la réalisation des objectifs de développement définis au niveau international », a regretté le représentant spécial de la Banque mondiale devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission), qui a ouvert aujourd’hui son débat général. 


Intervenant dans ce cadre, les représentants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, ont indiqué, en faisant une présentation des résultats de la Réunion annuelle des institutions de Bretton Woods qui vient de se tenir à Washington, que les questions de l’efficacité de l’aide financière, du renforcement des bases de la croissance économique, de la participation du secteur privé, et de la réduction de la dette des pays pauvres en vue de la rendre soutenable, avaient été à l’ordre du jour des travaux de Washington.  Si les Ministres participant aux travaux du Comité du développement et à ceux du Comité monétaire et financier de ces deux institutions ont fait des recommandations visant à réduire les risques de crise financière, ils n’ont pu aboutir à un accord sur la question de la dette.  Ils toutefois noté qu’elle devait avoir un caractère soutenable afin de permettre la croissance, a indiqué le représentant de la Banque mondiale.  Les institutions de Bretton Woods, a-t-il précisé, ont reçu mandat d’accélérer leurs travaux visant à réduire les chocs exogènes qui ont des répercussions sur le service de la dette des pays à bas revenu.


Pour sa part, le représentant du FMI a expliqué, face aux inquiétudes exprimées ce matin par un certain nombre de délégations, que le Fonds était appelé à renforcer l’approche adoptée à travers les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) et à la rendre plus apte à soutenir la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, en l’intégrant dans les politiques définies par chaque pays, selon ses besoins.  Après une brève présentation du Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, M. José Antonio Ocampo, sur la situation économique mondiale, les représentants du Qatar, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, du Nigéria, au nom du Groupe africain, et ceux du Cameroun et du Soudan, ont déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) se heurtait, en Afrique subsaharienne, au fait que les politiques préconisées dans les DSRP étaient contraires à l’esprit et au fond de la Déclaration du Millénaire.  Les DSRP devraient donc être élaborés en tenant compte de la nécessité d’atteindre les OMD, ont suggéré ces délégations au cours d’un échange interactif.


Les préparatifs de la Réunion internationale d’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade pour le développement durable des petits États insulaires en développement étant inscrits à l’ordre du jour des débats et des consultations de la Commission, les délégations de la Barbade, au nom de la CARICOM, et de Samoa, au nom du Forum des îles du Pacifique, ont souhaité que ce Sommet, prévu à Maurice en janvier 2005, mette l’accent sur une mise en œuvre plus effective et suscite de nouveaux engagements internationaux en faveur des petites îles.  De nouvelles questions, comme celles du commerce international, du VIH/sida, du changement climatique et de la signature et de la ratification du Protocole de Kyoto devraient être inscrites au Programme d’action, ont souhaité les deux délégations.


Comme l’a rappelé le Président de la Commission, M. Marco Balarezo (Pérou), dans ses remarques d’ouverture ce matin, au cours de cette session, les délégations participant aux travaux de la Commission économique et financière examineront notamment des questions de politique macroéconomique relatives au commerce international et au développement, au système financier international, à la crise de la dette extérieure, et aux produits de base.  La mise en place d’un cadre et de structures de financement adéquats et pertinents étant indispensable à la promotion du développement durable, la Commission examinera également l’état de la mise en œuvre et du suivi des textes issus de la Conférence internationale sur le financement du développement qui a eu lieu, du 18 au 22 mars 2002, à Monterrey, au Mexique.  Concernant le développement durable, la Commission examinera la mise en œuvre du plan Action 21, du Programme relatif à la mise en œuvre d’Action 21, et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable, tenu à Johannesburg du 26 août au 4 septembre 2002.  L’application des différentes Conventions ayant trait à la sauvegarde du climat mondial, de l’environnement et de la biodiversité sera aussi débattue par la Deuxième Commission.


Le constat ayant été fait depuis un certain nombre d’années que les transactions commerciales et les flux financiers globaux rendent les États et les régions du monde de plus en plus dépendants les uns des autres, mais que les déséquilibres structurelles et systémiques existant menacent la stabilité internationale, l’Assemblée générale a renvoyé à la Deuxième Commission l’examen des question liées à la mondialisation et à l’interdépendance, qui inclut notamment les sous-thèmes des migrations internationales; de la lutte contre la corruption et le transfert de fonds d’origine illicite et de la restitution de ces avoirs aux pays d’origine, et celui de l’intégration de l’économie des pays en transition à l’économie mondiale.  L’intégration des pays en développement et notamment de ceux les plus défavorisés à la mondialisation étant un des soucis majeurs de la communauté internationale, la Deuxième Commission examinera l’état de la mise en œuvre du Programme d’action adopté en 2001 à Bruxelles en faveur des pays les moins avancés (PMA) dont la situation économique en général s’est dégradée et qui, selon des études récentes confirmées lors de la dernière session de fond du Conseil économique et social, n’atteindront pas les Objectifs du Millénaire pour le développement si des mesures vigoureuses les concernant ne sont pas appliquées. 


La poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade pour le développement des petits États insulaires en développement, évoquée aujourd’hui, et qui fera l’objet de la Réunion internationale prévue à Maurice en janvier 2005, ainsi que l’examen des résultats de la Conférence d’Almaty, qui a débattu l’an dernier des besoins et des problèmes affectant les pays en développement sans littoral, sont aussi inscrits au programme de travail de la Commission économique et financière. 


Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat général: Pays-Bas (au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés), Chine, Pakistan, Fédération de Russie, Pérou, Viet Nam, République-Unie de Tanzanie, Liban, Saint-Marin, Burkina Faso, Bangladesh, États-Unis, Égypte et Colombie. 


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 5 octobre, à 10 heures, en organisant une table ronde animée par le Professeur Paul Collier, de l’Université d’Oxford, sur le thème « Conflits et développement ».


Déclaration liminaire


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré qu’après une forte croissance, l’expansion de l’économie mondiale s’était ralentie cette année.  Un certain nombre de facteurs sont responsables de ce ralentissement.  Les prix élevés de l’énergie, et notamment la hausse des cours du pétrole, le taux élevé du chômage dans de nombreux pays, la stagnation du développement des technologies de l’information et de la communication, et le contrôle de la croissance économique initié par certains gouvernements en vue d’éviter une surchauffe de leur économie, font partie de ces facteurs, a dit M. Ocampo.  L’incertitude qui pèse sur les marchés pétroliers reste la plus grande menace qui se pose à l’économie mondiale.  Les effets négatifs des prix élevés du pétrole continueront longtemps à se faire sentir et auront des effets extrêmement nocifs sur les économies des pays les plus vulnérables, notamment les pays les moins avancés (PMA).  Concernant les questions financières, malgré la légère hausse des taux de change aux États-Unis, les politiques monétaires des pays industrialisés restent favorables à des politiques de croissance, a estimé M. Ocampo.


La manière dont se déroulent les échanges commerciaux mondiaux exige que les négociations commerciales multilatérales soient menées à terme.  Un signe positif est venu de la décision prise par le Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la manière de faire progresser les négociations du Cycle de Doha.  Cette décision a permis de tracer un cadre de négociation de la libéralisation du commerce mondial.


L’année 2005, a rappelé M. Ocampo, marque le début de la décennie qui conduit à 2015, date cible de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a cependant constaté avec inquiétude qu’en raison du ralentissement général observé, les perspectives économiques mondiales ne sont pas très bonnes.  Le succès des négociations du Cycle de Doha permettrait de promouvoir le développement dans les  pays les plus pauvres.  L’élimination des subventions aux exportations agricoles et la réduction de celles versées à la production, qui créent des distorsions du commerce international, reste une priorité du programme de travail des instances internationales.  Il est en outre urgent de freiner la montée des prix et celle des tarifs douaniers dans les pays industrialisés.  La communauté internationale devrait se mettre d’accord sur un mécanisme permettant de réduire les droits de douane, afin qu’ils n’affectent pas de manière disproportionnée les pays en développement.  L’aide financière, et notamment l’aide publique au développement doit pour sa part aller au-delà des niveaux actuels, et les engagements pris à Monterrey devraient être tenus, a déclaré M. Ocampo.  Cette session devra examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Il est nécessaire de réfléchir à la façon de le renforcer et de rester concentré dans sa mise en œuvre, a dit M. Ocampo


Débat interactif


Entamant l’échange de vues sur la présentation faite par M. Ocampo, le représentant de l’Italie a voulu savoir ce qu’il fallait penser de la reprise économique sans création d’emplois que l’on observe dans de nombreux pays développés.  Le représentant des Pays-Bas a demandé des précisions sur l’impact du VIH/sida sur le développement des pays les plus affectés et sur l’économie mondiale en général.  Il a également demandé d’expliquer comment l’ONU peut coopérer avec la Banque mondiale en vue d’améliorer la situation économique mondiale.


M. Ocampo a répondu que tous les observateurs étaient surpris par le faible nombre d’emplois créés par la reprise économique qui s’est opérée dans certains pays développés.  Ce climat ne porte pas à l’optimisme.  La stagnation du marché du travail dans les grandes économies est un danger économique et social qui pourrait avoir des retombées sur la stabilité mondiale.  Concernant le VIH/sida, son impact sur les sociétés des Caraïbes et d’Asie va en augmenter les coûts de santé et pourrait de ce fait être extrêmement négatif sur les structures de production de régions clefs.  L’ONU s’engage à travailler de plus près avec la Banque mondiale, a précisé M. Ocampo.  Des progrès ont été accomplis dans le cadre de la coopération entre les Groupes de développement des Nations Unies et la Banque mondiale sur certaines opérations menées sur le terrain.  Mais comme l’indique le rapport soumis par le Secrétaire général, les modalités de cette coopération peuvent être améliorées.


Le représentant du Nigéria a estimé que la lutte contre le terrorisme imposait un fardeau très lourd à de nombreux pays qui doivent utiliser leurs ressources déjà réduites pour répondre aux exigences de cette politique.  Comment peut-on réconcilier la lutte contre la pauvreté et les exigences de cette lutte contre le terrorisme?  Le représentant du Soudana estimé que cinq ans après l’adoption de la Déclaration du Millénaire, la plupart des pays en développement étaient dans une situation pire qu’il y a cinq ans.  Sera-t-il possible d’atteindre les ODM en 2015?


Répondant aux délégations, M. Ocampo a dit que les cours des matières s’étaient améliorés ces derniers temps et que, par conséquent, les perspectives économiques de certains pays en développement pouvaient s’améliorer.  La lutte contre le terrorisme a certes des répercussions sur les budgets nationaux, et au niveau international, elle a absorbé les dividendes de la paix que la communauté internationale attendait après la fin de la guerre froide, a estimé M. Ocampo.  Concernant la question du Soudan, la réalisation des OMD intéresse surtout les pays d’Afrique subsaharienne, qui sont le plus en retard.  Les pays d’Asie, du Maghreb et des Caraïbes semblent être sur la bonne voie en ce qui concerne la réalisation des OMD dans les délais impartis.


Le représentant du Camerouns’est félicité du format des débats de la Commission et a estimé qu’il était plus que jamais nécessaire de faire participer le secteur privé aux débats et aux efforts de développement.  Il faut donc que les délégations restent ouvertes aux échanges avec ce secteur, a proposé le représentant.  Il est également urgent de débattre des questions touchant à la fiscalité.  Quant aux OMD, s’il est vrai que la question de leur réalisation se pose surtout en Afrique, il faudrait veiller à harmoniser les Documents de stratégies de réduction de la pauvreté, auxquels les États soumettent leurs politiques actuelles, avec les impératifs de réalisation des OMD.  Un autre problème important est celui de la dette.  L’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) n’ayant pas fait ses preuves, que faut-il faire pour trouver une solution à la question de la dette? s’est interrogé le représentant camerounais.


Le représentant de la Bolivie a estimé que malgré les discours, le cadre politique et économique mondial ne s’était pas amélioré en faveur des pays en développement.  Nous sommes donc surpris que le Secrétariat déclare que le climat actuel est favorable aux pays du Sud.  M. Ocampo peut-il expliquer ce point de vue? a demandé le représentant.


Intervenant à son tour, la représentante de l’Uruguay a émis des réserves sur la partie de la déclaration du Secrétaire général adjoint touchant au pétrole et à l’énergie.  Les causes profondes et les implications géopolitiques de la situation actuelle du marché de l’énergie devraient être mieux analysées, a estimé la représentante.  Pour sa part, le représentant de l’UNESCO a souhaité que les parties au débat trouvent des terrains d’entente sur les questions de la dette et des infrastructures de développement.  Le représentant du Burkina Faso a voulu savoir l’effet qu’aurait l’augmentation des barrières non tarifaires, que l’on observe dans les pays riches, sur le commerce des pays en développement.


Répondant à ces différentes interventions, M. Ocampo a déclaré que son exposé et les évaluations qu’il contenait portaient seulement sur le court terme.  D’un point de vue structurel, les questions de la dette et du Cycle de Doha doivent être résolues avec succès si on veut éclaircir l’horizon à long terme des économies en développement, a-t-il dit.  Il n’y a pas de ruptures majeures des marchés pétroliers, a estimé M. Ocampo en précisant que selon les analyses de son Département, les tensions actuelles étaient essentiellement dues à l’augmentation de la demande de la Chine.  Les fournitures de pétrole ne sont donc pas un facteur structurel dans l’analyse de l’économie mondiale.  Concernant les remarques sur la participation du secteur privé, le Secrétariat compte lancer des initiatives dans le sens souhaité par le Cameroun, a dit M. Ocampo en reconnaissant aussi la nécessité d’un débat sur la fiscalité.  Par ailleurs, nous prenons note de la nécessité de créer un lien complémentaire entre les Documents de stratégies de lutte contre la pauvreté et la réalisation des OMD.  La question du financement est  également importante pour la réalisation des OMD en Afrique, a estimé

M. Ocampo.  Des mesures compensatoires pourraient être prévues dans le cadre de la réduction de la dette, mais la réalisation des OMD dépendra surtout de la capacité de l’Afrique subsaharienne à atteindre un taux de croissance de 6% à 7% par an, a-t-il conclu.


Débat général


M. JAMAL NASSER AL-BADER (Qatar), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que les tendances économiques de cette année ne sont pas aussi prometteuses que l’année dernière.  En conséquence, a-t-il indiqué, il est probable qu’une large majorité de pays en développement, particulièrement en Afrique, ne puisse atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les délais escomptés.  Il a insisté pour que les partenaires du développement intensifient leurs efforts pour répondre aux défis spécifiques de l’Afrique et a appelé la communauté nationale à offrir à ce continent un soutien substantiel.  En matière de globalisation, a-t-il poursuivi, les mesures et politiques doivent correspondre aux besoins spécifiques des pays en développement et doivent être formulées et mises en œuvre avec leur participation.  M. Al-Bader a ainsi souligné le besoin de réformer le système financier et économique global afin qu’il aide à la réalisation des objectifs de développement, particulièrement à travers une plus grande participation des pays en développement dans le processus de décision, comme prévu dans le Consensus de Monterrey.


Par ailleurs, le représentant a indiqué qu’il fallait assurer le financement du développement.  Il a ainsi salué les pays qui avaient fourni 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD) mais a déploré que plusieurs pays développés n’aient accompli que peu d’efforts pour atteindre cet objectif.  Il a également insisté sur l’importance du commerce comme moteur de croissance économique mais a remarqué que les politiques actuelles n’étaient pas tournées vers le développement et que le suivi du Programme de Doha n’avait pas connu de progrès significatifs.  Il a fait observer que les pays en développement devaient pouvoir participer efficacement aux négociations commerciales afin de préserver leurs intérêts.  Il a par ailleurs déploré que les progrès dans la mise en œuvre de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés soient si lents et a demandé des ressources pour financer cette Initiative ainsi que des solutions durables en matières de réduction de la dette.  M. Al-Bader a enfin rappelé que le suivi du Sommet sur le développement durable et la mise en œuvre du Plan de Johannesburg étaient une priorité pour le Groupe des 77 et la Chine et a indiqué que les discussions de la Deuxième Commission devaient aider à la préparation de la treizième session de la Commission du développement durable en 2005.


M. KOEN DAVIDSE (Pays-Bas), s’exprimant au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a déclaré que la Commission économique et financière avait une grande charge de travail devant elle puisqu’elle devait étudier les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire et dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ainsi que les nombreux suivis de sommets et conférences des Nations Unies.  Il a souligné l’importance des questions du financement du développement et de l’examen triennal des activités opérationnelles qui y seront abordées.  Le représentant a indiqué que le suivi du Consensus de Monterrey et les recommandations qui peuvent être faites au système des Nations Unies à travers l’examen triennal des activités opérationnelles sont essentiels pour augmenter l’impact du développement dans le cadre des activités opérationnelles.  Dans la discussion sur le développement durable, a-t-il ajouté, la Deuxième Commission devra également se pencher sur les moyens de faire avancer la mise en oeuvre du Programme d’action de Johannesburg.


Se félicitant des nouvelles méthodes de travail, M. Davidse a souhaité que des rapports cohérents communs soient rédigés sur les questions principales pour que cette documentation puisse avoir une influence et un impact durable.  Dans ce souci de cohérence, le représentant de l’Union européenne a aussi plaidé pour que la Deuxième Commission développe de bonnes relations de travail avec la Troisième Commission (sociale, humanitaire et culturelle).  Affirmant que tout serait fait pour respecter les délais indiqués dans le Programme de travail, il a conclu en demandant que la Deuxième Commission envoie des messages clairs à tous les partenaires du débat sur le développement.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a déclaré que son pays soutenait la mise en œuvre des engagements pris pour la réalisation des OMD et en faveur des objectifs approuvés au cours des grandes conférences internationales.  La Chine soutient le renforcement de la coopération internationale et notamment de la coopération Sud-Sud.  Nous ne pouvons cependant que constater la dégradation de la situation économique de la majorité des pays en développement, a déploré le représentant.  En outre, le nombre des PMA ne fait qu’augmenter.  Les déséquilibres de la mondialisation et le fardeau insoutenable de la dette sont parmi les facteurs d’inégalité qui empêchent le développement des pays vulnérables, a estimé le représentant.  Une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur cette question aura lieu l’an prochain.  La Chine pense que des efforts constants devraient être déployés pour renforcer le multilatéralisme dans les domaines économique et financier. 


Les pays en développement, a poursuivi le représentant, devraient devenir plus compétitifs afin d’améliorer leurs capacités nationales et de mieux répondre à la situation qui s’impose à eux dans le cadre de la mondialisation.  Les pays développés devraient pour leur part s’acquitter des obligations et des engagements qu’ils ont pris dans le cadre de rencontres internationales.  Ils devraient accorder aux produits des pays du Sud un meilleur accès à leurs marchés, et mettre à leur disposition plus de ressources financières et d’aide publique au développement.  Ils devraient aussi faciliter les transferts de technologie et procéder à une véritable réduction de la dette des pays en développement.  Le commerce jouant un rôle important dans le développement, la Chine souhaite que le Cycle des négociations de Doha soit mené à terme avec succès, a déclaré le représentant.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a indiqué que la pauvreté s’était accrue en dépit de l’adoption d’une vaste stratégie de développement mondial.  Citant le Programme de Doha, le Programme d’action de Johannesburg et le Consensus de Monterrey, il a souligné que c’est la mise en oeuvre qui laisse à désirer.  Il a souhaité que la Deuxième Commission puisse trouver des moyens concrets pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et promouvoir un partenariat réel au service du développement et même de la paix car à moins d’atteindre les ODM, a-t-il poursuivi, le monde deviendra encore plus dangereux.  Le représentant pakistanais a affirmé que ce partenariat reposait d’abord sur de bonnes politiques nationales dans les pays en développement.  Il s’est dit convaincu que même les pires économies peuvent être inversées, citant l’exemple de son propre pays cette année.  Il a également insisté sur un financement adéquat du développement, ainsi que sur la nécessité d’un régime commercial international équitable.  Les négociations de Doha, a-t-il noté, doivent réellement être des négociations pour le développement à travers, entre autres, l’élimination des subventions et soutiens illégaux ou des tarifs discriminatoires touchant les produits des pays en développement.  En matière de migrations internationales, il a déploré les politiques de restrictions qui visent à défendre un intérêt national mais qui ont une incidence négative tant sur les importateurs que sur les exportateurs de travail.  Enfin, le représentant a souligné qu’il faudrait veiller à ce que les technologies soient mises à la disposition des pays en développement à un prix abordable.


M. ANDREY I. DENISOV (Fédération de Russie) s’est félicité de l’initiative lancée par le Président du Brésil visant à éliminer la pauvreté et la faim et à explorer de nouveaux mécanismes de financement à cette fin.  Pour sa part, la Fédération de Russie, a-t-il indiqué, concentre ses efforts sur l’allègement de la dette des pays les plus pauvres et sur l’aide publique au développement (APD) à de nombreux pays, y compris ceux de la Communauté des Etats indépendants (CEI).  Plaçant de nombreux espoirs sur la réunion de haut niveau, qui doit se tenir en 2005, sur le suivi de la Déclaration du Millénaire et des décisions prises lors de conférences et sommets organisés par les Nations Unies, le représentant a salué les résultats de la CNUCED XI avant de faire part des progrès relatifs à l’adhésion de son pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) « dans des termes acceptables ».  Cette adhésion, a-t-il prévenu, ne devrait pas être utilisée pour expérimenter des idées et des concepts qui sont encore en discussion au sein de l’OMC elle-même. 


Appelant, par ailleurs, les institutions des Nations Unies et celles de Bretton Woods à accorder l’attention voulue aux pays à économie en transition, le représentant a ensuite fait part des efforts de son pays pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme avant d’évoquer les questions relatives au Protocole de Kyoto.  Il a confirmé la décision de son Gouvernement de ratifier ce Protocole et a annoncé les initiatives de son pays pour adhérer à la Convention de Stockholm et au Protocole de Montréal.  Réitérant son attachement à la revitalisation du travail de la Commission du développement durable et du Forum des Nations Unies sur les forêts, le représentant a dit attendre beaucoup de la Réunion internationale de Maurice sur la Barbade +10, de la Conférence internationale sur la réduction des catastrophes naturelles ou encore de l’examen par la Deuxième Commission de questions telles que les activités opérationnelles de développement et la coordination de l’assistance humanitaire, en particulier la transition de l’assistance aux efforts de développement. 


M. JOSÉ ANTONIO DOIG (Pérou) a déclaré que sur la longue liste des pays en développement, seuls quatre d’entre eux avaient connu ces dernières années une croissance leur permettant de sortir du cycle de paupérisation dans lequel sont entrées leurs populations de ce groupe de nations.  L’inégalité et l’iniquité sont donc devenues la norme au cours de ces dernières décennies, a estimé le représentant en invitant la communauté internationale à mettre en place un système financier international qui soit moins spéculatif, de manière à permettre à tous les pays de parvenir à une situation économique acceptable.  Il est nécessaire de trouver des mécanismes permettant de diversifier les options des politiques financières actuelles.  À cet égard, le Pérou soutient l’initiative lancée par le Président du Brésil pour trouver des sources innovatrices de financement de la lutte contre la faim, a précisé le représentant.  La création d’emplois devrait devenir un objectif central des politiques économiques mondiales.  Les mécanismes de la mondialisation doivent être réexaminés de manière à ce que les structures et les systèmes de production et d’échanges permettent la création soutenue d’emplois, a dit le représentant.  A cet égard, a-t-il poursuivi, les migrations internationales étant devenues une part essentielle de la mondialisation, notre pays a pris l’initiative de lancer l’idée d’une rencontre mondiale destinée à examiner les questions qui y sont liées.  Avec le soutien du Groupe des 77 et de la Chine, la première partie de cette rencontre se tiendra à Lima en janvier 2005, a annoncé le représentant du Pérou.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) s’est dit convaincu que la coopération régionale et interrégionale ainsi que la mise au point de nouveaux partenariats entre les pays développés et les pays en développement permettront à toutes les nations de bénéficier du processus actuel de mondialisation.  Au cours de ces dernières années, a-t-il ainsi expliqué, le Gouvernement a persévéré dans sa politique d’intégration régionale et internationale et a, au sein de l’ANASE, travaillé à la création de zones franches entre ces pays et la Chine, le Japon et la République de Corée.  Le Viet Nam oeuvre aussi en faveur de la promotion de partenariats plus étroits avec les États-Unis, l’Union européenne et l’Inde.  C’est dans ce contexte, a précisé le représentant, que le Viet Nam accueillera, dans quelques jours, le cinquième Sommet Asie-Europe et en 2006, le Sommet de l’APEC.  Le Vietnam accélère également les négociations sur son adhésion à l’OMC, a encore indiqué le représentant.


M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) s’est associé à la déclaration faite par le représentant du Qatar au nom du Groupe des 77 et de la Chine et à celle que prononcera le Nigéria au nom du Groupe africain.  Si la Déclaration du Millénaire et les résultats des grands sommets des Nations Unies ces dix dernières années constituent, a-t-il estimé, des repères, les retards dans leur mise en oeuvre sont préoccupants.  Le représentant a salué les partenaires du développement qui ont réalisé l’objectif des 0,7% de leur PNB consacré à l’aide publique au développement et a demandé aux autres pays d’atteindre cet objectif le plus rapidement possible.  Il a fait remarquer que grâce à ce partenariat, entre autres, plusieurs pays en Afrique, et notamment le sien, avaient démontré de remarquables initiatives politiques pour instaurer la bonne gouvernance, l’esprit d’entreprise, des réformes fiscales nécessaires et pour lutter contre la corruption.  La Tanzanie se félicite de l’accord-cadre, adopté le 1er août 2004 par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et souhaite que les négociations de Doha continuent de progresser de manière démocratique et transparente, a indiqué son représentant.  Rappelant que les économies des pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA) comme le sien dépendent des produits agricoles, le représentant a souligné que la question des subventions agricoles avait été soulevée maintes fois et devait rester au centre des préoccupations des négociations commerciales mondiales.  Le processus de mondialisation demeure injuste et continue d’exclure les pays en développement, a-t-il ajouté.  À cet égard, il a cité le rapport élaboré par la Commission mondiale pour la dimension sociale de la mondialisation  « Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous » et a demandé à tous les pays, aux Nations Unies ainsi qu’aux institutions commerciales et financières internationales d’explorer les moyens de mettre en oeuvre les recommandations qui y sont présentées.


M. MADJI RAMADAN (Liban) s’est félicité de l’amélioration des conditions imposées aux financements extérieurs en faveur des pays en développement, dont le Liban.  Cependant, nous regrettons que cette amélioration ne résulte que de l’état des marchés et des économies au niveau national et aux faibles taux d’intérêts des marchés financiers internationaux.  Le Liban pense que le commerce joue un rôle crucial dans le domaine du développement, notamment dans les pays du Sud, a poursuivi le représentant.  La libéralisation du commerce mondial pourrait permettre de générer une grande partie des ressources nécessaires au développement, a-t-il souligné.  À cet égard, a-t-il poursuivi, nous nous félicitons du dernier accord obtenu à l’OMC sur la négociation des questions agricoles.  Faisant observer que les migrations internationales ont un impact direct sur le développement, le représentant libanais a souhaité que soit organisée une conférence internationale qui débattrait de la question.


M. JIBRIN CHINADE (Nigéria) a déclaré, au nom du Groupe africain, que les pays de ce Groupe se félicitaient de ce que le débat général fasse désormais pleinement partie de l’ordre du jour de la Deuxième Commission, ce qui donnerait plus de cohérence à ses travaux.  La réalisation des objectifs et des stratégies du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est une des priorités que se fixent les pays du Groupe africain, a poursuivi le représentant.  L’Afrique conçoit la mise en œuvre des engagements en faveur du développement durable comme faisant partie intégrante de tous les efforts menés en faveur de la paix sur le continent.  Nous savons que nous ne pouvons faire de compromis négatifs, si nous voulons réaliser le NEPAD, a dit le représentant.  Les pays africains, par l’intermédiaire du Président de l’Union africaine, ont clairement déclaré que le respect des droits de l’homme, la lutte contre la corruption et l’appropriation par les populations des différentes politiques du NEPAD étaient à l’ordre du jour de tous les gouvernements, a-t-il précisé.  Les Etats du Groupe africain se joindront au Groupe des 77 et de la Chine pour soumettre des projets de textes relatifs au traitement préférentiel dont ont besoin les pays en développement, notamment les plus vulnérables, en matière économique et financière, a ensuite dit M. Chinade.  Les pays riches devraient mettre l’accent sur le développement pendant les négociations internationales et ils devraient respecter tous les engagements qu’ils ont pris en matière financière et commerciale, a-t-il poursuivi.  Regrettant que l’Initiative PPTE n’ait pas atteint les objectifs qui lui avaient été assignés au départ, le représentant a ensuite affirmé que l’Afrique avait besoin de voir la question de la dette réellement résolue.  Regrettant aussi que certaines des clauses imposées par les institutions de Bretton Woods dans les Documents de stratégies de réduction de la pauvreté soient tout à fait contraires à la réduction de la pauvreté et à la réalisation des OMD, le représentant a demandé que la conception de ces documents se fasse dans le respect de la Déclaration du Millénaire.  La plupart des PMA sont africains, a rappelé le représentant en soulignant que les mesures qui leur avaient été promises dans le Programme d’action de Bruxelles n’avaient toujours pas été tenues.  La Deuxième Commission devrait donc examiner ses méthodes de travail de façon à mettre fin au dialogue de sourds qui y prévaut et apporter de vraies réponses aux questions qui affectent les populations pauvres du monde, a souhaité le représentant.


M. DANIELE DOMASO BODINI (Saint-Marin) a reconnu, comme le souligne le rapport du Secrétaire général, que la pauvreté, la faim, l’eau potable, la dégradation de l’environnement et les épidémies de maladies infectieuses constituent aujourd’hui des menaces pour la majorité des populations.  Tandis que tout le monde s’accorde pour dire que la richesse doit être mieux distribuée, les pays en développement doivent  d’abord allouer les ressources nationales aux secteurs prioritaires.  La réalisation d’une bonne gouvernance et d’une réelle démocratie, a-t-il poursuivi, contribueront à faciliter l’assistance offerte par les pays développés.  Malgré des difficultés sur le plan national comme la question des fonds de retraite, le représentant a expliqué que Saint-Marin avait commencé à éduquer ses citoyens sur les besoins mondiaux.  En conclusion, il a enfin réaffirmé que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) étaient clairement identifiés et qu’il s’agissait maintenant de les mettre en œuvre.


M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade) a déclaré, au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que ces pays étaient très attachés à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La CARICOM souhaite en outre que l’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire soit menée à bien.  Le déficit de démocratie qui existe dans la gouvernance mondiale doit pour sa part être comblé, a déclaré le représentant, soulignant la nécessité de faire de cette question une des priorités des travaux de la Deuxième Commission.  La bonne gouvernance devrait être une exigence de la promotion du développement durable, en vue de parvenir à la justice sociale et de parvenir à un monde plus juste et plus sûr.  La prise de décisions au niveau mondial doit être guidée par les principes universellement acceptés de justice, d’équité, de démocratie, de participation, de transparence, d’inclusion et de responsabilité, a estimé le représentant de la Barbade.  Des règles et des politiques plus justes dans le domaine commercial et financier, une réforme de l’architecture financière internationale, la création de cadres intergouvernementaux permettant de faire face aux catastrophes naturelles, sont, entre autres, nécessaires au renforcement de la coopération internationale.


Parlant des questions de fiscalité internationale, le représentant a remercié le Groupe des 77 et de la Chine ainsi que les membres du Conseil économique et social (ECOSOC) qui ont répondu à l’appel lancé par ce Groupe pour convertir le Groupe d’experts sur la coopération internationale en matière fiscale en Comité de l’ECOSOC.  Nous attendons qu’une décision finale soit prise sur cette question, a dit le représentant.  Une telle mesure irait dans le sens des engagements pris dans le Consensus de Monterrey.  Dans quelques jours, a poursuivi le représentant, nous tiendrons des consultations sur la tenue de la prochaine Réunion internationale d’évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.  Cet évènement doit se tenir en janvier 2005 à Maurice.  Nous sommes d’avis que le Programme de la Barbade devrait, à cette occasion, être renforcé par l’intégration des nouvelles questions économiques et sociales qui ont vu le jour depuis son adoption.  Nous espérons que de nouveaux engagements seront pris en faveurs des petits États insulaires en développement, a conclu le représentant. 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a fait sienne la position exprimée par le Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine et par le Nigéria, au nom du Groupe africain.  Il a regretté que la mondialisation et la libéralisation du commerce aient aggravé les disparités économiques et sociales entre les nations et que l’économie mondiale soit toujours contrôlée par une minorité d’États.  La pauvreté s’est accentuée, l’aide publique au développement demeure faible et l’investissement étranger direct est presque inexistant.  Citant également les problèmes de la dette, de la sécurité alimentaire, de l’eau potable et des soins médicaux, il a souligné que les recommandations de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation pourraient contribuer à atteindre les buts fixés.  Pour leur part, les donateurs doivent mieux coordonner leurs actions et fournir des ressources supplémentaires pour lutter contre la pauvreté.  Le représentant a souhaité, qu’en 2005, date à laquelle l’ONU procèdera à l’examen à mi-parcours des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des mesures concrètes soient prises.  À cet égard, il a souligné les initiatives qui visent à mobiliser des ressources novatrices additionnelles.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que de nouvelles mesures devraient être prises au niveau international pour aider les pays en développement à s’intégrer dans la mondialisation.  Il est essentiel que ces pays réduisent leurs vulnérabilités aux crises financières, a dit le représentant.  Des mécanismes financiers innovateurs sont indispensables pour permettre aux pays en développement de faire face à la pauvreté et de la réduire.  Les efforts entrepris après Monterrey pour élever le niveau de l’aide publique au développement (APD) devraient être poursuivis pour atteindre les niveaux d’aide agréés au niveau international.  Nous espérons que les travaux de la Commission permettront de jeter les bases de l’examen et de l’évaluation de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui devra se faire l’an prochain, a souhaité le représentant du Bangladesh.  Notre pays, a-t-il poursuivi, s’identifie aux problèmes que rencontre l’Afrique, et nous espérons tirer des enseignements des expériences de pays semblables au nôtre, notamment en ce qui concerne les conditions socioéconomiques.  La naissance de l’Union africaine et celle du NEPAD sont des signes encourageants, a conclu le représentant.


M. SICHAN SIV (États-Unis) a indiqué que, comme l’année précédente, sa délégation ne fera pas de déclaration lors de ce débat général.  Il a noté cependant les mesures prises par la Deuxième Commission pour réformer ses travaux et les rendre plus pertinents, comme en témoignent les innovations qui figurent dans le programme de travail de cette année.  Il s’est dit convaincu qu’il faut faire davantage pour faire progresser ces réformes et, dans cet esprit, sa délégation exprimera sa position sur les questions importantes à l’ordre du jour.  De l’avis de M. Siv, ces nouvelles méthodes de travail contribueront à une discussion plus productive.


M. EDUARDO DORYAN, Représentant spécial de la Banque mondiale auprès des Nations Unies, a rappelé que les institutions de Bretton Woods venaient de tenir leur réunion annuelle à Washington D.C.  Le Président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, a récemment déclaré que la communauté internationale devait faire face aux changements qui s’imposent aujourd’hui, a dit M. Doryan.  Il a souligné que 900 milliards de dollars sont aujourd’hui dépensés chaque année pour acheter des armes, alors que les objectifs de développement ont seulement besoin de 50 milliards de dollars pour être réalisés.  Alors que les 900 milliards sont disponibles, il semble impossible de réunir les 50 milliards nécessaires en matière de développement, a regretté le représentant.  Dans le communiqué final du Comité du développement de la Banque et du FMI, les Ministres des finances réunis à Washington ont notamment déclaré, concernant l’efficacité et les modalités du financement, qu’ils allaient utiliser le cadre du Forum de haut niveau prévu prochainement à Paris, pour traduire les accords auxquels ils sont parvenus en engagements clairs.  Un calendrier précis sera établi pour la réalisation de ces engagements.  Ils ont également demandé de déterminer des indicateurs de développement précis pour pouvoir évaluer les progrès accomplis par les différents partenaires au développement.


Par ailleurs, a poursuivi M. Doryan, le renforcement des fondations de la croissance et celui de la participation du secteur privé ont été évoqués dans le communiqué.  Il est nécessaire d’améliorer et de renforcer le climat des investissements; de renforcer le secteur financier, les mesures macroéconomiques.  Il faudrait également renforcer les capacités nationales et la gouvernance, promouvoir le développement social et la participation des femmes au développement.  Concernant la dette, les Ministres ont évalué l’Initiative PPTE et pris note des efforts déployés par la Banque mondiale et le FMI en vue de rendre soutenable le service de la dette et opérationnel le cadre d’application de l’Initiative.  Ils ont exhorté ces institutions à accélérer les travaux qu’elles mènent sur la question, afin de limiter l’impact négatif de la dette sur les pays les plus pauvres.


M. ALL’IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa), intervenant au nom du Forum des îles du Pacifique, a d’abord adressé ses condoléances aux gouvernements des pays touchés ces dernières semaines par les ouragans.  Il a affirmé que l’impact de ces catastrophes naturelles se faisait ressentir bien après la tempête et que des fonds contributions devraient être versés pour répondre aux besoins urgents.  Rappelant que la vulnérabilité constante des petits États insulaires en développement (PEID) sera examinée à Maurice en janvier prochain, il a souhaité que de réels progrès soient faits dans la mise en œuvre du Programme de la Barbade et que les questions nouvelles comme le VIH/sida y soient étudiées.  Il a également rappelé que les changements climatiques et la montée du niveau de la mer posaient des menaces importantes aux membres du Forum des îles du Pacifique et a demandé qu’un signal clair soit donné aux pays émetteurs de gaz à effets de serre.  Le représentant a salué les récents progrès accomplis dans les négociations du Cycle de Doha, précisant que les avancées de Genève sur l’agriculture et les traitements préférentiels notamment, offraient une chance d’améliorer l’équité du commerce mondial au profit du développement.  En conclusion, il a indiqué que les pays du Forum entendent  participer activement aux travaux préparatoires de l’examen de la Déclaration du Millénaire en 2005 afin que les intérêts des PEID soient représentés. 


M. REINHARD MUNZBERG, représentant du Fonds monétaire international (FMI), a soumis aux délégations le texte du communiqué adopté par le Comité monétaire et financier international à l’issue des travaux organisés par le FMI et la Banque mondiale à Washington, et a attiré l’attention de la Commission sur les principaux points de ce texte.  Au cours de la rencontre annuelle de Washington, a-t-il indiqué, les Ministres des finances ont mis l’accent sur les perspectives, les risques et les réponses à apporter aux fluctuations des marchés financiers internationaux.  Ils ont ensuite débattu de la façon dont la communauté internationale devrait mettre en place des mesures de surveillance des crises financières afin de les prévenir.  Dans ce cadre, ils ont fait des suggestions sur la manière de renforcer les mécanismes existants.  Concernant les questions relatives au soutien à apporter, au niveau international, aux pays les plus vulnérables, le Comité monétaire et financier a appuyé le travail accompli actuellement par le FMI et la Banque mondiale, a dit le représentant.  À cet égard, le Comité a encouragé le FMI à clarifier les politiques qu’il mène dans les pays les plus vulnérables et à favoriser l’appropriation de ces politiques par ces pays, en coopération avec les autres institutions internationales et la communauté des donateurs.  Le Comité a encouragé le FMI à renforcer l’approche qu’il a adoptée dans les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté, a précisé le représentant.


M. TAREK ADEL (Égypte) a souscrit à la déclaration faite par le Groupe des 77 et la Chine et à celle de l’Union africaine.  Il a affirmé que l’élimination de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) exigeaient des efforts conjoints.  Il a souhaité que les déséquilibres structurels soient examinés de manière approfondie et que la coopération internationale en faveur du développement soit renforcée.  Le représentant a par ailleurs insisté sur la création d’un environnement mondial propice afin d’aider les pays en développement à réaliser les objectifs du développement fixés.  Il a également souligné la nécessité de réduire les écarts de connaissances entre le Nord et le Sud.  L’Égypte, a-t-il ajouté, veut appuyer la coopération Sud-Sud mais les efforts de réforme faits à l’échelle nationale sur le continent africain ne seront fructueux qu’avec l’élimination des obstacles à l’accès des produits africains sur le marché international.  Il a enfin demandé que l’aide publique au développement (APD) atteigne les niveaux promis et qu’une approche intégrée pour la mise en œuvre des recommandations de Monterrey soit adoptée.


Mme MARÍA ANGELA HOLGUÍN CUÉLLAR (Colombie) a attiré l’attention de la Commission sur les problèmes que rencontrent les pays à revenu intermédiaire, qui ne reçoivent qu’une aide minimale de la communauté internationale.  Ces pays ont, de manière urgente, besoin de transferts de technologies et d’un cadre juste de participation au système multilatéral du commerce, a dit la responsable.  Certains pays, a-t-elle poursuivi, font face à des problèmes internes et régionaux difficiles à résoudre, comme ceux de l’insécurité, de la drogue et du blanchiment d’argent.  Ils ont donc besoin du soutien de tous les États et institutions pour faire face à ces difficultés.


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