L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INAUGURE L’ANNÉE INTERNATIONALE DU SPORT ET DE L’ÉDUCATION PHYSIQUE
Communiqué de presse AG/10286 |
Assemblée générale
42e & 43e séances plénières – matin & après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INAUGURE L’ANNÉE INTERNATIONALE DU SPORT ET DE L’ÉDUCATION PHYSIQUE
L’Assemblée générale a adopté sans vote, aujourd’hui, la résolution A/59/L.9 telle que révisée oralement inaugurant l’Année internationale du sport et de l’éducation physique, en tant que moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix. Les États Membres se sont également penchés sur la suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants.
En adoptant la résolution A/59/L.9, l’Assemblée générale invite les gouvernements, l’Organisation des Nations Unies, ses fonds et programmes, les institutions spécialisées et les institutions s’occupant de sport à organiser des manifestations pour marquer leur engagement, et à rechercher à cette fin, l’aide de personnalités du monde du sport. Elle invite les gouvernements et les organismes sportifs internationaux à aider les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, dans les efforts qu’ils déploient pour renforcer leurs capacités dans les domaines du sport et de l’éducation physique. Les gouvernements sont en outre priés d’accélérer l’élaboration d’une convention internationale contre le dopage dans toutes les activités sportives.
L’élaboration d’une convention antidopage pour l’ensemble des activités sportives représente une étape importante pour promouvoir le concept d’une compétition équitable et d’accroître la signification du sport de compétition, a estimé le représentant du Surinam. Le représentant d’Israël a évoqué de son côté les phénomènes de racisme et d’antisémitisme constatés depuis plusieurs années dans les stades de football européen. Le problème persiste toujours, a-t-il déclaré, notant que des groupes néo-nazis utilisaient des matches pour établir des contacts et recruter de nouveaux membres, tout cela dans un contexte d’exacerbation de l’antisémitisme en Europe. Il a également regretté que le Comité international olympique (CIO) n’ait pas trouvé de moyens appropriés pour saluer officiellement la mémoire des athlètes israéliens tués pendant les Jeux olympiques de 1974 à Munich.
Sur la base d’un rapport du Secrétaire général (A/59/274), les délégations ont en outre débattu de la « suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants ». Les 190 pays qui, lors de cette 27e session extraordinaire, ont adopté la Déclaration et le Plan d’action « Un monde digne des enfants », se sont notamment engagés à atteindre un certain nombre d’objectifs, assortis de délais, en faveur des enfants et des jeunes, centrés sur la promotion d’une existence plus saine, l’offre d’une éducation de qualité, la protection des enfants contre la maltraitance, l’exploitation et la violence, et la lutte contre le VIH/sida.
Le représentant des Pays-Bas, qui s’exprimait également au nom de l’Union Européenne, a remarqué que les progrès visant à créer un monde meilleur pour les enfants avaient été inégaux. Des millions d’enfants vivent toujours dans une pauvreté abjecte, incapables dès lors d’accéder à l’éducation et à d’autres aspects nécessaires à garantir leur avenir, a-t-il indiqué, tout en rappelant que la lutte contre la pauvreté était un aspect incontournable de la réalisation des droits de l’enfant. Il faut s’investir davantage pour atteindre les objectifs permettant d’édifier « un monde digne des enfants », a assuré le représentant du Congo, expliquant que 10 millions d’enfants continuaient de mourir chaque année de maladies que l’on pouvait pourtant prévenir et guérir, 100 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés, 150 millions souffraient de malnutrition, et plusieurs millions d’entre eux étaient victimes du VIH/sida, de la pauvreté, des conflits et d’autres fléaux.
Le représentant de la Thaïlande s’est dit, pour sa part, préoccupé par les connexions entre les problèmes du trafic d’enfants, du tourisme sexuel et de la pornographie infantile, d’autant plus difficiles à combattre qu’il s’agit de phénomènes qui dépassent les frontières et utilisent les technologies les plus sophistiquées, comme l’internet. Si les États ont la responsabilité première pour éradiquer ces problèmes, une coopération au niveau local, régional et international reste nécessaire, a-t-il observé.
Dans le domaine de la protection institutionnelle des enfants, le délégué de la Jamaïque a annoncé la création d’un statut d’avocat des enfants et d’une unité d’aide aux enfants victimes de crimes violents. S’agissant de l’aide aux enfants dans les conflits armés, le représentant de l’Ouganda a jugé, lui, cruciale une réforme du système des Nations Unies afin, a-t-il dit, de remédier à ses insuffisances.
Par ailleurs, l’Assemblée générale se prononcera à une date ultérieure, à la demande des auteurs, sur le projet de résolution sur la promotion de la coopération entre les religions (A/59/L.15).
Outre les orateurs cités, les représentants du Togo, de Costa Rica, de Cuba, de la Barbade, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), de la Chine, du Kenya, de l’Afrique du Sud, des États-Unis, de la Malaisie, de l’Équateur, du Myanmar, de la Namibie, du Pérou, de l’Indonésie, du Sri Lanka, de Belize, du Kazakhstan, du Canada, de la République arabe syrienne, du Viet Nam, de l’Inde, de l’Érythrée, du Nigéria, de l’Iran, de l’Arménie, l’Observateur permanent du Saint-Siège et l’Observateur de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont également pris la parole.
Les délégués d’Israël et de la République arabe syrienne ont exercé leur droit de réponse.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale, qui aura lieu demain à 10 heures, portera sur la « nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis ». À 15 heures, elle élira les 18 membres du Conseil économique et social (ECOSOC). Une élection partielle précèdera le scrutin, la Grèce ayant en effet renoncé à son siège en faveur de l’Espagne pour l’année 2005.
CULTURE DE PAIX [35]; LE SPORT AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT: ANNÉE INTERNATIONALE DU SPORT ET DE L’ÉDUCATION PHYSIQUE [47]
Suite du débat commun
Déclarations
M. KODJO MENAN (Togo) a indiqué que son pays oeuvrait à la préservation d’un climat de paix et de bonne entente en Afrique. Il a souligné que la gestion efficiente des périodes d’après conflits s’imposait comme un aspect essentiel à considérer dans la promotion d’une culture de paix. Estimant que la justice sociale et l’élimination de la pauvreté étaient indispensables à l’instauration et au maintien de la paix et de la sécurité au sein des nations, il a expliqué qu’un développement centré sur l’être humain était à la fois une condition préalable à la paix et la conséquence de la paix.
Le représentant a dès lors jugé qu’il fallait apporter une attention supplémentaire à l’élimination de la pauvreté, rappelant que la paix était intimement liée au développement économique. Constatant que les États africains connaissaient toujours des difficultés économiques et financières qui ne leur permettaient pas d’assurer à leurs populations le minimum vital, il a indiqué que l’interaction existant entre développement durable et culture de la paix restait la pierre angulaire de l’entreprise à laquelle la communauté internationale était désormais conviée.
Mme MARÍA ELENA CHASSOUL (Costa Rica) a affirmé que l’abolition des guerres devait continuer d’être le premier objectif de l’humanité, ce qui suppose que l’on change la culture de la violence et de la guerre par une culture de paix. Les éléments qui caractérisent une telle culture sont notamment la non violence et le respect des droits de l’homme, le dialogue entre toutes les cultures, la libre diffusion de l’information et des connaissances, la prévention des conflits et la consolidation de la paix après les conflits et l’égalité entre hommes et femmes.
La représentante a assuré que son pays était épris de paix. Il y a plus de 50 ans, il a renoncé totalement et unilatéralement à l’emploi de la force, a-t-elle ajouté. Selon elle, la paix, c’est l’harmonie entre les différents secteurs de la société et entre les personnes et les peuples.
M. EWALD LIMON (Surinam) a expliqué que le sport, la paix et le développement se renforçaient mutuellement. Au Surinam, le sport a toujours constitué un facteur d’inclusion et de paix, a-t-il indiqué, expliquant qu’il jouait un rôle important dans l’éducation des enfants et dans le développement de la tolérance et de la compréhension entre les différentes communautés ethniques du pays. Le Surinam soutient dès lors les objectifs de l’Année internationale du sport et de l’éducation physique de 2005.
M. Limon a par ailleurs jugé que l’élaboration d’une convention antidopage pour l’ensemble des activités sportives constituait une étape importante afin de promouvoir le concept d’une compétition équitable et d’accroître la signification du sport de compétition. Estimant qu’il fallait renforcer l’importance des sports, le représentant a rappelé que pour ce faire un partenariat mondial impliquant l’industrie du sport, les fédérations sportives internationales et les organisations non gouvernementales était nécessaire.
M. DAN GUILLERMAN (Israël) a affirmé que parfois, le sport pouvait malheureusement faire l’objet d’abus et être utilisé comme une épée plutôt qu’un bouclier. L’Autorité palestinienne continue par exemple d’utiliser les événements sportifs pour présenter les terroristes comme des modèles pour les jeunes, a-t-il assuré, faisant référence à une manifestation sportive organisée l’année dernière. L’événement a été placé sous l’autorité de Yasser Arafat et de son Ministre de la jeunesse et des sports, a-t-il souligné
Pendant des années, le racisme et l’antisémitisme dans les stades de football européens ont été un phénomène de plus en plus troublant. Le problème persiste toujours, a-t-il déclaré, notant que des groupes néo-nazis se servaient des matches pour établir des contacts et recruter de nouveaux membres, tout cela dans le contexte de l’exacerbation de l’antisémitisme en Europe. Le représentant a également regretté que le Comité international olympique (CIO) n’ait pas trouvé de moyens appropriés pour saluer officiellement la mémoire des athlètes israéliens tués pendant les Jeux olympiques de 1974 à Munich. Il a invité tous les États Membres à saisir les occasions offertes par le sport pour encourager la paix et le développement.
Mme CLAUDIA PEREZ (Cuba) a remarqué qu’alors que les Nations Unies s’apprêtaient à fêter leur soixantième anniversaire, la situation économique et sociale de la planète offrait un bien triste panorama. Expliquant notamment que les pays en développement avaient déjà remboursé l’équivalent du double de leur dette aux pays riches et que les pays développés consacraient moins d’un tiers des 0,7% de leur produit national brut (PNB) promis à l’aide au développement, elle a observé que plus de 800 millions de personnes à travers la planète mouraient de faim, et que 3,1 millions de victimes de la pandémie du VIH/sida avaient moins de 15 ans.
Mme Perez a dès lors estimé qu’il était indispensable de défendre une culture de paix et de non-violence capable de promouvoir le dialogue entre les civilisations et d’instaurer le droit de l’ensemble des peuples à l’autodétermination et la solidarité comme valeurs fondamentales.
Mgr CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a estimé que la mondialisation semblait incapable de prévenir les menaces à la paix, car les renouveaux culturels tendaient à créer des murs entre les peuples. Le cynisme émerge des mésententes entre les peuples qui sont les résultats de barrières inutiles, a-t-il considéré, notant que la notion de sécurité elle-même était une source de tension constante entre les intérêts de sécurité nationaux et internationaux.
La défense de la paix, une entité si fragile, doit être renforcée, a-t-il assuré. Selon lui, faire de la paix une réalité est possible, en éduquant les consciences afin de permettre l’ouverture et le respect des autres.
SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE AUX ENFANTS: RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/59/274)
M. ARJAN HAMBURGER (Pays-Bas), qui s’exprimait également au nom de l’Union Européenne, a remarqué que les progrès visant à créer un monde meilleur pour les enfants avaient été inégaux. Des millions d’enfants vivent toujours dans une pauvreté abjecte, incapables dès lors d’accéder à l’éducation et à d’autres aspects nécessaires à garantir leur avenir, a-t-il indiqué, rappelant que la lutte contre la pauvreté était un aspect incontournable de la réalisation des droits de l’enfant.
Le représentant a également tenu à souligner deux aspects prioritaires tels que mis en exergue dans le plan d’action: offrir un enseignement de qualité aux enfants, et combattre la pandémie du VIH/sida. L’accès à l’éducation, a-t-il indiqué, joue un rôle central dans la réduction de la pauvreté, la poursuite du développement durable et la construction de sociétés démocratiques et prospères. Rappelant que 14 millions d’enfants étaient devenus orphelins à cause du VIH/sida, M. Hamburger a affirmé qu’il était urgent d’augmenter l’aide dans ce domaine et de dégager des partenariats au sein de la communauté internationale des donneurs et des gouvernements nationaux.
M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a affirmé que les gouvernements des pays de la CARICOM avaient commencé à préparer des plans nationaux d’action pour les enfants. Cette priorité accordée aux enfants est reprise dans les processus de planification nationaux, a-t-il ajouté. Le représentant a indiqué que les deux tiers de la population des pays de la CARICOM avaient moins de 30 ans. Les jeunes ont un rôle important à jouer pour bâtir et maintenir des sociétés stables et démocratiques, a-t-il déclaré, jugeant indispensable de faire valoir leurs atouts.
Le représentant a en outre partagé le point de vue du Secrétaire général selon lequel l’épidémie de VIH/sida était une catastrophe massive et croissante pour les enfants. Un grand nombre d’enfants de moins de 15 ans des Caraïbes sont touchés par le virus ou sont orphelins, a-t-il précisé. Les gouvernements de la région ont répondu à ce fléau en mettant l’accent sur la prévention et le traitement, a-t-il dit.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a indiqué que son gouvernement attachait une grande importance au développement des enfants. À titre d’exemple, il a cité le travail du Comité national sur les enfants et les femmes, qui avait permis la création de plusieurs lois dans des domaines importants tels la protection des mineurs, l’éducation obligatoire et les soins de santé relatifs à la mère. Le représentant a cependant remarqué que malgré les progrès déjà réalisés, le développement des enfants en Chine restait confronté à de nombreux problèmes et défis, dus pour la plupart aux contraintes de développement socio-économique.
M. Yishan a dégagé deux obstacles majeurs au développement des enfants du monde: la pauvreté et le manque de ressources. Nombreuses sont les menaces à l’égard des enfants, tels la pandémie du VIH/sida, les conflits et l’instabilité, qui proviennent de la pauvreté, a-t-il estimé. Il a également exhorté les pays développés à accroître leur aide au développement et la proportion qui est consacrée aux enfants, afin de pallier le manque de ressources.
Mme CATHERINE B. MOGAKA (Kenya) a rappelé que son pays avait signé et ratifié la Convention et le Protocole optionnel sur l’implication des enfants dans les conflits armés, de même que le Protocole optionnel à la Convention sur la vente des enfants, la prostitution et la pornographie des enfants. Elle a énuméré les mesures et engagements pris par le Gouvernement du Kenya en faveur de la protection des enfants, et en particulier lorsqu’ils sont victimes de l’épidémie du VIH/sida.
La représentante a affirmé que son pays soutenait le déploiement de conseillers pour la protection des enfants dans les missions de maintien de la paix et la formation de personnels de ces missions au droit des enfants. Le Kenya, a-t-elle ajouté, continuera de soutenir les Nations Unies dans leurs efforts à mettre fin au climat d’impunité dans lequel sont commis des crimes contre les enfants dans le cadre de conflits armés.
M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a remarqué que l’avenir du continent africain dépendait du bien-être de ses jeunes, qui constituaient plus de la moitié de la population africaine. La transformation socioéconomique de l’Afrique dépendra de l’investissement dans sa jeunesse, a-t-il expliqué, ajoutant que ces efforts étaient centrés sur la promotion de la santé, l’accès à un enseignement de qualité, la lutte contre la pandémie du VIH/sida et la protection des enfants contre les abus, lest tentatives d’exploitation et la violence.
M. Mabhongo a également indiqué que le NEPAD était considéré comme un véhicule important pour atteindre les objectifs internationaux relatifs à l’enfant. Les droits et le bien-être des enfants doivent occuper une place centrale dans les différents partenariats que prône le NEPAD, a-t-il expliqué.
Mme JANE D. HULL (États-Unis) a estimé que, concernant la protection des enfants, les pays devaient eux-mêmes donner l’exemple. La sécurité et le bien-être des enfants sont l’une des priorités des États-Unis, a-t-elle indiqué, en citant notamment le renforcement de la législation contre la pornographie infantile ou la protection de certains sites internet. Elle a fait part de la détermination de son pays à travailler avec les Nations Unies pour assurer la protection des droits de l’enfant. Elle s’est félicitée du lancement par l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID, l’UNICEF, l’OMS, la Banque mondiale et d’autres acteurs bilatéraux ou multilatéraux) d’une nouvelle alliance baptisée Partenariat mondial pour la survie de l’enfance. L’objectif, a-t-elle précisé, est d’améliorer la santé infantile et de réduire les cas de décès pour des causes faciles à éviter. Elle a appelé la communauté internationale à accroître sa coopération pour lutter contre le trafic d’êtres humains, qu’elle a qualifié de forme d’esclavage moderne. Elle a indiqué à cet égard que son gouvernement avait développé avec l’industrie touristique un code de bonne conduite pour éviter l’exploitation sexuelle des enfants. Concernant le VIH/sida, elle a rappelé le plan d’urgence lancé par le Président Bush, doté de 15 milliards de dollars pour cinq ans. Ce plan, a-t-elle expliqué, concerne 15 pays d’Afrique, des Caraïbes et d’Asie du Sud-Est. Elle a ajouté que les États-Unis avaient des accords bilatéraux avec plus de 100 autres nations sur cette question. Elle a par ailleurs confirmé le soutien apporté par son pays au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont il est le principal contributeur.
M. TAN KEE KWONG (Malaisie) a affirmé que son pays était sensible au fait que 30 000 enfants dans le monde perdaient chaque jour la vie pour des raisons qu’on aurait pu éviter. Si des efforts considérables ont été entrepris pour renforcer les partenariats au sein de la communauté internationale pour améliorer la survie des enfants et promouvoir leur santé, beaucoup doit être fait encore afin d’atteindre les objectifs fixés dans les Objectifs du Millénaire pour le développement, comme la réduction de la mortalité des enfants de moins de cinq ans.
Le représentant a mis l’accent sur les mesures et les engagements pris par son pays pour fournir une éducation de qualité, promouvoir la santé, protéger les enfants contre les abus, l’exploitation et la violence et combattre le VIH/sida. La Malaisie est convaincue, a-t-il conclu, que le bien-être des enfants et des femmes est un indicateur fiable d’une société en bonne santé et d’une bonne gouvernance.
Mme SILVIA ESPINDOLA (Équateur) a souligné l’importance de la promotion de la santé des enfants, de la mise en place d’un enseignement de qualité, de la lutte contre la pandémie du VIH/sida et de la protection des enfants contre la maltraitance dans les efforts visant à assurer le développement de l’enfant. Estimant que l’ensemble des pays devait s’efforcer de garantir aux enfants la protection et la sécurité dont ils ont besoin, elle a déploré le manque de ressources dont pâtit le développement de l’enfant.
La représentante a expliqué que l’Équateur tentait d’accroître ses investissements dans le domaine social en faveur de l’enfance, mais a indiqué que la crise économique que traverse le pays et le poids de la dette, qui représente 40% du budget national, rendait cet effort difficile. Soulignant que la plupart des pays en développement étaient confrontés à ce type de cas de figure, elle a jugé primordial d’essayer de trouver une solution au problème de la dette.
M. U KYAW TINT SWE (Myanmar) s’est dit choqué par le fait que, chaque année, 1,4 million d’enfants meurent de maladies qui peuvent être évitées par un vaccin. Il s’est félicité de l’éradication de la poliomyélite dans son pays, constatée en 2003. Dans le domaine de l’éducation, il a fait part de la création de 135 établissements d’enseignement supérieur et de 40 500 écoles primaires ou secondaires au Myanmar ces six dernières années. Il a indiqué que la Commission des Nations Unies pour les droits de l’enfant avait salué les efforts de son pays pour protéger les enfants contre les abus, l’exploitation et la violence. Il a également
fait part de l’adhésion du Myanmar, en mars 2004, à la Convention des Nations Unies sur le crime organisé transnational. Il a salué la mise en place, dans son pays, d’un Comité pour éviter le recrutement militaire des enfants, rappelant à cet égard que l’âge minimum requis pour rejoindre les forces armées du Myanmar était de 18 ans. Concernant le VIH/sida, le représentant a expliqué que le projet d’éducation pour éviter la propagation de la maladie, intégré dans les programmes scolaires, était actuellement étendu au-delà du système scolaire.
M. JULIUS ZAYA SHIWEVA (Namibie) a affirmé qu’investir dans les enfants était une activité compatible avec les Objectifs du Millénaire pour le développement, dont la plupart concernent directement leur avenir. La Namibie reconnaît qu’une éducation de qualité contribue directement à l’amélioration de la productivité humaine, a-t-il affirmé, indiquant que 25% du budget national était consacré à l’éducation, pour qu’elle soit accessible et obligatoire pour tous.
Citant les mesures prises par le Gouvernement namibien en faveur des enfants, le représentant a mis l’accent sur un plan stratégique de cinq ans (2001-2006) et un programme national visant à traiter le problème des orphelins et des enfants vulnérables. Il a encouragé les pays, qui ne l’ont pas fait, à intégrer la protection des orphelins et des enfants vulnérables au sein de leurs stratégies nationales.
Mme ROMY TINCOPA (Pérou) a estimé que le bien-être de l’enfant était un objectif principal de développement, indiquant que, dans ce domaine, la promotion de la santé, l’accès à l’enseignement, la lutte contre la pandémie du VIH/sida et la protection contre la maltraitance et la violence constituaient des priorités. L’éradication de la pauvreté est également essentielle dans cet effort, a-t-elle affirmé, rappelant que les enfants faisaient partie des principales victimes de ce problème.
Au Pérou, nombre d’enfants et d’adolescents commencent à travailler très tôt, les filles tombent enceintes avant l’âge, et beaucoup sont exposés aux fléaux de la drogue et de la maladie, a expliqué Mme Tincopa. Rappelant que l’éducation était un élément central de la lutte contre la pauvreté, la représentante a indiqué qu’au Pérou, l’enseignement était gratuit et de qualité.
M. CHAIYONG SATJIPANON (Thaïlande) a indiqué que son pays avait mis en place une stratégie nationale et un plan d’action pour un monde digne des enfants, portant sur la période 2005-2015. Concernant la lutte contre le VIH/sida, la Thaïlande accorde la priorité à la réduction des risques de transmission entre la mère et l’enfant, avec de remarquables résultats, a-t-il dit. Il a estimé que le taux de transmission avait diminué de près de 50% grâce au programme national lancé sur cette question. Il a cependant souligné que la pandémie restait une menace réelle pour la sécurité humaine, comme en a témoigné la 15ème conférence internationale sur le sida qui s’est tenue à Bangkok en juillet dernier.
Le représentant s’est dit particulièrement préoccupé par les connexions entre les problèmes du trafic d’enfants, du tourisme sexuel et de la pornographie infantile, d’autant plus difficiles à combattre, a-t-il ajouté, qu’il s’agit de phénomènes qui dépassent les frontières et utilisent les technologies les plus sophistiquées, comme l’internet. Il s’est dit convaincu que les États avaient la responsabilité première pour éradiquer ces problèmes. Il a cependant jugé indispensable une coopération au niveau local, régional et international pour lutter efficacement contre ce phénomène. Il a fait part de
l’ensemble des mesures législatives adoptées par son pays, tel que la loi de protection de l’enfant, entrée en vigueur le 30 mars dernier ou la loi sur l’élimination de la violence domestique, en cours d’élaboration. La Thaïlande, a-t-il dit, coopère avec la Commission des droits de l’enfant, à laquelle elle a remis son deuxième rapport national en avril. Nous voulons absolument honorer nos engagements internationaux concernant la protection des enfants, afin de créer un monde digne des enfants, a-t-il conclu.
M. DICKY KOMAR (Indonésie) a estimé que les efforts visant à construire un monde digne des enfants constituaient une étape importante dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement. Investir dans les domaines de la santé, de l’éducation, et la protection des enfants pour réduire la pauvreté et assurer le progrès socioéconomique s’inscrit également dans cet effort, a-t-il estimé. Le représentant a également évoqué les progrès réalisés par son pays dans ces différents domaines, essentiels pour assurer le bien-être de l’enfant.
Concernant les questions de santé, M. Komar a indiqué que son gouvernement comptait réduire la mortalité maternelle et infantile d’ici à 2010, ainsi qu’améliorer l’accès à l’eau potable et lutter contre la pandémie du VIH/sida. Concernant l’éducation, le représentant a expliqué que le budget de l’enseignement avait été augmenté significativement de manière à garantir un cycle éducationnel obligatoire de neuf ans. Concernant la maltraitance des enfants, il a affirmé que trois programmes d’action nationaux visaient à éliminer les pires formes du travail des enfants, leur exploitation sexuelle à des fins commerciales, et le trafic de femmes et d’enfants.
M. BERNARD GOONETILLEKE (Sri Lanka) a affirmé que le droit des enfants constituait une priorité politique pour son pays, dont environ 36% de la population a moins de 18 ans. Le représentant a ajouté que le Sri Lanka continuait d’être confronté au problème de recrutement des enfants comme combattants armés, dont certains n’ont que 10 ans, par l’Armée de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE). Il a cité des rapports transmis à l’UNICEF selon lesquels, 4 552 enfants de moins de 18 ans auraient été recrutés par la LTTE entre le 1er avril 2001 et le 30 septembre 2004. Le Gouvernement apprécie le rôle joué par l’UNICEF en continuant de suivre la question des enfants soldats.
Le représentant a en outre souligné que le Gouvernement sri-lankais avait lancé un plan national d’action pour les enfants pour la période 2004-2008. Ce plan, a-t-il précisé, vise à permettre un accès universel aux services dont les enfants ont besoin pour se développer pleinement.
M. STUART W. LESLIE (Belize) a estimé que la mondialisation n’avait pas été bénéfique pour les enfants des pays en développement, pour lesquels elle a apporté davantage de pauvreté. Notre développement est indissociablement lié au développement des enfants, qui constituent la majorité de la population des pays d’Amérique centrale et des Caraïbes, a-t-il déclaré. Il a fait part des efforts de son pays pour améliorer la santé infantile et s’est félicité à cet égard de la diminution de 20% du taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Aucun d’entre nous n’a réussi à prévenir la triste réalité de la maltraitance et de l’exploitation des enfants, a-t-il affirmé. Il a indiqué que son pays avait ratifié en décembre 2003 le protocole facultatif de la Commission des droits de l’enfant sur la vente des enfants, la prostitution et la pornographie infantiles. Constatant que les Caraïbes étaient la seconde région du monde la plus affectée par le VIH/sida, il a salué le lancement par la Croix rouge de Belize, l’année dernière, de la campagne « Ensemble, nous y arriverons », ciblée sur les jeunes les plus vulnérables.
M. LAZARE MAKAYAT-SAFOUESSE (Congo) a indiqué que bien du chemin restait à parcourir pour édifier « un monde digne des enfants ». Même si des progrès encourageants ont été accomplis, il faut s’investir davantage pour atteindre les objectifs visés, a-t-il expliqué, soulignant qu’aujourd’hui encore, 10 millions d’enfants continuaient de mourir chaque année de maladies que l’on peut pourtant prévenir et guérir, 100 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés, 150 millions souffraient de malnutrition, et plusieurs millions d’entre eux étaient victimes du VIH/sida, de la pauvreté, des conflits et d’autres fléaux.
Il est donc vital, a-t-il affirmé, de poursuivre les efforts dans les quatre domaines d’action prioritaires définis dans la Déclaration pour un « monde digne des enfants »: la promotion d’une existence plus saine, l’offre d’une éducation de qualité, la protection des enfants contre la maltraitance, l’exploitation et la violence, et la lutte contre la pandémie du VIH/sida. Remarquant que la tâche à accomplir était gigantesque, le représentant a encouragé l’ensemble des pays à s’acquitter d’urgence des engagements qu’ils ont pris, notamment dans le cadre du Plan d’application du Sommet mondial pour le développement durable et du Consensus de Monterrey.
M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a affirmé que son pays enregistrait une amélioration de ses indices démographiques avec une tendance à l’augmentation du taux de natalité parallèle à une réduction du taux de mortalité. Le représentant a souligné que son gouvernement apportait une aide ciblée aux enfants des familles défavorisées, dont le nombre est estimé à 600 000. Il s’est dit en outre convaincu que favoriser l’enseignement permettrait de lutter contre la pauvreté.
M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a présenté les mesures prises par son pays dans le cadre du Plan d’action issu de la session spéciale sur les enfants. Dans le domaine de la santé, l’amélioration des soins prénataux a permis une réduction de la mortalité infantile qui est passée de 27 pour 1 000 en 1990 à 24,5 pour 1 000 aujourd’hui, a-t-il indiqué. Il a ajouté que la couverture par immunisation couvrait 95% des enfants. Concernant la protection contre la maltraitance, il a fait part de l’entrée en vigueur des lois sur les crimes contre la personne et sur la violence domestique. Il a rappelé l’objectif de réduction de 50% d’ici 2010 de la proportion d’enfants infectés par le VIH/sida. Atteindre cet objectif dépendra, a-t-il précisé, d’un effort particulier dans le domaine de l’éducation des jeunes. Dans le domaine de la protection institutionnelle des enfants, il a annoncé la création du statut d’avocat des enfants et d’une unité d’aide aux enfants victimes de crimes violents. En conclusion, il a regretté que son pays ne dispose pas des ressources suffisantes pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé et a appelé à la poursuite de l’assistance internationale.
M. GILBERT LAURIN (Canada) a évoqué les efforts entrepris par son pays pour mettre en œuvre les engagements découlant du document « Un monde digne des enfants ». Bien que la situation de la plupart des enfants au Canada soit bonne, a-t-il indiqué, il reste néanmoins plusieurs défis à surmonter, comme le soutien des familles et le renforcement des collectivités, la promotion de modes de vie sains, la protection des enfants contre les dangers et la promotion de l’éducation et de l’apprentissage. Le représentant a expliqué que la garde des jeunes enfants, la lutte contre la pauvreté et contre leur exploitation constituaient également des priorités.
M. Laurin a par ailleurs signalé que le Canada s’attelait à améliorer la vie de tous les enfants du monde. Son pays continue la mise en exécution du plan d’action de l’ACDI pour la protection des enfants, qui met l’accent sur les travailleurs juvéniles et les enfants touchés par la guerre, a-t-il expliqué, soulignant que l’ACDI consacrerait 122 millions de dollars répartis sur cinq ans à des projets d’aide pour ces enfants. Le représentant a également indiqué que le Canada s’était engagé à doubler son investissement dans l’éducation primaire en Afrique d’ici à 2005.
M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a estimé que l’épanouissement de l’enfant était le fondement d’une meilleure société pour l’avenir. Le représentant a souligné la mise en oeuvre dans son pays d’un plan national prospectif à l’horizon 2015 pour défendre les enfants. Il a rappelé néanmoins que des milliers d’enfants vivaient encore sous occupation israélienne dans le Golan et souffraient chaque jour des pratiques arbitraires de l’occupant avec le bouclage des écoles et l’interdiction des livres arabes.
M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda) a indiqué que l’objectif de son pays était d’inverser la tendance du taux de mortalité infantile, qui a connu une légère augmentation du fait du VIH/sida. Il a souligné que la pandémie était la quatrième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans dans son pays. Pour tenter d’y faire face, son gouvernement, a-t-il expliqué, a instauré un séminaire hebdomadaire de sensibilisation dans les écoles, avec la participation de toutes les parties, notamment l’UNICEF.
Il a fait part des efforts de son pays pour protéger les enfants contre la maltraitance dans le contexte des conflits armés. Il a estimé que son gouvernement avait mené une bataille solitaire pour venir en aide aux enfants mutilés, abusés sexuellement et tués par l’organisation terroriste appelée « Armée de résistance du Seigneur » dans le nord du pays. Il a notamment indiqué que le Gouvernement avait pris en charge les frais de scolarité des enfants dont les parents se trouvent dans des camps de réfugiés. Le représentant a par ailleurs regretté que la noble cause de la protection des enfants ait été politisée, selon lui, par le Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés. Il a estimé qu’il avait compromis son mandat en ignorant le rôle des acteurs non étatiques responsables d’atrocités à l’encontre des enfants. Il a déploré que le Représentant spécial ait ignoré l’invitation de son gouvernement à se rendre dans le nord du pays. Il a jugé cruciale une réforme du système des Nations Unies concernant l’aide aux enfants dans les conflits armés, afin de remédier à ses insuffisances.
M. LE LUONG MINH (Viet Nam) s’est félicité des efforts entrepris par de nombreux pays afin de mettre en œuvre des politiques nationales relatives aux enfants, à la réduction de la pauvreté et au développement du pays. Remarquant qu’il existait un consensus international sur le besoin d’une coopération accrue dans l’action à l’égard des enfants, il a expliqué que le Viet Nam estimait que les mécanismes régionaux devraient jouer un rôle croissant en ce sens. Beaucoup reste encore à faire, a-t-il cependant estimé.
Le représentant a affirmé qu’il fallait consacrer davantage d’efforts afin de remédier aux problèmes restants, tels le faible financement des vaccins, le manque d’accès à l’eau potable, le nombre croissant d’orphelins dus au VIH/sida et la propagation du trafic d’êtres humains, entre autres. Les Nations Unies en général et l’UNICEF en particulier devraient être appuyées et encouragées à contribuer davantage à cette tâche. Il a également évoqué les progrès réalisés par son pays dans ces différents domaines, et a tenu à remercier les agences de l’ONU, les pays donateurs et les organisations non gouvernementales pour leur aide.
M. P. S. GADHAVI (Inde) a regretté que le rapport du Secrétaire général ne contienne pas d’appels aux États Membres à suivre le Consensus de Monterrey pour accroître le financement du développement. Selon le représentant, c’est le développement des enfants qui constitue la clef du développement futur d’une société. Les enfants sont au sommet des priorités nationales, a-t-il affirmé, notant que l’Inde avait la population enfantine la plus importante du monde avec 157 millions d’enfants de moins de six ans.
Les engagements de l’Inde en faveur des droits des enfants sont essentiels et sont ancrés dans la Constitution, a ajouté le représentant, qui a précisé que le pays était doté d’un des régimes juridiques les plus complets qui existent pour la protection des enfants.
M. AHMED TAHIR BADURI (Érythrée) a indiqué que son pays avait adopté une législation protégeant les droits des enfants. Il a insisté à ce sujet sur le renforcement de la cellule familiale, dont il a estimé qu’elle constituait la principale source de confort affectif et matériel. Il a fait part de la mise en œuvre par son pays de la Convention sur les droits des enfants. Il a cité d’autres mesures, comme l’aide aux enfants victimes du VIH/sida, l’aide aux enfants des rues et aux jeunes travailleurs du sexe, qui passe, a-t-il précisé, par la réintégration dans la société et la formation professionnelle. Il a salué les avancées réalisées par son pays, mais a constaté qu’il restait encore beaucoup à faire, notamment dans le domaine du trafic des enfants qui, s’il reste négligeable, n’est pas encore éradiqué. Il a également cité le cas des enfants victimes des mines antipersonnel. En conclusion, le représentant a fait part de la bonne volonté de son gouvernement, mais a déploré le manque de ressources pour faire face à des problèmes qui ont été accentués par la récente guerre sanglante menée pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de son pays.
M. O. A. ASHIRU (Nigéria) a indiqué que son pays mettait l’accent sur quatre domaines-clefs, à savoir la promotion d’une existence plus saine, l’offre d’une éducation de qualité, la protection des enfants contre la maltraitance, l’exploitation et la violence, et la lutte contre la pandémie du VIH/sida pour atteindre les engagements d’« un monde digne des enfants ». Les efforts entrepris en ce sens s’inscrivent dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il remarqué. Le représentant a expliqué que le Nigéria travaillait actuellement en vue de traduire ces engagements en politiques nationales, et avait déjà à son actif plusieurs lois importantes, comme celles sur l’interdiction du mariage précoce et sur le maintien des filles à l’école.
M. Ashiru a signalé que son gouvernement était déterminé à lutter contre la pandémie du VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, au moyen notamment de programmes de sensibilisation sur la prévention et le traitement de ces maladies, ajoutant par ailleurs que le Nigéria avait mis en œuvre une politique de vaccination contre la poliomyélite afin de permettre l’éradication complète de ce fléau. M. Ashiru a également expliqué que son gouvernement s’efforçait à combattre la pauvreté au niveau local, à garantir un enseignement primaire libre et obligatoire pour tous, et à interdire le trafic d’êtres humains et le travail forcé. Il a par ailleurs remarqué que le poids de la dette constituait un fardeau excessif pour les pays en développement, et a exhorté les Nations Unies et la communauté internationale à augmenter l’aide publique au développement.
M. MEHDI DANESH YAZDI (République islamique d’Iran) a constaté que la situation des enfants dans le monde restait critique, nombre d’entre eux étant obligés de travailler, d’autres étant exploités, maltraités, soumis au trafic, à la prostitution, aux abus sexuels et au harcèlement. Il a attiré l’attention sur les 100 millions d’enfants souffrant de handicaps, la plupart du temps à la suite des conflits armés, qui sont particulièrement vulnérables et souvent maltraités et négligés par les adultes qui sont censés s’occuper d’eux. Il a estimé que la protection des droits des enfants commençait dans les foyers, et a plaidé à cette occasion pour un renforcement de l’institution familiale dans toutes les sociétés.
Le représentant a exprimé la détermination de son pays à réaliser les objectifs de la Convention sur les droits de l’enfant. Il a cité à cet effet les mesures prises pour revoir les règlements concertant la délinquance juvénile, la mise en place de tribunaux spéciaux pour les enfants de moins de 18 ans ayant commis des délits ou la création de centres de réhabilitation ouverts pour les prisonniers de moins de 18 ans.
Mme MARINE DAVTYAN (Arménie) a expliqué que son pays avait mis en œuvre un plan d’action national pour la protection des droits de l’enfant, qui couvre la période 2004-2015. Ce plan d’action est également lié au Programme stratégique pour la réduction de la pauvreté. Elle a salué les efforts de l’UNICEF, de même que les pays donateurs et les organisations non gouvernementales qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie des enfants en Arménie. Ces efforts ont notamment permis au pays d’éradiquer complètement la poliomyélite en 2002, de réduire son taux de mortalité infantile et de mettre sur pied un programme de prévention du VIH/sida.
Mme Davtyan a également affirmé que la communauté internationale devait s’efforcer d’éradiquer la violence à l’égard des enfants ainsi que leur exploitation. Le trafic d’êtres humains en est la pire des manifestations, a-t-elle remarqué, indiquant que l’Arménie avait mis en œuvre un plan d’action pour prévenir ce genre de pratique.
M. ROBERT L. BARNES (Fédération internationale des sociétés de la Croix-rouge et du Croissant rouge) a exprimé sa préoccupation face à la banalisation de la violence à l’encontre des jeunes. Il a estimé que les effets catastrophiques de la pandémie du VIH/sida sur les enfants, bien qu’identifiés de longue date, étaient sous-estimés et pas suffisamment combattus par les gouvernements et par les médias. Les enfants orphelins à cause du sida pourraient être plus de 18 millions dans le monde d’ici à 2010, a-t-il précisé. Il a salué le plan d’action adopté le mois dernier à Alger lors de la sixième conférence panafricaine des sociétés de la Croix-rouge et du Croissant rouge, qui insiste notamment sur la nécessité de combattre la discrimination à l’encontre des malades. Le représentant a par ailleurs appelé les États parties à la Convention sur les droits des enfants à impliquer autant que possible les enfants dans la conception et la mise en œuvre des programmes les concernant.
Droits de réponse
Le représentant d’Israël a regretté que le représentant de la République arabe syrienne se soit servi du débat sur les enfants pour attaquer ce qu’il appelle l’« occupation israélienne », au lendemain de l’approbation par la Knesset du Plan de désengagement selon lequel la présence militaire et civile israélienne sera retirée de Gaza et du nord de la Cisjordanie dans l’année à venir. Indiquant qu’un nombre important d’enfants israéliens étaient victimes d’actes terroristes, le représentant d’Israël s’est demandé pourquoi le représentant syrien avait exprimé sa sympathie à l’égard des enfants palestiniens sans mentionner la souffrance des enfants israéliens. Son silence est peut-être dû au fait que la République arabe syrienne est directement impliquée dans ces actes, a estimé le représentant, qui a indiqué que l’objectif principal d’Israël était d’assurer que ces enfants grandissent dans un environnement sûr et réconfortant.
Le représentant de la République arabe syrienne a répondu en accusant le représentant d’Israël de chercher à masquer la réalité des faits. Estimant que la colonisation était la forme la plus élevée de conflit, il a jugé que la dénonciation des pratiques israéliennes dans les territoires occupés, et notamment sur le Plateau du Golan, avait toute sa place dans le cadre d’un débat sur les enfants dans les conflits armés. Il a cité le Secrétaire général adjoint qui, dans un exposé présenté la semaine dernière devant le Conseil de sécurité, a indiqué que plus de 3 000 Palestiniens, dont 300 enfants, avaient été tués ces trois dernières années par les forces de l’ordre israéliennes.
Le représentant d’Israël a expliqué que depuis l’Intifada de septembre 2000, un nombre grandissant d’enfants avaient été impliqués dans des actes de violence contre les Israéliens, ajoutant que l’âge moyen des terroristes kamikazes était de plus en plus bas. Il a indiqué que le système éducatif palestinien jouait un rôle important dans cet état de fait. Les manuels scolaires palestiniens attisent ouvertement la haine à l’égard des Israéliens, a-t-il estimé, de même que certains programmes télévisés réalisés, selon lui, en République arabe syrienne.
Le représentant de la République arabe syrienne a répondu que les Palestiniens présents à Damas étaient des réfugiés et que leurs activités se limitaient à l’information. Il a assuré que les manuels scolaires de son pays prônaient la tolérance à l’égard de toutes les religions. Il a estimé que c’était Israël qui incitait à la violence, en pratiquant la violence.
Rapport du Secrétaire général sur la suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants (A/59/274)
Ce rapport, le deuxième, a été établi en réponse à la demande de l’Assemblée générale qui, dans ses résolutions 58/157 et 58/282, a prié le Secrétaire général d’établir un rapport actualisé sur les progrès accomplis dans la concrétisation des engagements énoncés dans le document final de sa vingt-septième session extraordinaire intitulé « Un monde digne des enfants ».
La Déclaration et le Plan d’action « Un monde digne des enfants » ont été adoptés par 190 pays, qui se sont notamment engagés à atteindre un certain nombre d’objectifs, assortis de délais, en faveur des enfants et des jeunes, centrés sur la promotion d’une existence plus saine; l’offre d’une éducation de qualité; la protection des enfants contre la maltraitance, l’exploitation et la violence; et la lutte contre le VIH/sida. Ces quatre objectifs principaux renforcent la Déclaration du Millénaire et les Objectifs du Millénaire pour le développement, dont sept qui concernent directement les droits des enfants.
Ce rapport anticipe également nombre de questions qui seront examinées dans le rapport d’ensemble sur les progrès accomplis dans l’application de la Déclaration du Millénaire, qui sera présenté en 2005. Dans un chapitre sur les progrès réalisés dans la suite donnée à la session extraordinaire consacrée aux enfants, le Secrétaire général aborde les tendances globales en matière de suivi, les progrès et tendances à l’échelle régionale, le rôle des mécanismes régionaux, les points forts et faiblesses du processus de suivi. Il détaille également les progrès accomplis dans les quatre principaux domaines.
Dans un chapitre intitulé « Comment aller de l’avant », le Secrétaire général souligne que l’analyse de la mise à jour des progrès réalisés laisse penser que la plupart des objectifs du Plan d’action ne pourront être atteints que si les efforts déployés de par le monde en faveur des enfants et des familles défavorisées s’intensifient de manière notable. Les efforts actuellement menés doivent être renforcés et davantage soutenus, tant au niveau de l’affectation des ressources qu’au niveau de l’action politique, écrit-il.
Selon le Secrétaire général, il importe de tenir compte des différentes façons dont la protection de l’enfance affecte l’exercice des droits de l’homme et du fait que le manque d’importance accordé aux problèmes de protection, notamment le trafic des enfants, le travail des enfants et la violence à leur égard, risque de gravement faire obstacle aux progrès nationaux.
Dans de nombreux pays, la mise en œuvre des programmes destinés aux enfants continuera de poser problème du fait des carences institutionnelles, des limitations budgétaires et, dans un certain nombre de cas, des conflits et de l’instabilité. La création de conseils nationaux pour les enfants, le renforcement des capacités des organismes nationaux chargés de l’enfance et la collaboration avec les parlementaires et les organisations de la société civile pour la promotion de budgets axés sur les enfants pourraient constituer des façons d’aller de l’avant, estime M. Kofi Annan.
Le Secrétaire général considère en outre qu’il convient d’accorder un rang de priorité élevé au maintien de la participation de la société civile, élément selon lui essentiel des efforts visant à mobiliser les ressources de la société pour que puissent s’exercer les droits des enfants.
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