L’ATELIER DE L’AUTORITE INTERNATIONALE DES FONDS MARINS ELABORE UN PROJET DE MODELISATION DES GISEMENTS DE NODULES POLYMETALLIQUES DANS LE PACIFIQUE NORD
Communiqué de presse SEA/1769 |
L’ATELIER DE L’AUTORITE INTERNATIONALE DES FONDS MARINS ELABORE UN PROJET DE MODELISATION DES GISEMENTS DE NODULES POLYMETALLIQUES DANS LE PACIFIQUE NORD
L’atelier de l’Autorité internationale des fonds marins, qui s’est tenu à Nadi (Fidji) du 13 au 20 mai 2003, a proposé un projet d’évaluation scientifique précise des gisements de nodules polymétalliques dans les grands fonds marins de la région équatoriale du Pacifique nord.
Ce projet consiste à élaborer sur quatre ans un modèle géologique des gisements de nodules de la zone de Clarion-Clipperton, zone du Pacifique de plus de 4 000 kilomètres de long au sud-est de Hawaii, qui comprend la réserve la plus importante de roches de ce type de tous les océans de la planète. Ce modèle doit aider à recenser les nombreux facteurs – chimiques, physiques et biologiques – qui contribuent à la formation et à l’accrétion des nodules. Il devrait permettre aux scientifiques de comprendre certains processus sous-jacents, et aider les prospecteurs à localiser les gisements les plus prometteurs.
L’atelier a proposé un programme de travail permettant, en trois ou quatre ans, de définir un modèle géologique fiable. Il comprendrait trois phases : recueil et traitement des données, analyse, et élaboration d’un modèle géologique qui tienne compte de l’objectif fixé : mieux évaluer les ressources. À ce modèle s’ajouterait un « guide du prospecteur » contenant des informations descriptives sur la nature des nodules qui viendraient compléter les renseignements quantitatifs fournis par le modèle. Ce projet s’appuierait essentiellement sur les données déjà disponibles plutôt que sur de nouvelles recherches.
Le modèle devrait couvrir un large éventail de facteurs susceptibles d’affecter les deux éléments mesurés et qui sont d’intérêt majeur pour les prospecteurs comme pour les scientifiques, à savoir l’abondance de nodules et leur teneur en métal. Les métaux que l’on trouve dans les nodules polymétalliques et qui ont un intérêt commercial sont le cobalt, le cuivre, le manganèse et le nickel.
L’atelier a préparé un certain nombre de recommandations précises sur ce que devrait couvrir le modèle et sur la façon dont les travaux devraient être menés. Un des résultats intermédiaires attendus devrait consister en un schéma représentant l’évolution de la plaque Pacifique, sur laquelle est située la zone de Clarion-Clipperton, au cours des 20 derniers millions d’années, soit l’âge des nodules les plus anciens. Les observations devraient tenir compte de certains éléments, tels qu’une éventuelle activité hydrothermale (sources très chaudes) dans le fond océanique; l’atelier a été informé que l’on avait découvert récemment des signes d’activité de ce type au centre de la zone de Clarion-Clipperton.
Pour l’atelier, le futur modèle constitue la meilleure méthode d’évaluation des nodules polymétalliques de cette zone, avec un exposé des éléments susceptibles d’aider à apprécier la valeur des concessions minières existantes et à déterminer les zones où l’on pourrait en établir de nouvelles. Essentiellement, il fournirait une description fiable d’un important système océanique, qui comprendrait les processus géologiques concernant notamment les fonds marins et les eaux qui les recouvrent.
Il n’est pas prévu que le modèle serve à évaluer à partir de quel niveau d’abondance et de quelle teneur en métal l’exploitation minière du sous-sol marin serait rentable, car il n’est pas possible de prévoir les futurs coûts d’exploitation et les cours des minerais exploités sur la terre ferme, ce qui a jusqu’à présent freiné l’exploitation commerciale.
En revanche, l’Autorité utiliserait le modèle pour juger de l’intérêt commercial des métaux dans les secteurs réservés et s’en servirait comme modèle de prévision pour les secteurs de la zone de Clarion-Clipperton encore peu prospectés. Il serait également utile à un public plus large, dont les contractants opérant dans la zone qui leur a été attribuée et les organisations scientifiques indépendantes qui travaillent sur la question de l’exploitation des gisements de nodules. En outre, les participants à l’atelier ont indiqué que le modèle, même s’il s’appliquait d’abord à la zone de Clarion-Clipperton, aiderait aussi à mieux comprendre comment se sont formés les nodules ailleurs dans le Pacifique et dans d’autres océans, que ce soit dans les eaux internationales ou dans celles relevant de la juridiction nationale des États côtiers.
Les exploitants de gisements miniers à terre ont recours à des modèles depuis longtemps pour déterminer les endroits les plus propices à la prospection. Ces modèles servent à localiser les gisements métallifères les plus riches ainsi que les gisements de pétrole, au vu de la topographie d’un lieu et des formations souterraines. Un modèle concernant les nodules serait plus difficile à concevoir, dans la mesure où il devrait également prendre en considération de nombreux déterminants biologiques de l’accrétion des nodules qui ne jouent pas hors de la mer et qui donc n’entrent pas en ligne de compte dans les évaluations des ressources telluriques. De plus, le modèle concernant la zone de Clarion-Clipperton couvrirait une surface beaucoup plus importante (environ 4,5 millions de kilomètres carrés) que les modèles locaux habituellement élaborés à l’intention des prospecteurs miniers des terres émergées.
On trouvera un compte rendu plus complet des travaux de l’atelier et les résumés des exposés scientifiques, sur le site Web de l’Autorité internationale des fonds marins à l’adresse suivante : <www.isa.org.jm>.
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