En cours au Siège de l'ONU

CPSD/276

QUATRIEME COMMISSION: POUR ETRE UN VERITABLE OUTIL DU DEVELOPPEMENT LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION DOIVENT ETRE A LA PORTEE DE TOUS LES PAYS

28/10/2003
Communiqué de presse
CPSD/276


Quatrième Commission

15ème séance – après-midi


QUATRIEME COMMISSION: POUR ETRE UN VERITABLE OUTIL DU DEVELOPPEMENT LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION DOIVENT ETRE A LA PORTEE DE TOUS LES PAYS


Les délégations émettent des avis divergents sur le processus de régionalisation des Centres d’information des Nations Unies


Si les nouvelles technologies de l’information doivent devenir un véritable outil du développement, il est impératif de prendre des mesures garantissant aux pays en développement de mieux y accéder.  Cette position a été soutenue par les délégations de la République arabe syrienne, du Myanmar, de la Suisse, de l’Inde et de l’Indonésie, qui ont également mis l’accent sur le fait que le fossé numérique qui sépare les pays développés des pays en développement doit être comblé au plus vite.  A ce titre, les délégations estiment que le Sommet mondial sur la société de l’information, qui aura lieu en décembre 2003 à Genève et en 2005 à Tunis, devra permettre de trouver des solutions concrètes à ce problème en vue de parvenir à un « nouvel ordre mondial de l’information » ouvert à tous.


Par ailleurs le processus de régionalisation des centres d’information des Nations Unies a suscité des avis divergents.  Si pour la plupart des intervenants, il faut tenir compte de la réalité des pays en développement et procéder au cas par cas, en consultation avec les pays concernés, les délégués de la Suisse et des Etats-Unis ont estimé pour leur part qu’à la lumière des résultats obtenus en Europe, il fallait suivre l’exemple européen.


Le Département de l’information étant considéré comme la voix des Nations Unies, les délégations ont insisté sur les différents moyens à mettre à sa disposition pour se faire entendre haut et fort aux quatre coins du monde.  A ce titre, les efforts du Département pour promouvoir la parité linguistique en ce qui concerne les supports de communication des Nations Unies, et en particulier le site Web, ont été salués, de même qu’a été encouragée une utilisation plus poussée de la radio.  Pour sa part, le représentant des Etats-Unis  a suggéré que pour être véritablement à la portée de tout le monde, le Département devrait envisager d’enrichir le site Web en y postant les textes des documents les plus importants des Nations Unies dans des langues autres que les langues officielles.


Les délégations suivantes sont intervenues: Japon, Yémen, Egypte, Jamaïque (au nom du CARICOM), Bangladesh, République de Corée, République populaire démocratique de Corée, Cuba, Fédération de Russie, Bahreïn et Kazakhstan.


La Quatrième Commission poursuivra son débat général sur les questions relatives à l’information, demain, mercredi 29 octobre à 15 heures.


QUESTIONS RELATIVES A L’INFORMATION


Déclarations


M. LOUAJ FALLOUH (République arabe syrienne) a expliqué que son pays accordait une importance capitale à la mise en place d’un nouvel ordre mondial de l’information qui respecte les principes de justice et d’équité entre tous les pays.  Par ailleurs, il a estimé que le rôle du DPI était de diffuser des informations sur les activités de l’Organisation ainsi que de promouvoir les grandes causes dans tous les pays du monde.  A ce titre, il a notamment cité la lutte contre l’occupation étrangère.  La délégation syrienne a pris note de la décision du Secrétaire général de créer un centre d’information régional en Europe, et son intention d’élargir cette approche aux autres régions.  En ce qui la concerne, elle estime que les CINU sont particulièrement importants dans les pays en développement, et qu’il est essentiel de procéder au cas par cas et en consultation avec les pays hôtes.  Le représentant a également encouragé le DPI à déployer plus d’efforts pour réaliser la parité linguistique à la fois sur le site Web des Nations Unies et pour ce qui est des documents.  Il a également fait part de sa préoccupation relative aux nouveaux partenariats mis en place avec certaines organisation qu’il juge ne pas être dignes de confiance.  Enfin, le délégué a soutenu qu’il était impératif de réduire le fossé numérique entre pays développés et pays en développement. 


M. TOSHIHARU TARUI (Japon) a indiqué que sa délégation considérait le regroupement des centres d’information  en centre régionaux comme une proposition acceptable du point de vue de l’amélioration de l’efficacité du réseau et de la réduction des coûts.  Le Japon attache une grande importance au Centre d’information des Nations Unies de Tokyo, a déclaré M. Tarui, en indiquant que la contribution annuelle de son pays s’élevait à approximativement 200 000 dollars et que sur les cinq années écoulées, le DPI avait reçu du Japon plus de deux millions de dollars.  En ce qui concerne la régionalisation, le Japon considère que le fait d’offrir des locaux sans loyer n’est qu’un des éléments qui doivent être pris en compte dans l’appui offert par le gouvernement hôte aux centres d’information des Nations Unies, a indiqué M. Tarui.  Le soutien offert par un gouvernement aux activités des Nations Unies dans le domaine de l’information doit être évalué de manière globale.  Ceci doit être reflété dans les critères de régionalisation élaborés par le Secrétaire général, a-t-il ajouté.  L’information en langue locale est aussi essentielle et à ce titre, le Centre de Tokyo joue un rôle important dans la compréhension que les Japonais ont des Nations Unies.  M. Tarui a conclu en se félicitant du succès de la troisième Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain, qui s’est tenue le 1er octobre dernier, démontrant une fois encore l’engagement du Japon en faveur du développement en Afrique.  Le Japon soutient l’idée avancée par le Secrétaire général selon laquelle les Nations Unies ont un rôle prépondérant à jouer, en particulier en matière d’information sur l’Afrique, a déclaré M. Tarui.


M. SHARAF H. AL-SHARAFI (Yémen) a appuyé la nouvelle vision du DPI présentée hier par M. Tharoor, Secrétaire général adjoint à l’information et la communication.  Il a salué les efforts déployés pour promouvoir la parité linguistique dans tous les supports et médias utilisés par le DPI.  Bien que le Yémen soit favorable à la mise en place d’un centre d’information régional pour l’Europe occidentale il estime néanmoins qu’une telle approche ne devrait pas être généralisée, mais qu’il fallait encourager le DPI à soutenir davantage les CINU dans les pays en développement, y compris à Sanaa.  Il a également lancé un appel pour prendre des mesures susceptibles de combler le fossé numérique pour parvenir à un équilibre en matière d’information sur le plan mondial.


M. U LINN MYAING (Myanmar) s’est félicité des développements intervenus dans le domaine de la diffusion des programmes audiovisuels radio et télévision.  Dans le domaine de la radio, il a indiqué que son pays a mis en place des relais FM à travers le pays, en particulier dans les régions les plus reculées.  Il a aussi expliqué que grâce aux techniques satellitaires, les téléspectateurs de plus de 156 pays pouvaient désormais regarder les programmes télévisés du Myanmar dans de nombreux pays.  Parlant des efforts déployés par son gouvernement dans le domaine de l’informatique, il a indiqué qu’un Conseil de développement informatique qui fournit des recommandations au secteur, a été mis en place.  Il a évoqué dans ce domaine la création depuis trois ans de 455 centres d’éducation électronique à travers tout le pays, à l’intention des étudiants des zones urbaines et rurales qui peuvent ainsi avoir accès aux journaux en ligne.  M. Myaing a par ailleurs indiqué que le Myanmar coopérait avec ses partenaires dans le domaine des technologies de l’information  et que le Gouvernement appréciait l’assistance et la coopération fournie par plusieurs pays de la région, tels que la Thaïlande, l’inde ou encore le Japon.  Il a néanmoins regretté que le fossé numérique continue d’exister entre pays développés et en développement.  M. Myaing a souligné que son pays considérait que les Nations Unies pouvaient agir dans ce domaine.  Il a conclu en souhaitant que le Sommet mondial sur la société de l’information permette de réaliser des progrès sur ce point.


M. IHAB AWAD (Egypte) a déclaré qu’il était d’autant plus important de préserver la crédibilité des Nations Unies qu’il s’agit de la principale source de la légalité internationale, et, dans ce domaine le rôle du DPI est essentiel.  La délégation égyptienne estime que les changements apportés à la structure du DPI étaient à la fois nécessaires et indispensables pour répondre aux attentes des Etats Membres, notamment des pays en développement pour lesquels le DPI doit être une source d’information crédible et impartiale.  Le représentant a également encouragé la collaboration entre le Comité de l’information et le Secrétariat, pendant et entre les sessions et a suggéré que le Bureau du Comité de l’information fasse des propositions concrètes en ce sens, ce qui contribuerait au renforcement du DPI.  Pour ce qui est des priorités du DPI, la délégation égyptienne accorde notamment un intérêt particulier aussi bien au multilinguisme pour tous les supports du DPI qu’à la diversification des médias utilisés pour diffuser son message.  Le message des Nations Unies doit en effet contribuer au respect de la diversité culturelle, développer une culture de paix et clairement expliquer la différence entre le terrorisme et la lutte légitime pour l’autodétermination ainsi que les différences qui existent entre pays du Nord et pays du Sud, a conclu le délégué.


S’exprimant au nom de la communauté des Etats caraïbes (CARICOM), M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a déclaré que le CARICOM se félicitait du lancement de programmes beaucoup plus ciblés par le DPI et de la continuité avec laquelle le Département réussissait à promouvoir les Objectifs de la déclaration du Millénaire.  Concernant la question des centres d’information des Nations Unies, M. Neil a indiqué que le CARICOM souhaitait que l’élargissement du concept des centres régionaux soit géré au cas par cas.  Il a ajouté que le CARICOM était très attaché aux activités du Centre de Port of Spain, à Trinité-et-Tobago.  Concernant les programmes radiophoniques produits par le DPI, M. Neil s’est félicité de leur extension sur l’ensemble de la région.  Il s’est en outre dit favorable au projet de radio en direct rattaché au DPI.  Concernant le site Web des Nations Unies, il a indiqué que le CARICOM considérait que les liens entre le site et le système ODS permettaient d’améliorer la parité linguistique.  Le travail du DPI destiné à sensibiliser le grand public est aussi excellent, s’est félicité M. Neil, soulignant notamment la qualité des expositions itinérantes et celles organisées au Siège.  Il a conclu en exprimant le souhait que les Nations Unies continuent de jouer le rôle qui est le leur dans le domaine de l’équilibre de l’information diffusée à travers le monde.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que dans un monde ou des murs séparent les peuples et les cultures, les Nations Unies avaient un rôle essentiel à jouer, en particulier dans le domaine de l’information.  Le DPI dispose d’outils pour œuvrer dans ce sens, en particulier dans le domaine de l’Internet et du site Web, a déclaré M. Chowdhury.  Il a par ailleurs constaté que le DPI voulait aller vers les populations en utilisant des moyens plus traditionnels tels que la radiodiffusion.  Le Bangladesh invite le Département à poursuivre ses efforts dans ce domaine, avec la production de programmes dans le plus grand nombre de langues possibles, a affirmé M. Chowdhury.  Concernant la réforme en cours dans les centres d’information, il a indiqué que son pays attachait énormément d’importance au rôle du centre d’information des Nations Unies à Dhaka, et souhaitait que la réforme des centres soit appliquée de façon souple et au cas par cas.  Dans le domaine de la paix et de la sécurité, M. Chowdhury s’est dit encouragé par la collaboration entre le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix quand il s’agit de planifier des opérations de maintien de la paix.  Evoquant le fossé numérique, M. Chowdhury a indiqué que selon lui, le DPI avait là aussi un rôle important à jouer.  Le Bangladesh se félicite en particulier du rôle actif joué par le DPI dans l’organisation du futur Sommet mondial sur la Société de l’information.


M. WEI MING TAN (Singapour) a appuyé la position de M. Tharoor qui a affirmé que le DPI devrait être la voix « de la raison » des Nations Unies et que les messages les plus puissants de l’Organisation risquent de rester lettres mortes si le monde n’en est pas correctement informé.  Le message doit être clair, défini, s’adresser et toucher une large audience; les Nations Unies doivent être une source d’information juste, impartiale et rapide.  Suite au récent débat sur le rôle de l’ONU en tant qu’institution multilatérale, il est important que l’Organisation ait une stratégie de communication forte.  Pour que le Conseil de sécurité puisse à nouveau avoir la confiance des Etats Membres et de l’opinion publique mondiale, il est essentiel d’adopter une approche active soutenue par une stratégie de communication cohérente.


Abordant la question du repositionnement stratégique du DPI, M. Tan a affirmé que malgré les progrès notoires réalisés par ce Département, il fallait qu’il adopte une approche proactive en développant une stratégie de communication robuste qui doit être continuellement réévaluée de manière à faire face aux situations nouvelles.  Pour y arriver, il est important que le DPI renforce sa collaboration avec les autres départements des Nations Unies, a ajouté M. Tan.  Par ailleurs, il est essentiel pour le DPI de disposer d’une infrastructure d’information robuste se basant sur tous les moyens de communication traditionnels et nouveaux.  De plus, les outils existants comme le site Web de l’Organisation, le Centre de nouvelles, les centres d’information des Nations Unies et les librairies doivent être optimisés de manière à toucher efficacement le public ciblé.  A ce titre, la délégation de Singapour salue les efforts visant à renforcer la diffusion de l’information ainsi que la rationalisation du réseau des centres d’information des Nations Unies.  Cependant, la réforme du DPI doit tenir compte des besoins des Etats Membres et notamment garder à l’esprit le fossé numérique dans le choix des approches à suivre, a poursuivi le représentant.  C’est la raison pour laquelle le DPI doit faire un choix judicieux entre médias traditionnels et nouvelles technologies au cas par cas, en ayant pour seul objectif de toucher le mieux possible son audience. 


M. CHOO JONG-YOUN (République de Corée) a indiqué que sa délégation soutenait les efforts entrepris par le DPI pour réorganiser le réseau des centres d’information des Nations Unies en soulignant que la Corée du Sud considérait que l’exemple de régionalisation en Europe de l’Ouest pouvait être suivi dans d’autres parties du monde.  M. Jong-Youn a par ailleurs félicité le DPI pour les efforts réalisés sur l’habillage du site Web des Nations Unies.  M. Jong-Youn a nénamoins insisté sur le rôle des méthodes traditionnelles de communication telles que la radio qui reste un médium important pour des millions de personnes dans le monde.  En 2002, plus de 133 millions de personnes ont écouté les programmes des Nations Unies dans les six langues officielles et en portugais. De tels programmes doivent être multipliés, a déclaré M. Jong-Youn, avant de conclure sur la nécessité de mettre en place un véritable réseau de bibliothèques des Nations Unies en utilisant le développement rapide des nouvelles technologies.


M. VIJAY K. NAMBIAR (Inde) a salué le processus de réforme en cours au sein du Département de l’information.  Ce Département est la « voix des Nations Unies » et pour bien se faire entendre, son message doit être vibrant, dynamique et constamment à jour, a-t-il poursuivi.  Aujourd’hui plus que jamais, ce rôle d’informer est fondamental, compte tenu des critiques auxquelles l’Organisation a eu à faire face.  Toutefois, la réforme doit tenir compte des aspirations du monde en développement et permettre de pallier aux déséquilibres actuels en matière d’information.  En effet, les pays en développement sont ceux qui ont le plus besoin d’informations alors même qu’ils ne disposent pas de diverses options, a déclaré M. Nambiar, ajoutant que le fossé numérique ne devait pas rester une réalité inchangée, mais qu’il y a lieu, au contraire, de le combler.  Par ailleurs, il a appelé le DPI à promouvoir davantage les Objectifs de développement du Millénaire.  Pour ce qui est du processus de régionalisation des centres d’information des Nations Unies, la délégation indienne estime qu’il s’agit d’une approche rationnelle pour les pays développés, mais appelle à la prudence pour les autres régions pour lesquelles le DPI devrait procéder au cas par cas.  Compte tenu de la réalité dans les pays en développement, le représentant a également encouragé le DPI à faire un meilleur usage de la radio en développant davantage de partenariats avec des stations locales, nationales et régionales dans la mesure où la radio reste le moyen de communication le plus efficace et le plus rentable.


M. RI SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a affirmé que le fossé entre les pays développés et les pays en développement dans le domaine de l’information continuait de se creuser.  Il a appelé à la mise en place d’un nouvel ordre international de l’information et de la communication qui soit équitable.  Il a dénoncé les moyens artificiels de contrôle de l’information utilisés par certains pays et qui vont à l’encontre des efforts des pays développés en vue de promouvoir une atmosphère internationale favorable à la paix et à la sécurité.  En particulier, il a dénoncé l’attitude de certains pays qui diffusent l’idée selon laquelle ils s’arment de missiles et d’armes nucléaires à des fins pacifiques, et qui dénoncent l’attitude prétendument belliqueuse de ceux qui possèdent de telles armes à des fins défensives.  Les Etats Membres des Nations Unies doivent faire en sorte que les activités relatives à l’information permettent de promouvoir la coopération amicale entre les nations dans le respect des principes de souveraineté et d’impartialité.  Toute utilisation de l’information qui irait à l’encontre de ce principe doit être rejetée, a déclaré M. Chol.  Certains pays utilisent l’information à des fins psychologiques pour déstabiliser les peuples et provoquer le chaos dans les pays en développement; or, l’utilisation de l’information à des fins militaires et guerrières est une violation flagrante de la Charte des Nations unies, a affirmé M. Chol.  Il a conclu son intervention en insistant sur la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement en matière d’information.  Les Nations Unies et les autres organisations internationales ont un rôle à jouer en ce sens, a-t-il affirmé, en particulier dans les domaines de la formation d’experts, des transferts de technologies et de l’investissement.


M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a déclaré que la révolution technologique que connaît le monde actuel a des conséquences profondes dans tous les domaines de la vie.  Cependant les retombées bénéfiques de ces technologies ne sont pas équitablement partagées entre pays en développement et pays développés et le fossé numérique ne cesse de se creuser, a-t-il poursuivi.  Ce déséquilibre apparaît clairement dans le domaine de l’information, d’où la nécessité impérieuse de créer un nouvel ordre mondial de l’information, a déclaré M. Requeijo, ajoutant que le Sommet mondial de la société d’information devra jouer un rôle déterminant à cet égard.  Les Nations Unies doivent assumer une responsabilité majeure pour que la situation actuelle qui relègue la plupart des pays au rôle de consommateurs passifs d’informations et de programmes, ne se poursuive pas à l’infini.  C’est la raison pour laquelle Cuba enjoint le Département de l’information à jouer un rôle actif comme pourvoyeur d’informations fiables, impartiales et objectives, en particulier pour les pays en développement qui sont victimes de l’hégémonie des grands médias internationaux.  Il a également accusé le Gouvernement des Etats-Unis de faire fi des résolutions et autres conventions internationales interdisant l’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays, dans la mesure où il continue à financer des stations radio qui émettent à Cuba des informations fallacieuses et encouragent l’émigration.


M. SERGEY TREPELKOV (Fédération de Russie) a tout d’abord souhaité que le Sommet mondial sur la société de l’information, dont la première phase s’ouvrira à Genève en décembre, soit un succès.  Il s’est aussi dit convaincu du rôle central que peut jouer le DPI dans des domaines clefs qui intéressent les Nations Unies, notamment les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme.  Il a rappelé que le Président russe, M. Vladimir Poutine avait lui-même insisté sur ce point lors de son intervention au débat général de l'actuelle Assemblée générale, en demandant que les Nations Unies deviennent un lieu de rassemblement pour une coalition dans la lutte contre le terrorisme international.  Ce point est l’une des priorités de la Russie, a souligné M. Trepelkov. 


La délégation russe soutient la restructuration du DPI et est favorable aux efforts déployés par le Département en matière d’autoévaluation de ses activités.  Concernant les centres d’information, la Russie soutient la réforme en cours et le regroupement de plusieurs centres en centres régionaux intégrés.  Les économies réalisées pourront ainsi être allouées à des tâches prioritaires du DPI, a noté M. Trepelkov.  La restructuration du secteur de l’information des Nations Unies doit aussi passer par la facilitation de l’accès du plus grand nombre à l’information, a affirmé M. Trepelkov.  A cet effet, le site Web des Nations Unies devrait encore être développé pour devenir plus accessible.  Il appartient au Département de délivrer un message de paix et d’humanisme, dans toutes les langues des Nations unies.  M. Trepelkov a indiqué que les utilisateurs russes étaient de plus en plus nombreux et qu’en particulier le nouveau portail de nouvelles en langue russe était de plus en plus populaire.  Il s’est dit convaincu que les départements spécialisés des Nations Unies pouvaient apporter une assistance dans la redéfinition des pages Web en diffusant leurs principaux documents dans toutes les langues officielles des Nations unies, et pas seulement dans les langues de travail de l’Organisation.  M. Trepelkov  s’est aussi félicité de l’application du plurilinguisme dans le domaine de la radiodiffusion.  Il s’est par ailleurs félicité des mesures prises par le Département en matière de distribution rapide de l’information aux médias et a assuré le DPI du soutien de sa délégation aux efforts d’amélioration des bibliothèques des Nations Unies.


M. WILLIAM MARSHALL (Etats-Unis) a pris note de la décision du DPI et de l’Union européenne de fermer neuf centres d’information des Nations Unies en Europe et d’ouvrir un Centre régional à Bruxelles en 2004.  Compte tenu du fait que le Secrétaire général a l’intention de poursuivre cette approche dans d’autres régions, M. Marshall a souligné que le Bureau des services de contrôle interne avait mis l’accent sur le travail qui restait à accomplir pour que le programme de régionalisation des CINU soit opérationnel et devienne un élément efficace pour les campagnes de communication du DPI.  Il a insisté sur le fait que le DPI doit tenir compte de l’existence d’autres bureaux du système des Nations Unies pour éviter les double-emplois et a souligné que le réseau des CINU avait été créé au fil des années de façon ponctuelle.  Tout en reconnaissant la validité des opinions diverses des pays hôtes au sujet du processus de régionalisation des CINU, la délégation américaine a cependant encouragé les Etats Membres à saisir cette occasion pour avoir des centres régionaux qui pourraient mieux servir leurs intérêts.  Par ailleurs, M. Marshall a salué l’intégration de l’ODS au site Web des Nations Unies en tant que moyen d’améliorer le multilinguisme sur ce site.  A ce titre, il a souligné que le multilinguisme ne signifiait pas l’universalité, mettant en avant le fait que le site Web est un outil et non pas un document officiel.  Il a également remis en question la réallocation de ressources visant à pourvoir des postes pour renforcer la parité linguistique sur le Web, compte tenu des autres domaines prioritaires définis par les Etats Membres.  Suggérant par contre, qu’en vue de toucher une plus large partie du public mondial, le DPI devrait envisager de poster, sur le site Web de l’ONU, les textes de documents importants dans d’autres langues que les langues officielles.  Il a également remis en question l’utilité de la «Chronique des Nations Unies», en posant la question de savoir qui d’entre les délégués avait lu cette chronique récemment.  La délégation des Etats-Unis salue la nouvelle structure opérationnelle du DPI, et se félicite que le Département ait étroitement collaboré avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) et d’autres partenaires des Nations Unies dans le cadre de l’élaboration de la stratégie de communication pour le Sommet mondial de la société d’information. 


Suite à l’intervention de la délégation cubaine, M. Marshall a regretté que ce débat ait été politisé, et a affirmé que les Etats Unis avaient respecté leurs obligations internationales, en particulier celles de l’UIT.  Il a rappelé par ailleurs que, depuis 44 ans, les Cubains ont été privés du droit de choisir librement leurs représentants, de s’exprimer, de se réunir et de s’organiser sans craindre de représailles.  Le régime de Castro est une dictature qui ne respecte pas les droits fondamentaux de son peuple et qui les a trahis à la fois sur le plan politique et économique, a-t-il poursuivi.  Il a également lancé un appel au Gouvernement cubain lui demandant de libérer les journalistes et d’autres personnes arrêtées pour avoir exprimé leur opinion.


M. AL-ZAYANI (Bahreïn) a indiqué que les activités des Nations Unies dans le domaine de l’information étaient essentielles pour l’ensemble de l’humanité.  Il a évoqué la Journée de la liberté de la presse ou encore la Conférence sur le développement durable, en 2002, comme des exemples de manifestations dont il fallait diffuser le message au plus grand nombre.  Le rôle de la femme est un autre domaine dans lequel l’information a un rôle capital à jouer. Le DPI continue aussi de s’occuper de l’Afrique, a noté M. Al-Zayani et les médias ont un rôle important à jouer en matière de développement.  Les Nations Unies peuvent aussi jouer un rôle charnière pour combler le fossé numérique, a affirmé M. Al-Zayani.  Concernant la restructuration des centres d’information des Nations Unies, la délégation du Bahreïn souhaite que des décisions soient prises sur les mérites de chaque projet, a indiqué M. Al-Zayani, en expliquant que ces centres étaient des sources essentielles d’éducation et d’information.  Ces centres ont pour mission de sensibiliser le grand public sur les activités des Nations Unies et leurs activités doivent être renforcées en utilisant les moyens les plus modernes à leur disposition, a conclu M. Al-Zayani.


M. RUDOLF CHRISTEN (Suisse) a déclaré que, contrairement aux résultats obtenus dans le sondage, la Pew Organisation, mentionné par M. Tharoor hier, un sondage effectué au mois de juin en Suisse a démontré que les Suisses jugeaient l’image de l’ONU globalement positive, ce qui, à son avis, est le fruit d’une communication intense et honnête à laquelle les médias ont beaucoup contribué.  A ce titre, il a souligné que le soutien apporté par le DPI à ces médias était un élément central pour la diffusion d’une image claire, objective et réaliste de l’ONU dans le monde.  La délégation suisse salue les efforts entrepris par le DPI dans le but d’améliorer son efficacité, et notamment sa nouvelle structure, ainsi que les efforts visant à assurer un véritable multilinguisme au sein des Nations Unies.  Par ailleurs, la Suisse salue la restructuration des centres d’information des Nations Unies, et notamment la mise en place du centre régional pour l’Europe.  Il faut continuer dans cette voie à la lumière des résultats obtenus par l’expérience du Centre européen, a déclaré M. Christen, ajoutant qu’il ne fallait cependant pas perdre de vue que tous les résultats ne sont pas transférables d’une région à une autre.


Remarquant que le développement des nouvelles technologies de l’information avait offert de nouvelles chances aux habitants du monde, le délégué a noté qu’il restait cependant une grande majorité encore à l’écart de la révolution numérique.  La Suisse espère que le Sommet mondial sur la société de l’information qui se tiendra en décembre à Genève et plus tard à Tunis, pourra contribuer à l’amélioration de cette situation.


M. SERIK ZHANIBEKOV (Kazakhstan) a souligné les efforts réalisés par son gouvernement en matière d’infrastructures de l’information, en indiquant qu’une nouvelle culture technologique avait été insufflée à plusieurs niveaux dans l’économie du pays.  Dans le cadre de cette stratégie, un site Web du gouvernement a été mis en place, qui prévoit une base de données sur le droit et les ressources du Kazakhstan.  M. Zhanibekov a aussi indiqué que son pays avait entrepris des démarches pour se conformer aux normes juridiques internationales en matière de signature et d’échange de documentation électronique.  Il a indiqué que le Kazakhstan espérait ainsi s’intégrer pleinement dans la société mondiale de l’information.  Il a aussi insisté sur l’importance du rôle du DPI pour le traitement des questions économiques, sociales, humanitaires et environnementales, attirant l’attention du Département sur le problème de l’assèchement de la mer d’Aral.


Mme NINA S. DJAJAPRAWIRA (Indonésie) a salué la réforme en cours au sein du Département de l’information.  La nouvelle structure du Département devrait lui permettre d’être plus à même de promouvoir une culture de la paix et le respect entre les cultures a-t-elle ajouté.  A cet égard, il sera nécessaire de trouver des moyens pour combler le fossé numérique parce que ceux qui n’ont pas accès à l’information ne sauraient tirer profit de la mondialisation.  La délégation indonésienne a noté d’autre part que 80% du contenu de l’Internet est en anglais ce qui pénalise tous ceux qui ne parlent pas cette langue.  Par conséquent, si les nouvelles technologies de l’information doivent réellement un outil du développement et de l’éducation, il va falloir développer les sites dans les langues locales a-t-elle poursuivi.  Dans le même esprit, elle a déclaré que l’efficacité des centres d’information des Nations Unies serait également plus grande si ces centres communiquaient avec tous les segments de la société dans leur langue locale.  La délégation indonésienne attend les résultats du Sommet mondial sur la société de l’information, dans la mesure où cette manifestation devrait contribuer à réduire le fossé numérique et à trouver un consensus sur le partage équitable des nouvelles technologies de l’information.


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