QUATRIEME COMMISSION: LES TECHNIQUES SPATIALES DOIVENT ETRE MISES AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DU BIEN-ETRE DES PEUPLES
Communiqué de presse CPSD/273 |
Quatrième Commission
12ème séance – après-midi
QUATRIEME COMMISSION: LES TECHNIQUES SPATIALES DOIVENT ETRE MISES AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DU BIEN-ETRE DES PEUPLES
Réaffirmant que l’espace extra-atmosphérique doit être un domaine ouvert à l’humanité tout entière, de nombreuses délégations ont souligné cet après-midi que son utilisation doit se faire au profit du développement durable et du bien-être des peuples. A ce titre, la coopération multilatérale dans ce domaine est essentielle, pour que les pays qui n’ont pas de capacités spatiales ne soient pas marginalisés. Tout en se félicitant des progrès réalisés dans le domaine de la recherche spatiale, notamment avec le récent lancement de Shenzou V, premier vol spatial habité de la Chine, les délégations du Liban, de la Libye, de l’Algérie et du Nigéria ont insisté sur l’importance des transferts de technologies spatiales vers les pays en développement et sur le rôle primordial des activités du Comité sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique dans ce domaine.
A titre d’exemple des applications concrètes des techniques spatiales au service du développement, le représentant de l’Autriche a axé son intervention sur l’importance des techniques spatiales dans le domaine de la gestion des ressources hydriques, un point qui a aussi été soulevé par le Représentant du Kazakhstan.
Le représentant des Etats-Unis a exprimé un avis divergent de celui de la Fédération de Russie et de Cuba en expliquant qu’il ne fallait pas que le Comité des utilisations pacifiques de l’espace, et plus spécifiquement son sous-comité juridique, se saisisse de la question de la lutte contre la militarisation de l’espace, puisque cette question est déjà débattue au sein d’autres instances.
Outre les délégations citées ci-dessus, les représentants des pays suivants ont pris la parole: France, Chine, Mexique, Inde, Niger.
La Quatrième Commission poursuivra l’examen du point relatif à la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique jeudi 23 octobre à 15 heures.
COOPERATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Déclarations
M. BOUBAKAR ADAMOU (Niger) a indiqué que son pays souscrivait au contenu du rapport de la Commission. Il a souligné la complexité grandissante des questions de sécurité et de développement, qui selon lui demeurent les grandes questions de notre époque. C’est la raison pour laquelle la coopération multilatérale est essentielle, notamment pour la réalisation des objectifs contenus dans la Déclaration du Millénaire, a déclaré M. Adamou. Concernant l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, le Niger souhaite que les dispositifs mis en place par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace soient renforcés, car il faut à tout prix que l’espace extra-atmosphérique, qui est un bien commun de l’humanité, ne soit pas utilisé à des fins militaires, a conclu M. Adamou
M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a fait part de la solidarité de son pays avec les Etats-Unis à la suite de la perte de la navette spatiale Columbia et a également félicité la Chine pour avoir accédé au « Club » des pays ayant réussi à envoyer des cosmonautes dans l’espace.
Le Liban estime que l’espace extra-atmosphérique doit être utilisé comme un domaine ouvert à l’humanité tout entière. Les utilisations qui en sont faites doivent l’être pour le bien de l’humanité sans aucune forme d’hégémonie. Par ailleurs, les Etats doivent limiter leurs utilisations de l’espace extra-atmosphérique aux utilisations pacifiques et s’abstenir d’en faire un usage militaire, a-t-il poursuivi. M. Assaf est également d’avis qu’il est essentiel de parvenir à un Traité international pour prévenir la course aux armements dans l’espace. Le délégué a également estimé que tous les pays du monde doivent pouvoir tirer profit des avantages potentiels liés à la télémédecine, la télécommunication et à la télédétection. De plus, il faut clairement définir l’espace extra-atmosphérique et ses délimitations. Il a également exprimé l’appui du Liban à l’adhésion de la Libye au Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.
M. SERIK ZHANIBEKOV (Kazakhstan) a rappelé que son pays avait participé aux efforts spatiaux internationaux dans de nombreux domaines, grâce à la présence sur son sol du centre de lancement de Baïkonour. Le Kazakhstan est aussi membre, entre autres, du centre sur la télédétection, basé à Delhi en Inde et a participé à plusieurs projets internationaux sur l’utilisation des techniques spatiales dans le domaine de la protection de l’environnement, a indiqué M. Zhanibekov. Le Kazakhstan a aussi mis en place un programme spécifique sur l’étude des rayonnements ionisants, dans le cadre des activités spatiales, et participé à plusieurs programmes spatiaux de la Fédération de Russie. Il estime que la protection de l’environnement, la sécheresse, l’impact des activités humaines ou encore l’assèchement de certaines zones d’eau sont des questions qui revêtent une importance considérable. Directement concerné par l’assèchement de la mer d’Aral, le Kazakhstan est particulièrement intéressé par les applications civiles et pacifiques des techniques spatiales, a conclu M. Zhanibekov
Mme NADJEH BAAZIZ (Algérie) a remarqué que les technologies et techniques spatiales sont essentielles au développement socioéconomique et culturel des pays. Elle a également souligné que l’espace extra-atmosphérique est un bien commun à toute l’humanité et c’est pour cette raison qu’il faut garantir une utilisation rationnelle et à des fins pacifiques de cet espace. Il faut éviter sa militarisation en empêchant une course aux armements et en s’opposant à tout déploiement d’armes, a-t-elle poursuivi. L’Algérie approuve entièrement la stratégie qui consiste à promouvoir l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique pour l’intérêt, le développement et le bien-être des peuples, en particulier dans les pays en développement. Cette stratégie renforcera la coopération internationale dans le domaine des activités spatiales et une plus grande attention sera accordée aux programmes ayant pour objectif de faciliter l’accès des pays en développement aux technologies et techniques de l’espace. Elle a estimé que c’était sur cette base que les pays développés devraient accompagner les efforts des pays en développement afin de parvenir à combler le fossé qui les sépare.
M. FRANCK GELLET (France) s’est félicité du compromis obtenu par le Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique en ce qui concerne la composition de son bureau et des présidences des deux organes subsidiaires, grâce notamment aux consultations informelles qui se sont tenues sous la conduite de l’Autriche. Il a salué la personnalité et l’éloquence du président sortant du Comité, l’Ambassadeur du Chili et s’est réjoui, au nom de sa délégation, que le choix pour lui succéder se soit porté sur un candidat africain. Enfin, M. Gellet a fait part de ses félicitations à la République populaire de Chine pour la formidable réussite technique et humaine de la mission Shenzou V, qui a-t-il conclu, témoigne du considérable degré d’avancement du programme spatial chinois et de la capacité de la Chine à relever les défis de l’exploration et des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.
M. RODNEY LOPEZ (Cuba) a félicité la Chine pour avoir réussi à envoyer un homme dans l’espace la semaine dernière. Soulignant le rôle croissant que joue l’espace extra-atmosphérique dans la vie quotidienne des hommes, il a notamment insisté sur les applications dans les domaines de la médicine, de la climatologie et de la communication. Soulignant que l’espace extra-atmosphérique est le patrimoine commun de l’humanité, il a rappelé les principes selon lesquels cet espace doit être utilisé exclusivement à des fins pacifiques et promouvoir la coopération en la matière, ce qui doit se traduire par des transferts de technologies entre pays développés et pays en développement. Cuba s’oppose à la course aux armements dans l’espace car elle remet en danger la sécurité collective. La délégation cubaine a également réaffirmé son inquiétude face à la position des puissances nucléaires, qui sont aussi celles qui disposent de capacités spatiales, car elles tentent de bloquer les négociations sur l’interdiction de la course aux armements dans l’espace au sein de la Première Commission. Le représentant a en outre souhaité qu’on accorde plus d’attention aux risques liés aux collisions de débris spatiaux dans l’espace.
M. ABDULHAMID YAHYA (Jamahiriya arabe libyenne) a noté que le rapport du Comité avait mis en évidence la meilleure manière de tirer profit des utilisations pacifiques de l’espace, notamment dans le domaine de l’aide au développement. Il a félicité la Chine pour le lancement récent d’un vol spatial habité. Il a aussi rendu hommage à l’équipage de la navette américaine Columbia. La Jamahiriya arabe libyenne appuie le déblocage des ressources financières en faveur du travail du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace, notamment en ce qui concerne le renforcement des activités telles que la gestion des catastrophes naturelles, les communications par satellite, la télémédecine, la protection contre les maladies contagieuses ou encore la gestion de l’enseignement, sujets d’importance capitale pour les pays en développement, a déclaré M. Yahya. Il est nécessaire de trouver une solution à la question des débris spatiaux qui menacent les engins spatiaux et notamment ceux qui fonctionnent avec du combustible nucléaire, a ajouté M. Yahya. Il a aussi indiqué que sa délégation appuyait l’élaboration d’une convention internationale sur l’espace extra-atmosphérique qui limiterait, voire interdirait, les activités militaires dans l’espace extra-atmosphérique. Enfin, la Jamahiriya arabe libyenne demande aux membres de la Commission d’appuyer sa candidature pour devenir membre à part entière du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. La participation de la Jamahiriya arabe libyenne renforcerait la présence africaine au sein de ce comité, a souligné M. Yahya et serait un signe positif indiquant que les divergences politiques entre Etats ne les empêchent pas de coopérer sur les activités spatiales pacifiques bénéfiques à l’ensemble de l’humanité.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a réaffirmé que les utilisations de l’espace ne devraient être que pacifiques; or, nous constatons au contraire que la tendance est aux utilisations militaires. Pour pouvoir y remédier, la Chine estime qu’il est nécessaire de mettre en place un instrument juridiquement contraignant relatif à la course aux armements dans l’espace. Elle accorde un intérêt particulier à la mise en œuvre des recommandations pertinentes d’UNISPACE III, notamment aux dispositions relatives à la prévention des catastrophes naturelles. Ayant participé à l’équipe chargée de l’étude de ce point, la Chine reste activement engagée à promouvoir et faciliter la mise en œuvre d’un système de gestion spatiale global de prévention. Abordant les activités spatiales de la Chine, le délégué a rappelé que son pays venait d’envoyer dans l’espace la navette spatiale « Shenzhou V » avec un homme à son bord, et que par ailleurs il avait mis en orbite un satellite d’observation des océans, un quatrième satellite météorologique, ainsi qu’un troisième satellite de navigation. Il a poursuivi en déclarant que les activités spatiales de la Chine vont dans le sens de son développement, à un moment où la portée de ces activités ne cesse d’augmenter. Compte tenu de l’importance de la coopération internationale dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’espace, la Chine est décidée à renforcer sa coopération avec le reste du monde en matière spatiale.
M. KENNETH HODGKINS (Etats-Unis) a rappelé les difficultés et les dangers auxquels étaient confrontés ceux qui se dévouaient à la recherche spatiale, dangers illustrés par la destruction en début d’année de la navette spatiale Columbia. Il a fait part des félicitations de sa délégation à la République populaire de Chine pour sa récente réussite en matière de vol spatial habité. M. Hodgkins a aussi rappelé que l’année 2003 marquait, entre autres, le 40ème anniversaire de la résolution sur les principes juridiques qui gouvernent les activités des Etats dans l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, un texte qui définissait les principes fondamentaux de cette exploration. M. Hodgkins a noté le niveau inégalé de coopération qui existe aujourd’hui dans le domaine spatial, en indiquant que son pays, par l’intermédiaire de la NASA, avait conclu plus de 3 000 accords de coopération spatiale civile avec plus de 100 pays et organisations internationales et que de tels faits démontraient qu’il n’était pas nécessaire que la commission se penche sur les questions relatives à la militarisation de l’espace. M. Hodgkins a insisté sur le fait qu’il existait de nombreux mécanismes multilatéraux chargés des questions de désarmement, telles la Première Commission ou encore la Conférence sur le désarmement à Genève et que le Comité ne devait pas devenir l’un d’entre eux.
Concernant le travail du sous comité juridique, M. Hodgkins a noté que les activités privées dans l’espace extra atmosphérique étaient de plus en plus nombreuses et que le financement de ces activités était déterminant pour leur succès futur. Il est impératif que le sous-comité juridique continue d’avoir à l’ordre du jour de ses discussions les questions relatives au projet de convention de l’Institut international de droit privé (UNIDROIT) portant sur les garanties internationales des matériels d’équipement mobile. M. Hodgkins s’est ensuite félicité du travail du Comité scientifique et technique sur l’utilisation de sources d’énergie nucléaire dans l’espace, du consensus qui a été trouvé sur la question des débris spatiaux et des discussions qui se sont déroulées au sein de ce sous-comité sur l’utilisation de la technologie spatiale, notamment dans le domaine de la télémédecine ou encore dans la gestion des catastrophes naturelles.
Mme AMPARO ANGUIANO RODRIGUEZ (Mexique) s’est associé aux autres délégations ayant félicité la Chine pour avoir réussi le lancement d’une navette spatiale avec un homme à bord. Le Mexique se rallie à la position prise par UNISPACE III selon laquelle l’utilisation de l’espace doit se faire à des fins uniquement pacifiques. La représentante a fait valoir que cela était d’autant plus important que les avantages à tirer des activités spatiales en termes de développement sont énormes. Elle a salué le fait que ce soit un Mexicain qui ait été nommé à la tête du Bureau des Nations Unies pour les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. En matière de coopération régionale dans le domaine spatial, le Mexique a signé, le 11 juin, l’Accord d’affiliation à l’ONU du Centre régional d’éducation et de recherche et technologies spatiales pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Ce Centre a deux sièges, l’un au Mexique, l’autre au Brésil et représente un point de départ pour renforcer les capacités des pays de la région pour ce qui est des utilisations des techniques spatiales, a poursuivi la représentante. S’agissant des travaux du sous-comité des affaires juridiques du COPUOS, elle a estimé qu’il fallait qu’il déploie plus d’efforts pour inciter davantage de pays à ratifier les traités internationaux en la matière.
M. STEPAN KUZMENKOV (Fédération de Russie) a félicité la Chine pour son récent succès dans le domaine de la conquête spatiale. Rappelant que la Déclaration de Vienne adoptée par UNISPACE III fixe comme priorité d’utiliser l’espace à des fins uniquement pacifiques, il a réaffirmé que sa délégation se rallie à cette position. A ce titre, la Fédération de Russie est en faveur de l’interdiction complète du déploiement d’armes dans l’espace et constate à regret que les discussions sur cette question ne sont pas assez actives dans le cadre de l’ONU. Le délégué a saisi cette occasion pour lancer un appel aux Etats membres du COPUOS pour parvenir à un résultat concret dans ce domaine.
Quant aux activités du sous-comité juridique du Comité, la délégation de la Fédération de Russie estime qu’il devrait se consacrer à l’élaboration d’une convention universelle dans le domaine du droit spatial. Soulignant que l’homme est à la conquête de l’espace depuis plus de cinquante ans, et qu’un nombre sans cesse croissant de pays ont des activités spatiales, le délégué a déclaré qu’il était désormais nécessaire d’adapter les normes internationales aux réalités actuelles à commencer par une délimitation de l’espace extra-atmosphérique, la réglementation des activités commerciales dans l’espace, la propriété intellectuelle et d’autres. A cet égard, la Fédération de Russie propose d’adopter une approche d’ensemble en vue de la finalisation d’une telle convention qui devrait couvrir chaque aspect spécifique de la conquête spatiale. L’élaboration d’un instrument normatif de ce type exige des efforts de la communauté internationale, mais les bénéfices à en tirer méritent qu’on s’y consacre activement, a-t-il conclu.
M. ADIGUN ADE ABIDUN (Nigéria) a déclaré que les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique constituent une activité essentielle pour promouvoir la coopération pour le bien-être de l’humanité, grâce à la protection de l’environnement et à la gestion rationnelle des ressources naturelles. C’est dans cet esprit que le Nigéria continue d’appuyer la Déclaration de Vienne d’UNISPACE III en assumant la présidence du COPUOS (Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique). Les sciences et technologies spatiales sont appelées à jouer un rôle déterminant pour la réalisation des objectifs de développement durable fixés au Sommet mondial de Johannesburg, a déclaré le délégué. Pour sa part, le Nigéria salue le rôle actif assumé par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique et par ses sous-comités pour ce qui est de l’application des recommandations d’UNISPACE III. L’intérêt porté par le Gouvernement nigérian à ces utilisations au service du développement se traduit notamment par la création d’une Agence nationale de recherche et de développement spatiale. Cette Agence est au service du peuple nigérian, dans la mesure où le Nigéria n’a pas les moyens, en tant que pays en développement, d’explorer l’espace. Le Nigéria a lancé son premier satellite spatial en septembre 2003, a poursuivi le représentant qui a expliqué que la vocation de ce satellite est de déceler les catastrophes naturelles. Ce satellite a été réalisé par une équipe d’ingénieurs et de scientifiques nigérians avec l’appui de l’Université de Surrey, Royaume-Uni. Le Nigéria est convaincu que l’application des recommandations d’UNISPACE III passe par le renforcement des capacités nationales. Il lance par conséquent un appel aux pays développés ayant des capacités spatiales pour partager leurs expériences avec les pays en développement et les aider à créer leurs propres capacités qui seront au service du développement.
M. KALAVENKATA RAO (Inde) s’est tout d’abord félicité du consensus trouvé dans la composition du Bureau et des organes subsidiaires du Comité pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique et en particulier du système de rotation géographique mis en place lors de sa 46ème session. M. Rao s’est aussi félicité des activités couvertes par le Programme des Nations Unies sur les applications spatiales, notamment en matière de gestion des catastrophes naturelles, et ce malgré les contraintes budgétaires. Concernant le travail du sous-comité scientifique et technique, M. Rao s’est réjoui de ce que des thèmes tels que la télémédecine aient été intégrés dans les discussions. M. Rao a ensuite présenté à la Commission les derniers développements du programme spatial indien de l’année en cours. Il a indiqué qu’en mai dernier, son pays avait placé en orbite le satellite INSAT–3A, utilisé dans les domaines des télécommunications, de la météorologie et des secours. En mai également, l’Inde a placé en orbite un satellite géostationnaire expérimental. M. Rao a conclu en déclarant que le programme spatial indien était orienté vers le développement national et favorisait les applications des techniques spatiales bénéfiques à la population et que pour cette raison son pays considérait que les Nations Unies avaient un rôle central à jouer dans ce domaine.
M. WALTER LICHEM (Autriche) a expliqué que son pays estime qu’il est approprié que l’Année internationale de l’eau douce soit saisie comme une occasion pour se pencher sur les apports des technologies spatiales en matière de gestion des ressources hydriques de la terre. Soulignant que 2.5 milliards de personnes n’ont pas accès à des conditions sanitaires adéquates, et que le réchauffement de la terre et le développement non durable sont à l’origine de conditions dramatiques en termes de disponibilités de ressources en eau, M. Lichem a insisté sur les contributions majeures des technologies spatiales en matière de gestion des ressources hydriques de la terre. L’eau est avant tout partagée par des pays, a–t-il déclaré, ajoutant que l’apport des données spatiales sur les ressources en eau pourrait notamment être significatif pour régler les différends interjuridictionnels. A ce titre, l’Autriche se félicite de la décision du Comité des utilisations pacifiques de l’espace visant à inclure un nouveau point à l’ordre du jour intitulé « Espace et Eau ». Il a indiqué que ce nouveau point est dores et déjà repris dans le cadre de programmes concrets y compris dans le cadre du Programme TIGER de l’Agence européenne de l’espace qui a trait à la gestion des ressources en eau de l’Afrique à partir d’observation spatiales de la terre. Il a également indiqué que deux conférences internationales seront consacrées cette année au thème de la technologie spatiale au service de la gestion de l’eau, l’une relative à l’Amérique latine, l’autre à l’Asie.
* *** *