CPSD/270

DE NOMBREUSES DELEGATIONS ESTIMENT QUE LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX NE DOIVENT PAS SE SUBSTITUER A UNE SOLUTION DURABLE AUX CAUSES DES CONFLITS

16/10/2003
Communiqué de presse
CPSD/270


Quatrième Commission                                        CPSD/270/Rev.1

9ème séance – matin                                                16 octobre 2003


DE NOMBREUSES DELEGATIONS ESTIMENT QUE LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX NE DOIVENT PAS SE SUBSTITUER A UNE SOLUTION DURABLE AUX CAUSES DES CONFLITS


La Quatrième Commission adopte par consensus le projet de résolution sur la question du Sahara occidental


Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies peuvent être une alternative à la violence, mais ne peuvent et ne doivent pas se substituer à une solution durable aux causes profondes des conflits a déclaré ce matin le représentant du Liban dans le cadre du débat général de la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) sur l’étude d’ensemble de la question des opérations de maintien de la paix.  De nombreuses délégations ont en effet souligné le caractère temporaire de ces missions qui, selon elles, doivent avoir des mandats clairs, des moyens financiers et techniques adéquats et disposer d’un personnel qualifié.  A ce titre, la formation du personnel de maintien de la paix, qu’il soit militaire, de police ou civil a fait l’objet d’un intérêt particulier.  La composition des missions a également été sujette à discussion, compte tenu du fait que les pays en développement restent les principaux fournisseurs de contingents alors même qu’ils n’assument que rarement des postes de responsabilité sur le terrain et au siège, comme l’ont souligné les représentants du Ghana et de la Malaisie.  Le représentant de l’Afrique du Sud a d’ailleurs demandé quelles étaient les mesures préconisées par le DOMP pour remédier à ce déséquilibre.


Compte tenu de la complexité croissante des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le représentant de l’Italie a mis l’accent sur l’importance de la coopération des Nations Unies avec les organisations internationales mais aussi régionales, pour faire face à ce défi.  A ce titre, l’exemple de la coopération entre les Nations Unies et les organisations africaines, qu’elles soient régionales, comme l’Union africaine, ou sous-régionales, comme la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, a souvent été cité par les intervenants. 


Outre les délégations mentionnées ci dessus, ont également pris part au débat général: Australie; Pérou, au nom du Groupe de Rio; Canada; Nouvelle-Zélande, au nom du Forum des Iles du Pacifique; Jamahiriya arabe libyenne; Algérie; Fédération de Russie; Norvège; Tunisie et Ukraine.


En fin de séance, la Quatrième Commission a adopté par consensus le projet de résolution portant sur la Question du Sahara occidental Au terme duquel l’Assemblée générale tiendrait à rappeler la résolution 1495 (2003) du Conseil de sécurité, dans laquelle le Conseil a appuyé le Plan de paix pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, qui constituait une solution politique optimale reposant sur un accord entre les deux parties.  Elle continuerait d’appuyer énergiquement les efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé personnel afin de parvenir à un règlement politique mutuellement acceptable du différend concernant le Sahara occidental.


Les représentants de l’Italie, au nom de l’Union européenne, du Maroc et de l’Algérie ont expliqué leur position sur ce projet de résolution.


La Quatrième Commission reprendra ses travaux demain, 17 octobre à 10 heures.


ETUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS


Déclarations


M. WARREN SNOWDON (Australie) s’est félicité du rapport « détaillé et franc » fourni par le Secrétaire général adjoint aux opération de maintien de la paix, qui a identifié les défis à relever mais aussi de réelles améliorations dans la planification des opérations de maintien de la paix.  Il a noté des résultats encourageants dans les six domaines prioritaires identifiés par M. Guéhenno, notamment le renforcement des capacités de déploiement rapide.  L’Australie est aussi encouragée par le fait que M. Guéhenno ait placé au centre du maintien de la paix la question de l’état de droit et du maintien de l’ordre grâce à la mobilisation de forces de police, comme au Timor-Leste, a déclaré M. Snowdon.  Mais le maintien de la paix est en pleine évolution et le Département des opérations de maintien de la paix doit rechercher des améliorations constantes à son travail, a ajouté M. Snowdon.  Il a aussi indiqué que le partenariat entre les Nations Unies et les Etats Membres était essentiel et que le rôle des organisations régionales, des forces multinationales et des coalitions était devenu déterminant.  L’Australie considère que même si ces acteurs exercent chacun des fonctions différentes, les efforts qu’ils fournissent vont dans le même sens et c’est pour cette raison que la délégation australienne considère que l’on pourrait élargir la définition des casques bleus, a aussi déclaré M. Snowdon.  L’Australie, a-t-il rappelé, reste l’un des dix premiers pays contributeurs aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Ce pays a dirigé une force multinationale et a participé à d’autres opérations.  De sérieux problèmes de capacité demeurent et doivent être réglés, a conclu M. Snowdon, par exemple en déployant des experts civils sur le terrain, ou en partageant plus largement les informations en provenance du terrain, ce qui pourrait, a-t-il précisé, faire la différence lorsqu’il s’agit de protéger la vie de civils innocents et notamment celle du personnel des Nations Unies.


M. GRAHAM MAITLAND (Afrique du Sud), au nom du Mouvement des non alignés) a estimé que les opérations de maintien de la paix doivent strictement respecter certains principes figurant dans le Document final de Kuala Lumpur adopté en 2003.  Qu’il s’agisse de mettre sur pied une nouvelle opération, ou de modifier le mandat d’une opération existante, il faudrait obtenir l’accord des parties concernées.  Il faudrait aussi respecter les principes de l’impartialité, avoir un mandat clairement défini, un financement assuré et s’engager à ne pas recourir à la force, a-t-il poursuivi.  S’il est vrai que les opérations de maintien de la paix contribuent à la paix et à la sécurité internationales, il n’en demeure pas moins qu’elles ne peuvent se substituer à une solution permanente, ni être considérées comme un prétexte pour ne pas s’attaquer aux causes profondes des conflits.


Se rangeant aux propos du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Maitland a déclaré que les pays en développement ne devaient plus être les seuls à assumer une responsabilité qui devrait être partagée par tous les Etats Membres des Nations Unies.  A ce titre, il a demandé quelles étaient les mesures préconisées par le Secrétariat pour inverser cette tendance et engager les pays développés à fournir des contingents.  M. Maitland a également abordé le problème qui se pose au DOMP en termes de recrutement de personnel civil pour les missions, et a évoqué le cas de la mission au Libéria, pour laquelle il avait été demandé à certains Etats Membres de s’engager à fournir du personnel avant même que cette mission ait eu l’aval du Conseil de sécurité.  Il faut éviter que cela ne se reproduise.  Le représentant s’est félicité de la volonté marquée du Secrétariat de procéder au remboursement des pays contributeurs de troupes, et a réaffirmé l’appui du Mouvement à toute initiative visant à renforcer la capacité de maintien de la paix en Afrique.


M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou) a rappelé que le Groupe de Rio, au nom duquel il a pris la parole, avait fait un certain nombre de propositions au Comité spécial et au Département des opérations de maintien de la paix en vue d’améliorer les capacités des Nations Unies dans ce domaine.  A ce titre, il a demandé des éclaircissements sur les circonstances qui limitent la contribution des Etats Membres aux opérations de maintien de la paix de manière à pouvoir immédiatement y remédier, surtout pour ce qui est de la participation des Etats aux arrangements des forces et moyens en attente.  Par ailleurs, le Groupe de Rio soutient l’initiative appelée “fast cash” qui a été présentée lors de la Conférence de Freetown en mars 2003, considérant qu’elle va dans le sens de ses propositions soumises au Comité spécial, l’année dernière.


L’objectif du Secrétariat étant d’augmenter la participation directe ou indirecte des Etats Membres aux opérations de maintien de la paix, M. De Rivero a demandé pourquoi le rapport requis par le Comité spécial au Secrétaire général, sur les difficultés des Etats Membres à se conformer aux exigences de déploiement rapide, y compris les aspects financiers de cette question, n’a toujours pas été présenté.  Il a estimé que le Manuel des opérations multidimensionnelles de maintien de la paix est un instrument important pour la standardisation de la formation des futurs responsables.  Par ailleurs, il a également félicité le Département pour les opérations de maintien de la paix (DOMP) pour ses efforts incessants en termes de formation et de déploiement du personnel de maintien de la paix.  Suite aux développements récents, le Groupe de Rio a également insisté sur la nécessité de renforcer les conditions de sécurité du personnel de maintien de la paix et du personnel humanitaire des Nations Unies.


M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a rappelé les principes généraux sur lesquels se fondent les opérations de maintien de la paix, notamment la nature temporaire de ces opérations.  Ces opérations peuvent être une alternative à la violence, mais ne sauraient se substituer aux solutions durables aux causes des conflits, a-t-il déclaré.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de garantir la sécurité du personnel de la paix sur le terrain qui agit au nom de la communauté internationale, ce qui exige, à son sens, une meilleure évaluation des dangers.  Par ailleurs, il faut élargir la base de la participation aux opérations de maintien de la paix auxquelles tous les Etats Membres devraient fournir des contingents.  M. Assaf a ensuite abordé le problème des mandats des opérations de maintien de la paix qui doivent être clairs et prévoir que le personnel qui y participe puisse être correctement formé et disposer des ressources financières et techniques nécessaires au succès de sa tâche.  Il a également rappelé que la première mission des Nations Unies a été la FINUL qui a été créée en 1948, et a affirmé que cette force devrait rester présente tant que la paix et la sécurité n’ont pas été rétablies dans la région.


M. GLYNN BERRY (Canada), abordant la question de la consolidation du processus Brahimi au sein du DOMP, a souligné certains développements positifs comme l’adoption de principes et lignes directrices pour le programme de DDR, et la publication imminente du Guide des opérations de maintien de la paix multidimensionnelles des Nations Unies. Sa délégation est dans l’attente du document relatif à la discipline, et se félicite de la création d’un poste de conseiller en égalité des sexes au sein du DOMP.  Revenant aux recommandations du Groupe de travail du Comité spécial sur la règle de droit, M. Berry a encouragé le DOMP et ONUSIDA à renforcer leur coopération et a appelé les Etats Membres à offrir des services de dépistage du VIH/sida à tous les soldats de la paix. 


Relevant les progrès substantiels en matière de formation, il a toutefois réitéré la demande du Comité spécial d’un rapport sur la façon d’améliorer la coordination des militaires du DOMP, de la police civile et des activités de formation des civils, y compris la faisabilité de la création d’une unité de formation multidimensionnelle.  Il a également souligné le rôle que les Nations Unies assument en permanence en Afrique, et s’est félicité de la volonté marquée des Etats africains de faire leur part pour empêcher et gérer les conflits sur le continent.  Cette heureuse initiative est, à son avis, le complément des efforts déployés par les Nations Unies.  A ce titre, il a également évoqué le Plan conjoint Afrique/G-8 adopté en juillet dernier, qui reconnaît la vision africaine des mécanismes de maintien de la paix, établit certains fondements et souligne la nécessité pour les pays donateurs de coordonner leurs activités afin d’assumer la meilleure utilisation possible des ressources disponibles.  Ce plan met également l’accent sur la nécessité de trouver des moyens pour permettre aux organisations africaines d’établir des partenariats avec les Nations Unies, tant sur le plan du renforcement des capacités que sur celui de la gestion stratégique des missions actuelles.  Il a déclaré que l’un des principaux défis que le Canada et d’autres pays développés devront relever a trait à l’absence de mécanismes permettant d’assurer un soutien financier aux opérations de maintien de la paix, qui ne sont pas considérées comme des activités d’aide publique au développement.  Pour sa part, le Canada a versé 6,5 millions de dollars US au PNUD pour soutenir directement la Direction de la paix et de la sécurité de l’Union africaine.  La délégation encourage par ailleurs la participation d’organisations régionales aux opérations de maintien de la paix.  A ce titre il a tenu à demander aux Nations Unies et à la communauté internationale d’accepter le fait que le maintien de la paix, en vertu d’un mandat des Nations Unies, n’est pas moins effectif parce que le casque porté est différent.  A ce titre, il a rappelé que le Canada est actuellement le principal fournisseur de personnel à la Force internationale en Afghanistan, et que les Canadiens en mission dans ce pays ne sont pas moins des soldats de la paix que leurs collègues servant dans les missions de l’ONU.  Quant à la capacité de déploiement rapide des Nations Unies, M. Berry a également rappelé que le Canada fait partie de la Brigade multinationale d’intervention rapide des forces en attente des Nations Unies (BIRFA).


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. MARCELLO SPATAFORA (Italie) a noté les nombreux changements et réformes intervenus dans le Département depuis le rapport Brahimi.  Il a souhaité pour ce département une efficacité accrue dans un contexte international de plus en plus complexe, changeant et difficile.  Les Nations Unies sont de plus en plus sollicitées pour des opéations complexes, a indiqué M. Spatafora, et la coopération des Nations Unies avec d’autres organisations internationales mais aussi régionales est à ce titre essentielle.  En ce qui concerne la coopération entre les Nations Unies et l’Union européenne, en Bosnie et en République démocratique du Congo, cette coopération a bien fonctionné, et le rôle de la force Artémis à Bunia a été un soutien décisif pour la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).  Autre exemple de coopération, celle qui est intervenue entre les Nations Unies et les organisations africaines, qu’elles soient régionales, comme l’Union africaine, ou sous-régionales, comme la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.  Ces deux dernières organisations ont prouvé qu’elles étaient capables d’initier et de conduire des missions de maintien de la paix, en Côte d’Ivoire et au Libéria notamment, a noté M. Spatafora. 


L’Union européenne souhaite qu’une attention particulière soit accordée au respect du droit dans les zones de maintien de la paix, a ajouté M.  Spatafora; elle demande que la coopération soit renforcée entre forces de police et composantes civiles d’évaluation de la situation sur le terrain.  L’Union européenne réitère aussi son attachement à la parité hommes-femmes dans le cadre des opérations de maintien de la paix et demande un élargissement des capacités d’information du Département.  Concernant les questions opérationnelles, M. Spatafora a noté que le déploiement rapide, le soutien logistique, les stocks et les nécessités de formation requéraient des mécanismes de gestion appropriés, notamment lorsque les Nations Unies prennent le relais d’autres forces régionales ou multinationales.  L’Union européenne est aussi très attachée à la question du personnel civil et des forces de police.  Puisque ce type de personnel est de plus en plus présent dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, il faudrait qu’il soit correctement formé, a déclaré M. Spatafora.  C’est dans cette optique que la Commission européenne organise une Conférence internationale de formation à Rome les 21 et 22 octobre prochains, a-t-il précisé.  Par ailleurs, M. Spatafora a indiqué que l’Union européenne attachait aussi une importance particulière à la sécurité du personnel des Nations Unies et à ce titre, l’Union demande un renforcement de l’autorité du Coordinateur des Nations Unies pour la sécurité et une coopération renforcée des services de ce coordinateur avec le Département des opérations de maintien de la paix.  M. Spatafora a conclu en rappelant le rôle essentiel joué par la prévention des conflits et la gestion des crises et à ce titre, l’importance des processus de désarmement, démobilisation, réinsertion, et réinstallation (DDRR).  L’Union européenne participe à hauteur de 40 000 hommes et femmes à de nombreuses missions de maintien de la paix en Europe et en Afrique. Elle est prête à renforcer sa coopération avec les Nations Unies, a affirmé M. Spatafora.


M. HARON HASSAN (Jordanie), a déclaré que sa délégation s’alignait sur la déclaration faite par le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Mouvement des non-alignés, en indiquant qu’elle souscrivait pleinement à l’importance du respect du droit dans le domaine du maintien de la paix.  Le Libéria est effectivement un test à cet égard, a noté M. Hassan.  Sur le déploiement rapide, il a souhaité savoir qui en déciderait; il s’est dit favorable à l’examen de la question des critères du déploiement par le Secrétariat.  En matière de maintien de la paix, les Etats Membres doivent faire davantage pour combler le fossé qui existe entre les intentions et les actes sur le terrain, a aussi indiqué M. Hassan.  Il s’est félicité de l’initiative du Secrétaire général adjoint en matière de procédures disciplinaires contre ceux qui abusent de l’autorité que leur confère le mandat des Nations Unies.  Par ailleurs, suite à la mort d’un observateur militaire jordanien et d’un autre de nationalité malienne, dans la zone de Bunia, en République démocratique du Congo, le 31 main dernier, la délégation jordanienne propose de fournir des capacités aériennes légères aux observateurs des Nations Unies dans les zones dangereuses.  Concernant l’application des réformes évoquées par le Secrétaire général adjoint M. Guéhenno, les Nations Unies, tout en renforçant leurs capacités de maintien de la paix, doivent éviter de favoriser une doctrine sur une autre, a conclu M. Hassan, en soulignant que la force d’un soldat de maintien de la paix résidait précisément dans sa faiblesse inhérente, a savoir qu’un casque bleu ne constitue une menace pour aucune des parties d’un conflit.


S’exprimant au nom du Groupe du Forum des Iles pacifiques, M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a indiqué qu’il était important de considérer le maintien de la paix dans le cadre d’une stratégie globale postconflit.  La coordination entre les différentes agences des Nations Unies est à ce titre essentielle, a t-il indiqué.  M. Mackay a souligné qu’à Bougainville et plus récemment dans les Iles Salomon, la région pacifique avait relevé le défi du maintien de la paix et de la sécurité, conformément à ce que recommandait la Charte des Nations Unies.  La composition régionale de la Mission d’assistance régionale dans les Iles Salomon, déployée en juillet dernier, a contribué à son succès, a affirmé M. Mackay.  Cette Mission est un exemple concret de coopération entre Etats du Pacifique, notamment en matière de forces de police.  Les Etats de cette région se sont aussi engagés dans une coopération accrue en matière de formation de ces forces de police et de partage de l’expertise militaire, a encore noté M. Mackay.  Concernant la sécurité du personnel des Nations Unies, il a suggéré que les membres de la Commission soutiennent pleinement le travail réalisé par la 6ème Commission sur le projet de Convention sur la protection du personnel des Nations Unies et associés.  Notre personnel doit être protégé pour que les Nations Unies puissent faire leur travail, a encore noté M. Mackay.  Les incidents de ces derniers mois ont souligné l’importance de la prévention et de l’analyse des menaces qui proviennent du terrain, a-t-il ajouté.  Dans plusieurs cas récemment, des coalitions régionales ont précédé les casques bleus sur le terrain, et le fait que de telles coalitions aient dû être mises en place souligne surtout la nécessité d’améliorer les capacités de déploiement rapide des Nations Unies.  M. Mackay a conclu en indiquant que le Forum des Iles Pacifiques soutenait pleinement l’appel de M. Guéhenno en faveur de stratégies destinées à renforcer le respect du droit dans les opérations de maintien de la paix.


M. ABDULHAMID YAHYA(Jamahiriya arabe libyenne) a souligné que les opérations de maintien de la paix ne doivent pas se substituer à des solutions permanentes aux problèmes et aux causes des conflits.  Il a également insisté sur le fait que les stratégies de la prévention des conflits devraient faire partie des priorités au sein des organes des Nations Unies et en premier lieu au Conseil de sécurité.  Dans ce contexte, il a rendu hommage à la création du Groupe spécial chargé de la prévention des conflits en Afrique.  La délégation libyenne accueille favorablement les efforts récents pour développer la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine.  Elle est également d’avis que les six domaines prioritaires définis par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix sont à la base du succès des forces de maintien de la paix pour être à la hauteur des défis. 


Quant au personnel de maintien de la paix, le délégué a déclaré qu’il faudrait prendre toutes les mesures pour mettre fin aux abus sexuels commis par ce personnel, ce qui suppose une meilleure formation de ce personnel et une application stricte du code de conduite.  Par ailleurs, le délégué a estimé que les mandats des opérations de maintien de la paix devraient également clairement prévoir les besoins de la période de consolidation de la paix, notamment en matière de DDR.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du personnel des Nations Unies déployé dans le cadre des missions de maintien de la paix.


M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a noté les avancées significatives réalisées par le Département des opérations de maintien de la paix, notamment dans les domaines de la coordination entre personnel de police civile et militaires et celui de la gestion efficace des missions.  La Malaisie s’associe à la déclaration faite par l’Afrique du Sud au nom des non-alignés, a déclaré M. Rastam, en soulignant cependant que ce pays, qui participe actuellement à sept missions de maintien de la paix à travers le monde, considérait que les opérations de maintien de la paix devaient strictement respecter la Charte des Nations Unies et le droit humanitaire.  Le 20 août dernier, 120 éléments de la Police royale malaise ont été déployés dans le cadre de la Mission d'appui des Nations Unies au Timor-Leste –une première pour la police malaise, a précisé M. Rastam.  Etant donné le rôle de plus en plus prépondérant joué par les forces de police dans le maintien de la paix, la formation de ce type de personnel est essentiel et la délégation malaise est d’avis que la sélection pour les postes de commandement dans ces missions se base sur des critères de capacité et de crédibilité, ainsi que sur la taille des contingents des forces de police, a affirmé M. Rastam.  Il a ajouté qu’au vu du caractère multidimensionnel des opérations de maintien de la paix, le projet de Manuel des opérations multidimensionnelles de maintien de la paix des Nations Unies était une initiative positive.  Il faudra néanmoins prendre soin de réévaluer ce Manuel à intervalles réguliers, a noté M. Rastam, qui s’est aussi félicité de la mise en place des stocks de

déploiement stratégique, à Brindisi, en Italie, qui ont servi notamment lors du déploiement de la Mission des Nations Unies au Libéria.  M. Rastam a conclu en soulignant l’importance de la formation du personnel de maintien de la paix, indiquant que grâce au soutien du Département des opérations de maintien de la paix, la Malaisie avait mené trois sessions régionales de formation logistique des Nations Unies à Port-Dickson depuis 2001.


M. IDIRISU M.BIYIRA (Ghana) s’est déclaré satisfait des efforts déployés par le DOMP dans le recrutement de personnel qualifié pour pourvoir les postes vacants au plus haut niveau au sein du Département.  Cependant, cette pratique devrait également être retenue pour ce qui est du recrutement du personnel de maintien de la paix sur le terrain a ajouté le délégué.  Dans ce contexte, il a mis en évidence les déséquilibres en faveur des pays développés et cela en dépit du fait que ces pays ne contribuent pas aux contingents des Nations Unies en envoyant leurs propres troupes.  Il s’est également déclaré favorable à l’élaboration d’un code de conduite standardisé à l’intention du personnel de maintien de la paix, qu’il soit militaire, de police ou civil, même si les mesures disciplinaires peuvent être différentes en fonction du groupe de personnel considéré.  La délégation du Ghana se félicite de la priorité accordée par le DOMP au renforcement des capacités de maintien de la paix de l’Afrique et de la coopération engagée dans ce sens avec l’Union africaine.  Suite à l’intervention du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, la délégation du Ghana a proposé un septième domaine prioritaire pour le DOMP, concernant la réduction de l’écart existant entre pays en développement et pays développés pour ce qui est de l’envoi de troupes aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique.  Par ailleurs, et se servant de l’exemple libérian, le délégué a suggéré que les budgets alloués aux opérations de maintien de la paix devraient prévoir les activités de consolidation de la paix, et plus spécifiquement les besoins en matière de désarmement, démobilisation et de réintégration.


Mlle NADJEH BAAZIZ (Algérie) a déclaré que les opérations de maintien de la paix, qui ont pour mandat la consolidation de la paix, la démobilisation des factions rivales, la surveillance du cessez-le-feu et l’assistance humanitaire reposent, pour leur succès, sur des facteurs importants tels que le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense; elles doivent également avoir un mandat réaliste, clair et crédible ainsi qu’un financement solide.  Mlle Baaziz s’est félicitée des progrès réalisés dans le domaine des consultations triangulaires entre pays contributeurs de troupes, le Conseil de sécurité et le Secrétariat, tout en insistant sur la nécessité de les renforcer davantage afin de prendre en compte les préoccupations légitimes des pays fournisseurs de contingents et définir les modalités pratiques pour les associer au processus de prise de décisions.  La représentante a également mis l’accent sur l’importance de la coopération entre les Nations Unies et les organismes régionaux en matière de prévention des conflits, de gestion des crises, d’aide humanitaire et de reconstruction postconflit.  L’Afrique, continent le plus touché par les conflits devrait, selon la déléguée bénéficier d’une attention particulière.  Soulignant que les pays africains ont démontré leur disponibilité à assumer leurs responsabilités en s’attaquent aux causes sous-jacentes des conflits, la représentante a évoqué la mise en place du Conseil de la Paix et de la sécurité de l’Union africaine et le lancement du NEPAD comme preuve de l’engagement africain; elle a encouragé les Nations Unies à renforcer la coopération avec l’Union africaine.


M. G. M. GATILOV (Fédération de Russie) a souhaité au nom de sa délégation que les recommandations du rapport Brahimi soient appliquées de manière cohérente.  La Fédération de Russie soutient les efforts du Secrétariat en matière de formation professionnelle, tant au niveau du Département que dans le cadre des missions sur le terrain, a souligné M. Gatilov.  Par ailleurs, la Fédération de Russie continue de considérer que le Conseil de sécurité à une responsabilité première dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Le droit en la matière doit être renforcé, a noté M. Gatilov qui a rappelé par ailleurs que  lors de son intervention au cours du débat général devant l’Assemblée générale, le Président russe, M. Vladimir Poutine avait insisté sur le fait que la Fédération de Russie était disposée à augmenter sa participation aux opérations de maintien de la paix.  Plusieurs opérations, notamment en Afghanistan, en République démocratique du Congo et en Sierra Leone, ont prouvé le lien essentiel qui existe entre le maintien de la paix et la reconstruction économique et sociale.  Il faudrait, a-t-il dit que les Nations Unies développent leurs capacités de déploiement rapide et, à ce titre la Russie est favorable aux récentes expériences de déploiement de forces régionales en République démocratique du Congo et au Libéria.  Mais ces expériences doivent rester dans le cadre de la Charte des Nations Unies, a noté M. Gatilov, en soulignant à son tour le rôle du respect du droit et de la justice dans le contexte du maintien de la paix et de la gestion postconflit.  Il a conclu en déplorant le manque de forces et d’assistance logistique à la disposition des opérations de maintien de la paix et a réitéré le soutien de son pays aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. 


M. WEGGER CHR. STROMMEN (Norvège) s’est félicité des progrès réalisés par les Nations Unies dans le maintien de la paix dans le monde.  Mais les attaques de Bagdad ont rappelé le besoin de s’assurer que la sécurité du personnel des Nations Unies est garantie, a-t-il ajouté.  La neutralité des Nations Unies ne doit pas être utilisée par les groupes qui cherchent à semer le chaos, a affirmé M. Strommen.  Par ailleurs, le représentant de la Norvège a souligné l’importance d’un partenariat renforcé entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes –qui est une des priorités du Secrétariat pour 2004.  La situation en Afrique de l’Ouest illustre le besoin de réponses rapides face aux crises, a encore noté M. Strommen, qui s’est notamment félicité du rôle positif de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest dans la stabilisation du Libéria.  Ce rôle correspond aux intentions déclarées de renforcer les capacités régionales de maintien de la paix, a déclaré M. Strommen, en indiquant que la Norvège apportait son soutien à de telles initiatives en poursuivant son Programme intitulé « formation pour la paix » en Afrique australe et en apportant au Libéria une aide humanitaire et en déployant des officiers de police sous mandant de la Mission des Nations Unies au Libéria.


M. KAIS KABTANI (Tunisie) a réitéré l’importance que sa délégation attache au renforcement de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine, notamment en vue de l’amélioration de la capacité institutionnelle de l’Union africaine et de ses mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits.  Il a estimé que la multiplication des conflits en Afrique requiert un engagement continu de la part de la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à soutenir les efforts de paix déployés par les pays africains.  A cet égard, la délégation tunisienne se félicite de l’intérêt manifesté par le G8 pour accroître la capacité de maintien de la paix de l’Afrique.  Par ailleurs, rappelant que la Tunisie a souscrit au système des forces et moyens en attente des Nations Unies, M. Kabtani s’est félicité des progrès réels réalisés dans le domaine du renforcement de ce système.  Il a également fait part du souhait de sa délégation de voir les pays qui participent activement aux opérations de maintien de la paix être dûment représentés au niveau des postes de responsabilités techniques aussi bien sur le terrain qu’au siège.


M. MARKIYAN KULYK (Ukraine) a rappelé que l’Ukraine est le principal pays fournisseur de contingents en Europe.  Elle s’est félicitée de la suite donnée au rapport Brahimi, qui a permis au DOMP de s’engager dans un processus de réforme lui permettant d’agir avec plus de flexibilité, de rapidité et d’efficacité.  A cet égard, elle a fait valoir que les activités du DOMP devraient s’inscrire dans un cadre allant de la prévention des conflits, au maintien de la paix et à la consolidation de la paix postconflit.  Fort de ce constat, elle a invité les Nations Unies à accorder une priorité absolue à la prévention des conflits, et a suggéré que l’un des mécanismes les plus efficaces dans ce domaine restait le déploiement préventif.  Par ailleurs, la représentante a mis l’accent sur les garanties de sécurité qu’il fallait apporter au personnel de maintien de la paix déployé sur le terrain et, à ce titre a invité tous les Etats Membres ne l’ayant pas encore fait à ratifier la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et personnel associé.


APPLICATION DE LA DECLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDEPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX


Sahara occidental (projet de résolution A/C.4/58/L.6). 


Au terme du projet de résolution L.6 relatif à la Question du Sahara occidental, adopté par consensus, l’Assemblée générale tiendrait à rappeler la résolution 1495 (2003) du Conseil de sécurité, dans laquelle le Conseil a appuyé le Plan de paix pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, qui constituait une solution politique optimale reposant sur un accord entre les deux parties.  Elle continuerait d’appuyer énergiquement les efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé personnel afin de parvenir à un règlement politique mutuellement acceptable du différend concernant le Sahara occidental.  Elle demanderait en outre à toutes les parties et aux Etats de la région de coopérer pleinement avec le secrétaire général et son Envoyé personnel et inviterait les parties à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge dans ses efforts visant à régler le problème du sort des personnes portées disparues et les engagerait à honorer l¡’obligation qui leur incombe de libérer sans plus tarder toutes les personnes qu’elles détiennent depuis le début du conflit.


Explications de vote


Au nom de l’union européenne, le représentant de l’Italie s’est déclaré satisfait que la résolution sur le Sahara occidental ait pu être adoptée sans vote.  L’Union européenne est favorable à une solution juste, durable et mutuellement acceptable sur la question et soutient les efforts du Secrétaire générale et de son envoyé personnel, a-t-il indiqué.  Les aspects humanitaires du conflit du Sahara occidental restent une source d’inquiétude pour l’Union européenne qui demande au Front Polisario de libérer tous les prisonniers qu’il détient encore.  Les deux parties au conflit doivent coopérer en ce sens avec la Croix-Rouge et le Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a conclu le représentant.


Le représentant du Maroc s’est félicité que les efforts déployés aient permis d’aboutir à un texte équilibré et prometteur pour le règlement pacifique du différent.  Il a rappelé les réserves de son pays à l’égard du plan de paix proposé en janvier dernier par l’envoyé personnel du Secrétaire général.  La résolution de la Quatrième Commission prend acte des divergences fondamentales entre les parties au sujet de ce plan de paix, a-t-il noté, et soutient les efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel dans la recherche d’une solution politique mutuellement acceptable au différend.  Le représentant du Maroc a aussi réitéré la disponibilité du Maroc à négocier avec l’Algérie pour l’élaboration d’une solution et sa demande de libération par le Front Polisario de tous les prisonniers qu’il détient.


Le représentant de l’Algérie a indiqué que son pays se réjouissait de l’adoption de la résolution par consensus.  Cette résolution réaffirme les principes fondamentaux sur lesquels reposent les droits des peuples à l’autodétermination et apporte son appui au plan de paix élaboré par l’envoyé spécial du Secrétaire général, a-t-il indiqué.  Le représentant de l’Algérie a aussi noté que cette consécration était bienvenue et devait permettre la tenue d’un référendum libre et impartial à l’issue d’une période d’autonomie substantielle et crédible.  L’Assemblée générale a aussi souligné que le Plan de règlement négocié accepté par les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, gardait sa validité, a souligné le représentant algérien, qui a ajouté qu’il s’agissait en l’occurrence d’une victoire de plus pour le peuple du Sahara occidental.


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