DEVANT LA GRAVITE DE LA MENACE DU TERRORISME, LES DELEGATIONS A LA SIXIEME COMMISSION PRECONISENT LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATION ET DE L’ASSISTANCE
Communiqué de presse AG/J/398 |
Sixième Commission
7ème et 8ème séances – matin & après-midi
DEVANT LA GRAVITE DE LA MENACE DU TERRORISME, LES DELEGATIONS A LA SIXIEME COMMISSION PRECONISENT LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATION ET DE L’ASSISTANCE
Poursuivant leur débat sur les mesures visant à éliminer le terrorisme, les délégations à la Sixième Commission ont insisté aujourd´hui sur les aspects concrets de la mise en œuvre du régime normatif en place, notamment par la coopération et par l’assistance technique.
En matière de coopération, diverses initiatives régionales ont été mises en avant. Le Bélarus a indiqué qu’un Centre contre le terrorisme jouait un rôle de coordination au niveau de la Communauté des Etats indépendants (CEI); l’Algérie a signalé qu’un Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme avait été créé à Alger; un séminaire d’harmonisation des législations internes est prévu au sein des Etats de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). La Malaisie a indiqué qu’elle participait au renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale dans le cadre du Centre régional de l’Asie du Sud-Est contre le terrorisme. Comme l’a rappelé le représentant du Kenya, une coopération s’est également mise en place au niveau interrégional lors de la réunion de l’Organisation consultative juridique Asie-Afrique (AALCO), qui s’est tenue en 2003 à Séoul.
Des mesures concrètes de coopération ont été avancées, notamment par l’Algérie qui a préconisé un examen plus approfondi des demandes d’asile, et suggéré la création d’une banque de données sur les sources de financement des réseaux terroristes, dont le suivi serait assuré par un mécanisme de coordination au niveau des Nations Unies. Tout en notant les progrès réalisés depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont déploré que 150 Etats n’aient toujours pas adhéré aux douze conventions sectorielles, et que de nombreux Etats n’aient pas mis en place de législations contre le terrorisme. Ils ont proposé que l’Assemblée générale adopte une résolution appelant tous les Etats Membres à combler ces lacunes.
De l’avis unanime, l’assistance technique est une composante importante de l’efficacité du régime juridique déjà en place et des deux projets de convention en négociation. Le Kenya a indiqué que le régime juridique établi par la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité avait créé d’importants besoins de formation des magistrats et des services de répression internes, et d’assistance dans l’élaboration de stratégies de lutte contre le terrorisme. Plusieurs délégations ont fait état de mesures prises contre le « bras financier » des groupes terroristes, à savoir le blanchiment d’argent. Le Koweït a rappelé le rôle d’assistance aux activités terroristes que peuvent dissimuler à cet égard les activités des associations caritatives. Par ailleurs, le Kenya a rappelé que la
lutte contre le terrorisme devait être menée sur plusieurs fronts, notamment en s’attaquant aux activités criminelles qui financent les organisations terroristes, le trafic d’armes et le blanchiment d’argent. A cet égard, le Mali a indiqué que des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent avaient été mises en place dans le cadre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Au-delà du cadre juridique, plusieurs délégations ont insisté sur la nécessité de lutter contre les causes fondamentales du terrorisme et les phénomènes qui y sont associés. De nombreux intervenants ont souligné que la pauvreté alimente le terrorisme, le Timor-Leste a cependant rappelé que la pauvreté n’était pas nécessairement la cause essentielle de ce fléau. D’autres, dont le Mozambique et le Burkina Faso, ont appelé à éviter l’amalgame entre une religion particulière et l’extrémisme idéologique. Mais les Etats-Unis ont noté que tous les Etats n’étaient pas parvenus à la conclusion que le terrorisme était inacceptable en toutes circonstances. L’éducation peut représenter à cet égard une arme de premier plan contre le terrorisme. Dans ce contexte, le Suriname a plaidé pour une meilleure communication entre les peuples. Par ailleurs, les délégations ont réitéré la gravité que fait peser la menace du terrorisme nucléaire. Le Bélarus et le Swaziland notamment ont appelé à l’aboutissement rapide des négociations sur le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, soumis par la Fédération de Russie.
Outre ceux déjà cités, ont pris la parole les représentants des pays suivants : Zambie, Yémen, République de Corée, Maroc, Afrique du Sud, Mongolie, Sri Lanka, Myanmar, Japon, Arabie saoudite, Sierra Leone, Jordanie, Chine, Madagascar, Viet Nam (au nom de l’ANASE), Arménie, République populaire démocratique de Corée, Serbie-et-Monténégro, Fédération de Russie, Nouvelle-Zélande (au nom du Forum des îles du Pacifique, Brésil, Australie, Guatemala, Qatar, Oman, Bangladesh, République démocratique du Congo, Maldives, Jamahiriya arabe libyenne, Egypte, Niger et Kazakhstan.
La Sixième Commission poursuivra l’examen des mesures visant à éliminer le terrorisme international lundi, 20 octobre à 10 heures. Elle devrait entamer ensuite la question de l’Administration de la justice et de la Cour pénale internationale.
Déclarations
M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a noté qu’un consensus avait certes été atteint s’agissant de l’urgence de conclure une convention générale sur le terrorisme international. Il a réaffirmé que son pays condamne fermement le terrorisme international qui cause des pertes en vies humaines et détruit les infrastructures des pays. Il a souligné que la menace que fait peser le terrorisme sur la paix et la sécurité internationales, appelant les délégations à faire preuve de volonté politique pour finaliser rapidement le projet de convention générale sur le terrorisme international afin de lutter efficacement contre ce fléau. Le représentant de la Zambie a condamné les attaques perpétrées contre les Nations Unies en Iraq et a rappelé la participation active de sa délégation à l’élaboration du projet de convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme que son Gouvernement ratifiera et intègrera rapidement dans sa législation interne.
M. ANDREI N. POPKOV (Bélarus) préconise une approche qui établisse une distinction claire entre le terrorisme et les mouvements de libération nationale. Il faut en outre une définition précise du terrorisme. Le Bélarus partage la crainte qu’au niveau international, des terroristes ne s’emparent de matériaux nucléaires. La convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire pourrait y remédier. Le représentant a souligné la nécessité d’élaborer un texte équilibré en la matière. La lutte contre le terrorisme ne doit pas servir à d’autres objectifs. L’Assemblée générale doit garder son rôle central, notamment pour lutter contre les causes fondamentales du terrorisme. Le Comité contre le terrorisme a également un rôle très important et il faut élargir la coopération avec cet organe. Le Bélarus a déposé auprès de ce Comité trois rapports et promulgué une loi contre le terrorisme. Au niveau régional, il coopère avec le Centre contre le terrorisme de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
M. SABRI CHAABANI (Tunisie) a déclaré que son pays avait répondu aux exigences de la résolution 1373 du Conseil en concluant des conventions bilatérales, en adhérant à toutes les conventions internationales et régionales en la matière et en mettant en oeuvre une collaboration judiciaire et policière interétatique. Les efforts des mécanismes existants demeureront incomplets tant que l’Assemblée générale ne remplit pas son rôle premier qui est de définir les normes juridiques et les mesures visant à l’élimination de ce fléau. L’approche sectorielle adoptée jusque là a certes apporté ses fruits mais laisse certaines brèches ouvrant une marge de manœuvre aux organisations terroristes, a-t-il déclaré. La Tunisie appuie les projets de convention générale sur le terrorisme international et de convention internationale pour la prévention des actes de terrorisme nucléaire, a indiqué M. Chaabani, qui a encouragé les Etats à accroître leur coopération en ce sens et à faire preuve d’une réelle volonté politique, tout en prenant compte des préoccupations des pays membres du Mouvement des pays non alignés et de l’Organisation de la Conférence islamique. Il a rappelé l’initiative tunisienne visant à l’établissement d’un Code de conduite global et consensuel dans la lutte antiterroriste et dont le but est de renforcer les efforts multilatéraux et la coordination dans le cadre d’une approche globale et complémentaire visant aussi bien les impératifs sécuritaires et les aspirations légitimes au développement, à la prospérité et à la dignité.
M. IBSEN SIFANA KONE (Burkina Faso) a réaffirmé que son pays condamne fermement les actes terroristes qu’aucune considération, fut-elle politique ou religieuse ne peut justifier. Il a assuré que le Burkina Faso ne ménagera aucun effort pour appuyer ceux de la communauté internationale dans le combat contre la terreur et le mépris de l’espèce humaine. Fort de cet engagement, le Burkina Faso, a indiqué son représentant, a accompli toutes les formalités constitutionnelles requises pour devenir partie aux douze conventions sectorielles adoptées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et qu’il est déjà partie à la Convention de l’OUA/Union africaine et de l’Organisation de la Conférence islamique dans ce domaine. Le Burkina Faso, a souligné M. Kone, est attaché à la conclusion d’une convention générale qui offrira un cadre unique de coopération internationale contre le terrorisme et complètera les cadres sectoriels existants. La lutte contre le terrorisme ne peut trouver un meilleur cadre d’expression qu’un tel instrument qui appréhende clairement la question, en tenant compte de toute sa dimension et son environnement, et en évitant en particulier toute confusion avec une religion ou une croyance donnée. Le Burkina Faso soutient également l’idée d’élaborer une convention contre les actes de terrorisme nucléaire ainsi que celle de convoquer une conférence de haut niveau sous l’égide des Nations Unies pour donner une réponse claire et concertée à ce fléau.
M. ANIS MOHAMED AHMED QUDAV (Yémen) a fait sienne la déclaration de l’Iran et de l’Organisation de la Conférence islamique. Son pays, a-t-il indiqué, a pris des initiatives pour éliminer le terrorisme international et insiste sur la nécessité de finaliser rapidement le projet de convention générale sur le terrorisme international. La résolution 1373 du Conseil de sécurité demande aux Etats de coopérer étroitement dans le cadre de la lutte contre ce fléau. Le représentant a rappelé que le Yémen a été l’une des principales cibles du terrorisme et continue de l’être. Il a souligné toutefois que la lutte contre le terrorisme ne doit pas confondre le terrorisme et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, notamment concernant le peuple palestinien.
M. MYUNG-JAE HAHN (République de Corée) a réitéré sa condamnation de tous les actes de terrorisme. Il est important, a-t-il souligné, que tous les Etats deviennent parties aux douze conventions internationales sectorielles en vigueur. Cette année, la République de Corée entend adhérer à deux conventions supplémentaires, notamment la Convention pour la répression du financement du terrorisme. Le représentant a émis l’espoir que les négociations en cours sur l’élaboration d’une convention générale sur le terrorisme internationale seront fructueuses afin de renforcer le régime international de lutte contre ce fléau.
M. GERALDO SARANGA (Mozambique) a estimé que le terrorisme devrait être considéré comme un obstacle majeur au développement, à la liberté et à la démocratie. C’est une force diabolique qui ne devrait être associé avec aucun groupe ethnique ou religieux, a-t-il ajouté, soulignant qu’il était important que la lutte contre ce fléau ne se fasse pas à l’encontre des valeurs humaines et démocratiques et de l’Etat de droit. Le représentant a réaffirmé que l’ONU reste l’instance la plus appropriée pour débattre de la question. En février 2003, outre les instruments déjà ratifiés, le Mozambique a ratifié quatre autres conventions internationales sur le terrorisme. Il a soumis son rapport de suivi au Comité contre le terrorisme en mai 2003. Sur le plan national, une loi contre le blanchiment d’argent a été adoptée en février 2002. M. Saranga a appelé à plus de souplesse dans les débats afin de parvenir aux compromis nécessaires à la rédaction d’un projet définitif de convention générale sur le terrorisme international.
Mme MIRIAM MAC INTOSH (Suriname) a déclaré que son pays était conscient du caractère transfrontière du terrorisme international et considérait qu’il fallait le traiter par des moyens collectifs. Elle a rappelé que les terroristes n’hésitaient pas à tuer des personnes innocentes. Le Gouvernement du Suriname est d’avis qu’il ne faut pas perdre de vue les objectifs de l’Agenda mondial contenu dans la Charte des Nations Unies et la Déclaration du Millénaire. La communauté internationale doit s’attaquer aux causes profondes du terrorisme. La représentante a souligné qu’il ne fallait pas confondre terrorisme et religion et qu’il fallait plutôt insister sur la communication entre les peuples. La lutte doit se faire dans le respect des droits de l’homme, d’autant que le terrorisme est une violation des droits de l’homme. Le Suriname a soumis au Comité contre le terrorisme son rapport et a désigné un coordonnateur national sur le terrorisme. Le Suriname a ratifié la Convention interaméricaine contre le terrorisme et la lutte contre ce fléau doit être renforcée par la coopération interrégionale, l’échange d’informations et la formation. Le terrorisme exige une approche coordonnée et son gouvernement, a indiqué Mme Mac Intosh, appuie la tenue d’une conférence internationale sous les auspices des Nations Unies pour organiser une riposte commune à cette menace.
M. AMOS WAKO (Kenya) a rappelé le rôle central de l’ONU et de l’Assemblée générale, en particulier en tant qu’instance appropriée pour l’élaboration de normes contre le terrorisme. Cette lutte doit se faire sans ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains. Il s’est félicité de l’initiative du Comité contre le terrorisme visant à renforcer la capacité des organisations régionales dans ce domaine. Ce rôle a été rappelé lors de la réunion de l’Organisation consultative juridique Asie-Afrique (AALCO) réunie à Séoul. Au niveau interne, un Centre national contre le terrorisme a été mis en place, ainsi qu’une unité de police antiterrorisme. Il est important de s’attaquer aux activités liées au terrorisme telles que le trafic des armes, le trafic de drogues et le blanchiment d’argent. Le Kenya a ratifié les douze instruments sectoriels destinés à lutter contre ces phénomènes. M. Wako a salué le Programme mondial contre le terrorisme lancé en octobre 2002, insistant sur l’importance capitale de la formation d’officiers de police, de magistrats, et sur l’adoption de stratégies de prévention et de lutte contre le terrorisme. Le Kenya a promulgué une loi pour la répression du terrorisme en avril 2003, définissant les notions de terrorisme et d’organisation terroriste. Cette loi préserve de façon équilibrée les droits fondamentaux et les libertés des citoyens, a précisé le représentant, soulignant la nécessité pour la Sixième Commission de poursuivre ses efforts pour finaliser le projet de convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que les objectifs de la stratégie globale de lutte antiterroriste mise en oeuvre dans le cadre des Nations Unies ne doivent pas porter atteinte au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à leur lutte légitime contre l’occupation coloniale ou étrangère. Il ne faut pas se méprendre sur l’action criminelle de certains groupes terroristes en les considérant comme une opposition armée au pouvoir de l’État. Il faut faire le lien entre le terrorisme et la criminalité transnationale. Le combat universel contre le terrorisme requiert l’adoption et la mise en œuvre d’une série de mesures pour contrer les réseaux de soutien logistique aux organisations terroristes, notamment concernant l’armement. Le représentant a estimé que ces mesures devraient aussi assurer aux pays qui subissent le terrorisme les moyens de lutter contre ce phénomène. L’ONU est l’instance la mieux appropriée pour coordonner les mesures prises par les Etats dans la lutte contre le terrorisme, a souligné M. Baali, tout en appuyant la convocation d’une réunion sous les auspices des Nations Unies pour organiser la lutte commune. Dans le cadre de la coopération régionale, de nombreux efforts ont été déployés, notamment la création à Alger d’un Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme. L’Algérie avait également participé très activement à l’élaboration d’instruments au niveau de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la Conférence islamique. En application de la résolution 1373, l’Algérie a soumis trois rapports au Comité contre le terrorisme. Le représentant a formulé une série de propositions visant à renforcer la lutte contre le terrorisme. Il a notamment préconisé de procéder à un examen plus approfondi des demandes d’asile, de contrôler les fonds appartenant à des individus ou organisations soupçonnées d’être liées à des actes terroristes, de créer une banque de données sur les sources de financement des réseaux terroristes, et de mettre en place aux Nations Unies un mécanisme de suivi et de coordination chargé notamment de gérer les banques de données précitées.
Mme TRAORÉ SAFIATOU KONATÉ (Mali) a réaffirmé l’engagement de son pays dans la lutte contre le terrorisme et sa détermination à ne ménager aucun effort pour contribuer à l’éradication de ce fléau. Le terrorisme doit être combattu dans le strict respect des droits de l’homme et ne doit pas être confondu avec l’Islam, a-t-elle précisé. La lutte contre ce fléau exige une coopération internationale accrue passant par l’échange d’informations, l’entraide judiciaire, la poursuite des auteurs et leur extradition. Le Mali est signataire des 12 conventions des Nations Unies ainsi que des conventions de l’Union africaine et de l’Organisation de la Conférence islamique, a-t-elle indiqué. Un groupe d’experts est actuellement en train d’achever le travail d’incorporation législative dans la législation guinéenne avec l’appui du Centre des Nations unies pour la prévention internationale du crime. Des mécanismes et procédures sur le blanchiment d’argent dans les États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont été mis en place lors du séminaire tenu à Dakar, les 7 et 8 février 2002 et insistent sur le lien entre le terrorisme et le blanchiment. En outre, le Mali participe à Interpol et au Comité des chefs de police de l’Afrique de l’Ouest et a créé des unités spécialisées pour lutter efficacement contre le fléau. La représentante a rappelé aussi la tenue à Bamako d’une rencontre internationale organisée par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique et dont l’objet était d’étudier la nature et l’étendue du territoire ainsi que la menace qu’il représente pour la stabilité de l’Afrique du Nord et de l’Ouest. Elle a annoncé la tenue prochaine d’un séminaire sous-régional visant à harmoniser les législations nationales des pays du CEDEAO et la tenue de réunions avec les pays limitrophes pour lutter contre les nids de terroristes dans le « no man’s land » commun à l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
M. LIOW TIONG LAI (Malaisie) a plaidé pour une collaboration au niveau international contre le terrorisme. Les efforts doivent être axés sur la prévention. La Malaisie dispose de 55 lois contre le terrorisme et procède actuellement à la réforme de son Code pénal pour renforcer les mesures en vigueur. La loi sur la sécurité intérieure de 1960 peut être invoquée dans les cas les plus graves. La Malaisie amende en outre la loi contre le blanchiment d’argent de 2001 afin de l’adapter à la lutte contre le terrorisme. Un projet de traité multilatéral d’assistance en matière criminelle a reçu un accueil favorable de la part des pays de l’ANASE. La Malaisie est déjà partie à cinq conventions sectorielles contre le terrorisme, et elle a adhéré à la Convention pour la répression du financement du terrorisme et au Protocole contre la prise d’otages. Le représentant a plaidé pour finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international et le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire. Dans le cadre du Centre régional pour l’Asie du Sud-Est contre le terrorisme établi en 2003, la Malaisie participe activement au renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale, et des programmes de formation. La Malaisie plaide pour une définition claire du terrorisme et appuie la proposition de convoquer une conférence de haut niveau sur la question. La nécessité de lutter contre le terrorisme ne doit pas entrer en conflit avec le droit légitime des peuples sous occupation coloniale ou étrangère.
M. JOEL NHLEKO (Swaziland) a souligné que la menace du terrorisme nucléaire planait de façon inquiétante sur la communauté internationale et représentait la plus grande menace à la sécurité mondiale à l’heure actuelle. Le Swaziland a satisfait à ses obligations dans le cadre de la résolution 1373 du Conseil de sécurité, et déposé ses instruments d’accession aux douze conventions contre le terrorisme. La conclusion rapide des négociations sur l’élaboration d’une convention générale sur le terrorisme international et d’une convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire est indispensable. M. Nhleko a appuyé la proposition visant à convoquer une conférence de haut niveau réaffirmée lors du Sommet du Mouvement des pays non alignés, réunis en Malaisie en 2003. Cette conférence devrait avoir pour mandat de définir et condamner en termes clairs le terrorisme.
Mme AL GHANEM (Koweït) a déclaré que son pays condamnait toutes les formes de terrorisme et a estimé que ce phénomène n’avait aucun lien avec une culture donnée. Elle a appuyé la tenue d’une réunion internationale sous les auspices des Nations Unies pour organiser une riposte commune à ce fléau. La Convention générale doit donner une définition qui fasse la différence entre le terrorisme et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elle a estimé que la forme la plus dangereuse est le terrorisme d’Etat et rappelle à cet égard le terrorisme du Gouvernement de l’Iraq contre son pays. Elle a condamné les actes de terrorisme commis par l’Etat d’Israël contre le peuple palestinien et la Syrie. Le Koweït est partie aux douze conventions internationales relatives au terrorisme et a signé la Convention de lutte contre le terrorisme, adoptée par la Ligue des Etats arabes. Au niveau national, un Comité local a été créé et comprend toutes les parties pertinentes pour combler les lacunes pouvant servir aux groupes terroristes. Les initiatives locales, telles que la création au niveau de la Banque centrale d’une unité monétaire et la réglementation concernant les oeuvres de charité, la loi interdisant d’ouvrir des comptes au nom d’associations sans autorisation préalable, permettent d’éviter tout soutien aux groupes terroristes à venir.
M. KARIM MEDREK (Maroc) a indiqué qu’à la suite des attentats de Casablanca, une loi relative à la lutte contre le terrorisme avait été adoptée, en mai 2003, renforçant les dispositions pénales en la matière. Cette loi définit le crime terroriste et les peines qu’il entraîne, fixe les procédures policières et juridiques et traite du financement du terrorisme, conformément aux dispositions de la Convention internationale pour la répression des attaques terroristes à l’explosif, à laquelle le Maroc a adhéré en juin 2003. Le Maroc a adhéré à la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux, et pris des dispositions pour l’application immédiate et directe de la résolution 1373 du Conseil de sécurité. Le Maroc a déploré l’absence de volonté politique qui freine les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international. Mais cette future convention doit apporter une plus-value par rapport aux conventions existantes. Il faut définir la notion de terrorisme, et cette définition doit prendre en compte la différence qui existe entre le terrorisme et la lutte légitime menée contre l’occupation étrangère. Le Maroc a déploré l’absence de progrès sur le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire. Sa délégation appuie l’idée de convoquer une conférence de haut niveau chargée de définir une riposte commune de la communauté internationale face au terrorisme.
M. QI DAHAI (Chine) a déclaré que la coopération dans la lutte contre le terrorisme au niveau international était inévitable, et qu’elle devait se faire dans le cadre des principes de la Charte des Nations Unies. Cette lutte doit passer par la coopération entre Etats et l’amélioration des normes juridiques internationales. M. Dahai a indiqué que son pays était déjà partie à dix des douze instruments juridiques sectoriels concernant le terrorisme, et qu’elle en avait signé un autre. La Chine soutient le projet de convention générale sur le terrorisme international, soumis par l’Inde, et le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, présenté par la Fédération de Russie. Elle appuie également la proposition de l’Egypte visant la convocation d’une conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, sous les auspices de l’ONU, à condition que cette conférence soit préparée de façon adéquate, et qu’elle détermine un ordre du jour précis.
M. ALBERT HOFFMANN (Afrique du Sud) a condamné le terrorisme international et précisé que son élimination ne peut se faire que dans le cadre d’une coopération internationale concertée et soutenue, en particulier dans le cadre des Nations Unies. Il a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme et de développer une stratégie pour y remédier. Des efforts concertés doivent être faits pour mettre fin à des conflits éternels comme celui du Moyen-Orient. La lutte contre le terrorisme doit viser à éliminer la pauvreté et le sous-développement et tenir compte des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit. L’Afrique du Sud participe activement dans le cadre des organisations régionales au renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme. Son pays, a indiqué M. Hoffmann, est partie à neuf des douze conventions des Nations Unies sur le terrorisme et procède à l’adoption de lois nationales en la matière. Il incombe maintenant à la Sixième Commission d’accélérer ses travaux en vue de la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme international, a souligné M. Hoffmann.
M. BENJAMIN GILMAN (Etats-Unis) a rappelé l’action concertée sans précédent mise en place au niveau international, suite aux attentats du 11 septembre 2001. Le rôle de l’Assemblée générale pour condamner le terrorisme pourrait être renforcée par l’adoption par consensus d’une résolution. Cette résolution appellerait tous les Etats Membres à adopter d’urgence des mesures législatives et administratives contre le terrorisme et à devenir parties aux douze conventions et protocoles sectoriels; elle soulignerait l’importance d’améliorer les capacités de lutte contre le terrorisme de tous les Etats et le rôle des organisations régionales, sous-régionales et catégorielles, ainsi que l’importance de l’amélioration de la coopération et de la communication entre Etats dans la lutte contre le terrorisme. M. Gilman a noté l’absence de progrès dans les négociations sur la convention générale et sur la convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire. Une triste réalité entrave nos travaux. Tous les Etats ne sont pas parvenus à la conclusion que le terrorisme est inacceptable en toutes circonstances, a-t-il déclaré. M. Gilman a suggéré que les bureaux régionaux de l’ONU assistent le Comité contre le terrorisme. Il a déploré que 150 Etats n’aient toujours pas adhéré à l’ensemble des conventions sectorielles contre le terrorisme, et que de nombreux autres ne se soient toujours pas dotés d’une législation interne appropriée à la lutte contre le terrorisme.
M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a déclaré que la lutte antiterroriste ne pouvait être efficace que par le biais d’une coopération étroite aux niveaux régional et mondial. La solidarité internationale a permis de démanteler de nombreux réseaux terroristes ces dernières années, a fait remarquer le représentant. Insistant sur la nécessité d’élaborer une stratégie globale de lutte, il a estimé que les Nations Unies étaient bien placées pour le faire. Il a exhorté les délégations à faire preuve de volonté politique, de sagesse, de souplesse pour finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international et le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire. La Mongolie, a-t-il dit, insiste sur la nécessité de s’attaquer aux sources profondes du terrorisme et de favoriser la compréhension entre les peuples, la tolérance, et la réduction de la pauvreté et des inégalités. Le terrorisme est étroitement lié à la criminalité transnationale organisée et la lutte contre ce phénomène ne doit pas porter atteinte aux droits de l’homme, a estimé le représentant, rappelant que son pays était partie à toutes les conventions internationales existantes et avait adopté de nombreuses dispositions législatives y relatives.
M. SRIMANTHAKA SENANAMAYAKE (Sri Lanka) a déclaré que son peuple jouissait récemment de la paix après une lutte de plus de 20 ans avec un groupe terroriste, grâce à l’engagement de son gouvernement en faveur d’une solution politique au conflit. Le Sri Lanka a soumis trois rapports au Comité contre le terrorisme. Au niveau national, une loi de déclaration des transactions financières a été adoptée; les dispositions de la résolution 1373 (2001) et de la Convention pour la répression du financement du terrorisme ont été intégrées dans le droit interne. Le Sri Lanka est partie à dix des douze conventions sectorielles dans la lutte contre le terrorisme. Au niveau régional, dans le cadre de l’Association sud-asiatique de coopération régionale, des progrès importants ont été accomplis pour adapter la Convention régionale pour la répression du terrorisme du SAARC à la résolution 1373 et à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.
M. JOSE LUIS GUTERRES (Timor-Leste) a déploré l’attentat terroriste contre le Siège des Nations Unies à Bagdad, qui a coûté la vie à 22 personnes et en particulier au Représentant spécial des Nations Unies, Sergio Vieira de Mello. Il faut combattre les causes fondamentales du terrorisme, mais il serait illusoire de les rechercher dans la pauvreté uniquement. L’absence de liberté et la violation des droits de l’homme sont un terrain fertile pour le terrorisme, a fait observer le représentant. Le Timor-Leste est attaché au régime établi par les douze conventions sectorielles sur le terrorisme et entend adhérer à l’ensemble de ces instruments. Il est d’une importance stratégique que les petits pays assument leurs responsabilités à cet égard, et qu’ils puissent pleinement bénéficier de l’assistance technique et opérationnelle. Sa délégation salue les efforts de la MANUTO à cet égard.
M. U WUNNA MAUNG LWIN (Myanmar) a déclaré que le terrorisme international menaçait la paix et la sécurité internationales et que son pays avait connu sa part d’actes terroristes l’an dernier. Il a salué les travaux accomplis par le Groupe de travail et a appelé les participants à trouver un compromis concernant la définition du terrorisme international. En dépit de tous les textes existants, la communauté internationale a besoin d’une convention générale pour combattre le terrorisme afin de s’assurer que les terroristes ne demeurent pas en liberté. Le représentant du Myanmar a rappelé que la Déclaration du Millénaire avait pour objectif l’éradication de la pauvreté et que cette dernière constituait un terrain favorable au terrorisme, même si elle n’en était pas l’unique source et a indiqué que la lutte contre le terrorisme devait être menée de pair avec la lutte contre la pauvreté. Il a déclaré que son pays était partie à de nombreuses conventions internationales, notamment dans le contexte de l’ANASE et a fait mention de la déclaration conjointe de l’ANASE et de l’Union européenne relative à la lutte contre le terrorisme.
M. KENICHI KOBAYASHI (Japon) a appelé au renforcement du cadre juridique international afin qu’aucun asile ne soit offert aux terroristes. Depuis le 11 septembre 2001, le Japon a adhéré aux douze conventions sectorielles contre le terrorisme, et il est disposé à prêter assistance, en coopération avec le Comité contre le terrorisme établi par le Conseil de sécurité, aux pays qui ont besoin de renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme. Il est nécessaire de créer un nouveau cadre juridique international en vertu duquel les terroristes seraient traduits en justice quelle que soit la nature de leur crime. M. Kobayashi a appelé à plus de souplesse et à un esprit de coopération afin que l’Assemblée générale puisse adopter une convention générale sur le terrorisme international, tirant parti de l’expérience acquise dans la mise en œuvre des conventions sectorielles.
M. FAWAZ A. AL-SHUBAILI (Arabie saoudite) s’est joint à la déclaration de l’Iran au nom de l’Organisation de la Conférence islamique. L’Arabie saoudite condamne le terrorisme sous toutes ses formes ou manifestations, quels qu’en soient les auteurs. Le représentant a rappelé que son pays a subi de nombreux attentats terroristes et a pris en conséquence des mesures législatives et de sécurité pour lutter contre ce fléau. Sur le plan international, son pays a appuyé toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies et a été le premier signataire de la Convention sur le terrorisme, adoptée par la Ligue des Etats arabes. Il a déclaré que si l’objectif est d’écarter les possibilités de résurgence du terrorisme, alors il faut s’attaquer à ses causes profondes. Les personnes qui souffrent de l’occupation doivent trouver des solutions justes à leurs problèmes, afin d’empêcher que des groupes terroristes ne profitent du désespoir des jeunes palestiniens pour les endoctriner. Il a rappelé que le peuple palestinien n’exerçait toujours pas son droit légitime tel qu’il est reconnu dans les résolutions des Nations Unies, et qu’Israël continuait d’appliquer une politique non conforme au droit international. Le représentant a appuyé les initiatives internationales, et souligné la nécessité d’adopter une définition du terrorisme acceptable par tous.
M. ALLIEU IBRAHIM KANU (Sierra Leone), faisant sienne la déclaration de l’Organisation de la Conférence islamique, a rappelé que depuis les années 60, de nombreuses actions ont été prises au sein de l’ONU, y compris lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale de 1994. En dépit de ces efforts, la communauté internationale a été incapable de prévenir les événements de septembre 2001. La lutte contre le terrorisme doit prendre en compte les causes profondes de ce fléau, en adoptant une approche multilatérale et multidisciplinaire. La Sierra Leone a mis en place un Comité contre le terrorisme pour coordonner les activités de ses différents ministères établies pour surveiller les activités financières destinées à lutter contre le blanchiment d’argent, notamment en application de la Directive de Cotonou de 2002 sur le contrôle du blanchiment d’argent, adoptée dans le cadre de la CEDEAO. La Sierra Leone a adhéré aux principales conventions internationales sectorielles contre le terrorisme. Elle est disposée à faire preuve de souplesse dans la rédaction du paragraphe 2 de l’article 18 du projet de convention générale qui fait l’objet de négociations au sein du Groupe de travail de la Sixième Commission.
M.MAHMOUD HMOUD (Jordanie) a déclaré qu’il était nécessaire d’adopter une stratégie claire et complète pour lutter contre le terrorisme. La Jordanie a accompli des progrès dans ce domaine mais elle ne peut réussir sa lutte contre le terrorisme sans la coopération et le soutien des Nations Unies, a-t-il déclaré. Les efforts de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et des Comités pertinents doivent être complémentaires. Le représentant a insisté sur la nécessité de renforcer le rôle de l’Assemblée générale dans la lutte contre le terrorisme. Il a souligné que les instruments juridiques adoptés par l’Assemblée ont permis aux Etats de faire des progrès considérables. Outre les mesures prises dans le cadre de la résolution 1373, il faut accélérer les travaux sur le projet de convention générale et sur le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire. A cet égard, le représentant a exhorté les délégations à faire preuve de volonté politique afin de parvenir à un compromis. De l’avis de sa délégation, le droit international humanitaire a défini la limite entre le terrorisme et ce qui est légitime; c’est pourquoi, la future convention générale ne doit pas remettre en cause cette limite ni les principes fondamentaux du droit international. Il faut aussi s’attaquer aux causes inhérentes du terrorisme, sans partialité et en tenant compte de l’avis des institutions internationales et des Etats Membres des Nations Unies sur la manière de s’attaquer à ces causes. S’agissant du Moyen-Orient, la Jordanie a adopté ces dernières années des mesures très sévères pour combattre le terrorisme international.
M. QI DAHAI (Chine) a déclaré que la coopération dans la lutte contre le terrorisme au niveau international était inévitable, et qu’elle devait se faire dans le cadre des principes de la Charte des Nations Unies. Cette lutte doit passer par la coopération entre Etats et l’amélioration des normes juridiques internationales. M. Dahai a indiqué que son pays était déjà partie à dix des douze instruments juridiques sectoriels concernant le terrorisme, et qu’elle en avait signé un autre. La Chine soutient le projet de convention générale sur le terrorisme international, soumis par l’Inde, et le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, présenté par la Fédération de Russie. Elle appuie également la proposition de l’Egypte visant la convocation d’une conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, sous les auspices de l’ONU, à condition que cette conférence soit préparée de façon adéquate, et qu’elle détermine un ordre du jour précis.
Mme LYDIA RANDRIANARIVONY (Madagascar) a indiqué que l’Organisation des Nations Unies était de plus en plus sollicitée pour surmonter l’instabilité et l’insécurité. Elle a insisté sur le besoin de coopération internationale aux niveaux régional et multilatéral. Elle a déclaré que son pays était aujourd’hui partie aux douze conventions des Nations Unies contre le terrorisme et qu’il avait mis en place une Commission de réforme des textes pour leur intégration dans la législation nationale. Membre d’Interpol, Madagascar dispose d’un mécanisme d’alerte rapide lui permettant de participer activement à l’échange d’informations avec les autres Etats membres. Depuis le 12 septembre 2003, son pays est partie à la Convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, a indiqué la représentante. Saluant l’entrée en vigueur, le 29 septembre 2003, de la Convention sur la criminalité transnationale organisée, Mme Randrianarivony a précisé que Madagascar, pays insulaire, y est dangereusement exposé et avait donc mis en place au niveau présidentiel un Conseil supérieur de lutte contre le terrorisme et s’était joint aux travaux de la Commission de l’Océan indien pour une stratégie efficace de lutte contre la criminalité transnationale. Elle a appuyé la tenue d’une conférence internationale sous les auspices de l’ONU pour une riposte commune contre ce fléau et a invité la communauté internationale à intensifier ses efforts en vue de finaliser les projets de convention sur le terrorisme en cours de négociation.
M. NGUYEN DUY CHIEN (VietNam), s’exprimant au nom des dix Etats membres de l’ANASE, a souligné le rôle de cet organisme dans la lutte contre le terrorisme, comme le réaffirme la Déclaration sur l’action commune contre le terrorisme de 2002. Plusieurs conférences organisées par l’ANASE ont abordé les questions de la lutte contre le terrorisme, la relance du tourisme, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En mars 2003, une réunion intersessions contre le terrorisme et la criminalité transnationale s’est tenue dans le cadre du Forum régional de l’ANASE à Karambunai. Les membres de l’ANASE ont aussi accru leurs efforts au niveau interrégional, notamment avec les Etats-Unis, la Chine, et l’Union européenne. Un Centre régional de l’Asie du Sud-Est contre le terrorisme a été mis en place à Kuala Lumpur, en Malaisie. La prochaine réunion intersessions contre le terrorisme et la criminalité transnationale de 2004 se tiendra en Thaïlande, et bénéficiera de la participation de la Chine, du Japon et de la République de Corée.
M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) a mis en avant la contradiction entre les civilisations modernes et traditionnelles, a indiqué que l’accession à la modernité exigeait plus de temps, et que, par conséquent, le terrorisme ne prendra pas fin de si tôt. Il a souligné l’importance de s’adapter aux nouveaux mécanismes et progrès technologiques mais a dit que cela peut conduire à la destruction de groupes traditionnels dans certaines régions. Certains pays ne sont pas encore prêts à ces changements. Le représentant a indiqué que l’Arménie accorde une importance particulière à une définition précise du terrorisme. La communauté internationale doit avec l’ONU prendre toutes les mesures pour éliminer le terrorisme et favoriser le développement durable et la démocratie.
M. DEJAN SAHOVIC (Serbie-et-Monténégro) a déclaré que l’ONU devrait jouer un rôle central dans la lutte contre le terrorisme. Ces efforts devraient être synchronisés avec les activités des organisations régionales et sous-régionales dans ce domaine. La Serbie-et-Monténégro a adhéré à neuf des douze conventions sectorielles, et elle procède actuellement à l’adhésion aux trois autres instruments. Elle soutient le renforcement de la coopération entre le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité et les organisations régionales et sous-régionales, notamment en vue d’éviter la duplication des travaux. En mars 2003, la Serbie-et-Monténégro a pu jouer un rôle dans ce domaine, à la tête du Processus de coopération en Europe du Sud-Est (SEECP). M. Sahovic a déploré la poursuite des activités terroristes et de déstabilisation au Kosovo-Metohija, en collusion avec la criminalité organisée qui se livre au trafic d’êtres humains, de drogues et d’armes. Il a déclaré que son pays était disposé à offrir son assistance dans le cadre du Protocole sur la coopération en matière de police signé avec la MINUK.
M. RI SONG HYON (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que depuis les attaques du 11 septembre 2001, les actes de terrorisme n’étaient plus confinés aux individus mais portaient maintenant la marque de la lutte entre Etats. Il a indiqué que des actions non déguisées se développaient pour imposer toutes sortes de pressions politiques et militaires à l’encontre d’Etats Membres des Nations Unies en les portant sur une liste de « l’axe du mal » et en tant que cibles pour des frappes nucléaires préemptives. M. Song Hyon a souligné la nécessité d’adopter des mesures visant à lutter contre les causes fondamentales du terrorisme, dans un cadre multilatéral. Il a condamné l’unilatéralisme, l’ingérence dans la souveraineté des Etats, et plaidé pour un développement durable. Le représentant a appuyé la convocation d’une conférence internationale sur le terrorisme.
M. ALEXANDER S. GAPPOEV (Fédération de Russie) a déclaré qu’aucun programme sérieux de société ne pouvait être mis en œuvre sans une lutte efficace contre la menace terroriste. Ce système de lutte doit prévoir des mécanismes stables en matière économique, militaire et autres. Le représentant a salué les travaux du Comité contre le terrorisme qu’il juge nécessaires. Le Comité a réussi à faire participer activement les organisations régionales à la lutte contre le terrorisme, a fait remarquer le représentant, en faisant référence aux réunions de Washington et Shangaï qui ont permis d’avoir une idée précise des risques auxquels nous sommes confrontés. Il a mis en avant la nécessité de lutter contre les armes de destruction massive dans ce cadre. Il a également souligné l’importance d’établir une base juridique solide pour lutter contre le terrorisme et à cette fin, il faut finaliser rapidement les projets de convention en cours de négociation. La Russie a pris les mesures nécessaires pour adhérer à la Convention de marquage des produits. Il est important d’améliorer les programmes de prévention et de prendre des mesures qui rejettent totalement le terrorisme.
M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a pris la parole au nom du Groupe du Forum des îles du Pacifique. Le Groupe de travail a accompli des progrès importants dans la mise en œuvre de la Déclaration de Nasonini sur la sécurité régionale, qui prévoyait l’intégration de la résolution 1373 du Conseil de sécurité dans la législation nationale, ainsi que des engagements en matière de coopération, notamment pour lutter contre la criminalité, le financement du terrorisme, le blanchiment d’argent, le trafic de drogues et le trafic d’êtres humains. Un groupe d’experts a été mis en place pour coordonner le développement d’un cadre régional qui aura notamment pour mission d’établir des dispositions législatives types pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Le Forum des îles du Pacifique a été en mesure de présenter son rapport contre le terrorisme lors de la 5ème réunion de haut niveau entre l’ONU et les organisations régionales. Les membres du Forum ont aussi pris des mesures pour ratifier ou accéder aux 12 conventions sectorielles. La Nouvelle-Zélande, à titre national, entend bientôt ratifier les deux autres conventions sectorielles. Elle sera bientôt partie à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.
M. SIDNEY LEON ROMEIRO (Brésil) s’est joint à la déclaration faite au nom du Groupe de Rio et a déclaré que les actes terroristes devaient être perçus comme des crimes internationaux. Les conventions internationales sont nécessaires pour définir la lutte contre cette menace. Le Brésil a ratifié neuf conventions des Nations Unies sur le terrorisme et s’apprête à ratifier les trois autres. Il appuie le Groupe de travail dans ses efforts en vue de compléter le régime juridique en la matière. L’adoption d’une convention générale adresserait un message puissant à la communauté internationale. Le représentant a soutenu les travaux sur le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et a encouragé les délégations à faire preuve de souplesse pour surmonter les difficultés concernant l’article 18 du projet de convention. Son pays a présenté trois rapports au Comité contre le terrorisme et s’est engagé vigoureusement dans le contexte du MERCOSUR pour offrir une stratégie commune à la région. Le Brésil est engagé aussi dans le processus de Cusco. Il signera la Convention interaméricaine qui vise notamment à limiter le financement du terrorisme et à favoriser la coopération régionale dans ce domaine. La solidarité doit aussi guider nos efforts pour des solutions durables, afin d’éliminer la pauvreté, le racisme et le désespoir, a-t-il conclu.
M. SUE KNOWLES (Australie) a déclaré que la coopération entre gouvernements était d’une importance critique. L’Australie a conclu plusieurs accords bilatéraux pour faciliter une coopération au niveau opérationnel en matière de police, de sécurité, de renseignements, de contrôle d’immigration, de transport et en matière financière. L’Australie assiste également les pays de la région à renforcer leurs capacités en matière de répression, de surveillance des frontières, de sécurité des transports et d’élaboration de régimes juridiques. En 2002, elle a accueilli avec l’Indonésie une Conférence sur la lutte contre le blanchiment d’argent. Elle poursuit des initiatives similaires dans le cadre de l’APEC, du Forum régional de l’ANASE et du Forum des îles du Pacifique. Des actions concertées au niveau mondial sont aussi nécessaires. Il est important que le Comité contre le terrorisme dispose d’institutions plus stables; l’Australie se prononce en faveur d’un secrétariat permanent réduit au sein du Secrétariat de l’ONU.
M. ROBERTO LAVALLE-VALDES (Guatemala) a déclaré que le terrorisme ne pouvait pas être qualifié de crime de droit commun car il a trait plus à la haine et vise à causer le plus de dommages possibles. Le terrorisme international vise à détruire à grande échelle, grâce à des groupes très organisés, et parfois à l’assistance d’Etats. L’humanité toute entière doit participer à la riposte contre ce fléau. Deux institutions existent pour lutter contre le terrorisme, à savoir l’extradition et la coopération policière et judiciaire. Mais elles ne suffisent pas : il faut en outre un régime juridique ferme. C’est pourquoi, la Sixième Commission doit redoubler d’efforts pour finaliser les deux projets de convention en cours de négociation.
M. AL-EMADI (Qatar) a plaidé pour mobiliser les efforts internationaux contre le terrorisme, sous l’égide de l’ONU. Ces efforts n’auront pas de résultats fructueux s’ils sont menés par un seul pays ou un groupe de pays. La définition du terrorisme ne constitue pas seulement une question académique. Une définition unifiée de toutes les formes de terrorisme doit être mise au point. Elle doit faire une distinction claire entre le terrorisme et la résistance à l’occupation étrangère. Il faut donc traiter de ce problème sous tous les angles possibles, et notamment celui des causes profondes du terrorisme. La communauté internationale doit résoudre les problèmes de la pauvreté et de l’inégalité de la distribution des richesses. L’extrémisme doit également être combattu. Réaffirmant que le Qatar rejette le terrorisme sous toutes ses formes, M. Al-Emadi a appuyé la convocation d’une conférence internationale contre le terrorisme.
M. AL-SALEHI (Oman) a souligné le caractère universel du phénomène terroriste et a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux sources du terrorisme. Il a dit que le terrorisme risquait de triompher s’il n’était pas maîtrisé et que seul le recours à la légalité internationale le permettrait. La communauté internationale doit éliminer toute imprécision au terme « terroriste », a-t-il insisté. Son gouvernement a condamné le terrorisme sous toutes ses formes car il sème le chaos. Oman coopère avec le Comité contre le terrorisme et lui communique toutes les informations nécessaires. Sa délégation regrette que certains pays se servent de la lutte internationale contre le terrorisme pour violer le droit international, soulignant l’importance de ne pas confondre terrorisme et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
M. MORSHED (Bangladesh) a indiqué qu’au niveau international, le Bangladesh était prêt à adhérer aux conventions sectorielles des Nations Unies contre le terrorisme, ainsi qu’à la Convention régionale sur le terrorisme de l’Association sud-asiatique de coopération régionale de 1997. Au niveau national, une loi contre le blanchiment d’argent a été adoptée, conformément à la Convention pour la répression du financement du terrorisme. Ces efforts nécessitent la réforme du Code pénal dont les dispositions remontent parfois au XIXème siècle. A cet égard, le renforcement des capacités nationales est déterminant. Les liens entre la pauvreté et le terrorisme ne sont pas évidents. Les organisateurs eux-mêmes sont riches mais ils s’appuient sur des individus privés de tout et désorientés. La pauvreté est donc une racine profonde du terrorisme. Le Bangladesh soutient la poursuite des négociations sur les projets de convention étudiés par la Sixième Commission. Une conférence internationale de haut niveau serait utile et nécessaire. Le terrorisme ne devrait pas être associé à une religion ou une civilisation; c’est dans le cadre multilatéral que la lutte contre ce fléau sera la plus efficace.
M. ZENON MUKONGO NGAY (République démocratique du Congo) a déclaré que son pays condamnait le terrorisme sous toutes ses formes et comprenait que ce phénomène n’était pas lié à une culture donnée ou foi. Il a affirmé que cette menace invitait à une riposte internationale passant par l’adoption d’instruments internationaux et mesures nationales. La résolution 1373 a conduit à la promulgation du décret sur la lutte contre le terrorisme qui se traduit par des objectifs à atteindre à cours terme. Il a rappelé que son pays avait présenté le deuxième rapport en application de la résolution 1373, préparait le troisième et qu’il était partie à de nombreuses conventions de l’ONU et à la Convention de l’Union africaine. Il a fait état des dispositions du Code de justice militaire qui punissent le terrorisme international, de même que la loi sur le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux. Le représentant a souligné qu’il faudrait assister les pays qui en ont besoin en matière technique, financière, réglementaire, législative et autre. Il a appuyé les efforts de la communauté internationale en vue de finaliser les deux projets de convention en cours de négociation et de la tenue d’une conférence internationale sous les auspices des Nations Unies pour organiser une riposte commune à ce fléau. Il a insisté sur la nécessité de définir le terrorisme en faisant une distinction claire entre le terrorisme et le droit légitime des peuples à l’autodétermination.
M. MOHAMED LATHEEF (Maldives) a rappelé que son pays avait connu, dans les années 80, les activités du terrorisme international, et souligné le poids que la lutte contre le terrorisme imposait aux petits Etats. Il est donc indispensable que les pays les plus forts assistent les petits Etats, a déclaré M. Latheef. Tant que le plus petit des Etats ne sera pas à l’abri, la communauté internationale sera en danger. M. Latheef a plaidé pour un consensus sur le projet de convention générale contre le terrorisme, et sur le projet de convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire. Il sera utile de convoquer une conférence de haut niveau sur le terrorisme, sous l’égide de l’ONU. Les Maldives ont adopté des mesures dans le cadre de leur loi contre le terrorisme de 1990; elles entendent bientôt accéder à tous les instruments sectoriels en la matière.
M. AHMED A. S. ELMESSALLATI (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré qu’il fallait convenir de mesures efficaces pour combattre et prévenir le terrorisme. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération internationale pour réussir dans ce domaine. L’accusation selon laquelle la Libye a encouragé ou perpétré elle-même des actes terroristes n’est pas fondée, a souligné le représentant. Il a déclaré que son pays participait aux conventions régionales, arabe et africaine, et demandait dans le cadre des négociations sur les deux projets de convention en cours de négociation que l’on fasse la distinction entre le terrorisme et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il a appuyé la proposition de la Conférence islamique sur la définition du terrorisme. La Libye a coopéré avec le Comité contre le terrorisme et a soumis son troisième rapport, a indiqué le représentant. La Libye insiste sur l’examen des causes profondes du terrorisme et appuie les efforts de la Sixième Commission pour élaborer une définition du terrorisme acceptable par tous.
M. MAHMOUD SAMY (Egypte) s’est associé à la déclaration faite par l’Iran, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique. Les efforts de lutte contre le terrorisme doivent être menés en premier lieu à l’Assemblée générale. Le Conseil de sécurité joue un rôle croissant et il est indispensable de respecter les droits fondamentaux, la souveraineté nationale et le droit international. Il est très important de promouvoir le dialogue entre les civilisations, et l’ONU dispose de l’expérience et des outils nécessaires. Le terrorisme doit être examiné selon une approche globale, qui ne doit pas justifier le terrorisme. L’Egypte a lancé une initiative visant à convoquer une conférence de haut niveau sur le terrorisme, afin d’éviter qu’un cadre unique soit choisi en ce domaine. Il faut par ailleurs éviter de cibler une culture en particulier.
M. ABDOU AMADOU (Niger) a déclaré que son pays condamnait le recours à la violence pour faire valoir des idées ou régler des différends et s’est toujours impliqué dans les initiatives régionales et internationales dans ce sens. Le Niger a adopté un plan interne comprenant notamment le renforcement de la sécurité des ambassades et représentations d’organisations internationales, le renforcement des aéroports et la systématisation des fouilles. Il a fait état de la préparation d’un texte sur la protection des représentations diplomatiques. Il a déclaré que son pays avait procédé à la signature et ratification de la plupart des instruments internationaux pertinents en la matière et de nombreux accords bilatéraux en vue de la coopération judiciaire avec les Etats voisins et africains. Il a insisté sur la nécessité d’inscrire le terrorisme dans une approche globale et de tenir compte de ce caractère particulier dans les mesures conçues. Il a invité la communauté internationale à prendre en compte les avis des pays les moins nantis dans leur approche de la question et de leur venir en aide, notamment par le renforcement des capacités nationales institutionnelles et financières. Il a réitéré la volonté de son pays de coopérer dans ce sens.
M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) a dénoncé l’extension du terrorisme, de plus en plus souvent associé à la criminalité transnationale. Le rôle de l’ONU est central dans les efforts de lutte contre le terrorisme. Les instruments existants sont utiles mais incomplets, il est donc indispensable de faire aboutir les négociations sur les deux projets de conventions soumis à la Sixième Commission. La menace de l’Islam est un mythe bien répandu, mais lorsque tous les facteurs de la pauvreté, du chômage, des conflits armés et de la fragilité institutionnelle convergent, il est presque impossible d’éviter le terrorisme. Au niveau régional, le Kazakhstan a indiqué qu’il avait lancé la Conférence sur l’interaction et encouragé l’adoption de mesures visant à renforcer la confiance en Asie. L’Organisation de la coopération de Shanghai peut également jouer un rôle important. Le Kazakhstan a également contribué à la création du Centre contre le terrorisme de la Communauté des Etats indépendants.
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