LES SORTIES DE CRISE ET LA CONSOLIDATION DE LA PAIX NECESSITENT DES RESSOURCES ADEQUATES, DECLARE L’ADMINISTRATEUR DU PNUD
Communiqué de presse AG/EF/452 |
Deuxième Commission
Reconstruire la paix: aspects relatifs au développement
dans la gestion des crises et des situations post-conflit
LES SORTIES DE CRISE ET LA CONSOLIDATION DE LA PAIX NECESSITENT DES RESSOURCES ADEQUATES, DECLARE L’ADMINISTRATEUR DU PNUD
Face à un monde dont le quart de la population fait face à des situations de crise ou d’après conflit, et où 22 des 34 pays risquant de ne pas atteindre les Objectifs de développement du Millénaire devront cet échec à des conflits récents ou actuels, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Mark Malloch Brown, a estimé qu’il était nécessaire de combler le fossé qui existe entre les efforts de soutien aux secours d’urgence et ceux destinés à promouvoir le développement dans l’intérêt de la reconstruction de la paix.
C’est le lien et l’interdépendance entre secours d’urgence et développement qui créent un point d’entrée pour le PNUD dans les processus de résolution de conflit et de consolidation de la paix, a dit ce matin l’Administrateur du PNUD au cours d’une table ronde organisée par la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sur le thème: «Reconstruire la paix: aspects relatifs au développement dans la gestion des crises, et gestion de la situation après conflit».
Dans la présentation qu’il a faite sur les moyens de répondre immédiatement et à long terme aux besoins en développement des pays en crise ou en situation d’après conflit, l’Administrateur du PNUD a exhorté la communauté internationale à mieux soutenir le PNUD pour qu’il ait les ressources nécessaires à la réduction du fossé grandissant entre les ressources dévolues aux secours d’urgence et celles destinées aux activités de développement. C’est dans ce contexte, a-t-il précisé, que le PNUD a créé un Bureau de la prévention des crises et de la reconstruction, en vue de mettre le développement au service de la consolidation de la paix dès la mise en œuvre des premières mesures visant à rétablir la paix. «Le rétablissement de la paix», a dit M. Malloch-Brown, «ne saurait attendre les résultats des appels de fonds».
Evoquant la situation de l’Iraq, il a estimé que l’expérience montre qu’aucun groupe, Etat ou entité ne peut agir seul, financièrement ou politiquement, en matière de construction de la paix et de développement ou reconstruction. Soulignant la fragilité de la transition qui mène des secours d’urgence au développement, il a indiqué que les exemples de l’Afghanistan et de la Sierra Leone ont montré la capacité des organismes des Nations Unies à coordonner l’usage de leurs ressources et de leurs compétences au service de la mise en œuvre d’une stratégie commune.
Le PNUD fournit un large éventail de services pour appuyer la mise au point de stratégies de prévention des crises et de reconstruction, en cherchant à fournir une réponse prévisible aux pays qui traversent des crises ou qui sortent d’un conflit, tout en maintenant suffisamment de souplesse pour faire face aux défis qui peuvent se poser dans des situations spécifiques, a dit M. Malloch-Brown. Illustrant la contribution du PNUD à la résolution des conflits et à la reconstruction, il a attiré l’attention de la Commission sur l’approche «armes contre développement» mise en place en Albanie, et qui, grâce à des mesures d’incitation au niveau des communautés locales, a réussi le pari de la collecte et de la destruction d’armes qui ont alimenté le conflit dans cette région. «Plus de 14 000 armes illégales ont ainsi pu être collectées et détruites» a-t-il précisé.
L’Administrateur du PNUD a aussi insisté sur l’importance des mesures de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants. Il a jugé que le partenariat que le PNUD a su mettre en place avec le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et la Banque mondiale sur les programmes «4R», à savoir le rapatriement, la réintégration, la réhabilitation et la reconstruction, a joué un rôle vital dans la consolidation de la paix. Il a ensuite présenté l’«Initiative LICUS» de la Banque mondiale pour les pays sortant d’un conflit comme un autre exemple de l’attention croissante que la communauté internationale accorde aux pays en crise ou sortant d’un conflit. Cette Initiative vise, en effet, à améliorer la fourniture des services de base dans les zones affectées par les conflits.
En ce qui concerne l’avenir, l’Administrateur du PNUD a appelé l’attention de la Commission sur l’inadéquation des ressources humaines et financières dont dispose le Bureau de la prévention des crises et de la reconstruction. Il faudrait disposer de suffisamment de moyens pour pouvoir agir et véritablement répondre aux besoins, a-t-il indiqué, en soulignant qu’à défaut d’une opération efficace, on courait le risque d’une reprise des conflits. L’Administrateur du PNUD a ensuite jugé important de renforcer les capacités d’analyse, afin de pouvoir élaborer des politiques fondées sur des informations précises. Il faut disposer de «muscles économiques» dès le début de la phase fragile qui prévaut lors de la sortie de conflit, et mettre à la disposition de l’opération planifiée la totalité des ressources dont elle a besoin pour réussir, a-t-il souligné.
Questions-réponses
Compte tenu de l’ampleur des ressources requises pour ces opérations, faut-il penser à détourner une partie des ressources de base du PNUD? a demandé le représentant d’Antigua-et-Barbuda. Réitérant, pour sa part, son attachement à la paix aux niveaux national et régional, le représentant de la Côte d’Ivoire a félicité le PNUD pour les efforts qu’il déploie en faveur de la consolidation de la paix dans son pays.
Les efforts de consolidation de la paix sont toujours efficaces lorsqu’ils sont fondés sur une approche multilatérale et non partisane, a indiqué l’Administrateur du PNUD avant de venir à la question des ressources. Lorsque des accords de paix fragiles sont conclus, il faut rapidement agir, a-t-il dit en regrettant que trop souvent, les ressources disponibles soient insuffisantes ou parviennent trop tard. Il a convenu que le PNUD est obligé de détourner certaines de ses ressources de base, tout en rassurant les délégations sur la discipline qui prévaut quant à l’affectation de ces fonds. Ces ressources, a-t-il dit, sont toutes destinées aux activités de soutien à la transition et au développement. Mais pour éviter de telles manipulations budgétaires, a-t-il souhaité, les appels de fonds devraient être lancés avant le lancement des opérations et non pas après.
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