LES PARTENARIATS ENTRE GOUVERNEMENTS, SECTEUR PRIVE, ONG ET SOCIETE CIVILE SONT ESSENTIELS A LA REALISATION DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse AG/EF/449 |
Deuxième Commission
Table ronde
LES PARTENARIATS ENTRE GOUVERNEMENTS, SECTEUR PRIVE, ONG ET SOCIETE CIVILE SONT ESSENTIELS A LA REALISATION DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT
Le bien-fondé des partenariats pour réaliser les objectifs socioéconomiques convenus au niveau international, dont les Objectifs de développement du Millénaire (ODM) a été confirmé, ce matin, au cours d’une table ronde que la Commission économique et sociale (Deuxième Commission) a organisée en invitant des représentants du Groupe d’études sur les technologies de l’information et des communications de l’ONU; du Rotary International auprès de l’ONU; du Bureau du Pacte mondial; du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux; et du Service de la coordination des programmes, des grands groupes et des partenariats, de la Division du développement durable de l’ONU.
Le succès des partenariats dépend de la manière dont est respecté le principe d’égalité entre toutes les parties prenantes, a d’emblée estimé le Vice-Président du Groupe d’études sur les technologies de l’information et des communications de l’ONU (TIC), qui est aussi Vice-Président et Directeur général du groupe TAGO. Fondateur de TAGO, le plus grand groupe arabe d’experts en comptabilité, en gestion, en technologie de l’information et en services juridiques, M. Talal Abu-Ghazaleh a ainsi jugé déplorable que les gouvernements continuent de considérer les partenariats comme une relation entre «gouvernants et gouvernés». Il s’est félicité de l’exemple du Groupe d’études sur les TIC de l’ONU, qui rassemble des représentants de gouvernements, d’ONG, de la société civile et du secteur privé.
La nécessité d’un partenariat réussi avec ces trois derniers groupes a été soulignée par le Directeur exécutif du Bureau du Pacte mondial, M. Georg Kell, qui dirige un réseau regroupant 1 000 entreprises privées, des syndicats, des ONG et des groupes de la société civile autour des normes du développement durable et du droit du travail. Créée par le Secrétaire général en 2000, cette «promotion de la bonne gouvernance auprès des entreprises», a conduit M. Kell à demander aux gouvernements de s’intégrer à ces partenariats novateurs. L’ONU, a-t-il dit, doit avoir le courage d’avancer dans le domaine de la promotion de ces partenariats et d’obtenir l’appui des Etats Membres.
Un exemple de partenariats a été donné par le représentant du Rotary International auprès de l’ONU, le Rotary étant une organisation connue des dirigeants du monde des affaires et de professionnels voués aux causes humanitaires. M. Robert Coultas a ainsi indiqué qu’aujourd’hui le Rotary compte 31 000 clubs et 1,2 million de membres qui interviennent dans 166 pays différents. Il, a par exemple, expliqué que grâce à son réseau de clubs à travers le monde, le Rotary est devenu la branche bénévole de la communauté internationale dans la lutte contre la poliomyélite. Sans le travail du Rotary, nous ne pourrions être aujourd’hui à la «partie finale du voyage» vers l’éradication de la polio a reconnu le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux, après que le représentant du Rotary eut indiqué que la politique adoptée consiste à encourager les clubs à collaborer avec d’autres organisations pour répondre aux préoccupations du moment, comme c’est le cas pour le VIH/sida à Johannesburg.
A la tête du Fonds pour les partenariats internationaux chargé de surveiller les alliances entre le système des Nations Unies et la Fondation de l’ONU créée en 1997, après que Ted Turner eut fait don d’un milliard de dollars aux Nations Unies, M. Amir Dossal s’est félicité que cette Fondation ait suscité un regain d’intérêt pour les partenariats. Il a cité les contributions de la Fondation Bill et Melinda Gates, de la Fondation Rockefeller, ou encore des entreprises pétrolières et autres. Aujourd’hui, a-t-il indiqué, 65% des programmes et projets financés par la Fondation font appel à plus d’un partenariat.
Débat, questions et réponses
Un partenariat a-t-il été envisagé en matière de déminage? a demandé la représentante des Etats-Unis au Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour les partenariats mondiaux, qui a rendu compte de la collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour le déminage du Département des opérations de maintien de la paix. Nous pensons, a-t-il dit, qu’il est très important de sensibiliser le public à ce problème. Concernant la pertinence des partenariats pour la mise en œuvre des ODM, le Vice-Président du Groupe d’étude sur les TIC a attiré l’attention sur la création d’un Comité spécial qui, dirigé par le Canada, a mis au point un programme d’évaluation des résultats de la mise en œuvre de chacun des 18 objectifs de la Déclaration du Millénaire pour décider de la marche à suivre dans l’avenir. L’adoption des ODM a relancé l’idée des partenariats, a souligné le Directeur exécutif du Bureau du Pacte mondial, avant que l’Administratrice chargée du Service de la coordination des programmes, des grands groupes et des partenariats n’explique que son Service avait créé un forum pour permettre à toutes les parties prenantes de dire ce qu’elles attendent des partenariats dans lesquels elles sont impliquées.
Répondant à une question du Président de la table ronde sur les risques de voir le secteur privé s’accaparer des partenariats, le Directeur du Fonds des Nations Unies pour les partenariats a déclaré qu’un certain nombre de directives avaient été mises en place dans le domaine éthique pour prévenir ce risque. Il s’est félicité que 99% des entreprises qui avaient rejoint des partenariats aient incorporé dans leurs programmes les Objectifs du Millénaire et ceux du développement durable. Modérant tout de même son optimisme, il a concédé que les questions sociales ne devaient devenir une préoccupation pour les entreprises que lorsqu’elles se seront assurées de leurs bénéfices. Quant aux résultats obtenus par les partenariats dans les différentes régions du monde, évoqués par le représentant de l’Afrique du Sud, le Directeur exécutif du Bureau du Pacte mondial a souligné les efforts particuliers entrepris dans les pays les moins avancés (PMA) pour y promouvoir la collaboration entre le secteur privé et la société civile.
Le représentant de Madagascar a présenté la contribution d’une «Alliance» pour promouvoir la situation économique et sociale des populations rurales qui a été mise en place grâce au financement du Rotary Club après l’adoption, en juillet dernier, de la Déclaration ministérielle du Conseil économique et social. S’agissant d’éventuels partenariats entre ONG et institutions financières dans le domaine du microcrédit, évoqués par la représentante de Settlements Foundation, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux a cité le caractère exemplaire de la banque Gramin, la plus grande réussite en matière de microfinancement. A cet égard, il a indiqué que cette réussite en matière de microcrédit est en train d’être exportée en Afrique grâce au soutien de la Fondation Ted Turner.
De son côté, la représentante de la Section des ONG du Département des affaires économiques et sociales a souligné la contribution des grandes ONG et la nécessité de les aider à établir des partenariats. Elle a précisé que les 2400 ONG qui sont accréditées auprès du Conseil économique et social sont autant de sources potentielles de partenariat, à l’heure où cette notion est devenue un véritable slogan. Elle a fait part de l’expérience relative à la mise en réseau des données de sa Section. En misant ainsi sur les TIC, les ONG qui n’y ont pas accès ne courent-elles pas un risque d’exclusion? s’est inquiété le Président de la Commission. A cette question, le Directeur de la Division d’appui au Conseil économique et social a affirmé que des efforts ont été déployés pour offrir des services en ligne à tous les niveaux.
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