AG/EF/443

LA DEUXIEME COMMISSION CONFIRME LE POTENTIEL DE LA COOPERATION SUD-SUD A LAQUELLE DEVRAIT ETRE CONSACREE UNE DECENNIE INTERNATIONALE DE L’ONU

21/10/03
Communiqué de presse
AG/EF/443


Deuxième Commission

17ème séance – après-midi


LA DEUXIEME COMMISSION CONFIRME LE POTENTIEL DE LA COOPERATION SUD-SUD A LAQUELLE DEVRAIT ETRE CONSACREE UNE DECENNIE INTERNATIONALE DE L’ONU


L’année 2003 marquant le vingt-cinquième anniversaire du Plan d’action de Buenos Aires sur la coopération Sud-Sud, le potentiel de ce type de coopération a été étudié avec soin, cet après-midi, par la Commission économique et financière (Deuxième Commission), en présence du Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement (PEID), M. Anwarul Chowdhury.  Le débat a permis aux délégations de commenter et d’approuver, pour la majorité d’entre elles, la proposition du Secrétaire général de l’ONU de proclamer la célébration d’une Journée ou d’une Décennie internationale de la coopération Sud-Sud, qui irait de 2005 à 2015. 


Le Haut Représentant s’est livré à un vibrant plaidoyer en faveur de la coopération Sud-Sud, en estimant qu’au moment où l’assistance au développement et au commerce, et où l’investissement des pays riches se fait de plus en plus aléatoire, le potentiel de ce type de coopération doit être exploré avec vigueur et détermination.  Anwarul Chowdhury a, par exemple, indiqué, que durant les 25 dernières années, les échanges commerciaux entre pays en développement ont fini par représenter 40% des échanges commerciaux mondiaux. 


Comme «acteurs déterminants» ou pays-pivots de cette «autosuffisance collective», le Haut Représentant a cité le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud.  Pour lui, la coopération Sud-Sud est un «moyen stratégique» de mettre en œuvre les Programmes d’action de Bruxelles sur les PMA, de la Barbade sur les PEID et d’Almaty, sur les pays en développement sans littoral.  C’est une coopération, a-t-il ajouté, qui, en encourageant l’intégration régionale nécessaire à l’attraction des investissements étrangers directs (IED), s’enrichit de l’apport de la coopération triangulaire dans le cadre duquel les donateurs traditionnels contribuent aux efforts de renforcement des capacités humaines et institutionnelles du Sud.


La faculté de cette coopération triangulaire à réduire les coûts des programmes de développement, a été réitérée par le Représentant du Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Estimant avec d’autres délégations que la coopération Sud-Sud ne peut venir qu’en complément de la coopération internationale entre le Sud et le Nord, le représentant marocain a alerté la Deuxième Commission sur le caractère impératif de l’appui de la communauté internationale.  De nombreuses délégations ont appelé, à cet égard, à l’augmentation des ressources du Fonds d’affectation spécial pour la coopération technique entre pays du Sud et du Fonds d’affectation spécial Perez Guerrero pour la coopération économique et technique. 


Appelant, outre les gouvernements donateurs, le secteur privé et la société civile à participer à ce type de coopération, le représentant marocain a espéré qu’après le Sommet de la Havane en 2000, la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud, qui se tiendra à Marrakech du 16 au 19 décembre 2003, sera l’occasion d’adopter des mesures encore plus ambitieuses.  Tout en promettant que l’Union européenne accordera l’attention requise aux résultats de cette Conférence, le Président de ce Groupe, le représentant de l’Italie, a rappelé l’aide «substantielle et accrue» que l’Union européenne fournit à la coopération Sud-Sud par le biais, entre autres, des activités opérationnelles de développement de l’ONU.  Le représentant a saisi cette occasion pour rappeler aux pays en développement leur responsabilité première en la matière.


Outre les orateurs cités, 11 autres délégations ont pris part à ce débat.  Auparavant, la Commission avait achevé son débat sur la mise en œuvre du Plan Action 21 adopté au Sommet de Rio en 1992 et sur celle du Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement, adopté en 1995 à la Barbade.  En prévision de l’examen décennal de la mise en œuvre du Programme de la Barbade, qui doit se tenir à Maurice en 2004, de nombreuses délégations, parmi les 12 qui se sont exprimées aujourd’hui, ont dessiné les contours d’une stratégie d’application effective du Programme. 


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain mercredi 22 octobre à partir de 10 heures.


MISE EN OEUVRE D’ACTION 21, DU PROGRAMME RELATIF A LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE D’ACTION 21 ET DES TEXTES ISSUS DU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE


DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’EDUCATION EN VUE DU DEVELOPPEMENT DURABLE


ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE


Débat général


M. MOHAMED LATHEEF (Maldives) a espéré que la Réunion d’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade (Barbade+10), qui doit se tenir à Maurice en 2004 sera l’occasion pour la communauté internationale de renouveler son engagement de traduire dans la réalité le Programme d’action, adopté en 1995 à la Barbade, sur le développement des petits Etats insulaires en développement, et le Programme de mise en œuvre de Johannesburg.  Il a, dans ce contexte, dénoncé l’utilisation de critères insensibles à la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement (PEID) pour mesurer leur degré de développement.  Il a insisté pour que ces critères tiennent compte des vulnérabilités inhérentes à ces pays et de leurs handicaps structurels.  Il a donc souhaité que la communauté internationale saisisse l’occasion de la réunion de Maurice pour formuler une série de directives qui pourraient être utilisées par les organismes pertinents des Nations Unies pour déterminer l’état de développement de ces pays.  


M. LOUIS SAINT-ARNAUD (Canada) a estimé que le Sommet de Johannesburg avait été la tentative la plus ambitieuse visant à organiser des discussions au niveau intergouvernemental sur les aspects économique, social et environnemental du développement durable.  La mise en œuvre du développement durable demeure aujourd’hui un défi pour la communauté internationale et les Etats Membres des Nations Unies, a-t-il dit en réaffirmant que le Plan Action 21, les Objectifs du développement du Millénaire et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg constituaient désormais le cadre d’action mondial de la promotion du développement durable


Présentant les efforts de son pays en matière de protection de l’environnement, il a indiqué que le Canada avait doublé le montant de ses ressources de financement annuel des activités du Programme des Nations Unies pour l’environnement(PNUE), et qu’il avait ratifié le Protocole de Kyoto.  En 2003, le Canada s’est engagé à doubler son niveau aide publique au développement(APD) afin de multiplier par deux le montant de ses contributions d’ici à 2010.  Le représentant a en outre souligné le rôle particulier de la Commission du développement durable dans la promotion des résultats du Sommet de Johannesburg. 


M. HENG AIK YEOW (Singapour) a souligné la vulnérabilité économique et écologique des petits Etats insulaires et de ce fait, la nécessité pour la communauté internationale de les aider à s’adapter aux exigences d’une scène internationale mondialisée et du développement durable.  Le représentant a, en effet, dressé un bilan mitigé de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.  Il a cité, en l’occurrence, les insuffisances dans la mobilisation des fonds et les réticences des parties à honorer leurs obligations.  Les pays développés, a-t-il expliqué, ont été accusés de faire avancer leur agenda sans tenir compte de la réalité et des besoins des petits Etats insulaires alors que ces derniers, compte tenu de leur taille et du manque de ressources, n’ont pas, à ce jour, été en mesure d’entreprendre les projets demandés par le Programme d’action.  Il est temps, a-t-il dit, de déterminer la manière de procéder à une mise en œuvre effective du Programme d’action de la Barbade. 


M. GARGIELD BARNWELL (Guyana) s’est félicité de l’adoption du Programme d’action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement, qui a été attiré l’attention des membres de la communauté internationale sur les attentes et les besoins spécifiques de ces pays.  Le Gouvernement du Guyana dispose d’un programme économique et social qui met l’accent sur la lutte contre le chômage et la pauvreté et qui promeut le versement de prestations sociales.  Le représentant a précisé que le Guyana cherchait à élever le niveau de vie de ses citoyens tout en assurant la protection de son environnement naturel.  Mais, a-t-il regretté, nous sommes limités par nos ressources humaines et financières.  Il a regretté que la communauté internationale n’ait pas tenu ses promesses en matière de transfert de ressources financières et de technologies environnementales à destination des pays les plus démunis.  Il a par ailleurs insisté sur l’importance de la lutte contre la désertification et les effets néfastes de la dégradation des sols.


M. JOHAN L. LOVALD (Norvège) a appelé à l’intensification des efforts pour atteindre les objectifs fixés au Sommet de Johannesburg.  En tant que Président de la Commission du développement durable, il a fait part de son intention de dynamiser le travail de l’instance.  Le nouveau programme de travail de la Commission, a-t-il estimé, est l’occasion de revitaliser son rôle au sein du système des Nations Unies.  Il faut faire en sorte, a-t-il poursuivi, que la Commission s’oriente davantage dans la recherche de solutions et qu’elle aide à dégager un consensus sur les questions qui se posent.  La présidence norvégienne, a-t-il encore confié, s’est engagée à travailler avec toutes les délégations pour faire de la première session un modèle.  Il a donc souligné l’importance d’une participation des ministères aux travaux.  La session, a-t-il dit, doit stimuler un dialogue entre toutes les parties prenantes dont les gouvernements, la société civile et le secteur privé.  Une partie importante des travaux de la Commission devra aussi être consacrée à l’échange de meilleures pratiques.  Le représentant a conclu en mettant l’accent sur l’importance de l’aide publique au développement et l’investissement dans le renforcement des ressources humaines.


M. JONES KYAZZE, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture(UNESCO), a présenté les projets de son organisation à destination des petits États insulaires.  Ces projets, a-t-il précisé, portent sur une série de domaines techniques relevant des mandats spécifiques de l’UNESCO, comme la culture, la science, la communication et l’éducation.  Il a indiqué que l’UNESCO avait pris un certain nombre de mesures dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.  Parmi elles, il a cité l’adoption, vendredi dernier, lors de la Conférence générale de l’UNESCO, d’une résolution sur le Sommet «Barbade+10» qui se tiendra à Maurice en 2004.  Par ailleurs, il a souligné la nécessité de mener des activités intersectorielles en vue d’assurer aux petits Etats insulaires une capacité à s’adapter à l’adversité. 


Mme AL SAIE (Bahreïn) a cité l’élimination de la pauvreté comme le plus grand défi auquel est confronté le monde dans le domaine du développement durable.  Elle s’est, par ailleurs, félicitée de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable.  Elle a jugé nécessaire, en la matière, de renforcer les efforts déployés par les Etats dans le domaine de la mobilisation de ressources financières.  Le développement durable nécessite l’égalité entre les deux sexes dans le domaine de l’éducation, a-t-elle insisté avant de faire état des efforts déployés à cet égard par son pays.  Elle a renouvelé son appel à la communauté internationale pour qu’elle renforce les efforts nationaux et régionaux.


M. LUIS DE MATOS MONTEIRO DA FONSEGA (Cap-Vert) s’est inquiété de la diversité des niveaux de développement que connaissent les petits Etats insulaires en développement.  Les différences dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade soulèvent des questions auxquelles il conviendra de répondre lors de la Réunion de Maurice en 2004, a-t-il également déclaré.  Il a souligné la nécessité d’accorder un traitement spécial aux petits Etats insulaires en développement (PEID), qui réponde aux handicaps spécifiques de ces pays.  Trois décennies après la reconnaissance de la situation particulière des PEID, a-t-il estimé, il faut que le processus d’évaluation «Barbade+10» constitue un jalon dans le principe de traitement différencié dont doivent bénéficier ces pays.  Le représentant a insisté sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux critères de vulnérabilité et aux handicaps particuliers des PEID.  Il s’est en outre félicité de l’importance de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et de la désignation de la Facilité pour l’environnement mondial comme mécanisme financier de cette Convention.  A cet égard, il a précisé que son pays avait adopté en 1998 un plan national de lutte contre la désertification.


Mme RAHEL KUMELA (Ethiopie) s’est félicitée de la décision de la Commission du développement durable de maintenir l’Afrique au centre de son ordre du jour, garantissant ainsi que les besoins particuliers du continent dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et des établissements humais seront pris en compte.  Elle s’est aussi félicitée de la décision d’inviter les commissions régionales à tenir des réunions de mise en œuvre d’Action 21 au niveau de leur région.  Aussi, a-t-elle indiqué que la première de ces réunions aurait lieu à Addis Abeba en décembre de cette année.  La représentante a, dans ce contexte, souligné la nécessité de renforcer la capacité de la Commission régionale pour l’Afrique et d’augmenter ses ressources.  Elle a appuyé, ce faisant, la proposition du Secrétaire général de réaffecter les ressources allouées auparavant aux groupes de travail spéciaux de la Commission aux réunions régionales. 


M. ANDRIY NIKITOV (Ukraine) a souligné la responsabilité première des Etats en matière de mise en oeuvre de leurs programmes de développement.  C’est dans ce contexte que l’Ukraine a lancé en 2003 un programme national (2003-2015), pour la réalisation des objectifs du Sommet mondial pour le développement durable dans une approche intégrée et coordonnée.  Le représentant a en outre présenté la coopération régionale comme une force motrice de la promotion du développement durable.  Il s’est félicité de la contribution des institutions et organismes des Nations Unies dans la mise en œuvre du développement durable, en saluant tout particulièrement la mise en place du programme pluriannuel de la Commission de développement durable (CDD).  En outre, il a défini le développement durable comme la condition préalable à la réalisation des Objectifs du Millénaire. 


Il a indiqué que la croissance du PNB ukrainien devrait atteindre 5% en 2003, marquant ainsi la quatrième année consécutive de croissance économique.  Néanmoins, il a regretté que le processus de développement de son pays soit entravé par les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.  L’Ukraine affecte en effet des ressources financières et matérielles considérables à la réhabilitation des zones contaminées qui représentent 10% du territoire national.  Il a indiqué que les dépenses totales d’urgence relatives aux conséquences de Tchernobyl ont atteint 130 milliards de dollars.  Compte tenu de l’impact de cette catastrophe sur les efforts de développement de l’Ukraine, il a exhorté la communauté internationale à soutenir les efforts de son pays visant à en atténuer les conséquences.


Mme AXUMITE GEBRE-EGZIABHER, Représentant du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) a indiqué que conformément au chapitre 28 d’Action 21, Habitat a élaboré un programme de renforcement des capacités pour aider les autorités locales à mettre en place des «Actions 21 locaux» au niveau de leur communauté.  Après avoir expliqué la teneur de ce programme, la représentante a indiqué que son Programme travaille aussi à la mise en œuvre du mandat que lui a conféré le Sommet du Johannesburg dans les domaines de l’eau et de l’assainissement.  Ainsi, a-t-elle dit, Habitat a créé une unité sur l’eau, l’assainissement et l’infrastructure, ainsi qu’un Fonds d’affectation spécial doté d’un montant initial de 1 million de dollars.


Insistant sur le lien entre eau, assainissement et établissements humains, la représentante a ensuite rendu compte des différents types d’activités en la matière, avant de s’attarder sur la question des partenariats.  Elle a ainsi indiqué que 11 projets de partenariats ont été préparés dans le Cadre de la «Coalition pour l’urbanisation durable».  En concluant, elle a estimé que le cadre de travail de la Commission du développement durable trop orienté vers les gouvernements et le secteur de l’environnement.  Elle a voulu l’inclusion des ministères de l’eau, de l’assainissement, des établissements humains, et des gouvernements locaux.  Ce sont ces groupes, a-t-elle souligné, qui traitent de la plupart des questions dont discutera la Commission du développement durable au cours de sa prochaine session.


ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT


Coopération économique et technique entre pays en développement


Rapport du Comité de haut niveau pour l’examen de la coopération technique entre pays en développement (A/58/39)


Ce rapport porte sur la treizième session du Comité de haut niveau qui s’est tenue, à New York, du 27 au 30 mai 2003.  Le rapport compte quatre chapitres de fond consacrés aux rapports sur la mise en œuvre des activités; au résumé du débat général; à celui du débat thématique; et aux activités de célébration du vingt-cinquième anniversaire de l’adoption du Plan d’action de Buenos Aires sur la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre pays en développement.  Le rapport contient en annexe les décisions adoptées par le Comité de haut niveau et la liste des documents dont il était saisi au cours de cette session.


Etat de la coopération Sud-Sud (2001-2002) (A/58/319)


Dans ce rapport, le Secrétaire général dresse d’abord l’état de la coopération Sud-Sud en expliquant, exemples à l’appui, qu’à l’échelle mondiale, le Groupe des 77 et la Chine, et le Mouvement des pays non alignés ont continué d’être les instances les plus largement ouvertes à la consultation et les plus propices à la coordination des politiques entre pays en développement.  Il fait ensuite état des activités des groupes régionaux qui, indique-t-il, se sont orientés de façon prédominante vers la promotion de flux commerciaux Nord-Sud et Sud-Sud.  Ainsi, à la fin de 2002, l’OMC avait avalisé un total de près de 250 accords de libre-échange régionaux et sous-régionaux.  A ce titre, le Secrétaire général cite les exemples de l’Union africaine et de son Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD); et ceux des groupes régionaux comme la Communauté de développement de l’Afrique australe; l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), la Communauté andine, le Marché commun du Sud (MERCOSUR), ou la Communauté des Caraïbes (CARICOM).


S’agissant plus spécifiquement de la coopération monétaire et financière, le Secrétaire général attire l’attention sur les activités du Groupe intergouvernemental des 24 pour les questions monétaires internationales, qui poursuit ses travaux visant à renforcer la coopération entre ses pays membres, dans le cadre de la préparation des négociations sur les questions monétaires et financières sous l’égide du FMI, de la Banque mondiale et d’autres organismes.  Il signale, entre autres, en la décrivant comme élément nouveau de la coopération monétaire et financière Sud-Sud, le Réseau ministériel des pays pauvres très endettés.


Le Secrétaire général poursuit son rapport en donnant les détails de l’évolution des flux d’investissements et de capitaux entre pays du Sud, et de celle du commerce international.  Expliquant, par la suite, les tendances et les problèmes de la coopération Sud-Sud, le Secrétaire général démontre que dans chaque région, les pays en développement sont devenus des fournisseurs nets d’assistance technique et que certains consacrent maintenant d’importantes ressources à l’aide aux autres pays en développement.  Il ajoute que pour ce qui est des donateurs, la tendance est à l’appui aux centres d’excellence et aux réseaux de connaissances, à la mise en valeur des ressources humaines, à la recherche, et au renforcement des capacités institutionnelles.  Quant au rôle des Nations Unies, il ressort du rapport du Secrétaire général que certains organismes et programmes de l’ONU, dont le PNUD, ont mis en place des politiques et des programmes Sud-Sud bien définis.  Toutefois, l’utilisation de la modalité Sud-Sud se fait souvent de façon ad hoc, le facteur déterminant étant le rapport coût-efficacité.  Enfin sur le rôle du secteur privé, des ONG et des organisations de la société civile, le Secrétaire général explique comment ces parties prenantes prennent une part de plus active à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire.


Sensibilisation du public et renforcement de l’appui à la coopération Sud-Sud (A/58/345)


Dans ce rapport, le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale de proclamer une Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud qui serait célébrée chaque année le 12 septembre, date à laquelle l’Assemblée avait approuvé le Plan d’action de Buenos Aires pour la coopération technique entre pays en développement et/ou une décennie internationale de la coopération Sud-Sud, commençant en 2005 et s’achevant en 2015.  Consacrant un chapitre à la justification de sa recommandation sur les sept chapitres contenus dans son rapport, le Secrétaire général avance et explique trois raisons: à savoir, la nécessité de consolider les programmes Sud-Sud; celle de relever les défis de la mondialisation en s’attaquant à ses conséquences pour le développement économique et social de nombreux pays en développement; et celle de consolider la base d’informations accessibles à toutes les parties prenantes de la coopération Sud-Sud et de dynamiser le système des centres de promotion.  


Lettre datée du 14 juillet 2003 adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/58/204)


Cette lettre adressée par le Représentant du Maroc et Président du Groupe des 77 au Secrétaire général contient en son annexe le texte du communiqué final et de la déclaration adoptés à la 34ème réunion des présidents et coordonnateurs des sections du Groupe des 77 qui s’est tenue à Genève les 26 et 27 juin 2003.  Le communiqué final réaffirme notamment l’appui sans réserve que le Groupe des 77 apporte au Programme d’action de La Havane et à la Déclaration du Sommet du Sud qui «sont les deux documents directeurs du Sud exprimant les intérêts et préoccupations des pays en développement».


Présentation et débat général


M. ANWARUL CHOWDUHRY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement, a présenté le potentiel que représente la coopération Sud-Sud pour le développement des pays les moins avancés (PMA).  L’expérience récente a montré le succès des programmes de coopération entre pays en développement, dans des domaines comme la santé, le commerce, l’agriculture, le renforcement des capacités, l’allégement de la dette, l’éducation, le rôle des femmes ou encore la lutte contre la pandémie du VIH/sida, a-t-il affirmé en soulignant la contribution importante qu’apportent les organisations régionales à cette coopération, en vue de permettre aux pays les plus vulnérables de faire face au défis croissants que présente le processus de mondialisation 


Notant que les PMA n’ont représenté que 0,6% des exportations mondiales en 2001, il a souhaité que ces pays explorent plus avant les opportunités offertes d’une part par la coopération Sud-Sud, et d’autre part par les arrangements de coopération triangulaires impliquant les pays donateurs.  Il a souligné le rôle décisif du secteur privé pour la promotion de cette coopération.  Il a d’autre part défini la coopération Sud-Sud comme un moyen stratégique de mettre en œuvre de manière efficace les Programme d’action de Bruxelles, de la Barbade et d’Almaty.  Il a salué la proposition du Secrétaire général de faire de la période 2005-2015 la Décennie internationale de la coopération Sud-Sud.


M. FRANCOIS EKOKO, de l’Unité spéciale de la coopération technique entre pays en développement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a rappelé que cette année marque le 25ème anniversaire du Plan d’action de Buenos Aires sur la coopération technique entre pays en développement (CTPD).  Il a souhaité, à cette occasion, que l’opinion publique des pays en développement et des pays donateurs soit davantage sensibilisée à l’importance de l’autosuffisance collective.  En vue de mobiliser une telle prise de conscience, il a appuyé l’idée de déclarer une journée des Nations Unies et/ou une décennie internationale pour la coopération Sud-Sud. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M HASSAN ABOUTAHIR (Maroc), a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud pour faire avancer le processus d’Almaty et la mise en œuvre du Plan d’action de la Barbade.  Il a précisé que le Plan d’action de Buenos Aires, adopté il y a 25 ans reflétait le désir des pays en développement de coopérer de manière complémentaire à la coopération internationale pour le développement.  Il a précisé que le Plan d’action de Buenos Aires et le plus récent Plan de la Havane prévoient la création d’un mécanisme d’appui, de suivi et d’examen de la coopération Sud-Sud, doté d’un calendrier de mise en œuvre.  Il a présenté la coopération Sud-Sud comme un moyen de réaliser l’autosuffisance collective.  L’appui de la communauté internationale est un impératif qui exige une mobilisation et une action commune pour appuyer les initiatives d’action régionales et sous-régionales lancées par les pays en développement


Avec les complémentarités grandissantes des pays en développement, la coopération Sud-Sud est plus importante que jamais. Cependant, malgré les résultats très positifs des programmes de Buenos Aires et de la Havane, il reste beaucoup à faire, notamment dans le cadre d’arrangements triangulaires impliquant les pays donateurs, adit le représentant.  Nous ne devons pas oublier, a-t-il poursuivi, que cette coopération doit être mutuellement avantageuse.  Soulignant le rôle décisif du secteur privé dans le développement de la coopération Sud-Sud, il a regretté que celui-ci ne soit pas plus impliqué et s’est ensuite félicité de la capacité de la coopération triangulaire à réduire les coûts des programmes de développement. 


Le représentant du Maroc a, par ailleurs, qualifié d’excellent le rôle que joue le PNUD dans la promotion de la coopération Sud-Sud, et il a exhorté la communauté internationale à affecter de nouvelles ressources à cet organisme.  En outre, il a invité les organismes des Nations Unies à s’impliquer en vue d’aider à résoudre un certain nombre de problèmes d’intérêt stratégique qui se posent aux pays en développement.  Dans le contexte du 25ème anniversaire du Plan de Buenos Aires, il a formé le vœu que la conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud, qui se tiendra à Marrakech du 16 au 19 décembre 2003, soit l’occasion de parvenir à un ensemble de nouvelles initiatives permettant au pays en développement d’avancer dans l’application des décisions prises à l’issue des récents Sommets et Conférences de l’ONU.  Enfin, il a souhaité la mise en place d’une journée et d’une décennie internationales de la coopération Sud-Sud. 


M. ANTONIO BERNARDINI (Italie), qui s’exprimait au nom des pays de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a estimé qu’une coopération Sud-Sud renforcée pouvait fournir un appui essentiel à la mise en œuvre des politiques ayant trait aux infrastructures institutionnelles, au renforcement des ressources humaines, à la mobilisation des finances publiques, à l’amélioration de l’administration publique, à l’efficacité des politiques budgétaires, au commerce, à l’intégration régionale, à la gestion de la dette, ou encore à l’alerte rapide et à la prévention des catastrophes naturelles.  Le représentant a particulièrement insisté sur l’intégration régionale, qui est une forme spéciale de la coopération Sud-Sud pouvant contribuer à attirer les investissements étrangers directs (IED), à réduire les barrières commerciales et à permettre la survie et le développement des petites économies. 


L’Union européenne, a-t-il rappelé, a montré son attachement à la coopération Sud-Sud par l’appui substantiel et accru qu’elle fournit aux activités opérationnelles de développement, dont celles du système des Nations Unies.  Il a néanmoins souligné la responsabilité première qui incombe en la matière aux pays en développement.  Ce faisant, il a promis d’accorder l’attention requise aux résultats de la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud qui doit se tenir à Marrakech du 16 au 19 décembre 2003.  Le représentant a conclu en précisant que, compte tenu de l’existence des plans de financement pluriannuels des activités opérationnelles de développement, les pays membres de l’Union européenne ne participeraient pas à la prochaine conférence d’annonces de contributions.


Intervenant au nom de la Commission de haut niveau sur la coopération technique entre les pays en développement, M. BONIFACE G. CHIDYAUSIKY (Zimbabwe), a souligné la nécessité de rationaliser les mesures de suivi de la mise en oeuvre de la coopération technique entre les pays en développement.  Il a défini la coopération Sud-Sud comme un complément viable pour le développement, en souhaitant qu’elle soit complétée par un engagement financier des pays en développement eux-mêmes.  Car, a-t-il estimé, il est indispensable que les pays qui vont bénéficier de cette coopération soient prêts à y investir.  Dans le même ordre d’idées, il a souligné l’importance des arrangements triangulaires impliquant les pays donateurs


M. GONG TINGRONG (Chine) a estimé qu’il convient de renforcer les activités de plaidoyer pour sensibiliser l’opinion publique mondiale à la coopération Sud-Sud et à l’importance des ressources financière que sa mise en œuvre requiert.  Le représentant a ensuite fait part des efforts de son pays, dans ce domaine, en insistant surtout sur le domaine commercial. Il s’est déclaré en faveur du renforcement du mandat du PNUD. 


Mme NADIESKA NAVARRO BARRO (Cuba) s’est inquiétée que, depuis l’adoption en 1978 du Plan de Buenos Aires sur la coopération entre les pays en développement, ces pays aient à faire face à des difficultés croissantes du fait de l’avènement d’une mondialisation qui a creusé le fossé entre riches et pauvres.  Néanmoins, a-t-elle ajouté, nous sommes loin d’avoir exploité toutes les opportunités offertes par la coopération entre les pays en développement.  Elle a souhaité que la conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud, qui se tiendra à Marrakech du 16 au 19 décembre 2003, soit l’occasion, de parvenir à un ensemble de nouvelles initiatives permettant aux pays en développement d’avancer dans l’application des décisions prises à l’issue des récents sommets et conférences.  Mais, a-t-elle prévenu, le problème réside avant tout dans l’incapacité des pays riches à faire face à leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  S’agissant des efforts de son pays en matière de coopération technique avec les pays en développement, elle a indiqué que 6800 coopérants cubains fournissaient actuellement une aide à plus d’une centaine de pays.  En conclusion, elle a exhorté les Nations Unies à accorder une attention particulière à la promotion de la coopération Sud-Sud, eu égard aux opportunités qu’elle offre en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire. 


M. KENYORU (Kenya) a estimé que le renforcement des mécanismes de partages d’informations est essentiel à une coopération Sud-Sud effective.  Pour lui, ce type de coopération pourrait être renforcé si les efforts des pays en développement étaient complétés par un appui financier des partenaires au développement.  En la matière, il a jugé que la coopération technique offrait de nouvelles possibilités à ces partenaires et aux pays en développement.  A son tour, il a plaidé pour le renforcement de la coopération sous-régionale, régionale, et intrarégionale, avant de juger important d’y impliquer le secteur privé et la société civile.  Il a conclu en appelant les organisations du système des Nations Unies à accorder la priorité aux régions les moins avancées du monde. 


M. AHMED AL-HADDAD (Yémen)s’est félicité du développement de cadres de coopération technique entre les pays en développement.  Même si nous allons dans le bon sens en matière de coopération Sud-Sud, a-t-il ajouté, nous devons redoubler d’efforts afin de promouvoir de nouvelles formes de coopération technique.  Il a déclaré que son pays apporterait tout son soutien à la conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud qui se tiendra à Marrakech du 16 au 19 décembre 2003.  Il a ensuite estimé que la coopération Sud-Sud n’était pas encore au niveau des engagements pris à l’issue des sommets et conférences internationaux.  Nous sommes loin d’avoir exploité toutes les opportunités de la coopération Sud-Sud du fait de l’obstacle que constitue l’insuffisance de ressources financières.  S’agissant de la contribution des Nations Unies, il a particulièrement apprécié la contribution du PNUD, et notamment celle de son service chargé de la coopération technique entre les pays en développement.


M. DJIHED EDDINE BELKAS (Algérie), après avoir fait l’historique de la coopération Sud-Sud, s’est réjouit de constater que les pays en développement avaient accompli de grands progrès dans le cadre de cette coopération, en matière de commerce international, de flux d’investissements et d’assistance technique.  Mais, a-t-il dit, la coopération Sud-Sud a besoin de la contribution de la communauté internationale, tant bilatérale que multilatérale, en raison de ses capacités limitées en matière financière, d’expertise technique et en ressources humaines.  A cet égard, le représentant a jugé nécessaire d’accroître les ressources du Fonds d’affectation spécial pour la coopération technique entre pays en développement et du Fonds d’affectation spéciale Perez Guerrero pour la coopération économique et technique entre ces pays.  Il a, à son tour, appuyé l’idée de proclamer une journée ou une décennie de la coopération Sud-Sud de 2005 à 2015.


M. SCOTT O. E. OMENE (Nigéria) a défini la coopération Sud-Sud comme un moyen d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Il s’est dit heureux de constater les efforts croissants en matière de coopération entre les pays en développement en dépit du ralentissement de l’économie mondiale.  Il a présenté l’établissement de l’Union africaine et le NEPAD comme des vibrants exemples de coopération Sud-Sud.  Il a indiqué que son pays avait procédé à la mise en place de nombreuses commissions bilatérales dans le souci de fournir et de recevoir une coopération technique dans l’esprit de la coopération Sud-Sud.  Il a noté qu’en dehors de l’Asie, les exportations des pays en développement ne représentent que 8% des exportations mondiales, et que 71% des exportations africaines vont vers les pays développés. 


Par ailleurs, il a souligné la nécessité d’accorder une attention particulière à la promotion des technologiques de l’information et de la communication (TIC), qu’il a présentées comme un moyen décisif de promouvoir la coopération Sud-Sud.  En outre, il s’est félicité de la proposition du Secrétaire général de faire de 2005-2015, la décennie internationale de la coopération Sud-Sud.  Ce serait le meilleur moyen de sensibiliser la communauté internationale à l’opportunité que cette forme de coopération représente pour la réalisation des objectifs de développement. 


M. PRAVIT CHAIMONGKOL (Thaïlande) a démontré le dynamisme de son pays dans la coopération avec les pays de la sous-région d’Asie du Sud-Est.  La stratégie en la matière, a-t-il dit, est d’approfondir l’intégration économique des pays de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), en déployant des efforts dans les domaines du commerce, de l’investissement, de la coopération agricole et industrielle, du transport, du tourisme et du développement des ressources humaines.  Ces efforts, a-t-il dit, se font avec l’appui du secteur privé et des partenaires au développement.  Le représentant a encouragé le système des Nations Unies à aider les pays en développement dans le domaine de la coopération technique et financière, en particulier dans un contexte où la volatilité des capitaux se renforce.  Il a attiré l’attention de la Commission sur le lancement, le 2 juin dernier, par les pays de sa région d’une Initiative relative au développement d’un marché des obligations en Asie (AMB) qui devrait devenir un investisseur important avec un capital de départ de 1 milliard de dollars.  Il a aussi félicité le PNUD pour avoir mis en place un site Web sur les informations en matière de développement (WIDE).


Mme IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL, Représentante de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a estimé que la coopération technique entre pays en développement est de plus en plus pertinente au moment où le fossé entre les pays du Sud et ceux du Nord se creuse.  Elle a fait une présentation des efforts de son organisation visant à promouvoir le développement industriel durable en tenant compte des points forts et des insuffisances des pays en développement.  L’objectif est de renforcer la coopération Sud-Sud en encourageant des activités de renforcement de capacités industrielles.  Elle a également souligné la contribution de l’ONUDI dans l’organisation du forum sur la biotechnologie qui se tiendra au Chili en 2004.  Elle a défini la coopération Sud-Sud et la coopération régionale et sous-régionale comme indispensables au développement industriel durable.  Car, a-t-elle ajouté, elles présentent l’avantage de jeter un pont entre les individus et les entreprises des pays en développement, et permet d’attirer les investissements qui permettent de renforcer la compétitivité du secteur manufacturier. 


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