AG/EF/433

LE MICROCREDIT PEUT PALLIER A L’INSUFFISANCE ACTUELLE DES RESSOURCES NECESSAIRES AU DEVELOPPEMENT, ESTIMENT DES DELEGATIONS

9/10/03
Communiqué de presse
AG/EF/433


Deuxième commission

6ème & 7ème séances


LE MICROCREDIT PEUT PALLIER A L’INSUFFISANCE ACTUELLE DES RESSOURCES NECESSAIRES AU DEVELOPPEMENT, ESTIMENT DES DELEGATIONS


La Commission économique et financière (Deuxième Commission), a examiné aujourd’hui la mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997 à 2006) en présence du Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement (SIDS), M. Anrawul Chowdhury.

Les succès en matière d’éradication de la pauvreté et de la faim dépendent d’un certain nombre de facteurs-clefs tels que la réduction de la dette, l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) et l’ouverture des marchés, a estimé le Représentant du Maroc, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Bien que l’APD soit passée de 52,3 milliards de dollars en 2001 à 57 milliards en 2002, elle reste encore largement inférieure au montant nécessaire pour atteindre les Objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire (ODM) qui visent notamment à réduire de moitié, à l’horizon 2015, le nombre de personnes souffrant de la faim et vivant avec moins d’un dollar par jour dans le monde.  La Banque mondiale estime, en effet, que la réalisation de ces Objectifs nécessitera une APD supplémentaire de 50 milliards de dollars par an. 


Selon les mêmes sources, la proportion de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a été ramenée de 29,6% à 23,2% entre 1990 et 1999, soit environ 123 millions.  L’enthousiasme que ces chiffres suscitent a été cependant modéré, entre autres, par les représentants des deux régions qui ont connu un recul depuis 1990.  Ainsi, le Représentant de la République du Congo a indiqué que sur les 53 pays du continent africain, seuls cinq ont atteint le taux de croissance requis pour réaliser les ODM.  Au nom du Groupe de Rio, le Représentant du Pérou a, à son tour, fait observer que, sur son continent, 43,4% de la population, soit 220 millions de personnes, continuent de vivre dans la pauvreté en raison notamment des barrières tarifaires et non tarifaires auxquelles se heurtent les exportations d’une région dont 75% de la population vivent de l’agriculture.


Devant l’urgence de la situation, plusieurs délégations ont salué les nouvelles initiatives telles que la création en février 2003 du Fonds de solidarité mondiale pour l’élimination de la pauvreté, etla proposition du Royaume-Uni de mettre en place une Facilité de financement international sensée augmenter l’APD de 11 milliards de dollars par an grâce à des annonces de contributions.  De son côté, le Représentant de la Malaisie a recommandé à l’ONU d’envisager l’idée d’une taxe sur les transactions commerciales, à l’échelle internationale.  Les délégations ont également vu dans l’élargissement de l’accès au microcrédit un palliatif à la mauvaise situation actuelle.  Elles se sont donc félicitées de la proclamation de l’année 2005 comme Année internationale du microcrédit, qui devrait être l’occasion d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’action qui vise, d’ici 2005, à faire bénéficier quelque 100 millions de personnes de ce type de services financiers.  Le nombre des pauvres ayant accès aux programmes de microcrédit est passé de 7,6 millions en 1997 à 26,8 millions en 2001 dont 21 millions de femmes, ont relevé les intervenants.


Pays-hôte de la Banque Gramin, qui s’est illustrée dans les microfinancements, le Bangladesh a, par la voix de son Représentant, affirmé que le microcrédit a permis de réduire la pauvreté de 20% et l’extrême pauvreté de 22%.  Cela signifie, a souligné le Représentant, que, chaque année, 5% des foyers participant à ces programmes sont en mesure d’échapper à la pauvreté.  Confirmant ces perspectives encourageantes pour les 400 à 500 millions de ménages pauvres et à faible revenu qui n’ont pas accès à des services financiers viables, le Représentant de la Suisse a défendu la théorie de financements en faveur des populations pauvres énoncée par son Gouvernement. 


Au-delà des institutions financières non gouvernementales, le représentant helvétique a jugé important que les pourvoyeurs de services financiers comprennent aussi des coopératives d’épargne et de crédit, des institutions de financement communautaires, des banques commerciales ou encore des compagnies d’assurances.  Il a jugé tout aussi important que ces services financiers deviennent la base même du secteur financier global.  Compte tenu de la diversité et de l’étendue possibles des produits et des services, le représentant a rejeté le terme «trop restrictif» de microcrédit pour lui préférer celui de «microfinancement».


Outre les délégations citées, ont pris part au débat les représentants des pays suivants : Italie, au nom de l’Union européenne, Pakistan, Chine, Brésil, Venezuela, Yémen, Kenya, Guyana, Mali, Tunisie, Inde, Libye, Viet Nam, Liban, République du Congo, Israël, Ethiopie, République démocratique populaire lao; ainsi que les représentantes de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (UN-Habitat).  Avant ce débat, le Comité avait conclu son débat général par les déclarations du Cameroun et de la Syrie, débat à l’issue duquel les représentants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan ont exercé leur droit de réponse.


Demain vendredi 10 octobre à partir 15 heures, la Commission tiendra une table ronde sur le thème de la responsabilité des entreprises en matière de développement.   


Débat général


M. FELIX MBAYU (Cameroun) a salué le nouveau partenariat quadripartite qui rassemble l’ONU, les institutions de Bretton Woods, la société civile et le secteur privé.  Il a regretté qu’un an après la conférence de Monterrey sur le financement du développement, les engagements dans le domaine de l’accroissement de l’aide publique au développement, de la réduction de la dette et de la réforme de l’architecture financière internationale ne soient pas encore tenus.   Dans le même ordre d’idées, il a retenu que la récente Réunion ministérielle de l’OMC de Cancùn n’ait pas été l’occasion de placer le développement au centre des négociations commerciales, malgré les engagements pris à Doha.  Dans ce contexte, a-t-il déclaré, les travaux de la Deuxième Commission doivent nous permettre de trouver les moyens de donner corps aux engagements pris pour traduire la volonté politique maintes fois exprimée en actions concrètes, notamment dans les domaines de la réalisation des Objectifs du Millénaire, de l’aboutissement des engagements de Doha ou encore du renforcement du NEPAD. 


Il a par ailleurs déclaré que le prochain Dialogue de haut niveau sur le financement du développement qui se tiendra les 29 et 30 octobre sera l’occasion de tester la volonté politique de la communauté internationale en matière de mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Pour atteindre nos objectifs, a-t-il ajouté, il nous faut aussi réfléchir sur les moyens de rendre notre Commission plus efficace et cela passe par la rationalisation de son ordre du jour par le regroupement de certains points et l’usage d’une programmation biennale, en vue d’assurer plus de coordination et de cohérence avec les autres grandes Commissions de l'Assemblée générale.  Dans ce contexte, il s’est félicité de la tenue récente d’une réunion conjointe entre les bureaux des Deuxième et Troisième Commissions.  Cet effort, a-t-il insisté, doit être étendu pour inclure des tables rondes et panels de discussion conjoints sur des thèmes comme l’élimination de la pauvreté, la mondialisation, la corruption ou encore le rôle des femmes dans le développement. 


M. HUSSEIN SABBAGH (République arabe syrienne) a souligné que l’instabilité et la récession qu’a connues l’économie mondiale ont eu un impact considérable sur les pays en développement.  Il a estimé que la mise en œuvre des recommandations adoptées lors des Conférences et Sommets de l’ONU devait devenir la priorité de la communauté internationale.  Se dérober à ces engagements ne peut qu’éroder la confiance que les pays ont envers la capacité de l’ONU à résoudre les problèmes de développement dans le monde, a-t-il prévenu.  Dans ce contexte, il a exprimé son attachement aux processus de suivi de la mise en œuvre de ces engagements en saluant l’offre du Japon d’accueillir une conférence internationale sur les catastrophes naturelles.  Le représentant a poursuivi sur la question des technologies de l’information et de la communication et a lancé un appel pour une mondialisation à visage humain permettant à tous de tirer partie des progrès techniques et technologiques. 


Il a aussi appuyé la Convention sur la lutte la désertification et la proposition de déclarer 2004 «Année de la lutte contre la désertification».  Il a conclu sur la situation au Moyen-Orient qui «souffre d’une occupation dont les séquelles empêchent les pays concernés de joindre la marche du développement».  Parler des piliers du développement est vide de sens aux yeux de ceux qui vivent sous le joug de l’occupation, a-t-il dit en réclamant un nouvel ordre international juste et équitable qui puisse favoriser une coopération fructueuse et des interactions capables d’assurer le développement durable de tous les pays.


Droits de réponse


Répondant à la déclaration faite par l’Arménie hier, la représentante de l’Azerbaïdjan a dénoncé une énième tentative arménienne visant à tromper la Deuxième Commission.  L’Arménie, a-t-elle rappelé, partage certes une frontière avec l’Azerbaïdjan mais aussi avec trois autres pays qui ne sont pas en conflit avec elle.  La représentante a aussi rappelé qu’en raison de son agression, l’Arménie occupe aujourd’hui 30% du territoire de l’Azerbaïdjan et que c’est cette occupation qui a entraîné la rupture économique entre elle et ses voisins.  L’Arménie, a insisté la représentante, a choisi de tromper la communauté internationale et de recourir aux arguments les plus fallacieux.  Ce pays, a encore dénoncé la représentante, a toujours rejeté la proposition de l’Azerbaïdjan de rétablir les voies de communication, au niveau de la région.  Il est clair, en a-t-elle conclu, que l’Arménie cherche à paralyser les négociations pour continuer à se prévaloir d’une situation de blocus.  Elle a prévenu que ce n’est qu’après la fin de l’occupation et le retour des réfugiés que l’Arménie pourra compter sur la coopération économique de l’Azerbaïdjan.  Elle a appelé le représentant arménien à ne pas confondre la coopération économique -impossible du fait de l’occupation- et la coopération économique régionale que l’Azerbaïdjan promeut dans le cadre de nombreux projets régionaux.


Le représentant de l’Arménie a regretté que l’Azerbaïdjan fasse usage de manière constante de son droit de réponse. Il a estimé que l’Azerbaïdjan, qui n’a pas été citée hier dans la déclaration de l’Arménie n’avait aucune raison de prendre la parole aujourd’hui.  S’agissant de l’agression mentionnée par la représentante de l’Azerbaïdjan, il a déclaré que son pays se trouvait en situation d’autodéfense en faveur de la population du Nagorny Karabakh.  En conclusion, il a estimé que la Deuxième Commission n’était pas une enceinte appropriée pour examiner les rapports entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan


Reprenant la parole, la représentante de l’Azerbaïdjan a précisé que son intervention était une réponse à une intervention faite par l’Arménie sur un point de l’agenda de la Deuxième Commission.  Elle s’est demandée pourquoi l’Arménie a fait ce genre d’intervention sur des relations bilatérales si elle ne souhaitait pas politiser les débats de cette Commission.  Elle a regretté que la délégation arménienne persiste à répandre des informations erronées au sujet de l’Azerbaïdjan, obligeant ainsi son pays à faire usage de son droit de réponse. 


Reprenant la parole, le représentant de l’Arménie a répondu que le blocus exercé contre l’Arménie était réel.  S’agissant de la coopération régionale, a-t-il ajouté, nous avons toujours souhaité l’interaction entre tous les pays de la région pour réduire les tensions existantes. 


MISE EN ŒUVRE DE LA PREMIERE DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ELIMINATION DE LA PAUVRETE (1997-2006)


Mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) et projet de programme d’action pour l’Année internationale du microcrédit (2005)


Rapport du Secrétaire général (A/58/179)


Concernant les progrès accomplis dans le domaine de la réduction de la pauvreté, le Secrétaire général indique dans ce rapport que si les tendances actuelles persistent, l’objectif visant à diminuer de moitié, d’ici à 2015, la proportion de personnes dont les revenus sont inférieurs à un dollar par jour, ainsi que la proportion de personnes qui souffrent de la faim, pourrait être atteint à l’échelle mondiale.  Le Secrétaire général cite, en effet, les estimations de la Banque mondiale qui indiquent que, dans les pays en développement, la proportion de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a été ramenée de 29,6% à 23,2% entre 1990 et 1999, soit environ 123 millions de personnes sorties de la misère, alors même qu’au cours de cette même période, la population de ces pays a augmenté de 15%, passant à 5 milliards.  La Banque mondiale ajoute néanmoins qu’au niveau régional, les résultats sont contrastés.  En dehors de l’Asie de l’Est, du Pacifique et de l’Asie du Sud, toutes les autres régions ont connu un recul depuis 1990.


Dans ce bilan des progrès qui occupe une large place dans le rapport du Secrétaire général, il est également indiqué que l´aide publique au développement (APD) a augmenté de 4,8% en termes réels, passant de 52, 3 milliards de dollars en 2001 à 57 milliards en 2002.  Les estimations montrent toutefois que les contributions seront très insuffisantes compte tenu du montant nécessaire – 50 milliards de dollars supplémentaires par an - pour atteindre les Objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Ainsi, la Banque mondiale voit dans la proposition du Royaume-Uni – création d’une Facilité de financement international - une possibilité d’augmenter le montant de l’APD.  Selon elle, ce mécanisme permettrait d’accroître le montant de l’APD jusqu’à 11 milliards de dollars grâce aux annonces de contribution à long terme des pays donateurs.  Cela garantirait, est-il expliqué, les obligations à long terme émises pour financer le développement et la couverture des besoins des pays en développement. 

Concernant l’allégement de la dette, le Secrétaire général indique que de 1990 à 2000, le rapport entre le montant moyen du service de la dette et les exportations dans toutes les économies à revenus faibles et intermédiaires était d’environ 8%.  Pour les pays participant à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), ce rapport a été réduit de plus de 40%, passant de 16% à 9%, soit environ la moitié de la moyenne de tous les pays en développement.  On estime, dit encore le rapport, que, par rapport, aux paiements effectués en 1998 et 1999, les 26 PPTE ont économisé en moyenne 1,3 milliard de dollars par an. 

Après ce bilan, le Secrétaire général ouvre le chapitre des questions choisies concernant la mise en œuvre de la Décennie.  Au titre de ces questions, il cite la gouvernance internationale et nationale, et les stratégies de réduction de la pauvreté dont l’importance a été soulignée lors des dernières conférences internationales de l’ONU.  La sanction est sévère.  Le Secrétaire général conclut après analyse que bien que la gouvernance à l’échelle nationale et internationale ait fait l’objet de plus d’attention au cours des dernières années, seuls des progrès modestes ont été accomplis dans certains domaines ; alors que les grandes promesses des initiatives internationales – Programme de Doha- ne se sont pas concrétisées. 

Pour ce qui est des stratégies de réduction de la pauvreté, le Secrétaire général explique l’initiative du PNUD avant de dire, à propos des documents stratégiques de lutte contre la pauvreté initiés par la Banque mondiale et le FMI, qu’ils ont permis d’axer l’aide apportée dans les pays les plus pauvres sur des questions et des objectifs essentiels par la mise en œuvre de modalités participatives qui mettent l’accent sur la maîtrise nationale du processus et lient la politique nationale globale aux programmes d’assistance extérieure.  Le Secrétaire général modère pourtant son enthousiasme en attirant l’attention sur la conclusion de la Commission du développement social qui a demandé que ces documents stratégiques soient replacés dans un plus large contexte de manière à tenir dûment compte de tous les objectifs sociaux.

Concernant la deuxième partie de son rapport consacrée à l’Année internationale du microcrédit (2005), le Secrétaire général cite, dans le chapitre consacré à l’aperçu de la question, des chiffres selon lesquels le nombre de pauvres bénéficiant des programmes de microcrédit a augmenté, passant de 7,6 millions en 1997 à 26,8 millions à la fin de 2001.  Le Secrétaire général explicite ensuite les objectifs envisagés pour l’Année et les activités qui y seront liées.  Il s’agit de la reconnaissance du lien entre le microcrédit et la réalisation des Objectif du Millénaire; de l’information du public cible; et de la mise en place par les gouvernements de systèmes financiers favorables aux pauvres.  Il s’agit aussi de l’offre aux établissements de microcrédit de moyens permettant de mieux répondre aux besoins des pauvres ; du renforcement de la capacité des bailleurs de fonds et des gouvernements d’aider ces établissements à appliquer des méthodes rationnelles de microcrédit; et de la mise au point de partenariats novateurs entre les gouvernements, les organismes des Nations Unies, les secteurs privés et public, la société civile, les organisations non gouvernementales et les établissements de microcrédit.


Lettre datée du 14 juillet 2003 adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/58/204)


Cette lettre adressée par le Représentant du Maroc et Président du Groupe des 77 au Secrétaire général contient en son annexe le texte du communiqué final et de la déclaration adoptés à la 34ème réunion des présidents et coordonnateurs des sections du Groupe des 77 qui s’est tenue à Genève les 26 et 27 juin 2003.  Le communiqué final réaffirme notamment l’appui sans réserve que le Groupe des 77 apporte au Programme d’action de La Havane et à la Déclaration du Sommet du Sud qui «sont les deux documents directeurs du Sud exprimant les intérêts et préoccupations des pays en développement».


Création du Fonds de solidarité mondial pour l’élimination de la pauvreté


Rapport du Secrétaire général (A/58/72-E/2003/53)


Dans ce document, le Secrétaire général annonce que le Fonds de solidarité mondiale pour l’élimination de la pauvreté a été institué en février 2003.  Il ajoute qu’en application de la résolution 57/265 de l’Assemblée générale, ce Fonds vise à renforcer le rôle du secteur privé et des particuliers, aux côtés des gouvernements, dans le financement des interventions visant à réduire la pauvreté.  Le Fonds donnera d’autre part suite aux demandes reçues de gouvernements des pays en développement ayant trait au financement de projets visant la lutte contre la pauvreté, une attention particulière étant accordée notamment aux initiatives émanant d’organisations et de petites entités du secteur privé opérant au niveau des collectivités. 


Avant le financement de projets, il est prévu de mettre au point, avant le mois de décembre prochain, un cadre d’orientation stratégique régionale.  A cette fin, l’Administrateur du PNUD, chargé de la création du Fonds, propose de créer un comité de haut niveau chargé de la définition de cette orientation.  Les travaux du Comité seront orientés selon des axes essentiels, à savoir: les mécanismes de financement; l’action et les institutions gouvernementales; et les ressources humaines.


Présentation et débat général


M. DONALD LEE, Chef du Groupe de l’élimination de la pauvreté et de l’emploi, du Service des aspects sociaux du développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le rapport du Secrétaire général sur la Mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006).  Il a indiqué que malgré les progrès réalisés en ce domaine, les résultats étaient très inégaux aux niveaux international, régional et national.  Ce rapport a-t-il souligné, souligne l’urgence de la mobilisation de ressources nationales et internationales afin de permettre aux pays pauvres d’atteindre leurs objectifs en matière de réduction de la pauvreté.  Il s’est félicité de l’augmentation constatée de l’APD.  Même si elle est modeste, a-t-il ajouté, elle peut-être le signe d’un renversement de la tendance à la baisse alors que, dans le même temps, les stratégies en direction des pays pauvres les plus endettées évoluent pour mieux s’adapter aux besoins réels de ces pays

S’agissant de 2005, Année internationale du microcrédit, il a souligné l’importance de cet outil pour lutter contre la pauvreté et émanciper les plus démunies, notamment les femmes en présentant les cinq grandes parties du programme de promotion du microcrédit à savoir: la contribution à la réalisation des objectifs du Millénaire et des grandes Conférences des Nations Unies; la sensibilisation du public aux bienfaits du microcrédit; la stimulation des secteurs financiers favorables aux pauvres; la renforcement des capacités de microcrédit au niveau local; et le développement de partenariats pour que le microcrédit puisse se développer. 


Enfin, il a abordé la création, en février dernier, du Fonds de solidarité mondial pour l’élimination de la pauvreté, qui vise à renforcer le rôle du secteur privé et des particuliers, aux côtés des gouvernements, dans le financement des interventions visant à réduire la pauvreté.  Par ailleurs, il a rappelé que la Journée internationale de l’élimination de la pauvreté sera célébrée au Siège des Nations Unies le 17 octobre prochain, co-parrainée par les missions de la France et du Burkina-Faso avec la collaboration de la FAO qui organisera également ce même jour la «Journée internationale de l’alimentation», dans le souci de mettre en évidence l’interaction entre la faim et la pauvreté.


M. ANWARUL CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement (SIDS), a attiré l’attention sur le Programme d’action de Bruxelles sur les PMA qui a réaffirmé le principe de la responsabilité partagée dans la lutte contre la pauvreté.  Cette lutte peut donc être menée à bien, si donateurs et pays concernés honorent leurs engagements.  Le Programme, a-t-il ajouté, identifie le microcrédit comme outil puissant de développement.  Il a aussi jugé incontestable qu’une démarche tendant à l’égalité entre les sexes permettrait de réaliser les Objectifs de la Déclaration du Millénaire concernant la pauvreté. 


La campagne lancée par le Sommet du microcrédit à Washington en 1997, a-t-il poursuivi, a pour but de toucher 100 millions de famille pauvres, et en particulier les femmes.  D’après le rapport sur le développement humain, le nombre de personnes ayant accès au microcrédit est passé de 7,6 millions en 1997, à 26, 8 millions en 2001, dont 21 millions de femmes.  Le Haut Représentant s’est, par ailleurs, dit favorable à la mobilisation de ressources suffisantes pour alimenter le Fonds de solidarité mondial qui vient d’être créé.  Sur les 49 PMA, a-t-il encore souligné, 15 ont connu une chute de leur PIB par habitant en 2002.  Seul cinq d’entre eux ont obtenu une croissance de PIB de plus de 3%.  Les indicateurs relatifs aux objectifs de développement du Millénaire (ODM) constituent un défi formidable pour les 700 millions de personnes qui vivent dans les 49 PMA, chiffre qui passera à 50 avec l’arrivée du Timor-Leste.  Le Haut Représentant a fermement appuyé la campagne de microcrédit en affirmant sa disposition à travailler en collaboration avec toutes les parties prenantes pour assurer le succès de l’Année internationale en 2005.    


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. HASSAN ABOUTAHIR, (Maroc) a noté que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême devrait diminuer dans le monde entier excepté en Afrique, situation qui entrave les perspectives de  développement durable de ce continent.  Les succès en matière d’éradication de la pauvreté et de la faim, a-t-il estimé, dépendent d’un certain nombre de facteurs clefs comme la réduction de la dette, l’augmentation de l’aide publique au développement(APD) et l’ouverture des marchés aux produits de base des pays en développement.  Il a insisté sur la nécessité d’accorder une attention particulière au caractère multidimensionnel de la pauvreté, car la faim et la pauvreté ont des dimensions sociales. 


Par ailleurs, tout en soulignant l’importance de nouveaux efforts au niveau national, il a estimé que les objectifs en matière d’élimination de la pauvreté ne pouvaient être atteints sans un environnement international propice au développement.  La persistance des problèmes d’endettement des pays pauvres et la stagnation de l’APD restent des éléments qui portent atteinte aux efforts des pays en développement visant à parvenir au développement durable et à éliminer la pauvreté.  Aussi, il est impératif que les pays en développement soient intégrés dans l’économie mondiale et qu’ils puissent bénéficier des opportunités de la mondialisation.  En outre, il a souligné le rôle du microcrédit, qu’il a défini comme un outil important en matière de lutte contre la pauvreté eu égard à sa capacité de promouvoir la production et l’emploi auprès des plus démunis.      


M. ANTONIO BERNARDINI (Italie) au nom de l’Union européenne, des futurs pays membres et des pays associés, a affirmé que la lutte contre la pauvreté était à la fois une question d’équité et un impératif moral.  Elle est également, a-t-il aussi affirmé, une condition préalable au développement durable et à la sécurité internationale.  Fixant comme cadre de cette lutte la Déclaration du Millénaire, le représentant a aussi cité les résultats de Doha, de Monterrey, de Rome et de Johannesburg.  Il a ensuite commenté le rapport du Secrétaire général en s’attardant particulièrement sur les informations concernant le monde rural et la nécessité de lutter contre la pauvreté rurale. 


M. Bernardini a plaidé en faveur d’une approche intégrée englobant les domaines de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau potable, de l’assainissement, de l’environnement, du développement des ressources humaines, du développement des communautés rurales et locales, des établissements humains, de l’emploi productif, de la pandémie du VIH/sida, et de l’égalité entre les sexes.  Il a poursuivi en rejetant l’idée que la croissance économique est toujours synonyme d’élimination de la pauvreté en soulignant l’égale importance de la bonne gouvernance et de la prévention des conflits, et en la matière, la responsabilité première des pays concernés.  Ces facteurs, a-t-il insisté, sont susceptibles de créer un environnement macroéconomique sain et un cadre approprié pour l’investissement et le commerce.  Soulignant aussi l’importance de la coopération régionale pour compléter les efforts nationaux, le représentant a également mis l’accent sur l’importance d’un partenariat constructif entre pays développés et pays en développement dans le cadre des principales institutions financières et économiques; et d’un partenariat entre gouvernements, autorités locales, société civile et secteur privé.  Sans une assistance de la communauté internationale, les pays en développement, en particulier les PMA, ne sauraient échapper au cercle vicieux de la pauvreté, a-t-il déclaré.


Le représentant a poursuivi en affirmant qu’en tant que plus grand partenaire commercial du monde, l’Union européenne réitère son engagement à promouvoir le commerce international, à accroître l’assistance financière et technique au développement, à mettre en œuvre des programmes durables de financement et d’allègement de la dette, et à renforcer la cohérence entre les systèmes monétaire, financier et commercial.  Il a conclu en adhérant à l’idée de proclamer 2005, Année internationale du microcrédit.  


M. MUHAMMAD HASSAN (Pakistan) a déclaré que les pays en développement ne disposent pas des moyens de lutter contre la pauvreté dans un monde où les pays développés contrôlent plus de 80% des ressources et 95% des liquidités et investissements internationaux.  Le caractère multidimensionnel de la pauvreté, a-t-il ajouté, nous oblige à agir sur plusieurs fronts, et dans les conditions actuelles, il semble impossible d’atteindre les objectifs du Millénaire en matière de lutte contre la pauvreté d’ici 2015.  Il a présenté l’augmentation de l’APD, l’allègement de la dette et l’ouverture des marchés aux produits du Sud comme les seuls moyens d’atteindre les objectifs fixés en la matière.  Il a ensuite présenté le microcrédit comme un des outils les plus utiles pour l’élimination de la pauvreté, par sa capacité de soutien aux familles pauvres.  Les microfinancements sont utilisés au Pakistan comme un véritable promoteur du développement et de la qualité de vie.  C’est pourquoi, le secteur privé est encouragé à mettre en place des structures de ce type, la Banque centrale ayant la responsabilité de superviser l’octroi de licences aux institutions qui souhaitent dispenser des microcrédits. 


M. ZHANG YISHAN (Chine) a appelé la communauté internationale à prendre les mesures qui s’imposent pour régler les problèmes liés aux ressources financières en général, à l’aide publique au développement (APD), à la dette, au système commercial international et à l’accès aux nouvelles technologies.  Il a aussi appelé les pays en développement à mettre en œuvre des stratégies de lutte contre la pauvreté conformes à leurs spécificités, et les pays développés à donner l’importance requise au principe d’appropriation.  Le représentant a enfin appelé à un partenariat global et à plusieurs niveaux, qui devrait impérativement être dirigé par le gouvernement concerné.  Après avoir passé en revue la situation de son pays qui, malgré les succès, doit toujours améliorer la situation économique et sociale de quelque 1,3 milliard de personnes, le représentant a insisté sur le fait que l’expérience de la Chine a montré que la lutte contre la pauvreté exige une feuille de route qui respecte strictement les particularismes nationaux. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré que la lutte contre la pauvreté et la faim était la priorité nationale de son pays.  Compte tenu des multiples dimensions de la pauvreté, les stratégies d’éradication de ce fléau au Brésil incluent une coordination entre les différentes institutions gouvernementales aux niveaux national et local, tout en assurant la participation de la société civile et du secteur privé.  Le Gouvernement du Brésil a adopté un programme dénommé «Terminons-en avec la faim» visant à éliminer la faim au bout de quatre ans.  Rappelant que les liens entre échanges commerciaux et développement ont été reconnus à Doha et Johannesburg, elle a précisé que l’accès aux marchés pour les produits des pays pauvres et l’élimination des subventions agricoles sont essentiels pour faire du commerce le véritable moteur du développement.  S’agissant de l’année 2005, consacrée Année internationale du microcrédit, elle s’est félicitée du rôle du microcrédit, qu’elle a défini comme un important outil dans la lutte contre la pauvreté du fait de sa contribution sociale au développement et de son impact positif sur la vie des gens pauvres.  Dans l’intérêt de la lutte contre la pauvreté, a-t-elle conclu, il est indispensable de rendre la mondialisation juste et équitable, de façon à ce qu’elle devienne synonyme de croissance économique, de développement durable et de justice sociale dans le monde entier.


M. MILOS ALCALAY (Venezuela) a qualifié la Première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté de question la plus complexe et la plus importante de l’ordre du jour de la Commission.  Prenant note du rapport du Secrétaire général, le représentant a estimé que le chemin qui reste à parcourir était semé d’embûches, en soulignant la tâche immense que doivent accomplir les pays en développement.  A son tour, il a souhaité une démarche intégrée qui doit conjuguer, aux niveaux national, régional et international, toutes les mesures nécessaires, dont la coopération Sud-Sud.  Il faut surtout opérer des changements structurels qui permettent de traiter de tous les aspects de la vie qui agissent les uns sur les autres - éducation, santé, accès à l’eau -.  Le défi de la pauvreté, a-t-il poursuivi, exige aussi l’élimination de toutes les barrières économiques et financières.  Il a, à cet égard, appuyé le projet de Programme d’action de l’Année internationale du microcrédit.


Le représentant a ensuite indiqué qu’hier dans son pays, a été inaugurée une réunion de haut niveau sur la pauvreté, l’équité et l’inclusion sociale qui est organisée par les Etats américains.  Les résultats de cette réunion devraient illustrer l’engagement desdits pays de lutter résolument contre la pauvreté et pour l’édification d’un hémisphère des Amériques plus dynamique et plus juste.  Venant au plan national, le représentant a indiqué que son Gouvernement avait mis en œuvre des politiques qui font appel aux forces sociales du pays pour faire du rêve de Simon Bolivar une réalité, à savoir mettre en place un système démocratique, égalitaire, éthique, éclairé et juste.  Le représentant a ensuite donné des exemples de programmes dans le domaine de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté.  Il a conclu en exprimant la volonté de son Gouvernement de continuer à améliorer la situation économique et sociale de son peuple dans le respect des engagements pris dans la Déclaration du Millénaire.


Intervenant au nom du Groupe de Rio, M. JOSE ANTONIO DOIG (Pérou) s’est félicité des améliorations constatées dans certains pays en développement, tout en regrettant les difficultés persistantes auxquelles font face les pays les plus pauvres.  Illustrant la situation de sa région, il a indiqué que 43,4% de la population, soient 220 millions de personnes, vivaient dans la pauvreté en Amérique latine.  «L’agriculture et les activités rurales restent les principales formes de subsistance et d’emploi pour la majorité de nos habitants, et notamment les populations indigènes», a dit le représentant.  Il a estimé que la lutte contre la faim devait commencer dès l’enfance par le renforcement du rôle de la femme, et a déclaré que le chômage persistant et croissant qui frappe les pays du Groupe de Rio est une des causes principales de la persistance de la pauvreté.  Pour que les bénéfices de la mondialisation soient accessibles à tous, il faut une intervention de la communauté internationale sous forme d’assistance technique et financière qui nous permette de devenir et de rester compétitif, a-t-il dit en estimant que le succès en matière de lutte contre la pauvreté dépendrait du respect par les pays développés de leurs engagements.  En conclusion, il s’est félicité de l’intérêt donné au microcrédit, qui offre des opportunités en matière de promotion du développement.  


M. KHONDER M. TALHA (Bangladesh) s’est réjoui de la création du Fonds de solidarité mondial pour l’élimination de la pauvreté.  Il a aussi accueilli avec satisfaction des innovations telles que la proposition de créer une Facilité financière internationale pour augmenter les flux d’aide publique au développement (APD).  Il s’est enfin félicité de l’augmentation de l’APD, en prévenant, à l’instar du Secrétaire général, qu’elle reste inférieure aux sommes requises pour la mise en œuvre des Objectifs de développement du Millénaire.


Affirmant, par ailleurs, que le succès du microcrédit dans la lutte contre la pauvreté n’est plus à démontrer, le représentant a cité un rapport de la Banque mondiale selon lequel, au Bangladesh, les programmes de microcrédit attaquent la pauvreté à sa source en augmentant le pouvoir d’achat des participants.  Selon les estimations, l’accès à ces programmes permet de réduire la pauvreté de 20% et l’extrême pauvreté de 22%.  Cela signifie, a insisté le représentant, que, par an, 5% des foyers participant aux programmes devraient être capables de sortir leur famille de la pauvreté.  Les programmes de microcrédit, a-t-il conclu, ont, par ailleurs, montré leur efficacité dans les domaines de l’émancipation de la femme, de la santé et de l’éducation.  Il a donc appelé les membres de Commission à se préparer, de la meilleure façon, à la célébration de l’Année internationale du microcrédit en 2005.


M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) a regretté que le fossé continue de se creuser entre les riches et les pauvres.  Illustrant ses propos, il a rappelé que 1,2 milliards de personnes vivent avec moins d’1 dollar par jour dans le monde alors que plus de 130 millions d’enfants ne peuvent être scolarisés.  Malgré les efforts déployés en vue d’éliminer la pauvreté dans le cadre des Objectifs du Millénaire, les rapports de la Banque mondiale ne soulignent que de très faibles progrès dans la réduction de la pauvreté. On ne peut se soustraire de la pauvreté qu’en appliquant une démarche qui lierait les solutions à lui apporter aux questions de développement durable, et qui donnerait priorité aux questions de santé, d’éducation, d’habitat et à celles concernant l’agriculture.  Tout en soulignant le rôle des politiques et stratégies de développement nationales, il a estimé de plus en plus nécessaire la mise en œuvre de mesures internationales et concertées à tous les niveaux en vue de permettre aux plus démunis d’atteindre leurs objectifs de développement.  S’agissant de la situation du Yémen, il a indiqué que le gouvernement yéménite a procédé depuis 1992 à des études et statistiques sur le budget des ménages dans le cadre d’une stratégie de lutte contre la pauvreté qui associe aussi bien la société civile que le secteur privé. 

Mme AMINA MOHAMED (Kenya) a souligné qu’en dépit des efforts déployés par son Gouvernement pour affecter toutes les ressources internes au développement et à la lutte contre la pauvreté, l’assistance extérieure et la coopération internationale restent des facteurs-clefs de la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire au Kenya.  Ces facteurs sont d’autant plus déterminants que les efforts nationaux ont été compromis par les effets dévastateurs du VIH/Sida, qui a privé le pays de ses ressources humaines les plus importantes et, en conséquence, remis en question les perspectives de développement économique.  La représentante a reconnu qu’en matière de lutte contre la pauvreté, la transparence et la bonne gouvernance, aux niveaux national et international, sont des conditions essentielles.  Passant en revue les mesures prises par son Gouvernement, elle a ensuite souligné qu’au niveau international, le déclin de l’aide publique au développement (APD) et de l’investissement étranger direct (IED), conjugué aux déséquilibres du commerce international et au problème de la dette extérieure, a largement contribué au sous-développement des pays du Tiers-monde. 


La représentante a donc appelé à la mise en œuvre urgente des Objectifs de la Déclaration du Millénaire et du Programme d’action de Johannesburg.  Elle a poursuivi en exprimant sa conviction que la célébration de l’Année internationale du microcrédit en 2005 fournira l’occasion de sensibiliser la communauté internationale et de partager les meilleures pratiques dans les programmes de financement mis en place à l’intention des populations pauvres.  Elle a conclu en se félicitant de la création du Fonds de solidarité mondial pour l’élimination de la pauvreté et a lancé un appel de fonds pour qu’il devienne opérationnel le plus rapidement possible.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a souligné la nécessité d’une approche socio-économique intégrée des stratégies nationales de lutte contre la pauvreté.  Malgré les soutiens que nous avons eu en matière de réduction de la dette, nos moyens restent insuffisants pour répondre aux besoins sociaux de nos populations, notamment en matière de logement, a dit le représentant.  Il a regretté que la mauvaise situation du commerce international, le refus des pays riches d’honorer leurs engagements en matière d’ADP ou d’allègement de la dette, rendent difficile la réalisation des Objectifs du Millénaire, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté.  Il s’est dit persuadé de l’importance de la contribution du microcrédit en matière de lutte contre la pauvreté, par sa capacité de stimuler la production, soutenir la création de petites entreprises et favoriser le renforcement des familles, et notamment des femmes, vivant dans la pauvreté.  Il s’est dit persuadé que les succès en matière de développement passent par une bonne gouvernance au sein de chaque pays, mais aussi par la bonne gouvernance et la transparence des systèmes financiers et commerciaux internationaux dont les décisions ont une grande incidence sur les petits pays. 


M. JENO C. A. STAEHELIN (Suisse) a souligné, dans le cadre de la question du microcrédit, que de larges parts de la demande de services financiers demeurent sans réponse.  Les estimations évaluent entre 400 et 500 millions les ménages pauvres et à faible revenu qui n’ont pas accès à des services financiers viables.  L’accès à la microfinance et le développement de services financiers efficaces et durables sont d’une importance capitale pour le développement économique et social, a estimé le représentant.  Ce dernier a encore souligné la nécessité de mettre à disposition une gamme diversifiée de nouveaux produits et de nouvelles technologies afin de réduire les coûts de transaction.  Les pourvoyeurs de services financiers, a-t-il expliqué, ne devraient pas comprendre que des institutions financières non gouvernementales mais aussi des coopératives d’épargne et de crédit, des institutions de financement communautaire, des banques commerciales, des compagnies d’assurances et d’autres institutions financières.


Une microfinance viable et à large échelle est à même de porter ses fruits lorsque les services financiers pour les pauvres sont intégrés dans des systèmes financiers globaux, a encore estimé le représentant.  Cela sous-entend que la microfinance devienne la base du secteur financier dans son ensemble.  Dans cette optique, le représentant a salué l’idée d’une Année internationale du microcrédit, en relevant toutefois que le terme microcrédit ne rend pas suffisamment compte de la diversité et de l’étendue des produits et des services financiers qui comprennent certes le crédit mais aussi l’assurance et les mécanismes d’augmentation de capital.  Il a, par ailleurs, souligné que dans son pays, la promotion d’une année du microcrédit s’avèrera difficile du fait de la connotation négative du concept qui s’apparente à des notions telles que intérêts de l’usure, crédits de consommation ou endettement des pauvres.  Il a donc encouragé l’Assemblée générale à porter son choix sur une «Année de la microfinance».


M. ISSOUF O. MAIGA (Mali) a souligné la volonté de son pays de faire de la lutte contre la pauvreté sa priorité, qui s’est traduite en 2002 par l’adoption du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté(CSLP) fixant les orientations de développement.  Par cette stratégie, le Mali s’investit davantage dans les secteurs sociaux, comme l’éducation, la santé, l’habitat, l’emploi et la formation professionnelle en instaurant un cadre réglementaire et en renforçant la démocratie et l’Etat de droit.  L’objectif de ce programme national est de faire baisser le taux de pauvreté de 63,8% actuellement à 47,5% d’ici 2006.  Les objectifs du CSLP reposent sur des prévisions de taux de croissance moyen de 6,7% par an sur la période 2002-2006.  Parallèlement, le Mali a mis en œuvre des projets sectoriels tels que, entre autres, le Programme décennal de l’éducation (PRODEC), le Programme décennal de développement socio-sanitaire(PDSS), le Programme décennal de la justice(PRODEJ) ou encore le Programme d’investissement en matière de population.  La mise en œuvre du CSLP, a-t-il dit, nécessitera un accroissement important des financements internes.  Si les prévisions de financements internes, sur la période 2002-2004, s’élèvent à 1180 milliards de francs CFA, les apports financiers attendus de l’extérieur, notamment des partenaires en développement sont estimés quant à eux à 760 milliards de francs CFA.  


M. MOHAMED FADHEL AYARI (Tunisie) s’est inquiété de la fracture sociale grandissante entre les riches et les pauvres qui fait peser une lourde menace sur la prospérité et la sécurité de la planète.  Il s’est dit préoccupé par l’insuffisance de progrès réalisés dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.  Malgré les efforts que déploient les pays en développement, a-t-il ajouté, l’aide extérieure reste indispensable pour permettre à ces pays de traduire en résultats concrets leurs programmes de lutte contre la pauvreté.  Il a souligné l’insuffisance de l’APD, de l’investissement étranger direct (IED), des initiatives d’allègement de la dette et a attiré l’attention sur le problème des subventions agricoles, freins au développement des plus démunis.  Il a salué la proclamation de l’année 2005 comme Année internationale du microcrédit, en soulignant l’importance de cet outil de promotion de l’emploi et de la production dans les pays en développement.  Il s’est félicité également de la création du Fonds mondial de solidarité qui constitue un nouvel instrument dont dispose la communauté internationale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Dans ce conteste, il a invité le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à accélérer le démarrage des opérations de ce fonds.


Mme ANA MARIA HERMOSO, Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que les progrès en matière de lutte contre la pauvreté exigeaient la mise en place de politiques intégrées et une action sur les quatre volets de l’Agenda pour un travail décent, à savoir l’emploi, le respect des principes fondamentaux du droit du travail, la protection sociale, et le dialogue social.  L’appui fourni par l’OIT aux programmes pour l’emploi, a-t-elle expliqué, vise à illustrer le caractère vital de l’emploi dans l’élimination de la pauvreté et la possibilité de promouvoir, dans ce processus, le travail décent.  La représentante a, par ailleurs, affirmé la volonté de l’OIT à travailler étroitement avec l’Union africaine et les autres partenaires du développement au cours du Sommet extraordinaire sur l’emploi et la réduction de la pauvreté qui doit se tenir au Burkina Faso en 2004.  Ce Sommet, premier du genre, offre une occasion unique de travailler avec l’Union africaine à la lutte contre la pauvreté et à l’exclusion sociale par le biais du travail décent, a souligné la représentante.


M. A. GOPINATHAN (Inde) a souligné la nécessité d’une stratégie de développement économique intégrée qui mette l’accent sur la croissance économique et sur les questions de développement humain.  Il s’est inquiété des conclusions du récent rapport sur le développement humain, qui semble démontrer que l’Afrique ne parviendra pas à atteindre ses objectifs en matière de développement dans les délais qui avaient été impartis, puisqu’il semble que le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour augmentera sur ce continent d’ici 2015.  Les efforts nationaux en matière de lutte contre la pauvreté ne seront pas suffisants pour faire face aux défis qui se posent.  Notant qu’il fallait 50 milliards de dollars supplémentaires par an pour atteindre les objectifs fixés, il a exhorté les pays donateurs à respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  Il a par ailleurs souligné la nécessité d’un système d’échanges non discriminatoire qui réponde aux attentes des pays en développement en ce qui concerne l’accès de leurs produits aux marchés des pays développés.  Il a salué la proclamation de l’année 2005 comme Année internationale du microcrédit, en soulignant l’importance de cet outil de promotion de l’emploi et de la production dans les pays en développement. 


M. JABER ALI J. RAMADAN (Jamahiriya arabe libyenne) s’est dit peu convaincu qu’il existait une possibilité de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire d’ici 2015.  Rappelant les pays donateurs à leurs engagements en matière d’APD, d’accès aux nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC), de libéralisation du commerce, ou encore d’allègement de la dette, le représentant s’est tourné vers les pays en développement pour leur demander de combattre les mauvaises pratiques qui ont un impact sur leur développement.  Il les a, en fait, appelé à créer un environnement favorable aux investissements privés.  Le représentant a ensuite lancé un appel aux donateurs pour qu’ils alimentent le Fonds mondial de solidarité et appuient la Nouvelle Initiative pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Le représentant a conclu en rappelant que malgré les sanctions imposées à son pays par le Conseil de sécurité, la Libye s’est toujours montrée disposée à aider les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique, dans leurs efforts de développement.


Mme NINH THI BINH (VietNam) a regretté l’inégalité des résultats de la mise en oeuvre de la Décennie de lutte contre la pauvreté.  2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, 42 millions de personnes vivent avec le VIH/sida et des disparités énormes continuent d’exister entre les régions, s’est-elle inquiétée.  Elle a exhorté les pays donateurs à respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement pour atteindre l’objectif de 0,7% de leur PIB.  Néanmoins, elle a également ajouté que les pays en développement doivent être prêts à mettre en place des stratégies de lutte contre la pauvreté et en faveur de la bonne gouvernance en vue d’attirer l’aide extérieure.  Elle a ensuite salué la création d’un Fonds mondial de solidarité en invitant, outre les pays donateurs, la société civile et le secteur privé à y verser des contributions volontaires.  Elle s’est félicitée de la proclamation de 2005 comme «Année internationale du microcrédit», compte tenu de l’impact positif de ce type de financement sur la vie des pauvres.  S’agissant des efforts de son gouvernement, elle a précisé que la stratégie du Viet Nam a permis de faire baisser le taux de pauvreté de 38% à moins de 30% de la population entre 1998 et 2003.


M. MADJI RAMADAN (Liban) a souligné que la Décennie pour l’élimination de la pauvreté était conçue pour parvenir à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Mais, a-t-il regretté, les progrès restent inégaux et au rythme actuel, l’Afrique, par exemple, ne pourra atteindre les objectifs fixés.  Citant la mobilisation des femmes comme indicateur de progrès, le représentant a déploré que leur présence se soit renforcée dans les emplois non agricoles, dans tous les pays du monde, sauf au Moyen-Orient.  Il a ajouté ce problème à ceux que vit déjà le Liban: à savoir l’accès difficile à l’eau potable ou encore le poids de la dette extérieure.  Une approche de bonne gouvernance aux niveaux national et international permettrait de parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire, a estimé le représentant en attirant l’attention sur le fait que pour les pays qui vivent sous occupation, la réalisation de ces Objectifs est encore plus aléatoire.  Il a donc souligné le caractère essentiel de la coopération internationale.


M. JEAN MARIE BOSSINA (République du Congo) s’est inquiété de la situation économique actuelle qui, si elle perdurait, aboutirait à voir le nombre de pauvres passer de 315 millions en 1999 à 404 millions en 2015.  Soulignant le récent échec des négociations commerciales de Cancùn, il a regretté que les engagements pris à l’issue des grandes conférences des Nations Unies tardent à être concrétisés.  Le tableau est sombre pour les pays africains, a-t-il prévenu en soulignant que seul cinq pays africains sur 53 ont atteint le taux de croissance de 7% requis pour réaliser les Objectifs du Millénaire.  Il a exhorté la communauté internationale à concrétiser son soutien aux initiatives du NEPAD pour permettre à l’Afrique d’échapper à la pauvreté.  S’agissant de la situation du Congo, il a indiqué qu’après la période douloureuse de 1992-1997, 90% des infrastructures de base avaient été détruites par le conflit.  Cependant, le Congo a pu entamer sa reconstruction sur tous les fronts: paix, unité nationale et développement économique et social.  A cet égard, le représentant a présenté l’action de son pays dans les domaines de l’eau et de l’électricité, de la lutte contre le VIH/sida, et de la santé et de l’éducation.  Mais pour atteindre nos objectifs, a-t-il conclu, l’aide financière internationale nous est indispensable. 


M. AHMAD ZAHID HAMIDI (Malaisie) s’est montré préoccupé par la stagnation de l’aide publique au développement en dessous du minimum nécessaire pour atteindre les Objectifs de développement du Millénaire.  Il a donc appelé les pays développés à s’acquitter de leurs engagements puisque l’APD reste l’un des facteurs clefs des progrès qui pourraient être accomplis dans l’élimination de la pauvreté.  Le représentant a également plaidé pour l’ouverture des marchés et l’élimination des subventions agricoles.  Il est urgent, a-t-il dit, de reprendre les négociations lancées à Doha et de respecter les engagements pris dans la Déclaration du Millénaire, le Consensus de Monterrey et le Programme d’action de Johannesburg. 


Faisant part des stratégies d’élimination de la pauvreté dans son pays, le représentant a indiqué que leur efficacité passe par la mise en place d’un environnement social et politique stable; une croissance économique régulière; la mise en place de programmes favorisant les populations pauvres, et l’appui des ONG et du secteur privé.  Tout en acceptant la responsabilité première des Etats dans la lutte contre la pauvreté, le représentant a qualifié d’urgent l’apport d’assistance et d’appui extérieurs.  Il a d’ailleurs salué l’assistance accordée à son pays par des organismes comme le PNUD et la Banque mondiale.  Il s’est, à cet égard, félicité de la création du Fonds de solidarité mondial en appelant l’ONU à envisager, comme autre source de financement, l’idée d’imposer une taxe sur les transactions commerciales, au niveau international.


M. MOSHE SERMONETA (Israël) s’est félicité des initiatives lancées en matière de microcrédit en soulignant la contribution précieuse de cet outil en matière de renforcement des capacités locales.  Il a jugé utile de mettre en évidence le lien étroit entre microcrédit et formation.  Le microcrédit, a–t-il ajouté, qui vise à offrir des opportunités de production et d’emploi aux plus démunis, peut également permettre une meilleure participation des femmes à la vie de leur société.  Fort de ce constat, le Centre de coopération internationale du Ministère israélien des Affaires étrangères a développé des initiatives de formation en matière de lutte contre la pauvreté en faveur des femmes, dans le souci de renforcer leur contribution aux activités politiques et économiques aux niveaux national et local.  Soulignant le lien entre l’implication des femmes dans la vie publique et la bonne gouvernance, il s’est dit persuadé, que le renforcement de la participation de femmes aux processus de décisions dans les domaines économique et social ne pourra que favoriser la croissance et la lutte contre la pauvreté.  

M. AZANAW ABREHA (Ethiopie) a cité le fardeau de la dette, la chute des prix des produits de base, le déclin de l’APD et de l’IED, les catastrophes naturelles, le manque d’accès aux marchés ou encore le terrorisme, comme autant d’obstacles au développement économique et social des pays du Sud.  Le taux de 7% de croissance économique réclamé aux pays pour réaliser les Objectifs de développement du Millénaire requiert, a-t-il dit, une cohérence entre les politiques nationales de développement et la coopération internationale.  Les pays développés doivent honorer les engagements pris à Monterrey en matière de financement du développement, et faire davantage pour assurer l’accès aux marchés et aux nouvelles technologies.


Après avoir considéré la Nouvelle Initiative pour le développement de l’Afrique (NEPAD) comme un cadre important pour le développement, le représentant a fait part des efforts entrepris par un pays, le sien, dont 44% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.  Il a expliqué le choix d’un cadre politique qui vise la stabilité macroéconomique, et qui a quatre objectifs, à savoir l’industrialisation du secteur agricole, la réforme de la fonction publique et de la justice, la décentralisation de l’éducation, et le renforcement des capacités.  Depuis la dernière sécheresse, qui a déclenché une crise alimentaire menaçant 14 millions de personnes, le Gouvernement éthiopien a révisé sa stratégie en la matière.  Toutefois, a souligné le représentant, l’Ethiopie reste un PMA qui a besoin du concours de l’ONU, des autres organisations internationales et de la société civile.  Il a particulièrement appelé les organismes des Nations Unies à passer plus efficacement du secours d’urgence à la coopération au développement à long terme.


Mme AXUMITE GEBRE-EGZIABHER, Directrice du Programme des établissements humains (UN-Habitat), a relevé que 60% des populations des pays en développement vivent dans les zones rurales. Elle s’est inquiétée du rythme d’urbanisation qu’a connu l’Amérique latine au cours de ces 40 dernières années.  75% des urbains vivent dans des bidonvilles en Amérique latine.  L’Afrique, pour sa part, a connu une urbanisation accélérée ces dernières années du fait d’un exode rural accéléré et de conflits persistants.  La pauvreté persistante dans les zones rurales contribue à une urbanisation exagérée qui intensifie le développement de bidonvilles, les villes n’étant pas prêtes à faire face à l’afflux constant de populations.  Soulignant que 32% de la population urbaine du monde vit dans les bidonvilles – dont 45% dans les pays en développement – elle a insisté sur la nécessité de percevoir le développement de manière équilibrée entre villes et campagnes, dans un souci de développement durable.  


M. PHOMMA KHAMMANICHANH (République démocratique populaire lao) a indiqué que pour sortir le pays de la catégorie des PMA d’ici 2020, son Gouvernement a mis en place une stratégie de lutte contre la pauvreté qui passe par la mise en valeur des ressources humaines et la participation de la population.  Il s’agit d’un cadre intégré de croissance et de développement, a-t-il expliqué, qui met l’accent sur l’amélioration de la situation dans les régions les plus pauvres.  L’objectif est de renforcer le développement et de réduire la pauvreté.  Grâce à ces efforts, la pauvreté a nettement reculé depuis 10 ans comme le montrent les études sur les dépenses et la consommation de la population. 


En dix ans, le taux de pauvreté est passé de plus de 40% de la population à quelque 30% aujourd’hui.  Malgré ces signes encourageants, a concédé le représentant, les disparités entre les régions semblent s’être accrues.  En conséquence, a-t-il assuré, le Gouvernement de son pays a décidé d’accorder la priorité aux provinces les plus pauvres tout en maintenant les investissements nécessaires à la croissance nationale.  Ce Programme d’investissement devrait aider le Gouvernement à moins dépendre de l’APD en mettant en place les conditions d’une croissance durable, et en améliorant l’administration fiscale et tous les secteurs de l’économie, en particulier le secteur privé.


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