AG/EF/431

DEUXIEME COMMISSION: STAGNATION ECONOMIQUE ET PAUVRETE POSENT DES MENACES A LA STABILITE SOCIALE, DECLARENT DES DELEGATIONS

7/10/03
Communiqué de presse
AG/EF/431


Deuxième commission

3ème & 4ème séances – matin & après-midi 7 octobre 2003


DEUXIEME COMMISSION: STAGNATION ECONOMIQUE ET PAUVRETE POSENT DES MENACES A LA STABILITE SOCIALE, DECLARENT DES DELEGATIONS


«Les difficultés économiques persistantes et le manque de perspectives provoquent des pressions sociales qui menacent la stabilité et les démocraties de nos pays», a prévenu le représentant des 19 Etats du Groupe de Rio au cours de la deuxième journée de débat général de la Commission économique et financière (Deuxième Commission).


Dans le même ordre d’idées, la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a rappelé que la famine, qui est une cause et une conséquence de la pauvreté, était une source majeure d’instabilité dans les pays en développement.  A cet égard, elle a ajouté que la facilitation de l’accès des produits de base des pays en développement aux marchés des pays développés serait un excellent moyen de lutter contre ce fléau, et a indiqué que la réduction de moitié du nombre de personnes souffrant de la faim d’ici à l’année 2015 pourrait créer des activités économiques générant des échanges de l’ordre de 120 milliards de dollars par an. 


Les représentants du Pérou, qui s’exprimait au nom du Groupe de Rio, du Suriname, au nom de la Communauté des Caraïbes, de la République démocratique populaire lao, qui intervenait au nom des 30 pays en développement sans littoral, ont souligné pour leur part l’urgence pour la communauté internationale de déployer des efforts conséquents en vue de mettre en place un environnement qui serait favorable au développement et à l’élimination de la pauvreté tout en bénéficiant à tous les pays.  Parlant des difficultés du continent sud-américain, le représentant de Cuba a brossé un tableau peu optimiste de ses perspectives économiques en notant que la dette totale de l’Amérique latine se montait, en 2003, à 800 milliards de dollars pour 543 millions d’habitants, alors qu’elle n’était que de cinq milliards pour 214,4 millions d’habitants en 1959.


Tout en regrettant l’échec des négociations commerciales de Cancùn, qu’ils ont défini comme un frein au développement, la majorité des délégations ont estimé que les engagements pris à Doha en faveur de la promotion du développement par des échanges commerciaux favorables aux pays du Sud restaient d’actualité.  Dans le même ordre d’idées, ils ont estimé que le Consensus de Monterrey sur le financement du développement et celui obtenu à Johannesburg sur le développement durable constituaient les cadres de référence de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire. 


Insistant sur la nécessité d’appliquer les recommandations des conférences internationales, les pays sans littoral dont la République démocratique populaire lao, la Mongolie et le Kazakhstan, qui a accueilli la Conférence internationale d’Almaty en août 2003 sur la coopération en matière de transport de transit, ont salué le caractère historique de cet événement qui a adopté le premier Plan d’action mondial conclu au niveau ministériel et créant un cadre de coopération entre pays sans littoral et pays de transit en matière de transport.  Dans le même ordre d’idées, plusieurs délégations ont souligné l’étape décisive que constituera en 2004 à Maurice, l’évaluation décennale du Plan d’action de la Barbade en faveur des petits États insulaires en développement.  


Outre les délégations citées, sont également intervenus les représentants des pays suivants: Algérie, Namibie, Croatie, Bangladesh, Kenya, Yémen, Inde, Canada, Indonésie, Myanmar, Afrique du Sud, Equateur, Liban, Colombie, Singapour, Etats-Unis, République islamique d’Iran, République populaire démocratique de Corée, Viet Nam, Bélarus, Jamahiriya arabe libyenne, Venezuela, République Unie de Tanzanie, République démocratique du Congo, Nigéria, Tadjikistan, Ethiopie, ainsi que les représentants de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles(UICN), et de l’Organisation internationale du travail(OIT)  


La Commission économique et financière poursuivra son débat général demain, mercredi 8 octobre, à 10 heures.



Débat général


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a estimé que l’année 2003 ouvre une ère nouvelle pour les Nations Unies et la communauté internationale: celle de la mise en œuvre des textes adoptés lors des conférences internationales.  Outre les moyens financiers, humains et techniques importants qu’elle requiert, une mise en œuvre efficiente des engagements convenus exige de la coordination et de la cohérence à tous les niveaux, a-t-il souligné.  Le développement des pays du Sud tout comme leur intégration dans l’économie mondiale ne sauraient en effet continuer de s’accommoder de la persistance des règles injustes et inéquitables qui régissent les rapports économiques mondiaux.


Appelant, dans ce cadre, au renforcement de la coopération internationale, le représentant a estimé qu’il faut placer au cœur de cette coopération le droit au développement.  Au centre des préoccupations, il faut aussi placer, a-t-il poursuivi, l’augmentation substantielle de l’aide publique au développement (APD), le traitement du fardeau de la dette, l’ouverture des marchés aux produits des pays du Sud, l’accroissement des flux d’investissements étrangers directs ainsi que la réforme de l’architecture financière internationale.  En la matière, il a souhaité une approche intégrée et coordonnée.  Rappelant, par ailleurs, que cette session marque le premier anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le représentant a souhaité que les activités opérationnelles de l’ONU soient menées dans le strict respect de leur caractère d’universalité, de neutralité et d’objectivité sans immixtion aucune dans les affaires intérieures des pays.  Concluant sur les questions de développement durable, le représentant a plaidé pour que des moyens financiers et techniques viennent appuyer la mise en œuvre de la Convention sur la désertification et la sécheresse.  Il s’est félicité, à cet égard, de la décision des Etats Parties de faire du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) un mécanisme de financement de la Convention.


M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a invité la Deuxième Commission à s’atteler à la mise en œuvre des engagements pris dans le domaine du développement économique lors des récents Sommets et Conférences des Nations Unies.  A cet égard, il a souligné la référence que constitue la résolution A/57/270B de l'Assemblée générale relative à l’application intégrée et coordonnée des principales conférences et sommets qui se sont déroulés dans les domaines économique et social.  Regrettant l’échec des négociations commerciales à Cancùn, il a cependant estimé que les engagements de Doha étaient toujours valables. 


S’agissant du financement du développement, il a salué l’importance du Dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale qui se déroulera les 29 et 30 octobre prochains.  Il a précisé que son pays continuera de mettre en oeuvre les Objectifs de développement du Millénaire malgré le défi que constitue la pandémie du VIH/sida.  Il a ensuite souligné le caractère crucial de l’année 2005 qui verra l’évaluation de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire.  A cet égard, il s’est inquiété de récentes données faisant état de la difficulté, voire de l’impossibilité, pour l’Afrique, d’atteindre les Objectifs du Millénaire en matière de réduction de la pauvreté d’ici à la date butoir de 2015.


M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a appelé la communauté internationale à travailler ensemble pour renforcer le système des Nations Unies, y compris les institutions de Bretton Woods.  A son tour, il s’est félicité de la résolution 57/270 dans laquelle l’Assemblée générale souligne la nécessité pour tous les organismes du système des Nations Unies d’incorporer dans leur programme de travail les résultats des Conférences et Sommets de l’ONU.  Concernant la Deuxième Commission, le représentant a jugé important qu’elle tienne compte du Programme de Doha pour le développement, des résultats de la Conférence internationale sur le financement du développement et du Sommet mondial sur le développement durable.  Nous devons éviter, a insisté le représentant, des débats stériles et répétitifs et des accords fondés sur le plus petit dénominateur commun, qui en dehors de la Salle de l’Assemblée générale, n’ont que peu d’impact. 


A ce titre, il a espéré que les engagements pris pour renforcer un système commercial plus transparent, fondé sur des règles équitables ne se limiteront pas à un exercice de rhétorique, mais qu’ils seront suivis de l’élan nécessaire pour parvenir à une issue heureuse des négociations menées à l’OMC.  Se tournant vers les institutions de Bretton Woods, le représentant a souhaité qu’elles accordent l’attention requise à la demande des pays en développement et des pays à économie de transition de participer réellement à leurs processus de prises de décisions.  Poursuivant sur la question du développement, il a souhaité que l’investissement étranger direct (IED) ne soit pas considéré comme un remplaçant de l’aide publique au développement (APD).  Il a, en outre qualifié d’essentiel, le renforcement du rôle de l’ONU dans la coopération internationale.  Il a particulièrement salué, à cet égard, le renforcement du rôle du Conseil économique et social (ECOSOC) qui est devenu un forum stratégique apte à donner des directives globales et à promouvoir des politiques de coordination au sein des Nations Unies.  Le représentant a appelé, dans ce contexte, à une véritable institutionnalisation des réunions de printemps avec les institutions de Bretton Woods.


M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a dénoncé les inégalités imposées par le processus de mondialisation néolibérale qui continuent de favoriser les riches au détriment des pauvres.  Comment pouvons nous espérer un monde meilleur, a-t-il déclaré, lorsque nous constatons qu’un seul pays concentre à lui seul 30% de la consommation mondiale et que 94% des 826 millions des personnes qui manquent des besoins les plus primaires vivent dans les pays en développement.  Il a rappelé que sur les 42 millions de personnes touchées par le VIH/sida, 39 millions vivent dans les pays en développement et que la durée de vie moyenne des habitants des pays de l’Afrique sub-saharienne atteint à peine 48 ans.  Il a dénoncé les contradictions qui voient les pays développés accorder 53 milliards de dollars d’aide publique au développement (APD), alors qu’en même temps l’accroissement du service de la dette des pays pauvres se monte à 350 milliards de dollars. 


Il a défini la dette extérieure et le paiement de son service comme un réel obstacle au développement.  A titre d’illustration, il a indiqué que si la dette totale de l’Amérique latine avoisinait 5 milliards de dollars en 1959 pour 214,4 millions d’habitants, ce chiffre se monte en 2003 à 800 milliards de dette pour 543 millions d’habitants dont 224 millions sont pauvres et 50 millions illettrés.  Face à ce sombre constat, il a attiré l’attention sur les opportunités que

constituent les événements à venir comme le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, la préparation de la Réunion internationale de suivi de mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement, prévue en 2004 à Maurice, ou encore les activités opérationnelles pour la mise en œuvre des décisions adoptées à l’issue des grandes Conférences des Nations Unies.


M. KHONDKER M. TALHA (Bangladesh) a estimé que le monde en développement vit des moments difficiles, en citant, en particulier, un environnement économique hostile et l’échec de Cancùn.  Il nous faut, a-t-il dit, un environnement propice au développement, des procédés économiques et financiers plus transparents et des flux financiers prévisibles.  Des mécanismes nouveaux en matière de financement sont nécessaires pour assurer le développement durable des pays en voie de développement, a insisté le représentant. 

En se félicitant des résultats de la Conférence de Monterrey, il a souligné l’importance toujours réelle de l’APD.  Il a aussi appelé à la poursuite des négociations dans le cadre du cycle de Doha et au respect par les pays développés de leurs engagements. 


Poursuivant sa déclaration, le représentant s’est dit inquiet du faible degré de mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA.  Démontrant que son pays est l’exemple type d’un Etat qui a su mettre son énergie au service de la lutte contre la pauvreté, le représentant a néanmoins souligné que si le développement relève de la responsabilité première des Etats, il n’en reste pas moins que la communauté internationale doit assurer un environnement propice à la mise en œuvre d’un véritable développement.


Mme AMINA MOHAMED (Kénya) a déclaré que les politiques des pays développés continuent d’avoir un effet néfaste sur les économies des pays en développement.  Elle a souligné l’urgence de répondre au problème de la dette extérieure, dont le poids entame profondément les capacités d’action des gouvernements des pays en développement.  Regrettant que l’APD continue de baisser en chiffre réel, elle a précisé que seule une partie de l’APD officiellement destinée aux pays en développement y parvient, du fait des coûts administratifs qui accompagnent cette aide dans les pays donateurs.  Elle a souhaité que soit rendue possible une meilleure participation aux prises de décision pour les pays en développement au sein des Institutions de Bretton Woods.  Elle a ensuite regretté que le commerce international continue de ne servir que les intérêts des pays les plus avancés.  Il faut, a-t-elle ajouté à cet égard, renforcer l’accès aux marchés pour les produits les plus importants des pays en développement, et améliorer nos infrastructures, et nos coûts de production pour nous permettre d’être plus compétitif. 


S’agissant de l’échec des négociations commerciales de Cancùn, la représentante a formé le vœu que les pourparlers reprennent le plus rapidement possible, en soulignant l’opportunité que représente la prochaine réunion du Conseil de l’OMC au mois de décembre à Genève.  En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire, elle a invité les pays en développement à passer à la vitesse supérieure en matière de mise en œuvre.  Elle a souligné la menace très grave que constitue la pandémie du VIH/sida pour la réalisation des objectifs de développement, du fait qu’elle prive les pays en développement d’un pourcentage considérable de leur main d’œuvre et de leurs compétences humaines.  Dans le même ordre d’idées, elle a également souligné l’importance de lutter contre la pauvreté, fléau qui porte gravement atteinte aux capacités des gouvernements des pays en développement. 

M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) a souhaité que malgré les évènements du 19 août dernier, les Nations Unies continuent d’appuyer la reconstruction de l’Iraq pour autant, a-t-il souligné, que les conditions de sécurité le permettent.  Saluant, par ailleurs, les initiatives prises jusqu’ici dans le sens de la réforme des instances de l’ONU, le représentant a souscrit à l’idée de tenir un forum politique en 2005 afin de passer en revue la mise en œuvre des décisions prises à l’issue des grandes conférences organisées sous l’égide de l’ONU.  Concernant la situation économique mondiale, le représentant a attiré l’attention sur les incertitudes qui naissent à la suite de la détérioration des équilibres géopolitiques.


Le relèvement économique durable exige une solution aux difficultés et contradictions que connaissent les négociations commerciales internationales, a-t-il poursuivi.  Il a, dans ce contexte, fait part de sa déception devant l’échec de Cancùn, et a appelé à un retour des délégations à la table des négociations sur la base du multilatéralisme et de l’interdépendance entre Etats.  Touchant aux questions relatives aux ressources financières indispensables au développement, il a souhaité davantage de coordination entre les systèmes commerciaux et monétaires internationaux. 


S’exprimant au nom des 19 États du Groupe de Rio, M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou), a indiqué que malgré les efforts déployés ces dix dernières années par les pays d’Amérique latine en matière d’application des principes macroéconomiques, comme l’ouverture des marchés, la privatisation, la réduction de l’inflation, ou encore la régulation de leurs économies, le revenu moyen par habitant de cette région n’a augmenté que de 1,33% durant cette période.  Aucun des pays du Groupe de Rio, s’est-il alarmé, n’a atteint la croissance de 7% nécessaire à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Soulignant le poids de la pauvreté sur l’économie de la région, il a précisé que 220 millions de personnes y vivent dans la pauvreté, représentant ainsi 43,4% de la population, chiffre resté inchangé depuis 1997.  L’inégalité sociale risque aujourd’hui de s’imposer comme une donnée permanente sur le continent sud–américain, a-t-il prévenu.


Il s’est inquiété de la baisse des flux d’investissement étranger(IED) vers le continent qui est aujourd’hui devenu exportateur de ressources financières, puisque 15 milliards de dollars sont payés chaque année au titre des paiements des intérêts de la dette.  Face à ce constat, le représentant a estimé urgent de créer un environnement international propice au développement dans l’esprit de la Déclaration du Millénaire et du Consensus de Monterrey.  Il s’est inquiété des menaces sur la démocratie que constituent des demandes sociales de plus en plus pressantes, héritées d’une situation économique sans perspectives encourageantes. Dans ce contexte, il a exhorté le Groupe des 8, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et les Nations Unies à mener une réflexion collective sur le renforcement des gouvernements de la région, qui fait face à une demande sociale de plus en plus pressante.  S’agissant des négociations commerciales, il a déclaré que l’amélioration de l’accès aux marchés des pays en développement doit être favorisée par une suppression des subventions agricoles des pays développés.


M. VIJAY.K. NAMBIAR (Inde) s’est inquiété de la situation économique mondiale en regrettant que les investissements étrangers directs (IED) aient baissé de 25% en 2002, après avoir baissé de 50% en 2001, alors que le déficit de la balance des transferts des ressources des pays du Sud a atteint 192 milliards de dollars en 2002.  Il a regretté que l’Aide publique au développement, qui s’est élevée à 56,6 milliards de dollars en 2002, ne représente que 0,22% du PIB des pays développés, bien loin de l’objectif de 0,7% qui avait été fixé.  Après s’être inquiété des conséquences de l’échec des négociations commerciales de Cancùn, il s’est félicité de la tenue les 29 et 30 octobre prochains du Dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale sur le financement du développement. 


S’agissant de la mise en œuvre des grandes conférences des Nations Unies, il a salué la référence que constitue la résolution A/57/270B de juin 2003 de l'Assemblée générale relative à l’application intégrée et coordonnée des principales conférences et sommets qui se sont déroulées dans les domaines économique et social.  Dans le même ordre d’idées, il a souligné l’étape cruciale que constituera en 2005, l’évaluation de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire. 

Parmi les autres grandes étapes, il a cité le Sommet mondial sur la société de l’information, dont la première étape se tiendra en Suisse en décembre 2003, et l’évaluation décennale de la Déclaration et du Plan d’action de la Barbade, qui se tiendra à Maurice en 2004. En conclusion, citant les conclusions d’une étude de la Banque mondiale, il a rappelé qu’il est indispensable d’accroître l’APD de 50 milliards de dollars par an si l’on veut atteindre les objectifs du Millénaire d’ici 2015. 


M. GILBERT LAURIN (Canada) a déclaré que dans l’esprit de la réforme des Nations Unies, les délégations d’Andorre, de l’Australie, du Canada, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de Saint-Marin ont décidé d’intervenir au cours des débats thématiques plutôt que dans le débat général.  Etant donné l’importance des questions abordées par la Deuxième Commission, il a estimé que cette façon de procéder donnera lieu à des discussions plus ciblées et plus cohérentes sur chaque sujet.  Voulant ainsi favoriser une utilisation optimale du temps disponible, il a encouragé les autres délégations à lui emboîter le pas.  Il s’est dit convaincu que l’initiative proposée par le Président sur l’amélioration des méthodes de travail de la Commission, contribuera à accroître encore davantage l’efficacité de cette dernière.


M. DARMANSJAH DJUMALA (Indonésie) a déclaré que la communauté internationale se retrouvait en face d’un nombre de défis sans précédent, alors que l’état de l’économie mondiale affecte la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Malgré les difficultés rencontrées et notamment l’échec des négociations commerciales de Cancùn, il a estimé que les Objectifs du Millénaire et leur mise en œuvre dans les cadres offerts par les Sommets de Johannesburg et de Monterrey, constituent la Feuille de route à suivre pour atteindre les objectifs fixés dans les domaines économique, social et environnemental.  «Nous sommes convaincus qu’il faut doubler les aides au développement si nous voulons atteindre nos objectifs» a dit le représentant.  S’agissant du développement durable, il s’est félicité des mesures adoptées par la Commission du développement durable pour accélérer l’application des mesures prises à Johannesburg.  Il a exhorté les pays développés à respecter leurs engagements d’affecter 0,7% de leur PNB à l’aide publique en développement. 


Par ailleurs, il a déclaré que la promotion d’un système commercial ouvert et non discriminatoire est indispensable pour permettre un meilleur accès aux marchés des produits des pays en développement.  Il a souligné l’urgence de traduire en actions les engagements de Johannesburg et de Monterrey.  C’est pourquoi, il a invité la Deuxième Commission à œuvrer à la réalisation de ces objectifs.  Il a salué la référence que constitue la résolution A/57/270B de juin 2003 de l'Assemblée générale relative à l’application intégrée et coordonnée des principaux Sommets et Conférences de l’ONU.  Il a ensuite attiré l’attention sur le fait que la rationalisation des travaux de la Commission ne doit pas altérer son ordre du jour ou la qualité de la contribution des délégations. 


M. WIN MRA (Myanmar) a jugé urgent et impératif, au regard des Objectifs de la Déclaration du Millénaire, de mettre en place un environnement favorable au développement et à l’élimination de la pauvreté.  Il a, dans ce contexte, estimé que le commerce est une des principales forces motrices d’une croissance économique durable.  L’échec de Cancùn, a-t-il estimé, témoigne de la frustration croissante des pays en développement quant aux perspectives d’accès aux marchés et d’élimination des politiques de subventions dans les pays développés.  Il a donc appelé à plus de souplesse et à la relance des négociations lancées à Doha.  Nous devons aussi, a-t-il ajouté, faire renaître notre confiance en l’OMC en la rendant plus transparente et respectueuse des règles d’un système commercial multilatéral soucieux des besoins et des préoccupations des pays en développement.  Se félicitant du consensus de Monterrey et de la tenue prochaine du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, le représentant a dit attendre une augmentation substantielle de l’aide publique au développement (APD) et à une réduction drastique de la dette des pays en développement.  Il a aussi appelé à une pleine mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA avant de dire sa disposition, en tant que représentant d’un pays de transit, à souscrire aux mesures prévues par le Programme d’action d’Almaty. 


Après avoir fait part des progrès économiques et sociaux enregistrés par son pays, grâce notamment à l’aide apportée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le représentant a souligné que la paix et la sécurité internationales ne peuvent être assurées dans un vide économique, social et écologique.  Soulignant l’interdépendance de ces questions, il a souhaité l’adoption d’une approche équilibrée et des efforts plus soutenus pour assurer la mobilisation des ressources financières.  A cet égard, il s’est félicité de la décision de l’Assemblée générale de procéder, en 2005, à une évaluation des progrès enregistrés dans la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire.


Mme JEANNETTE NDHLOVU (Afrique du Sud) a, après avoir salué le cadre nouveau que constituent les grandes Conférences de Johannesburg et de Monterrey pour la réalisation des Objectifs du Millénaire, regretté que les récentes négociations commerciales de Cancún ne soient parvenues à faire avancer les objectifs de développement.  Malgré cet échec, elle s’est félicitée que cette rencontre ait été l’occasion d’une union sans précédent entre les pays en développement, une union fondée sur des intérêts clairs et communs dans la perspective du développement.  Elle a rappelé que la Réunion ministérielle de Doha avait souligné la nécessité d’établir un nouvel environnement commercial à l’échelle internationale qui soit juste et équitable pour tous.  Dans ce contexte, elle a défini l’incontournable suppression des subventions agricoles comme un appel à l’équité.  Ces subventions, a-t-elle ajouté, sont néfastes aux efforts de développement des pays en développement, car elles perturbent les prix sur les marchés et contrebalancent de façon négative d’autres efforts de coopération internationale.  Il est d’autant plus important que les pays en développement deviennent compétitifs en matière d’exportations agricoles que la grande majorité de leur population vit de l’agriculture. 


Par ailleurs, la représentante a exhorté la communauté internationale à faire montre de la volonté politique nécessaire à la réalisation des Objectifs du Millénaire en identifiant les actions concrètes qui doivent être menées.  A cet égard, elle a notamment souligné le problème de la dette en demandant que les initiatives en faveur des pays les plus endettés aillent plus loin.  Elle a estimé

urgent d’améliorer les institutions financières et commerciales internationales pour permettre aux pays en développement d’avoir un meilleur accès aux prises de décisions et à la définition des nouvelles normes.  En conclusion elle a formé le vœu que le développement durable soit consacré comme élément clé des activités des Nations Unies et des objectifs de développement.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Equateur) a déploré que la panoplie de réformes économiques de nature structurelle appliquées par les pays en développement n’a pas empêché ces derniers de connaître de réelles difficultés.  Ainsi, la création d’emplois reste insuffisante si l’on considère le passif social d’un grand nombre de ces pays.  L’absence de possibilités d’améliorer le bien-être des populations va jusqu’à mettre à mal la protection et le maintien de la démocratie.  La vulnérabilité structurelle se renforce et si l’on ajoute le risque des facteurs externes, les plus petites économies sont de plus en plus menacées, a insisté le représentant. 

Au cours de ces dernières années, a-t-il poursuivi, les flux migratoires ont augmenté et prennent aujourd’hui l’aspect d’un fléau mondial.  La communauté internationale doit traiter de ce problème et reconnaître qu’il s’agit d’une responsabilité partagée entre les pays d’origine et les pays de destination.


Venant à la question de la dette extérieure, le représentant a souligné que le service de la dette entrave les pays dans leur liberté politique, économique et sociale.  La dette, a-t-il voulu, doit cesser d’être vue comme un problème économique ou comme une statistique froide et abstraite.  Il s’agit d’un problème social et humain qui exige un accord mondial entre débiteurs et créditeurs.  Ainsi, les efforts des organisations internationales auront enfin un sens.  Aujourd’hui, a-t-il en fait déploré, les mesures prises ne font qu’accentuer les problèmes.  Il a dénoncé les obstacles tarifaires et non tarifaires qui empêchent l’accès des pays du Sud aux marchés des pays riches.  Il a aussi dénoncé certaines pratiques, notamment celle des subventions agricoles qui détruisent la production des pays du Sud.  Le commerce multilatéral, a souligné le représentant, est pourtant un outil en or pour le développement des pays concernés.  Il s’est dit convaincu que le système multilatéral est le seul capable de combler les fossés de ce monde «mondialisé».


M. MAJDI RAMADAN (Liban) a déclaré que la Déclaration du Millénaire incarne l’espoir et les aspirations des peuples du monde entier, notamment en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté grâce à la création d’un environnement propice au développement.  Il a souligné la nécessité d’un système commercial international juste et équitable, exempt de toute subvention agricole et de toute barrière commerciale.  Il a ajouté que la mise en œuvre des grandes Conférences des Nations Unies est la clef qui permettrait d’atteindre les Objectifs du Millénaire.  Il a regretté l’absence d’amélioration en matière d’aide publique au développement(APD) et d’investissements étrangers directs (IED), alors que le poids de la dette entame lourdement la croissance économique des pays en développement.


Face aux défis, inégalités et nouvelles opportunités issus de la mondialisation, il a souligné la nécessité de mettre en place des systèmes financiers et économiques internationaux plus justes et plus équitables.  A cet égard, il a estimé urgente une réforme des institutions financières internationales afin d’accroître la participation effective des pays en développement à tous les processus de décision.


Mme DAVILA (Colombie) a appelé à une volonté politique ferme pour réaliser les Objectifs de développement du Millénaire.  Passant en revue la situation dans le monde, la représentante a fait observer que l’investissement direct étranger (IED) et l’APD tendent à diminuer, faisant de ce fait de l’Amérique latine une exportatrice nette de ressources financières.  Elle a aussi imputé cette situation à un manque d’accès aux marchés les plus dynamiques.  Contrairement aux engagements pris par les gouvernements du continent, a-t-elle fait observer, l’indice de pauvreté en Amérique latine et dans les Caraïbes est désormais de 40% ; les perspectives de croissance économique ne dépassant pas 1%.  Pour corriger cette crise, la représentante a jugé important que les pays consommateurs et les pays producteurs coopèrent en renforçant le dialogue sur le modèle de celui promu par l’Organisation mondiale du café.  S’attardant sur la question du trafic illicite de drogues, elle a annoncé une réduction de 30% de la production de drogues en Colombie.  Par le biais de programmes de développement durable, le pays a consacré aux cultures alimentaires des zones qui étaient jusque là consacrées aux cultures illicites. 


Mais il reste beaucoup à faire, a-t-elle reconnu, en demandant le renforcement de la lutte contre la consommation de drogues, le détournement des précurseurs chimiques et le blanchiment d’argent, et en soulignant le lien entre les drogues et le terrorisme.   Les asymétries du monde actuel, a-t-elle insisté, font le lit des mouvements terroristes.  Elle a, par conséquent, voulu que ces questions figurent au cœur des programmes de sécurité internationale.  En la matière, la représentante a souligné l’importance de la coopération internationale.  Revenant aux questions du commerce, elle a plaidé pour l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires qui permettrait de dégager, a-t-elle souligné, une somme de 120 milliards de dollars.  L’échec de Cancùn ne doit pas décourager les négociateurs, et le cycle de Doha peut se poursuivre entre négociateurs prêts à assumer leur responsabilité partagée par rapport au développement.  Un échec définitif de Doha serait «gravissime» pour les pays en développement et l’économie mondiale, a conclu la représentante.  


Intervenant en tant qu’Observateur au sein de la Deuxième Commission, Mme FLORENCE A. CHENOWETH, Directeur du Bureau de liaison du Fonds pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a déclaré que la famine continue de causer d’énormes souffrances à travers le monde.  Elle a précisé que la pauvreté est une cause et une conséquence de la famine.  Là ou prévaut la famine, son atténuation est un préalable incontournable à la réduction de la pauvreté.  La FAO estime que le fait de diminuer de moitié la faim d’ici 2015 se traduirait par des avantages économiques de 120 milliards de dollars par an.  Rappelant que la pauvreté est une cause majeure d’instabilité dans les pays en développement, elle a déclaré que l’accès aux marchés pour les produits des pays en développement est un excellent moyen de lutter cotre la faim et la pauvreté. 


Mme Chenoweth a par ailleurs informé les délégations de la parution prochaine d’une étude de la FAO sur les perspectives de l’agriculture dans le monde de 2015 à 2030 ainsi que du rapport annuel 2003 sur la situation de l’agriculture mondiale, qui paraîtra en janvier 2004.  Parmi les manifestations à venir, elle a cité celle du 17 octobre, Journée mondiale de l’alimentation, qui sera célébrée aux Nations Unies sur le thème de l’«Alliance internationale contre la faim».  En outre, elle a précisé que le 31 octobre 2003 marquera le lancement officiel de «2004 Année internationale du riz», en vue de contribuer à la lutte contre la faim.  En conclusion, elle a déclaré que se débarrasser des famines est non seulement un impératif moral, mais fait aussi partie de l’intérêt économique des pays pauvres ou des riches.  «Mais le succès de nos objectifs visant à réduire de moitié la pauvreté et la famine d’ici 2015» a ajouté la représentante, «passe par la capacité des partenaires au développement à intégrer et coordonner leurs efforts».


M. NICHOLAS ROBINSON, Union mondiale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), s’est inquiété de l’absence de progrès notables dans la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire et du Programme de Johannesburg.  L’élimination de la pauvreté est le plus grand défi du monde actuel, a-t-il souligné en se montrant préoccupé que cette question ne soit pas répercutée comme il se doit dans les politiques et programmes de développement.  Il a dit la disposition de son Organisation à travailler avec l’ONU pour faire avancer les choses et à collaborer à une définition de concept de «protection de l’environnement» qui serait pertinente au regard de l’élimination de la pauvreté et de la protection des écosystèmes.  Faisant part des résultats de la dernière Conférence annuelle de son Organisation, le représentant a, en outre, mis l’accent sur la recommandation visant à ce que la question des zones naturelles protégées soit intégrée dans les efforts de planification de développement durable. 


A cet égard, il a souligné l’importance d’y faire participer les communautés locales et les populations autochtones et d’assurer une répartition équitable des bénéfices.  Le représentant a aussi annoncé la naissance d’une Académie du droit de l’environnement qui sera lancée au cours d’un colloque qui se tiendra à Shanghai, en Chine, du 4 au 7 novembre 2003.  Il s’est enfin associé aux appels visant la poursuite des négociations du Cycle de Doha et la reconnaissance du lien entre commerce et développement durable.   Il a, à cet égard, énuméré les recommandations de la dix-huitième session du Forum mondial sur la biodiversité qui s’est tenue en prévision de la réunion ministérielle de l’OMC à Cancùn.


TAN YORK CHOR (Singapour) a, à son tour, fait part de sa déception face à l’échec de la réunion de l’OMC à Cancùn.  Citant le rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques mondiales en 2004, le représentant a fait observer que la réduction des tarifs et des subventions agricoles permettrait de générer 500 milliards de revenus au bénéfice mutuel des pays riches et des pays pauvres et de tirer de la pauvreté quelque 144 millions de personnes d’ici 2015.  Après l’échec de Cancùn, il faut aller de l’avant et éviter de «tourner en rond», a souhaité le représentant en insistant sur l’adoption d’une approche réaliste.  Une relance rapide du Cycle de Doha ne sera pas facile, a-t-il reconnu en jugeant utile de «faire baisser la température» pour se fixer un cadre favorable à des négociations constructives.  Il faudra, a-t-il insisté, des efforts considérables et un ferme engagement politique de la part de tous pour faire redémarrer le processus de Doha.  Notre système commercial multilatéral mérite une intervention d’urgence et ne devrait pas végéter «aux soins intensifs», a dit le représentant. 


Il faut être clair quant aux conséquences d’un retard dans la mise en œuvre du Programme de Doha pour le développement, a ensuite prévenu le représentant.  Tout retard, a-t-il estimé, pourrait conduire certains pays à chercher des alternatives et à encourager, par conséquent, la mise en place de blocs commerciaux antagonistes et un protectionnisme suicidaire.  Ce ne sont pas seulement les pays pauvres qui souffriraient d’une telle situation, a-t-il encore averti en jugeant que d’une manière ou d’une autre, les problèmes du tiers monde finiront par devenir ceux du «premier monde».  La mondialisation de l’économie a conduit à la mondialisation des problèmes de la pauvreté, du terrorisme et des épidémies.  Les «mots doux» ne suffisent plus, a-t-il conclu en appelant toutes les parties prenantes à des engagements contraignants, à des efforts pratiques et à une action commune.


M. SICHAN SIV (Etats-Unis d´Amérique) a indiqué que son pays n’avait pas l’intention de faire de déclaration au cours de ce débat général, en souhaitant mieux cibler ses interventions sur les futurs travaux de la Deuxième Commission, dans l’esprit de la résolution A/57/270B de l'Assemblée générale.  Il a déclaré que son pays se concentrera sur les questions dont il sera saisi au moment approprié, dans le souci de la rationalisation des travaux, en s’alignant sur les priorités définies par la Déclaration du Millénaire et les récentes conférences internationales. 


S’exprimant au nom des 14 Etats Membres de la Communauté des Caraïbes CARICOM, M. EWALD WENSLEY LIMON (Suriname), s’est inquiété de la situation de l’économie mondiale et en particulier des pays en développement.  Il a relevé que l’indice de développement humain de 21 pays en développement a connu un déclin spectaculaire au cours des dix dernières années.  Il a appelé la communauté internationale à rester attachée au consensus de Monterrey pour aider les pays en développement à alléger le fardeau de leur dette et à financer leur développement.  Du fait d’une situation économique présentant peu de perspectives, il y a un sentiment croissant d’insécurité dans le monde. 

Par ailleurs, il a estimé que le commerce est la principale force motrice du développement.  C’est pourquoi il est indispensable que les produits des pays en développement aient un meilleur accès aux marchés mondiaux.  Il a estimé urgent, d’une part, d’améliorer la cohérence politique dans le processus de prise de décision au plus haut niveau au travers de la pleine participation des pays en développement au sein des institutions financières internationales, et d’autre part d’accorder la priorité aux préoccupations des pays en développement dans les négociations commerciales internationales.  En outre, il a souligné l’importance critique du développement durable pour la survie des économies des pays de la CARICOM.  C’est pourquoi, nous attendons beaucoup de l’évaluation, à Maurice en 2004, du Programme d’action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement.


M. JAVAD ZARIF (République islamique d´Iran) a regretté que le commerce international, «un des éléments les plus importants du partenariat nécessaire à la réalisation des objectifs du Millénaire» ait connu un échec à la dernière réunion de l’OMC.  Il a néanmoins estimé que cette réunion a été une percée dans le sens où elle a permis aux pays en développement de montrer leur force et leur poids politique.  Il a poursuivi en jugeant que les liens entre la mondialisation et des questions essentielles telles que le commerce, l’investissement, les finances, la technologie, le fossé numérique, les Objectifs du développement du Millénaire, les migrations, le droit international et même la politique internationale, rend plus impérative encore la nécessité pour l’Assemblée générale d’imprimer un rythme au débat international.  Le représentant a poursuivi en soulignant l’importance du Programme d’action de Johannesburg et du travail prévu pour la Commission du développement durable avant de se féliciter de l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution relative à la mise en œuvre intégrée et coordonnée des résultats des grandes conférences et sommets.


Liant cette question à la rationalisation des méthodes de la Deuxième Commission, il a appelé à la transparence et à une pleine participation de tous les Etats Membres.  Cette discussion, a-t-il insisté, doit avoir lieu en conjonction avec les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, le débat en cours sur la réforme de l’ONU et la nécessité de refléter au mieux les perspectives macroéconomiques et l’importance des questions de développement dans les Grandes Commissions pertinentes de l’Assemblée générale.  Il a conclu en estimant que le processus de mondialisation exige que l’on renforce la capacité financière et technique du Secrétariat de l’ONU. 


M. RIM SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a regretté que les produits de base des pays en développement ne puissent accéder aux marchés mondiaux dans des conditions justes et équitables.  Les inégalités entre le Nord et le Sud accentuent la marginalité des pays en développement.  Dans ce contexte, il a souligné l’urgence de mettre en œuvre la Déclaration du Millénaire et le consensus atteint à Johannesburg sur le développement durable en établissant un ordre international juste et équitable, basé sur le respect d’un droit au développement quel que soit le pays.  Il est nécessaire, a-t-il ajouté, de mettre un terme aux actions coercitives et unilatérales de certains pays, y compris les sanctions économiques et les pressions militaires, pour promouvoir une atmosphère propice au développement.  Les efforts pour améliorer la coopération en faveur des pays en développement ne peuvent être freinés par des ingérences politiques. 


Par ailleurs, il a exhorté les pays développés à mettre en oeuvre leurs engagements consistant à accorder 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD) et à prendre des mesures concrètes pour annuler le fardeau de la dette des pays en développement.  Il est important que les Nations Unies jouent un rôle central en matière de dialogue pour stimuler les échanges internationaux, a estimé le représentant. 


M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam) a fait l’éloge du partenariat et de la coopération pour trouver les moyens de surmonter les problèmes économiques et d’assurer une croissance économique équitable et un développement durable.  Il s’est ainsi félicité des progrès envisagés par la Conférence de Monterrey en ce qui concerne l’aide publique au développement (APD).  Il a néanmoins prévenu que la hausse enregistrée en 2002, soit 4,8%, est bienen deçà de la somme requise pour la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire qui, selon la Banque mondiale, requiert quelque 100 milliards de dollars par an.  Le représentant a donc appelé les donateurs à réaliser l’objectif visant à octroyer 0,7% de leur PNB à l’APD et 0,15% à l’aide aux pays les moins avancés (PMA).  Commentant aussi les questions commerciales, le représentant s’est surtout attardé sur les conséquences des barrières tarifaires et non tarifaires sur les exportations des pays en développement en citant, en exemple, les poursuites dont fait l’objet son pays en raison de ses exportations de poissons sur le marché américain. 


Il a donc appelé au renforcement du système commercial multilatéral pour, a-t-il dit, assurer l’égalité, la transparence, et le respect des règles.  L’OMC, a-t-il insisté, doit devenir une véritable organisation mondiale qui facilite la participation des pays en développement dans son processus de prise de décisions.  L’échec de la dernière Réunion ministérielle de l’OMC témoigne de la nécessité d’efforts renouvelés pour traiter des problèmes commerciaux et restructurer le système commercial international, en tenant compte des intérêts et des circonstances spécifiques des pays en développement.  Soulignant l’importance d’une mise en œuvre rapide du Programme d’action de Johannesburg, le représentant a conclu en faisant part des besoins d’assistance extérieure de son pays dans les domaines de l’APD, des investissements étrangers directs (IED), du commerce, de l’allègement de la dette, de l’accès aux technologies, du renforcement des ressources humaines, et de la protection de l’environnement.


M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) s’est félicité de la fin des travaux du Groupe de travail de l’Assemblée générale chargé de formuler des recommandations concrètes et réalistes pour une mise en œuvre cordonnée et intégrée des grandes conférences des Nations Unies.  Il a toutefois avoué son pessimisme devant la situation économique mondiale.  Le rythme de la mondialisation, a-t-il dit, est tel que le pouvoir des gouvernements nationaux s’amenuise sans contrepartie dans le domaine de la coopération internationale.  Parlant, en particulier, de la coopération qui devrait exister au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il a dénoncé la position inflexible des pays industrialisés sur les questions agricoles; les grandes disparités entre la capacité des pays d’honorer leurs obligations en matière d’ouverture des marchés, et les intérêts divergents vis-à-vis de cette ouverture des marchés. 


Le système commercial mondial doit être rééquilibré, a estimé le représentant en ajoutant que ce rééquilibrage doit se faire non seulement au nom de la justice et de l’équité mais aussi au nom des principes d’une économie saine.  Le rôle de l’OMC, a-t-il insisté, doit être envisagé dans le contexte plus large du développement.

Le commerce est un moyen et pas une fin, a ajouté le représentant en appelant l’OMC à reconnaître les différences de niveaux de revenus entre les pays en développement et les pays développés.  La lutte contre la pauvreté et la création d’emplois doivent devenir les objectifs de l’OMC au même titre que la libéralisation et l’expansion commerciale, a conclu le représentant.


M. ALEG IVANOU (Bélarus) s’est inquiété de la morosité de l’économie mondiale.  Il a souligné la nécessité de réduire l’endettement des pays en développement et de promouvoir l’éducation primaire dans le cadre des objectifs du Consensus de Monterrey.  Il a salué la perspective du Dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale qui se tiendra les 29 et 30 octobre prochains.  Il a souligné la nécessité de réformer les structures des institutions financières internationales par une approche plus équilibrée vis à vis des pays endettées en garantissant un caractère plus démocratique à ces instances multilatérales. 


Il s’est par ailleurs inquiété de l’échec des négociations commerciales de Cancùn en soulignant la nécessité urgente de permettre à tous les Etats de tirer avantage du système commercial international.  C’est dans cet esprit que le Bélarus a pris la décision d’accorder des préférences unilatérales en matière d’échanges commerciaux en vue d’accorder nos besoins à ceux de certains pays en développement, a dit le représentant.


M. JABER ALI J. RAMADAN (Jamahiriya arabe libyenne) a appelé les différentes parties prenantes aux tâches de développement économique et social à honorer les engagements pris en matière d’aide financière et technique aux pays en développement.  Ces derniers, a-t-il souligné, font face à des problèmes croissants dont la pauvreté, les épidémies, le fardeau de la dette ou encore une trop grande dépendance envers un seul produit de base.  Pour ces pays, a-t-il ajouté, la mondialisation n’a pas tenu ses promesses et a, au contraire, creusé davantage l’écart entre eux et les pays riches.  Demandant des solutions efficaces à ces problèmes, le représentant a indiqué que son pays participe activement au renforcement de la coopération économique internationale par le biais de partenariats bilatéraux et multilatéraux auxquels participe le secteur privé.  Il a affirmé que ces efforts ont été freinés par les mesures arbitraires imposées depuis trop longtemps à son pays.  Il a donc appelé l’attention de la Commission sur la résolution 57/5 de l’Assemblée générale qui demande l’abrogation desdites mesures. 


Le représentant a aussi attiré l’attention sur la déclaration prononcée, le 25 septembre dernier, par le Groupe des 77 et la Chine en marge du débat général.  Il a conclu en exprimant la disposition de son pays à renforcer la coopération avec l’OMC et les fonds et programmes des Nations Unies dans la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.


S’exprimant au nom du Groupe de pays sans littoral en développement, M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a regretté que la stagnation de l’économie mondiale n’ait pas permis au Etats en développement sans littoral de profiter d’opportunités de développement ou encore des technologies de l’information.  Si les tendances actuelles persistent, a-t-il prévenu, il est possible que les pays sans littoral deviennent les plus démunis de la communauté mondiale.  Il a formé le vœu de nouvelles évolutions en matière de coopération internationale pour le développement qui permettent la totale participation des pays en développement dans les négociations internationales.


Le représentant a ensuite estimé que le financement du développement reste un facteur déterminant de la croissance économique des pays sans littoral qui éprouvent les plus grandes difficultés à mobiliser des ressources internes.  Dans ce contexte, il a exhorté les pays donateurs à augmenter leur APD et à accroître les flux d’investissements à destination de ces pays.  Le manque d’accès à la mer accentue de notre isolement des grands marchés et fait peser des coûts prohibitifs sur nos transactions commerciales, a-t-il souligné.  A titre d’illustration, il a indiqué que la part des frais de transport dans les revenus d’exportation des pays enclavés représente le double de ce qu’elle représente dans les autres pays en développement et le triple de ce qu’elle représente dans les pays développés. 


Il a salué l’étape historique qu’a constitué la Conférence ministérielle internationale d’Almaty en août dernier pour les pays en développement sans littoral.  Le Programme d’action d’Almaty, s’est-il félicité, constitue un instrument novateur qui comprend des objectifs dans cinq domaines clefs pour nos pays.  Mais ces objectifs, a-t-il prévenu, ne pourront être atteints sans une aide conséquente de la communauté internationale. 


M. MILOS ALCALAY (Venezuela) a exhorté la communauté internationale à assumer sa responsabilité en matière de mise en oeuvre des accords de Monterrey et de Johannesburg dans le souci d’atteindre les Objectifs du Millénaire.  Cela exige des modifications profondes dans nos méthodes de travail et cela passe par une démarche équilibrée et intégrée reposant sur les trois piliers du développement durable, si nous voulons aboutir à une société internationale garantissant le développement pour tous, a dit M. Alcalay.  Les échanges internationaux doivent prendre en compte les besoins des pays en développement, a-t-il poursuivi.


S’agissant de l’échec des négociations commerciales, il a regretté que ce soit les pays les plus pauvres qui souffrent le plus de ce retard causé à la réalisation de l’ordre du jour de Doha.  Force est de constater, a-t-il ajouté, que les recettes commerciales actuelles ne permettent pas à ces pays d’assurer leur développement.  C’est pourquoi, nous ne pourrons tenir nos engagements sans une aide extérieure, quelle que soit notre volonté politique.  L’aide publique au développement en est encore au stade des promesses, et nos dettes extérieures continuent d’augmenter aux dépens de nos économies, alors que les subventions commerciales des pays riches sont bien plus élevées que l’aide qu’ils adressent aux pays en développement, a conclu le représentant.


M. AUGUSTIN MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a appelé la Commission à reconnaître avec lui que depuis l’adoption des objectifs de développement, très peu de progrès ont été enregistrés.  Malheureusement, a-t-il estimé, cette situation caractérise la plupart des résultats des grandes Conférences des Nations Unies.  Soulignant que l’APD nécessaire à la mise en œuvre des Objectifs de développement du Millénaire est estimée à 50 milliards de dollars par an, il a fait remarquer que cette somme ne représente qu’une petite portion des 350 milliards de dollars de subventions que les pays de l’OCDE accordent à leurs exploitants agricoles.  Ce ne sont pas les ressources financières qui font défaut, mais bien la volonté politique, a tranché le représentant.  Il a donc salué la proposition du Royaume-Uni de créer une Facilité internationale de financement qui devrait doubler le montant de l’APD et accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement du Millénaire.


Abordant la question de la dette en tant que représentant d’un des rares pays à avoir bénéficié de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE), le représentant s’est dit préoccupé par le caractère inadéquat de ladite Initiative en dénonçant les réticences du Club de Paris à adopter les mesures d’allègement nécessaires.  Il a donc jugé urgent de rechercher des solutions au problème de la dette au-delà de l’Initiative.  Il a poursuivi en regrettant l’échec des négociations de l’OMC à Cancùn tout en se félicitant de la cohésion dont ont fait montre les pays en développement et qui, selon lui, témoigne de la nécessité de réformer le mode opérationnel de cette Organisation.  Plaidant pour l’ouverture de tous les marchés, le représentant a salué les décisions prises en ce sens par les Etats-Unis et l’Union européenne en faveur des pays les moins avancés (PMA).  Il a estimé, à cet égard, que le Bureau du Haut Représentant chargé de ces pays devraient recevoir des ressources financières adéquates et a conclu en saluant, en tant que représentant d’un pays de transit, le Programme d’action d’Almaty.


CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a indiqué que son pays a adopté une stratégie nationale de croissance économique et de réduction de la pauvreté en mettant l’accent sur l’éducation, la santé, et la protection sociale. Il a souligné les opportunités offertes par la mondialisation, en précisant que la coopération internationale reste le meilleur moyen de promouvoir le développement.  M. Baatar a ensuite salué l’étape historique qu’a constitué en août 2003, la Conférence d’Almaty sur les pays en développement enclavés et sans littoral, qui a abouti au premier Plan d’action mondial adopté au niveau ministériel et créant un cadre de coopération entre les pays sans littoral et les pays de transit en matière de transport.  En conclusion, il a déclaré que ce n’est qu’en collaborant les unes avec les autres, que les nations parviendront à atteindre leurs objectifs en matière de développement.


M. ATOKI ILEKA (République démocratique du Congo) a souligné que son Gouvernement élabore un programme d’action qui couvre tous les secteurs de la vie nationale dans un pays où tout reste à reconstruire.  Au plan économique et social, la vision partagée du programme dégage un consensus autour d’un objectif de stabilisation de l’environnement macroéconomique et de relance des activités productives par la détermination d’une politique volontariste afin de réaliser un taux de croissance économique supérieur au taux de natalité et de croissance démographique.  Il s’agit d’un programme fondé sur une économie de marché, a-t-il souligné avant d’ajouter que si l’objectif primordial du programme est la stabilisation et la relance économique, deux options fondamentales sont néanmoins retenues, à savoir la poursuite du processus de réhabilitation et de reconstruction économique et la lutte contre la pauvreté.  Après avoir énuméré les axes du segment «réhabilitation et reconstruction économique», le représentant a fait remarquer que le financement d’un tel programme exige la mobilisation de ressources conséquentes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.  Il a donc annoncé la décision du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale d’admettre la RDC au point de décision de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). 


Explicitant ensuite les activités que son pays entreprend avec les institutions de Bretton Wood et décrivant son potentiel économique, le représentant a fait part de sa décision de présenter un projet de résolution pour renforcer la coopération avec l’ensemble du système des Nations Unies et d’engager

la communauté internationale à appuyer les efforts du Gouvernement de la RDC en vue du redressement économique du pays, de la réussite de la transition politique, de l’achèvement de la réunification du territoire national, de l’assistance humanitaire, ou encore de la gouvernance démocratique et de la lutte contre la pauvreté. 


Le représentant a aussi fait part à la Commission des mesures prises pour sécuriser l’investissement, avant de réitérer l’adhésion de son pays à l’idée d’organiser une conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs.  Il s’est, à cet effet, dit convaincu que la RDC reste incontournable pour l’intégration totale de l’Afrique car, par sa dimension continentale et sa position centrale, elle constitue un vaste espace de transit et de relais sur le contient africain.  Il s’est aussi dit convaincu que la capacité de la RDC de jouer un rôle majeur et stabilisateur en Afrique centrale et australe dépend de la stabilité et du décollage économique de la région.


M. O. O. GEORGE, Sous-Secrétaire aux affaires africaines du Ministère des Affaires étrangères du Nigeria, a salué le cadre que constitue la résolution A/57/270B, qui a été adoptée le 23 juin 2003 par l'Assemblée générale et est relative à l’application et au suivi intégrés et coordonnés des textes issus des principales Conférences et Sommets de l’ONU dans les domaines économique et social.  Rappelant que les trois quarts de la population mondiale vivent dans la pauvreté, dont 1 milliard dans des taudis, il a souligné l’urgence de la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Dans ce contexte, il a exhorté la communauté internationale à s’acquitter de ses promesses.  Il a insisté sur le caractère essentiel de la libéralisation des échanges en vue de promouvoir le développement, en regrettant que les pays développés n’aient pas été capables de procurer aux pays en développement les moyens de bénéficier des opportunités de la mondialisation. 


Abordant le problème de la dette, il a précisé que le Nigeria doit encore 32 milliards de dollars en raison des complexités et pénalités liées au remboursement de la dette.  La dette extérieure est ingérable et insupportable, a-t-il ajouté, en estimant que c’est un fardeau que les pays en développement continuent à porter aux dépens de leurs économies.  C’est pourquoi il a proposé un principe d’échanges de créances qui pourraient être liées aux efforts de réalisation de tel ou tel Objectif du Millénaire.  Il a également défendu la notion de responsabilité partagée du créancier et du débiteur dans la recherche d’une solution.  Illustrant les faibles perspectives de croissance en Afrique, il a précisé que cinq pays africains ont enregistré un taux de croissance négatif en 2002. 


M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a souligné que le monde avait connu un grand nombre d’évènements qui ont mis à l’épreuve la solidité de l’ONU.  Il a donc appelé au renforcement de l’Organisation par une action collective.  L’adoption de la Déclaration du Millénaire et les conférences internationales qui sont suivies sont autant de jalons qui doivent témoigner du rôle coordonnateur et unificateur de l’ONU., a estimé M. Alimov.  Passant aux questions commerciales, le représentant a indiqué que pour son pays, l’accession à OMC représentait un moyen d’œuvrer de l’intérieur à l’édification d’un système commercial multilatéral ouvert et non discriminatoire.  Il a espéré la mise au point de mécanismes commerciaux qui, s’appuyant sur les structures régionales, permettraient une prospérité économique en Asie centrale et dans son pays dont les indicateurs économiques et sociaux sont déjà en hausse grâce au rétablissement de la paix et à la consolidation de l’économie de marché.


La politique de privatisation a donné un élan nouveau au secteur privé qui devrait devenir le moteur de la croissance économique, a encore dit le représentant avant de reconnaître que malgré ses résultats, le Tadjikistan est conscient des efforts qui restent à faire notamment dans le secteur bancaire.  En décembre 2002, a-t-il rappelé, le Gouvernement a adopté un programme de réformes économiques fondé sur la lutte contre la pauvreté et qui prévoit des mesures ambitieuses dans les domaines fiscal, monétaire et douanier.  En la matière, le représentant a jugé important pour son pays de bénéficier de l’appui de la communauté internationale.  Sans l’ONU, a-t-il insisté, des Etats comme le Tadjikistan ne pourront résoudre les problèmes de reconstruction post-conflit et d’intégration à l’économie mondiale.  Le représentant a conclu sur les efforts que déploie son pays dans le domaine de la protection de l’environnement en rappelant que c’est à l’initiative de sa délégation que 2003 a été déclarée Année internationale de l’eau.  Il a demandé des actions ambitieuses à cette occasion, avant d’annoncer l’intention de son pays de présenter un projet de résolution visant à déclarer 2005-2012, la «Décennie internationale de l’eau pour la vie». 


M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a déclaré que la mission la plus importante de la Deuxième commission était de s’assurer de la mise en oeuvre intégrée et coordonnée des résultats des grandes Conférences des Nations Unies, dont notamment le Sommet du Millénaire, la Conférence de Monterrey sur le financement du développement et le Sommet de Johannesburg sur le développement durable.  Il s’est inquiété de la marginalisation accrue d’un certain nombre de pays en développement ou à économie en transition.  A cet égard, il a précisé que seules des négociations commerciales permettront à ces pays de bénéficier de manière équitable des fruits de la mondialisation


Par ailleurs, il a salué l’étape historique qu’a constitué en août 2003, la Conférence d’Almaty sur la coopération en matière de transport, qu’il a définie comme une contribution importante aux efforts visant à atteindre les Objectifs de développement du Millénaire.  La Déclaration et le Programme d’action d’Almaty ont posé de solides fondations pour un partenariat mondial en matière de transports de transit entre les pays enclavés et les pays de transit, a-t-il déclaré en formant ensuite le vœu que les questions environnementales liées au développement durable continuent de figurer parmi les priorités de la Deuxième Commission. A cet égard, il a rappelé la proposition du Kazakhstan de mettre en place un registre des Nations Unies sur les problèmes environnementaux et les réponses à leur apporter.  S’agissant de la réhabilitation de la région de Semipalatinsk, où pendant 40 années ont été menés des essais nucléaires, il a lancé un appel aux Nations Unies et aux pays donateurs afin de permettre au Kazakhstan de faire face à ce problème qui a des impacts aux niveaux économique, social, humanitaire et environnemental. 


M. TERUNEH ZENNA (Ethiopie) a fait observer que le taux de 7% de croissance économique nécessaire au décollage de l’Afrique impliquait que 18% du PNB proviennent de ressources externes sous forme d’allègement de la dette, d’APD et d’IED.  Or aujourd’hui, a-t-il rappelé, le revenu par habitant n’a augmenté que de 0,7%.  Il n’est donc pas surprenant que l’Afrique soit le seul continent où les taux de pauvreté continuent d’augmenter.  Le Consensus de Monterrey, a-t-il souligné, a donné les moyens de renforcer le partenariat mondial aux fins du développement.  En conséquence, le représentant a vu dans le futur Dialogue de haut niveau sur le financement du développement une «occasion en or» pour évaluer les progrès dans la mise en œuvre du Consensus.  A cet égard, il a déploré l’absence persistante de progrès dans l’intégration systématique des questions commerciales dans le chapitre «développement».  Des efforts doivent être faits pour que la cinquième réunion ministérielle de l’OMC soit véritablement axée sur le Programme de Doha pour le développement.


Le représentant a, en conséquence, dénoncé le fait que rien n’ait été fait pour juguler les fluctuations des cours internationaux des produits de base.  La chute des prix d’un produit comme le café, a-t-il expliqué, a condamné, durant ces trois dernières années, 25 millions de personnes à tomber en dessous du seuil de pauvreté.  L’Ethiopie étant touchée par le problème, le représentant a dit attendre avec intérêt le rapport du Groupe de personnalités éminentes chargées d’examiner les questions liées aux produits de base.


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