LES DELEGATIONS EXAMINENT COMMENT FINANCER TOUS LES PROGRAMMES MANDATES DE L’ONU DANS LE CADRE D’UN BUDGET POUR 2004-2005 EN HAUSSE DE 0,5%
Communiqué de presse AG/AB/777 |
Cinquième Commission
11e séance- matin
LES DELEGATIONS EXAMINENT COMMENT FINANCER TOUS LES PROGRAMMES MANDATES DE L’ONU DANS LE CADRE D’UN BUDGET POUR 2004-2005 EN HAUSSE DE 0,5%
La Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a ce matin entendu les délégations s’exprimer sur le projet de budget-programme pour 2004-2005 présenté hier par le Secrétaire général. Ce projet de budget-programme, d’un montant de 2,9 milliards de dollars avant réévaluation des coûts, consacre une hausse réelle de 0,5%. Alors que certaines délégations ont accueilli favorablement cette légère hausse, faisant valoir, comme le représentant de l’Inde, qu’elle est conforme à l’esquisse budgétaire adoptée par l’Assemblée générale, d’autres ont insisté sur la nécessité de rationaliser davantage les activités de l’Organisation. Le représentant du Japon a même plaidé pour une croissance nominale nulle, ce qui représenterait une baisse en termes réels du budget de l’Organisation. Au titre des priorités de ce budget, les délégations ont salué l’importance accordée aux technologies de l’information et de la communication.
Les délégations ont en outre insisté sur la nécessité, pour l’Organisation, d’accroître sa productivité grâce à une utilisation judicieuse et optimale des ressources disponibles. Pour ce faire, elles ont appuyé la démarche expliquée par le Secrétaire général dans son rapport en matière de réaffectation des ressources. En effet, partant du constat que le montant de l’esquisse budgétaire ne représentait que 0,5% d’augmentation des crédits, il était apparu évident qu’on ne pourrait s’occuper des nouvelles priorités défendues par les Etats Membres sans y avoir préalablement réaffecté un volume de crédits suffisant. Les directeurs de programmes ont donc été priés d’éliminer les produits d’utilité marginale afin de réaffecter les ressources entre les sous-programmes, ce qui a donné lieu à l’identification de 912 produits considérés comme obsolètes ou inefficaces.
Cette démarche a été particulièrement bien accueillie par de nombreuses délégations qui ont vu là le moyen d’éviter les charges extrabudgétaires. Elles se sont également félicitées du fait qu’une telle démarche permette d’identifier les moyens de financer les activités prioritaires par un rééquilibrage des ressources. Cependant, à l’instar de l’Algérie, les délégations ont insisté sur la nécessité de veiller à ce que le rôle que jouent les Etats Membres dans l’analyse approfondie de l’allocation des ressources soit respecté, en particulier lorsqu’il s’agit de déterminer ces produits obsolètes ou inefficaces. Les 912 produits concernés devraient par conséquent faire l’objet d’un consensus quant au degré de leur utilité marginale selon les règles et les procédures en vigueur, a ainsi estimé pour sa part le représentant du Gabon. La capacité même du Secrétariat à identifier ces produits a été mise en doute par certains, notamment par le représentant du Mexique qui a estimé que le Secrétariat poursuit son propre ordre du jour et protège des « niches de pouvoir ».
L’appui de l’ONU au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, autre secteur prioritaire, a suscité de nombreuses réactions des délégations. C’est en effet, de l’ensemble du budget, le chapitre qui connaît la croissance réelle la plus importante, 41,6%. La représentante de l’Afrique du Sud s’est félicitée de la création d’un Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, estimant qu’il faciliterait le travail du NEPAD. Elle a en outre fait observer que pour la première fois, le budget ordinaire de l’Office des Nations Unies à Nairobi dépasserait ses ressources extrabudgétaires. Les ressources pour l’Office des Nations Unies à Nairobi ont en effet été augmentées de 11,4%.
Mais les délégations, notamment celle du Ghana, se sont aussi inquiétées du taux élevé de vacance des postes qui atteint 21,4% pour le Chapitre 11 (appui au NEPAD) et 23,4% pour le Chapitre 18 (Développement économique et social en Afrique). Selon le représentant de l’Algérie, cette situation compromet les efforts de l’ONU en direction du continent africain. Le représentant du Nigéria a demandé au Secrétariat de garantir que les postes ne seront pas laissés délibérément vacants afin de réaliser des économies.
Les délégations des pays suivants ont également pris la parole: Egypte, Pakistan, Jordanie, République de Corée, Fédération de Russie, Islande, Venezuela, Norvège, Philippines (au nom de l’ANASE), Mexique, Ghana, Chine, Indonésie, Myanmar et Croatie.
La Cinquième Commission poursuivra ce débat et celui sur l’amélioration de la situation financière de l’Organisation demain matin à 9 h 30.
Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2004-2005
Documentation
La documentation sur ce point a été présentée dans notre communiqué de presse AG/AB/775 en date du 27 octobre 2003.
M. YASSER ELNAGGAR (Egypte) a fait observer que les objectifs et programmes de l’Organisation s’étaient multipliés mais que les ressources, en termes réels, n’avaient pas augmenté. Comment insuffler une nouvelle volonté politique qui conduise à une augmentation des contributions, tout en respectant la capacité à payer des Etats Membres, a-t-il demandé. Le représentant a estimé que le développement et les affaires économiques et sociales ne disposaient pas de ressources suffisantes dans le budget. Il a regretté qu’un certain flou persiste sur l’élaboration du budget, qui est en fait un véritable exercice de planification et devrait se faire dans le cadre intergouvernemental.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a estimé que les mandats nouveaux ne devraient pas automatiquement se traduire par des créations de postes et que les demandes de ressources supplémentaires devraient être concrètement liées à la réalisation d’objectifs planifiés et entièrement justifiés en termes de charges de travail et de résultats escomptés. L’objectif, a indiqué le représentant, devrait être d’améliorer l’efficacité de l’Organisation et d’accroître sa productivité grâce à une utilisation judicieuse et optimale des ressources disponibles. M. Akram a en outre indiqué que les besoins des Etats Membres nécessaires à leur développement restent l’un des domaines essentiels d’activités des Nations Unies et que les programmes visant à éliminer la pauvreté, tels le NEPAD, le Programme d’action pour les pays les moins avancés de Bruxelles et les programmes pour les petits Etats insulaires en développement, devraient pouvoir compter sur les ressources financières et humaines adéquates.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a fait observer que l’élaboration et l’adoption du budget-programme permettaient d’effectuer des ajustements et des arbitrages souvent délicats, mais inévitables. Le représentant a cependant estimé que l’allocation des ressources se faisait parfois sur une base tout à fait irrationnelle, donnant comme exemple les coupes horizontales effectuées de manière arbitraire affectant des activités bien précises telles que les voyages, les consultants ou la formation. Il a rappelé que les coupes effectuées en décembre 2001 dans le budget-programme 2001-2002 avaient perturbé les travaux de certains organes délibérants et interrompu certains services fournis aux Etats Membres. Il a insisté sur la nécessité de veiller à ce que le rôle que jouent les Etats Membres dans l’analyse approfondie de l’allocation des ressources soit respecté. Passant à la budgétisation axée sur les résultats, et paraphrasant le CCQAB qui a noté qu’”il reste beaucoup à faire pour que l’accent soit mis non sur les apports mais sur les résultats obtenus”, le représentant a souhaité que des améliorations soient apportées à la formulation d’indicateurs de succès. M. Baali a en conclusion jugé que le taux élevé de vacances de postes à la Commission économique pour l’Afrique pourrait avoir des conséquences négatives sur les activités d’appui au NEPAD et compromettre les efforts de l’ONU en direction du continent africain.
M. MOHAMMAD TAL (Jordanie) s’est dit satisfait car le projet de budget-programme a une présentation simplifiée, une structure plus simple et comporte des données de base qui permettent de mesurer les améliorations. Le représentant a également insisté sur l’importance d’établir un lien entre les produits et les résultats à obtenir et, à cet égard, a appuyé le rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) selon lequel la présentation des produits en soi n’est guère utile pour le processus de budgétisation. Les directeurs et les responsables de programmes doivent quant à eux déployer davantage d’efforts pour évaluer la réalisation de ces produits et éviter les décisions arbitraires.
Il faut en outre améliorer les capacités des départements, a poursuivi le représentant, et réaffecter les ressources de façon à éviter les charges extrabudgétaires, à développer les capacités des différents programmes et à tenir compte des charges de travail accrues. Les technologies de l’information peuvent en outre permettre une meilleure répartition du travail. Le représentant s’est dit préoccupé au sujet de la capacité du Secrétaire général à réaffecter les ressources. L’utilisation de consultants et d’experts implique en particulier la mobilisation de ressources considérables. Il pourrait être avisé de réexaminer certaines de ces activités dans le cadre d’un système bien organisé de gestion des carrières, a suggéré le représentant. Enfin, il a souligné la nécessité d’être précis au moment de faire des dépenses: il faut en particulier appliquer les normes comptables et les normes d’audit prévues, a-t-il conclu.
M. KIM SAM-HOON (République de Corée) a estimé que l’objectif des délibérations doit être de maximiser la rentabilité du travail des Nations Unies. Dans ce cadre, il est important d’intégrer une démarche assortie de délais et de mettre fin aux activités obsolètes, a-t-il poursuivi. L’examen du budget-programme est particulièrement important, car il a lieu en même temps que se tiennent les discussions sur la réforme de l’ONU. Cependant, cette dernière ne doit pas servir de prétexte pour des réductions budgétaires mais doit au contraire orienter les discussions de la Cinquième Commission en vue d’une Organisation plus efficace et mieux adaptée.
La question des postes est l’une des plus cruciales car les dépenses qui y sont liées représentent 80% du budget total, a ajouté le représentant qui s’est dit préoccupé par le reclassement à la hausse de postes pour le personnel et indiqué que sa délégation jugeait que ces demandes devaient être assorties d’une pleine justification. Il a également insisté sur l’importance du rôle des technologies de l’information et des communications (TIC) en ce qu’elles contribuent à l’amélioration de l’efficacité au sein du système. Il faut cependant veiller à ce que les investissements entraînent de plus grands avantages pour tous. Enfin, en ce qui concerne la budgétisation axée sur les résultats, le représentant s’est félicité de la présentation plus stratégique et plus ciblée des documents budgétaires mais a estimé qu’un grand nombre d’indicateurs doivent devenir plus précis et plus mesurables pour permettre aux Etats Membres de conduire un débat productif.
M. VOLKOV (Fédération de Russie) a appuyé le projet de budget 2004-2005 présenté par le Secrétaire général ainsi que les mesures relatives au redéploiement des ressources de l’ONU entre sous-programmes pour financer les priorités. Il a cependant estimé que davantage d’efforts devaient être faits pour éliminer les activités dépassées ou inefficaces. Cela permettrait de dégager des ressources pour appuyer celles qui ont été identifiées comme hautement prioritaires. Le représentant a cité dans ce cadre la création de postes au sein du Bureau du Coordonnateur des affaires humanitaires financés sur le budget ordinaire. Il s’est félicité des progrès réalisés en matière de présentation du budget, ce dernier étant devenu plus court et plus ciblé. L’introduction du budget permet de comprendre ses paramètres principaux. La méthode de la budgétisation s’est en outre améliorée et prévoit des indicateurs de performance et des données de base ainsi que des objectifs pour leur évaluation. Cependant, le nouveau format du budget doit permettre une meilleure évaluation des coûts et de l’efficacité des programmes et des projets ainsi qu’un contrôle plus strict des dépenses de l’ONU.
Le représentant a également estimé que le processus de budgétisation risque d’être trop centré sur l’obtention de résultats spécifiques sans changer le travail quotidien du personnel du Secrétariat. Il s’est également dit préoccupé par l’impossibilité de trouver dans le budget un lien concret entre les ressources et les activités. Or, un tel lien est indispensable pour permettre aux Etats Membres d’analyser l’efficacité des programmes, a-t-il estimé. Concernant les ressources additionnelles demandées de façon urgente, le représentant a voulu savoir comment elles seront financées. Selon lui, certaines économies peuvent être réalisées dans les domaines de l’administration, des services généraux, des voyages et du retour sur les investissements en matière de technologies de l’information. Nous sommes aussi d’avis, avec le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), qu’il faut être prudent en matière de création de postes. En matière de formation du personnel, il a souhaité un mécanisme efficace de contrôle pour éviter une approche trop formelle et pour aboutir à une véritable augmentation de la productivité et de l’efficacité pour chaque dollar investi dans ce domaine.
Mme JEANETTE NDHLOVU (Afrique du Sud) a estimé qu’il est essentiel que le Secrétaire général s’assure que les ressources de l’Organisation sont utilisées de façon efficace, transparente et responsable mais qu’il existe des limites à ce qui peut être fait dans le contexte d’un budget à croissance zéro. Alors que les nouveaux mandats s’ajoutent aux anciens sans que de nouvelles ressources soient libérées, la représentante a estimé qu’il est temps de considérer un budget pus réaliste. Elle a rappelé que la réforme ne doit pas donner lieu à des coupes budgétaires et que les réallocations de ressources ne devaient pas affecter négativement la capacité de l’Organisation à mettre en oeuvre les objectifs de développement. Or, le chemin vers la réalisation des Objectifs du Millénaire sera long et ardu, a-t-elle continué. Au titre des points positifs, la représentante a cependant reconnu qu’il existe des liens dynamiques entre le programme des Nations Unies et le développement de l’Afrique et s’est félicitée de la création d’un Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, estimant qu’il faciliterait le travail du NEPAD. Elle a rappelé que la Commission économique pour l’Afrique avait reçu un nouveau mandat, celui d’assurer la coordination entre le NEPAD et les entités des Nations Unies. Faisant en outre observer que pour la première fois, le budget ordinaire de l’Office des Nations Unies à Nairobi dépasserait ses ressources extrabudgétaires, la représentante s’est félicitée des fonds alloués par le Secrétaire général à sa modernisation.
M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a insisté sur l’importance de la budgétisation axée sur les résultats et sur le fait que les fonds doivent être alloués selon le principe des résultats plutôt que selon celui des intentions. Il a souhaite que la méthode de budgétisation axée sur les résultats soit pleinement respectée, que la transparence soit améliorée et que sa mise en oeuvre soit suivie. Le processus doit fonctionner avec un système de contrôle interne vigoureux et des mécanismes d’inspection efficaces, a-t-il poursuivi, et nous devons nous assurer que chaque centime dépensé produit les résultats escomptés.
Mme ADRIANA PULIDO (Venezuela) a concédé que la budgétisation axée sur les résultats n’en est qu’à ses débuts et qu’il est dès lors compréhensible que davantage de temps soit nécessaire pour perfectionner le système, mais elle a cependant demandé aux directeurs de programme d’accélérer le processus. Plaçant les affaires politiques et le désarmement en tête des priorités que devrait prendre en compte ce projet de budget-programme, la représentante a également estimé que les actions proposées par le Secrétaire général devraient être dirigées vers l’élimination de la pauvreté qui affecte les secteurs les plus vulnérables de la population, à savoir les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les handicapés. Faisant observer que la croissance économique ne peut à elle seule assurer le développement, le représentant a encouragé la participation collective comme élément de lutte contre la délitescence de la cohésion sociale.
M. JEAN CHRISTIAN OBAME (Gabon) s’est félicité du format réduit du budget-programme, de sa clarté et de sa concision. En ce qui concerne la création de postes, le représentant a estimé que dans le cas particulier de la transformation de certains postes temporaires en postes permanents, il fallait allier la nature et le niveau du poste souhaité avec l’efficacité attendue. Le recrutement devrait occasionner, une fois épuisées toutes les possibilités de redéploiement, une représentation géographique équitable. Il s’est également dit préoccupé par la tendance haussière des fonds extrabudgétaires. C’est pourquoi il a estimé qu’il importe de gérer l’expansion de ces fonds de manière à ne pas occulter le caractère multilatéral de l’Organisation. Le Gabon, a poursuivi le représentant, est favorable à la proposition de supprimer quelques produits devenus obsolètes. Cependant, les 912 produits concernés devraient faire l’objet d’un consensus quant au degré de leur utilité marginale.
Il a aussi indiqué que son pays suivrait de près les demandes de crédits qui ont été formulées et qui vont dans le sens du renforcement des activités de développement, de paix et de sécurité, notamment en Afrique. A ce sujet, l’appui au département économique et social et le financement de la mise en œuvre du NEPAD retiendront l’attention du Gabon au niveau des activités de développement. A cet égard, le représentant a salué les efforts qui ont abouti à la création du Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique. Nous sommes aussi en faveur d’un appui au département des opérations de maintien de la paix, a poursuivi le représentant. Ses directives devraient faire large place à la coopération des Nations Unies avec les organisations africaines, à l’appui aux mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits et à la mise en place du programme des Nations Unies sur les petites armes, a-t-il conclu.
M. OLUSEGUN APATA (Nigéria) a accueilli favorablement la légère augmentation de 0,5% du budget dans la mesure où elle est justifiée par les nouvelles priorités définies au cours des quatre dernières années. Il faut nous éloigner de budgets statiques en deçà des besoins réels de l’Organisation, a-t-il estimé. Il est aussi temps d’assortir les mandats des ressources adéquates. C’est la seule façon pour les Etats Membres de démontrer leur engagement à travailler au sein de cette grande Organisation. Le représentant a également lancé un appel aux Etats Membres pour qu’ils honorent leurs obligations au titre de l’Article 17 de la Charte et qu’ils paient leurs contributions dans leur intégralité, en temps et sans conditions.
Le Nigéria estime en outre que la budgétisation axée sur les résultats a entraîné des améliorations dans le format des documents budgétaires et a rendu leur analyse moins problématique. Une plus grande importance devrait cependant être accordée aux objectifs et à leur réalisation. Les indicateurs de résultats doivent être clairs, concis et quantifiables. Un des points importants du budget-programme est la ré allocation de ressources entre sous-programmes à l’intérieur d’un même programme. A cet égard, le représentant a demandé au Secrétariat de mener une étude sur l’impact de cette mesure sur l’Organisation. Dans la mesure où les priorités sont établies au niveau des programmes et non pas des sous-programmes, il est nécessaire d’être prudent et de réserver aux Etats Membres la prérogative de déterminer les domaines prioritaires. L’examen par les directeurs de programme des produits à éliminer doit également se faire en consultation avec les organes intergouvernementaux pertinents.
Le représentant a aussi demandé au Secrétariat de garantir que des postes ne seront pas laissés délibérément vacants afin de réaliser des économies. En matière de technologies de l’information et de la communication (TIC), le représentant a demandé que ces dernières soient réparties de façon équitable entre les différents lieux d’affectation. La stratégie en matière de TIC doit être assortie d’un plan stratégique clair. Pour ce qui est des ressources additionnelles allouées à la formation, le représentant a souhaité qu’elles soient utilisées judicieusement. Il s’est aussi félicité de la création du Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique et des initiatives prises pour appuyer le NEPAD. A cet égard, il a demandé que des mesures adéquates soient prises pour renforcer la capacité de ce bureau à s’acquitter de son mandat et a appuyé la recommandation du CCQAB visant à augmenter le nombre de postes dans ce domaine.
M. ARNE B. HONNINGSTAD (Norvège) a appuyé fermement le budget et la réaffectation des ressources prévues. Il a estimé que la croissance nette 0 du budget de l’ONU ne constitue plus une option: les priorités de l’ONU doivent obtenir un financement adéquat. Il a regretté la tendance à recourir aux financements extrabudgétaires. Les activités de base ne devraient pas dépendre de financements volontaires car cela n’est ni efficace ni rentable pour traiter les questions d’intérêt commun. Il a également lancé un appel pour le déploiement d’efforts supplémentaires pour assurer la sécurité du personnel. Le représentant s’est aussi félicité des efforts déployés pour accroître la coopération internationale pour le développement et appuyer le NEPAD. Il a néanmoins regretté que le programme du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) soit sous-financé et dépende trop de ressources extrabudgétaires. La parité entre les sexes joue un rôle important, a poursuivi le représentant, qui s’est à cet égard félicité de l’introduction d’indicateurs de parité dans les données de base budgétaires. La Norvège est prête à avaliser l’augmentation de 2,5 millions pour les dépenses d’administration du HCR et formule, à cet égard, un avis différent du CCQAB, lequel demande que cette somme soit réduite. Enfin, le représentant a salué la budgétisation axée sur les résultats.
Mme MARIA ROSARIO AGUINALDO (Philippines), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), s’est félicitée de l’accent mis sur la formation et la parité des sexes dans le nouveau projet de budget-programme. Elle a apporté le soutien de l’ANASE à l’alignement des priorités du projet de budget-programme sur le plan à moyen terme 2002-2005, la Déclaration du Millénaire et les résultats des grandes conférences internationales. Elle a souhaité que la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) reçoive des ressources financières et humaines adéquates pour mettre en oeuvre ses programmes de travail notamment dans trois domaines: élimination de la pauvreté, gestion de la mondialisation et questions sociales émergentes.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a estimé que le projet de budget-programme était encore difficile à utiliser et que le document devrait être plus stratégique, plus court et plus transparent. Notant que le projet de budget-programme augmente de 0,5% en termes réels et de 6% en termes nominaux, le représentant a jugé qu’il est temps que les réformes se répercutent sur le niveau du budget et qu’on élimine davantage d’activités obsolètes et de procédures propres au Secrétariat. Alors que le nombre de mandats a augmenté, a poursuivi le représentant, certaines activités sont dépassées et le Secrétariat développe des défauts de fonctionnement: il poursuit son propre ordre du jour, nie systématiquement l’existence de ressources et protège des niches de pouvoir. Or, selon M. De Alba, ces anomalies se retrouvent dans le budget. Le Mexique, a-t-il conclu, ne cherche pas à réduire le projet de budget-programme; dans un souci d’efficacité, il attend du Secrétariat la même discipline que celle qu’appliquent les Etats Membres.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) s’est félicité de l’adoption de la budgétisation axée sur les résultats et de l’alignement des priorités du budget sur les objectifs politiques les plus récents, comme la Déclaration du Millénaire. Passant à la question du personnel, qui absorbera en 2004-2005 près d’1,8 milliard de dollars, le représentant s’est inquiété du taux élevé de vacance de postes, à savoir 21,4% pour le Chapitre 11 (appui au NEPAD) et 23,4% pour le Chapitre 18 (Développement économique et social en Afrique). Concernant les reclassements de postes, le représentant s’est inquiété de l’absence de critères précis dans ces décisions, rappelant par ailleurs que ces critères ont été détaillés dans la résolution 56/253 de l’Assemblée générale. Concernant les postes additionnels, le représentant a suggéré de recourir davantage au personnel non permanent. Concernant les technologies de l’information et de la communication, M. Effah-Apenteng a appuyé les recommandations du CCQAB, notamment sur le besoin de structures dirigeantes plus fortes; il n’a cependant pas appuyé la création d’un nouveau poste pour cette fonction. Passant en conclusion à l’appui des Nations Unies au NEPAD,
le représentant s’est félicité de la création du Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, estimant que les fonctions de ce Bureau sont essentielles pour s’assurer de l’efficacité du soutien de la communauté internationale au NEPAD et de son engagement en faveur des besoins spécifiques de l’Afrique.
M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a mis en avant l’importance de la discipline budgétaire et d’une croissance nominale 0 du budget de l’ONU, laquelle devrait être le principe sous-jacent du prochain budget. A cet égard, il a plaidé en faveur du redéploiement de ressources de faible activité vers celles qui sont hautement prioritaires. Quant à l’élimination de produits, le représentant a estimé difficile d’affirmer qu’un examen minutieux a été mené par le Secrétariat pour en éliminer le plus possible. Il a également estimé que la possibilité d’une nouvelle réduction budgétaire devrait être poursuivie. Pour cela, il faut en particulier modifier la structure pléthorique de postes au sommet de la hiérarchie. Les demandes de création de postes de rang élevé ne sont pas justifiées car elles tendent à déformer plus avant la structure et à réduire l’efficacité de l’Organisation. Il faut en outre contribuer au rajeunissement de l’Organisation. Le représentant s’est félicité des mesures d’économies introduites. Toutefois, les économies devraient être utilisées pour financer l’augmentation des dépenses entraînées par l’inflation. Enfin, il s’est dit en faveur de nouvelles mesures pour favoriser une répartition géographique efficace au sein de l’ONU.
M. V.K. NAMBIAR (Inde) a été étonné de constater que les ressources extrabudgétaires accusent une augmentation de 4,2 milliards de dollars. Le budget des opérations de maintien de la paix est quant à lui de 5 milliards de dollars tandis que celui des tribunaux est de 600 millions de dollars, a-t-il constaté. Le budget total de l’ONU est donc de l’ordre de 13 milliards. Quant à l’utilisation de ces ressources, rares sont celles qui font l’objet d’un contrôle intergouvernemental. Le projet de budget-programme représente moins de 25% des dépenses totales de l’ONU. Parmi ces 25%, les dépenses en personnel représentent 80% du total. Parmi les 5% restants, beaucoup a déjà fait l’objet d’un accord. Il résulte de cela que l’Assemblée générale, à travers la Cinquième Commission, consacre un temps disproportionné pour chaque exercice biennal à l’examen de 1% des dépenses totales de l’Organisation. Il ne fait pas de doute, selon le représentant, que ce sont les services fournis aux Etats Membres qui sont de la plus grande utilité. Etant donné la multiplication des mandats que nous confions à l’ONU, une croissance nominale 0 du budget n’est pas raisonnable, a-t-il estimé. Il n’est pas non plus logique que le budget pâtisse des variations monétaires.
Le représentant s’est dit favorable à la budgétisation axée sur les résultats. Il a en outre estimé, tout comme le CCQAB, que la création de nouveaux postes n’est pas le seul véhicule de l’exécution des programmes. Cependant, il a affirmé qu’il ne faut pas procéder à des coupes budgétaires arbitraires aux ressources de base. Il faut en outre assurer une adéquation du financement des domaines prioritaires et des services qui aident à apporter une contribution efficace aux travaux de l’Organisation. Beaucoup reste à faire en matière d’indicateurs de succès, a-t-il poursuivi, avant de faire remarquer que le niveau du budget programme est conforme au niveau de l’esquisse budgétaire. Or, cette dernière, malgré son caractère sacré, n’a pas été respectée au cours des dernières années. Cela est malheureux, a ajouté le représentant car son utilité est de fait remise en question. Il s’est également prononcé en faveur d’un redéploiement significatif de ressources. Au lieu de rechercher de nouvelles ressources, il faut identifier les activités qui pourraient être redondantes et redéployées vers des domaines prioritaires. Il a aussi approuvé la recommandation visant à l’élimination de certains rapports, réunions et activités marginales. Quant aux 912 produits identifiés et proposés pour élimination, le représentant a estimé qu’il faut se laisser guider par la question de savoir si les règles et les procédures ont été respectées dans l’identification de ces produits.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a estimé que la budgétisation axée sur les résultats est un outil important qui aidera les Etats Membres à examiner le budget. Il a dit attendre de l’Organisation qu’elle cadre le niveau de ressources avec les besoins réels et que leur croissance soit maîtrisée dans la limite des ressources disponibles afin d’améliorer la rentabilité. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) doivent en outre être pleinement exploitées afin que l’ONU puisse consacrer davantage de ressources au développement. La réaffectation de ressources mérite aussi une attention soutenue pour que le système des Nations Unies parvienne à une utilisation rationnelle des ressources exemptes de toute forme de gaspillage. Les directeurs de programmes doivent être davantage conscients de la nécessité d’une bonne gestion budgétaire. Enfin, il s’est dit en faveur de l’élimination de produits obsolètes ou inefficaces.
M. DJAUHARI ORATMANGUN (Indonésie) s’est félicité de la présentation plus courte du projet de budget-programme et de l’application d’un cadre logique articulant les objectifs, les réalisations attendues et les indicateurs de réussite. Mais, faisant observer que les Nations Unies sont un forum multilatéral, le représentant a souhaité que la méthode de budgétisation axée sur les résultats soit appliquée progressivement et dans le plein respect des règles et régulations présidant à la planification des programmes. Concernant les priorités, le représentant a souhaité qu’un suivi des résultats des grandes conférences soit assuré et qu’un Département des affaires économiques et sociales renforcé s’assure que les programmes de développement restent la priorité de l’Organisation. Le représentant est en outre d’avis que le projet de budget-programme devrait faciliter la mise en oeuvre de la réforme et a indiqué en conclusion que la rationalisation du budget ne devrait en aucun cas compromettre la capacité de mener à bien les programmes mandatés, particulièrement dans le domaine de la coopération internationale pour le développement.
M. U KYI TUN (Myanmar) a souscrit à la nécessité d’affirmer la discipline budgétaire, souhaitant cependant qu’elle n’ait pas d’effet négatif sur le fonctionnement des Nations Unies et la mise en oeuvre des mandats, particulièrement ceux qui bénéficient aux pays en développement et aux pays les moins avancés. Le représentant a souhaité que des ressources adéquates soient allouées à l’environnement, au développement économique et social, à la réduction de la pauvreté et à l’aide humanitaire. Estimant que l’importance donnée aux technologies de l’information et de la communication renforcera sans aucun doute l’Organisation, le représentant a en conclusion appelé les Etats Membres à s’acquitter de leurs obligations financières envers l’ONU.
Selon Mme JASNA OGNJANOVAC (Croatie), il existe encore certains domaines où des efforts de rationalisation peuvent être menés. Bien que cela soit une entreprise difficile, il est possible d’évaluer les programmes marginaux et de redéployer les ressources des activités à faible utilité marginale vers de nouvelles priorités, a estimé la représentante. Elle a aussi indiqué que la Déclaration du Millénaire était essentielle pour guider les réallocations des ressources vers des domaines prioritaires.
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