LA CINQUIEME COMMISSION EXAMINE LES TAUX DE CONTRIBUTIONS DES ETATS MEMBRES AU BUDGET DES NATIONS UNIES
Communiqué de presse AG/AB/770 |
Cinquième Commission
5ème séance – matin
LA CINQUIEME COMMISSION EXAMINE LES TAUX DE CONTRIBUTIONS DES ETATS MEMBRES AU BUDGET DES NATIONS UNIES
C’est le barème des quotes-parts fixant les contributions des Etats Membres au budget de l’Organisation des Nations Unies qui a été ce matin au centre des débats de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire). Le Comité des contributions, dont le Président, M. Ugo Sessi, a présenté le rapport, a expliqué aux Etats Membres comment le barème pour 2004-2006 avait été calculé et ajusté par rapport au barème actuellement en vigueur. Selon le nouveau barème, les Etats-Unis, dont la quote-part atteint le plafond fixé depuis décembre 2000 à 22%, restent le premier contributeur au budget ordinaire de l’ONU, et le Japon, avec 19,6%, le second. Le nouveau barème, qui prend notamment en compte l’évolution du revenu national brut, consacre des augmentations de la quote-part de certains pays qui vont jusqu’à 35% pour la Chine et 75% pour le Mexique.
Alors que plusieurs Groupes régionaux (Union européenne et pays associés, groupe de Rio) ont réitéré l’obligation faite aux Etats Membres de s’acquitter à temps, intégralement et sans conditions de leurs contributions et apporté leur soutien à ce nouveau barème, d’autres, notamment le Japon, ont fait part de leur mécontentement. Le représentant nippon s’est ainsi demandé pourquoi son pays qui n’est qu’un membre parmi les 191 autres, devait-il verser près de 20% du budget. Affirmant que le Japon est traité injustement aux Nations Unies, le délégué a souligné que ce sentiment était encore aggravé par la stagnation de la réforme du Conseil de sécurité, ainsi que par le maintien dans la Charte des Nations Unies de dispositions obsolètes, telles que celle qui se réfèrent à l’«ennemi».
Les délégations se sont par ailleurs félicitées de l’établissement d’échéanciers de paiement, sur lesquels M. Jean-Pierre Halbwachs, Contrôleur des Nations Unies, a présenté un rapport. Afin de sanctionner les retardataires, le représentant de l’Union européenne a proposé que l’on examine la possibilité de soumettre les arriérés à des intérêts. Concernant les échéanciers, le représentant du Maroc, au nom du Groupe de 77 et de la Chine, a demandé qu’ils restent volontaires et sans conditions.
Concernant les arriérés de l’ex-Yougoslavie, qui étaient également à l’ordre du jour de la Commission et qui s’élèvent à un peu plus de 16 millions de dollars, le représentant de la Bosnie-Herzégovine, s’exprimant au nom des cinq Etats successeurs, a proposé que cette question soit reportée à l’examen de la prochaine session de l’Assemblée générale.
La Cinquième Commission a également poursuivi son débat général concernant le plan des conférences. Les délégations qui sont intervenues sur la question ont réitéré leur préoccupation face à la sous-utilisation de ces services. A cet égard, M. Jian Chen, Secrétaire général adjoint au Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, a indiqué que le Comité des conférences identifierait les organes qui sous-utilisent systématiquement leurs installations dans le but de faire réduire le nombre de réunions officielles. Concernant la publication dans les délais impartis des documents, ainsi que leur publication dans les langues officielles, points qui font l’objet d’inquiétudes de la part des délégations, M. Chen a indiqué que le système des créneaux avait nettement contribué à améliorer la situation et que d’ici à deux ans, la situation serait réglée. L’impression à la demande ne vise quant à elle nullement à éliminer la distribution de documents papier mais plutôt à utiliser les ressources en ligne, a assuré M. Chen.
Les délégations, à l’instar du Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ont également rappelé que toute décision concernant la réduction des services de conférence aux Groupes régionaux relevait de la responsabilité des organes intergouvernementaux. A cet égard, M. Chen a dit ne pas pouvoir garantir des ressources pour des réunions non inscrites au calendrier. En réponse aux préoccupations exprimées par le représentant du Canada, au nom du Groupe CANZ, concernant la mesure de la productivité, M. Chen a fait savoir qu’une étude était en cours pour mettre en place des outils plus adaptés. Enfin, pour ce qui est des vacances de postes d’interprètes, notamment arabes, à l’Office des Nations Unies à Nairobi, M. Chen a indiqué qu’un programme de formation avait été mis en place pour régler ce problème.
Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Nouvelle-Zélande, au nom du Groupe CANZ, Pérou, au nom du Groupe de Rio, République arabe syrienne, au nom du Groupe arabe, Thaïlande, Mexique, Chine, République de Corée, Turquie, Nigéria, Fédération de Russie.
La Commission reprendra demain, à 10 heures, l’examen du barème des quotes-parts des contributions des Etats Membres au budget de l’Organisation.
Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Organisation des Nations Unies
Le rapport du Comité des contributions, publié sous la cote A/58/11, comporte des informations sur la méthode de calcul du barème des quotes-parts pour la période 2004-2006. Il présente le barème retenu pour cette même période, les critères applicables aux ajustements ad hoc des quotes-parts, ainsi que l’état de l’application des échéanciers de paiement au 27 juin 2003. Le chapitre V est consacré à l’application de l’article 19, le chapitre VI au calcul des contributions des Etats non membres et le chapitre VII aux mesures propres à encourager le paiement des arriérés.
Dans le rapport A/58/63, le Secrétaire général rend compte de l’application des échéanciers de paiement pluriannuels des Etats Membres au 31 décembre 2002. Il fournit des renseignements sur les échéanciers présentés par la Géorgie, la République de Moldova, Sao Tomé-et-Principe et le Tadjikistan à cette date. Il propose que l’Assemblée encourage les Etats Membres qui ont accumulé des arriérés de contribution importants à présenter de tels échéanciers de paiement.
Le rapport A/56/767 porte sur les arriérés de contribution de l’ex-Yougoslavie. Quand, en novembre 2000, l’ex-Yougoslavie a cessé d’être membre de l’ONU, ce pays avait encore un arriéré de contributions de 16 218 555 dollars. L’ex-Yougoslavie n’existant plus, on ne peut lui réclamer le paiement de ses arriérés. Les alternatives suivantes sont notamment envisageables :
- Passer ce montant par pertes et profits;
- Demander aux cinq Etats successeurs (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Ex-République yougoslave de Macédoine, République fédérale de Yougoslavie et Slovénie) de régler ces arriérés en totalité ou en partie.
- Dans le cas où les Etats successeurs ne parviennent pas à se mettre d’accord sur leurs responsabilités respectives, l’ONU pourrait réclamer de chacun d’eux le règlement d’un montant qu’elle estimerait constituer une part équitable de ces arriérés.
Le rapport A/58/189 indique qu’au 30 juin 2003, déduction faite des crédits portés à son compte entre 2001 et 2003, l’ex-Yougoslavie est encore redevable de 16 165 515 dollars.
Selon M. KOICHI HARAGUCHI (Japon), un nombre croissant de contribuables japonais sont d’avis que le Japon est traité injustement aux Nations Unies. Pourquoi le Japon, membre parmi les 191 Etats Membres, devrait-il verser près de 20% du budget, a demandé le représentant, soulignant que ce sentiment d’injustice est encore aggravé par la stagnation de la réforme du Conseil de sécurité ainsi que par le maintien dans la Charte des Nations Unies de dispositions obsolètes, telles que celle se référant à l’«ennemi». Le barème des quotes-parts, a-t-il continué, doit être plus équilibré et tenir compte des performances économiques des pays ainsi que de leur statut et de leurs responsabilités au sein de l’ONU. Concernant le barème des quotes-parts pour 2004-2006, le Japon se demande si les taux de change employés sont en conformité avec la résolution 55/5B de l’Assemblée générale. Il n’est en outre pas satisfait que les recommandations du Comité des contributions aient un contenu politique.
M. ROBERTO MARTINI (Italie), au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, a exprimé l’avis selon lequel le barème ne doit être revu durant cette cinquante-huitième session de l’Assemblée générale que dans le cadre prévu par la résolution adoptée en décembre 2000. L’Union européenne aurait préféré examiner en même temps les barèmes du budget ordinaire et du maintien de la paix et regrette que cela n’ait pas pu être possible. Elle considère que la capacité des Etats Membres à payer doit rester le critère fondamental de répartition des dépenses de l’ONU. Dans cette optique, l’Union européenne signale en avance du débat sur le barème des quotes-parts du maintien de la paix qu’elle insistera sur la pleine application de tous les paragraphes de la résolution 55/235 de l’Assemblée générale. Concernant le paiement des arriérés, l’Union européenne se demande si le Comité des contributions ne devrait pas envisager des mesures plus spécifiques, telles que des intérêts sur les arriérés, afin de récompenser ceux qui s’acquittent de leurs contributions à temps. Le représentant a en conclusion encouragé les Etats Membres qui ont des arriérés à présenter un échéancier de paiement et encouragé les Etats qui ont présenté des échéanciers à les respecter.
Mme AICHA AFIFI (Maroc), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé l’obligation juridique de tous les Etats Membres d’assumer les dépenses financières des Nations Unies en conformité avec la Charte et de payer en temps voulu, dans l’intégralité et sans conditions leurs contributions. Cependant, le Groupe est aussi d’avis qu’il faut se montrer compréhensif envers les Etats qui doivent faire face à des difficultés économiques et de ce fait sont incapables d’honorer leurs obligations financières. Le Groupe estime en outre qu’il est important de mener des négociations pour le calcul des contributions sur la période 2004-2006, tout en réaffirmant le principe de la capacité de paiement comme critère fondamental. Le Groupe réaffirme également le rôle du Comité des contributions, seul organe en mesure de conseiller l’Assemblée générale sur cette question et souligne que de nombreux pays en développement ont vu leurs contributions fortement accrues, alors que leurs économies ont bien des difficultés. Cela représente un effort extraordinaire, a déclaré la représentante, qui a précisé que le programme de paiement doit rester volontaire et ne doit pas être lié à d’autres mesures.
Mme FELICITY BUCHANAN (Nouvelle-Zélande), au nom du Groupe CANZ, a salué le travail du Comité des contributions et s’est félicitée que ce dernier ait tenu compte de la nécessité de fixer un taux d’échange corrigé des prix pour l’Argentine. Le Groupe est disposé à accepter le barème recommandé par le Comité, mais n’exclut pas qu’un Etat puisse assumer volontairement une part plus large, ce qui entraînerait un réajustement pour d’autres Etats. Cependant, elle a estimé que dans l’avenir, le Comité devrait travailler à la définition de critères plus précis afin de fournir un cadre d’utilisation plus clair et garantir que les recommandations sont bien formulées sur la base de données techniques.
M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou), au nom du Groupe de Rio, a indiqué que bien que la méthodologie de calcul du barème des quotes-parts soit susceptible d’améliorations, son Groupe soutient les recommandations du Comité des contributions.
M. NAJIB ELJY (République arabe syrienne), au nom du Groupe arabe, a indiqué que son Groupe était d’accord avec le rapport du Comité des contributions, tout en faisant remarquer que les quotes-parts de certains pays arabes ont connu une hausse qui atteint parfois 250%, alors même que leurs économies dépendent souvent de l’exportation d’une unique ressource, ce qui a des incidences sur leur capacité de paiement. Demandant que ces facteurs économiques soient pris en compte à l’avenir dans le calcul des quotes-parts, le représentant a en conclusion souhaité que les échéanciers de paiement soient volontaires et non conditionnés.
M. PRAVIT CHAIMONGKOL (Thaïlande) a souhaité que les recommandations du Comité des contributions constituent la base d’un accord entre les Etats Membres. Réitérant sa conviction que la capacité à payer des Etats Membres doit rester le critère fondamental de la répartition des dépenses, le représentant a fait observer avec préoccupation que 1,68 milliard de dollars de contributions dues aux Nations Unies l’année dernière n’ont pas été payées. Ceci n’est pas de très bonne augure pour une institution multilatérale chargée du maintien de la paix internationale et la sécurité, a-t-il affirmé, demandant en conclusion que tous les Etats Membres s’acquittent en temps et en totalité de leurs contributions.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a fait savoir qu’en conformité avec la recommandation du Comité des contributions, le Mexique augmentera sa contribution de plus de 75%, la faisant passer de 1,085% à 1,899%. Le Mexique deviendra ainsi le 10ème contributeur au budget ordinaire, a-t-il indiqué, ce qui reflète le développement de l’économie de ce pays. Le représentant a également souligné que son pays a toujours payé sa contribution dans les délais et sans condition. Cependant, le Mexique, le moment venu, pourra promouvoir une modification de la méthodologie, avec pour objectif de s’assurer que la distribution des charges financières est la plus équitable possible, en conformité avec la capacité de paiement des Etats. Le Mexique estime enfin que dans l’avenir il devrait être possible de réviser les indicateurs à tout moment pertinent, a-t-il conclu.
M. YOON SEONG-MEE (République de Corée) a rappelé l’importance du principe de la capacité de paiement des Etats comme fondement du calcul des quotes-parts. L’échéancier de paiement pluriannuel démontre en outre la volonté des Etats de s’acquitter de leurs contributions, a-t-il indiqué. En ce qui concerne les critères à définir pour les ajustements spéciaux des quotes-parts, la République de Corée attend les recommandations du Comité pour l’année prochaine.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a estimé pour sa part que la seule façon de parvenir à des résultats positifs concernant le calcul des quotes-parts est d’adhérer aux principes de la capacité de paiement. En conformité avec le calcul du Comité des contributions, la quote-part de la Chine augmentera de 35,818% pour la période 2004-2006, a dit le représentant, qui a précisé en outre qu’en dépit de la croissance économique qu’elle connaît depuis plusieurs années, la Chine est toujours un pays en voie de développement. Toutefois, la Chine est toujours parvenue à payer pleinement et dans les délais impartis ses contributions, y compris en 2003, alors qu’elle devait surmonter la crise provoquée par le syndrome respiratoire aigu, a-t-il conclu.
M. CIHAN TERZI (Turquie) a réaffirmé que les Etats Membres doivent s’acquitter de leurs contributions de façon intégrale et à temps. Il a également rappelé que la question des arriérés de paiement représente un problème important et s’est félicité à cet égard de la définition d’échéanciers pluriannuels de paiement de nature à aider les Etats à démontrer leur volonté d’honorer leurs contributions.
M. MILOS PRICA (Bosnie-Herzégovine), au nom des cinq Etats qui ont formé l’ex-Yougoslavie, a indiqué que l’Etat d’ex-Yougoslavie a été remplacé par cinq Etats dont aucun n’a hérité de la personnalité juridique de l’ex-Yougoslavie et qui se sont tous acquittés de leurs contributions aux Nations Unies. Faisant observer que la question est très sensible et a des incidences juridiques et politiques, le représentant a indiqué qu’aucune date précise de la dissolution ne peut être donnée et qu’aucun précédent n’existe. Il a par conséquent demandé à l’Assemblée générale de reporter la question à sa 59ème session.
Mme AISHA AFIFI (Maroc) a noté avec préoccupation que le facteur d’utilisation des services de conférence n’est pas à son niveau optimal, ce qui souligne à son avis l’importance des consultations officieuses sur tout élément touchant à cette question. La représentante a également souligné avec préoccupation la proposition visant à examiner la réduction du nombre de réunions des groupes régionaux bénéficiant de services et affirmé que toute décision sur la question relevait de la responsabilité des organes intergouvernementaux. La fourniture de services aux groupes régionaux contribue au bon fonctionnement des organes délibérants et facilite les travaux des grandes commissions de l’Assemblée générale, a-t-elle indiqué. Le Groupe souhaite par conséquent que l’on continue de fournir ces services aux groupes régionaux et est préoccupé par la chute du taux d’utilisation des services d’interprétation et autres services, de 98% à 92%.
De même, a-t-elle poursuivi, le Groupe est préoccupé par l’insuffisance des ressources allouées au service des conférences aux Offices des Nations Unies à Nairobi et à Vienne et souhaite que des propositions pratiques soient formulées en vue de fournir des services adéquats d’interprétation. Le Groupe note par ailleurs avec satisfaction l’amélioration de l’utilisation des services de la Commission économique pour l’Afrique, mais constate avec préoccupation les retards enregistrés dans le recrutement d’interprètes à l’Office des Nations Unies à Nairobi, malgré les demandes répétées de l’Assemblée générale en ce sens. La représentante a en outre rappelé la nécessité de respecter strictement la règle des six semaines pour la publication des rapports, celle-ci étant de nature à améliorer la qualité du processus de prise de décision. En ce qui concerne la réduction de la taille des documents, le Groupe estime qu’une telle mesure ne doit pas entraîner de perte de qualité pour ce qui est de la présentation et du contenu. Le Groupe estime aussi qu’il est très important de préserver la mémoire institutionnelle de l’Organisation par la publication des procès-verbaux dans les six langues officielles. La représentante s’est enfin dite favorable au renforcement de la capacité du Département de l’Assemblée générale et des services de conférence et souhaite la tenue de consultations officieuses sur la question.
M. JERRY KRAMER (Canada), au nom du Groupe CANZ, a appuyé fermement la poursuite de la mise en oeuvre de la stratégie de réforme du Département que le Secrétaire général a exposée dans son rapport. Il ressort du rapport que les progrès réellement accomplis sont variables, a-t-il indiqué. Toutefois s’il est vrai que les dérives peuvent être décevantes, elles ne doivent pas en elles-mêmes susciter une préoccupation excessive. Le représentant a fait remarquer par ailleurs que l’année dernière, le document de stratégie s’articulait autour de deux axes essentiels, à savoir l’amélioration des services aux Etats Membres et l’accroissement de l’efficacité, la rentabilité et la productivité. Que le rapport d’activité passe ce deuxième élément sous silence nous laisse perplexe, a-t-il déclaré. Les Etats Membres et le Secrétariat doivent affirmer que les gains d’efficacité et de productivité constituent des objectifs explicites du processus de réforme, faute de quoi il serait difficile de justifier un tel investissement consenti dans la technologie, a-t-il ajouté. Le représentant a également insisté sur l’importance des mesures quantitatives de l’efficacité et de la productivité. En ce qui concerne les normes relatives à la charge de travail, le Groupe CANZ a souhaité que l’Assemblée générale reçoive des informations sur les prestations de chaque lieu d’affectation. Enfin, le Groupe attend avec beaucoup d’intérêt des progrès dans la mise en place de dispositions efficaces pour la gestion des services de conférence au niveau mondial, a conclu le délégué.
Mme NONYE UNO (Nigéria), au nom du Groupe africain, a centré son intervention sur l’Office des Nations Unies à Nairobi (ONUN) et la Commission économique d’Afrique à Addis-Abeba. Notant qu’Habitat a l’intention de faire du Forum urbain mondial un événement biennal et qu’il pourrait être inscrit comme tel par son Conseil d’administration dès 2006, la représentante a déclaré que cela augmenterait le besoin de réunions offrant des services d’interprétation. Elle a demandé au Secrétaire général de soutenir le rôle de l’ONUN en facilitant l’utilisation des installations de conférence et s’est étonnée de ce que le Programme des Nations Unies sur l’environnement n’organise pas son conseil d’administration à son Siège, comme l’ont demandé plusieurs résolutions de l’Assemblée générale. Concernant la mondialisation de la gestion des services de conférence, Mme Uno a demandé que les quatre sièges soient traités sur un pied d’égalité en ce qui concerne l’allocation de ressources et l’introduction des technologies modernes. Après avoir demandé ce qu’il en advenait des postes encore vacants à Nairobi, la représentante a rappelé que la Commission économique d’Afrique était le coordonnateur régional du NEPAD et qu’à ce titre méritait un soutien approprié.
M. VLADIMIR IOSIFOV (Fédération de Russie) s’est déclaré prêt à approuver intégralement le calendrier présenté par le Comité des conférences. La nécessité de l’utilisation optimale des ressources est incontestable, a-t-il indiqué, se félicitant des mesures prises allant dans cette direction. Il a affirmé par ailleurs son attachement à un traitement égal des langues officielles des Nations Unies et s’est félicité du bon fonctionnement du système “des créneaux”. Concernant le système de gestion mondiale, le représentant a plaidé en faveur de l’établissement d’un dialogue entre le Département de New York et les directeurs de programmes et des autres sièges.
M. ELJY (République arabe syrienne) a insisté sur l’équilibre qui devait être maintenu entre le respect du multilinguisme et la date de parution des documents. Il a demandé que tous les documents soient publiés en même temps dans toutes les langues officielles des Nations Unies et la totalité des documents en arabe. La réforme ne signifie pas seulement faire des économies, a-t-il indiqué, et les services de conférence doivent rester au service des Etats Membres. Le représentant a affirmé que l’impression à la demande des documents ne doit avoir de conséquence sur la qualité de la production et s’est inquiété de ce que le Secrétariat ne pourvoie pas assez rapidement les postes d’interprètes, notamment à Nairobi.
M. KOICHI HARAGUCHI (Japon) a pris note de certaines améliorations enregistrées en matière de publication à temps des documents mais souhaite que davantage soit fait sur ce point. En ce qui concerne les comptes-rendus de réunion, le représentant a souhaité que l’on envisage d’autres façons de procéder plutôt que de garder ces comptes-rendus dans leur forme actuelle. Pour ce qui est des problèmes de traduction en espagnol et en chinois, il a souhaité une amélioration de la mobilité des services et des fonctionnaires dans ce domaine.
M. ZHANG YISHAN (Chine) s’est félicité de la légère amélioration en ce qui concerne le taux d’utilisation des services de conférence et a appuyé les efforts du Département de l’Assemblée générale et du Service des conférences ainsi que la réforme du Secrétaire général. Pour ce qui est de la publication tardive des documents, le représentant a rappelé qu’il s’agissait d’une question préoccupante depuis longtemps et a souhaité que des mesures soient prises en la matière.
Le représentant a également fait remarquer que les normes de travail appliquées aux traducteurs ont été fixées en 1975. La pertinence de ces normes doit aujourd’hui être revue, a-t-il indiqué, affirmant que son pays était favorable à la mise en place d’une équipe spéciale chargée d’examiner toutes les fonctions et les normes en vue de les corriger si nécessaire. Les délégations doivent aussi pouvoir exprimer leur avis sur la qualité des services fournis en matière de traduction et d’interprétation.
M. JIAN CHEN, Secrétaire général adjoint au Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, a répondu aux huit questions qui lui ont été posées. Sur la sous-utilisation des installations, il a déclaré qu’il pourrait y être remédié en planifiant de façon plus appropriée les programmes de travail. Le Comité des conférences identifiera les organes qui sous-utilisent systématiquement leurs installations, afin de parvenir à une réduction du nombre de réunions officielles, a-t-il déclaré. Concernant la parution en temps des publications, M. Chen a indiqué que la réforme lancée par le Département, et notamment le système des créneaux, avait nettement contribué à améliorer la situation. D’ici à deux ans, la situation sera réglée, a affirmé M. Chen. Il a indiqué que pour ce qui est de la qualité des services fournis, des enquêtes seraient menées à l’avenir. Concernant l’impression à la demande, troisième point, M. Chen a dit qu’elle ne vise nullement à éliminer la distribution de documents papier mais plutôt à utiliser les ressources en ligne. Il a assuré qu’aucune limite ne serait imposée sur le nombre de documents papier dont les délégations ont besoin. Concernant les ressources pour les groupes régionaux, M. Chen a affirmé que la possibilité de leur fournir des services dépendait du calendrier et de l’annulation d’autres réunions. M. Chen a dit ne pas pouvoir garantir des ressources pour des réunions non inscrites au calendrier. Sur la question de la productivité, une des trois priorités de la réforme du Département, M. Chen a déclaré que la méthode traditionnelle de mesure de la productivité était inadaptée, notamment pour les services linguistiques. Une étude était en cours pour mettre en place des outils plus adaptés. Passant à la sixième question, relative à la réduction de la longueur des rapports, le Secrétaire général adjoint a rappelé son objectif qui est que les rapports soient plus orientés vers les recommandations.
En ce qui concerne la septième question relative aux vacances de poste à Nairobi, le Secrétaire général adjoint a fait remarquer que les postes d’interprètes de langues anglaise et espagnole vacants seraient très prochainement pourvus. La situation de l’interprétation est donc satisfaisante, à l’exception de la cabine arabe car nous continuons à rencontrer des difficultés en la matière, a-t-il précisé. C’est pourquoi nous avons mis en place un programme de formation en vue de trouver des interprètes qualifiés, a dit M. Chen.
Abordant la dernière question qui concerne les comptes-rendus analytiques, le Secrétaire général adjoint a souligné que certains d’entre eux n’étaient pas publiés depuis 1998, alors que d’autres étaient prêts depuis très longtemps dans leur version originale, mais qu’en raison du respect de la publication simultanée dans plusieurs langues, ils ne pouvaient pas être publiés. Cette situation est due à un problème de capacité de traduction, a-t-il indiqué. Les comptes-rendus originaux sont presque toujours prêts un ou deux jours suivant la réunion, mais en raison du problème de traduction, surtout en arabe et en chinois, rien ne peut être publié. Une solution durable nécessiterait soit un renforcement de la dotation de traducteurs soit la prestation de ressources pour externaliser la traduction, a-t-il dit. On pourrait également remplacer les comptes-rendus par des enregistrements sonores numériques, a-t-il proposé, affirmant qu’il appartenait aux Etats Membres de se prononcer sur la méthode qui leur semblait la plus appropriée.
La représentante du Nigéria, au nom du Groupe africain, a demandé des éclaircissements concernant la corrélation qui existe entre la dotation en effectifs en matière de postes linguistiques et l’amélioration de la qualité des installations. Elle a également fait remarquer que le Groupe africain comptait sur l’aide des Etats Membres pour que les installations de Nairobi soient utilisées au mieux.
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