LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL CONVOQUE LA PREMIÈRE RÉUNION DU CONSEIL CONSULTATIF POUR LE PACTE MONDIAL
Communiqué de presse ECO/22 |
PI/1392
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL CONVOQUE LA PREMIÈRE RÉUNION DU CONSEIL CONSULTATIF POUR LE PACTE MONDIAL
Questions de stratégie et de gouvernance abordées par des chefs d’entreprise, des responsables syndicaux internationaux et des dirigeants d’organisations représentant la société civile
NEW YORK, 8 janvier – Dans le cadre d’une importante initiative visant à conférer un retentissement plus large au « Pacte mondial » lancé le Secrétaire général, M. Kofi Annan, qui préconise une action à l’appui de neuf principes admis sur le plan international dans les domaines des droits de l’homme, des droits des travailleurs et de l’environnement, la première réunion du Conseil consultatif pour le Pacte a eu lieu aujourd’hui, réunissant des chefs d’entreprise, des responsables syndicaux internationaux et des dirigeants d’organisations représentant la société civile dans le monde entier.
Cette réunion sans précédent a marqué la création du premier organe consultatif des Nations Unies réunissant des dirigeants des secteurs à la fois public et privé qui, ensemble, aideront le Secrétaire général à promouvoir des solutions concertées propres à répondre aux dilemmes et défis de la mondialisation.
Le Pacte mondial, initiative entièrement bénévole, a mobilisé la participation de plusieurs centaines d’entreprises de pays comme la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Allemagne, la Norvège, l’Indonésie, la Thaïlande, le Royaume-Uni, les États-Unis et d’autres Membres de l’Organisation des Nations Unies représentant des pays à la fois du Nord et du Sud.
« Le monde participe actuellement à une expérience historique en cours, à savoir la création d’un marché véritablement mondial et ouvert à tous », a déclaré le Secrétaire général lors de la déclaration inaugurale qu’il a prononcée devant les membres du Conseil consultatif. « L’aboutissement de cette expérience est de plus en plus fonction de la prévoyance et de la volonté politique des dirigeants dans tous les secteurs de la société de trouver des solutions pragmatiques qui vont au-delà des idéologies. »
« Nous devons faire en sorte que le marché repose sur des fondements solides et stables » a poursuivi le Secrétaire général, « et ouvrir la voie à la pleine participation de tous, y compris et surtout des pauvres. Le Pacte mondial nous offre un moyen d’atteindre cet objectif. »
« Ce qui était au départ un simple discours à Davos il y a trois ans s’est développé pour devenir un mouvement mondial englobant le secteur privé, les travailleurs, la société civile et l’Organisation des Nations Unies » a déclaré M. Annan, se référant à l’allocution qu’il avait prononcée en 1999 lors du Forum économique mondial, laquelle avait suscité une réaction extrêmement enthousiaste qui avait conduit à l’adoption du Pacte mondial en juillet 2000.
« Beaucoup de progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines » a indiqué M. Annan. « Un nombre sans cesse croissant d’entreprises répondent à l’appel, en modifiant les stratégies et les mesures destinées à informer les chefs d’entreprise des besoins de la société. Des projets et initiatives sont lancés dans des domaines les plus divers – investissements dans les pays les moins avancés, diversité sur le lieu de travail, protection de l’environnement, etc. Un effort concerté est actuellement entrepris pour créer des habitudes et pratiques consistant à trouver des solutions pragmatiques par le biais de la coopération. »
Le Secrétaire général a exhorté le Conseil consultatif à « faire preuve d’imagination pour adopter des mesures propres à améliorer la qualité et l’impact concret de la participation au Pacte ». Il l’a aussi engagé à attirer de nouveaux membres et à se faire le chantre de l’initiative au plan international, à formuler des recommandations sur des conditions de participation qui permettent de protéger l’intégrité du Pacte mondial et à présenter des propositions visant à canaliser le plus efficacement possible l’intérêt croissant que suscite le Pacte dans le monde entier. Les 17 membres du Conseil consultatif – agissant tous à titre individuel et non en tant que représentants d’organismes – ont été priés par le Secrétaire général de siéger à tour de rôle pour un mandat de deux et trois ans. Le Conseil consultatif tiendra des réunions officielles deux fois par an.
À la suite d’un échange de vues ouvert avec M. Annan sur les buts et objectifs du Pacte mondial, les participants à la réunion d’aujourd’hui ont examiné de près les activités en cours, ainsi que les procédures et politiques régissant la participation. Ils se sont ensuite scindés en deux groupes pour tenir de nouveaux débats approfondis avant de revoir le Secrétaire général afin de lui soumettre, pour examen, des recommandations précises.
Mme Barbara Krumsiek, Présidente-Directrice générale de Calvert, société d’investissement internationale, a souligné l’importance de cette rencontre. « La création d’un Conseil consultatif est une mesure cruciale pour diffuser plus largement les principes du Pacte mondial au sein des entreprises. Le Conseil contribue à veiller à ce que les principes d’inclusion soient au coeur de l’initiative du Pacte mondial et examinés de manière indépendante et critique » a-t-elle déclaré.
M. Fred Higgs, Secrétaire général de la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie et des industries diverses a déclaré que « Le Pacte mondial, à l’instar de toute initiative bénévole efficace, doit être un processus dynamique et crédible faisant l’objet d’un examen et d’un développement continus. À mes yeux, le processus consultatif revêt une extrême importance pour continuer à assurer la pertinence et la crédibilité du Pacte mondial. »
Les membres du Conseil consultatif ont indiqué que les questions relevant du Pacte mondial revêtaient une importance de plus en plus critique pour la stabilité de l’économie internationale. « Tous les jours, des milliards de personnes sont touchées par les décisions prises par les entreprises, que ce soit dans le domaine de l’emploi, de l’environnement ou des droits de l’homme » a fait observer M. Achim Steiner, Directeur général de l’Alliance mondiale pour la nature.
« M. Kofi Annan a estimé qu’il convenait de promouvoir une nouvelle conception selon laquelle les entreprises ne peuvent pas se contenter de bénéficier du développement mais doivent aussi assumer une plus grande part de responsabilité dans le rôle qui leur incombe de mettre en oeuvre un mode de développement plus durable » a ajouté M. Steiner. « Le Pacte mondial nous offre à tous la possibilité de déterminer la mesure dans laquelle nous sommes près ou loin de réaliser un nouveau consensus. »
Mme Marjorie Yang, membre du Conseil et Présidente du groupe Esquel, l’un des plus gros fabricants dans le secteur du textile et de la confection, a fait valoir que la mondialisation a aboli nombre des frontières – réelles ou imaginaires – qui caractérisaient naguère l’économie mondiale. Elle a déclaré que tous les pays dits « nantis » comptent en leur sein une ville du tiers monde et que tous les pays du tiers monde sont en puissance capables de créer une ville de « nantis ». Pour que la mondialisation ait un sens, l’objectif doit être de promouvoir l’échange de connaissances et de progrès.
M. Rolf E. Breuer, Président-Directeur général de la Deutsche Bank AG est l’un des chefs d’entreprise internationaux nommés au Conseil consultatif par le Secrétaire général, a appelé l’attention sur la fragilité du système commercial international. « La mondialisation se trouve actuellement dans une phase précaire » a-t-il déclaré, prônant la notion d’économie mondiale ouverte à tous, énoncée par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. « Il nous faut avant tout comprendre la vérité fondamentale que contiennent les propos tenus par le Secrétaire général à Davos l’année dernière, à savoir que si nous ne pouvons pas faire en sorte que la mondialisation profite à tous, en dernier ressort elle ne profitera à personne. »
Le Conseil consultatif pour le Pacte mondial a été conçu comme un organe interdisciplinaire représentant des vues et intérêts divers. Outre Mme Krumsiek, Mme Yang et M. Breuer, les chefs d’entreprise siégeant au Conseil consultatif sont M. Robert Hormats, Vice-Président de Goldman Sachs; M. Sam Jonah, Président-Directeur général d’Ashanti Goldfields Company Limited; M. Namakau Kaingu, Président-Directeur général de Kaingu Mines; M. Mark M. Moody-Stewart, Président-Directeur général à la retraite de Royal Dutch Shell; M. N. R. Narayana Murthy, Président-Directeur général d’Infosys Technologies Limited; M. Wolfgang Sauer, Président-Directeur général à la retraite de VW-Brésil; Mme Marjorie Scardino, Présidente-Directrice générale de Pearson plc; et M. David Bell, Directeur exécutif de Pearson plc.
Les responsables syndicaux du Conseil consultatif sont M. Fred Higgs, et M. Bill Jordan, Secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats libres.
Outre M. Steiner, les dirigeants d’organisations représentant la société civile et les universitaires sont Mme Irene Khan, Secrétaire générale d’Amnesty International et Mme Colm O’Cuanachain, Présidente du Comité exécutif d’Amnesty International, Mme Jessica Mathews, Présidente de la Carnegie Endowment for International Peace et le professeur John Ruggie de la Kennedy School of Government à Harvard.
Les représentants permanents des cinq membres de l’Organisation des Nations Unies, représentant des pays à la fois du Nord et du Sud, siègent au Conseil consultatif à titre personnel, en qualité d’observateurs.
* *** *