LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT DU DEPARTEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DOIT TENIR COMPTE D'UNE MEILLEURE REPRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET DE LA PARITE ENTRE LES SEXES
Communiqué de presse CPSD/250 |
Quatrième Commission
13ème séance - après-midi
LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT DU DEPARTEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DOIT TENIR COMPTE D'UNE MEILLEURE REPRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET DE LA PARITE ENTRE LES SEXES
La coopération entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes est essentielle pour améliorer l'efficacité des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ont souligné cet après-midi de nombreuses délégations dans le cadre de l’examen du point relatif à l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien sous tous leurs aspects par la Quatrième Commission (Commission des politiques spéciales et de décolonisation). S’exprimant au nom du Mouvement des non alignés, le représentant de la Jordanie a fait référence à la mauvaise conduite des observateurs de maintien de la paix. Sa délégation salue le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Marie Guéhenno, d’engager un dialogue avec les Etats Membres pour coordonner les efforts visant à ce que ce problème délicat ne se reproduise plus. A l'instar du représentant de l'Egypte et de la République de Corée, il a souhaité que le statut juridique des différentes catégories de personnels recrutés soit défini avec plus de clarté. S’agissant de la question du recrutement, un certain nombre de délégations ont insisté sur la nécessité d'une meilleure représentation des pays en développement fournisseurs de contingents au Département des opérations de maintien de la paix, et sur le respect de la parité entre les sexes au sein de son personnel. La Malaisie a fait part de ses préoccupations concernant l'attribution des postes de commandement des missions, et a insisté sur l'importance de la transparence dans ce processus. Saluant les développements récents au sein du Département, en particulier en matière de capacités de déploiement rapide et de formation, la plupart des délégations se sont déclarées convaincues qu'une fois ces nouveaux mécanismes en place, le Département sera mieux équipé pour s'acquitter de la responsabilité qui lui incombe. A cet égard, le caractère multidimensionnel des opérations de maintien de la paix a été largement souligné et le représentant du Mexique a même suggéré que, désormais, on utilise l'expression "opérations de paix" dans la mesure où cela reflèterait mieux les diverses composantes de ces opérations qui vont des activités militaires et civiles à l'assistance humanitaire et à l'aide au développement.
Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants sont intervenus: Canada, Algérie; Chine; Japon; Yémen; Liban; Costa Rica (au nom du Groupe de Rio), Etats-Unis; Pérou; Ukraine, Danemark ( au nom de l'Union européenne et des pays associés), Géorgie, Bélarus, Indonésie, et Fédération de Russie.
La Quatrième Commission poursuivra son débat sur ce point, demain mardi 22 octobre, à 15 heures.
ETUDE D'ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Débat général
M. GLYNN BERRY (Canada) a estimé que les résultats obtenus dans le cadre du processus de réforme du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) ont contribué à donner un nouvel essor au Comité spécial des opérations de maintien de la paix. Il a considéré que rien ne peut se substituer à un apport direct à la planification et à l'exécution des missions de la part des Etats qui ont des contingents sur le terrain. L'interaction est nécessaire durant la planification des missions, lorsque le mandat d'une mission change, dans des situations de crise et lors du retrait d'une mission. A cet égard, il s’est félicité des progrès accomplis dans le cadre de la coopération entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les Etats fournisseurs de contingents. En ce qui concerne la lutte contre la pénurie d'informations, M. Berry a estimé qu'il est nécessaire de mieux communiquer l'information du terrain, par le biais du DOMP, aux pays fournisseurs de contingents, précisant qu’il ne faut pas dépendre des médias pour rester informé. La coordination instaurée sur le terrain doit avoir son pendant au Siège des Nations Unies, car la coopération est cruciale pour pouvoir appliquer le concept d’équipes spéciales intégrées.
Le Comité spécial doit trouver collectivement une solution au besoin critique d'informations et d'analyses sur le contexte politique, social et économique dans lequel les missions opèrent. Abordant la question de l'amélioration de la gestion du personnel du DOMP, M. Berry a déclaré que le Département est privé depuis trop longtemps d'un conseiller militaire et d'un conseiller de police civile, et qu'il est indispensable que de tels postes soient pourvus au plus vite. Sa délégation se félicite d'apprendre que le Groupe des pratiques optimales pourra bientôt assumer pleinement le rôle central qui lui a été confié, à savoir l’intégration des enseignements tirés dans la planification des missions et l’amélioration du fonctionnement de celles qui sont en cours. Le Canada insiste sur la nécessité de convaincre la Cinquième Commission que le besoin de soutenir l'équité hommes-femmes sur le terrain est suffisamment urgent pour justifier l'approbation de ressources permettant de mettre en place une telle capacité. Abordant la question du lien entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix, M. Berry a félicité le DOMP d'avoir commencé à préparer un manuel stratégique sur les opérations de maintien de la paix multidimensionnelles et a suggéré que la relation entre maintien et consolidation de la paix soit étudiée de manière plus approfondie. Il a souligné que, dans le monde actuel, la communauté internationale est confrontée à plus de défis en termes de maintien de la paix sur le continent africain, ajoutant que les nations africaines ont pris conscience de ces défis et sont décidées à les relever. La question dont nous sommes saisis aujourd'hui est donc de savoir comment l'expérience collective des Nations Unies en matière de maintien de la paix, ainsi que la myriade d'initiatives bilatérales, multilatérales et autochtones en cours visant à renforcer les capacités de l'Afrique en matière de maintien de la paix, peuvent être utilisées au mieux. M. Berry a rappelé que lors du Sommet du G-8 à Kananaskis en juillet dernier, les dirigeants du G-8 ont convenu d'un Plan d'action ambitieux en réponse au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), et notamment pour renforcer les capacités de maintien de la paix. Il a invité tous les membres du Comité spécial à explorer les moyens de contribuer à renforcer les capacités de l'Afrique et comment le Comité spécial pourrait jouer un rôle en aidant les donateurs à échanger des informations et coordonner leurs efforts à cet égard.
S’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, M. ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie) a rappelé que les opérations de maintien de la paix doivent obéir aux principes énoncés dans les documents finaux de la Conférence ministérielle du Caire et du Sommet de Durban de 1998, et conformément aux paragraphes 51-56 du dernier rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/56/863). Si ces opérations sont un instrument au service de la paix et de la sécurité internationales, elles ne sauraient en revanche se substituer à une solution définitive et être maintenues au-delà du temps nécessaire. Faisant référence à la mauvaise conduite des observateurs de maintien de la paix, le Mouvement salue le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Guéhenno, d’engager un dialogue avec les Etats Membres à propos de la nécessaire coordination des efforts afin d’éviter que ce problème délicat ne se reproduise. Nous affirmons que la mauvaise conduite n’était pas l’apanage d’un pays, ou même d’un groupe de pays participants, tous les pays ayant été entachés à un moment ou un autre par les comportements individuels ou collectifs. Pour prévenir ce type de situations, le Mouvement des pays non alignés a toujours encouragé à définir avec plus de clarté le statut juridique des différentes catégories de personnels recrutés, particulièrement le personnel de police. C’est pourquoi, le Mouvement soutient la possibilité de poursuivre les responsables devant les juridictions nationales, de permettre à des avocats du pays contributeur de participer à toute enquête engagée par l’ONU, de sorte que non seulement l’Organisation soit informée des règles de procédure et de preuve du pays contributeur, mais aussi que les conseillers juridiques du pays contributeur de contingents puissent s’assurer que la preuve, établie pour toute poursuite, existe bien.
Au sujet des quartiers généraux et du commandement de la mission de maintien de la paix, le représentant a insisté qu’à l’avenir, les trois postes de commandement d’une force –à savoir le Commandant, son adjoint et le chef de l’état-major– mais également le Commandant major. de la Force ne soient confiés qu’à des pays ayant largement contribué à cette force. Concernant le déploiement rapide, le représentant a indiqué que le Mouvement des pays non alignés maintient ses réserves sur la Brigade multinationale d’intervention rapide des forces en attente (SHIRBRIG) car, en se référant à une «brigade», les auteurs du terme s’approprient l’autorité du Secrétaire général pour décider de la composition de tout ou partie de la force de maintien de la paix, ce que nous ne pouvons accepter. S’agissant de la question du recrutement, sa délégation salue les efforts de M. Guéhenno d’améliorer la représentation des pays en développement fournisseurs de contingents au Département des opérations du maintien de la paix, et rappelle par ailleurs qu’une réduction des nominations ne pourrait que décourager à l’avenir les personnels issus des pays en développement de servir au sein des opérations des Nations Unies. Le représentant, tout en notant avec satisfaction que l’an dernier, les plus importants pays fournisseurs de contingents ont vu augmenter leur taux de remboursement, tant au regard du coût des personnels engagés que de leur équipement, a rappelé à cette occasion que tous les Etats Membres doivent payer leur contribution complète, à temps et sans condition.
Mme NADJEH BAAZIZ (Algérie) a affirmé que les opérations de maintien de la paix ont connu un progrès considérable ces dernières années et que le concept de maintien de la paix est en constante évolution. Le rapport Brahimi a, dans une large mesure, permis au Département de maintien de la paix de cerner les défis auxquels il fait face et de prendre les mesures de nature à répondre aux nombreuses demandes dont il est l'objet, toutefois une adaptation adéquate de tous les autres facteurs avec les exigences actuelles est indispensable, a-t-elle fait observer. Elle a souligné que le recrutement d'un personnel qualifié au sein des missions sur le terrain ainsi qu'une formation solide constituent une condition nécessaire pour la réussite d'une telle adaptation. Il serait donc essentiel d'organiser des formations aux contingents avant leur déploiement, qui seraient axées sur les nouveaux besoins du maintien de la paix.
Elle a souligné en outre qu'il est nécessaire de renforcer la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents. A cet égard, l'Algérie qui est favorable à des consultations plus larges à travers le mécanisme de consultation entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de troupes s'oppose à ce que ces consultations concernent uniquement les pays grands fournisseurs de contingents. Elle a affirmé par ailleurs que les régions les plus touchées par les conflits, notamment en Afrique, devraient bénéficier d'une attention particulière. Pour conclure, la représentante a affirmé que l'Algérie espère que la révision et la redéfinition envisagée de la forme de coopération entre l'ONU et l'Union africaine donnera un nouvel élan à la collaboration entre les deux organisations.
M. YISHAN ZHANG (Chine) a rappelé les progrès enregistrés cette année par la MINUSIL et la MANUTO. La Chine est en faveur des réformes du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) pour améliorer la planification, le déploiement et la capacité de réaction des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Dans ce contexte, le délégué a souligné que les priorités doivent tenir compte des spécificités de chaque situation et les mandats doivent correspondre aux besoins des pays et/ou de la région en question. Il est impératif de formuler une stratégie, de prendre des mesures coordonnées et d'associer les différents organismes régionaux et sous-régionaux à la planification des missions de maintien de la paix. Toutefois, la paix n'est pas une fin en soi: il faut également s'attaquer aux causes profondes des conflits, notamment à la pauvreté et la malnutrition.
En ce qui concerne le renforcement des capacités de maintien de l'Afrique, la Chine encourage la coopération avec l'Union africaine. Soulignant que le cycle de violence entre Israël et la Palestine se poursuit, ce qui constitue une menace pour la paix et la sécurité dans la région, la Chine souhaite que la communauté internationale accorde la même importance à ce conflit qu'à d'autres conflits ayant lieu dans d'autres régions, de manière à aider les parties à trouver une solution à ce conflit. La Chine souhaite aussi que le DOMP améliore la coopération avec les pays fournisseurs de contingents, en insistant sur la transparence, de manière à engager davantage ces pays dans le processus de planification et de fonctionnement des opérations de maintien de la paix. La Chine participe d’ores et déjà au système de forces et moyens en attente du DOMP, a rappelé son représentant.
M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a remarqué qu'avec le Timor-Leste et la Sierra Leone, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies avaient relevé avec efficacité de difficiles défis. Ceci confirme l'importance de telles opérations pour la paix et la sécurité internationales et la nécessité de poursuivre les efforts pour en améliorer l'efficacité. Il nous faut maintenant axer nos efforts sur la mise en œuvre du plan de réforme, a-t-il souligné. Alors que le maintien de la paix est une activité de plus en plus complexe, il importe de réfléchir aux résultats et expériences acquis dans les récentes opérations multidimensionnelles, comme le Kosovo ou Timor-Leste et d'en appliquer les enseignements tirés aux futures opérations. A cet égard, le délégué a salué le guide des règles et procédures du maintien de la paix en préparation au Secrétariat.
Le délégué a assuré que son pays, le Japon, attache une grande importance à l'extension de l'assistance post-conflit pour aider à la consolidation de la paix et au renforcement des capacités nationales afin de prévenir la résurgence du conflit. A cet égard, il a pris note des initiatives du Conseil de sécurité sur la définition d'une stratégie de sortie pour ce type d'opérations. L'expérience récente du Japon a montré clairement que le règlement d'un conflit passe par des efforts multiples. La coopération est essentielle entre le Conseil de sécurité et les pays qui contribuent militairement, en personnels civils et policiers aussi bien qu'en matériels et ressources financières.
Enfin, le représentant a insisté sur le fait que la sécurité et la protection de tous les personnels participant aux opérations de maintien de la paix restaient une question importante. Il a donc appelé le Département des opérations de maintien de la paix à prendre des mesures concrètes fondées sur sa propre étude de la situation et sur les recommandations du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix. Il a demandé au Secrétaire général d'inclure, dans son prochain rapport, des informations détaillées sur les mesures qui devraient être prises en considération par le Comité spécial lors de sa prochaine session. En outre, à propos des capacités de déploiement rapide, le représentant du Japon s'est félicité de l'accord visant au déploiement rapide des capacités dans trois domaines: effectifs, matériel et ressources financières. Le Japon, a-t-il assuré, pense sur ce point que le niveau actuel des stocks de déploiement stratégiques est approprié.
M. MOHAMED ALI SALEH AL NAJAR (Yémen) a jugé nécessaire que le Conseil de sécurité, le Secrétariat, ainsi que les pays fournisseurs de contingents conjuguent leurs efforts et établissent de meilleures consultations en matière de maintien de la paix. Il a affirmé que son pays insiste sur la nécessité d'un travail de groupe avant et après le déploiement de toute mission de la paix. «La paix est la raison d'être des Nations Unies», a-t-il fait observer. Il a rappelé qu'à ce titre, le chemin de la paix mène vers la prospérité de tous les pays du monde. Par conséquent, ces derniers doivent avoir un sentiment d'appartenance au même monde. Pour s'acquitter de son devoir en matière de maintien de la paix, le représentant a affirmé que le Yémen a mis en place une unité au service de la paix dans le monde, formée de personnes compétentes. Il a toutefois regretté le retard dans la mise en place de cette unité qui vise à participer aux côtés d'autres missions de maintien de la paix. En conclusion, il a réitéré le soutien de son pays aux efforts internationaux visant à lutter contre le terrorisme et à renforcer la paix dans le monde.
M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a loué les efforts du Comité spécial ainsi que les réformes en cours au sein du Département des opérations de maintien de la paix. Le rapport du Comité spécial et la déclaration de M. Guéhenno soulignent la nécessité urgente de renforcer les ressources humaines et financières du Département, ce qui exige de la part des Etats Membres l’adoption de mesures visant à renforcer et à améliorer l'efficacité des opérations de maintien de la paix. Dans ce contexte, il est également important de renforcer la coopération avec les pays fournisseurs de troupes. Le Liban réaffirme la nécessité du respect des principes de base du maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, et le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats.
Rappelant que la première opération de maintien de la paix a été déployée au Liban, le représentant a expliqué qu'elle n'a toujours pas réussi à réaliser ses objectifs en raison du manque de volonté politique d'Israël. Les Nations Unies ont répondu à l'occupation du Liban par Israël en demandant à Israël de retirer ses troupes et en mettant en place en 1978 la FINUL, mission qui existe toujours mais dont le mandat et la constitution ont changé. Le délégué a insisté sur le fait que le Gouvernement libanais doit accepter tout changement dans la mission de la FINUL. Il a ensuite attiré l'attention sur le conflit israélo-palestinien et a lancé un appel à la communauté internationale afin qu'elle continue à exercer sa pression sur Israël de manière à ce qu'il accepte le déploiement d'une opération de maintien de la paix en Palestine.
M. BRUNO STAGNO (Costa Rica, au nom des pays du Groupe de Rio) a réaffirmé l'engagement du Groupe de Rio en faveur d'un règlement pacifique des conflits. Il a souligné le rôle que joue le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, en tant que seule instance mondiale dotée d’un tel mandat, et exprimé l'appui du Groupe de Rio aux efforts que le Comité spécial déploie dans ce domaine. Soulignant les nombreux succès réalisés en matière de maintien de la paix, le représentant a toutefois précisé que les opérations de maintien de la paix devraient avoir un caractère provisoire et non permanent. «Le maintien de la paix et la sécurité constituent la pierre angulaire des Nations Unies», a-t-il ajouté.
M. Stagno a souligné au passage que les activités de maintien de la paix ont augmenté aussi bien du point de vue de la qualité que de la quantité, et que la notion traditionnelle de maintien de la paix, basée principalement sur une composante militaire, s'est élargie pour inclure des aspects juridiques, humanitaires, et politiques. Le représentant a affirmé par ailleurs que le financement de ces opérations préoccupe le Groupe de Rio, en soulignant l'incidence qu'un retard de paiement peut avoir sur le déroulement d'une opération. C’est pourquoi, a-t-il insisté sur la nécessité pour les opérations de maintien de la paix de disposer d'un mandat objectif, d'un financement approprié, et de davantage de sécurité pour réussir.
M.AHMED ABU-ZEID (Egypte), abordant les aspects relatifs à la structure du DOMP et au financement de ses activités, le représentant a déploré que les pays en développement restent les plus grands fournisseurs de contingents aux opérations de maintien de la paix, et que les pays développés sont récalcitrants pour honorer pleinement leurs engagements en faveur du DOMP. Est-ce que cela reflète une réalité politique du monde moderne? S’est interrogé le représentant, tout en insistant sur le fait qu'une réponse régionale à un conflit donné ne peut pas et ne doit pas représenter une solution permanente à la crise, dans la mesure où la paix et la sécurité internationales sont une responsabilité collective de la communauté internationale. Soulevant le problème de la mauvaise conduite de certains observateurs internationaux dans le cadre des missions des Nations Unies, le représentant a rappelé que l'immunité a été immédiatement retirée à ces observateurs qui ont un statut de consultant auprès du DOMP, et conteste cette pratique dans la mesure où ils agissent en tant que personnel des Nations Unies. Il ne s'agit pas de leur donner une immunité, mais l'Egypte souhaite toutefois qu'il y ait un dialogue constructif sur cette question afin d'y trouver collectivement une solution.
L'Egypte salue la création du Groupe des pratiques optimales du Département, dont le rôle est essentiel pour l'amélioration de l'efficacité des opérations de maintien de la paix. Par ailleurs, M. Abu-Zeid a insisté sur la nécessité pour tous les pays de respecter leurs engagements financiers à l’égard du DOMP.
M. RICHARD S. WILLIAMSON (Etats-Unis) a souligné que dans un climat mondial instable, un modèle global de maintien de la paix peut jouer un rôle important. La communauté internationale doit jouer, pour sa part, un rôle non seulement en matière de maintien de la paix, mais aussi au niveau du renforcement de la paix, a-t-il ajouté. La fin du mandat d'une mission de maintien de la paix ne signifie pas pour autant qu'une paix durable a été établie. Cette dernière ne peut être assurée qu'en parvenant à régler les problèmes profonds qui sous-tendent et déclenchent les conflits, et qui sont le plus souvent : la pauvreté, la haine raciale, l’absence de l’état de droit et la mauvaise gouvernance. La communauté internationale, a-t-il poursuivi, doit oeuvrer de concert et poursuivre le travail entrepris dans le cadre des opérations de maintien de la paix en vue de réaliser les projets de développement à long terme.
A cet égard, le représentant a préconisé le renforcement de plusieurs aspects des opérations de maintien de la paix, notamment le renforcement d'un système judiciaire efficace, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, et le renforcement avant tout d'une économie fondée sur le respect du droit, et du droit de propriété en particulier. C'est pourquoi, nous sommes si engagés en Afghanistan, et c'est la raison pour laquelle nous avons lancé une initiative en faveur du développement pour le «Millenium Challenge Account». Le représentant a également souligné l'importance de la stratégie de sortie : "lorsque nous avons atteint les objectifs que nous nous sommes fixés, il faut déclarer victoire et retourner chez soi", a-t-il dit. Les missions de maintien de la paix sont des missions de courte durée visant à mettre fin au conflit, favoriser un contexte de sécurité publique, et un système de justice transitoire. La reconstruction des économies qui ont échoué et des sociétés déchirées par la guerre sont des tâches de développement à long terme, a-t-il conclu.
M. MARCO BALAREZO (Pérou) a fait siennes les déclarations du Costa Rica, au nom du Groupe de Rio, et de la Jordanie, au nom du Mouvement des pays non alignés. Sa délégation se dit en faveur de l'adoption d'une stratégie intégrée pour les missions de maintien de la paix ainsi que du renforcement des capacités de déploiement rapide et, notamment, de la création de la base logistique de soutien de Brindisi. Il a estimé qu'il s'agit toutefois là de la première étape des réformes du DOMP et qu'elle est encore limitée. Les étapes suivantes doivent permettre à tous les Etats Membres de participer à la paix et la sécurité internationales.
Le représentant a salué les efforts déployés en vue d’améliorer la formation du personnel de maintien de la paix, notamment par des programmes de formation spécifiques et les modules de formation générique standardisés de même que par l'organisation de séminaires régionaux. Il a soulevé la question des difficultés rencontrées par les pays en développement pour respecter les délais de déploiement rapide. Ces délais affectent et pénalisent de nombreux Etats qui souhaitent réellement participer aux opérations de maintien de la paix, a fait remarquer le délégué. Sa délégation souhaite que la coopération entre le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents soit renforcée et que ces pays soient à l'avenir associés aux étapes cruciales de la définition des opérations de maintien de la paix.
M. MARKIYAN KULYK (Ukraine) s’est félicité des changements en cours au sein du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) depuis la publication du rapport Brahimi. L'amélioration des structures, des systèmes et des procédures de l'Organisation, qui se sont accompagnés de ressources financières et humaines adéquates sont un investissement dans le futur du DOMP et pour le succès à long terme des opérations de maintien de la paix, a affirmé le délégué. L'Ukraine fait siennes les six priorités que le Département s'est fixées, telles que décrites par M. Guehenno. Il a insisté sur la nécessité de respecter la représentativité géographique dans la composition des effectifs du DOMP, et de donner la priorité aux plus grands pays fournisseurs de contingents lors du recrutement au sein du Département. En ce qui concerne l'amélioration des capacités de déploiement rapide des Nations Unies, l'Ukraine se félicite de la création des stocks stratégiques de déploiement rapide, ainsi que des projets de quartier général de missions et de la finalisation du système de liste de personnel sous astreinte, ainsi que de la mise en place de modules de formation générique standardisés. Il ne fait pas de doute que, une fois tous ces nouveaux mécanismes en place, il sera possible aux Nations Unies de se rapprocher considérablement de l'objectif des 30-90 jours de déploiement. L'Ukraine se félicite également de progrès réalisés en termes de coopération entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents, ce qui contribue à renforcer l’efficacité des opérations de maintien de la paix. La délégation ukrainienne insiste sur l'importance de l'amélioration de la capacité de collecte, de traitement et de diffusion de l'information du DOMP, qui représente un élément clef du succès des opérations. Le représentant a déploré que la question de la sécurité de maintien de la paix reste cruciale dans la conduite des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, et a mis l’accent à cet égard sur l'importance de l'application de la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et personnel associé de 1994. Dans ce contexte, le délégué a estimé qu’il faudrait vacciner les membres du personnel de maintien de la paix contre toute maladie qu'ils sont susceptibles de contracter dans le cadre de leur mission.
Le représentant a rappelé que, dés les premières années de son indépendance, l'Ukraine s'est engagée en faveur des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour contribuer concrètement à la paix dans le monde. A ce jour, quelque 1 500 personnes participent à neuf opérations en cours.
M. SONG SEONG-JONG (République de Corée) a d'emblée affirmé que la capacité de déploiement rapide est cruciale pour le succès des opérations de maintien de la paix. A cet égard, nous appuyons la Base logistique de soutien des Nations Unies à Brindisi, a-t-il ajouté. Rappelant que la République de Corée fait partie du système de déploiement rapide, il a affirmé que son pays améliorera sa participation. Il s'est par ailleurs déclaré heureux des progrès réalisés en matière de financement. Mais ces derniers ne garantissent pas à eux seuls le succès d'une mission de maintien de la paix. Le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) doit faire preuve de souplesse et procéder à une auto-évaluation régulière de ses activités, accroître le degré de coopération, tirer des leçons du passé pour réaliser davantage de succès à l'avenir. Le représentant a regretté que les soldats de la paix se conduisent parfois mal, ce qui nuit gravement à la réputation de l'Organisation. Il faut que le Secrétariat des Nations Unies prenne les mesures concrètes qui s'imposent pour que ce problème ne se reproduise pas à l'avenir. Rappelant que depuis 1993, la République de Corée participe aux efforts de maintien de la paix en déployant plus 200 personnes sur le terrain, le représentant a conclu en réaffirmant l'engagement de son pays en faveur du maintien de la paix.
M. KURT MOSGAARD (Danemark), s’exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a rappelé que l'Union européenne a témoigné de son engagement en faveur du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) par sa participation active aux opérations de maintien de la paix dans le monde entier et continue d’appuyer pleinement les nouveaux développements au sein du Département. Le représentant a souhaité que les travaux de la Quatrième Commission portent sur l'avenir et abordent les priorités du Département. Il a affirmé que l'Union européenne souhaite renforcer la coopération avec les Nations Unies et les Etats Membres en matière de maintien de la paix. Soulignant l'importance des programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) pour le succès des opérations de maintien de la paix, le représentant a insisté sur la nécessité d'une bonne coordination de ces programmes. Il a également insisté sur l'importance du Groupe des pratiques optimales pour le DOMP. Rappelant que la police civile joue désormais un rôle de plus en plus actif dans les opérations de maintien de la paix, le délégué a déclaré qu'il faut par conséquent leur garantir une formation et une préparation efficaces et intégrer l'élément police civile dans la planification des opérations de maintien de la paix. L'Union européenne estime qu'il faut mettre davantage l’accent sur le renforcement des capacités de maintien de la paix de l'Afrique, et compte tenu du rôle important que jouent les pays africains en termes de fourniture de contingents, l'Union européenne considère que cela passe notamment par un effort de formation important. L'Union se félicite des progrès enregistrés dans le domaine du déploiement rapide, tout en insistant sur la nécessité de synchroniser les efforts de manière à garantir que le personnel et le matériel arrivent sur les lieux en même temps. Il faut également intégrer la dimension sexospécifique dans le recrutement du personnel du DOMP, a préconisé M. Mosgaard, indiquant par ailleurs que l'Union se félicite également de la mise en place récente de deux mécanismes favorisant la communication et la coopération entre le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents.
M. REVAZ ADAMIA (Géorgie) a souligné que parmi les objectifs du Département des opérations de maintien de la paix, la capacité de déploiement rapide des troupes des Nations Unies méritait une attention particulière. A ce titre, il a rappelé son soutien à la proposition du Secrétaire général de mettre en place des forces en attente ainsi que de renforcer et développer le Système de forces et moyens en attente des Nations Unies, précisant que ce système ne pourrait être efficace qu'à condition que les Nations Unies s'engagent à créer une Brigade multinationale d'intervention rapide immédiatement opérationnelle.
Rappelant que les Nations Unies étaient engagées depuis 8 ans en Abkhazsie, le représentant a estimé que le conflit n'avait jamais été réellement résolu, la situation ayant finalement été gelée depuis 1994, lorsque les forces militaires de Géorgie s'étaient retirées et que la population géorgienne avait été expulsée. Déplorant le manque d'engagement de la communauté internationale à ce sujet, le représentant s'est demandé si l'application du principe fondamental d'impartialité dans les opérations de maintien de la paix ne variait pas selon la situation géographique du conflit ou la taille et l'influence de certains Etats. En outre, le représentant a appelé à la création d'une adminstrationadministration transitoire géorgeo-abkhaze conduite par les organisations internationales dans la province de Ghali, qui permettrait de restaurer l'ordre et la confiance entre les deux parties en conflit. Un tel arrangement, a-t-il estimé, favoriserait considérablement le retour des réfugiés dans leurs foyers. Une opération de maintien de la paix
crédible est indispensable en Abkhazie, a-t-il poursuivi, affirmant qu'il était vain de laisser la responsabilité du maintien de la paix dans la région à une seule grande puissance voisine, pour laquelle les enjeux sont trop nombreux. Nous ne pouvons rester inactifs face à ce conflit; les réfugiés et les personnes déplacées d'Abkhazie méritent la même protection que celle que la communauté internationale offre à d'autres peuples en d'autres occasions. Il est temps que le Conseil de sécurité s'engage et réponde à ce défi, a-t-il conclu.
M. OLEG O. SERDYUKOV (Bélarus) a affirmé que son pays est en faveur d'une dynamique de réforme des opérations de maintien de la paix. Nous partageons l'approche adoptée par le Secrétaire général dans ce domaine. Le Bélarus est également en faveur du renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents, a-t-il ajouté. Le représentant a affirmé que son pays est attaché à l'élaboration de mandats réalistes, bien réfléchis, tenant compte des spécificités des pays dans lesquels sont déployées les missions. Le Bélarus est en faveur d'une diplomatie préventive afin d'éviter le déclenchement d'un conflit. Il a souligné par ailleurs la nécessité de développer le dialogue et la coopération entre les pays fournisseurs de contingents, le Secrétariat et le Conseil de sécurité.
Le représentant s'est félicité des progrès réalisés en matière de déploiement rapide, et il a affirmé que ces dernières devraient disposer de ressources financières adéquates. Il a fait observer que son Gouvernement a pris une série de mesures concrètes afin de participer aux opérations de maintien de la paix. Avec la participation des experts des Nations Unies, le Bélarus a pu constituer un groupe de ressortissants qui seront habilités à participer dans le cadre de la police civile des Nations Unies. Malgré les difficultés économiques dues à la période de transition, les autorités du Bélarus déploient les efforts nécessaires pour mettre en oeuvre les mesures concernant le financement des opérations.
M. DONILO ANWAR (Indonésie) a fait état des contributions importantes des missions de maintien de la paix, notamment en Sierra Leone, dans la Ppéninsule de Prevlaka et en République démocratique du Congo pour laquelle l´Indonésie contribuera de deux unités techniques et d´ingénierie. Malgré cela, ces opérations continuent de faire face à des défis et tâches importants. Au Kosovo par exemple, bien que l'édification d'un gouvernement multiethnique et d'une administration autonome ont été un succès, la MINUK est confrontée à une situation difficile à Mitrovica qui, de plus, pâtit de la réduction des ressources humaines et matérielles et doit s'adapter aux modifications inhérentes à l'établissement des institutions provisoires. En Géorgie, le lancement des négociations politiques de l'Abkhazie n'avance pas. Nous relevons également une présence prolongée des missions des Nations Unies dans les zones de conflit. Nous attachons une importance considérable à la formulation et à la mise en oeuvre de stratégies de sortie viables pour ces missions.
Nous accordons notre soutien à la réforme du maintien de la paix selon le processus Brahimi qui doit adhérer aux principes de transparence et d'efficacité. Il faut développer la capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix pour passer à un déploiement dans les 30-90 jours, ce qui exige des capacités aériennes et maritimes. Nous soutenons les développements relatifs aux accords sur les forces en attente dont la mise en oeuvre devrait prendre en compte
les besoins et caractéristiques des pays contributeurs de troupes. Le représentant a par ailleurs souhaité que les engagements pris au regard du processus de consultations tripartite avec les pays contributeurs de troupes soient reflétés dans les résolutions du Conseil de sécurité et les notes de son Président.
Nous estimons par ailleurs que l'aide internationale pour le renforcement des capacités nationales de maintien de la paix doit également être fournie par les organisations régionales ou par les pays sur une base individuelle. Nous estimons par ailleurs que l'établissement d'une liste de 100 personnes de police civile prêtes à être déployées ne doit pas exclure la possibilité de prendre comme base de sélection l'expérience. Nous encourageons également le Département des opérations de maintien de la paix à poursuivre son étude sur les principes et mécanismes de coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales.
M. RAMLI NIK (Malaisie) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie, au nom du Mouvement des pays non alignés. Il a estimé que l'application des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix et du Rapport Brahimi permettrait de renforcer la capacité du DOMP en termes de mécanismes de déploiement; d'amélioration de la culture de gestion du Département et de capacité à relever les défis posés aux opérations multidimensionnelles futures. La Malaisie considère actuellement de contribuer davantage aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans la limite de ses capacités et de son habilité et insiste sur la responsabilité qui incombe à toute nation d'en faire de même. Il a noté la tendance actuelle de certains Etats de vouloir s'engager dans le maintien de la paix sous forme de "coalition de ceux qui veulent bien". A cet égard, il a réaffirmé que sa délégation croit au principe de l'impartialité en matière de maintien de la paix, ajoutant que le personnel de maintien de la paix n'est pas supposé jouer un rôle sur la scène politique des pays dans lesquels il se trouve, tout comme il ne doit pas soutenir une puissance ou une autre. La Malaisie a fait part de ses préoccupations concernant l'attribution des postes de commandement des missions, et insiste sur l'importance de la transparence dans ce processus. Mettant l’accent sur le rôle de la formation en tant qu'élément de l’accomplissement du mandat des missions sur le terrain, la Malaise appuie pleinement l'approche coordonnée du DOMP, et notamment le développement de programmes de formation standard, et de programmes de formation générique normalisés par le Service de l'évaluation de la formation du DOMP. Il a rappelé le rôle que joue le Centre de formation du personnel de maintien de la paix de Port Dicksen en Malaisie, sur le plan régional. La Malaisie encourage la coopération interrégionale entre centres de formation des Nations Unies.
M. GENNADY GATILOV (Fédération de Russie) a rappelé que l'Organisation des Nations Unies dispose de tout ce dont elle a besoin pour garantir le bon déroulement des opérations de maintien de la paix. A cet égard, il a souligné les progrès réalisés et l'efficacité qui caractérise de plus en plus le déroulement de ces activités. Le représentant a souligné la nécessité d'approfondir la coopération entre les nations et les organismes régionaux, et de tenir compte de l'opinion des pays fournisseurs de contingents. Il a également exhorté le Groupe de travail du Comité spécial des opérations de maintien de la paix et le Groupe de travail du Conseil de sécurité chargé des opérations de maintien de la paix à travailler en étroite collaboration. "Il faut donner au mécanisme de maintien de la paix le temps de fonctionner avant de juger de l'améliorer", a-t-il précisé. Mais, il faut aussi adopter une approche globale des opérations de maintien de la paix et réfléchir à l'issue des conflits en consolidant la paix après les conflits, a-t-il ajouté. Pour ce faire, la Fédération de Russie préconise le perfectionnement du potentiel de maintien de la paix, y compris de sa composante humanitaire. Le représentant a souligné que, comme le signale le rapport Brahimi, le déficit militaire auquel se heurtent les opérations de maintien de la paix reste l'un des défis majeurs de ces opérations. Pour conclure, il a rappelé qu'en tant que participant actif, engagé dans 11 opérations de maintien de la paix, la Russie continuera de s'acquitter du rôle qui lui incombe dans ce domaine.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) s'est associé à la déclaration faite par le représentant du Costa Rica, au nom du Ggroupe de Rio. Soulignant la complexité croissante des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, il a reconnu le besoin constant d'innovation et d'amélioration des mécanismes en place. Actuellement, les Nations Unies sont présentes dans 21 pays, même si cela ne correspond pas à 21 opérations de maintien de la paix. Le délégué a insisté sur les multiples facettes des activités du personnel des Nations Unies sur le terrain qui comprennent notamment des éléments civils et militaires, ainsi que l'assistance humanitaire et l'assistance au développement. Il faudrait désormais parler "d'opérations de paix" selon lui dans la mesure où cette expression reflèterait mieux le caractère multidimensionnel des activités des Nations Unies. Il a déploré le manque de coordination entre le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social et l'Assemblée générale en matière de maintien de la paix, soulignant que cela pourrait être important pour la planification des opérations. Il a estimé que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix doit renforcer son rôle central pour ce qui est de la définition des nouvelles stratégies, et qu'il doit également reconnaître la nécessité de compléter ses travaux par ceux du Conseil de sécurité. Le Mexique est en faveur d'une relation de coopération et de complémentarité entre ces deux organes, ce qui passe, a estimé son représentant, par une bonne communication des informations. L'expérience montre que les relations entre le Comité spécial et le Groupe de travail ne doivent pas se limiter à la présentation de rapports. Parmi les points auxquels le Mexique attache un intérêt particulier, le représentant a cité la question de la parité entre les sexes au sein du Département et la nécessité de voir plus de pays fournir des troupes aux opérations de maintien de la paix des Nations unies.
* *** *