AG/EF/421

LA PRESERVATION DES ECOSYSTEMES MONTAGNEUX, PRINCIPALE SOURCE D’EAU DOUCE DE LA PLANETE, AU CENTRE DES DEBATS DE LA COMMISSION

15/11/02
Communiqué de presse
AG/EF/421


Deuxième Commission

36e séance – matin


LA PRESERVATION DES ECOSYSTEMES MONTAGNEUX, PRINCIPALE SOURCE D’EAU DOUCE DE LA PLANETE, AU CENTRE DES DEBATS DE LA COMMISSION


Réunie sous la présidence de M. Marco Antonio Suazo (Honduras), la Deuxième Commission (économique et financière) a examiné ce matin le point à son ordre du jour intitulé «Développement durable et coopération économique internationale», le débat ayant plus particulièrement porté sur le développement durable des régions montagneuses du monde.


Illustrant l’acuité des questions de développement qui se posent aux zones montagneuses, la  Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à New York a relevé le caractère crucial des montagnes pour la vie sur terre.  La moitié de l’humanité dépend des montagnes comme source d’eau potable et la diversité génétique préservée grâce aux écosystèmes montagneux est un garant de la sécurité alimentaire future.  Dans ce contexte, elle a regretté que chaque jour l’avenir de ses écosystèmes uniques et de ses habitants soient menacés par les conflits armés, les changements climatiques mondiaux, une exploitation excessive et non viable des ressources minières, forestières et agricoles.


La plupart des délégations qui sont intervenues dans le cadre de ce point se sont félicitées que l’année 2002 ait été proclamée “Année internationale de la montagne” qu’elles ont définie comme le point de départ d’une nouvelle ère en matière de sensibilisation à la fragilité des écosystèmes montagneux.  Dans le même ordre d’idées, elles ont salué la portée du Sommet mondial sur la montagne qui s’est tenu à Bichkek (Kirghizistan) en octobre dernier en formant le vœu que l’application du Programme adopté au terme de cette réunion permettra un véritable développement durable des montagnes.


De son côté, le représentant du Bhoutan a rappelé que les montagnes forment 26% des terres émergées de la planète, sont habitées par 10% de la population mondiale et fournissent l’essentiel de l’eau douce.  La représentante d’Andorre a souligné toute la pertinence des activités d’élevage dans les montagnes, activités qui facilitent la conservation de la biodiversité, le maintien de la productivité, la qualité des pâturages, et atténuent les risques naturels, comme les incendies et les avalanches, en contribuant ainsi à la sécurité des personnes et au bon déroulement des activités touristiques.


En outre, plusieurs délégations ont formé le vœu que l’on établisse des liens entre l’Année internationale de la montagne qui s’achève et l’Année internationale de l’eau douce qui sera célébrée en 2003.  A cet égard, la représentante du Danemark, intervenant au nom de l’Union européenne a exprimé le soutien de l’Union européenne, au Partenariat international pour le développement durable des régions de montagnes initié par la Suisse et repris par le Sommet du développement durable de Johannesburg. 


En début de séance, les délégations ont conclu le débat sur les changements climatiques qui avaient été entamés hier.  A cet égard, le représentant de Tuvalu, illustrant les inquiétudes des petits États insulaires face à la montée des mers et des catastrophes naturelles, a exhorté les pays développés à promouvoir une énergie propre et renouvelable.  L’Inde de son côté - qui en compagnie de la Chine et du Brésil avait annoncé son intention de ratifier le Protocole de Kyoto avant l’ouverture du Sommet de Johannesburg – a annoncé qu’elle ne prendrait pas de nouveaux engagements en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.


Plusieurs délégations ont salué les Accords de Marrakech, adoptés l’an dernier, et se sont félicitées des règles, procédures et institutions complémentaires qu’ils procurent pour faciliter la mise en œuvre du Protocole de Kyoto.  Avec le Plan d’application de Johannesburg et la Déclaration de New Delhi, a précisé le représentant de l’Indonésie, ces Accords devraient grandement contribuer à aider le Protocole de Kyoto à atteindre son objectif de baisser de 5% les émissions de gaz au cours des dix prochaines années. 


Par ailleurs, la Commission a été saisie d’un projet de résolution portant sur les questions de politique macroéconomique* qui a été présenté par le Venezuela, au nom des Etats du Groupe des 77 et de la Chine.


Outre les délégations citées, sont également intervenus les représentants des pays suivants: Thaïlande, Chine, Nouvelle Zélande, Fédération de Russie, Pérou, Kirghizistan, Suisse, Costa Rica au nom des Etats membres du Système d’intégration des pays d’Amérique centrale, Saint-Vincent-et-les-Grenadines au nom de la CARICOM, Slovénie.


La prochaine réunion de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal


 *A/C.2/57/L.37


Questions de politique macroéconomique


Présentation d’un projet de résolution


Le représentant du Venezuela a présenté, au nom des Etats du Groupe des 77 et de la Chine, un projet de résolution intitulé “Commerce international et développement”* (A/C.2/57/L.37).  Le représentant a estimé que le développement des pays du Sud serait de plus en plus dépendant de l’accès de leurs produits aux marchés des pays industrialisés.  S’inquiétant des multiples négociations bilatérales en cours entre pays industrialisés ou entre Etats d’une même région sur des questions de préférences commerciales, il a regretté que ces accords soient négociés en dehors de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et excluent de leurs avantages, de facto, la majorité des pays en développement, notamment les moins avancés.


* Le texte de ce projet de résolution sera publié en langue française ultérieurement.


DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE: PROTECTION DU CLIMAT MONDIAL POUR LES GENERATIONS PRESENTES ET FUTURES


Fin du débat général


M. APIRATH VIENRAVI (Thaïlande) a déclaré que les changements climatiques et leurs effets néfastes sur le développement, notamment des pays en développement, constituent un grand sujet de préoccupation.  A cet égard, il a souligné l’aggravation de la pauvreté, la dégradation des sols, les incidences sur l’accès à l’eau et à la nourriture, ainsi que sur la santé.  Il s’est félicité de la tenue récente de la 8ème session de la Conférence des Etats parties à la Convention-cadre, qui vient de se tenir à New Delhi, ainsi que de la Conférence de Marrakech, deux réunions qui ont attiré l’attention sur les conséquences néfastes des changements climatiques. 


Il a salué la création des trois fonds environnementaux que sont le Fonds spécial pour les changements climatiques, le Fonds spécial pour les Pays les moins avancés (PMA) et le Fonds d’adaptation, en souhaitant qu’ils soient utilisés de façon transparente et responsable.  Dans le même ordre d’idées, il a formé le vœu qu’il soit procédé à une application intégrée des trois conventions environnementales issues de Rio.  Les changements climatiques sont liés à des problèmes mondiaux tels que la pauvreté, la désertification et la perte d’identité.  C’est pourquoi, le représentant a exhorté la communauté internationale à lutter contre les causes des changements climatiques.  Il a précisé que la Thaïlande est membre de la Convention-cadre sur les changements climatiques depuis 1995 et qu’elle a ratifié le Protocole de Kyoto.  En conclusion, il a attiré l’attention sur les conclusions du 3ème rapport du Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques qui confirme que la température moyenne de la planète va continuer d’augmenter si nous ne faisons rien.


Mme YANG JIANMIN (Chine) a déclaré que la question des changements climatiques devrait être examinée sous l’angle du développement durable et dans le plein respect des principes inclus dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et notamment celui des responsabilités communes mais différenciées.  Au cours des négociations qui se poursuivent à l’heure actuelle, les éléments clefs du changement climatique devraient être discutés de manière équilibrée, et les demandes légitimes des pays en développement devraient dûment être prises en compte.  Une assistance financière effective et des transferts de technologies respectueuses de l’environnement devraient se faire sur les bases agréées.  A cet effet, la Chine pense que le Fonds spécial pour les changements climatiques devrait devenir opérationnel le plus tôt possible et que les négociations concernant sa gestion devraient être conclues à une date rapprochée, de manière à ce que le Fonds mondial pour l’environnement (FEM) soit capable de fournir des ressources pour la conduite des activités liées à la Convention dans les pays en développement.


M. MARK RAMSDEN (Nouvelle Zélande) a déclaré que son pays appuie le Protocole de Kyoto, qu’il a défini comme la meilleure base pour traiter des problèmes des changements climatiques.  Il a exhorté tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cet instrument.  Mais l’entrée en vigueur de ce Protocole ne signifiera pas la fin de nos soucis en matière de gaz à effet de serre, a-t-il averti.  La Nouvelle Zélande est d’avis que les pays développés doivent s’affirmer comme chefs de file en matière de lutte contre ce problème, y compris en ce qui concerne les efforts pour atteindre nos objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre pour la période 2008-2012.


M. YURIY N. ISAKOV (Fédération de Russie) s’est félicité des accords auxquels les Etats parties à la Convention sur les changements climatiques sont parvenus à l’issue de la Conférence de New Delhi.  Notre pays entend contribuer pleinement aux activités liées aux efforts visant à réduire les impacts des changements climatiques.  Nous nous sommes à cet égard engagés à ratifier le Protocole de Kyoto.  Le Président Poutine se propose d’organiser en 2003 à Moscou une rencontre internationale sur les changements climatiques.  Entrant dans la ligne du Protocole de Kyoto, cette conférence aura pour objectif d’inciter à une réflexion approfondie sur la question des changements de climat.  Notre délégation proposera à la Commission un projet de résolution sur la question et sur l’organisation de la conférence que nous nous proposons d’accueillir l’an prochain.


M. MOCH OEMAR (Indonésie) a évoqué le danger que représentent les changements climatiques pour nos écosystèmes et le progrès économique de tous les pays.  Il a salué les Accords de Marrakech, adoptés l’an dernier après des années de négociation, accords qui établissent des règles, procédures et institutions complémentaires devant faciliter la mise en œuvre du Protocole de Kyoto.  Avec le Plan d’application de Johannesburg et la Déclaration de Delhi, a-t-il précisé, ces accords devraient grandement contribuer à aider le Protocole de Kyoto à atteindre son objectif, à savoir une diminution de 5% des émissions de gaz au cours des dix prochaines années.  Le représentant a formé le vœu que le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), désigné comme


le mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC), s’affirme comme un soutien déterminant pour l’application de cette Convention, mais aussi pour l’adaptation concrète de projets et de programmes en direction des vecteurs affectés par les changements climatiques.  Il s’est félicité des efforts de l’UNFCCC pour promouvoir le transfert de technologies. 


Le représentant a par ailleurs déclaré qu’il est essentiel pour les pays en développement d’intégrer leurs préoccupations liées aux changements climatiques dans leurs stratégies de développement durable.  Cela passe par la prise en compte de questions comme les nouvelles sources d’énergie pour les pays en développement, l’électrification des zones rurales pour remplacer la combustion du charbon et les sources traditionnelles de chauffage au bois, le rendement énergétique, les énergies renouvelables, une utilisation plus propre des combustibles fossiles, ainsi que des innovations en matière technologique.  En conclusion, il a souligné les efforts de son pays qui s’est engagé à atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour la période 1998-2003.  Pour la période 2003-2020, a-t-il ajouté, le Gouvernement a décidé de poursuivre sa stratégie en matière de rendement énergétique et de réduction des émissions de gaz, notamment dans le domaine des transports terrestres, en mobilisant la participation des autres parties prenantes, notamment de l’industrie. 


M. PREM CHAND GUPTA (Inde) a déclaré que l’Inde, le Brésil et la Chine se sont engagés, juste avant le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg, à ratifier le Protocole de Kyoto.  L’économie de l’Inde a connu une rapide croissance au cours de la dernière décennie.  Mais l’essentiel de cette croissance a été possible grâce aux secteurs des services, des technologies de l’information, des biotechnologies, des médias et des loisirs, qui sont tous très peu pollueurs.  La part de l’Inde et des pays en développement dans les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète est minime, si on la compare à celle des pays industrialisés du Nord.  Notre taux d’émission de gaz à effet de serre, par tête d’habitant, est une petite fraction de celle des habitants des pays du Nord.  Les pays en développement ont peu de ressources et ne pourront accepter le genre de mesures que certains pays prétendent vouloir leur imposer dans la lutte contre le réchauffement de la planète.  On ne peut nous demander d’arrêter le fonctionnement de l’embryon d’industrialisation que nous avons mis en place pour satisfaire les besoins élémentaires de nos populations.  Les pays les plus industrialisés ne doivent donc pas poser de conditions inacceptables pour leur participation à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.


M. RAUL SALAZAR (Pérou) a évoqué le lien entre les changements climatiques et une nouvelle forme de catastrophes naturelles qui frappent nos pays, phénomènes qui sont observés dans toute la planète.  Des données empiriques existent sur les liens entre les changements climatiques et ces catastrophes.  Ce sont les modes de consommation basés sur l’utilisation des combustibles fossiles dans les pays développés qui sont responsables des catastrophes dont souffrent surtout les pays en développement, a affirmé le représentant.  Il a ainsi précisé que le phénomène El Nino pourrait entraîner

la perte de 1 point du PNB du Pérou s’il frappait le pays, ceci avec toutes les conséquences sociales que l’on imagine.  De 1997 à 1998, 100 000 personnes ont été touchées par les effets d’El Nino qui ont entraîné plus de 30 milliards de dollars de pertes en Amérique latine.  C’est pourquoi nous avons demandé l’inclusion à l’article 13 de la Déclaration politique de Johannesburg de l’affirmation du lien entre les changements climatiques et les catastrophes naturelles.  En conclusion, le représentant a exhorté tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole de Kyoto. 


M. ENELE SOSENE SOPOAGA (Tuvalu) a déclaré que Tuvalu et les autres Etats insulaires sont menacés par la montée du niveau des mers.  Les nappes phréatiques d’eau douce y sont polluées par des infiltrations salines, du fait de cette montée des eaux marines.  C’est la vie même des populations des petits Etats insulaires qui est en danger.  Des mesures doivent être prises d’urgence.  Il est vain de nous parler de développement durable quand notre existence est en péril.  Tuvalu se félicite des recommandations de la 8ème session de la Conférence des Etats parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques.  Mais nous demandons que la communauté internationale lance des actions concrètes, car les mots ne suffisent plus.  Les pays industrialisés doivent assumer leurs responsabilités, non seulement en assistant les petits pays dont l’existence est menacée par les changements climatiques, mais aussi en prenant des mesures efficaces chez eux, au plan national.  Ils devraient notamment réduire leur usage d’énergie polluante et devraient promouvoir des énergies propres et renouvelables.  Nous lançons un appel à tous les Etats qui ne l’ont pas fait, pour qu’ils signent, ratifient et appliquent les recommandations du Protocole de Kyoto.


DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPÉRATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE


Déclaration liminaire


Mme FLORENCE CHENOWETH, Directrice du Bureau de liaison de l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO) à New York, a relevé que les régions montagneuses sont cruciales pour la vie sur terre, en notant que la moitié de l’humanité dépend des montagnes comme source d’eau potable, et que la diversité biologique préservée grâce aux écosystèmes montagneux est un garant de la sécurité alimentaire future.  Dans ce contexte, elle a regretté que chaque jour l’avenir de ces écorégions uniques et de ses habitants soit menacé par les conflits armés, les changements climatiques mondiaux, une exploitation excessive et non viable des ressources minières, forestières et agricoles.  La FAO est heureuse d’avoir été l’organisme chef de file des Nations Unies pour l’Organisation de l’Année internationale de la montagne 2002, et chargée du lien avec les autres organismes des Nations Unies qui sont intervenus dans le cadre de cette manifestation.  Maintenant que cette Année s’achève, a-t-elle ajouté, le rôle et l’engagement des pays sont plus que décisifs.  De pair avec les pays, les institutions internationales et les organismes des Nations Unies, nous avons lancé le Partenariat international pour le développement durable des régions montagneuses.


La représentante de la FAO a salué la portée du récent Sommet de Bichkek pour la montagne qui a été l’occasion de réaffirmer la nécessité d’aider les pays à appliquer des stratégies nationales pour le développement durable des régions montagneuses.  Elle s’est inquiétée de ce que la plupart des 800 millions de personnes qui souffrent de malnutrition chronique vivent dans les zones montagneuses.  Elle a cité une étude multidisciplinaire qui a mis en évidence que la moitié de la population qui vit dans les montagnes des pays en développement – entre 250 et 370 millions de personnes – est très vulnérable en matière alimentaire.  En créant des conditions de développement durable pour les montagnes, a-t-elle conclu, nous ferons beaucoup pour assurer qu’il y a suffisamment de vivres pour tous. 


Déclarations


M. KAMIL BAIALINOV (Kirghizistan) a déclaré que le Programme pour la montagne élaboré à Bichkek vise à utiliser de façon rationnelle et durable les ressources des montagnes en vue de l’amélioration du mode de vie des populations de ces régions.  Le Programme des montagnes s’inscrit, dans certains de ses chapitres, dans la ligne directe de la mise en œuvre d’Action 21.  Le plan de Bichkek prend aussi en compte les recommandations du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg.  Nous appelons le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à garantir un développement écologiquement rationnel des écosystèmes montagneux, notamment dans les pays en développement et en transition.  Nous comptons aussi sur la participation des banques régionales de développement et sur le secteur privé pour mettre à la disposition des pays et régions montagneux les ressources et les technologies dont ils ont besoin.  Nous pensons que le développement durable des montagnes s’inscrit dans le débat en cours sur le développement durable global.


M. JENÖ STAEHELIN (Suisse) a déclaré que la Suisse, pays de montagnes, a toujours été attachée au développement des régions montagneuses en se souciant de la synergie entre montagnes et plaines ainsi que des droits des populations locales en matière d’utilisation des ressources.  Nous avons travaillé avec des pays montagneux et enclavés en focalisant notre aide sur le développement des montagnes.  Il s’est félicité de la tenue du Sommet mondial de la montagne à Bichkek qui a couronné l’Année internationale de la montagne.  Les besoins des populations des montagnes, s’est-il félicité, sont maintenant mieux connus et les activités de sensibilisation ont reçu un nouvel élan alors que de nouvelles idées pour des actions concrètes ont été lancées. 


Il a salué la portée du Partenariat international pour le développement durable des régions montagneuses qu’il a défini comme le cadre futur idéal de toute action en direction des montagnes, en rappelant que cette idée est née au Sommet mondial des montagnes qui s’est tenu à Interlaken en Suisse.  Il a défini ce Partenariat comme une structure prometteuse qui s’est fixée comme objectif d’améliorer les conditions de vie et la préservation des écosystèmes des régions montagneuses.  En conclusion, il a exprimé sa gratitude à la FAO qui n’a eu de cesse de défendre la cause de montagnes depuis 1992 et sa contribution à la rédaction du chapitre 13 de la Déclaration politique du Sommet de Johannesburg. 


M. BRUNO STAGNO (Costa Rica) a déclaré, au nom des Etats membres du Système d’intégration d’Amérique centrale (SIAC), que les montagnes ont été reconnues à Johannesburg comme des régions riches en biodiversité et qui abritent aussi certaines des populations les plus vulnérables de la planète.  10% des habitants de la planète vivent dans des régions de montagnes.  Nous devons donc assurer le développement durable de ces zones.  La proclamation de l’"Année internationale des montagnes" avait reçu le plein soutien des pays d’Amérique centrale.  Nous avons décidé de travailler à une meilleure mise en valeur des ressources des montagnes.  La viabilité de l’agriculture est l’un des objectifs essentiels auxquels la communauté internationale doit parvenir dans ces régions.  Nous soutenons les différents aspects du Programme d’action de Bichkek.  Nous devons veiller à ce que la coopération internationale soit mise au service de la réussite de la mise en œuvre de ce plan.  L’idée de partenariats internationaux en faveur du développement durable, qui a été entérinée à Johannesburg, doit être mise au service des actions de développement et de préservation de l’environnement qui doivent être menées en faveur des pays montagneux.  Les pays du Système d’intégration d’Amérique centrale estiment que les Nations Unies doivent aider les pays de montagnes à réaliser leur développement durable.


Mme JELENA PIA-COMELLA (Andorre) s’est félicitée de la proclamation de l’an 2002 comme “l’Année internationale de la montagne”.  Dans ce contexte, elle a souligné les efforts de la Principauté d’Andorre qui a créé un Comité national pour l'Année internationale de la montagne (CNAIM) ayant comme objectif principal d’organiser une série d’activités afin de sensibiliser la population de la mise en valeur durable des montagnes andorranes et de la montagne en général.  Parmi ces activités, elle a cité les activités de coopération internationale au développement menées par la Principauté d’Andorre notamment en direction du projet “Bolivia 2002”.  Elle a également cité la tenue de la Conférence internationale sur l’environnement organisée par le Centre de la biodiversité andorrane en juillet 2002, où l’écotourisme dans les zones de montagnes fut le sujet d’analyse. 


Par ailleurs, la représentante a évoqué les actions menées par son pays en direction des citoyens, qui se sont traduites par l’élaboration d’une collection de livres sur les montagnes qui fut distribuée à toutes les bibliothèques publiques de la Principauté, mais aussi l’organisation de séminaires et de randonnées destinés à la sensibilisation des jeunes.  La Principauté d’Andorre a également promu une série de mesures politiques et économiques en faveur du maintien de l’agriculture et de l’élevage.  A cet égard, elle a souligné la pertinence des activités d’élevage qui facilitent la conservation de la biodiversité, le maintien de la productivité, la qualité des pâturages et atténuent les risques naturels comme les incendies et les avalanches, en contribuant ainsi à la sécurité des personnes et au bon déroulement des activités touristiques de la saison d’hiver, principale source de notre revenu national.  En conclusion, elle s’est félicitée de la tenue du Sommet mondial sur la montagne qui s’est tenue à Bichkek (Kirghizistan) en formant le vœu que l’application du Programme adopté à cette occasion conduira à un véritable développement durable des montagnes


M. LENNOX A. DANIEL (Saint-Vincent-et-les-Grenadines), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que, pour les petites économies, le manque d’expertise constitue le principal obstacle à la mise en œuvre des plans et programmes pour un développement durable des montagnes.  Nous savons quels sont nos problèmes et nous en connaissons les solutions, a déclaré le représentant, en estimant que ces solutions ne pourront être appliquées qu’après une analyse des situations économiques, une tentative de les résoudre et le cas échéant, une intervention de la communauté internationale.  Les pays de la CARICOM sont conscients de la nécessité de maintenir l’intégrité écologique et la viabilité économique et sociale de leurs régions montagneuses.  Ils entendent, à cet égard, consolider les partenariats avec les organismes pertinents des Nations Unies.  Seuls des efforts nationaux, régionaux et internationaux visant à développer des plans stratégiques de développement durable des montagnes pourront écarter les risques qui pèsent sur notre civilisation.  Il ne s’agit pas, a dit le représentant, de retourner à la faune et à la flore que Christophe Colomb a rencontrées il y a plus de cinq cents ans, mais bien d’adopter une approche durable dans l’exploitation de nos montagnes.


M. TSHERING GYALTSHEN PENJOR (Bhoutan) a déclaré que les montagnes constituent environ 26% de la superficie des terres émergées du globe et abritent 10% de la population mondiale.  Elles sont aussi dépositaires, comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport “d’une grande richesse biologique et d’un héritage culturel à préserver”.  Le Bhoutan remercie la FAO pour la manière dont elle a coordonné les activités relatives à la célébration de l’Année internationale des montagnes, et nous sommes reconnaissants à la Suisse, à l’Italie, au PNUE, au PNUD et à l’UNESCO, ainsi qu’aux autres institutions de l’ONU qui ont contribué au succès de cette célébration.  Le Bhoutan note aussi qu’un lien a pu être établi entre l’Année des montagnes et la future célébration d’une Année internationale de l’eau douce, cette ressource occupant une place particulière dans le concept du développement durable, notamment dans nos régions de haute altitude.  Pays niché au sein de la chaîne de l’Himalaya, où la moindre atteinte à l’écosystème entraîne de graves conséquences, le Bhoutan accorde une grande importance à la réalisation des politiques de développement durable.  Nous avons accueilli, dans le cadre de l’Année des montagnes, la première rencontre internationale des femmes vivant dans ces zones.  Nous plaçons en effet les femmes au cœur des actions à entreprendre pour promouvoir le développement durable.


M. PETER GEBERT (Danemark) a, au nom de l’Union européenne et des pays associés, déclaré que les montagnes étaient le château d’eau douce de la planète.  Nous saluons le Partenariat international pour le développement durable des montagnes lancé par la Suisse, et qui a été présenté au cours du Sommet de Johannesburg.  L’Union européenne, qui soutient ce programme, espère que la dynamique qui lui a été imprimée se poursuivra au-delà de l’Année internationale des montagnes.


Mme MARY VERONIKA TOVSAK (Slovénie) a souligné qu’en ce qui concerne la réalisation des objectifs de l’Année internationale des montagnes, son pays a été parmi les premiers à créer un groupe de travail interdépartemental, à adopter et à mettre en œuvre le Programme national sur l’Année internationale.  La Slovénie, a-t-elle expliqué, fait appel à la solidarité, à la coopération et à une “détermination tolérante” pour réaliser le développement durable des montagnes et des communautés locales.  Dans ce cadre, la Slovénie est convaincue du rôle que peut jouer la société civile.  Sur le plan régional, le pays a négocié, dans le cadre de la Convention alpine, des protocoles visant à mettre au point des stratégies et des mesures d’exécution dans des domaines tels que l’aménagement de l’espace, la préservation de la nature, l’énergie, la conservation des sols, l’exploitation agricole dans les régions montagneuses, le tourisme, la gestion de l’eau et des transports. 


Pour la Slovénie, l’initiative régionale dite “Processus alpin” représente une contribution valable à la durabilité de sa région montagneuse et de l’ensemble de la région alpine en ce sens qu’il offre un cadre propre à faciliter la création de réseaux et la coopération régionale.  Disposée à partager son expérience en matière de coopération régionale, la Slovénie se félicite, en conséquence, du Partenariat international pour le développement durable des régions montagneuses lancé au Sommet de Johannesburg ainsi que de la Plate-forme de Bichkek et des principes de la Déclaration de Berchtesgaden, a conclu la représentante.


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