En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/420

LA DEGRADATION CONTINUE DE L’ENVIRONNEMENT EST LA PRINCIPALE MENACE AU DEVELOPPEMENT DURABLE, ESTIME LA DEUXIEME COMMISSION

14/11/02
Communiqué de presse
AG/EF/420


Deuxième Commission

34e et 35e séances – matin & après-midi


LA DEGRADATION CONTINUE DE L’ENVIRONNEMENT EST LA PRINCIPALE MENACE AU DEVELOPPEMENT DURABLE, ESTIME LA DEUXIEME COMMISSION


Elle adopte un projet de résolution sur les droits

inaliénables du peuple palestinien sur ses ressources naturelles


Par un vote de 124 voix contre 4 voix et 2 obtentions, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté cet après-midi un projet de résolution relatif à la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arable dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles.  Selon les termes de ce texte, l’Assemblée générale des Nations Unies réaffirmerait les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et leurs eaux, et elle reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation en cas d’exploitation, de destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles.  Intervenant avant le vote, la délégation d’Israël a estimé que l’adoption de ce texte par la Deuxième Commission n’apporterait pas de contribution positive au règlement de cette question et a appelé les délégations à ne pas l’adopter.


Auparavant, la Commission avait, ce matin, poursuivi le débat ouvert hier sur la question de la mise en œuvre du Plan d’Action 21 et du Programme relatif à la poursuite de sa mise en œuvre.  A cet égard, de nombreuses délégations ont de nouveau souligné le caractère indispensable de la préservation de l’environnement et des ressources naturelles, qu’elles ont définie comme une étape décisive de la promotion et de la mise en œuvre de toute politique de développement durable.


Illustrant ce point de vue, les délégations de Belize, intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), du Brésil, de la Mongolie, de la Zambie, du Népal et d’Israël ont souligné la nécessité de préserver les ressources et l’environnement des pays en développement tout en favorisant leur exploitation rationnelle.  Concernant la lutte contre les catastrophes naturelles, qui affectent surtout les pays les plus vulnérables, elles ont enjoint la communauté internationale à soutenir ces pays en respectant les engagements pris lors du Sommet de Rio dans les domaines des ressources financières, de l’assistance technique et du transfert de technologies permettant la mise en place de système d’alerte et de secours.  Chaque dollar investi dans la prévention permettra d’économiser les centaines de milliers de dollars qui sont actuellement dépensés dans des opérations de secours ou de reconstruction, a précisé le représentant de Belize.


Parlant du réchauffement de la planète, dû essentiellement aux gaz à effets de serre dégagés dans l’atmosphère, une majorité de délégations ont préconisé une ratification plus large du Protocole de Kyoto ainsi que la mise en œuvre de ses termes qui exigent notamment, une réduction par les pays industrialisés, du niveau d'utilisation de sources d'énergie dégageant du dioxyde de carbone.  Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel a, à cet égard, souligné la nécessité de développer des sources d'énergies renouvelables qui seraient aussi mises à la disposition des peuples des pays en développement, tandis que le représentant de la Tunisie précisait que 40% de la population mondiale manque d'eau; que de nombreuses espèces végétales et animales risquent de disparaître et que 2,4% de la superficie des forêts mondiales ont été détruites, 3 millions de personnes mourant, chaque année, victimes de la pollution atmosphérique croissante.


Les pays industrialisés, ont estimé les différents intervenants, sont les premiers responsables de la dégradation du climat et devraient assumer les responsabilités qui leur incombent dans le respect du principe des responsabilités communes mais différenciées.  Les représentants du Canada et de la République de Corée ont annoncé, au cours de leurs interventions, que leurs pays avaient engagé leur processus de ratification du Protocole de Kyoto.


Après la conclusion de ce débat, la Commission a examiné cet après-midi le point de son ordre du jour relatif aux entreprises et au développement, puis celui ayant trait à la protection du climat mondial pour les générations présentes et futures.  Elle avait, ce matin entendu la présentation, par le représentant du Venezuela, s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, d'un projet de résolution relatif à la Réunion internationale de haut niveau chargée de la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental.


Outre les délégations citées sont également intervenus les représentants des pays suivants: Etats-Unis, Nouvelle Zélande, Mongolie, République populaire démocratique de Corée, Canada, République de Corée, Brésil, Zambie, Népal, Ukraine, Iran, Koweït, Sri Lanka, Suisse, Syrie, Egypte et Samoa (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires).  Le représentant de la Mission permanente d'observation de la Palestine s'est également exprimé.


Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), de l'Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (IUCN), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation internationale du Travail (OIT) ont également pris la parole.  La Commission a aussi entendu des exposés liminaires du Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et de la Secrétaire du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi, 15 novembre, à 10 heures.


Réunion internationale de haut niveau chargée d’examiner la question du financement du développement à l’échelon intergouvernemental


Présentation d’un projet de résolution


Le représentant du Venezuela a présenté ce matin à la Commission, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, un projet de résolution relatif à la Réunion internationale de haut niveau chargée d’examiner la question du financement du développement à l’échelon intergouvernemental (A/C.2/57/L.36).  Aux termes du projet, l’Assemblée générale déciderait que les travaux préparatoires et les rapports de la réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce, ainsi que le processus préparatoire du dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale, serviraient d’apports aux préparatifs du rapport d’ensemble qui sera présenté annuellement à l’Assemblée au titre du point de l’ordre du jour sur le suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement, ainsi qu’au dialogue biennal de haut niveau de l’Assemblée générale.


Déclarations


Après l’introduction du projet de résolution, le représentant des Etats-Unis a dit que sa délégation était déçue par ce texte qui semblait être, selon ses termes, une “répudiation” du Consensus de Monterrey.   Le texte ne contient aucune référence à la responsabilité des Etats, à la bonne gouvernance et à d’autres critères que les Etats-Unis ont jugé essentiels à Monterrey.  Notre délégation est surprise de la position adoptée par le Groupe des 77 et de la Chine sur cette question, a dit le représentant.


Répondant à cette intervention, le Président de la Deuxième Commission a dit que la Commission tiendrait, si nécessaire, de nouvelles consultations officieuses sur ce texte.


Le représentant du Venezuela a repris la parole pour dire que le Groupe des 77 était surpris du ton de la déclaration du représentant des Etats-Unis, qui est totalement inapproprié.  “Nous lui demandons donc de s’exprimer sur un ton différent, et qui soit plus conforme à l’esprit de Monterrey” a déclaré le représentant en précisant que le Groupe des 77 et de la Chine n’a jamais prétendu que ses propositions étaient parfaites.  Tout texte est ouvert à débat et à négociation dans le cadre multilatéral de l’ONU, et c’est ce qui fait le charme de cette Organisation.  Ceci dit, nous suggérons aux Etats-Unis de ne pas rejeter le texte qui a été proposé par notre Groupe.  Nous sommes ouverts à toutes les propositions venant des autres délégations, a dit le représentant du Venezuela.


Présentant le rapport de la septième session extraordinaire du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (13-15février 2002), M. KLAUS TOEPFER, Directeur général du PNUE, s’est félicité des grandes avancées obtenues à Doha, Monterrey et Johannesburg en matière de protection de l’environnement.  Il a salué toute l’importance des trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.  Il a exhorté la communauté internationale à concentrer tous ses efforts pour lutter contre la pauvreté et réduire l’écart croissant entre le Nord et le Sud. Il ne faut plus d’idées abstraites, ni de déclarations de haut niveau, a-t-il ajouté, car nous devons nous concentrer sur la mise en œuvre concrète en nous appuyant sur des calendriers qui nous permettent de suivre la mise en œuvre des priorités arrêtées.  Il faut ouvrir les marchés et lutter contre les subventions injustes, notamment en matière d’agriculture.  Il a regretté que l’Afrique ne reçoive destinataire que 2% de l’investissement étranger direct (IED).  Il a défini la Conférence de Bruxelles sur les PMA comme une étape intéressante dans le sens d’une plus grande attention aux attentes des plus démunis.  Il a salué la création du NEPAD comme un exemple stimulant pour l’ensemble du continent africain en matière de développement.   Nous devons convaincre l’opinion mondiale, a-t-il insisté, que l’écologie et la conservation n’iront pas contre les intérêts des pays mais contribueront à améliore la vie de chacun d’entre nous.  Il faut être conscient que les modes de production non viables sont des facteurs sous-jacents contribuant au cycle de la pauvreté. 


Par ailleurs, M. Toepfer s’est félicité de la réaffirmation à Johannesburg du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a tout particulièrement attiré l’attention sur les conséquences croissantes de la désertification.  Il a regretté la dégradation spectaculaire de la biodiversité et des ressources génétiques et a  appelé à se concentrer sur les droits des autochtones et la diversité culturelle.  Il a souligné la fragilité des écosystèmes des montagnes comme un élément à prendre en compte dans la lutte contre la pauvreté.  Il a évoqué les conséquences des polluants organiques, comme les métaux lourds, en formant le vœu que les rapports qui ont été faits à ce sujet donnent naissance à des actions concrètes.  Exhortant les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole de Kyoto, M. Toepfer s’est inquiété des signes, données et chiffres qui confirment les conséquences néfastes des gaz à effets de serre.  Dans ce contexte, il s’est félicité de l’accent mis à Johannesburg sur les sources d’énergie renouvelables.  Prendre en compte les besoins de l’environnement n’est pas un luxe, mais représente une source vitale pour le développement et par conséquent pour la lutte contre la pauvreté.  En conclusion, il a déclaré que les Nations Unies ont besoin d’un PNUE plus vigoureux pour faire face à tous les défis qui nous attendent en matière environnementale.  Il a précisé que l’année dernière le PNUE a obtenu des contributions de 83 pays, leur nombre dépassant la centaine de pays cette année.  Il a précisé que ces contributions volontaires représentent 95% du budget du PNUE puisque seulement 5% de son budget proviennent du budget ordinaire de l’ONU. 


Mme JOKE WALLER-HUNTER, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a déclaré que la 8ème session de la Conférence des Parties à la Convention sur les changements climatiques s’est tenue à New Delhi, en Inde, du 23 octobre au 1er novembre dernier.  4700 participants y ont pris part, dont 37% représentaient des gouvernements.  Le Protocole de Kyoto entrera en vigueur 90 jours après avoir été ratifié par 55 Etats, dont un certain nombre de pays développés qui émettent 55% des émissions de dioxyde de carbone dégagées par ce groupe de pays dans l’atmosphère.  Pour le moment, 96 pays ont signé le Protocole, tandis que la Pologne et la République de Corée ont annoncé leur ratification à New Delhi.


Les changements climatiques, dont un des effets visibles est la sécheresse qui affecte ces derniers temps certaines régions du monde, sont une menace pour tous les pays.  Les Etats parties à la Convention ont fait connaître à New Delhi leur souhait de trouver les voies et moyens qui leur permettraient de faire face aux effets immédiats des changements climatiques.   Les Parties à la Convention invitent tous les Etats et le secteur privé à déployer tous les efforts nécessaires pour pouvoir augmenter l’usage de sources d’énergie renouvelables et propres en vue de freiner le réchauffement de la planète.  Un des succès de la rencontre de New Delhi a été l’adoption d’un Programme de travail de cinq ans relatif à l’article 6 de la Convention et qui a trait à l’éducation, à la sensibilisation et à la formation.  Les Parties ont accepté une liste d’activités qui pourraient être lancées au niveau national en vue d’améliorer l’éducation des populations sur les questions liées au climat.  Les Parties ont d’autre part souligné la nécessité d’appuyer les pays en développement dans leurs efforts visant la recherche de solutions aux problèmes posés par les changements du climat.  Un mécanisme informel créé par le Secrétariat de la Convention, auquel se joint le Fonds mondial pour l’environnement (FEM) et qui est appuyé par des organisations intergouvernementales, aidera les Etats Parties à renforcer leurs ressources humaines et leurs capacités techniques.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. STUART LESLIE (Belize) a rappelé que de 1972 à 1992, nous avons eu l’occasion de mettre en place une feuille de route au sujet du développement durable.  Cependant, a-t-il regretté, nous avons faibli dans la réalisation des objectifs parce qu’il n’y a pas eu de responsabilité dans la mise en œuvre des piliers du développement durable.  Il a réaffirmé son attachement aux textes adoptés lors du Sommet mondial de Johannesburg et a déclaré que son pays continuera à faire en sorte que les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ces programmes soient trouvées.


Nous devrions profiter de la dynamique de Johannesburg pour accélérer le rythme avec lequel nous voulons atteindre nos objectifs.  Il s’est félicité de l’adoption du principe “qui pollue paye”.  Les problèmes des catastrophes naturelles affectent de nombreux pays de la CARICOM, mais surtout les plus vulnérables.  C’est pourquoi, la CARICOM enjoint la communauté internationale à se montrer plus active et à faire face à ces problèmes avec des moyens adéquats car, a précisé M. Leslie, chaque dollar investi dans la prévention des catastrophes permettra d’économiser des centaines de dollars dans des opérations de sauvetage et de reconstruction.


Par ailleurs, il a estimé nécessaire que les marchés s'ouvrent aux produits des pays en développement et que l'on mette un terme aux subventions injustes accordées surtout à l'agriculture.  Définir le rôle de la Commission du développement durable (CDD) est également une nécessité, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du Plan d’application de Johannesburg.  En outre, il a tout particulièrement salué la portée du Plan d’action de la Barbade qui doit aider les petits pays en développement à gérer leur vulnérabilité économique et sociale. 


M. JOHN W. DAVISON (Etats-Unis) a déclaré que le Sommet mondial pour le développement avait été une étape majeure dans la poursuite de cet objectif.  Les Etats-Unis se sont joints au consensus sur l’eau, les produits chimiques et la santé.  Johannesburg a rappelé que la bonne gouvernance, la formation des ressources humaines, le renforcement institutionnel et la responsabilité des Etats sont des aspects majeurs de la mise en œuvre du développement.  Les Etats-Unis sont persuadés que les efforts déployés sur le terrain pour chaque gouvernement, en tirant avantage des nouveaux partenariats annoncés à Johannesburg, sont la voie à suivre.  Nous voulons tirer parti de la dynamique de Johannesburg pour faire avancer le processus du développement.  Les Etats-Unis pensent que la Commission du développement durable devrait se réunir tous les 2 ans sur un agenda limité.  L’Assemblée a demandé à cette Commission de se  réunir pour discuter de la réforme de ses méthodes de travail.  Nous appelons donc cet organe à le faire le plus rapidement possible en vue de devenir un véritable forum sur le développement durable.


M. TIM MC IVOR (Nouvelle Zélande) s’est félicité du Sommet de Johannesburg qui a permis de renforcer la sensibilisation sur le concept même de développement durable.  Nous devons maintenant faire en sorte que l’on s’attèle le plus rapidement possible à la mise en œuvre des décisions qui y ont été prises.  Il est nécessaire, a-t-il ajouté, que les institutions spécialisées des Nations Unies jouent leur rôle dans ce domaine.  La Nouvelle Zélande supervise des programmes de développement dans le cadre d’initiatives de partenariats.  Il a souligné le rôle particulier de la Commission du développement durable (CDD), en souhaitant qu’il y ait une plus grande participation d’experts  aux travaux de cette Commission.  Il est particulièrement important que la CDD prévoie une participation des organisations internationales et renforce ses liens avec l’OMC afin d’obtenir une intégration des principes du développement durable dans les réformes du commerce multilatéral.  Les contributions sur les sujets thématiques ou sectoriels devraient être planifiées avec soin, cependant qu'il faudrait revenir à un réel équilibre entre les trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.  Nous sommes impatients de travailler avec nos confrères pour créer une CDD efficace.


Mme BATTUNGALAG (Mongolie) a déclaré que les engagements qui auraient permis de mettre en œuvre le Plan “Action 21” n’ont pas été tenus.  Notre délégation estime que la réalisation des engagements pris à Johannesburg sera aussi pour sa part difficile.  La Mongolie attache une grande importance au développement durable et se félicite des conclusions qui ont amené l’ONU à confier au Fonds mondial pour l’environnement (FEM) les programmes sur la dégradation des terres et la désertification.  Notre pays, qui est victime de la désertification veut collaborer avec les autres pays d’Asie centrale pour combattre ce phénomène.  La Mongolie a été victime ces dernières années de nombreuses catastrophes naturelles, dont des chutes de neige excessives et des sécheresses intempestives qui ont décimé le bétail, base de notre économie rurale.  Nous attachons donc la plus grande importance à la mise en œuvre d’Action 21.


M. RIM SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) s’est félicité des trois conventions environnementales héritées de Rio qui fournissent une base juridique pour protéger l’environnement mondial à l’échelle internationale.  Néanmoins, il a regretté que les efforts mondiaux pour le développement durable doivent encore faire face à des défis importants comme les écarts accrus en matière de richesse entre les pays développés et les pays en développement, qui sont de plus en plus marginalisés.  Il a rappelé qu’un cinquième de la population mondiale vit avec moins d’un dollar par jour et a regretté que certains pays soient victimes de la famine alors que d’autres pratiquent la destruction des surplus alimentaires. 


Protéger l’environnement et parvenir au développement durable, a-t-il insisté, est une tâche urgente et à cette fin, chaque pays devrait faire preuve d’une volonté politique nécessaire pour mettre en place un environnement commercial juste et équitable.  Dans ce contexte, il a formé le vœu que l’on mette fin aux subventions et que l’on annule les dettes des pays les plus endettés.  Par ailleurs, il a déclaré qu’il était inacceptable que certains pays exercent des pressions ou mobilisent des moyens militaires contre d’autres pays pour des raisons économiques.  Dans le même ordre d’idées, il a également regretté que l’on pose des conditions politiques pour l’attribution d’une aide au développement. 


M. GARY PRINGLE (Canada) a défini le Sommet de Johannesburg comme la plus ambitieuse tentative de l’histoire de tenir des discussions intergouvernementales hautement intégrées sur l’ensemble des trois piliers du développement durable.  L’ampleur de l’ordre du jour, a-t-il ajouté, a représenté un défi pour toutes les parties.  En ce sens, il n’est pas exagéré d’affirmer que le Sommet a constitué un test du multilatéralisme.  Avec le Plan d’Action 21, les Objectifs de développement pour le Millénaire et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, nous avons maintenant le cadre politique dont nous avons besoin pour promouvoir le développement durable.  Au Canada, nous avons déjà commencé à mettre en œuvre un bon nombre des initiatives annoncées au Sommet.  Celles-ci incluent le doublement de notre contribution financière annuelle au Programme des Nations Unies pour l’environnement, ainsi qu’une participation accrue à une large gamme d’initiatives dans divers domaines: l’environnement, la gestion des eaux et des forêts, ainsi que le développement durable dans le secteur des minéraux et des métaux.  L'initiative canadienne inclue également notre accession à la Convention de Rotterdam sur les contrôles aux exportations de produits chimiques et pesticides désignés, l’engagement de présenter l’Accord de Kyoto au Parlement pour ratification d’ici la fin de l’année 2002.


Par ailleurs, le représentant du Canada a annoncé une affectation de 6 milliards de dollars canadiens à l’Afrique au cours des cinq prochaines années ainsi que de 500 millions de dollars canadiens à un Fonds spécial pour l’Afrique.  Dans le même ordre d’idées, il a annoncé un accroissement de l’APD canadienne de 8% par an pour que celle-ci double d’ici 2012, ainsi qu’un engagement d’éliminer les droits de douane et les quotas visant presque tous les produits provenant des 48 pays les moins développés, mesure qui entrera en vigueur le 1er janvier 2003.  La mise en œuvre, a-t-il ajouté, incombe désormais à un large éventail d’institutions et d’organisations, ainsi qu’à des processus ponctuels comme le troisième Forum mondial de l’eau, qui se tiendra à Kyoto au mois de mars prochain.  L’aide bilatérale et multilatérale, ainsi que les organismes de financement, auront évidemment aussi un rôle de première importance en s’assurant de répondre aux priorités de développement durable des pays en voie de développement et ce, de façon coordonnée.  Il a également formé le vœu que la Commission du développement durable (CDD) soit amenée à jouer un rôle déterminant – qui reste à définir – dans la promotion des résultats de Johannesburg. 


M. NEHEMIAH K. ROTICH (Kenya) a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils respectent les engagements qui sont les leurs dans le cadre du principe des responsabilités communes mais différenciées, en vue de permettre la réalisation des objectifs de développement durable mutuellement agréés.  Ces engagements doivent se manifester à travers une meilleure mobilisation des ressources financières, le transfert de technologies propres, le soutien au développement des capacités et un meilleur accès aux marchés pour les produits des pays en développement.  Le Kenya souhaite aussi exprimer son soutien au renforcement des structures existantes de mise en œuvre des politiques agréées, que ce soit au niveau international, régional ou sous-régional, tout en respectant les mandats de ces différentes structures et le rôle que chacune d’elles est amenée à jouer dans la promotion du développement durable.


Pays qui abrite le siège du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le Kenya pense qu’il faut préserver les structures de gouvernance de cette institution, ainsi que son autorité, et renforcer sa base financière pour lui permettre d’atteindre son plein potentiel de principal organe des Nations Unies sur les questions relatives à l’environnement.  Le Kenya étant l’un des pays qui jouissent d’une grande diversité de ressources biologiques, nous soutenons la décision prise à Johannesburg de respecter les demandes de la Convention sur la biodiversité.  Nous soutenons à cet égard la négociation d’un régime international contraignant sur la question de la sauvegarde et de la rémunération des connaissances traditionnelles et de l’exploitation des ressources génétiques naturelles des pays en développement.


M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) s’est félicité du lancement de plus de 300 partenariats au cours du Sommet de Johannesburg.  Il a déclaré que le plan de mise en œuvre devrait être rapidement concrétisé sous la forme d’actions concrètes.  Nous devons faire en sorte que les objectifs et calendriers internationaux soient respectés et contribuent à l’amélioration de la qualité de vie des hommes.  Il a formé le vœu d’un plan de suivi concret pour chaque domaine.  La Commission du développement durable (CDD), a-t-il ajouté, peut apporter une contribution décisive pour la mise en œuvre du Plan d’application de Johannesburg, mise en œuvre qui, selon lui, devra se faire de façon transparente avec la pleine participation de tous les partenaires concernés.


Les partenariats qui se sont mis en place, a-t-il prévenu, ne peuvent être une solution de remplacement se substituant à la responsabilité des gouvernements.  Il a proposé que la CDD devienne le dépositaire des partenariats et participe au suivi de leur mise en œuvre.  Il est impératif que nous discutions des actions à mettre en place pour la mise en œuvre


d’Action 21 dans les différents institutions et organismes des Nations Unies.  Il a évoqué les efforts de son pays en matière de développement durable comme en témoigne le processus de ratification en cours du Protocole de Kyoto et l’organisation en Corée, en décembre prochain, d’un séminaire international sur le suivi du Sommet de Johannesburg et tout particulièrement sur la coopération régionale en matière environnementale en Asie du Nord-Est. 


Mme MARIA LUISA ESCOREL DE MORAES (Brésil) a déclaré que le Plan de mise en œuvre de Johannesburg a été l’occasion de réaffirmer que les efforts nationaux de développement ne peuvent avoir de succès si un cadre international plus favorable au développement durable n’est pas d’abord créé.  Les questions de l’accès aux marchés, des transferts de technologie propres et des financements pour la mise en œuvre des politiques de développement doivent être rapidement résolues.  Concernant la Commission du développement durable (CDD), le Brésil estime que sa réforme doit se faire en garantissant la présence de toutes les parties prenantes à ses travaux.  Des mesures doivent être prises pour s’assurer que les problèmes liés aux modes de production et de consommation non durables trouvent des solutions.  Ce qui est en jeu en ce moment, ce n’est pas le mandat de la CDD.  La Commission a plutôt besoin d’être renforcée, aussi bien structurellement que financièrement, pour pouvoir mieux s’acquitter du mandat qui lui a été confié et qui concerne surtout le suivi de la mise en œuvre des engagements et des plans d’action adoptés en faveur du développement durable. 


Le Brésil accorde beaucoup d’importance à la préservation, à l’exploitation et à la distribution rationnelles des ressources en eau potable.  Nous participerons activement aux activités qui seront organisées en 2003 au cours de la célébration de l’Année internationale de l’eau douce.  Le Brésil tient aussi à appeler toute la communauté internationale à signer et à ratifier le Protocole de Kyoto et à appliquer ses clauses, dans l’esprit des responsabilités communes et différenciées.  Au vu de leurs responsabilités, nous demandons aux pays industrialisés d’être en première ligne dans cet effort.


M. LUKWESA KAEMBA (Zambie) a déclaré que le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg  a souligné la nécessité de gérer nos ressources naturelles de manière durable.  Il a souligné la nécessité d’une gestion coordonnée des ressources tout en procédant à un renforcement des capacités pour ce faire.  La Zambie a mis en place un plan pour faire face à cinq problèmes particuliers, à savoir la pollution de l’eau, l’assainissement, la dégradation des sols,  la pollution de l’air, l’appauvrissement de la faune et la déforestation.  Nous avons mis en place des stratégies d’approvisionnement d’eau et d’assainissement en faveur des pauvres, dans le but de libérer des énergies au profit d’activités économiques productrices.  Nous luttons également contre la désertification comme un moyen d’assurer une certaine sécurité alimentaire. 


M. TAPAS ADHIKARI (Népal) a déclaré qu’il faut immédiatement agir pour faire face aux problèmes que connaît la planète du fait de la dégradation de l’environnement naturel au niveau mondial.  Johannesburg a eu l’avantage de tirer la sonnette d’alarme sur le mauvais état de la planète, l’exploitation excessive des ressources naturelles et la paupérisation croissante de régions entières et de milliards de personnes, alors que dans le même temps, d’autres parties du monde croulent sous la surabondance.  Le Népal est victime de la montée des températures au niveau mondial.  La fonte des neiges de l’Himalaya est devenue une menace visible pour notre pays.  83% de nos terres sont des zones d’altitude, et chaque année, nous sommes menacés par les changements des cours d’eau qui sortent de leurs lits et débordent sur des espaces qui jusque-là servaient de pâturages ou étaient cultivés.  Nous faisons tout pour ralentir au niveau national la consommation de sources d’énergie polluantes, mais ces efforts seront toujours insuffisants s’ils ne s’inscrivent pas dans un effort plus global.  Comme beaucoup d’autres pays, le Népal célèbre l’Année internationale des montagnes pour sensibiliser les populations à la fragilité de ces écosystèmes.


Décision sur un projet de résolution


A l’issue d’un vote de 124 voix pour, 4 voix contre (Israël, Etats-Unis, Iles Marshall, Micronésie), et 2 abstentions (Cameroun, Papouasie Nouvelle-Guinée), la Deuxième Commission a adopté cet après-midi un projet de résolution relatif à la souveraineté du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles (A/C.2/57/L.34).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et leurs eaux.  L’Assemblée demanderait à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ni mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et dans le Golan syrien occupé.


Déclaration avant le vote


Le représentant d’Israël a déclaré que depuis 2 mois la Deuxième Commission débat de questions intéressant la vie des habitants de la planète.  Nous avons dans ce cadre adopté ou proposé des résolutions allant dans le sens de l’amélioration du bien-être des populations du monde, ce qui n’est pas le cas du texte qui est devant nous.  Une fois de plus, on essaie de politiser l’ordre du jour de la Deuxième Commission.  Les habitants du Moyen-Orient n’ont que trop souffert du terrorisme.  La paix ne pourra se faire que dans une atmosphère exempte de violence, et ce projet de résolution n’aidera en rien les Palestiniens.  Israël votera contre ce texte et prie les autres délégations de faire de même.


Explications de vote


Prenant la parole au nom de l’Union européenne, la représentante du Danemark a dit que l’Union européenne a voté en faveur de ce texte parce qu’elle pense que les ressources naturelles prises par la force ne doivent pas servir à des fins illégales.  L’Union européenne rappelle ici les termes de la Quatrième Convention de Genève, et elle reste disposée à assister les parties à trouver une issue à la question concernée, à travers des négociations.


Le représentant du Japon a ensuite pris la parole et a déclaré que son pays a voté en faveur du projet de texte parce qu’il est convaincu que les ressources de tout territoire acquis par la force ne doivent pas être exploitées illégalement par les forces d’occupation.  A cause de cela, le cycle de la violence se perpétue.  Le Japon se soucie des souffrances de la population palestinienne et demande à Israël de faire preuve de retenue dans l’usage de la force.  Nous demandons en même temps aux autorités palestiniennes de mettre fin aux actes des extrémistes.  L’appui du Japon à ce projet de résolution ne doit pas porter atteinte aux négociations qui doivent avoir lieu entre les parties.


Déclaration d’ordre général sur l’adoption de la résolution


L’Observateur de la Palestine a remercié tous les pays qui se sont portés co-auteurs de la résolution et qui ont voté en sa faveur.  Il a formé le vœu de voir le peuple palestinien disposer de ses ressources naturelles.  Répondant à une précédente intervention du représentant d’Israël, il a rappelé que l’Autorité palestinienne a vivement condamné les attentats suicides en Israël et qu’il a regretté que l’on fasse un amalgame entre cette résolution et les attentats terroristes.


Le représentant de la Syrie a condamné les pratiques israéliennes en Palestine.  Il a salué l’adoption de cette résolution qu’il a définie comme un message clair de la communauté internationale pour que la puissance occupante n’exploite plus les ressources naturelles du territoire palestinien. 


Le représentant d’Israël, reprenant la parole, a déclaré que dans l’ensemble les déclarations entendues aujourd’hui ne vont en rien améliorer les conditions du peuple palestinien.  Il a regretté que l’on n'évolue pas dans le sens de négociations favorables à la paix. 


Mise en œuvre d’Action 21 et du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21


Suite du débat général


M. AMON NADAI (Israël) a déclaré que les débats de la Commission sur la question du développement durable doivent contribuer à réparer le mal qui a été fait à l’écosystème de la planète.  La promotion de l’éducation en faveur d’une sensibilisation des populations du monde sur les questions touchant à l’environnement est nécessaire.  Si les besoins élémentaires de chaque peuple pouvaient être satisfaits, les demandes qui pèsent sur l’environnement pourraient être allégées.  Israël collabore avec beaucoup de pays en développement et leur fait profiter de son expérience dans le domaine de la préservation des sols et de l’irrigation.  148 pays ont bénéficié à ce jour de l’expertise israélienne, et notre pays est prêt à renforcer la coopération qu’il entretient avec eux.


M. SERHII SAVCHUK (Ukraine) a noté avec appréciation que le Sommet mondial sur le développement durable a produit une vision des stratégies futures dans ce domaine.  Il a formé le vœu de la mise en place de mécanismes permettant aux pays en transition de faire face au problème de la dette.  Les nouveaux partenariats qui ont vu le jour à Johannesburg et les initiatives prises dans ce contexte doivent permettre de mobiliser les efforts des gouvernements, des secteurs privés et de la société civile.  Quand bien même les gouvernements sont responsables au premier chef du développement durable de leurs pays respectifs, il n’en demeure pas moins que la mise en œuvre des objectifs de Johannesburg est d’une importance capitale, notamment pour ce qui est de la protection de l’environnement.  Il a également précisé que le processus de transition de l’Ukraine est touché par les conséquences à long terme de la catastrophe de Tchernobyl.  A cet égard, une stratégie de redressement est nécessaire, a-t-il dit, pour servir de cadre à l’action à venir de la communauté internationale.  Soulignant les efforts de son pays en matière de protection de l’environnement, il a précisé que l’Ukraine a ratifié le protocole de Carthage sur la biodiversité. 


M. NASROLLAH KAZEMI KAMYAB (Iran) a estimé que le Sommet de Johannesburg avait clairement repris les principes énoncés à Rio de Janeiro.  Il a aussi reconnu que les Nations Unies devaient promouvoir la compréhension entre les peuples et le dialogue des civilisations.  Dans des domaines comme l’élimination de la pauvreté, le Sommet a pu mettre en lumière le caractère indivisible du concept de développement durable.  Mais le Sommet n’a pas été organisé pour remplacer le Plan d’Action 21.  Il visait plutôt à en assurer une mise en œuvre beaucoup plus intégrée.  La création du fonds de solidarité mondiale pour la lutte contre la pauvreté, qui est en train de se concrétiser, est une victoire du Sommet de Johannesburg et l’Iran s’en félicite.  Nous devrions demander au Secrétaire général de tenir compte du Plan de mise en œuvre de Johannesburg dans la réforme des structures de l’ONU, afin que la réforme des Nations Unies soit conforme aux accords obtenus à Johannesburg et lors des autres grandes réunions au sommet.  Notre pays pense que la prochaine session de la Commission du développement durable (CDD) aura une importance particulière.  Il existe un lien fondamental entre le débat sur la réforme de l’ONU et le débat sur la mise en œuvre coordonnée des recommandations et des plans d’action des grandes conférences tenues sous l’égide de l’ONU.


Mme FLORENCE A. CHENOWETH, Directrice du Bureau de liaison de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture à New York, a déclaré que le Plan de mise en œuvre de Johannesburg vise à réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion de la population mondiale qui vit avec moins d'un dollar par jour.  Le Plan reconnaît le rôle que joue l'agriculture à cet égard et est conforme aux grandes lignes du Plan d'action de la FAO ainsi qu'avec le cadre stratégique de la FAO.  Le Sommet de Johannesburg a reconnu qu'une agriculture soutenable et un bon développement rural, une gestion  intégrée de l'eau et des terres, une gestion rationnelle des fôrêts, le développement des zones montagneuses, ainsi que la conservation et l'usage durable de l'agrodiversité, peuvent efficacement contribuer à la lutte contre la pauvreté et à l'amélioration des modes de vie ruraux.  Le Plan de Johannesburg a souligné le rôle que joue la FAO au niveau intergouvernemental dans la gestion des pêcheries; il a reconnu le Code de conduite pour une pêche responsable et a soutenu son Plan d'action international, ainsi que les nouveaux objectifs définis par la FAO pour la restauration des stocks de poissons et des produits halieutiques à l'horizon 2015. 


Au cours du Sommet de Johannesburg, la FAO a joué un rôle de pointe dans le lancement de partenariats de développement durable des zones de montagnes, de promotion d’une agriculture durable et de développement rural soutenu, et d'éducation en faveur des populations des zones rurales, ceci en collaboration avec l'UNESCO.  Ces initiatives soulignent l'engagement de la FAO dans la mise en œuvre des chapitres d'Action 21 concernant les domaines précités.  La FAO se réjouit de l'appel du Sommet visant à faire du Fonds mondial pour l’environnement (FEM), l'organe de prédilection de l'action dans le domaine de la dégradation des sols et de la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre effective de la Convention pour la lutte contre la désertification.  La FAO a beaucoup d’expérience et une bonne expertise dans la lutte contre la dégradation des sols, et elle est prête à aider les Etats Membres sur cette question.  Nous continuerons d'autre part à assister les Etats et la Convention sur la diversité biologique à mener des activités conjointes dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture.  La FAO reste aussi prête à participer aux partenariats initiés à Johannesburg dans le domaine de la biodiversité, notamment ceux concernant la biodiversité alimentaire et agricole.   La FAO est impliquée dans la conception et le lancement des activités agricoles et de sécurité alimentaire faisant partie du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et elle compte continuer à apporter son appui aux pays de cette région.


Mme FREUNDENSCHUSS-REICHL (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel) a déclaré que les gouvernements ont la responsabilité première de l’application cohérente dans leur pays respectif des différents Consensus de Doha, Monterrey et Johannesburg.  Les organismes compétents ont la responsabilité de veiller à ce que les actions soient compatibles et cohérentes.  La représente de l'ONUDI a souligné la nécessité d’accorder une attention particulière à la gestion de la coordination pour que la CDD s’attache essentiellement à l’application des objectifs.  En matière technologique, a-t-elle ajouté, il faudrait faire l'inventaire des besoins et accroître les capacités nationales des pays nécessiteux.  La technologie doit être appréciée et les transferts de technologies devront se faire en vue d’éliminer la pauvreté.  En ce qui concerne l’énergie au service du développement rural, nous avons présenté un projet qui souligne la nécessité de développer des sources d’énergie renouvelables aux peuples des pays en développement. 


Mme JUANITA CASTANO (Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles –IUCN-) a déclaré que l’IUCN est un organe de rencontre, de facilitation du dialogue et de recherche de consensus entre les gouvernements et la société civile.  L’IUCN travaille à donner vie aux engagements pris à Johannesburg.  L’objectif de favoriser un développement qui soit compatible avec la sauvegarde de l’environnement a conduit l’IUCN à organiser une série de rencontres entrant dans le processus préparatoire du Sommet de Johannesburg, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la promotion du développement durable en Afrique.  Les résultats des manifestations organisées par notre institution à Johannesburg serviront de base à nos activités futures.  Nous travaillons en collaboration avec le Fonds mondial pour la préservation de la nature (WWF) et des partenaires nationaux pour développer et mettre en place une stratégie  qui aille dans le sens d’une reforestation comprenant des composantes de développement.   La semaine dernière, nous avons coparrainé une réunion qui se tenait à Yokohama, au Japon, avec l’Organisation internationale pour les bois tropicaux, en vue de renforcer le développement de l’Initiative de restauration et de réhabilitation des écosystèmes forestiers.


Un représentant du Programme des Nations Unies pour le développement – PNUD -, a déclaré que le PNUD est pleinement résolu à faire ce qui est en son pouvoir pour mettre en œuvre les objectifs de développement, notamment dans les 135 pays où il est présent.  Il a proposé la création de points focaux dans différents pays ou régions pour parvenir à des plans adaptés aux réalités régionales.  Nous avons adapté nos efforts aux domaines prioritaires retenus par le Secrétaire général, notamment en matière d’eau et de biodiversité.  Nous avons mis en œuvre un programme à l’échelon local en matière de gestion de l’eau et qui demande très peu de fonds.  Le PNUD travaille à des programmes ayant comme élément central l’énergie en faveur du développement durable.  Il a évoqué le rôle primordial de l’eau en précisant que 2,5 millions de personnes ne disposent pas d’infrastructures en ce domaine.  Il a également évoqué la nécessité de promouvoir des combustibles plus propres et de renforcer la capacité locale des pays en développement en faisant appel à la coopération Sud-Sud. 


Mme SOUMAIA ZORAI (Tunisie) a précisé que 40% de la population mondiale manque d’eau.  Le niveau de la mer monte, de nombreuses espèces végétales et animales risque de disparaître.  2,4% des forêts mondiales ont été détruites et 3 millions de personnes meurent chaque année, victimes de la pollution atmosphérique, a-t-elle également ajouté.  Par ailleurs, la moitié de l’humanité vit dans la pauvreté et environ 900 millions de personnes souffrent de malnutrition alors que les maladies endémiques, contagieuses et chroniques telles le VIH/sida et le paludisme affectent des millions d'êtres humains.  En dépit de l’adoption d’un programme d’action plus détaillé, plus diversifié avec quelques engagements dans les domaines de l’énergie renouvelable, de l’eau, de l’assainissement, de l’agriculture et de la lutte contre la désertification, il est clair que les résultats obtenus à Johannesburg sont loin de répondre aux attentes et espoirs des pays en développement.  Soulignant la responsabilité principale des pays développés en matière de dégradation de l’environnement, elle a regretté que le Sommet mondial pour le développement durable n’ait pas été l’occasion de nouveaux engagements financiers. 


La représentante de la Tunisie a, par ailleurs, souligné l’urgence de voir les promesses d’accroissement de l’APD être tenues.  Parmi les rares satisfactions du Sommet de Johannesburg, elle a cité la création du fonds mondial de solidarité.  Néanmoins, elle s’est dit préoccupée par la tentative de réduire la portée de ce fonds en excluant les contributions des gouvernements.  En conclusion, elle a réitéré la grave préoccupation de la délégation tunisienne face à la détérioration continue de la situation humanitaire et environnementale dans les territoires palestiniens occupés.  A cet égard, elle a exhorté la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires afin de mettre un terme à cette situation alarmante qui constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales. 


M. MOHAMAD AL-BUHASAN (Koweït) a déclaré que le Koweït accorde une importance particulière à une bonne gestion de l’environnement naturel et de ses ressources.  Au plan national, nous avons créé un organe national chargé de coordonner les actions destinées à réaliser les engagements figurant dans le Plan Action 21.  Notre gouvernement a lancé un programme de grande envergure pour résoudre la question des déchets qui menaçait la qualité de la vie autour de notre capitale.  Le Koweït s’équipe des moyens technologiques les plus sophistiqués pour recycler les déchets industriels en provenance de notre industrie pétrochimique.  Le Koweït soutient aussi la promotion de l’usage de l’essence sans plomb en vue de réduire la diffusion de cette substance toxique dans l’atmosphère.  Le Koweït a d’autre part décrété, au niveau national, que le 6 novembre devrait être décrété journée au cours de laquelle les Etats n’ont pas le droit de faire usage de substances dangereuses portant atteinte à l’intégrité naturelle de l’environnement au cours des conflits armés.  Nous demandons aux Etats Membres de l’ONU de faire de cette question une mesure universelle.


M. R. KULATILAKA LENAGALA (Sri Lanka) s’est dit heureux de constater qu’après des négociations très difficiles, les engagements du Sommet mondial pour le développement durable qui sont globalement positifs, doivent à présent être concrétisés tant sur le plan local qu’international.  Le Sri Lanka, société agraire pour qui la notion de développement durable n’est pas nouvelle, a ratifié le Protocole de Kyoto cette année et a fait preuve d’une grande volonté politique, en matière de protection de l’environnement.  Après avoir émis l'espoir d’une application équilibrée des trois piliers du développement durable, il a précisé qu’une nouvelle loi sur la biodiversité est en voie d'élaboration dans son pays.  La mobilisation de la communauté internationale, a-t-il ajouté, est importante si nous voulons permettre à tous les pays d’atteindre leurs objectifs en matière de développement durable et de lutte contre la pauvreté.  Car, ni les plus puissants ni les plus humbles ne peuvent survivre tout seul. 


Questions de politique sectorielle


Entreprises et développement (A/57/591)


Présentation et débat


M. JERZY SZEREMETA, Chef du Service d’analyse des politiques publiques et du développement du Département des affaires économiques et sociales –DESA-,  a présenté le rapport du Secrétaire général sur la question des entreprises et du développement.  Les entreprises doivent devenir des partenaires de développement engagés, a-t-il estimé.  Elles doivent aussi prendre en compte la manière dont fonctionnent les marchés.  La mise en œuvre des termes de la résolution 54/204 de l’Assemblée est importante dans la réalisation des conditions au sein desquelles les entreprises pourraient le mieux participer aux activités de développement.  Le rapport publié sous la cote A/57/591 récapitule les idées qui pourraient contribuer à la création d’un cadre favorable à une participation positive des entreprises aux activités rendant possible la promotion d’un développement durable.


M. REGIS AVANTHAY (Suisse) a déclaré que son pays reconnaît la responsabilité des entreprises et des corporations internationales pour contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire et notamment de la lutte contre la pauvreté.  Nous avons toujours encouragé le développement des entreprises et nous nous sommes activement engagés pour favoriser la bonne gouvernance au sein des entreprises.  Pour appuyer et favoriser la bonne gouvernance, la Suisse appuie également la réforme du secteur financier en fournissant un appui en ce domaine aux pays à faible revenu.  Il a défini le Pacte mondial des Nations Unies comme une première étape intéressante en direction de l’adoption de principes et de normes internationaux en matière de bonne gouvernance par les entreprises, en fonction de leur situation spécifique.  Nous estimons nécessaire que ce Pacte mondial soit renforcé afin qu’il puisse s’affirmer comme une référence pour le monde entier.  Il a également souligné la nécessité de soutenir les petites et moyennes entreprises qui se trouvent dans des zones rurales ou périurbaines, notamment celles qui ont un lien avec des activités agricoles. 


M. AHMED EL-SAID RAGAB (Egypte) a déclaré que sa délégation attache une grande importance à la responsabilité que doivent assumer les différents partenaires du développement, ce qui est essentiel pour donner au secteur privé le rôle et la place qui doivent être les siens.  Le gouvernement a pour tâche d’offrir un cadre stable et transparent aux entreprises et aux secteurs privés qui doivent travailler dans un contexte tenant également compte des objectifs nationaux.  Le rôle des gouvernements est devenu de plus en plus délicat, car ils doivent se mettre constamment au service de la création d’un cadre stimulant les activités de production et de commerce.  Les changements qui ont lieu au niveau international fragilisent cependant les mécanismes que les Etats s’efforcent avec beaucoup de peine et d’efforts à créer au niveau national.  L’Egypte pense que les appels incitant les gouvernements à laisser aux marchés le soin de s’autoréguler tout en contrôlant le processus de développement, et ceux qui, dans le même temps, demandent aux Etats de créer constamment un cadre toujours plus favorable aux entreprises, sont incompatibles.  Concernant la question de la corruption, on devrait aussi mettre le secteur privé devant ses responsabilités.  Il est temps que ce secteur fasse, de son coté, preuve de transparence et d'honnêteté quand il opère dans les pays en développement.


Mme CAROLINE LEWIS (Organisation internationale du travail – OIT -) s’est félicitée que 4 des 9 principes du Pacte mondial des Nations Unies reposent sur la Déclaration de l’OIT sur les principes fondamentaux du droit du travail.  L’OIT, a-t-elle ajouté, doit être considéré comme un trait d’union entre la société et les entreprises et sert de tribune aux gouvernements et aux employeurs pour qu’ils puissent se mettre d’accord sur les normes de travail.  Nous sommes également actifs dans la promotion du dialogue sur le rôle des entreprises dans les zones de conflits, ainsi que sur la question de la diversité sur le lieu de travail.

Environnement et dEveloppement durable: protection du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/57/359)


Déclarations


Mme MARISOL BLACK (Venezuela) a estimé, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que les objectifs fixés par le Protocole de Kyoto sont loin d’avoir été atteints.  Les pays en développement sont les premières victimes du réchauffement de la planète, et le Groupe des 77 et de la Chine n’acceptera pas que l’on exige un nouvel engagement de sa part sur cette question.  Le Groupe des 77 et de la Chine rappelle qu’une augmentation des transferts de technologies propres et de ressources financières avait été convenue en faveur des pays en développement qui sont les plus vulnérables aux effets adverses du changement climatique.  Récemment, la 8ème Conférence des parties à la Convention sur les changements climatiques, qui a eu lieu à New Delhi, a adopté une Déclaration sur les changements climatiques et le développement durable.  Le Groupe des 77 et de la Chine demande que la Déclaration ministérielle de New Delhi soit pleinement prise en considération et que les pays industrialisés, qui en sont les premiers responsables, assument leur part de responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques.


S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, M. PETER GEBERT (Danemark) a reconnu que les changements climatiques constituent le défi majeur de ce début de siècle.  Il a salué la tenue de la 8ème Conférence des Etats parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui s’est tenue récemment à New Delhi.  Il a appelé les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole de Kyoto, qu’il a défini comme le seul instrument multilatéral de lutte contre les changements climatiques.  De nouvelles mesures sont nécessaires après 2012, a-t-il précisé, pour nous permettre d’atteindre les objectifs ultimes de ce Protocole.  Il s’est félicité des conclusions du troisième rapport d’évaluation de la Réunion intergouvernementale sur les changements climatiques.  Il a déclaré que les niveaux actuels de gaz à effets de serre ne sont pas viables.  Nous savons que les effets des changements climatiques sont susceptibles d’avoir de lourdes conséquences sur les pays en développement.  C’est pourquoi, il est impératif que les pays développés déploient des efforts particuliers pour les aider à faire face à ces conséquences.  M. Gebert a attiré l'attention sur la nature mondiale des changements climatiques et a souhaité que s'instaure une coopération internationale à cet effet.  Il appartient aux Nations Unies d'assumer la responsabilité de ce grand défi, a-t-il dit.  En conclusion, il a émis l'espoir que la prochaine Conférence mondiale sur les changements climatiques, qui se tiendra à Moscou l’année prochaine, constituera une opportunité pour avancer sur cette question.


M. TUILOMA NERONI SLADE (Samoa) a déclaré, au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), que la question des changements climatiques sera le facteur déterminant de la réussite ou de l’échec du concept de développement durable.  Les gaspillages d’énergies polluantes, qui s’opèrent


dans certaines parties du monde, sont en train de mettre l’ensemble de la planète, et notamment les petits Etats insulaires, en danger.  La quantité de gaz à effet de serre dégagée dans l’atmosphère par les pays industrialisés ne cesse de s’accroître.  Nous estimons ridicules les déclarations des pays qui, tout en étant les principaux pollueurs, disent que les pays en développement doivent d’abord prendre certaines mesures avant qu’ils n’acceptent d’envisager de réduire leur niveau de pollution par les gaz à effets de serre issus de l’usage excessif d’hydrocarbure.  Nos populations souffrent et sont même en danger mortel. 


Le temps joue contre nous, a poursuivi M. Slade.  Nous devons être conscients de notre responsabilité commune et de la responsabilité que nous avons envers les générations futures.  C’est maintenant que toute la communauté internationale doit prendre des mesures fermes en vue d’assurer la mise en œuvre des exigences de la Convention sur les changements climatiques.  L’une des questions évoquées à New Delhi avait trait à la gestion financière des risques issus des catastrophes naturelles.  Pour les pays de l’AOSIS, qui sont les plus vulnérables à ces phénomènes, les moyens et processus de cette couverture de risques ne seraient l’exception, mais plutôt une norme, compte tenu de la fréquence avec laquelle nous sommes victimes de toutes sortes de malheurs dus au réchauffement du climat.


M. BEAT NOBS (Suisse) a rappelé que le Sommet mondial pour le développement durable précise dans son plan de mise en œuvre que les répercussions des changements climatiques sont un souci commun de l’humanité.  Il a souligné la nécessité de stabiliser les quantités de gaz à effet de serre de façon à limiter les interférences dangereuses de ce phénomène avec le climat.  Les changements climatiques compromettent notre futur commun et ont des conséquences directes sur le développement économique de notre planète, notamment sur les pays en développement et les petits États insulaires.  La Suisse, a-t-il précisé, est sur le point de ratifier le Protocole de Kyoto et nous avons promulgué une législation nationale qui nous mettra sur la voie du respect des objectifs du Protocole de Kyoto.  Par ailleurs, il a souligné la nécessité pour les pays développés d’assurer un transfert de technologies et de moyens permettant aux pays en développement de faire face aux conséquences des changements climatiques ainsi qu’à leurs responsabilités en matière de protection de l’environnement et de développement social.  Il a formé le vœu que l’on analyse la vulnérabilité des pays en développement et que l’on étudie les répercussions  des changements climatiques.  En conclusion, il a exhorté tous les pays qui ne l’avait pas encore fait, à ratifier le Protocole de Kyoto. 


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