En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/418

LES DELEGATIONS ESTIMENT QUE LA REUSSITE DES OBJECTIFS D’ACTION 21 EST TRIBUTAIRE DE RESSOURCES FINANCIERES MONDIALES

13/11/02
Communiqué de presse
AG/EF/418


Deuxième Commission

33e séance – matin


LES DELEGATIONS ESTIMENT QUE LA REUSSITE DES OBJECTIFS D’ACTION 21 EST TRIBUTAIRE DE RESSOURCES FINANCIERES MONDIALES


La Commission pour le développement durable invitée à s’affirmer

comme le Forum de haut niveau des Nations Unies pour le suivi d’Action 21


«La réussite de la mise en œuvre du programme d’Action 21 passe par la capacité de la communauté internationale de mobiliser les ressources mondiales» ont insisté de nombreuses délégations qui sont intervenues dans le cadre des débats de la Deuxième Commission, réunie ce matin sous la présidence de M. Marco Antonio Suazo (Honduras), pour entamer l’examen de la question relative à la «Mise en œuvre d’Action 21 et du Programme relatif à la mise en œuvre d’Action 21».  La plupart des délégations se sont félicitées des progrès réalisés en faveur du développement durable lors du Sommet de Johannesburg; elles estiment que le Sommet a offert l’occasion de réaffirmer les principes de Rio et la nécessité d’axer les actions aux niveaux local, régional et international en direction, d'une part, des cinq priorités énoncées par le Secrétaire général à savoir l’eau, l’énergie, la santé, l’agriculture et la biodiversité (WEHAB) et en s’appuyant, d'autre part, sur les trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement. 


Parmi les autres réponses à donner, de nombreuses délégations ont souligné l’importance de respecter les mandats sur les cadres institutionnels pour le développement durable contenu dans le Plan d’application de Johannesburg, qui soulignent notamment, le rôle primordial de la Commission pour le développement durable dans la coordination des efforts pour le développement.  Dans ce contexte, elles ont formé le vœu que la CDD s’affirme comme le Forum de haut niveau des Nations Unies pour le suivi de cette mise en œuvre, et que l’ECOSOC et ses organes subsidiaires jouent le rôle principal en matière de coordination de mise en œuvre des différentes conférences. 


Alors que le représentant du Venezuela, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, tout en se félicitant de la mise en place de plus de 300 accords sur l’environnement, a estimé que la réalité était décourageante et que les objectifs du Programme d’Action 21 sont loin d’être atteints, la représentante du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé que la responsabilité première en matière de développement durable repose sur les pays eux-mêmes.  Dans ce contexte, elle s’est félicitée de l’esprit d’initiative sans précédent des pays africains qui s’est traduit par la naissance du NEPAD.


S’exprimant au nom des membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la représentante de l’Afrique du sud, pays hôte du Sommet mondial pour le développement durable, s’est félicitée du succès de ce Sommet.  Néanmoins, illustrant les attentes de nombreuses délégations, elle a relevé l’insuffisance d’une bonne répartition des richesses mondiales et a exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre les résultats de ce Sommet de façon exhaustive et équilibrée. 


En présentant cette question, le Secrétaire général adjoint du Département des affaires économiques et sociales (DESA) a défini le Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg comme une nouvelle étape, dans le sens où nous disposons désormais d’un programme d’action plus détaillé et d'engagements plus précis.  Il s’agit maintenant, a-t-il ajouté, de savoir comment nous allons exercer des pressions pour que les engagements soient tenus.


De son côté, le Chef de la Branche de l’Eau, des ressources naturelles et des petites îles du DESA, a annoncé le lancement en 2003 d’un rapport sur l’eau dans le cadre de l’Année internationale de l’eau douce, alors que le représentant du Japon a proposé la nomination en 2005 d’une décennie de l’éducation au développement durable.  Ce dernier a également précisé que son pays organisera en mars 2003 le 3ème Forum mondial de l’eau douce et la Conférence ministérielle sur la question de l’eau douce.


Outre les délégations citées, sont également intervenus les représentants des pays suivants : Norvège, Fédération de Russie, Chine, Costa Rica au nom du Groupe de Rio, Inde, Cuba, Indonésie au nom du Groupe des Etats de l’ANASE, Equateur, Egypte, Thaïlande, Suisse, ainsi que les observateurs de l’Organisation internationale du tourisme et de l’Organisation internationale du travail. 


La Deuxième Commission se réunira à nouveau cet après-midi à 15 heures dans le cadre d’une table ronde sur le thème «Suivi intégré des conférences – Sommet du Millénaire, Doha, Monterrey, Johannesburg – et les Objectifs du Millénaire en matière de développement». 


ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE


Mise en œuvre d’Action 21 et du Programme relatif à la mise en œuvre d’Action 21


Présentation de rapport


Présentant le rapport du Sommet mondial pour le développement durable M. NITIN DESAI (Secrétaire général adjoint au Département des affaires économiques et sociales) a déclaré que le véritable sujet de préoccupation a toujours été que les engagements n’aient pas été respectés.  Dans le cadre du Sommet mondial sur le développement durable, on s’est surtout concentré sur une clarification des objectifs afin que les grandes orientations du Programme d’Action 21 se transforment en réalité.  L’approche novatrice du Sommet mondial sur le développement durable a été d’impliquer les partenaires de la société civile non seulement dans le processus d’examen, mais également dans des actions permettant d’atteindre les objectifs poursuivis.  Le résultat de Johannesburg ce n’est pas seulement ce qui a été négocié, mais aussi ce qui a été obtenu, à savoir la qualité du réseau qui a été mis en place entre les 60 000 participants de cette grande manifestation. 


Les Etats Membres et la société civile, a poursuivi M. Desai, se sont engagés en matière de transfert de compétences, en concluant des accords sur le commerce et le développement ou encore sur la biodiversité.  Nous disposons d’un programme d’action plus détaillé et diversifié, notamment en matière d’énergie en général et d’énergie renouvelable en particulier, avec de substantiels progrès aussi bien dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de l’agriculture et de la lutte contre la désertification, qu’en ce qui concerne les océans et les catastrophes naturelles.


M. Desai a présenté le Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg comme une nouvelle étape, compte tenu du fait qu’il a été possible d’élaborer un programme plus détaillé et de prendre des engagements plus précis.  La question qui se pose maintenant est de savoir comment nous allons exercer des pressions pour que ces engagements se traduisent dans les faits, pour que les programmes annoncés aient un lien avec les Objectifs de la Déclaration du Millénaire et pour que les ressources promises soient bien utilisées.  Une des nouveautés de ce Sommet a été la façon dont nous avons utilisé les processus régionaux pour préparer Johannesburg.  M. Desai s’est demandé comment nous pouvons renforcer la contribution du régional mais aussi les rapports entre les niveaux régional et international.  En ce qui concerne les partenariats, il est nécessaire d’avoir une synergie entre ce qui se fait dans le secteur privé et ce qui se fait dans le secteur public. 


M. MANUEL DENGO, Chef du Service chargé des questions de l’eau, des ressources naturelles et des petits Etats insulaires en développement au Département des affaires économiques et sociales (DESA) de l’ONU, a déclaré que l’Année internationale de l’eau douce, prévue en 2003, et dont les préparatifs font l’objet d’un rapport, sera lancée au cours d’une cérémonie au Siège.  Le Département de l’information sera chargé de la préparation des manifestations publiques et des tables rondes relatives à la célébration de l’Année internationale de l’eau douce, dont les objectifs sont, entre autres, de faciliter l’accès à l'eau douce et de sensibiliser le grand public sur l’importance de cette ressource.  L’UNESCO et le DESA seront les coordonnateurs de cette Année.  En 2003, nous publierons un rapport sur les ressources en eau.  C’est en 2002 que l’eau a été placée au centre des politiques de développement durable et de la réalisation de certains Objectifs de développement du Millénaire.  La célébration de l’Année internationale de l’eau douce appelle des partenariats entre toutes les parties prenantes, dont les ONG.  Nous avons déjà des matériels et des programmes destinés à mieux faire comprendre l’importance de la question de l’eau.  La coopération entre les gouvernements et la société civile pour la réussite des activités qui auront lieu est indispensable.  Nous remercions Singapour, le Tadjikistan et les Pays-Bas pour les contributions qu’ils ont déjà versées pour l’organisation de cette Année.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M VICENTE VALLENILLA (Venezuela) a déclaré que la Conférence de Rio, en juin 1992, a été le point de départ d’un nouveau lien entre le développement et l’environnement.  Il s’est félicité des progrès réalisés en direction du développement durable, comme en témoigne aujourd’hui l’existence de plus de 300 accords sur l’environnement.  Cependant la réalité du monde nous montre que les générations futures feront toujours face à des gageures de plus en plus grandes, alors que les indices de la situation de l’environnement sont de plus en plus alarmantes.  La réalité est décourageante et les objectifs du Programme d’Action 21 sont loin d’être atteints.


Evoquant les engagements des gouvernements réunis au Sommet mondial sur le développement durable pour atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire, M. Vallenilla a exhorté la communauté internationale à les respecter.  Le rôle décisif de la société civile, notamment des ONG, est appréciable pour la mise en œuvre de ce programme.  Sans volonté politique, a-t-il dit, nous risquons de voir les projets des pays en développement s’effondrer.  Sur les moyens de passer à l’action, il a renouvelé l’appel à une politique plus cohérente et mieux coordonnée au service de la gestion du développement durable en tenant compte des trois piliers de ce développement. 


S’agissant de l’eau douce, il s’est félicité des efforts du Secrétariat pour préparer l’Année internationale de l’eau douce en 2003, en formant le vœu que cette Année soit une étape décisive dans un processus qui vise à réduire de moitié, d’ici 2015, le nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable.


Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark) a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays associés, que l’Union se félicite des accords obtenus à Johannesburg sur de nouvelles cibles, des délais de mise en œuvre des objectifs et des programmes de travail spécifiques destinés à faciliter la mise en œuvre d’Action 21 et la promotion du développement durable.  Nous soutenons aussi le besoin de la bonne gouvernance, de la participation renforcée de la société civile, du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et de la diversité culturelle qui a été affirmé par la Déclaration des Johannesburg.  Dans ce cadre, l’Union européenne tient à réitérer l’importance qu’elle accorde à l’égalité des sexes, les femmes devant être capables de participer à la prise de décisions et à la mise en œuvre des programmes de développement tout en ayant un droit d’accès garanti à la propriété.  L’Union européenne se félicite d’autre part de l’intention exprimée par certains pays, à Johannesburg, de ratifier le Protocole de Kyoto.


Nous nous félicitons des partenariats d’un nouveau type qui ont été lancés à Johannesburg et nous lançons un appel à tous les pays pour qu’ils participent au lancement de nouveaux partenariats, en vue de soutenir la mise en œuvre des engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement durable.  L’initiative de l’Union européenne sur l’eau et les besoins sanitaires et celle sur l’énergie au service d’un développement durable sont des exemples d’engagements pris par nos pays en faveur de la mise en œuvre des plans arrêtés à Johannesburg.  Ces initiatives sont en ce moment développées en coopération avec tous les partenaires intéressés.  Concernant l’énergie renouvelable, la coalition des Etats européens, qui a publié une déclaration sur cette question, souligne qu’elle soutient la réalisation des projets qui lui sont attachés sur des délais bien précis.  L’objectif de cette initiative est d’augmenter la part de l’énergie renouvelable dans notre consommation et nous invitons les autres pays à nous joindre dans cet effort. 


L’Union européenne pense que l’Assemblée générale devrait confirmer que le développement durable est un élément clef du cadre d’activités de l’ONU.  Des rapports devraient être régulièrement publiés sur la question et examinés par le dialogue de haut niveau qui a cours actuellement sur le renforcement de la coopération internationale pour le développement et qui se tient tous les deux ans.  L’ECOSOC devrait jouer un rôle de coordination, de renforcement de la cohérence et de coopération avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC); et l’Assemblée devrait demander au Secrétaire général de publier un rapport sur la mise en œuvre des engagements de Johannesburg avec les structures de gouvernance de l’ONU.


S’exprimant au nom des membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), Mme JEANETTE NDHLOVU (Afrique du sud) s’est félicitée du succès du Sommet mondial sur le développement durable qui a permis d’obtenir un engagement collectif de la communauté internationale en témoignant de la volonté de nos dirigeants de transmettre un monde plus humain et plus équitable aux générations futures dans le respect des trois piliers de cette conférence: Croissance économique, développement social et protection de l’environnement.  Nous avons les ressources pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, a-t-elle ajouté.  Il faut maintenant se demander s’il existe une volonté politique pour répartir ces richesses.  Elle s’est félicitée que le Sommet de Johannesburg ait réaffirmé le bien-fondé du programme d’Action 21 et de la Conférence de Rio.  Elle a regretté que le bien être et la croissance économique dans les pays en développement font souvent face à un système commercial injuste. 


Par ailleurs, Mme Ndhlovu a souligné l’importance de la collaboration entre les gouvernements et les autres partenaires concernés, afin de mettre en œuvre les objectifs du développement durable.  Il s’agit d’identifier les domaines critiques où des engagements sont nécessaires, comme l’énergie, l’eau et l’assainissement, l’éducation et la santé ou encore l’agriculture et la biodiversité.  Elle s’est également félicitée que le Sommet de Johannesburg ait présenté le NEPAD comme le cadre de mise en œuvre du développement durable en Afrique.  En conclusion, elle a exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre les résultats de ce Sommet de façon exhaustive et équilibrée en formant le vœu que la Commission du développement durable s’affirme comme le Forum de haut niveau des Nations Unies pour le suivi de cette mise en œuvre.


M. OLE PETER KOLBY (Norvège)a déclaré que son pays, qui avait placé beaucoup d’espoirs en la tenue du Sommet de Johannesburg, a été quelque peu déçu des résultats de cette rencontre dont les engagements ne répondent pas complètement à la gravité des problèmes qui se posent dans les domaines de la pauvreté et de la dégradation de l’environnement.  Néanmoins, au vu de la complexité des questions

discutées à Johannesburg et des difficultés qui ont surgi au cours des négociations, la Norvège accepte les résultats du Sommet.  Concernant les questions liées à l’eau, notre pays pense que l’ONU devrait déployer un effort concerté visant à porter assistance aux régions les plus affectées par des pénuries en eau potable et aider les pays à mieux gérer les ressources à leur disposition. 


Sur la question des produits et des déchets chimiques, notre pays attend que l’occasion soit offerte aux Etats Membres de discuter de l’organisation d’une évaluation mondiale des quantités de mercure qui sont libérées dans l’atmosphère et dans les autres milieux naturels.  Cette évaluation devrait être discutée lors de la réunion du Conseil de gestion du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui aura lieu en février 2003.  Notre pays estime qu’il est indispensable de créer un régime légal contraignant sur les questions touchant à la pollution par le mercure et les autres métaux lourds.  La Norvège est d’autre part inquiète de la perte continuelle de la diversité biologique de la planète.  Nous proposons donc le renforcement de la mise en œuvre des termes de la Convention mondiale sur la biodiversité.  L’une des questions sur lesquelles nous avons éprouvé le plus de déception à Johannesburg est celle de l’énergie.  Il est nécessaire d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation mondiale d’énergie.  C’est le seul moyen que nous ayons pour lutter efficacement contre les changements climatiques.


M. OLEG A. SHAMANOV (Fédération de Russie) a défini le Sommet de Johannesburg comme une étape historique pour la promotion d’un développement durable plus juste et plus équilibré.  Il s’est félicité que ce grand rendez-vous international ait été l’occasion de faire évoluer les attitudes des pays.  Il a précisé que la Russie concentre son action sur la mise en place d’une doctrine écologique et d’une base constitutionnelle pour le développement durable.  Ces principes reposent sur la démocratie et l’économie de marché et la nécessité de protéger la qualité de l’écosystème, de promouvoir l’éducation à l’environnement et la mise en œuvre de nouvelles techniques.  Il a souligné la responsabilité croissante et le rôle décisif que sera amené à tenir le Comité pour le développement durable (CDD) dans son travail de coordination.  Il a souligné la nécessité de voir mis en place des stratégies et programmes régionaux dans le contexte de la mise en œuvre des cinq priorités du Secrétaire général en matière de développement durable à savoir l’eau, l’énergie, la santé, l’agriculture et la biodiversité (WEHAB).


M. ZHANG XIAO’AN (Chine) a déclaré qu’il convient de renforcer la coopération internationale dans les domaines du développement et de la préservation de l’environnement si l’on veut réellement réaliser les objectifs d’Action 21 et du Plan de sa mise en œuvre, adoptés à Johannesburg.  La Chine estime que les régions et les pays devraient avoir des buts de développement communs et devraient créer de nouveaux partenariats basés sur le respect mutuel, l’égalité et la réciprocité.  Les ressources financières et techniques nécessaires devraient être mises en commun, car sans ressources, le développement durable restera un vain mot.  Il y a dix ans, les pays développés avaient déjà fait des promesses sur la question des ressources, mais rien ne s’est produit, en dehors des discours.  Une véritable volonté politique est indispensable, si on veut atteindre le niveau d’aide publique au développement (APD) et de transfert de technologies nécessaires à la mise en œuvre des politiques de sauvegarde de l’environnement.  La Chine soutient la création d’un mécanisme de suivi des politiques de développement, qui devrait être créé au sein de la Commission du développement durable.


S’exprimant au nom du Groupe de Rio, M. BRUNO STAGNO (Costa Rica) s’est félicité du consensus du Sommet mondial sur le développement durable qui a été l’occasion de faire des avancées considérables en matière de développement durable et d’application de l’ordre du jour du commerce international.  Il a invité la communauté internationale, tout particulièrement les pays développés, à se sentir solidairement responsable de l’application de ces objectifs.  Il a salué la décision de la CARICOM de s’engager à atteindre la part de 10% d’énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie.  Nous sommes convaincus que la viabilité du développement durable appelle à un système économique stable et ouvert et considérons que les pays développés doivent appuyer financièrement et en matière de transfert de compétences les actions des pays en développement.  Dans ce contexte, il a réaffirmé le rôle central des Nations Unies dans la promotion de la coopération internationale pour parvenir au développement durable.  Nous avons besoin d’une plus grande efficacité de nos institutions pour parvenir à nos objectifs.  La bonne coordination entre le Comité pour le développement durable et les autres institutions des Nations Unies est indispensable.  Mais il est nécessaire de mieux définir les accords qui doivent intervenir pour le programme et les sessions de ce Comité.


M. ABID HUSSAIN (Inde) a déclaré que sa délégation n’accepte pas la manière dont le Plan d’action de Johannesburg est reflété dans le rapport soumis aujourd’hui à la Deuxième Commission (A/CONF.199/20).  Ce rapport ne respecte pas les termes de l’Accord qui avait été atteint à l’issue des négociations de Johannesburg, et l’Inde n’accepte pas les modifications éditoriales qui ont été apportées au texte.  Elle demandera donc la republication du document.  Bien qu’elle éprouve une certaine déception face à l’insuffisance des résultats du Sommet mondial pour le développement durable, notamment en ce qui concerne la question des délais de mise en œuvre des programmes et engagements relatifs au développement durable,  l’Inde espère qu’en travaillant ensemble, les Etats pourront atteindre les buts agréés en commun.  Nous lançons un appel pour que des ressources adéquates soient versées pour soutenir la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM). 


Nous nous félicitons de la création d’un fonds mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté et espérons que la présente session de l’Assemblée pourra en finaliser les modalités de démarrage.  Une question qui nous tient à cœur est celle de la conservation de la diversité biologique et de la négociation d’un régime international protestant et rémunérant les connaissances traditionnelles de nos populations sur les ressources génétiques naturelles de la planète.  Les Accords de l’OMC sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (TRIPS) ne satisfont pas, dans leur forme actuelle, les pays en développement, car ils n’incluent pas nos connaissances traditionnelles et les bénéfices que nous devons en tirer.


M. ORLANDO REQUEIJO (Cuba) a dénoncé le manque de volonté politique des pays développés qui ont la responsabilité principale de la détérioration environnementale de la planète.  Se félicitant que le Sommet mondial sur le développement durable ait été l’occasion de réitérer les principes de Rio, il a néanmoins regretté qu’il n’y ait pas eu de nouveaux engagements financiers.  Les pays développés n’accordent en moyenne que 0,22 de leur PNB à l’APD, ce qui représente un montant total de 53 milliards de dollars par an, alors que s’ils respectaient leur engagement d'octroyer 0,7% de leur PNB, nous disposerions de 170 milliards de dollars par an, a-t-il précisé.  La situation est telle aujourd’hui que les pays en développement ne reçoivent qu'un dollar au titre de l’APD, alors qu'ils déboursent 6 dollars au titre du service de la dette.  Compte tenu de cette situation, M. Requeijo estime qu'il faudrait mettre en place un système économique mondial plus équitable qui puisse garantir un traitement spécial mais différencié aux pays dans le besoin.  Il a également demandé la mise en place d’un impôt de 0,1% sur les transactions financières internationales, impôt qui nous permettrait de récolter 400 milliards de dollars par an, somme qui devrait être gérée par les Nations Unies.  Dans le même ordre d’idées, il a proposé que l’équivalent de 50% des dépenses militaires mondiales soit gérées par les Nations Unies en faveur du développement durable, ce qui nous procurerait 400 milliards de dollars supplémentaires, dont la moitié proviendrait d’un seul pays.


M. MOCHAMAD SLAMET HIDAYAT (Indonésie) a déclaré, au nom des Etats de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), que le Sommet de Johannesburg a eu le mérite de revitaliser les engagements des dirigeants du monde en faveur du développement durable.  Mais il est clair que les moyens de mise en œuvre qui avaient été promis il y a dix ans ne se sont jamais concrétisés.  L’Indonésie pense qu’il est insuffisant de simplement réitérer les engagements pris à Rio de Janeiro.  Nous espérons toutefois qu’ils seront cette fois respectés.  Dans notre région nous avons mis en place des programmes régionaux destinés à faciliter la réalisation du développement durable.  Nous souscrivons aux initiatives de création de nouveaux partenariats qui avaient été annoncées initialement lors de la réunion de Bali, mais nous tenons à ce que ces partenariats ne soient pas perçus comme une alternative au rôle que doivent jouer les gouvernements. 


L’ANASE estime d’autre part que la Commission du développement durable doit être l’organe chargé du suivi au jour le jour de la mise en œuvre des programmes liés à Action 21.  L’ANASE pense aussi que la coopération entre l’ONU, les institutions de Bretton Woods et l’OMC doit jouer en faveur de la promotion du développement durable.  La coopération entre organisations régionales et sous-régionales serait d’autre part utile, car elle permettrait un partage d’expériences qui serait favorable à une meilleure mise en œuvre des engagements pris lors du Sommet de Rio et réaffirmés à Johannesburg.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Equateur) a déclaré qu'en dépit d'une certaine diminution de la pauvreté, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue n'a cessé d'augmenter.  Il a formé le vœu d’une vision partagée et solidaire des questions de développement et s’est félicité de la contribution du Sommet de Johannesburg qui a su réaffirmer les engagements de Rio.  Il est très important, a-t-il ajouté, de respecter les mandats sur les cadres institutionnels pour le développement durable figurant dans le Plan d’application de Johannesburg qui souligne, entre autres, le rôle particulier de la Commission pour le développement durable.  En conclusion, il a insisté sur le fait que la réussite de nos objectifs en matière de mise en œuvre du programme d’Action 21 passe par notre capacité à mobiliser des ressources mondiales.


M. IHAB GAMALELDIN (Egypte) a déclaré que le développement est devenu un aspect prioritaire de l’examen des questions financières et de la promotion du commerce multilatéral.  Les obstacles posés à la mise en œuvre des engagements de Rio n’ont malheureusement pas été levés à Johannesburg, des pays s’étant opposés à tout engagement en faveur de délais précis de mise en œuvre des programmes inclus dans Action 21.  Ces refus font douter de la sincérité du multilatéralisme mondial.  L’Egypte est cependant satisfaite que l’eau ait été reconnue comme une ressource essentielle au développement, et que les questions relatives à la promotion d’une énergie renouvelable aient été abordées.  La création d’un fonds mondial de solidarité, à la suite du Sommet de Johannesburg, est également un sujet de satisfaction pour notre délégation.  L’Egypte est cependant déçue du refus des pays du Nord de reconnaître leurs responsabilités et de respecter leurs engagements sur la question des ressources nécessaires à la mise en œuvre d’Action 21, selon le Plan adopté à Johannesburg.  Le développement durable restera une simple vue de l’esprit si les engagements relatifs à l’APD, à l’ouverture des marchés, à la dette et à une réforme de l’architecture financière internationale ne sont pas tenus.


M. KULKUMUT SINGHARA (Thaïlande) s’est félicité des résultats du Sommet mondial sur le développement durable qu’il a présenté comme une étape décisive pour sauver la planète.  Il s’est associé à la déclaration faite par le Venezuela au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Il a salué les engagements concrets pris à l’occasion des négociations intenses de Johannesburg.  Il a souligné la nécessité du renforcement des capacités des pays en développement pour que les forces de la mondialisation soient au service de ces pays.  Il a évoqué les efforts de la Thaïlande en matière de développement durable, comme en témoigne la mise en place d’un programme d’action 2002-2006, dont une des caractéristiques est la participation du Roi à ce processus.


M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a déclaré que le Japon a pris des mesures allant dans le sens du développement durable dans le cadre de “l’Initiative Koizumi”, qui met l’accent sur la formation et le renforcement des ressources humaines.  Le Plan de mise en œuvre adopté à Johannesburg recommande à l’Assemblée générale de “considérer l’adoption d’un plan instituant une décennie d’éducation en faveur du développement durable, qui commencerait en 2005”.  Le Japon a décidé de présenter à la Commission un projet de résolution sur cette question et demande aux autres délégations de le soutenir et de s’en faire les coauteurs.  L’objet de cette proposition de résolution est de préparer le lancement de cette décennie internationale, dont l’UNESCO serait l’agence de coordination, en collaboration avec d’autres institutions internationales et les gouvernements.  Considérant d’autre part l’eau comme une question essentielle, le Japon prépare l’organisation du troisième Forum mondial de l’eau et de la Conférence ministérielle qui doit se tenir sur cette question au mois de mars prochain.  Notre pays invite tous les Etats à y participer activement, pour que l’évènement soit un véritable suivi du Sommet de Johannesburg.


M. BEAT NOBS (Suisse) a déclaré que le Sommet mondial sur le développement durable a été l’occasion de réaffirmer la nécessité d’une approche multidimensionnelle des questions du développement et de la lutte contre la pauvreté.  Il s'est félicité des nouveaux accords conclus en matière de biodiversité, d’accès à l’eau douce et à l’assainissement, de santé et d’éducation.  Il a salué les partenariats lancés en direction des spécificités des régions montagneuses.  S’agissant de la mise en œuvre du Plan d’Action 21, il a souligné la nécessité d’une application aux niveaux national, régional et international.  Il a tout particulièrement insisté sur la nécessité de renforcer l’ECOSOC et la Commission pour le développement durable (CDD).  Il a suggéré que la CDD soit chargée du dialogue sur le développement durable et s’occupe principalement des questions horizontales.  Il a formé le vœu qu’elle favorise la mise en place des initiatives de nouveaux partenariats en étudiant le dialogue entre les parties prenantes et en invitant des participants de haut niveau.  Quant aux travaux du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), nous sommes favorables aux décisions prises à l’occasion du Forum mondial de l’environnement et sommes convaincus que nous devons donner au Programme les moyens de jouer son rôle de pilier en matière environnementale. 


M. DAWID DE VILLIERS (Organisation mondiale du tourisme –OMT-) a déclaré que le tourisme, et l’écotourisme en particulier, convient à la promotion d’un développement préservant l’environnement.  Le tourisme a d’autre part créé des millions d’emplois au cours des dernières décennies.  Mais il faut promouvoir un tourisme qui soit lui-même soucieux de la préservation de l’environnement et des richesses culturelles de chaque partie du monde.  L’OMT, qui avait déploré l’absence de la question du tourisme dans les débats de Rio, se félicite que ce thème soit spécifiquement mentionné dans les documents de Johannesburg et ceux de la Conférence de Bruxelles sur les PMA.  L’année 2002 ayant été déclarée “Année internationale de l’écotourisme”, nous avons organisé des réunions dans différentes parties du monde.  La déclaration publiée, à l’issue de la réunion organisée à Québec figure dans les rapports examinés aujourd’hui par la Commission.  Nous sommes heureux que les Nations Unies et les Etats Membres aient décidé de faire de l’OMT un organisme à part entière du système de l’ONU.


M. JOHN LANGMORE (Organisation internationale du Travail –OIT-) s’est réjoui des engagements pris à Johannesburg en formant le vœu qu’ils se traduisent en actions concrètes.  Il a souligné le rôle essentiel des sources d’emplois qui devraient contribuer à réduire la pauvreté.  L’OIT, a-t-il expliqué, s’efforce de défendre l’emploi décent et souhaite contribuer à faciliter la transition vers un dialogue social, pour permettre aux travailleurs et aux employeurs d’avoir une influence sur le développement durable.  Nous souhaitons également contribuer à accélérer la croissance économique et diminuer les inégalités croissantes en matière de revenus.  Il s’est félicité que les résultats de Johannesburg dépassent de beaucoup les questions abordées dans la Déclaration du Millénaire et a formé le vœu d’une collaboration intergouvernementale pour atteindre les objectifs du Plan d’Action 21.


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